26oct 13

Pour qui sonnait le glas ?

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Et maintenant on sourit. Je venais de passer une semaine noire avec le vote des communistes à Paris et l’hallali sonné contre moi dans le gratin des médiacrâtes. « Le Monde » avait même vendu ma peau avant qu’elle soit sèche quand il titrait sur « l’impasse » de ma (car c’était évidemment très personnalisé) stratégie d’autonomie. Le vote communiste à Paris devait, paraît-il, en sonner le glas. Le glas sonne en effet, mais pas pour moi. J’avais raison de penser que le vote des communistes de base nous tirerait d’affaire. L’orientation de la fédération communiste de Paris, acquise à 90 % dans deux sections et cent soixante-dix pauvres voix d’avance, est en fait très minoritaire dans le PCF. Au contraire, la ligne de l’autonomie est ultra majoritaire dans le peuple communiste du pays. La preuve en a été donnée en fin de semaine par le vote de Lyon où la ligne pro-socialiste perd et où le choix de l’autonomie l’emporte largement. Juste avant, il en avait été de même par exemple à Bordeaux, à Metz et même à Montluçon dans l’Allier. Très spectaculaire aussi, Limoges pourrait ouvrir la voie à une large alliance alternative, puisque les Verts de la ville seront consultés le 7 novembre sur le choix de l’alliance avec le Front de Gauche. Je n’égrène pas la liste des villes où les communistes affirment ainsi haut et fort leur conscience du moment historique. Paris devait être le cimetière de la cohérence du Front de Gauche, c’est devenu le repoussoir le plus pédagogique de la ligne du retour dans le giron du PS. Massivement, les communistes refusent de ressembler à ces parisiens-là !

Carnet de route de Strasbourg à Figeac

Mardi. A Strasbourg, pour notre réunion publique, la salle était pleine et les gens drôlement courageux car il leur fallait rester debout dans une chaleur d’étuve. De fait, moi aussi, je ruisselais en parlant, quoi que je sois vêtu pour la chaleur à ce moment-là. Pour la première fois depuis quelques temps, il y avait là des socialistes notoires dans la salle. A l’inverse, il n’y avait pas de responsables communistes car la consigne avait été donnée au PC local de ne pas venir à la réunion publique du PG. Avant cela, notre offre d’organiser ensemble la soirée avait été repoussée. A Strasbourg, personne n’est dupe du jeu de surenchère que ce genre d’injonction contient. Mais quelle importance ? C’est une comédie. De toute façon, nombre de communistes du rang sont quand même venus et nous avons échangé des embrassades fraternelles après l’Internationale chantée ensemble. La lutte des places reste un exercice confiné dans certaines sphères. Ailleurs, les convictions et le bon cœur restent les maîtres. A Strasbourg comme à Lyon, les communistes ont voté pour l’autonomie.

Il y avait beaucoup de jeunes dans la salle. Vraiment beaucoup. La fac n’est pas loin, il est vrai. Je vérifie que les cœurs tiennent bon, comme je l’ai fait ailleurs : j’explique pourquoi la guerre aux pauvres est une guerre indigne. Je fais le travail d’éducation populaire en donnant des arguments. Je prends la défense des injuriés du moment : Roms, musulmans et ainsi de suite. La salle applaudi à tout rompre. Le fond tient bon. On s’est compris. Ce n’est pas moi qu’on applaudit, ce sont mes paroles que chacun déclare siennes en les applaudissant. En elles, chacun se reconnait sur le sujet et veut le dire. La clameur fonctionne ici comme un manifeste. J’ai enjoint ceux qui étaient là à tenir bon par le cœur d’abord. Chacun d’entre nous est une ligne d’arrêt à la bêtise. Le Front de gauche doit monter en ligne dans la vie quotidienne de ses membres. Ne laissez pas dire des paroles racistes. Dites vous-même aux autres qu’il fait bon vivre en paix avec soi et les autres. La politique suivra.

Mercredi. Départ précipité de Strasbourg après les votes. Une mauvaise nouvelle. On enterre jeudi à Figeac un camarade hors du commun, Hervé De Teule. Tous nous sommes sous le choc. Je l’ai quitté en bonne forme jeudi dernier tandis qu’il filmait le meeting à Rodez. Hervé est l’auteur d’une photo célébrissime dans nos rangs. Elle avait bien circulé aussi sur Facebook pendant la présidentielle. On y voit un groupe de spéléo avec une pancarte « la France d’en bas vote front de gauche ». Ce fut alors un sujet d’immense rigolade et de fierté aussi. Hervé est parti. Marie-Hélène, sa compagne l’a trouvé mort au lit le matin. De Strasbourg, j’arrive à Paris d’où je repars aussitôt après avoir changé mon lot de chemises. C’est le dernier avion pour Rodez. De là on roulera jusqu’à Figeac dans la nuit. Heureusement pour moi, j’ignore à ce moment-là qu’il me faudra neuf heures pour remonter à Paris. Je le dois aux charmes de la circulation sur les routes de la Corrèze vers Brive, derrière les 2CV agonisantes, les 4L flatulentes et les mobil home anglais. Ceux-là vous infligent le long des lignes blanches un imprévisible déplacement a 30km heures de moyenne, qui explose vos prévisions et vous font rater un train sans problème. Evitez alors de croire que l’avion peut prendre le relais depuis l’improbable aéroport de Brive. Mon avion a été annulé pour cause de panne technique après une réglementaire demi-heure d’espérances trompées. Tout l’art fut de m’extraire de là, en pleine cambrousse sans aucune liaison pour revenir à la gare. Pour ce qui est des transports collectifs, la Corrèze de Hollande lui ressemble : ça devient vite un cul de sac.

En chemin, on a eu notre petite faiblesse collective. Ça s’est passé à Firmi. Une méchante rocade a failli nous faire manquer notre rendez-vous hors du commun. C’était un rendez-vous avec un arbre. Oui, un arbre, petit mais vaillant ! Maigre comme un cure-dent mais coiffé d’une abondante chevelure de feuilles. Cet arbre, je l’ai planté avec les camarades il y a quelques paires d’années. C’était la conclusion d’une manifestation pour défendre la poste du coin menacée de fermeture. C’était en 2007, au « printemps national des services publics ». La femme qui tient le volant de notre véhicule est du coin. C’est Marlène, prof de math, co-secrétaire du PG du Lot à cette heure. Elle me dit que la manifestation de ce jour-là a marqué les esprits sur place. Ça me fait plaisir d’y penser. Ça donne de la force. Sur le chemin, je vois le bâtiment de la poste tout pimpant dans la nuit.

Je dormirai ce soir à « l’hôtel des bains » à Figeac, un endroit simple et charmant, penché sur la rivière Célé qui va se jeter gentiment plus loin dans le Lot. Je découvre cette maison par hasard car j’ai mes habitudes au « Champollion » sur la place du même nom, quoique la vieille pancarte, dans un délicieux occitan, me parle d’une place des châtaignes, lesquelles se nomment « castagnes » (j’ai oublié où on met le « h »)  dans cette belle langue. La castagne ! Nous on connait !

Jeudi. Fait-il trop chaud, est-ce la mort de Hervé, je dors très mal. Je me lève à plusieurs reprises comme s’il fallait commencer la journée. Je vois donc le jour se lever sur le Célé qui coule en silence. Comme l’eau qui passe apaise ! Qu’elle est belle ! Bientôt, au petit déjeuner, l’équipe sur place lit la presse dans un silence pesant. De son côté l’équipe à Paris s’est mis en mode alerte pour suivre mon parcours, modifier tout l’agenda et tenir la veille. Premier échange avec Coquerel pour aujourd’hui. Puis j’aurai Danielle Simonnet au téléphone pour suivre les échos de la crise dans le Parti Communiste parisien après le vote d’alliance avec les socialistes. Elle faisait aussi un débat télé avec Luc Carvounas. Pourtant, il faut bien en venir à la cruelle réalité qui m’amène ici. Voici Marie-Hélène et ses fils qui viennent me retrouver avant d’aller à la levée du corps. On se serre dans les bras. On pleure ensemble. La mort passe ses griffes sur nos peaux à vif. Le souvenir n’est pas commencé. On conjugue à peine Hervé au passé mais chaque présent qui se faufile dans une phrase blesse au sang. Les copains, les camarades, se rassemblent bientôt devant l’hôtel. De là on ira à pied au cimetière, comme en manifestation, avec nos drapeaux et nos foulards rouges. En chemin les gens viennent nous serrer la main. Ils ne nous demandent pas ce qu’on fait là. Juste de l’amitié. Ils ne lisent pas « Le Monde » ici ? Ils ne savent pas reconnaitre le diable ?

