23sept 13

Allemagne : un vote d’égoïsme national !

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Le résultat de l’élection allemande est un évènement dont l’onde va traverser toute l’Union européenne. La politique libérale la plus dure est encouragée. Elle va donc s’amplifier. Ses conséquences sociales aussi. Les salariés allemands doivent admettre que la retraite à 70 ans c’est raisonnable, qu'un euro pour une heure de job c’est peut-être trop, et ainsi de suite. Dans toute l’Europe de l’Est où se fabriquent les pièces que les Allemands assemblent en bout de parcours, chacun se le tient pour dit : travaille et tais-toi. On n’a donc pas fini d’entendre les perroquets médiatiques nous répéter la chanson du « modèle allemand ». De leur côté les Grecs peuvent se préparer à vendre la mer qui les entoure et les Portugais l’air qu’ils respirent. Quant aux Français, depuis deux mandats présidentiels, ils ont déjà une poupée en plastique sur leur hayon, qui hoche du bonnet à chaque secousse : madame n’a qu’à ordonner, elle sera obéie.

Après tout, si le peuple l’a voulu que dire de plus ? Ceci : cette politique prépare un désastre dans la civilisation européenne. Il encourage les Allemands à croire que les millions d’Européens déjà soumis au talon de fer de la politique imposée par leur pays vont continuer à subir leurs mauvais traitements et leurs insultes avec gratitude et reconnaissance. Il est même possible que beaucoup d’Allemands croient que leur vote est celui de l’Europe tout entière. Telle n’est pourtant pas la situation, et il faudrait bien que quelqu’un le leur dise. Madame Merkel et ses groupies du troisième âge ne sont un modèle pour personne. Le vote nous fait connaître la décision d’une majorité vieillissante, apeurée, sans vision ni goût du futur, puisque sans jeunesse dont il lui faudrait se préoccuper. C’est un vote égoïste. Le « modèle allemand » de madame Merkel, par définition, n’est pas généralisable puisqu’il repose sur le dumping social et l’exportation de produits qui éliminent la production des autres. Le « modèle allemand » consiste ainsi à pressurer tous les peuples d’Europe, en sorte que la finance collecte les gros dividendes pour payer les retraites par capitalisation des vieux Allemands de la classe moyenne supérieure. Le vote de ce dimanche n’est donc pas un vote bon pour l’Europe. D’abord parce qu’il encourage une politique nationale qui nuit profondément aux peuples qui la constituent, au seul profit d’un seul d’entre eux. Ensuite parce qu’il encourage l’arrogance nationale de gouvernants persuadés qu’ils sont un modèle pour les autres et détiennent une vérité que les autres doivent admettre ou bien être fessés. Les chefs allemands de la droite, qui parlaient déjà fort mal aux Européens, ne vont plus se retenir. Enfin, parce que cette politique conduit l’Union européenne à l’explosion sociale et politique et, d’ici peu, à une vague nationaliste. Ou à nous.

Mais peut-on être Allemand sans Merkel ? Où est passée l’opposition ? Que dit-elle ? C’est l’autre visage du résultat. Le grand SPD et ses « solutions modernes » sont devenus une annexe pleurnichante et socialement compassionnelle de la grande famille libérale. On se souvient que ce parti avait pris la suite de l’inepte parti travailliste anglais pour piloter la mutation de la social-démocratie mondiale en Parti démocrate. Après Blair, Gerhard Schröder était devenu « l’ami des patrons ». En Europe, il publiait les « manifestes » politiques « modernistes » les uns derrière les autres avec son ami Tony, et tous les autres syndics de faillite de la social-démocratie, comme l’ectoplasme italien post-communiste D’Allema et même le minable Papandréou du PASOK. Sa politique férocement néolibérale lui valut le départ d’Oskar Lafontaine du SPD et la fondation de Die Linke. Les chiens de garde médiatique plaidèrent le conflit de personne avant de mitrailler « le leader populiste ». Les électeurs dirent le fin mot : le SPD passa de 41 % à 34. Ce fut alors la grande coalition entre la droite et le SPD car le SPD refusa une coalition avec Die Linke. Résultat: aux élections suivantes le SPD est tombé à 23 %. Aujourd’hui il vient de remonter à 25 % après quatre ans « d’opposition ». C’est son deuxième plus mauvais score depuis la fin de la guerre. Le SPD est un astre mort. Il ira dans une grande coalition, à moins que les Verts allemands ne lui chipent la gamelle.

Car telle est le deuxième signal négatif de cette élection allemande. Sur le papier il y a une majorité de sièges à la chambre pour une majorité entre les Verts, le SPD, et Die linke. Mais qui y pense ? Pourtant il y a une majorité absolue de députés SPD-Verts-Die Linke au Bundestag, et il y a une majorité SPD-Verts-Die Linke au Bundesrat (la deuxième chambre, composée de délégués des gouvernements des Länder) et il y a des coalitions régionales entre SPD et Die Linke, comme actuellement dans le Land du Brandebourg, le plus grand Land d'ex Allemagne de l'Est. Pourtant il n’y aura pas de coalition. Imaginez qu’en France, le soir du premier tour de la présidentielle, je n’aie pas appelé à voter Hollande pour chasser Sarkozy ? En Allemagne, Hollande et ses amis préfère Merkel à une alliance avec nous !  Pourtant Die Linke tend la main. Je l’approuve. Car en fait c’est davantage comme une démonstration de l’esprit d’alternative qui l’anime que comme une perspective qu’il penserait réalisable aujourd’hui. En réalité le contenu politique de la plateforme des Verts et du SPD n’est pas une ruse de communication pour rassurer le bourgeois ! C’est bel et bien le résumé de ce qu’ils sont devenus. Ni l’un ni l’autre de ces deux partis n’envisage ni le dépassement du capitalisme ni même celui des fondamentaux du libéralisme ! Leur matrice même les met dans la main de madame Merkel. Ce n’est donc pas que le SPD « n’est pas capable d’unir la gauche allemande » : c’est qu’il ne peut que la diviser. Ou bien n’être même plus écouté. Les plus pauvres en Allemagne ont bien moins voté que la moyenne. Et cela fait partie du projet néolibéral qu’aggravent les sociaux libéraux par leurs pratiques.

