23sept 13

Allemagne : un vote d’égoïsme national !

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Le résultat de l’élection allemande est un évènement dont l’onde va traverser toute l’Union européenne. La politique libérale la plus dure est encouragée. Elle va donc s’amplifier. Ses conséquences sociales aussi. Les salariés allemands doivent admettre que la retraite à 70 ans c’est raisonnable, qu'un euro pour une heure de job c’est peut-être trop, et ainsi de suite. Dans toute l’Europe de l’Est où se fabriquent les pièces que les Allemands assemblent en bout de parcours, chacun se le tient pour dit : travaille et tais-toi. On n’a donc pas fini d’entendre les perroquets médiatiques nous répéter la chanson du « modèle allemand ». De leur côté les Grecs peuvent se préparer à vendre la mer qui les entoure et les Portugais l’air qu’ils respirent. Quant aux Français, depuis deux mandats présidentiels, ils ont déjà une poupée en plastique sur leur hayon, qui hoche du bonnet à chaque secousse : madame n’a qu’à ordonner, elle sera obéie.

Après tout, si le peuple l’a voulu que dire de plus ? Ceci : cette politique prépare un désastre dans la civilisation européenne. Il encourage les Allemands à croire que les millions d’Européens déjà soumis au talon de fer de la politique imposée par leur pays vont continuer à subir leurs mauvais traitements et leurs insultes avec gratitude et reconnaissance. Il est même possible que beaucoup d’Allemands croient que leur vote est celui de l’Europe tout entière. Telle n’est pourtant pas la situation, et il faudrait bien que quelqu’un le leur dise. Madame Merkel et ses groupies du troisième âge ne sont un modèle pour personne. Le vote nous fait connaître la décision d’une majorité vieillissante, apeurée, sans vision ni goût du futur, puisque sans jeunesse dont il lui faudrait se préoccuper. C’est un vote égoïste. Le « modèle allemand » de madame Merkel, par définition, n’est pas généralisable puisqu’il repose sur le dumping social et l’exportation de produits qui éliminent la production des autres. Le « modèle allemand » consiste ainsi à pressurer tous les peuples d’Europe, en sorte que la finance collecte les gros dividendes pour payer les retraites par capitalisation des vieux Allemands de la classe moyenne supérieure. Le vote de ce dimanche n’est donc pas un vote bon pour l’Europe. D’abord parce qu’il encourage une politique nationale qui nuit profondément aux peuples qui la constituent, au seul profit d’un seul d’entre eux. Ensuite parce qu’il encourage l’arrogance nationale de gouvernants persuadés qu’ils sont un modèle pour les autres et détiennent une vérité que les autres doivent admettre ou bien être fessés. Les chefs allemands de la droite, qui parlaient déjà fort mal aux Européens, ne vont plus se retenir. Enfin, parce que cette politique conduit l’Union européenne à l’explosion sociale et politique et, d’ici peu, à une vague nationaliste. Ou à nous.

Mais peut-on être Allemand sans Merkel ? Où est passée l’opposition ? Que dit-elle ? C’est l’autre visage du résultat. Le grand SPD et ses « solutions modernes » sont devenus une annexe pleurnichante et socialement compassionnelle de la grande famille libérale. On se souvient que ce parti avait pris la suite de l’inepte parti travailliste anglais pour piloter la mutation de la social-démocratie mondiale en Parti démocrate. Après Blair, Gerhard Schröder était devenu « l’ami des patrons ». En Europe, il publiait les « manifestes » politiques « modernistes » les uns derrière les autres avec son ami Tony, et tous les autres syndics de faillite de la social-démocratie, comme l’ectoplasme italien post-communiste D’Allema et même le minable Papandréou du PASOK. Sa politique férocement néolibérale lui valut le départ d’Oskar Lafontaine du SPD et la fondation de Die Linke. Les chiens de garde médiatique plaidèrent le conflit de personne avant de mitrailler « le leader populiste ». Les électeurs dirent le fin mot : le SPD passa de 41 % à 34. Ce fut alors la grande coalition entre la droite et le SPD car le SPD refusa une coalition avec Die Linke. Résultat: aux élections suivantes le SPD est tombé à 23 %. Aujourd’hui il vient de remonter à 25 % après quatre ans « d’opposition ». C’est son deuxième plus mauvais score depuis la fin de la guerre. Le SPD est un astre mort. Il ira dans une grande coalition, à moins que les Verts allemands ne lui chipent la gamelle.

Car telle est le deuxième signal négatif de cette élection allemande. Sur le papier il y a une majorité de sièges à la chambre pour une majorité entre les Verts, le SPD, et Die linke. Mais qui y pense ? Pourtant il y a une majorité absolue de députés SPD-Verts-Die Linke au Bundestag, et il y a une majorité SPD-Verts-Die Linke au Bundesrat (la deuxième chambre, composée de délégués des gouvernements des Länder) et il y a des coalitions régionales entre SPD et Die Linke, comme actuellement dans le Land du Brandebourg, le plus grand Land d'ex Allemagne de l'Est. Pourtant il n’y aura pas de coalition. Imaginez qu’en France, le soir du premier tour de la présidentielle, je n’aie pas appelé à voter Hollande pour chasser Sarkozy ? En Allemagne, Hollande et ses amis préfère Merkel à une alliance avec nous !  Pourtant Die Linke tend la main. Je l’approuve. Car en fait c’est davantage comme une démonstration de l’esprit d’alternative qui l’anime que comme une perspective qu’il penserait réalisable aujourd’hui. En réalité le contenu politique de la plateforme des Verts et du SPD n’est pas une ruse de communication pour rassurer le bourgeois ! C’est bel et bien le résumé de ce qu’ils sont devenus. Ni l’un ni l’autre de ces deux partis n’envisage ni le dépassement du capitalisme ni même celui des fondamentaux du libéralisme ! Leur matrice même les met dans la main de madame Merkel. Ce n’est donc pas que le SPD « n’est pas capable d’unir la gauche allemande » : c’est qu’il ne peut que la diviser. Ou bien n’être même plus écouté. Les plus pauvres en Allemagne ont bien moins voté que la moyenne. Et cela fait partie du projet néolibéral qu’aggravent les sociaux libéraux par leurs pratiques.