Dans l’escalier qui serpente entre la rue médiévale et le plateau où se trouve le cimetière, j’interromps la montée pour regarder derrière moi. Je vois, de la hauteur où je suis, la paix des choses et la belle lumière chaude qui court sur la vie. A l’entrée du cimetière, d’autres camarades encore, sont déjà assemblés. Guilhem Seyries, venu de l’Aveyron, est là, et voici Jean-Christophe Selin de Toulouse, arrivé au pas de course. Et je vois aussitôt qu’il y a madame le maire de Figeac, Nicole Paulo, une socialiste pour de vrai. Je l’embrasse de bon cœur. Rien d’autre que l’affection : elle ne se représente pas à la mairie. Notre liste autonome y a donc ses chances. Du coup Martin Malvy a été réquisitionné une fois de plus, pour venir à la rescousse de l’aigre candidat que les solfériniens du coin ont désigné. Martin perd son temps. Même tout son appui ne fera pas aimer ce qui n’est pas aimable.

Je tiens Nicole par la main pendant qu’on se parle. Je lui dis que je suis content de la voir. Je pense à ce jour de 2009 où elle m’a accueilli en mairie avec ses adjoints en écharpe juste avant que j’aille tenir le meeting de ma liste aux européennes. Nicole dit : « c’est bien que vous soyez là tous, ses camarades ». Cette femme sait ce qui compte dans ces circonstances. Ces choses qui nous distinguent à ce moment sont des liens rituels pour nous et ils lui parlent aussi, à elle. Les camarades, les drapeaux rouges, les œillets que nous avons tous à la main. Nous sommes la famille qu’il avait choisie. Nous formons le cercle après sa compagne, ses parents et ses enfants. Elle le sait. Elle connait ces choses-là. Elle n’est pas la seule ? Mais alors pourquoi n’en tirent-ils aucune leçon ?

Nicole, et vous autres, mais qu’est-ce que vos chefs ont fait du parti socialiste? Le royaume de Valls ! Pourquoi restez-vous sans rien faire plutôt que de nous aider ? Savez-vous bien ce que vous cautionnez ? Tiens un exemple. Encore un. Avant de m’endormir, vers minuit, j’ai eu les sms de Laurence Sauvage et Jean-Michel Mespoulède. Ils lancent l’alerte sur notre réseau « entreprise ». A Roissy, trois cars de CRS et quatre voitures de police pour faire dégager le piquet de grève de Swiss Cargo qui tient depuis 26 jours. C’est ça les solfériniens : traquer les pauvres, tabasser les ouvriers, cajoler les patrons, tondre les salariés. Quelqu’un peut-il me dire une seule chose de bien faite pour les nôtres depuis que cette équipe est en place ? Une seule ?

Pas de bouée de sauvetage pour les solfériniens !

Merci à Benoit Schnekenburger. Il publie bientôt un livre : « l’intelligence du matérialisme ». Il m’a demandé une préface. Je travaille donc, en retard sur les délais de la commande, en ciselant les phrases. Cette occupation si prenante me fait oublier le reste. J’en ai besoin. Après l’adrénaline du moment de riposte au vote parisien du PCF, j’ai été  submergé par une énorme tristesse. Bien sûr, les postures de Pierre Laurent contre moi, les coups redoublés de cette poignée de « journalistes » réglant leurs comptes personnels avec moi sont si pénibles ! Mais ce n’est que mon pain quotidien, un peu plus vinaigré qu’à l’ordinaire. Non le pire, c’est le gâchis. La confusion parisienne nous a rendus invisibles sur la scène nationale en tant que protagonistes du combat central face à Le Pen et face aux socialistes.

« Mais tant que tu es là et que tu peux t’exprimer, toutes ces magouilles ne veulent rien dire ». C’est le refrain des camarades qui veulent me remonter le moral depuis ce jour-là. Ce qui resterait d’identifiable à l’absolue insoumission que nous devons incarner, ce serait moi ? Mais moi, je suis las de ce rôle ! Il autorise toutes les caricatures, défigure ma pensée et m’expose sans trêve ni repos. Et je vois trop comment il ne sert, à la fin, qu’à remplir la gamelle des malins. Ceux-là vendent leurs piteux arrangements au prix de ces performances. Ainsi quand Pierre Laurent déclare dans « Libération » de septembre qu’il a demandé quinze places à Hidalgo pour « tenir compte de la nouvelle influence du Front de gauche à Paris ». A bout du compte, quelles que soient la quantité d’explications plus ou moins embarrassées qui l’entoure, le message parisien c’est « les places d’abord ». Bref au Front de gauche on serait comme les autres. Un désastre ! Madame Le Pen n’aurait même pas besoin de faire campagne contre nous. Tout le mal qu’elle s’est donnée pour nous peindre en composante du « système », fallait-il le valider ? Puis survint Lyon, et ainsi de suite. La mise en minorité partout de la ligne de retour au bercail socialiste est un formidable argument de notre côté. Notre faiblesse est devenue une force. La preuve est faite qu’à quelques exceptions près, même contre des places, les nôtres ne cèdent pas.

Quant aux socialistes ils se frottaient les mains ! Ils ont certes payé cher à Paris leurs emplettes. Treize sièges de conseillers communistes de Paris, 31 dans les arrondissements, un siège de sénateur, ce n’est pas rien. Personne ne croit qu’ils aient payé une influence électorale. Faut-il rappeler les scores avant l’apparition du Front de Gauche? C’est tellement vrai que leurs nouveaux bons amis ne songent même pas à utiliser leur propre sigle mais bien celui du Front de gauche. C’est vrai ça, pourquoi ne portent-ils pas fièrement leurs propres couleurs ? Ils ont honte ? Non bien sûr. En fait ils livrent le produit commandé. Les solfériniens ont payé pour ça : l’appropriation du Front de Gauche pour sa neutralisation, la division de ses membres, pour qu’une bagarre de chiens éclate et s’étale, pour que Mélenchon soit déclaré « seul » comme dans la propagande de leur ami Cahuzac. C’est cela qui a été acheté. C’est cela qui a été vendu. Et voici les larbins médiatiques qui accourent en jappant joyeusement. Et « Le Monde » d’introniser le communiste nouveau rallié Ian Brossat « chef de file du Front de gauche » en gros titre, à l’heure où il fait de la figuration sur la photo à côté du nouvel utilisateur, Anne Hidalgo soi-même ! Hé ! Hé ! La gloire à l’état pur ! Mais c’était trop ! Les communistes ont l’estomac solide mais ça, c’était la photo de trop ! Pourtant dans ce moment d’euphorie du vieux monde reconstitué, même « l’Huma » s’y est mis: « A Paris, les communistes choisissent l’union » acclame la une. Un revival des années soixante-dix ! Les titreurs ne connaissent donc pas la novlangue du jour ? « L’union », « la gauche plurielle », ça s’appelle « le rassemblement le plus large à gauche contre la droite et l’extrême droite» aujourd’hui ! Bref, c’est « l’union » ! La division du Front de gauche ? Pfft « l’union » vous dis-je ! Et là où les communistes envoient balader le PS ? A Limoges les communistes font le choix de « la division » ? C’est un fait. Il y a deux lignes au PCF. Un sigle commun ne suffira jamais à le masquer. La dynamique des situations aggravera la divergence concrète. Seule l’appartenance à un Front de gauche autonome et indépendant restitue une cohérence de pensée et d’action.

Beaucoup de mes amis sont perplexes et sidérés. Tous peinent à réaliser ce qui s’est passé. Comment Pierre Laurent a-t-il pu nous mentir des mois durant pendant qu’il vendait la tour Eiffel à Hidalgo ! C’était bien le sens de cet incompréhensible travail de dénigrement permanent contre moi, dont sa défense de Manuel Valls, qui a pourri la rentrée du Front de Gauche, a été un paroxysme ! Il a négocié des heures en secret les places et les découpages cantonaux ? Pourquoi pas. Mais d’après quels critères et dans quel objectif collectif ? Si l’alliance avec les socialistes est son objectif, pourquoi ne pas avoir marchandé Paris contre la paix dans les villes à direction communiste agressées par les socialistes aux municipales ? Pourquoi s’être engagé personnellement à ce point en poussant à une dramatisation nationale de l’enjeu ? Pourquoi avoir tordu le bras aussi férocement à tous ces dirigeants communistes locaux ? Sur France 3, on a vu un électeur communiste dire qu’il votait « contraint et forcé » pour l’alliance avec les socialistes ! Tout cela uniquement, comme le dit la presse, pour sauver la place de sénateur qu’il occupe depuis le départ de la sénatrice Cohen-Seat ? Beaucoup autour de moi n’arrivent pas à y croire. Un autre paramètre doit exister. Psychologique, autre ? Une contrainte que nous ne connaissons pas, pour l’instant.

Pour d’autres des nôtres, le raisonnement est à l’inverse. Toutes ces interrogations seraient des nœuds au cerveau sans objets. Si Pierre Laurent croyait une seconde que sa tactique soit bonne pour le Front de Gauche, il l’aurait mise en débat dans le Front. Il aurait essayé d’en convaincre les autres composantes comme nous avons essayé de convaincre les communistes jusqu’à la dernière minute avant leur vote. Il est donc inutile de chercher à comprendre ce qu’il veut, à part ses places. D’ailleurs ce qu’il veut n’a pas d’importance. Ce qui compte c’est de comprendre ce que veulent obtenir les socialistes avec son aide car c’est eux qu’il faut mettre en échec. Pour l’instant le but des solfériniens est atteint. A Paris, la pagaille est à son comble. Chez les communistes, des centaines de militants sont démoralisés. Mais les nôtres aussi ont pris un rude coup sur la tête. Militer sans les communistes ce n’est vraiment pas la vie qu’ils voulaient. Mais que les communistes soient obligés de militer contre eux, voilà qui est très déprimant. C’est l’énergie de Danielle Simonnet qui met le carburant de la marche depuis dimanche. Et aussi une froide détermination de bien des camarades humiliés par les glapissements de joie des solfériniens. Ceux-là n’auront pas ri longtemps.