Ainsi on ne peut dissocier la force de la droite en Allemagne de ce qu’est devenu le parti social-démocrate. Le résultat n’est pas seulement acquis par la « déception » de je ne sais quelle gauche virtuelle à l’égard des sociaux-démocrates et des Verts. Le fond de l’affaire est que le comportement, les paroles, le programme, la doctrine du SPD font reculer les idées de gauche en Allemagne. Car qu’est-ce que la gauche quand c’est juste une variante compassionnelle de la politique de droite ? Nous commençons à en voir les effets en France avec la rigueur « juste » des Ayrault et Hollande, leurs calinettes avec le MEDEF et ainsi de suite. Pas étonnant que François Hollande soit allé faire l’apologie de Gerhard Schröder pendant la campagne électorale allemande. Comment une conscience de gauche peut-elle se construire dans un tel environnement ? Le SPD divise et détruit la gauche en se détruisant lui-même. Dès lors, notre thèse est que la conscience de gauche doit être reconstruite par une offre politique pédagogique clairement alternative. Elle-même, pour être crédible, doit être adossée à une fonction tribunicienne clairement assumée, « crue et drue ».

Je devine toute la difficulté de la campagne de Die Linke. Il me suffit de voir que même si Die Linke passe devant les libéraux et reste devant les Verts, il a été chassé des infographies des résultats dans les médias allemands le soir des résultats. Dans la campagne, la discrimination médiatique a été féroce : « Die Linke » a eu droit à 7 fois moins d'interviews dans les médias que le SPD, qui était pourtant seulement 2 fois plus fort que lui à l’élection précédente en 2009. Il en a eu 6 fois moins que les Verts et 5 fois moins que les libéraux, qui sont pourtant d'un poids équivalent ou inférieur dans les urnes. Cela ne rend pas le message si perceptible que cela. D’un autre côté, on doit se demander si l’idée de Die Linke de nommer huit personnes pour la proposition de poste de chancelier ne sacrifie pas à des préoccupations internes incompréhensibles par le grand nombre. Pour ma part, je pense que cela décrédibilise la démarche car les citoyens vont voter dans une réalité institutionnelle et pour peser sur elle. Dans cette réalité il y a un(e) chancelier. Huit, c’est autant dire personne ! Donc c’est annoncer qu’on ne croit pas la victoire possible. Et s’y résigner d’avance.  

L’évènement allemand de ce weekend end est une très mauvaise nouvelle pour les salariés en Europe. C’est aussi une mauvaise nouvelle pour la France, dorénavant dominée par un voisin arrogant dont l’égoïsme national est devenu la rente électorale de ses dirigeants. C’est une mauvaise nouvelle pour la gauche, qui est une fois de plus crucifiée dans l’impuissance par les enfumages du social-libéralisme. Les gens vont souffrir davantage. Pour rien. Car rien de tout cela ne va ailleurs que dans le mur. C’est pourquoi le résultat allemand m’encourage dans la ligne d’action que nous avons choisie : la radicalité concrète, le refus des arrangements politiciens, le rassemblement argumenté et conscient de la part de notre population, qui pourra ensuite entraîner la majorité dans le programme de la révolution citoyenne. 

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111 commentaires à “Allemagne : un vote d’égoïsme national !”
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  1. zennzo dit :

    Merci JL pour cette analyse qui nous change du parfait modèle allemand proclamé dans les médias. Mais comme sortir de cette logique mortifère ? L'avenir semble de plus en plus sombre même si l'espoir est la. Le peuple semble choisir la voix la plus rapide qui est parfois (souvent ?) la moins efficace pour l'ensemble ? Nous n'avons pas trouvés la clé pour parler en vérité au peuple

  2. Posta56 dit :

    A quand, enfin, le Front du Peuple, en France et en Europe, que nous ne soyons plus gêné (malheureusement) par ce nom "de gauche" sali et donc décrédibilisé, par les solfériniens et tous les socio-libéraux traîtres?

  3. brisedemer dit :

    J'avais vu un documentaire récent diffusé sur Arte où était présenté un problème important en Allemagne, en matière d'énergie. Ils sont si performants et avancés dans le domaine des énergies renouvelables que finalement ils sont en surproduction d'électricité, ce qui rend dangereux cette surproduction pour eux au point que tel qu'est configuré leur réseau, ça peut créer une panne générale de leur système si ils ne trouvent pas le moyen de déverser ailleurs qu'en allemagne leur trop plein. Et c'est là qu'ils doivent faire appel aux autres Etats européens et coopérer avec eux pour pouvoir le réguler. A ce moment critique, pour cette raison au moins, ils retrouvent tout l'intérêt de l'Europe.
    Est ce que cette dépendance de l'Allemagne vis à vis des autres pays d'Europe pour un sujet si essentiel a déjà été utilisé pour faciliter un rééquilibrage de la relation avec ce pays et des négociations sur le plan politique et économique plus équilibrées ? Si non, pourquoi ? Par germanophilie trop avancée voire complice et par peur de réveiller certains démons en cas de tensions ?

  4. Philippe-Eric dit :

    Bonjour de Berlin,
    Très bonne analyse. Die Linke, même banni des médias, est passé en troisième position comme force politique.
    Le parti "pro-adieu à l'euro" est là en trouble-fête. A. Merkel se retrouve seule a assumé une politique qui va être dévastatrice. Les masques vont tombés bien vite. Augmentation des impôts, impossibilité de compter sur l'Europe qui va au ralenti. Ces élections marque un tournant. A Berlin, Die Linke ont fait un très beau score.
    Vive le front de Gauche
    Philippe

  5. Luc dit :

    On peut noter que dans ces conditions, Die Linke ne s'en sort pas si mal. Les enquêtes d'opinions les donnaient à peine ua niveau des 5% nécessaires pour entrer au parlement il n'y a pas si longtemps que ça, à 8.6%, ils font quand même plus que limiter la casse, le tout dans un contexte médiatique leur étant foncièrement défavorable. Et on peut noter que pour la troisième fois consécutive, les verts, pourtant chouchoutés dans les médias, terminent derrière Die Linke.
    Maintenant, il est grand temps que les camarades de Die Linke se ressaisissent, aussi, et clarifient leurs positions.