Ainsi on ne peut dissocier la force de la droite en Allemagne de ce qu’est devenu le parti social-démocrate. Le résultat n’est pas seulement acquis par la « déception » de je ne sais quelle gauche virtuelle à l’égard des sociaux-démocrates et des Verts. Le fond de l’affaire est que le comportement, les paroles, le programme, la doctrine du SPD font reculer les idées de gauche en Allemagne. Car qu’est-ce que la gauche quand c’est juste une variante compassionnelle de la politique de droite ? Nous commençons à en voir les effets en France avec la rigueur « juste » des Ayrault et Hollande, leurs calinettes avec le MEDEF et ainsi de suite. Pas étonnant que François Hollande soit allé faire l’apologie de Gerhard Schröder pendant la campagne électorale allemande. Comment une conscience de gauche peut-elle se construire dans un tel environnement ? Le SPD divise et détruit la gauche en se détruisant lui-même. Dès lors, notre thèse est que la conscience de gauche doit être reconstruite par une offre politique pédagogique clairement alternative. Elle-même, pour être crédible, doit être adossée à une fonction tribunicienne clairement assumée, « crue et drue ».

Je devine toute la difficulté de la campagne de Die Linke. Il me suffit de voir que même si Die Linke passe devant les libéraux et reste devant les Verts, il a été chassé des infographies des résultats dans les médias allemands le soir des résultats. Dans la campagne, la discrimination médiatique a été féroce : « Die Linke » a eu droit à 7 fois moins d'interviews dans les médias que le SPD, qui était pourtant seulement 2 fois plus fort que lui à l’élection précédente en 2009. Il en a eu 6 fois moins que les Verts et 5 fois moins que les libéraux, qui sont pourtant d'un poids équivalent ou inférieur dans les urnes. Cela ne rend pas le message si perceptible que cela. D’un autre côté, on doit se demander si l’idée de Die Linke de nommer huit personnes pour la proposition de poste de chancelier ne sacrifie pas à des préoccupations internes incompréhensibles par le grand nombre. Pour ma part, je pense que cela décrédibilise la démarche car les citoyens vont voter dans une réalité institutionnelle et pour peser sur elle. Dans cette réalité il y a un(e) chancelier. Huit, c’est autant dire personne ! Donc c’est annoncer qu’on ne croit pas la victoire possible. Et s’y résigner d’avance.  

L’évènement allemand de ce weekend end est une très mauvaise nouvelle pour les salariés en Europe. C’est aussi une mauvaise nouvelle pour la France, dorénavant dominée par un voisin arrogant dont l’égoïsme national est devenu la rente électorale de ses dirigeants. C’est une mauvaise nouvelle pour la gauche, qui est une fois de plus crucifiée dans l’impuissance par les enfumages du social-libéralisme. Les gens vont souffrir davantage. Pour rien. Car rien de tout cela ne va ailleurs que dans le mur. C’est pourquoi le résultat allemand m’encourage dans la ligne d’action que nous avons choisie : la radicalité concrète, le refus des arrangements politiciens, le rassemblement argumenté et conscient de la part de notre population, qui pourra ensuite entraîner la majorité dans le programme de la révolution citoyenne. 

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111 commentaires à “Allemagne : un vote d’égoïsme national !”
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  1. Bernar Jean-Christophe dit :

    Comme d'habitude l'analyse politique et plus que pertinente et cela et réjouissant, mais le problème de fond demeure. Quelle est la solution pour que le voile se déchire. Je viens d'écouter Noam Chomsky (là-bas si j’y suis du 23/09/2013) et son intarissable optimisme, pour l'humanité. Malgré tout l'avenir reste sombre. Et ce qui n'est pas rassurant c'est que le front de gauche semble pour une partie importante prêt à aller à la gamelle pour les municipale et en cela je ne sais toujours pas si cela vaut le coup d'investir de l'énergie et du temps avec le FG. J'ai énormément de mal à croire que ce parti fera ce qu'il dit quand il arrivera au pouvoir, si à la première occasion la plus grande partie file se ranger sous l'aile du PS pour ne pas perdre de place à la prochaine élection. Et quelles que soient les justifications, bonnes ou politiciennes, je ne vois pas en quoi cela différencie ce parti des autres. De toutes les manières, tant que les lois seront votées par des professionnels de la politique, en places plus d'un mandats et qui vivent de cette rente, je ne crois pas que la partie invisible de la société (c'est-à-dire les trois quarts de celle-ci) puisse être entendu.
    Pendant ce temps le climat est dégradé, le co² continu ses ravages, la déforestation se porte bien merci, les socialistes votent l'ANI, les syndicalistes ne sont pas amnistiés, le capital continu à amplifier le vol des revenus du travail en accentuant les bénéfices de l'actionnaire, au détriment des salariés. Et enfin les journaleux vaticinent sur la montée des extrêmes afin de bien maintenir l'angoisse et l'ordre établi. Nous avons l'air d'être dans une impasse et les échappatoires sont de moins en moins nombreuses. Le mur arrive et nous y allons en chantant, J’ai vraiment l’impression d’être sur le Titanic.

  2. Antraigues dit :

    Cher Jean-Luc Mélenchon, voici qui nous amène à deux réflexions, je vous cite « …Car qu’est-ce que la gauche quand c’est juste une variante compassionnelle de la politique de droite ? Nous commençons à en voir les effets en France avec la rigueur « juste » des Ayrault et Hollande, leurs calinettes avec le MEDEF et ainsi de suite... Comment une conscience de gauche peut-elle se construire dans un tel environnement ? Le SPD divise et détruit la gauche en se détruisant lui-même. »
    Bien dit ! Voilà qui devrait amener à réfléchir tous ceux qui travaillent ici à des alliances contre nature.
    La seconde réflexion concerne les médias. « Dans la campagne, la discrimination médiatique a été féroce : « Die Linke » a eu droit à 7 fois moins d'interviews dans les médias que le SPD, qui était pourtant seulement 2 fois plus fort que lui à l’élection précédente en 2009. Il en a eu 6 fois moins que les Verts et 5 fois moins que les libéraux, qui sont pourtant d'un poids équivalent ou inférieur dans les urnes. »
    Re bien dit ! Voici qui devrait intéresser tous ceux qui s’effarouchent du parler « cru et dru » de Jean-Luc Mélenchon, sans lequel pourtant on n’entendrait jamais parler de nous.

  3. franck MILO dit :

    Très bonne analyse M. Mélenchon. Les Allemands ont voté égoïstement et c'est toute l'Europe qui va trinquer. L'interview sur France 2 de ce matin était vraiment très bonne, pour une fois le journaliste a posé des questions sensées et JL Mélenchon y a répondu clairement, petit tacle au passage pour JM Ayrault qui ne l'a pas volé. Ce n'est pas évident en quelques minutes d'éclairer, de convaincre, de rassembler les vrais électeurs de gauche égarés, embrouillés par la médiacratie Solférinienne.
    Et pour nos adversaires qui nous lisent, plus jamais de bulletin PS dans l'urne, nous suivrons la consigne que donnera M. Mélenchon ou sinon à la pêche.