Pour autant, au niveau national les voies d’eau dans le navire amiral sont visibles de loin. L’état-major est décapité : comment tenir des réunions de coordination de campagne avec des gens qui militent sur des listes opposées ? De plus notre parole publique est défigurée : toutes nos interviews sont dévorées par les explications sur « la fin du Front de gauche » demandée avec gourmandise et jubilation. Mais ce qui est certain c’est que tout ceci n’est qu’un avant-gout de ce qui nous attends avec les cantonales et les régionales. Le dessous des cartes ne se limite pas à Paris. Pour certains, Paris est un précédent, pas un accident. Mais comme on vient de le voir à Lyon, il y a loin de la coupe aux lèvres. Je crois que nous avons eu raison d’exposer franchement notre avis et de présenter publiquement nos arguments. La campagne sournoise pour essayer de créer, contre cette attitude, un réflexe d’esprit de parti sans contenu, a été mal ressentie. Nombre de communistes n’ont pas aimé qu’on les suppose en dessous de la main pour ce qui est de la compréhension du moment politique.

Tout cela doit servir de leçon. C’est donc à une réflexion d’ensemble qu’il faut procéder pour échapper durablement aux offensives visant à nous aspirer dans le vieux jeu politicien. Dans l’esprit de quelques dirigeants, certes minoritaires comme on vient de le voir, le problème politique n’est pas de construire une alternative crédible au PS. La ligne est plutôt celle d’un de ces courants de gauche du PS, avec lesquels ils s’entendent en général d’autant mieux que tout en reste à des paroles et des paroles encore, sans aucune conséquence pratique.

Ça s’appelle : « faire bouger les lignes de toute la gauche » et autres balivernes. La réunion avec Lienemann et Durand le 6 juin a fait-elle fait bouger les lignes ? Non. Ces deux-là sont venus, flanqués de Dominique Voynet, faire des provocations en service commandé. La salle, très largement communiste, les a hués ! Par contre, la manifestation du 5 mai a fait bouger Eva Joly et, sur la base du succès de la manifestation, elle a continué à avancer son point de vue en se prononçant pour des listes autonomes avec nous. Se souvient-on des jérémiades contre mes « outrances » à propos du « balai » à passer ? Eva Joly, elle, de son côté trouvait que le balai c’était le minimum. Que lui dit Pierre Laurent aujourd’hui à Paris ? « Il faut faire l’union dès le premier tour avec ceux que vous voulez quitter ». Quel genre de lignes fait-on bouger avec ce discours et cette pratique? Ceux qui font vraiment bouger quelque chose sont ceux qui poussent aux ruptures et, surtout, qui en montrent l’exemple.

Croit qui veut que Paris exprime l’impasse de « ma » stratégie, comme le vend le journal « Le Monde » à l’occasion d’une pause entre deux publireportages pour Marine Le Pen. C’est là une amusette de mauvais élève en première année de Sciences-Po. Je l’ai dit. L’impasse stratégique est du côté des systèmes d’alliance à géométrie variable. Mais elle est aussi du côté du PS, condamné à voir se disloquer sa majorité parlementaire. Les pantalonnades de Valls, qui faisaient se relever les jabots solfériniens, arrivent à leur terme. Et pour cause ! Valls a réussi plus surement que moi en quinze mois à éjecter Hollande du tableau des sondages de la prochaine présidentielle. Conséquence ? Celle-ci est déjà commencée. Donc mécaniquement Valls doit continuer à s’imposer contre le vide qu’il a créé. Et ceux qui n’aiment pas Valls au PS, une écrasante majorité, sont obligés de pousser un autre champion. Plusieurs se voient dans le rôle. Même Benoit Hamon, crédité de 2% de sondés favorables. Le cycle des primaires permanentes est ouvert au PS.

Nous savons que le PS d’aujourd’hui est un mutant. Il détruira tout ce qu’il ne peut soumettre, quelle que soit la forme de cette insoumission. Ceux qui en doutent n’ont qu’à voir où en est Pascal Durand et où en sera très bientôt Harlem Désir. Certes, cela ne fait pas d’eux des modèles d’alternance pour autant. Mais cela prouve seulement qu’on n’est jamais assez docile aux yeux d’un solférinien. Tous ceux qui acceptent la laisse doivent accepter la muselière. Voyez comment sont traités les membres du groupe socialiste à l’Assemblée quand ils veulent faire montre de la moindre autonomie de proposition. Ayrault lui-même les traite de « dissidents ». Voyez comment il traite les villes à direction communiste ! Et plus le PS est faible, plus il est fragilisé, plus il est violent, car pour lui l’existence d’une voie d’alternative est le pire des dangers. Il est donc condamné à être de plus en plus violent, hégémonique et dominateur. L’idée de « faire bouger les lignes » avec des bons sentiments et de gros arrangements n’est pas seulement une vue de l’esprit sans consistance. C’est une impasse stratégique totale. « Le front de la gauche plurielle » même repeint en « rassemblement le plus large de la gauche contre la droite et l’extrême droite » et autres mièvreries n’a aucun contenu opérationnel. Il ne peut se faire que si nous nous taisons sur la politique qu’appliquent les solfériniens. La seule chose qui peut faire bouger le PS et donner les moyens d’un changement de direction et de ligne en son sein, la seule chose qui obligera le PS à se refonder, car c’est de cela qu’il s’agit, c’est la rupture et le rapport de force électoral. Le reste ce sont des mots sans portée concrète et autant de balles qu’on se tire dans le pied.

L’amicale cécité des médias qui épargnent à Pierre Laurent le cirque habituel de « l’enquête de terrain auprès des adhérents qui témoignent anonymement » suffit pour l’instant à effacer la démission, pourtant publique, d’une des secrétaires de section communiste de Paris et de tout son bureau de section deux jours plus tard. Occupé à vouloir me ridiculiser en comptant les allumettes que je n’aurais plus « pour rallumer notre flamme dans l’histoire », « Le Monde » ne voit rien, ne sait rien et ne veut rien savoir. C’est pourtant là un avant-gout de ce qui ne fait que commencer. Reste à voir comment les militants communistes qui vont le vouloir militeront avec la liste du Front de gauche et Danielle Simonnet à Paris ! Les candidats communistes de la liste gouvernementale ne pourront alors rien faire d’autre que de les regarder faire dans un mélange de honte et d’envie. Par contre je ne crains pas de voir dans la rue des communistes distribuant des tracts aux cotés des députés socialistes de Paris qui votent l’ANI, la retraite à 66 ans et le reste. Il n’y en aura pas. Jamais. Nulle part. Hidalgo a acheté du vent ! Les communistes sont dans la résistance. Ils sont massivement et foncièrement Front de Gauche et pas Huistes ! Quant à nous, soyons patients. La rupture dans le PS et chez les Verts est inéluctable, tout comme la décomposition de la gauche officielle. Voyez déjà comment Hidalgo est obligé de faire dire par ses médias de poche qu’elle « prend ses distances avec le gouvernement ». Ça va être bientôt la mode. La sonnerie de débandade générale n’est plus loin. Tenons bon, car rien de tout cela n’aura lieu si nous n’avançons pas nous même sur notre voie. Pas de bouée de sauvetage pour les passagers clandestins de la gauche.


316 commentaires à “Pour qui sonnait le glas ?”
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  1. Louis31 dit :

    @polareve83
    « L'union est nécessaire
    Sébastien Jumel, dont la candidature à sa propre succession ne fait aucun doute, avance que « les municipales ne sont pas dans la tête des gens » et assure ne pas attendre une campagne pour « aller à leur rencontre ». Il ne doute, en apparence, pas une seconde de l'union de la gauche à venir : « Elle se fera en 2014 comme elle s'est faite en 2008 : elle est nécessaire et les gens la souhaitent. La stratégie clanique de parti des élus PS a contribué à les affaiblir : ils sont de moins en moins dans leur groupe. Le rassemblement autour du projet municipal des élus communistes et républicains, indépendants de gauche et verts reste fort. La capacité de rassemblement ira jusqu'au PS. »
    Et de répéter qu'il a « démontré porter le rassemblement : en 2007, la députée Sandrine Hurel a été élue car je l'ai décidé. Je ne me suis jamais trompé de camp ».