  6. Willia dit :

    Les inconditionnels de cette Allemagne, et de leur chancelière, vont être contents. Par contre, les travailleurs qui n'ont même pas un salaire minimum, qui gagnent 5 euros de l'heure, qui ont la retraite à je ne sais quel âge ? Sont obligés de faire des petits boulots pour joindre les deux bouts, les chemins de fer qui sont en délabrement, et tout ce qui s'en suit, là-dessus nos médias passent sous silence, comme le dit @brisedemer, pourquoi tout ce tapage ? "par germanophilie trop avancée, par peur de démons qui se cacheraient en cas de tensions ?" Sait-on jamais ? Tellement d'interrogations devraient se poser les Français qui n'ont d'yeux que pour cette Allemagne qui n'a rien de sociale, qui a remonté les finances de l'état à raison de sacrifices imposés, que les ouvriers subissent, tout ça pour l'Europe, elle est belle cette Europe ! Je le trouve scandaleuse ! Elle n'est qu'une Europe libérale au profit des capitalistes, qui en veulent toujours plus.

  7. Jéjé dit :

    Je ne connais pas assez la situation Allemande pour avancer des explications, mais il me semble bien que le score de Die Linke a été inférieur cette fois-ci à ce qu'il était aux dernières élections. Votre analyse parle d'étouffement médiatique et de divisions internes, mais cela suffit-il à expliquer cette contre-performance? Si j'ai bien lu, 16% environ des allemands vivent sous le seuil de pauvreté, mais n'est-ce pas justement une des raisons qui freine l'adhésion à une alternative à gauche? Les 15 ou 20% à peine moins pauvres ne sont-ils pas hésitants à s'engager dans une politique alternative, de peur de se voir déclasser à leur tour par l'impitoyable réaction des milieux financiers dont les beaux parleurs économistes menacent à chaque fois qu'ils attaquent nos idées, et ce, à mots de moins en moins couverts?
    Cette dernière question, d'ailleurs, est celle que me posent beaucoup de mes connaissances lorsque je leur parle de nos solutions: que ferions-nous face à des menées, intérieures et extérieures, visant à les faire échouer à tout prix?

  8. MICHEL D dit :

    Merci Jean-Luc de nous alimenter aussi vite. Les débats vont bon train sur les forums et tes analyses et informations sont des mines précieuses et indispensables. Moi je suis à fond sur Médiapart, mais jamais sur les journaux de droite ou semi-gauche. J'espère que certains d'entre vous vont y ferrailler.

  9. Tom-Meursault dit :

    La politique dévastatrice de Merkel prépare le terrain pour de futures explosions sociales, c'est un fait que personne ne pourra nier. Déjà certains conflits industrielsq émergent. Die Linke sera très vraisembablement dans l'oppostion au gouvernement CDU/SPD ces prochaines années. Bien que 8,9% soit un score encourageant, c'est moins qu'en 2009. Depuis, le parti a perdu de sa crédibilité en gouvernant dans certains Länders avec le SPD et appliquant une certaine austérité, il faut le voir tel quel.
    Si Die Linke adopte une ligne d'opposition claire, socialiste, et reste aux contacts constants avec les travailleurs en lutte, il est parfaitement possible de se retrouver la prochaine fois avec une droite affaiblie et une gauche forte. Mais à tout prix éviter une sociale-démocratisation comme cela a lieu actuellement avec Syriza en Grèce !

  10. Roland011 dit :

    "Le parti "pro-adieu à l'euro" est là en Trouble-fête."
    Peut-être, mais 1/ il se ramasse une gamelle 2/ de droite dure, mais en accord pour passer contrat avec Merkel ! Trouble-fête, non, diversion et fou la m...., oui.
    Die Linke. A noter, deux articles de l'Huma soulignent "les querelles internes"" faisant perdre des voix et de la crédibilité ? Pour la réflexion, au passage...

  11. zebulon dit :

    Ceci confirme qu'il n'y a rien a attendre de cette Europe là. Repeindre la couleur de la potence indiffère le pendu. On sera bientôt effectivement à se battre pour le Smic à 1 € de l'heure (6 franc 50 c'est bien mieux que rien).
    Une petite pensée pour les derniers camarades d'Heuliez. La restructuration par le vide du secteur automobile avance. A un moment il faut se dire que l'on a pas grand chose de plus à perdre.
    Pendant ce temps nos ministres travaillent activement sur des réformes stratégiques peu contrariantes pour les intérêts financiers des compagnies nord américaines : le droit de la famille, l'age de la majorité. l'age de rentrée en maternelle. C'est fou ce que la compétitivité se niche parfois dans des détails auxquels on n'aurait pas pensé spontanément.
    On ne peut même pas reprocher à Mme Duflot d'avoir envie de créer un nouvel organisme pour collecter un nouveau prélèvement de 2% sur les loyers, augmenter la taxe foncière aurait il été si compliqué ? Il existe déjà un mécanisme qui permet au propriétaire de déclarer les loyers et taxes et de refacturer une part à son locataire.(Taxes ordures ménagères) Tout cela est géré convenablement par des personnels compétents dépendant ils me semble du ministère des finances, ainsi que par un nombre non négligeable de gestionnaires de biens publics ou privés. Quand on veut aller quelque part, il n'est pas toujours utile de sortir des sentiers battus. Et puis avec la taxe carbone, brasser de l'air devient presque rentable.

  12. mathias95 dit :

    Ces explications et ces 9 mn40 nous apportent une bouffée d'oxygène ! Cela fait du bien quand on pense à la caricature d'information que nous distillent, toute honte bue, les séides et affidés des oligarchies financières, les "nouveaux chiens de garde". Honte à eux, la coupe est pleine...