  4. rayana dit :

    Age médian des électeurs en Allemagne, 60 ans. Ceci explique peut être cela. Quant à nous, politisés, éclairés, et qui avons encore des jeunes, nous devons absolument nous tourner vers eux, dont beaucoup ne votent plus, ou regardent du côté de l'extrême droite avec la complicité des médias.

  5. Fabien-20e dit :

    Il y a tout de même deux bonnes nouvelles dans ce scrutin. D'une part, le FDP va disparaître du Bundestag. L'ultra-libéralisme ne fait pas recette ! D'autre part, Merkel n'a pas la majorité absolue, ce qui va obliger le SPD à assumer pleinement sa convergence de vues avec la droite.
    On pourrait même en rajouter une troisième. Die Linke arrive à survivre sans ses deux présidents charismatiques, Oskar Lafontaine et Gregor Gysi. Un recul de 3 points, c'est regrettable, mais ce n'est pas un effondrement!

  6. christine dit :

    Tout à fait d'accord avec Alain (50) Je me souviens de mon grand père (il aurait 106ans auj) racontant il y a une dizaine d'années lors de je ne sais quelle élection, on attendait le report des voix PC de Bégles (mairie PC avant Noel Mamère) pour que le candidat PS soit élu. Quelqu'un demande à un socialiste "aurais tu voté PC ?" Réponse "Ah non!". Déjà tout était dit. Pour moi qui suis au PG c'est terminé même s'il y a des consignes, je ne voterai jamais plus PS.

  7. Fabien-20e dit :

    On apprend sur le site du Spiegel-on line que Die Linke aurait perdu 370 000 voix au profit du SPD et 320 000 au profit des abstentionnistes... mais aussi 340 000 au profit du nouveau parti de droite eurosceptique Afd! Je me demande ce que cela aurait donné si le parti avait suivi les positions d'Oskar Lafontaine très critique vis à vis de la monnaie unique.
    De quoi nous interpeller, puisque nous sommes nous aussi fortement crtiqués tant par les eurosceptiques que par les européistes. Est-ce qu'à rester sur une position médiane on ne perd pas finalement sur les deux tableaux? Est-ce que malgré tout notre position d'équilibre finira par être entendue? Il y a matière à réflexion...

  8. reneegate dit :

    Et personne ne reparle de François Hollande qui a toujours fait référence à ces élections comme susceptibles d'ouvrir des portes vers une politique européenne de relance et moins d'orthodoxie libérale. RIP la relance, RIP l'europe fantasmée sociale. De toute façon Hollande ne perd qu'un alibi pour "laisser faire" et ses serviteurs médiatiques ne lui en demandent jamais.
    Ces serviteurs médiatiques vont plutôt s'interesser à la scission (n'ayons pas peur) d'avec le PC que nous pourrons facilement transformer en un rejet pointilleux de toute compromission avec le PS. Et cela ça va payer.
    Pourquoi hésiter (4 vérités) à se considérer dans l'opposition? Les socialistes de conviction sont bien plus nombreux que ces bandits qui nous gouvernent et ce sont eux qui vont voter. Ils reconnaitront les leurs.
    Clash avec le PS et leurs courtisants et défendre notre souveraineté pour porter haut le flambeau : Liberté Egalité Fraternité en Europe et partout ailleurs.
    Le Front de Gauche doit devenir l'alternative populaire.

  9. Denis pg26 dit :

    Merci JL de rappeler à nos élus qu'ils sont avant tout FdG, et que leur partis passent après le bien commun.

  10. Lilo dit :

    Bonjour a tous les comrades en France, je vous envoie amitiés de Berlin,
    deux jours après les élections j'ai envie de vous dire comme j'apprécie votre lutte et vos idèes d'un nouveau république francaise.
    J'ai donné ma voix a Die Linke, bien sur, comme presque tout ma famille, comme presque toutes le Berlin de l'est. Ici Die Linke et le partie le plus élu.
    D'abord j'avais en doute, parce que Die Linke a commencé sa lutte électionais avec des paroles comme: "Revolution ? Non". Moi, je trouve qu'on besoin la revolution urgent ! Mais, les paroles comme ca voulait dire: nous sommes une partie du peuple, pas radical comme le Verfassungsschutz nous en mis dessous. Nous somme pour vous, les travailleurs sans salaire minimum, pour vous, les retraitées pauvres, pour vous, les unemployées qui ont faim. Pour ca et pourtant j'ai donné ma voix pour Die Linke, parce qu'il n y a pas une Front de gauche. Malheureusement.
    Après les élections j'avais trist, bien que le résultat des élections ne m'a pas surpris. Mais cette résultat me montre que j'habite dans un pays, dont la moitié du peuple a décidé de ne pas solidaire avec une large partie du propre population (les enemployées, les retraitées, le travailleur pour trois chewing gum (comme mon ami dit) et en plus ils ont décidé de ne pas solidaire avec les peuples du Grèce, d'Espagne et des autres pays qui souffrent de la crise. Ca me rend peur de la future. Mais, considérez, s'il vous plait, qu'il y a un autre Allemagne, aujourd'hui comme dans le passé sombre. Nous donnons le meilleure possible.
    Veuillez excuse mon mauvais francais, chère comrades.
    Cordialement

  11. pascal dit :

    Vivant en Allemagne, j'ai vu un changement radical depuis les années Schroeder. Il y a 20 ans l'Allemagne était très social, plus qu'en France. Petit a petit, les avantages sociaux ont diminue, les reformes libérales se sont mises en place, retraite 67, Hartz 4, indemnisation de chômage réduits, privatisation de électricité, les caisses de maladie et j'en passe. L'Allemagne d'aujourd'hui est bien plus près des USA que n'importe quel pays européen a part l'Angleterre peut-être. Pourtant les Allemands sont sociaux, de principe. Pourquoi Merkel a t'elle gagne ? D'abord toute le campagne de 2013 s'est fait sur son personnage, pas du tout sur son programme et bilan qui sont mauvais. Les Allemands le savent bien puisqu'ils ont dit qu'ils ne voulaient plus de coalition cdu-fdp dans les sondages. Par contre, ils aiment bien Le personnage Merkel et surtout l'oppositon SPD ne les emballe pas. Le SPD devenu anti-social depuis Schroeder. Les Die Linke peinent a s'implanter a l'Ouest. C'est un parti venant de l'Est. Les Wessi ne sont pas emballes par tout ce qui vient l'Est. En plus des dissensions avec Sarah Wagenknecht, qui est la partie communiste des Die Linke. S'ils arrivaient a éviter les querelles personnelles a l’intérieur du parti, ils gagneraient en crédibilité. Si le SPD accepte de former une coalition avec Merkel, il risquerait de se saborder a moins que Merkel avale son chapeau et accepte certaines revendications, comme le salaire minimum, revenir sur la retraite et la reforme Hartz 4. Elle en est capable pour rester chancelière. Dommage que le SPD a dit non a une coalition verte-Die Linke, car ils auraient eu un chancelier SPD. Si aucun parti SPD, vert accepte une coalition avec Merkel, il faudra revoter.