    (Et en plus un peu prétentieux). Voir le lien

    Donc si je comprends bien, S. Jumel Maire de Dieppe décide de faite une liste commune avec le PS et donc PG/EELV décident de faire la leur, et on reproche au PG /EELV de faire une liste autonome maintenant que le PS à décidé de ne pas s’allier à S. Jumel Maire de Dieppe. Je trouve que votre analyse et un peu a sens unique. Je n’ai pas encore vérifié pour Arles…

  2. jacquelin dit :

    J'en rajoute une couche sur les signes de désertion de certains élus qui se lient a des groupes PS pour soi disant affronter l'UMP dans différentes villes. Je me marre, mais rallier le camp d'un groupe qui se prépare une gigantesque déconfiture, ça frise la stupidité.
    Vu la situation et les intentions de vote des français, le PS risque fort de prendre la pâtée du siècle aux municipales, et ce n’est pas l'UMP non plus qui risque de faire un malheur qu'il faut avoir en ligne de mire. C'est le FN qui grimpe dangereusement, le réveil sera difficile si on ne lutte pas contre ces idées en tout premier lieu.
    Le FN aux yeux doux, qui va résoudre tous les problèmes d'un seul coup, tous les problèmes individuels en faisant miroiter une cohésion nationaliste. A quel prix ? Fera pas bon être une minorité agitée du bocal d'ici peu.
    Parce que'il ne s'attaquera pas plus que le PS ou l'UMP au capital, le bon FN. Il va s'en prendre a la pauvreté tout simplement en éradiquant les pauvres. Fastoche. CQFD. Plus de pauvres, plus de problème de pauvreté. On se replie sur nos frontières et on fait les guignols tous seuls. Sauf que nous ne produisons plus rien en terme d'industrie, la production industrielle représente a peine 10% de notre PIB, nous sommes dépendants pour l'énergie, l'alimentaire. Et on fera quoi si on taxe toutes les importations sinon augmenter tous les prix de consommation ? Sauf que toujours la même caste profitera de ce grand resserrement sur soi. Ce n’est pas les "riches" qui souffriront d'un étau mis sur notre société, ce sont tous ceux qui patinent au smic ou a moins que ça. Alors pour ceux qui sont tentés par le FN, pas ici soyez pas ballots, mais dans la rue, je m’acharne a montrer l'ineptie totale qu'il y a à croire que la solution passe par xénophobie et le repli de la nation. Alors que le capital, ce petit morceau de papier qui donne doit d'exploiter le peuple sera toujours en vigueur. C'est lui notre ennemi juré.

  3. mb_49 dit :

    Certains "posteurs" n'ont toujours pas compris notre point de vue ou veulent-ils ne pas le comprendre ? " l'intérêt des gens dans tout ça ne semble pas préoccuper grandement ces puritains révolutionnaire" Parce c'est en vous compromettant avec la droite que vous compter tirer les gens d'affaire ? La politique du rassemblement à gauche avec le PS à conduit l'électorat communiste à se vider et vous comptez continuer comme ça longtemps ? Heureusement pour le pays il y a de nombreux militants communistes de base qui eux ont compris le problème que pose le parti solférinien. Pour qu'une partie suffisante des abstentionnistes se déplacent il faut leur présenter autre chose. Ce n'est d'ailleurs pas nécessairement gagné, car il faut que les idées fassent leur chemin. Une chose est sure, l'abstentionniste de base n'ira pas voter pour des listes de collusion entre les communistes et les socialistes, car à l'instar de ce qui s'est passé sous Mitterrand la trahison des aspirations des classes populaires est patente. C'est précisément parce que nous nous intéressons au sort des gens qui subissent la pression organisée par la finance que nous essayons de faire passer un autre message. Nous cherchons le clivage net avec les socialistes du gouvernement, leurs soutiens locaux et leur affidés. Pour nous, "faire comme on a toujours fait" est une impasse qui ne tient pas compte de la réalité, qui n'est pas celle d'avant 1983. Cette cuisine électorale est une tambouille électoraliste, qui démontre une nouvelle fois aux citoyens que les places doivent être bien douillettes pour qu'on bricole pour s'y glisser quel que soit le moyen.[...]. Cela s'appelle tirer les leçons de l'élection de Hollande !

  4. PrNIC dit :

    Au risque de choquer et pour ne pas m'étendre sur qui a tort ou raison d'aller avec le PS ou de tendre à une liste autonome FdG, j'attends de voir comment des camarades PCF vont "avancer" dans cette période pré-municipales, soit avec des socialistes sans le FdG, soit avec les autres partenaires du FdG dans des listes autonomes. C'est cette visibilité bien ou mal vécue qui donnera sur le terrain, aux citoyens, des élèments pour voter juste dans quelques mois !
    Si nous faisons confiance aux communistes qui se sont exprimés par un vote, nous aurons d'ici quelques semaines une vue d'ensemble des 2 tendances. Quelle sera la plus importante ? Pour faire avancer l'"humain d'abord" ou pour le mettre en veilleuse !

  5. Sophie dit :

    Je suis arlésienne.
    A Arles, le maire Hervé Schiavetti, se dit communiste (étiquette qu'il n'utilise jamais pour les élections). C'est lui qui refuse de partir avec le Front de gauche. Face à lui il y aura donc une liste qui regroupe le PG, la Gauche Anticapitaliste, le NPA et les dissidents d'EELV. Les portes sont grandes ouvertes à Hervé Schiavetti pour rejoindre cette liste et en être le tête de liste. Il s'y refuse.
    Voilà la réalité de la situation.

  6. semons la concorde dit :

    @PrNic 205
    Si les communistes font avancer "l'humain d'abord" avec autant d'efficacité que JM Ayrault et Montebourg ont fait avancer les idées du Collectif Roosvelt, on est mal barrés ! Ils sont pourtant directement aux manettes, eux ! Les propositions du collectif sont très intéressantes, mais je refuse de poser ma signature à côté de personnages dont la ligne de conduite est aussi tortueuse.

  7. François 70 dit :

    Qui peut croire que l'on peut à la fois être partisan de la Révolution Citoyenne et s'allier aux maquignons solfériniens à Paris?

  8. magda corelli dit :

    C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai suivi le meeting de Jean Luc Mélenchon à Rodez, filmé par son ami Hervé. Je m'associe à sa peine et à celle de ses proches. Même si la vraie gauche au pouvoir ce n'est pas pour tout de suite, les discours de Jean-Luc Mélenchon me font toujours chaud au coeur. Ce n'est bien sûr pas le cas des posts que je lis ici même.
    Bien sûr le comportement de Pierre Laurent est nul mais je me défends d'accabler les militants communistes de base. Par contre j'espère bien ne pas voir écrit Front de gauche sur la liste Hidalgo, ce serait scandaleux et en plus quelle confusion !
    Faire la guerre aux pauvres, c'est lâche a dit Jean-Luc Mélenchon à propos des Roms. C'est très bien dit et je le répèterai.

  9. pichenette dit :

    Quelle cache misère, l'étiquette!
    Malgré la miraculeuse traçabilité, il arrive que du boeuf soit du cheval, donc méfiance et pour les partis quelques tests validés devraient être mis au point.
    Le brouillage est orchestré par les libéros de tous bords, déjantés ayant pour dieu le fric garant de leur pouvoir, de leur immunité, phagocytant les envieux, massacrant les écosystèmes, leurs chemins font fi de la latérité, ils volent en zigzagant dans l'espace, ni droite ni gauche, l'espace-temps leur appartient.
    Pour dépasser les choix mercantiles où des individus se transforment d'eux mêmes en marchandises, l'écosocialisme, la gauche par l'exemple, la recherche de solutions aux questions cruciales posées dans le domaine de la santé, de l'éducation, de l'analyse des besoins (énergie, revenus, transports), planifications..sont des voies de travail pour redonner du sens à la vie collective dans le cadre de véritables responsabilités.
    L'étiquette n'a pas de profondeur ou si,en ce moment celle de l'abîme pour ceux qui ont et ceux qui ont eu les rênes des pouvoirs.
    Comment peut-on cautionner les choix faits par ce gouvernement qui déshabille le Pays pour le faire revenir sous les froids hivers des temps moyennâgeux, octrois, petits ou grands saigneurs, peuple miséreux ni soins ni repas réguliers? Heureusement la France est champion à la course au nucléaire! Electricité pas chère qu'Ils disent..ce serait très intéressant d'aller y voir de près!
    Pourquoi ne sait-on pas préserver la qualité de vie, cette vie qui est prêtée à chacun et qui est si souvent brutalement arrachée! Oiseaux de passage arrêtons les gaspillages, redevenons intelligents et humbles, mais ne laissons pas faire tout ce violent gâchis.

  10. souria dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    J'ai pris connaissance de ton passage mardi prochain sur France info. Après avoir lu un tweet sur la crise bretonne, un internaute a mis en avant un sujet que tu pourrais développer et exploiter lors de ton passage radio, celui de l'économie de la mer en prenant le cas concret de la Bretagne. En effet, le fait de prendre le cas pratique de la crise bretonne pourrait je pense avoir plus d'impact sur le thème d'une économie alternative que tu tentes désespérément de mettre en avant. L'économie de la mer, une alternative à la crise agraire.
    Bon passage radio et salutation fraternelle d'une tunisienne d'origine mais bien française de coeur.

  11. pmjtoca dit :

    "Pas de bouée de sauvetage pour les passagers clandestins de la gauche." dixit Jean-Luc Mélenchon !