  13. Alain Tétart 60150 74 ans dit :

    C'est vrai que l'on ne veut pas se dresser contre les Allemands avec nos remarques qui pourraient être mal interprétées, mais il n'empêche que je ne souhaite pas que nos retraités finissent comme les Allemands, d'une part, être obligés de travailler pour un salaire d'exploité, ou d'esclave c'est pareil, ou être obligés de voter à droite pour garantir que la retraite par capitalisation va progresser grâce aux lois qu'un gouvernement de droite pourra voter et faire appliquer pour maintenir la valeur des retraites ! Non je n'en veux pas aux Allemands d'aujourd'hui du moins pas au peuple allemand mais j'en veux à leur système de retraite par capitalisation qui ne peut être qu'une course en avant dans la recherche des profits donc des bénéfices partagés, car en mode capitalisation il n'y a que le profit qui peut pérenniser une retraite. C'est donc sur la valeur d'une retraite par répartition que l'on doit faire voter les électeurs pour la gauche donc pour le FdG évidemment, car nous sommes bien la seule gauche chez nous, et surtout faire voter les abstentionnistes, pour qu'ils puissent avoir une retraite. Pour faire une retraite par capitalisation il faut capitaliser comme aurait dit monsieur de la Palisse, et pour cela il faut du travail ! En effet vous en connaissez des gens qui ont à peine de quoi manger et qui par l'opération du saint esprit verseraient des cotisations pour leur retraite ? Moi je n'en connais pas ! La seule solution pour une retraite c'est de voter pour Le FdG et non pas pour la droite ou ceux qui font la même politique, je ne cite personne suivez mon regard. Voter pour la droite c'est voter pour une retraite par capitalisation donc d'égoïste, alors que voter à gauche c'est voter pour une retraite par répartition donc pour l'humain d'abord.! La capitalisation c'est l'égoïsme, la répartition c'est le partage, en termes de valeurs il n'y a pas photo !

  14. Nicks dit :

    Malgré tout Die Linke plafonne et je ne peux m'empêcher de penser que s'il ne récupère pas les laissés pour compte du paradis Merkel, c'est que sa position n'a pas été assez claire vis à vis du SPD notamment, avec qui il s'est associé dans certaines régions allemandes. A méditer quand on parle d'alliance avec le Ps aux municipales, et à comparer avec l'exemple bien différent de Syriza, qui est désormais devant le Pasok.

  15. Poncet dit :

    Je ne jurerais pas que la France soit protégée d'un "vote d'égoïsme national". Nous n'avons simplement pas d'offre politique qui réponde bien à cette aspiration, c'est tout (même la droite la plus xénophobe est incapable d'incarner la moindre fierté nationale, engluée qu'elle est, comme toute la droite, dans la critique de notre histoire)... tant mieux d'une certaine façon, mais ne jugeons pas ainsi les électeurs Allemands. Ils votent, ou s'abstiennent, dans un certain contexte. Et les difficultés que rencontre Die Linke à modifier ce contexte sont d'ailleurs fort bien soulignées.

  16. ptitHom dit :

    Une suggestion en passant (qui vaut ce qu'elle vaut). Si nous voulons une révolution citoyenne, commençons (recommençons ?) par nous considérer comme des concitoyens et ne manquons pas une occasion de prononcer les mots qui y sont associés. En premier lieu : citoyens. La réappropriation du langage est au cœur de tout projet révolutionnaire !

  17. j-jour dit :

    Imaginez qu’en France, le soir du premier tour de la présidentielle, je n’aie pas appelé à voter Hollande pour chasser Sarkozy ?

    Le pire, c'est qu'imaginer cela ne me choque rétrospectivement pour ainsi dire même plus, étant donné la politique menée par la bande à Hollande. De même je ne vois vraiment pas pourquoi les allemands auraient voulu renouer avec le SPD qui leur a peaufiné les lois Hartz scélérates, notamment Hartz IV. J'ai du mal à trouver des données sur le taux de l'abstention, quelqu'un aurait-il des infos là-dessus?

  18. Joe dit :

    Avec les elections Allemandes nous avons la preuve que les peuples ont le droit souverain de disposer d'eux memes par le vote. Nous avons aussi la preuve qu'avec des medias aux ordres on peut donner aux peuples l'illusion de disposer d'eux même.

  19. ermler dit :

    Voilà qui est dit et tellement bien dit ! Entièrement d'accord sur la nécessité de continuer à parler "cru et dru".
    Je ne peux m'empêcher de dresser un rapide parallèle entre die Linke et le Front de Gauche. (Lafontaine fut un peu le "modèle" de Mélenchon). Même dynamique pré-électorale en 2005 (les sondages donnaient jusqu'à 17% avant de se traduire dans l'urne par un 12%). Depuis Die Linke ont stagné autour de 10-12 pour se retrouver aujourd'hui à "limiter la casse" à 8,6. Bref, ça ne décolle pas. Différence notable entre France et Allemagne : en Allemagne, la proportionnelle oblige le SPD à se dévoiler et à préférer clairement gouverner avec la droite plutôt qu'avec die Linke (ce qu'ils ont déjà fait et s'apprètent à refaire !), franchise dont le PS français peut se dispenser en raison du mode de scrutin de la Ve qui leur permet encore de jouer la comédie du pseudo "rassemblement à gauche".
    Conclusion, proportionnelle ou pas, fusion en un seul parti ou non, la gauche allemande a les mêmes difficultés que nous à convaincre l'électorat. Et chez eux pas de FN pour fausser les cartes! Egoïsme et résignation - le second pouvant d'ailleurs nourrir le premier ! - sont bien nos pires ennemis, en Allemagne, en France et ailleurs !

  20. jean ai marre dit :

    "Après tout, si le peuple l’a voulu que dire de plus ?"

    C'est ça la démocratie. Que pouvons nous faire contre le vote des Allemands ? N'oublions pas que Merkel a perdu des élections tout de même, que ce n'est pas une déferlante qui va s'étendre à toute l'Europe. Est ce que nous sommes capables de continuer notre route, nous Gauche radicale, ou sommes nous obligés de regarder à droite pour avoir des repères ? Je pense que notre combat prend plus de consistance, qu'il nous rend plus fort.