  12. jean-louis dit :

    Quelques remarques, puisque je me trouve par hasard en Allemagne au moment des élections.
    Le parti libéral qui fut toujours représenté au parlement depuis 1949 s'est fait sortir. C'est le vrai parti des riches en Allemagne qui ne s'encombre même pas de morale chrétienne quand il s'agit de faire du fric. Il avait notamment demandé à Merkel la suppression d'allocations qui permettent aux femmes de mettre leur gosses dans des crèches au lieu de rester à la maison. Ce parti a perdu plus de 10% depuis la dernière élection. C'est la grande bonne nouvelle.
    Le parti anti euro récemment créé et dont il est encore un peu difficile de savoir exactement où il se trouve sur l’échiquier politique rate de peu une entrée au parlement. Donc non tout ne vas pas bien en Allemagne et il y a des gens qui ne considèrent pas que la situation actuelle de l'Allemagne est satisfaisante. Bien que ça ne les amène pas encore à voter die Linke.
    Die Grünen et Die Linke reculent certes mais c'est plutôt lié à des histoires de personnes (des histoires de mariage pour Lafontaine et, pour die Grünen, des suspicions assez peu claire de relations avec des "pédophile" dans les années 70). Ça sent l'enfumage médiatique à plein nez mais on ne peut pas non plus faire comme si ça n'avait aucun effet sur les électeurs.
    D'une manière générale les gens me disent que la campagne a été complètement terne sans réel thème abordé. Il est vrai que le principe du "tant que ça va à peu près on s'en fout du reste" a sans doute joué sur cette élection mais je nuancerais un peu votre analyse.

  13. luz11 dit :

    A mon avis le changement ne pourra pas venir uniquement des urnes. Je le répète, il faut que le FdG fasse en cette rentrée une campagne nationale d'envergure (par exemple nationalisation des autoroutes, prix unique pour les mêmes médicaments etc.) sous toute forme possible (pétitions, réunions) afin de réunir la population sur des sujets tangibles qui les touchent. Nous serions porteur d'idées et plus proche des gens pour les convaincre sur le choix d'une autre politique.

  14. franck MILO dit :

    @Lilo
    Bonjour et merci pour ton message. la gauche, la vraie est universelle, que ce soit en Allemagne, en France ou en Amérique du Sud. Nous ne confondons pas l'Allemagne et les allemands avec le gouvernement. On ne lache (jamais) rien.
    Bien à toi.

  15. ouax dit :

    @Lilo à 13h50
    Votre intervention est touchante et vous n'avez aucunement à vous excuser de "votre mauvais Français" alors que vous avez fait l'effort de vous exprimer dans cette langue qui n'est pas votre langue maternelle. Danke schön.

  16. alain verce dit :

    Quand même, la baisse de Die Linke, comme la stagnation du vote FdG (si si....) devrait nous amener à nous poser des questions sur la manière dont nous présentons et expliquons les choses.

  17. Claude G. dit :

    Un grand merci, Jean-Luc, pour ton analyse si pertinente de la situation présente, et probablement future, en Europe. Comme l'a dit si justement @ Cécile BALESTRE, une situation semblable s'est déjà produite dans le passé. "Il y a eu des élections maudites".
    Que le Front de Gauche reste ferme dans ses convictions et son action. Bien amicalement à toi.

  18. bsna dit :

    C'est la tenacité qui resort de l'entretien avec Monsieur Sicard. Chapeau bas pour les fondamentaux, leur solidité. Mr Sicard ne peut que s'incliner dans un étouffement de rire. C'est goal, goal et encore goal. C'est de l'art politique qui feraille sec. Pour faire ce qu'il fait, il y a du travail et il a l'élégance suprême de ne pas le laisser transparaître. C'est du travail politique de toute beauté.

  19. jeannine dit :

    @lLemetayerv 45
    Merci de cette fraternité. Je ne me laisse pas démolir facilement pourtant, mais j'ai cru deviner un peu de désillusion chez notre hôte peu-être. Vous avez raison, et nous ne restons pas les bras croisés avec mes camarades et amis. Vendredi soir nous organisions un débat sur la laicité, le lendemain réunion P-G, nous nous activons croyez moi, mais ce n'est pas toujours simple pour convaincre, particulièrement quand on croise des regards vides d'intérêt, ou des gens qui vous parlent de la litanie a la mode sur l'immigration. En avance sur mon temps, dites vous ? Peut être, depuis longtemps je crois, mais j'aimerai tant que mes concitoyens se dépêchent de me rattraper !

  20. ARAMIS dit :

    C'est aussi ce que je pense Alain (50), pour aller sur des sites d'électeurs socialistes. Il apparaît effectivement qu'ils sont très peu à envisager la possiblité de voter FG pour faire barrrage à la droite, dans le cas de figure où le FG arriverait enfin devant le PS. Ils préfèreraient faire cavalier seul ou s'allier au centre mou, voir à la droite dite Républicaine. Nous verrons bien d'ici peu...

  21. ermler dit :

    @ alain verce 16h30
    Quand même, la baisse de Die Linke, comme la stagnation du vote FdG (si si...) devrait nous amener à nous poser des questions sur la manière dont nous présentons et expliquons les choses.

    Ce sont des questions que tout le monde se pose ! Et même certains médias (si, si..). Comme s'il semblait naturellement illogique que, face à la crise financière, les régressions sociales et la faillite du social-libéralisme, la "vraie" gauche ne profite pas "automatiquement" de la situation ! Les dégâts causés par trente ans d'idéologie néo-libérale sont-ils à ce point irréversibles que face à la faillite de cette idéologie, ceux qui l'ont combattue continuent, électoralement, à stagner dans les marges ? Vaste débat, où chacun, évidemment, aura son petit bout de bonne ou mauvaise explication à fournir... sonder les âmes et les cœurs des électeurs seraient plus utile, mais moins commode, que les analyses sociologico-économico-idéologiques. J'attends un choc culturel...! Presqu'un big bang ! Un Front, fut-il de Gauche, ne le portera pas à lui seul. Mais pour l'instant le Front de Gauche, quitte à muter, reste indispensable !