    Bravo, c'est ce que j'attendais d'entendre, cru et dru. Que se vayan todos ! Vive le Fdg, écoSocialiste, autonome, démocratique, libre et intègre. Vive la VIème République débarassée de toutes ces institutions "horribles" de cette Vème à la ramasse. Et mort aux corrompus (...pour rester très poli !).

  12. Poncet dit :

    Je suis toujours dubitatif quand je lis ou j'entends des choses comme "qui mangent au PS et pour qui il est très difficile de retourner au turbin.". Je l'ai entendu parfois quand j'étais membre de la direction d'une grande fédération syndicale. On expliquait commodément la docilité de certains par leur crainte de "retourner au turbin". Cette menace pourtant ne m'impressionnait pas et j'ai d'ailleurs fini par retourner au turbin, à ma demande (deux ans plus tard que je l'aurais voulu) et avec soulagement. Car l'exercice de responsabilités, politiques ou syndicales, n'est pas une "bonne planque". Désolé si je déçoit ceux qui en rêvent. Le retour au turbin ressembla pour moi à des vacances. Je peux comprendre qu'il en soit autrement pour un ex-ouvrier peu qualifié et sans statut, pour qui cela pourrait signifier retour au chômage. Encore que même dans ce cas, les grandes maisons ont des solutions de reclassement (et des dispositifs de requalification type décret de 1985). Bref, l'origine de la docilité est à chercher ailleurs, à mon avis. On la rencontre même lorsqu'elle n'est pas dans l'intérêt du soumis. Sans doute relève-t-elle de l'ignorance, mère de toutes les peurs.

  13. Nicks dit :

    Je continue pour ma part à souhaiter que les militants PC qui semblent être une majorité à vouloir l'autonomie, demandent des clarifications à leur direction. Car si Paris n'est pas la France, c'est tout de même là qu'est la focale politique du pays. On ne peut pas donc pas espérer que les choses y passent inaperçues. Par ailleurs, si l'argument de la démocratie peut être invoqué légitimement, on ne peut en revanche oublier que la direction a pesé très lourdement dans le choix parisien en s'impliquant pour l'alliance, signifiant par là-même quelle était au fond sa position. Or Paris n'est pas gérée par l'aile gauche du Ps, quand bien même cette étiquette serait porteuse de crédit, ce qui n'est pas le cas quand on voit l'indignation immobile et surjouée de ses membres.
    Nous ne gagnerons pas sans que le PS s'affaiblisse car en tant que composante de l'orthodoxie, c'est sa politique qui permet l'émergence du Fn. S'allier avec lui, c'est donc non seulement couler avec, mais interdire l'alternative à gauche car nous ne serons en aucun cas audible, visible, crédible. Tous ceux qui veulent éluder cette question ou font semblant de ne pas voir quels dégâts cela va produire au sein du FdG me paraissent irresponsables. Après le tapage médiatique que Paris va occasionner lors des municipales, avec un Pierre Laurent qui soutiendra le PS et Jean-Luc Mélenchon qui bataillera pour sauvegarder la cohérence du FdG, il m'apparaît tout bonnement impossible que les européennes nous voit unis. Il est évidemment très regrettable que ce genre de chicaneries mesquines et énergivores nous occupent en ce moment, au détriment de la diffusion de nos idées, mais malheureusement, le contexte est désormais posé, par l'action consciente de certains. Nous n'échapperons pas aux remises en cause.

  14. RSAman dit :

    Le FdG ce n'est pas que le PCF et le PG, qui ont fait le choix de construire en priorité leur parti avant le FdG.
    A quand des adhésions directes au FdG pour qu'on en finisse avec les luttes d'appareil?

  15. carlo dit :

    Sachons nous remettre en cause.
    FH est plus affaibli que jamais et il risque d'être obligé de s'appuyer sur la sensibilité la plus à droite du PS (celle que représente M. Valls) pour se relancer. Comment expliquer que les échecs de FH profite à la droite du PS et non aux partis se situant à sa gauche ?
    De même, comment expliquer que le FN soit actuellement plus audible que le FdG auprès de l'électorat populaire?

  16. FDG69 dit :

    Sonnez le glas !
    En effet, maintenant que le constat est fait. Il reste à en tirer les conséquences. Personnellement, je ne crains aucune rupture sachant que seul la ligne politique à de l'importance. Si le message reste brouillé, il sera très mauvais pour nos électeurs. les électeurs doivent avoir un cap et ce cap, il nous faut l'assumer sans les solfériniens. Le PS à voulu jouer à la division, il va en payer dès 2014 un prix très élevé. Me concernant je reste fidèle à la ligne d'un PG ou d'une FASE prenant de la distance avec le PS. j'ai toujours pas perçu la place de GU dans ce nouvel équilibre PS/PCF. J'attends que Jean-Luc Mélenchon m'éclaire, lui qui doit connaitre Christian Picquet mieux que moi.
    Personnellement, je le dis très clairement, je ne souhaite pas une association au PCF lors des Européennes. Ce qui se passe sur Paris, Lyon, Arles est parlant. Encore faut il vouloir le voir. Je pense que cette rupture était prévisible depuis longtemps et le PS la parfaitement piloté depuis Solférinos. J'ai rien à reprocher aux amis Communistes, mais si l'image du FdG est celle de Lyon ou Paris, je n'en fais plus parti. Mon esprit et mon choix politique s'en trouve plus léger et de fait je retrouve l'envie du combat avec le PG, la Fase et peut être nos autres partenaires une fois leurs positions connus.
    Jean-Luc Mélenchon, vous n'obtiendrez pas ce que vous aviez envisagé pour les européennes. C'est plus possible au regard du divorce. Mais vous aurez acquis une place de choix dans l'Humain d'abord. Votre position me semble claire, précise et non dévoyé par l'attraction solférinienne qui fait temps de mal au PCF en ce moment. N'ayez pas peur d'une rupture. Elle peut entrainer un sursaut et donc une forme de liberté. Le PS est un astre mort, vous l'aviez dit vous même. On le constate lors des élections partielles récentes. C'est pas pour y retourner maintenant.
    Rupture ! Et Danielle Simonnet nous attend.

  17. fernand dit :

    Lu dernièrement quelques extraits du livre du gauchiste Francois Lenglet a propos de la mondialisation, bête noire de Mr Mélenchon alors que leurs analyses se rejoignent parfois (sur le constat, moins sur les réponses). Une idée pas bête pour autant, un moratoire de 2 ou 3 ans sur la dette, histoire d'avoir un peu d'espace et de carburant pour des actions nouvelles. Et si le FdG lançait une pétition la dessus ?
    [...]

  18. Alain Doumenjou dit :

    Quid à Tarbes le 12 novembre ? Un certain nombre ici se sont interrogés sur la position de Marie-George Buffet qui, semble-t-il, ne s'est pas encore exprimée sur le vote du PCF parisien. Or, pour le lancement de la campagne municipale à Tarbes, la participation conjointe de Jean-Luc et de Marie-George Buffet au meeting du 12 novembre a été annoncée. Quelqu'un sait-il si cela est toujours à l'ordre du jour ?

  19. Michel Matain dit :

    @ 214 Nicks
    " avec un Pierre Laurent qui soutiendra le PS "

    Erreur ! Pierre Laurent soutiendra les listes soutenues par les communistes dans toutes les communes de France. Et comme dans l'écrasante majorité il y aura présence du Front de Gauche avec toutes ses composantes, Pierre Laurent soutiendra le Front de Gauche. Comme à Marseille, Lyon, Bordeaux ou Manosque et bien d'autres. Si Paris n'est pas la France, Pierre Laurent n'est pas non plus le seul dirigeant du PCF. La moitié des membres du comité exécutif sont d'ores et déjà engagés dans des listes Front de Gauche comme à Pau avec Olivier Dartigolles, Tarbes etc. Ce qui veut dire que rien n'empêche d'avancer dès aujourd'hui vers la constitution des listes de Front de Gauche dans toutes les régions pour les Européennes.

  20. mb_49 dit :

    Désolé, mais je ne suis pas au courant des positions sur l'ensemble du territoire mais ce que Michel Matain indique me semble plus une façon de brouiller encore plus les cartes. On ne peut pas faire liste commune avec le PS à Paris, tout en conservant l'étiquette FdG et soutenir les listes du FdG, certes conduites par des communistes qui eux on privilégié la rupture avec le PS. Moi, j'appelle cela de la magouille au pire... ou de l'inconséquence. En tout cas certainement pas une position qui clarifie les positions et c'est pourtant de cela qu'on a besoin pour entraîner les indécis. Dont acte. Autant la position de O. Dartigolles est claire pour l'opinion publique autant celle de P. Laurent est floue et va à l'encontre des intérêts, non du FdG, mais des citoyens qui, compte tenu de l'opacité de la situation, n'iront encore pas voter. Et le FN passera sans avoir plus de voix mais un pourcentage élevé compte tenu de la désaffection aux urnes. C'est cela ce que P. Laurent désire ? On le croirait pourtant bien.