  21. Michel Matain dit :

    Die Linke ne s'en sort pas si mal. Bien au contraire. Il a du faire face à une campagne énorme depuis des mois sur le thème "nous les allemands payons pour toute l'Europe". Et beaucoup d'allemands en sont convaincus. Ils pensent qu'ils paient pour ces paresseux de Grecs, de Portugais, d'Italiens, d'Espagnols. Die Linke a été très isolé sur cette question de l'Europe. Le FDP et l'extrème-droite ensemble ont eu 9 % des voix même s'ils ne seront pas représentés au Parlement parce qu'ils ont eu chacun moins de 5%. Mais ça montre qu'au niveau des idées, la droite l'a emporté. Elle est majoritaire en voix. Ensuite, est apparu le parti des Pirates. Petit parti certes mais si celui-ci grignote 1 ou 2 % à gauche, c'est avant Die Linke qui paie.
    Enfin le SPD a finalement repris une des mesures phares proposée par Die Linke. La création d'un SMIG en Allemagne. Un peu comme Hollande qui pour contrer la candidature de Jean-Luc Mélenchon a d'un coup sorti de son chapeau une taxation pour les millionaires qui ne verra d'ailleurs jamais le jour. Idem en Allemagne où le SPD a essayé de ratisser à gauche avec la création d'un SMIG qui ne verra pas le jour dans le cadre d'une grande coalition.
    Avec tout ça, Die Linke reste le troisième parti d'Allemagne avec près de 9 %. C'est plus qu'honorable vu l'isolement dans lequel il se trouve. Dans la quasi totalité des régions et des villes, même là où des coalitions SPD-Verts-Die Linke seraient majoritaires, le SPD et les Verts préfèrent la droite. Les coalitions de gauche sont l'exception.

  22. Baptistina dit :

    Le pouvoir indépassable des médias : et surtout le 20h, en Allemagne ou ailleurs, est le problème. L'information est dite, la messe est dite, par eux. Que faire ? Quel moyen avons-nous d'infléchir leur ligne éditoriale ? Les professionnels du journalisme sont en difficulté.

  23. polnareve83 dit :

    Rien de bon à en attendre tant que le pouvoir des médias sera de droite et si fort !

  24. ch74 dit :

    Les Allemands sont majeurs et vaccinés, ils ont donc fait un choix responsable. Sauf que chez eux comme chez nous la propagande médiatique est aux mains des mêmes groupes de pression que chez nous. La démocratie est manipulée et travestie par ce système qui devient totalitaire peu à peu.
    Pour revenir chez nous (post précédent sur les municipales) les mêmes causes ayant les mêmes effets, la machine médiatique a déjà condamné les petits jeux d'alliances du PCF avec le PS, la démarche est perdante à coup sur et la victime sera le front de gauche. La lisibilité d'une force de gauche passe par sa capacité à proposer une alternative radicale, porteuse d'utopie et de rêve et capable de prendre à contre pied le discours dominant. Avec ou sans le PCF, la principale faiblesse du FdG reste son incapacité à sortir du schéma pro européen, à rejeter clairement les institutions anti démocratiques et leur arme principale, l'euro.
    Municipales et européennes sont conditionnées à ceci. Où bien le FdG parle "cru et dru" contre l'europe ou bien le terrain sera occupé par le FN !

  25. istaria dit :

    Les Allemands conçoivent leur économie comme une guerre. Chacun se sacrifie au nom de la nation, dans le conflit qui l'oppose aux autres. Bercés d'illusions, sans doute, ils ne perçoivent pas, ou d'une manière faussées par les médias/politiques, l'impact que cela a, même autour d'eux. Sans faire de raccourcis historiques douteux, cela s'est déjà vu, cela recommence. On ne peut leur reprocher un vote national, sinon économiquement nationaliste, quand le climat de peur de la crise est savamment conforté. On leur parle de marché asiatique, de libre échange aux USA, et ils se persuadent que la politique de l'offre peut répondre à la crise de la surproduction, au moins un temps, tant que des ouvertures existent. Nous avons le même problème, en France, sur notre politique intérieur, avec les mêmes effets. Cela durera tant que l’illusionnisme américain et l'écran de fumée de la croissance chinoise, dureront. Ensuite ? ce sera le drame, s'il n'arrive pas avant, par une autre porte. Ce vote est le battement d'aile de papillon dont nous connaîtrons les répercussions sociales bientôt. L'isolement de Die Linke face à un SPD/Grüne prêt à toutes les concession, les place, comme nous bientôt, plus dans l'opposition, mais bel et bien dans la résistance.

  26. Gabriel dit :

    Regardons les choses en face. Le résultat de Die Linke n'est pas satisfaisant même en considération des circonstances que rappelle Jean-Luc Mélenchon et qui jouent incontestablement contre ce parti. Mais cette gauche, en Allemagne comme en France et un peu partout en Europe, a-t-elle vraiment pris conscience de la nécessité d'une critique radicale de sa pratique politique passée. Bruno Trentin ("La Cité du Travail. Le fordisme et la gauche", ed. Fayard) a dit l'essentiel sur la gauche "gagnante" et la gauche "perdante". A nous d'en faire quelque chose.

  27. Alain44 dit :

    Si nous regardons l'état général de l'Europe il n'est pas anormal de voir les Allemands voter conservateur pour protéger ce qui leurs semblent leurs intérêts, JL le démontre fort bien. La France se considère mieux lotie que l'Espagne ou l'Italie et celles-ci mieux que le Portugal ou la Grèce. Tout le monde courbe l'échine sans réfléchir aux turpitudes des politiques libérales responsables de ce désastre en souhaitant que demain nous ne tomberons pas aussi bas que nous voisins. Erreur!

  28. Nicolas B dit :

    @22 Bastitina

    Comment percer le mur des médias ? Comment réveiller les abstentionnistes ? Jean Luc s'y emploie fort bien, et bientôt il est question pour raison budgétaire de supprimer les professions de foi des candidats. Le système n'en finit pas d'améliorer son omerta, même ceux qui se disent de gauche s'y emploie avec sournoises manières, piétinant l'intérêt général et donc celui du peuple.

  29. naif dit :

    Ce matin sur France inter dans le 7/9 une journaliste a comparé A.Merkel à "Mère courage" qui fait référence à B.Brecht. Soit elle ne connait ni la l'oeuvre ni Anna Fierling (la mère courage) ou alors elle considère qu'A.Merkel est davantage mercantile que mère protectrice. Car la mère courage, en pariant sur la durée de la guerre de 30 ans (1618-1648) en Allemagne a, pour faire des affaires, perdu tous ses enfants et elle a refusée de faire de ses chemises des pansements pour les blessés, et fait bien d'autres turpitudes. Bref une mère courageuse comme on les aime. C'est le mot courage qui a impressionné notre journaliste, certainement. Comme le silence radio qui ouate depuis ce matin le fait que "die Linke" soit la troisième force politique en Allemagne, les journalistes ont préférer parler de la montée (4,9%) du parti anti-euro.