  22. COLLONGE Maddy dit :

    Merci au N° 45 et à Jeanine qui expliquent chacun leur façons de penser. Il faut éduquer, oui, c'est ce que nous faisons sur notre coin de terre d'Auvergne. Nous sommes motivé-es pour que nous avancions pour une République qui respecte ses idées fondamentales. Je pensais les Allemands sados, en fait, ils sont masos ! et l'Europe entière va encore trinquer.

  23. Denis BEDEREDE dit :

    Cher Jean-Luc Mélenchon, et cher Front de Gauche,
    Très bonne analyse si ce n'est un léger bémol sur la forme (et non pas le fond), du parler "dru et cru".
    Effectivement, nos sociétés et leurs orientations sont issues du vote, ceux qui choisissent ces orientations peuvent finalement être satisfaits. L'abstention et la politique de la chaise vide n'ont jamais été une réussite, parfis symboliques mais toujours impuissantes et "abdicatrices". Expliquer avec rationalité, toujours, encore et encore pour tenter de convaincre que la seule voie bénéfique à tous est celle de la solidarité, de l'échange et du partage...
    Pour le reste, je partage à 100% les idées développées par Jean-Luc Mélenchon. Pas de coalition avec le PS sur aucune élection, rester dignes et intègres jusqu'au bout, nécessité fait loi et fera que nous serons entendus un jour, en espérant que les extrêmismes nationaux ne prendront pas le dessus, pour ma part, la situation actuelle me fait penser non pas aux années 30 mais aux années 20 ce qui n'a rien de réjouissant... Finalement, les peuples choisissent, si ils préfèrent la précarité et tout ce qui va avec c'est leur choix, que je ne partage bien évidemment pas... Persuasion, encore et toujours...
    Que vive le Front de Gauche et courage cher Jean-Luc, on est encore là...

  24. educpop dit :

    Les gens qui dorment dans leur voiture sont de plus en plus nombreux, la terre est 4 fois moins fertile qu'il y a 40 ans, etc...et le résultat du vote Allemand n'est pas une surprise ! Quelqu'un a dit qu'on se croirait sur le titanic, le bateau a éperonné un formidable obstacle et l'équipage dit aux passagers que tout va bien. Jean-Luc Mélenchon dit souvent que la chaîne va se rompre, peut-être que les Américains n'attendront pas des années avant d'être en faillite, que l'économie Allemande va s'effondrer du fait même de l'austérité qu'elle provoque. A force de n'éprouver du désir que pour ce qui est présenté comme probable, on oublie d'en éprouver pour ce qui serait possible. Est-ce possible de se rassembler devant les préfectures pour exiger l'ouverture des hébergements d'urgence qui restent vides ? Est-ce possible de se rassembler pour arracher les plantes empoisonnées qui sont plantées pour détruire l'humanité et la planète ? Est-ce possible de se rendre massivement à Bruxelles pour hurler notre refus à tous ces technocrates qui rentrent et sortent de leurs palais avec un tel complexe de supériorité ? etc....Quelle campagne pourrait toucher l'électorat populaire ? Peut-être bien une campagne où un front populaire serait dans la rue plus souvent pour défendre ce qui est au peuple et qu'on lui prend sous divers prétextes administratifs ou juridiques.

  25. richard30 dit :

    Un Front Populaire, peut-être pas mais en tous, cas un Front élargi qui pourrait être baptisé Front Solidaire, pour rassembler tout ceux qui le souhaitent, sans exception aucune, autour de l'Eco-solidarité. Ne s'agit-il pas de faire vivre un programme écologique et de lutter contre l'austérité, par la solidarité?

  26. Willia dit :

    Il m'est bien difficile de m'exprimer après tous ces commentaires si touchants, surtout ceux qui viennent de Lilo et de Jean-Louis, qui viennent de là-bas. Leur témoignage devrait bien être vu et entendu par nos médias, mais hélas ! Il n'y en a que pour les mêmes. Avec cette Allemagne c'est toute l'Europe qui s'en va à la dérive, si seulement nos concitoyens écoutaient davantage Jean-Luc, ils comprendraient peut-être où sont leurs avantages, Mme Merkel fait plier tout son petit monde, et en France ça devient pareil, quand on pense que F. Hollande se dit socialiste, c'est à se demander si on cauchemarde ou quoi ? C'est révoltant ! Notre, "je dis notre" Jean-Luc a bien du courage, il en faut, il en a, mais aurait-il gain de cause ? Il est dur de se faire entendre on a si peu de temps pour ce faire dans les médias. Ne pas se laisser abattre, croire en de jours meilleurs, mais j'ai vu et entendu mon père dire la même chose, il est mort sans voir rien vu. En ce temps là, la retraite était à 65 ans, il est mort avant sa retraite, avait un métier pénible dans la bâtiment, les générations d'aujourd'hui n'ont pas connu cette époque, ceci explique peut-être cela.
    Courage Jean-Luc, et bravo !
    Amitiés Républicaines à tous les amis du Front de gauche.

  27. Cheyenne dit :

    @j-jour 23/09 à 17h55 qui s'interroge sur la participation, difficile en effet de savoir ce qu'il en est. Etonnant, non ? Mais encore plus étonnant, dans ces conditions, de lire ici que "les plus pauvres en Allemagne ont bien moins voté que la moyenne" ! Pour ce que j'en sais, moi, l'ayant lu je sais plus où après avoir beaucoup cherché c'est qu'elle fut, cette participation disparue des écrans, de 71,5 % soit 1/2 point de plus seulement qu'il y a 4 ans et qui constituait un record d'abstention.

  28. Françoise du 93 dit :

    Jean-Luc reproche, dans son interview aux Quatre Vérités sur France 2, aux députés du Front de Gauche de ne prendre aucune consigne auprès du Front qui les a élus.
    Mais lui-même, comment procède-t-il au niveau européen ? Travaille-t-il en collectif comme il le souhaite pour les députés et sénateurs ? Prend-il ses consignes de vote aupès du Front ?
    Plutôt que s'interpeller par média interposé, ne serait-il pas grand temps d'organiser une rencontre entre toutes les composantes du FdG pour mettre à plat les points de désaccords ?

  29. Bien Modestement dit :

    Le grand ennemi c'est l'individualisme. Beaucoup pensent qu'il ne faut se préoccuper que de soi-même et de ses plus proches. Leur combat ne consiste qu'à essayer de passer entre les mailles du filet. Comme cela leur a plutôt réussi jusqu'à présent, ils pensent que ceux qui trébuchent et finalement tombent l'ont bien cherché. Il n'y a que des winners, d'un côté et des loosers, de l'autre. Peut-être faudrait-il leur expliquer assez fermement que même eux ont à gagner de la solidarité. Qui payera pour ce qui ne sera bientôt plus un service public: soins hospitaliers, école, sécurité ? Pas ceux qui sont déjà en train de crever la gueule ouverte. Ils payeront donc d'autant plus de leurs chers deniers. Jusqu'à de plus pouvoir.