  21. Bob dit :

    Après le vote des militants communistes par 100 voix contre 89 pour une alliance du Front de gauche, huit élus communistes lyonnais sur douze annoncent qu’ils ne seront pas de cette liste municipale.
    Et une fois de plus, ce sont des élus du Partis en désaccord avec des camarades (à peine majoritaires il est vrai). Maintenant qu'ils se sentent hors course pour participer à une liste FdG, pose question sur leur véritable attachement aux aspirations du FdG !

  22. Michel Matain dit :

    Depuis 2008, dans l'ensemble de ses Congés et Conférences Nationales des majorités de plus en plus fortes se sont dégagées au sein du PCF pour aprouver la stratégie Front de Gauche dont il est cofondateur avec le PG et la GU. Dans toutes les élections depuis 2008 le PCF s'est présenté avec le Front de Gauche dont la présidentielle. Ce va encore être le cas aux municipales : le Front de Gauche va encore marqué des points à l'intérieur du PCF, nous le voyons avec des votes qui n'étaient pas attendus comme à Lyon. L'immense majorité des villes de plus de 20.000 habitants partiront avec une liste Front de Gauche. Dans cette orientation, Pierre Laurent a toujours pesé pour le Front de Gauche, pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle. Sans lui, le PCF n'en serait peut être pas là aujourd'hui. Rappelez-vous les premières régionales : le Front de Gauche avait été approuvé dans 17 régions sur 22 au sein du PCF. Aujourd'hui ce serait la quasi totalité. Il n'y a aucune magouille là-dedans, il y a l'avancée d'un mouvement qui s'ancre profondément au sein du PCF. Ce mouvement qui avance n'est pas uniforme et ne va pas à la même vitesse à tous les endroits. Mais comme le dit un proverbe iranien "ne redoute pas d'aller lentement, redoute de t'arréter".

  23. jacquelin dit :

    RSAman dit:
    "A quand des adhésions directes au FdG pour qu'on en finisse avec les luttes d'appareil?"

    pas stupide du tout comme idée. ça aurait au moins le mérite d'être plus lisible a la fois pour les militants et pour le peuple tout entier

  24. Antraigues dit :

    Au lieu de s'acharner sur Léonarda, Manuel Valls ferait mieux de faire son travail. Les derniers indicateurs de l'insécurité (vols, violences, cambriolages, agressions) sont très mauvais. Mais il est vrai qu'on ne peut pas être partout...

  25. jacques bounoume dit :

    Excellents documentaires hier soir sur Arte qui expliquent avec une précision de médecin légiste l'évolution de la finance étasunnienne,sa main-mise sur le pouvoir politique (un commissaire divisionnaire y emploi le mot de ploutocratie) et les conséquences pour le reste du monde, dont l'origine et le but des politiques appliquées en Europe.
    A voir sans faute à mon avis.C'est un vrai dictionnaire,une base de travail pour nous, doit bien etre disponible qq part sur le net.
    Plutot que d'alimenter ici la machine de la politique politicienne par des débats d'un autre temps (que veut dire une étiquette aujourd'hui !) travaillons chacun dans notre petit cercle de vie, autour de nous, çà marche tres bien croyez moi !
    Nous devons construire une autre approche neuve de la politique. C'est celà qui nous a donné quatre millions de voix à la présidentielle, et le retour à la polique de tous les jours (têtes connues pour pour leur proximité avec le ps)qui nous en a fait perdre deux au législatives.
    Rupture avec avec les méthodes, les médias,"le personnel" politique, des trente dernieres années, là les gens vont nous écouter.
    Quand aux communistes parisiens ils iront rejoindre Duflot et son clan..sur le Titanic. Et pour les mêmes raisons.

  26. Denis F dit :

    @ 214 Nicks
    avec un Pierre Laurent qui soutiendra le PS …

    Tu n'ignorais pas camarade, que Pierre Laurent assure dorénavant le service promotionnel non seulement de madame Hidalgo en compagnie de son benjamin Ian Brossat, mais de même celui de Marine LePen. Car, de plus en plus fort, le don d'ubiquité est reconnu à ce monsieur, qui pourra se trouver aussi bien à droite, c'est-à-dire à soutenir le PS et les communistes félons qui se seront ralliés à leurs listes, et, au même moment se trouver à soutenir les communistes orthodoxes du Front de Gauche, avec de tels exercices de grand écart, il va devoir se renforcer sérieusement l'entrejambe le monsieur. Une place sénatoriale nécessite quelques exercices d'assouplissement, n'est-ce pas !...
    Le secrétaire général du Parti communiste Pierre Laurent projette ainsi, très certainement, une conception de l'honnêteté et de l'engagement conforme aux attentes des électeurs de gauche et plus particulièrement aux électeurs prolétaires. Certains s'interrogent sur le pourquoi des abstentions, ou celui du vote Le Pen, ne cherchez plus.

    ... et Jean-Luc Mélenchon qui bataillera pour sauvegarder la cohérence du FdG

    On peut effectivement ramer pendant ce temps-là, nous les autres formations du Front de Gauche, quel gâchis, tout çà pour une place sénatoriale, cette sinécure doit être bonne pour valoir tant de sacrifices (des autres bien sûr).

  27. Alain44 dit :

    @Carlo 216
    Pourquoi le FN est-il plus audible que le FdeG auprès des classes populaires ? Tout simplement parce que l'électorat populaire ne croit plus aux solutions venant de gauche comme de droite, il ne pense plus qu'en terme de rupture. L'électorat sait bien que le FN n'est pas une solution et si une reprise économique par miracle se dessinait nous verrions le FN se réduire à sa taille initiale. Nous sommes dans une période charnière de nos sociétés développées et ce n'est pas le simplisme démagogique du FN qui va nous faire retrouver des valeurs communes de solidarité.Nous sommes un peuple riche, nous devrions être heureux, mais cette richesse mal partagée nous appauvrie socialement et nous n'avons pas encore trouvé les ressorts du changement, parce que la consommation c'est tellement bon,parce que nous ne sommes pas encore assez dans la m.... pour affronter la réalité.

  28. Ghislaine A. dit :

    "La preuve est faite qu’à quelques exceptions près, même contre des places, les nôtres ne cèdent pas."

    Tant que nous resterons sur cette ligne là, nous continuerons à être entendus. Les "quelques exceptions près" ne font plus partie des nôtres, c'est tout. Leur défection ralentira peut-être le processus du rassemblement de la Gauche anti-libérale enclenché par le FdG mais ne l'anéantira pas. Nous sommes au coeur d'un mouvement de clarification politique crucial où certains partis risquent d'y laisser quelques plumes. Que vive le Front du Peuple. Hasta la victoria siempre!

  29. libre62 dit :

    @ Jacquelin (11h47) et RSAman (9h43)
    Nous, dans l'Aisne, nous n'avons pas attendu la permission: nous avons créé notre asso F2G2 - Pour le Front de Gauche dans l'Aisne ! le slogan est "Que le Peuple s'en mêle !". Les adhérents sont non encartés ou encartés dans les partis du FdG mais le paradoxe reste que les secrétaires départementaux de ces partis refusent le soutien que l'asso leur propose. Ce serait donc un excellente idée d'officialiser au niveau national une structure permettant l'adhésion directe au FdG.

  30. Poncet dit :

    Ce qui vient de se passer en Bretagne est à la fois une manipulation de la droite (ou disons d'organes proches, avec la complicité de fonctionnaires) et le début de la débandade du PS. Lisez ou écoutez les discours des élus solfériniens, ceux qu'ils tiennent à la Cour et ceux qu'ils tiennent dans leur province... je mets en garde, au passage, ceux qui espéreraient un sursaut de ce qu'il reste "de gauche" au PS. Ceux là en sont maintenant à réclamer une ouverture du gouvernement aux communistes ! Il n'y a rien à en attendre pour le moment et pour longtemps. Quant aux autres, ils préféreront Le Pen à nous. Aussi incroyable que cela puisse paraître.
    Il n'y a maintenant plus qu'une force significative à gauche : le Front de gauche. On peut gloser tant qu'on veut sur son "illisibilité", ou bien l'on peut considérer les faits. Le vote des communistes parisiens est maintenant derrière nous et plus personne n'en entendra parler. L'ordre du jour est de se mettre en marche pour assumer notre rôle.

  31. naif dit :

    fernand dit à 10h16
    "Lu dernièrement quelques extraits du livre du gauchiste Francois Lenglet a propos de la mondialisation, bête noire de Mr Mélenchon alors que leurs analyses se rejoignent parfois (sur le constat, moins sur les réponses). Une idée pas bête pour autant, un moratoire de 2 ou 3 ans sur la dette, histoire d'avoir un peu d'espace et de carburant pour des actions nouvelles. Et si le FdG lançait une pétition la dessus ?"

    Vous êtes en retard d'une guerre. Si vous écoutiez JL Mélenchon et d'autres économistes (même J.Attali) plutôt que F.Lenglet (diplômé en littérature et souvent cité comme référence par MLP) ce n'est pas un moratoire sur la dette qu'il faut. C'est son annulation totale, car de toute façon on ne la paiera pas et elle continue et continuera de s'accroître.