  30. rayana dit :

    Alors que le capitaine de pédalo fait du Sarko, en pire mais sans trop se mouiller, Angela Merkel continue de surfer sans faire trop de vagues sur les politiques de Schroeder et ses plans Hartz (cœur !). L'alternance dans tous les pays d'Europe n'a pas permis de rendre la place aux peuples. Il est fort probable qu'il nous faille attendre que la chaine craque quelque part pour espérer changer les choses. Si on observe ce qui se passe dans le monde aujourd'hui (fin de la croissance globale, réduction de la quantité d'énergie disponible par habitant, endettement à des niveaux jamais atteints, création monétaire démentielle aux USA et au Japon, démographie qui pèse sur les écosystèmes, dépenses d'armement), il est probable que le gros crac ne tardera plus trop. Serons nous prêts ? Se réapproprier les médias afin d'alerter les citoyens serait un bon début.

  31. Titoune dit :

    A l'est rien de nouveau cela n'est pas une surprise, en revanche nous allons mangé gros prochainement car tout à été bien orchestré pour aider la Dame, la bourse en hausse tout comme il faut pour faussement rassurer et zou, que faire ? Attendre que la situation se dégrade plus encore ? Tant que les classes moyennes s'en sortent il ne se passera pas grand chose. Un peu de patience cela ne saurait tarder, c'est moche de penser cela presque de l'espérer mais nous ne sommes encore pas assez nombreux a réaliser l'étendue des désastres, j'avoue qu'il faut avoir une force terrible devant l'apathie générale ! Le pire c'est que même lorsque l'on ne s'attend à rien ou presque rien on arrive a être quand même déçu. Bon courage à tous.

  32. Julian Augé dit :

    Moi qui venait cueillir sur ce blog un enseignement, si ce n'est positif, au moins qui puisse donner de l'espoir, à propos de cette législative allemande. C'est raté. Bon il faut dire que je n'en avais pas trouvé moi-même.
    Je ne sais pas quoi penser, que Peer Steinbrück n'a pas réussi, ou n'a pas essayé de jouer la tactique Hollande, du "je serai tout le contraire mais je ferai la même chose" ? Et qu'au moins la Social-Démocratie en est à un stade où elle ne peut même plus être opportuniste. Mais vu que ça ne semble pas porter sur le score de Die Linke. Pfff. Bonne nuit rhénane.

  33. jeannine dit :

    Toutes ces questions sans réponse. Le silence des media sur Die Linke, le vote pour Merkel, ce gouvernement qui patauge dans la sociale démocracie a leur sauce libérale, l'impression pour moi ce soir que le monde devient complètement fou ou bien c'est moi qui ne comprends plus rien de rien. Que faut il faire pour réveiller les gens ? Encore plus de brimades ? La fracture est elle si grande entre ceux qui souffrent depuis un bout de temps déja et ceux qui se vautre encore dans l'aisance, pour ne rien dire et ne rien faire ? Oui pour moi ce soir le monde est fou. Et dans un tel climat, je vous admire Monsieur, de tenir le gouvernail. Tenez bon malgré tout, nous sommes là.

  34. vm dit :

    J'ai essayé de regarder sur Arte l'émission sur les élections allemandes, parce qu'une des présentatrices avait annoncé des séquences documentaires montrant - au moins quelques instants - l'avis assez peu... "consensuel" de manifestants espagnols et grecs sur ces élections. Mais l'émission elle-même était au préalable entre les mains d'interlocuteurs choisis dans la "bonne société", pénétrés de néo-libéralisme, de modèle allemand et de psychologisme à la "Mutti" (ah, làlà ! ce détournement infantile de la politique, quelle plaie !) et je n'ai pas eu le courage d'attendre la fin. Le misérable stéréotype employé par un des présents, "plan de sauvetage de la Grèce", a achevé de m'écoeurer, quand on sait ce qui s'y passe.

  35. Poncet dit :

    @Alain Tétard
    "ou être obligés de voter à droite pour garantir que la retraite par capitalisation va progresser grâce aux lois qu'un gouvernement de droite pourra voter et faire appliquer pour maintenir la valeur des retraites!"

    C'est inexact. Le principe de la retraite par capitalisation est de faire porter le risque du déséquilibre démographique aux individus retraités, et non à la caisse de retraite ou à l'Etat. C'est même, d'un point de vue macro-économique, la seule différence avec la retraite par répartition. La classe capitaliste comprend parfaitement cela. Le but poursuivi, quand elle promeut aujourd'hui la capitalisation, est tout simplement de préparer un transfert "durable" de richesse des retraités vers les plus grosses fortunes. Par conséquent, aucune loi ne maintiendra la valeur des retraites par capitalisation. Ce serait contradictoire avec ce but ! Les retraités Allemands le découvriront, malheureusement sans comprendre ce qui leur arrive (on leur expliquera n'importe quoi sauf la vérité).

  36. klaus dit :

    "...la ligne d’action que nous avons choisie : la radicalité concrète, le refus des arrangements politiciens, le rassemblement argumenté et conscient de la part de notre population, qui pourra ensuite entraîner la majorité dans le programme de la révolution citoyenne. " dit-tu en conclusion, c'est clair!
    Mais attention de la comparaison entre le FdG et Die Linke ! Die Linke a un positionnement comme la gauche des Solfériens, donc sociale-démocrate et justement à la recherche des arrangements politiciens comme certains membres du PCF, et pas comme la plus part du activistes du FdG dans une recherche de la révolution citoyenne.
    Cher Jean-Luc, ton amitié personnelle avec Oskar Lafontaine te rends un peu aveugle et notre positionnement politique élaboré ensemble dans l'enthousiasme utopique et révolutionnaire pendant la campagne présidentielle nous différencie de Die Linke. Je suis d'accord avec Luc (com 5) "il est grand temps que les camarades de Die Linke se ressaisissent, aussi, et clarifient leurs positions."

  37. caliban dit :

    Il est compliqué de dénoncer les résultats d'une élection quand on pose la souveraineté du peuple au-dessus de tout, ce qui est le cas du Front de Gauche. On peut certes arguer que le peuple allemand est "abruti" (mal informé / désinformé), les populations qui auraient le plus à se plaindre ne jouent pas le jeu de la démocratie, elles sont désabusées. Mais c'est aussi le cas des Français, qui sont dans le même état d'esprit. Le changement peut-il venir des urnes ?