  30. bacon dit :

    Mme Merckel a obtenu 41% des 71% des allemands qui ont voté, soit donc environ 29% du corps électoral. S'agit il d'un triomphe, comme le clame par exemple Le Monde? A l'évidence, nos démocraties sont malades. Ceux qui osent exprimer une véritable alternative sont systématiquement écartés des grands médias. Une raison supplémentaire peut être pour maintenir en bon état de marche le Front de gauche et ne pas faire de la surenchère vis à vis de partenaires qui ont des histoires différentes. Il est bien naturel que tel parti veuille garder ses élus car il est bien connu qu'on peut mourir pur. De plus ce qui était reproché au NPA ne doit pas à mon avis être reproduit au sein du FdG.

  31. Nicks dit :

    @bacon
    Pourquoi serait-il naturel en politique de vouloir préserver coûte que coûte et dans une vision de court-terme, le parti aux idées ? Cela vous semble sain de pactiser avec ceux que nous voulons pourtant écarter du pouvoir le plus tôt possible ? Un jour nous pourrions négocier et l'autre ne pas faire de quartier ? Comment les citoyens, ceux dont nous aimerions bien qu'ils votent pour les représentants FdG, vont pouvoir discerner quels sont nos objectifs si nous ne cessons de les brouiller ? Il n'est pas question de ménager ceux qui feront alliance avec des solfériniens clairement identifiés. C'est le cas notamment à Paris. La question ici n'est pas celle de la pureté, des procès d'intention que pouvait faire le NPA par exemple, mais de poser un constat, celui d'une certaine politique appliquée par le courant dominant du Ps, à l'opposé de celle que nous souhaitons. Je ne vois pas comment nous garantirions un avenir conquérant, car à mon sens, c'est le seul qui vaille, si nous ne montrons pas clairement quels sont nos choix. Il est possible que ce soient justement ces tergiversations qui freinent la progression de Die Linke.

  32. sophie dit :

    Bonsoir, je reviens de Berlin où j'ai suivi la campagne électorale entre autres activités.
    Si Merkel a gagné, ce n'est pas pour les raisons de vieux égoïstes qui vivraient de leurs retraites par capitalisation perçues grâce aux dividendes selon les propos de Jean-Luc Mélenchon. C'est une minorité, la plupart des retraités sont pauvres.
    Tout d'abord, le SPD n'a eu aucune campagne électorale digne de ce nom. L'un de ses slogans "vous l'avez en mains". Quoi, nul ne sait. Ensuite, Die Linke a fait de très beau score à Berlin, mais ses dissensions internes l'empêchent de valoriser ces derniers.
    Enfin, Merkel, pragmatique a promis des ouvertures de structures pour la petite enfance afin de permettre aux jeunes mères (de l'ouest) d'aller travailler. Je précise, toutes mes cousines de l'ex-RDA ont toujours travaillé car les kindern-garten ont subsisté après 1989. De même, l'un des slogans de la CDU était "un salaire minimum" (copié d'un slogan de Die Linke). Les citoyens ne se sont pas abstenus, ils ont voté en présence d'une absence quasi totale de perspective à gauche. Hors la CSU en Bavière, la droite extrême a été minorisée.
    Si le Front de Gauche venait à exploser en France, il serait responsable et lui seul de la bérézina à venir aux municipales. J'en ai assez d'entendre les ténors du PG de gauche dire "il y a trop de quinquagénaires qui sont au PG, ca craint pour l'image". Et nos voix, vous les craigniez ou vous nous accuserez demain d'être responsables en tant que vieux égoïstes. Je viens de prendre, comme des millions d'autres salariés, quatre annuités en plus à travailler, malgré nos grèves de 2003 et 2010. Et les meilleurs militants que je voient autour de moi, ces sont des plus de cinquante ans. Et tous ont un passé militant divers, multiple, riche, mais pour les dirigeants du PG, ça craint, dixit plusieurs membres du bureau national.
    Le seul point d'accord avec Jean-Luc Mélenchon, c'est oui, l'avenir est sombre pour nos enfants et pour nos...

  33. thersite69 dit :

    @françoise 78 et bacon 80
    Je pense que nous sommes mûrs maintenant pour ne pas mélanger ce qui appartient à chaque parti de la gauche selon nous et en particulier au Parti communiste, et ce qui relève du Front de Gauche regroupant dans l’action commune 9 composantes opposées à la politique d’austérité du gouvernement Hollande-Ayrault. Il suffit de convenir de faire en sorte que ce soit bien clair pour les électeurs et c’est notre avantage par rapport à Die Linke en Allemagne.
    Il est possible, donc il convient, de ne pas présenter sous le sigle Front de Gauche une profession de foi ou un tract dans une stratégie qui n’est pas unanimement approuvée par l’ensemble des composantes, bien qu'il y ait encore du flou du fait des gens qui se réclament du Front de Gauche dans les assemblées locales sans vouloir représenter un parti de ce front. Dans un tel cas de non accord sur le stratégie il s’agit par exemple, localement, d’une entente traditionnelle PCF-PS et EELV et-ou PRG qui n’engage nullement les rares membres par exemple du PG dans une ville de plus de 20000 habitants ou le Front de Gauche est très majoritairement dominé par les militants communistes, ceux-ci décidant de reconduire d’anciennes traditions du XXeme siècle Je ne suis pas d’accord pour cela, mais ça ne me parait aucunement irrecevable, à condition que ceux qui sont de nos rangs et envisagent une telle liste ne prétendent pas représenter le Front de Gauche en plus de leur parti. Le Front de Gauche n’est pas un parti, il n’a pas de finances propres, et les gens de la FASE, du Parti de Gauche,de GU, etc. ne sont pas tributaires des décisions d’une tendance majoritaire à laquelle ils devraient se soumettre en tant que minoritaires. Notre Front de Gauche n’étant pas un parti avec des tendances internes, comme l’est Die Linke, c’est l'avantage qu'a souligné Pierre Laurent en disant qu'il ne veut pas d'un Front de Gauche "bunkérisé".