  32. j-jour dit :

    @libre62 "nous avons créé notre asso F2G2 - Pour le Front de Gauche dans l'Aisne ! le slogan est "Que le Peuple s'en mêle !"

    Pas mal, le slogan, qui fait écho à la définition "La politique est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde.", que Paul Valéry donnait de la politique telle qu'elle nous embrouille et nous éloigne de nos intérêts, laissant ainsi le champ libre à tous les petits arrangements entre amis dans le dos des peuples.

  33. Djoub dit :

    La direction communiste de Paris ne devrait-elle pas soutenir les élus de la périphérie en s'opposant frontalement au PS plutôt que de s'y allier?

  34. NICOLE RIOU dit :

    J'ai lu je ne sais plus où que le logo FdG appartenait au PG. Si c'est exact, il faut interdire à ceux qui s'allient au PS d'utiliser ce logo. Ce n'est pas possible de voir notre logo Front de Gauche l'Humain d'abord sur les affiches à la gloire d'Hidalgo ! Comment nous vrais amis communistes peuvent-ils accepter celà ? Moi cela me choque et je suis violemment contre. Interdiction de l'utilisation du logo FdG sur les affiches des solfériniens !

  35. carlo dit :

    @Alain 44
    Entièrement d'accord avec vous.
    nous n'avons pas encore trouvé les ressorts du changement
    En effet. Il convient donc de les chercher, mais aussi de se donner les moyens du changement à l'échelle de notre pays, ce qui implique de nous émanciper des contraintes européennes avec toutes les conséquences que cela implique et qu'il nous faut assumer, ce que nous ne faisons pas pour l'instant.
    Tout ceci me semble beaucoup plus important, et beaucoup plus inquiétant, que les choix tactiques de circonstance -si malheureux puissent-ils être- du PC pour les municipales, d'autant plus que la préparation des européennes les fera très vite oublier.

  36. naif dit :

    Poncet dit à 13h13
    "Il n'y a rien à en attendre (de la "gauche" du PS) pour le moment et pour longtemps. Quant aux autres, ils préféreront Le Pen à nous. Aussi incroyable que cela puisse paraître".

    Non ce n'est pas incroyable du tout. Puisque le FN est et reste le recours possible du capital pour durcir les règles qui lui sont consubstantielles.Un détail passé inaperçu et fort révélateur, hier dans la matinale de France Inter P.Cohen a posé la question (de fond) à MLP: "Etes vous libérale ? Non à t'elle dit "je suis contre l'ultra libéralisme et l'anticapitalisme, je suis pour un état fort et stratège". P.Cohen: "Alors vous êtes lib..". hum...pardon, l'animateur tousse une excuse silencieuse et passe à une autre question. Rappelons nous le slogan du père en 2002 : "Je suis économiquement de droite et socialement de gauche" Le PS, l'UDI, le Modem, les RG pourraient le revendiquer. puisque socialement de gauche veut dire, pour eux, entretenir des filets de sécurité publics-privés à minima sous conditions drastiques, sonnantes et trébuchantes et non les améliorer ni acquérir des droits nouveaux pour les travailleurs. Par contre "économiquement de droite" nous savons ce que cela veut dire et que cette position politique est antagonique avec la défense des intérêts sociaux des salariés. Ces contradictions doivent être mises au jour dans les débats publics.

  37. Denis F dit :

    Une information qui n'a fait guère de bruit, mais qui pourtant vaut son pesant de cacahuètes. L'autre jour sur BFMTV Borloo le patron de l'UDI c'est lâché. Jean-Louis Borloo dans un éclair de lucidité a fait une proposition très intéressante ; voici l'offre du monsieur :"Au point où on en est, au point où en est le gouvernement, je me demande s'il ne faut pas revenir devant le peuple", a affirmé sur BFMTV Jean-Louis Borloo, qui a dit avoir "l'impression que le gouvernement est aujourd'hui un canard sans tête". Evoquant notamment la "colère sociale", le président de l'UDI a demandé au chef de l'Etat de "réfléchir" à cette proposition. "Ça peut être une dissolution (de l'Assemblée nationale), ça peut être un référendum sur un sujet particulier", a-t-il détaillé. Cette échéance devrait avoir lieu selon lui "avant la fin d'année". Là où le bas blesse, c'est qu'il lui ai demandé de "réfléchir", cela est au dessus des forces de "Bouffi 1er".

  38. Sylvain COSTET dit :

    @RSAman à 9h43 et @jacquelin 11h47
    Rien ne vous empêche de militer au sein de votre groupe local du FdG et d'y promouvoir l'idée de l'élargissement à tous les citoyens en accord avec "l'Humain d'abord". Il n'y a aucunement besoin d'être adhérent d'un des partis habituellement cités. Le FdG n'est pas qu'un cartel de partis. La preuve que c'est possible c'est le nombre de groupes qui fonctionnent ainsi. Dont le nôtre.
    Même si comme l'indique libre62 à 12h37, ce n'est pas de la première évidence à faire admettre aux appareils de partis.

  39. FDG69 dit :

    Il y a eu dernièrement une photo de Ian Brossat avec Mme Hidalgo. J'ai vu ce matin une photo de Vincent Bolloré avec Mr Hidalgo (il la soutient visiblement) ! J'attends donc la photo entre Ian Brossat et Vincent Bolloré, çà doit être çà la politique dont plus personne ne veut. Cette politique à géométrie variable extrêmement large dont nous parle souvent Jean-Luc Mélenchon dans ses billets. A quand un logo Front de gauche sur la veste de Vincent Bolloré, celui qui prêta son yacht à la famille Sarkozy lors de son élection. d'ici que Ian ne soit pas invité sur le bateau.

  40. Nicks dit :

    @Michel Matain et Poncet
    Vous n'êtes pas convaincants. Vous ne vous adressez pas sur ce blog à des gens dépolitisés qui ne connaissent pas le fonctionnement des structures, qu'elles soient politiques ou syndicales. La direction s'est directement impliquée dans le choix parisien, par conséquent elle est redevable de ce choix, qui est tout sauf innocent, vous n'arriverez à le faire croire à personne. Comment imaginez vous Laurent jongler entre le soutien à une liste autonome contre le Ps entre autres, et la promotion d'une liste d'alliance, avec le Ps ? Comment va t'on nous, répondre aux citoyens qui n'y comprendront rien et qui seront bombardés d'images et d'articles sur la campagne parisienne d'un côté, sur l'avancée irrémédiable du Fn de l'autre ?
    En ce qui me concerne, je ne fais plus aucune confiance à la direction du Pc pour tenir une ligne d'autonomie et de conquête. Je suis par ailleurs assez sûr de l'impact désastreux que ce choix va avoir sur la campagne des municipales et plus grave, sur les européennes. J'avoue ne pas comprendre l'attitude des militants Pc favorables au FdG de ne pas questionner leur direction en exigeant un congrès extraordinaire. En tout état de cause, je pense que notre mouvement est mort dans sa forme actuelle s'il n'y a pas de remise en cause avant les municipales.

  41. OPTIMIST dit :

    Vous êtes-vous posés la question suivante ?:
    Pourquoi les adhérents du PCF se sentent-ils obligés de s’exprimer par un vote pour choisir leur camp d'expression politique de militants, soit avec le PS, soit avec le FdG ? Alors que nous, adhérents du PG, nous n’avons pas eu à nous poser ce genre de question par évidence, donc inutile de voter. Je peux témoigner d’être abreuvé par Emails d'articles de responsables régionaux du PCF. Leur but, justifier et légitimer à tout prix cette collaboration avec le PS, étrange ressemblance avec un phénomène psychologique « organisé » de déculpabilisation, une forme de méthode « Coué ».
    Considérant les enjeux, cette diversion des responsables politiques du PCF a trois conséquences graves. Sidérés que nous sommes par cette situation aussi improbable qu’inattendue au regard des engagements pris en son temps par Pierre Laurent, nous sommes dans une situation où nous nous cherchons, à défaut d’être dans une dynamique de programme et de très forte mobilisation avec nos partenaires communistes et les autres. Rupture de confiance avec ce partenaire déloyal où nous nous posons même la question d’un éventuel divorce face à cette trahison. Ils sont conscients et responsables de leurs actes. Et pendant ce temps, sur ce Blog, nous dépensons une énergie considérable sur le sujet au détriment d'expliquer "Nous on peux", le salaire mini à 1700€, etc.
    Cette situation confuse me confirme que le PCF ne renonce en aucune façon à sa prétendue hégémonie. Après avoir perdu sur le terrain du PS, ils ne veulent en aucun cas perdre sur le terrain du PG qui parle "vrai".
    Ma conviction, cette stratégie du PCF, à cet instant aussi décisif, est un piège qui nous est délibérément tendu pour faire diversion, user nos forces, perdre notre temps et notre énergie, faire perdre confiance autant à nos militants qu'aux électeurs. Je pense que la lucidité s'impose. Battons-nous pour notre juste cause, soyons fédérateur avec...