  38. Cécile Balestre dit :

    Bon je ne suis pas une devineresse mais je peux prévoir la politique de Mme Merkel, elle a gagné sur toute la ligne. Elle va imposer sa façon de voir l'Europe sous sa tutelle. Elle pense déjà au format qu'elle va imposer a la France, et les autres, sauf l'Angleterre qui ne se laissera pas faire, nous n'avons pas cette chance en France avec un gouvernement de crétins. Une dictature nouvelles pour l'Europe se lève. Je prédit beaucoup de misères, sauf si en France le Front de gauche livre une grande lutte pour contrecarrer toute la future dictature. Il ne faut pas faire les sourds souvenez vous de quelqu'un qui a commencé doucement un beau parleur (il savait convaincre) Hitler. Souvenons nous de la dernière guerre. Il y a eu aussi des élections maudites qui ont mis le feu dans le monde entier. Merci de me lire.

  39. Sophie Clerc dit :

    Communication toujours. La seule formule pour sortir du marasme, c'est celle qu'utilise Jean-Luc Mélenchon : expliquer. Il faut que les gens comprennent, et pour qu'ils comprennent, il faut que le message parvienne jusqu'à leur cervelle. C'est là que se situe la difficulté. C'est là qu'intervient la communication. La communication obéit à des règles précises qu'on a intérêt à connaître. Il est souvent très drôle d'écouter la conversation de deux personnes. Elles parlent dans le vide, souvent les deux ensembles, n'écoutent pas, ne confirment rien. Elles s'écoutent elles-mêmes, mais n'échangent pas. C'est à ce niveau-là qu'il faudrait commencer par éduquer les gens, leur apprendre à communiquer. Sinon, ces personnes restent fixées dans leurs idées préconçues, et sont très faciles à manipuler. Il suffit pour cela de leur répéter ce qu'elles pensent déjà, en grand sur des affiches. C'est ce que font les fascistes, ils répètent deux ou trois "vérités" primitives et méchantes à souhait, mais courantes, et tout le monde marche au pas sans avoir besoin de réfléchir.

  40. ARAMIS dit :

    Bien sûr, je partage point par point cette excellente annalyse. Pourtant, en lisant la dernière phrase, je n'ai pas m'empêcher de me demander ce que pouvaient encore bien faire au PS les socialistes de gauche et les Verts au gouvernement. Surtout après la réélection pour la 3e fois de la politique ultralibérale de madame Merkel, qui, comme clairement détaillé dans ton analyse, devrait méchamment influencer les technocrates de Bruxelles pour un moins disant social et une rigueur amplifiée pour tenir les engagements de pères fouettards de leurs larbins nationaux. Il va falloir tout de même que les camarades se déterminent clairement et sans tarder, il me semble. Quant aux alliances entre PC et PS aux municipales, elles m’apparaissent du coup, encore plus contre nature.

  41. jacques B du 87 dit :

    Bonjour à toutes et à tous, bonjour Jean-Luc
    Ces résultats des élections en Allemagne, le faible niveau de mobilisation contre les nouvelles attaques contre les retraites chez nous, les "turbulences" liées aux municipales chez certains des membres du FdG m'amènent à penser que nous devons recentrer notre action sur le processus de la révolution citoyenne et son organisation concrète, à la fois objectif, moyen d'y parvenir et clé indispensable pour convaincre que c'est possible, le montrer concrètement et montrer par là même que chacun y trouvera sa place, chaque voix sera comptée, chaque vote sera utile.
    Les assises de l'écosocialisme sont fondamentales et il faut que le travail s'y poursuive et s'y amplifie.
    Il est grand temps de créer les assises du processus constituant de la VIème République.
    Amitiés militantes

  42. Alain Tétart 60150 74 ans dit :

    @Sophie Clerc
    Tout à fait d'accord !

    @Poncet 35
    Sans vouloir vous fâcher, le terme" inexact" que vous employez pour mon commentaire n'est pas le mot approprié, en effet vous auriez pu noter "incomplet" car votre commentaire ne donne qu'une raison pour ce qui concerne une vue politique allemande ! La grande différence qui existe entre l'Allemagne et nous c'est que le peuple Allemand se réduit comme peau de chagrin et qu'un jour, il n'y aura plus de travailleurs pour payer les retraites donc à l'évidence la retraite par capitalisation paraît être "leur"solution ! Chez nous dans ce beau pays multiculturel, en dehors du FN que ça gêne, nous avons la chance d'avoir des petits Français, blancs, jaunes, noirs, et plus ça va plus ça se développe donc il y a encore plusieurs générations qui pourront vivre des retraites payées par ceux qui travailleront, et la retraite par répartition est certainement une excellente solution, comme moyen de partage de génération à génération il n'y a pas mieux, chez nous l'humain doit primer donc pas l'égoïsme du retraité par capitalisation, encore faut il je vous l'accorde que tout le monde bosse, et que tout le monde paie ! Quand nos enfants comprendront que c'est le travail de tous qui subvient à notre propre retraite, ils vont vouloir la même chose, donc à leur tour ils travailleront pour payer nos retraites. Le travail ne manquera pas, si nous faisons la révolution qui s'impose, à savoir, comme nous l'indique Jean-Luc Mélenchon cesser de travailler pour uniquement nous enrichir mais continuer de travailler pour que l'humain reprenne une valeur en temps qu'être humain, plutôt qu'en temps que machine à produire des sous, alors oui nous continuerons la retraite par répartition, et même si nous ne roulons pas tous en BMW ou Mercédès, nous utiliserons de plus petites cylindrées, et nous serons grandement aussi heureux sinon plus que nos voisins Allemands qui finiront par mourir faute de ne pouvoir subsister avec leur retraite.

  43. octobre dit :

    Souffrir et faire souffrir. Un principe édifiant de la mentalité allemande dont le moteur est la frustration et la phobie le manque à gagner.
    En ce qui concerne Die Linke, Ce n´est pas vers Lafontaine qu´il faut se tourner mais vers Gregor Gisy mais lui n´a pas de chance, il vient d´Allemagne de l´Est.

  44. christine dit :

    Pas encore eu le temps de lire ce billet. Je vais le savourer aujourd'hui. Excellente intervention de Jean Luc ce matin aux quatre vérités. J'ai trouvé le journaliste moins hargneux et de ce fait Jean Luc a pu passer une information très claire, précise qui a pu toucher beaucoup de monde. S'il passait plus souvent sur les chaines de grande écoute et dans de bonnes conditions, on aurait tout a gagné. Bravo, on est tous là, avec toi.