  34. Michèle dit :

    La retraite par capitalisation c'est le piège qui condamne celui qui y souscrit à ne plus avoir le choix politiquement et les enfants et petits enfants pareil s'ils veulent que leurs parents et grands-parents "mangent".
    Au final le capital condamne toute forme de démocratie et c'est ce qui se passe. Ils ne peuvent plus voter autrement, autrement que pour la dictature de la finance. Alors parler "d'égoïsme national" c'est dire les choses gentiment. Non seulement ils ont opté pour l'égoïsme et la non solidarité mais ils ne peuvent même plus penser autrement tant le parti pris est devenu vital. C'est visible de la part du journaliste qui ne peut pas masquer son parti pris consubstantiel. Son parti l'a pris et toute autre vision devient proprement impossible. C'est pourquoi le plus grand nombre doit réagir car ils ne partageront rien puisqu'ils veulent tout.

  35. richard30 dit :

    L'Ecologie, comment faire comprendre aux électeurs qui ont opté pour ce mode de vie, cette façon de raisonner, d'organiser un futur que leurs espoirs ne pourront jamais être exhaussés au sein de l'organisation politique actuelle ?
    Des représentants politiques de droite, du centre, de gauche, ont délibérément choisi cette étiquette pour faire en sorte d'attirer les électeurs vers les groupes politiques les plus importants. Pensez-vous que cela serve vraiment les "demandeurs" d'écologie ? La réponse étant non, ne serait-il pas plus judicieux de faire en sorte que les représentants écologistes de tous bords soient capables de s'unir non pas pour diviser mais pour additionner les voix de ce groupe qui, dans le cas contraire, n'existera jamais ?

  36. GONTIER Georges dit :

    Monsieur Hollande préfère rendre visite a Quimper a son nouveau copain Bolloré, en admettant qu'il soit un nouveau copain, que lui et son gouvernement ont tant décrié alors qu'il étaient dans l'opposition, plutôt que de s'occuper des intérêts du peuple français. J'ai toujours prétendu qu'il était d'une droite très a droite ce qui lui vaut de bien consentir aux directives de Merkel.

  37. durluche dit :

    Ha, sur la vidéo Jean-Luc Mélenchon à l'Hôtel-dieux, tu le fais. Tu leur dis à peu prés: "alors, on veut bien venir mais faudrait peut être dire aux gens de voter pour nous". C'est une idée que j'ai lancée dernièrement, il serait temps de bousculer un poil nos camarades syndicalistes avec qui on fait toutes les manifs, parce que, on reprend leurs revendications à notre compte, on a un programme qui va dans leur sens mais ils refusent de porter la bataille sur le champ politique. Qu'on leur demande, quelle politique ils veulent, quand ils auront admis que c'est soit libéral et ils ont ce qui se passe en ce moment soit c'est notre politique et ils ne l'auront pas en étant aussi précautionneux avec le gouvernement. Quand c'est un ministre de la vraie droite qui fait cette politique, il est nommément conspué dans les slogans, quand c'est un ministre PS, les slogans visent la situation combattue (lois ou autres).
    Tu sais quoi? Si on ne peut pas créer le front syndicalo-front de gauchiste nécessaire; le faire partout localement en convainquant les représentants syndicaux qu'on connait tous très bien est peut être possible.

  38. charlus dit :

    Cela n'a pas de sens de dire que "la finance collecte les gros dividendes pour payer les retraites par capitalisation des vieux Allemands de la classe moyenne supérieure." Les financiers cherchent toujours à faire de gros dividendes, dans tous les pays du monde, dans leur seul intérêt.

  39. FORT dit :

    @27 Alain44 du 23 septembre 2013 à 19h19

    Le schéma de l'entre 2 guerres se reproduit, l'Allemagne est devenue la puissance dominante de l'Europe, en a obtenu le contrôle de ses institutions. Sans une démocratisation de cette Europe, la France ne sera qu'une région allemande, il n'y manque que les "komandantur", les médias nous gouvernent, Philippe Henriot entrera au Panthéon de notre histoire, les kollabos prospèreront.

  40. berthierch dit :

    Merci, Jean-Luc de cet exposé. J'avais aussi apprécié ton papier sur la rencontre avec le président du Pérou (pays ou je venais de passer 3 semaines).
    Concernant Die Linke, il y a celui de l'Ouest et celui de l'Est. Autant le premier, celui de Lafontaine est issu d'une vraie scission du SPD, autant Die Linke est (perçu comme) le successeur, au moins municipal, du SED, ex-dirigeant de la RDA et gérant les municipalités de l'ex-RDA d'une main de fer avec l'aide inconditionnelle du SPD local, voire de la CDU. On ne compte pas les grèves des fonctionnaires de Berlin contre la politique de la mairie SPD-"SED". Par ailleurs, Die Linke n'est pas d'une clarté biblique concernant la non-intervention en Syrie, le rôle des services secrets, les relations avec le SPD. Mais bon, il faut faire avec. J'ai bien travaillé 10 ans dans une boite allemande !

  41. BUONOMO dit :

    Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement etc. Logique. JL Mélenchon vient encore une fois nous en faire la brillante démonstration.
    Le premier internaute écrit : "nous n'avons pas trouvé la clé pour parler en vérité au peuple". La clé ? Nous l'avions, dans les statuts du CNR du 27 mai 1943 : Indépendance de la presse des capitaux des grandes industries. Mais elle s'est perdue... Dans les mains de grands industriels ou porteurs de capitaux.

  42. zebulon dit :

    Gérer les médias, subventionné par l'état ou la publicité, maintenu sous perfusion, sauf le canard enchainé (indépendant financièrement, sans publicité, et rentable). Il est difficile d'attendre un traitement objectif ou pire différent de l'intérêt financier sous tendu.
    Il faut continuer à développer les contacts directs avec le citoyen votant, éviter les exposition médiatiques non maitrisée, tout le monde n'a pas le talent de Jean-Luc Mélenchon malheureusement. Et il est trop facile de se faire dénigrer en étant inclus sans contrôle dans un reportage ou un compte rendu d'interview. Le mouvement de Bepe Grillo semble avoir réglé une parti de ce problème en montant dans les urnes et en gérant à minima son exposition médiatique. A creuser.
    On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui, il en va de même pour gouverner. Au moins on évite les contorsions pathétiques des verts, il vaut mieux garder des électeurs militants que des élus compromis (recyclage politicien de leader étudiants, arrosage de l'opposition...). Il y aura plus de monde aux manifs. Et seule la victoire compte.

  43. Marc OLLIVIER dit :

    Madame Merkel est personnellement gagnante de ces élections, certes et JL montre bien ce que cela signifie. Mais je suis surpris de constater qu'aucun commentaire ne note que sa coalition les a perdues. Les électeurs ont écarté le parti libéral du parlement et il faut y réfléchir dans l'analyse du vote. Ce fait va contribuer à éclaircir le paysage politique puisque le SPD ou/et les verts vont probablement gouverner avec cette droite triomphante. Les électeurs pourront mieux comprendre la véritable idéologie de ces partis.