  42. Genevieve Ousset dit :

    A la compagne, aux enfants, à la famille, et aux amis de Hervé, toutes mes pensées. Avoir croisé deux fois, au hasard des activités militantes, son immense et si simple humanité a suffi pour que le billet de Jean Luc disant le départ de Hervé me bouleverse.

    @ tous et en particulier Alain Doumenjou
    Meeting de lancement des municipales dans les Hautes Pyrénées le 12/11 à Tarbes, salle de La Gespe. Seront présent-e-s Marie-Georges Buffet, Myriam Martin, Jean-Luc Mélenchon et Marie-Pierre Vieu.
    Pour plus d'info consulter les sites PG65 ou FdG65.

  43. omni53 dit :

    Vont-ils utiliser le Sigle Front de Gauche lors de leur campagne municipale au risque de dénaturer le combat et instiller le doute ? Déjà que voir sur les affiches PCF/Front de Gauche me laissait amer, alors là ce serait le comble.

  44. mb_49 dit :

    On en a déjà assez débattu mais si l'on peut résumer ce qui se passe entre le PC et le FdG n'est pas difficile à comprendre : le PC est en train de muter, car une large part des militants ont sensiblement changé d'optique ; la consigne est : il n'y a pas de consigne. Ce qui compte c'est l'esprit, et l'esprit du combat est contenu dans le programme l'Humain d'abord. Certains retardataires vont continuer a appliquer des regroupements d'un autre âge...c'est dur de changer d'habitudes mais ça vient. Quels que soient les résultats des municipales il nous faut garder la même ligne pour les européennes : entrer au parlement européen pour renverser la table. Ce sera difficile, et dans cette optique nous nous heurterons de front avec les pions posés par la finance. C'est plus coriace. D'autant que l'écart sera grand : avec rien qu'un audit de la dette publique des membres de l'union, la modification du statut de la BCE, renégociation des traités en enlevant dans les articles toutes les mesures imposées par les marchés financiers, une vraie constitution, quoi ! J'ajouterai même ceci : une série de lois pour interdire la spéculation. La spéculation ne sert à rien ! mais je suis prêt à en discuter.
    Certains me diront que notre souci premier c'est les municipales, et en particulier le deuxième tour. Pour moi tout est imbriqué : de notre vision des européennes dépend notre attitude et au premier tour et au second tour, car le tout est un ensemble qui doit avoir sa cohérence interne. Un haut niveau d'exigence est nécessaire pour donner du souffle et de l'espoir...et je n'ai pas abordé le volet écologie qui est en fait le plus important. C'est comme le souligne Jean Luc l'adaptation de l'action économique dans l'écosystème humain. En fait c'est la clé de voute de toute notre action.

  45. Ouilya dit :

    Bonsoir camarades,
    Je fais court. Ce n'est que mon avis, mais je pense que les solfériniens font le forcing pour démembrer le FdG, en discréditant le PCF définitivement tout en se refaisant une virginité de gauchisme. J'ai quitté le PC pour le PG dont la ligne me convient davantage. Je continue de penser que nous ne sommes pas à l'abri d'une bonne surprise au FdG, PL ne pourra pas empêcher tous les camarades communistes de continuer leurs luttes avec nous et avec tous ceux qui ont "La volonté du bonheur".
    Toutes mes pensées se tournent vers Jean-Luc, avec confiance.

  46. jeannine dit :

    @Nicks, OPTIMIST, mb_49 et d'autres encore
    En parfaite harmonie avec votre vue de la situation, vous me remontez le moral par votre vision politique et vous remettez le débat en ordre de marche. La colère est mauvaise conseillère face aux situations compliquées, et enfantines les réactions provoquées, mais il est peut-être temps pour nous de voler de nos propres ailes. Je suis convaincue, que les anciens modèles politiques ne sont plus de mise, ni ces valses hésitation non plus. Pas anti rien, seulement une prise de conscience. Sortant de la sidération ou nous a plongé cette situation imprévue, nous finissons notre adolescence sous contrôle au PG, parti neuf, mais pas encore pollué par des carrières a répétition. Notre perception des choses est différente, gardons là, ceci est notre force. Nous n'avons pas a nous préoccuper des états d'âme des uns et des autres, nous avons une parole forte a notre tête, gardons là sans faiblir et en avant toute.

  47. HYBRIS dit :

    « …un autre point de vue, porté de longue date par le Parti communiste, existe. Il faut rassembler la majorité du peuple de gauche. Plutôt que de cliver, il faut rechercher les points de convergence … » (Lettre à Jean-Luc Mélenchon par I. Lorand et F. Genevée, CE du PCF)

    Avec cette belle formule on peut tout engranger y compris des épisodes historiques au bilan peu reluisant. Ces moments ont tous eu une constante pour le P.C., celle d’avoir offert sa collaboration aux socialistes dans un rapport de forces défavorable. Comme si la lutte des classes s’effaçait au sein de la gauche. Ils pourraient se définir comme le monde rêvé des porteurs d’eau. Celui dans lequel Guy mollet se serait servi des « pouvoirs spéciaux » pour arrêter la Guerre d’Algérie. Celui qui aurait vu F. Mitterrand stimulé par la présence de ministres communistes s’opposer au « tournant de la rigueur ». Celui du gouvernement de la gauche plurielle dirigé par un Jospin qui aurait stoppé la plongée dans l’économie libérale au lieu de multiplier les privatisations. Dans ce monde rêvé, un surcroit d’électeurs reconnaissants serait venu chaque fois récompenser le P.C. pour prix de son abnégation.
    Dans le monde réel, en 2013, sous le masque de gauche, le P.S. peut être défini (au moins à hauteur de ses dirigeants), comme une pyramide de carriéristes idéologiquement asservie aux intérêts de la finance internationale. Il s’agit dans la phase actuelle, de faire accepter une baisse drastique du niveau de vie des populations européennes. C’est à cela que s’emploient en France, Hollande, Ayrault et les principaux responsables de ce parti. La raison d’être du Front de Gauche, c’est de s’opposer à cette politique, pas de lui servir de caution. Le FG répond à un besoin. Il ne disparaîtra pas, à la condition qu’il continue de coller aux intérêts stratégiques de la majorité du peuple français. La crise actuelle a au moins un avantage potentiel, celui de pouvoir lever bien des ambiguïtés.

  48. naif dit :

    Il ne faudrait pas oublier que le PCF n'est plus un parti monolithique. Lors de la présidentielle ou lors de son congrès, il est facile de se rendre compte qu'il existe des communistes qui n'étaient pas d'accord pour rejoindre le FdG et qui n'étaient pas d'accord pour que JL Mélenchon les représente (env 20% où sont-ils, je n'en sais rien, peut-être à Paris) Il existe aussi une troisième voie qui reconnaît le FdG et JL mais qui privilégient une autonomie du PCF (20% env). N'oublions pas leurs craintes d'être phagocytés par un PG qu'ils considèrent peut-être comme un bras armé du PS, ou comme parti mutant de F.Mitterand ou pire comme une maladie d'extrême gauche. (l'histoire du communisme est très prégnante dans la tête de certains militants et leurs expériences dans ce domaine les conduits à beaucoup de prudence). Le rôle d'un secrétaire national n'est pas d'assumer la disparition du parti dont il a la charge. Les pressions doivent être très fortes. La culture du résultat a aussi fait des ravages chez nous. P.Laurent ne veut pas rester dans l'histoire comme étant le fossoyeur du PCF et être associé à Gorbatchev. Alors tendre vers l'idéal en comprenant le réel reste d'actualité. Les communistes ne sont pas plus traîtres ou idiots que les militants du PG. Ils sont comme nous, malheureux. Imaginez une seconde que P. Laurent devienne JL Mélenchon et réciproquement. Comment le PG regarderait-il le PCF? Je ne suis pas communiste mais j'en côtoie beaucoup.

  49. Nicks dit :

    @naif
    Je crois qu'il serait tout de même plus que souhaitable de sortir de cette logique d'appartenance. Si Laurent devenait Mélenchon, je serai heureux de voir que quelqu'un représente les idées que je soutiens avec talent et qu'il permet de les diffuser et de les faire partager à un grand nombre de citoyens. Je me soucierai comme d'une guigne qu'il soit du Pc ou du Pg au moment de voter pour lui ou de me mobiliser pour le travail de propagande. Par ailleurs, je ne sais pas si Pierre Laurent ne veut pas rester comme le fossoyeur du PC, mais pourtant, à mon sens, il vient de faire un grand pas dans cette direction.

  50. Vent d'Ouest dit :

    Pour sortir de la confusion organisée par la FNSEA, le businesss de l'agro-alimentaire en Bretagne, l'UMP, le Medef et le patronat en général qui se servent du refus de l'écotaxe pour masquer qu'ils en envoyé dans le mur tout un secteur majeur de l'économie de la région, et qui utilisent le désarroi des licenciés de chez Doux et Gad pour défendre leurs intérêts de classe la CGT, la FSU et Solidaires au niveau régional se désolidarisent de la manifestation prévue samedi à Quimper et appellent les salariés à un rassemblement Samedi à Carhaix. Le Font de gauche devrait également se joindre à cet appel intersyndical. A suivre.


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