  45. lemetayerv dit :

    @Jeannine (33)
    "le monde devient complètement fou ou bien c'est moi qui ne comprends plus rien de rien"

    Ne vous dévalorisez pas Jeannine ! Il faut au contraire vous dire que vous êtes en avance sur votre temps et qu'un jour ça se révèlera. La majorité n'a pas forcément raison : mauvaises informations, mauvaise éducation - ce qui fait la base de l'ignorance et maintien l'esprit malléable - Tout ce manque qui amène Sophie Clerc à faire la remarque sur le problème des gens à communiquer, à échanger. Débattre, comprendre, réfléchir, échanger, communiquer cela s'apprend (normalement à l'école mais ce n'est plus le cas) et c'est un entraînement comme un entraînement sportif du cerveau. C'est pourquoi, il nous faut argumenter, faire des débats, des meetings, des écrits. Tout ce qui nous permet d'émanciper tout à chacun, pas pour qu'il rallie forcément nos idées mais pour qu'ils puissent au moins en avoir et les argumenter pour la compréhension de tous. C'est cette partie du combat (l'éducation populaire) qui est la plus ardue et la plus longue mais une fois les esprits désenclavés, cela peut aller vite. L'esprit a toujours raison et l'ignorance rend fou.

  46. Micehl Matain dit :

    En dehors du cas allemand, ce qui est préoccupant c'est que toutes les dernières élections en Europe ont été gagnées par la droite : Norvège, Islande, Pays-Bas, Espagne, Catalogne, Portugal, Grèce, Chypre, Grande-Bretagne, Pologne. Et ce quel que soit la situation des gauches locales. Et même lorsqu'il y a présence de vraies gauches qui ont une influence réelle dans leur pays (Islande, Pays-Bas, Grèce, Chypre). Les gauches social-démocrates s'effondrent et les gauches radicales (ou alternatives, ou à gauche de la gauche, quelque ce soit la façon dont nous les nommons) n'arrivent nulle part à se faire entendre suffisamment jusqu'à présent. Pourtant on sent qu'à un moment ça va craquer. Où ? Quand ? Est-ce que ce sera le signal d'un mouvement européen plus large ? Le signal que ne soufflent pas uniquement des vents mauvais et froids sur l'Europe ? Surtout que le premier qui bouge ne reste pas isolé sinon ça risque d'être très dur pour lui !

  47. breteau jean claude dit :

    Ne nous faisons nous pas nous même le croche-pieds de trop en parlant encore d'élections démocratiques en Europe. Comme en France, la gauche allemande fait "la course" avec un boulet aux pieds, en ne disposant pas du même temps de parole dans les média (sans parler du rôle des chiens de garde). Le recul de la démocratie est importante et bien réelle, pourtant nous faisons comme si ! Mieux pour les européennes, les voyous qui nous gouvernent envisagent de supprimer le support papier pour les circulaires électorales (pour faire des économies) Le but est "d'inciter" les électeurs à rejoindre le camp des abstentionnistes favorisant mécaniquement les fascistes. Qui dirigent la manœuvre ? Des organisations d'origines US financées par le capital nord américain, dans lesquelles sévissent des élu-e-s et ministres de droite et "socialistes" (Touraine, Moscovici, Guigou, Copé, des banquiers, indispensables, et des syndicalistes) Tous ces individus sont au service d'une puissance étrangère. Ils, elles, agissent contre les intérêts de la France et des Français sans que cela soit dénoncer avec force. La démocratie est leur ennemie, destituer le peuple de son droit de vote est leur seule solution pour maintenir les privilèges exorbitant d'une minorité. La 6è République est la solution, cela devrait être rappelé à chaque occasion (tentative aux européennes par ex.) Ne rien lacher.

  48. zebulon dit :

    Critiquer l'Europe ? Mais non, il suffit montrer que grâce à telle directive voté par le parti de notre maire on facilite le travail d'immigrés temporaires non cotisants aux régimes sociaux, on facilite la facturation des biens et des services depuis des plate forme étrangères échappant ainsi à notre fiscalité, on facilite l'importation de consommables de qualité et de provenance douteuse, on facilite l'exploitation des travailleurs dans leur propre pays, on favorise les productions toxiques et polluantes ailleurs. Il n'y a aucune fatalité, le parti de votre maire travaille patiemment depuis de longues années contre vos intérêts. Pourquoi ? Et bien il est peut être temps de lui poser la question.
    Que votre maire soit de gauche ou de droite vous trouverez sans problème les exemples illustrant, la collusion droite "molle" gauche "molle", qui permet à Mme Merkel de continuer à gagner les élections.
    Pour ceux qui s'alarment que de pauvres roumains circulent librement en raison de l'application des accords de Shengen, on compatit sincèrement. Les pauvres c'est vraiment dangereux. Non vraiment, l'Europe aujourd'hui c'est bien... mieux que demain.

  49. juju dit :

    Le CSA veille au respect du pluralisme politique. C'est la loi. Je suis sûr que des moyens de pressions existent pour faire respecter la loi. Car les Barbier, Cohen, Reynié, Thréard et consort ne sont pas tous des bolchéviques, comme dirait Jean-Luc Mélenchon. Quand au FN,et à l'UMP, on peut dire qu'il font carrément partie du paysage audiovisuel. On ne voit qu'eux. Je pense que le mot propagande est plus approprié que le mot information. Tant que le Font de gauche, comme Die linke, seront invisibles et inaudibles dans les médias, il en sera ainsi. Il serait surement productif de commencer à se battre pour ça.

  50. Alain dit :

    "Imaginez qu’en France, le soir du premier tour de la présidentielle, je n’aie pas appelé à voter Hollande pour chasser Sarkozy ? En Allemagne, Hollande et ses amis préfère Merkel à une alliance avec nous"

    Je ne suis pas sûr que le PS appellerait à voter pour nous si le soir d'un premier tour d'élection présidentielle le FdG arrivait en tête. Tous ces partis sociaux démocrates devenus sociaux libéraux sont à mettre dans le même panier, ils préfèreront s'associer à la droite ou ne s'associer avec personne qu'avec nous.


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