  44. Nico 13 dit :

    Bonjour à toutes et à tous.
    Tout d'abord, je voudrais remercier Jean Luc pour ce billet. J'ai bien peur que la réélection de Merkel intensifie la politique d'austérité.
    Et de toute façon, c'est ce qu'il va se passer. La CDU et le SPD n'ont aucun intérêt à ce que l'Espagne, l'Italie, la Grèce et le Portugal se sortent de la mouise. Pour la simple et bonne raison que l'Allemagne a besoin de faire appel aux immigrés pour faire tourner leurs usines. L'Allemagne va certainement intensifier "l'immigration choisie" dans les mois et années à venir. Les jeunes qui auraient pu aider leur pays ne le feront donc pas. Et j'ai bien peur que cela scelle définitivement le sort des pays du sud. Mais le pire, c'est que les responsables politiques allemands se sont permis et se permettent d'insulter ces gens là. Et maintenant, ils veulent les recruter ! On a traité ces pays et ces peuples de club med et de fainéants, mais on veut les recruter. Où est la logique là-dedans ?
    [...]

  45. BaldaGil dit :

    Comment la Finance qui n'a ni police ni armée à sa disposition, contrairement au pouvoir politique, est-elle parvenue à s'imposer ? Tout simplement en utilisant sa force, l'argent, pour compromettre et corrompre plus ou moins légalement le personnel politique. chat des médias afin de diffuser sa propagande et de museler les journalistes récalcitrants, intense lobbying auprès des décideurs, etc. Il ne nous reste que la résistance à cette emprise. Renouveler le personnel politique avec des individus plus intègres, du NPA au FN.
    Le "club des sans Muselière" va dans le bon sens. Refuser de voter pour un politique compromis est aussi très efficace.

  46. Roland0011 dit :

    @alain verce 16h30
    Quand même, la baisse de Die Linke, comme la stagnation du vote FdG (si si...) devrait nous amener à nous poser des questions sur la manière dont nous présentons et expliquons les choses.
    ermler dit: 24 septembre 2013 à 18h23
    Les dégâts causés par trente ans d'idéologie néo-libérale sont-ils à ce point irréversibles

    Irréversibles, sans doute pas ! Mais il faudrait avoir une écoute de masse, ce que les médias, qui ont contribués au lavage de cerveaux, nous donne un peu la parole. Hors, chacun les sait bien, pas question. Un chouillat de temps a autre pour faire pluraliste, et matraquage 99% du temps pour nous ringardiser, moquer, etc. Le plus grand nombre qui se documente peu et a tendance a avaler les couleuvres néocon, y compris les militant des autres partis dit de gôôche, ceux-là seront dans les derniers (en majorité) a nous rejoindre, c’est difficile d’admettre s’être trompé. Mamère vient de le faire, bravo pour les autres ya du boulot.
    De plus, les divisions étalées sur la place publique (certain s’en régalent) n’arenge évidement pas les choses (une des causes pour Die Link).

  47. Papa dit :

    Cher Jean Luc,
    Ne confondons pas amour et tambour, ce n'est pas jouer avec les mêmes gaguettes ! Je suis dans une municipalité d'union avec un maire communiste et je constate que les élus socialistes de cette liste ont bien appliqués le programme municipal. Vais-je au nom de la pureté "idéologique" les exclure de notre future liste ? Pour moi la réponse et non ! En conséquence je voterais pour la reconduction d'une large liste d'union, rassemblant PCF, PG, PS, Ecologistes et personnalités. Il ne s'agit pas d'une élection législative voir Présidentielle ou en aucun cas ne voterais pour le représentant du PS. Il s'agit donc d'une élection locale et de reconduire une équipe qui a bien fait son travail au profit des 78.000 habitants de ma commune. Point barre.

  48. jeannot dit :

    A papa message 99
    Tu sais pertinemment que ton l'exemple n'est pas en cause dans les accords envisagés par le PC avec le PS.

  49. Pierre korzec dit :

    Bonjour tout le monde,
    Toujours sur les élections municipales. Je pense que les 2 positions sont recevables. Partir comme d'habitude avec le PS, les verts et d'autres ou partir en autonomie FdG. Les gens qui s'excitent contre le PCF ne veulent pas voir que depuis des décennies, des municipalités de gauche avec des maires communistes ou socialistes oeuvrent pour la population et contribuent à atténuer les coups portés par le capitalisme contre les familles populaires (pour le dire vite). Ce n'est pas parce que la vie des gens se dégrade qu'il faut abandonner le terrain de la gestion des collectivités locales. A la présidentielle, on a bien voté PS au 2ème tour ? Aux législatives, on a bien voté PS au 2ème tour ? Le raisonnement qui consiste à dire "plus rien avec le PS" ne tient aucun compte du mode de scrutin. S'il y avait la proportionnelle intégrale aux municipales, bien sur que l'autonomie du FdG se poserait plus facilement. C'est bien pour ça que le PS et la droite ne touchent pas aux modes de scrutin.
    En fait, il y a 3 cas de figure. La ville est dirigée par la droite, liste autonome FdG. La ville est dirigée par le PC, liste FdG ouverte au PS et Verts sur un contenu antilibéral. La est ville dirigée par le PS, à examiner selon le rapport de force électoral au cas par cas.
    Il faut arriver à un consensus au FdG national rapidement. Ma proposition vaut ce qu'elle vaut mais elle existe.

  50. Marie-Claire dit :

    @Brisedemer
    Pour info, ils sont "tellement avancés en matière d'énergies renouvelables" en Allemagne qu'ils ont décidé de relancer l'extraction charbonnière pour répondre à leur propre demande au grand mépris de l'environnement d'ailleurs, comme en attestait un autre reportage récent. Cela pour rétablir un peu les faits en matière de mix énergétique allemand. Et surtout de sa surproduction en renouvelables!
    Quant à l'Europe que semble vouloir l'Allemagne, c'est l'Europe libérale dans laquelle elle fait figure de chef de meute. Ce n'est bien sûr pas contre le peuple allemand que je dis cela, que ce soit bien clair mais vis-à-vis de ceux qui la dirigent depuis des lustres et ont contribué à la mettre à la botte du capital. Et à faire voler en éclat leur propre modèle social. Reste un fait, saillant comme le nez au milieu de la figure : pas assez d'espérance à gauche, chez nos voisins. Pas assez chez nous non plus. Et quand "il n'y pas assez de foin à l'écurie, les chevaux se battent", disait ma grand-mère. D'où nos divisions qui ne vont rien arranger.
    Salut fraternel et militant à Jean-Luc Mélenchon, qui ne lâche rien!


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