01nov 13

343 salauds, et 7 héros

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Les « 343 salauds » se sont-ils rendu compte du point auquel ils le sont en effet ? Plagier le titre courageux des femmes héroïques qui ont assumé leur avortement pour que le droit d’en pratiquer un ne soit plus considéré comme un crime, il fallait oser ! C’est au fond recommencer les injures de l’époque contre ce qu’elles faisaient ! Et puis quel parallèle ! Elles luttaient pour qu’une aptitude sexuelle cesse d’être un destin social. Ils y ramènent les prétendues volontaires. Que la prostitution ait toujours existé est le refrain parallèle à celui qui rabâche « il y a toujours eu de la misère ». C’est pour y mettre fin qu’est né le socialisme. Vous me direz : il y a toujours eu des salauds, également. Par exemple celui qui recommande à la femme ou la fille de son voisin de se prostituer mais n’en fera jamais la proposition aux siennes. Peut-on les convaincre ? On peut en douter. Mais en argumentant il me semble qu’on doit pouvoir éviter la banalisation de la traite des êtres humains, de la bêtise cruelle, et des démissions intellectuelles. Quand bien même y aurait-il des volontaires pour se prostituer, nous serions en droit de ne pas l’accepter davantage que bien d’autres choses que nous ne permettrons pas quoiqu’il y ait des gens pour le vouloir. Tout simplement parce que nous savons qu’il n’y a pas de prostitution sans espace ouvert au proxénétisme et à la traite des êtres humains. Et d’autre part qu’il n’y a pas de prostitution sans une définition de soi et du rapport aux autres que nous n’acceptons pas. La société a le devoir de prescrire les normes de la vie commune. 

Témoignage devant le congrès US du directeur de la NSA, le général Keith Alexander : "Les affirmations (…) selon lesquelles la NSA effectuait des dizaines de millions d'écoutes téléphoniques sont complètement fausses. Pour être parfaitement clair, ce ne sont pas des informations que nous avons collectées en espionnant des citoyens européens. Ce sont des infos que nous et nos alliés de l'OTAN avons obtenu pour protéger nos pays et soutenir des opérations militaires". Il a précisé qu'il s'agissait de "données fournies à la NSA" par les services de renseignement des autres pays. Qui ment ? Si le directeur de la NSA dit vrai, les autorités françaises et européennes doivent s'expliquer sur leur complicité dans l'espionnage de leurs propres citoyens pour le compte d’une puissance étrangère. S'il ment et que les Etats-Unis ont eux-mêmes espionnés, qu'attend la France pour répondre à ce qui serait une provocation insupportable ? La timidité de François Hollande est inacceptable : la souveraineté nationale et les libertés individuelles sont en cause ! Il doit faire mieux que ses pauvres soupirs excédés actuels.

Vendredi 25 octobre, Aulnay a produit sa dernière voiture. L’Histoire retiendra que c’est sous la présidence de François Hollande que la famille Peugeot aura fermée l’usine symbole de son groupe où s’exprimait le plus fortement la capacité ouvrière à faire respecter sa dignité. Le gouvernement Ayrault a laissé faire. Comme il a laissé PSA annoncer la suppression de huit mille emplois l’an dernier (dont la moitié dans la recherche et développement). Comme il a laissé la direction de PSA mépriser la grève de la faim des sept de Poissy. C’est pourquoi je vais parler de la victoire médiatiquement invisible de la lutte de ces sept psa_01hommes si courageux. Mais avant cela je veux dire un mot d’autres hommes qui ne brillent pas par leur courage. Les Dupon et Pondu qui nous gouvernent ! 

Ces gens-là n’étaient-ils pas la raison incarnée, le bon sens et l’esprit de mesure faits hommes ? La rondeur aimable du chef n’était-elle pas la garantie qu’il ne saurait jamais être aussi abrupt que moi ? La face perpétuellement navrée de Jean-Marc Ayrault ne prouvait-elle pas quel ennemi des excès ont trouverait toujours avec lui ? Eux c’était la gauche réaliste, efficace, gestionnaire et bla bla bla. L’encens était fourni par « le Nouvel Observateur » et « Libération », chœur enchanté de tous les reniements. Nous ? « La gauche tonitruante » (Michel Sapin), qui « carbure à la coca » (Harlem Désir) et tutti quanti. N’ont-ils pas répété cent fois en me toisant de très haut que « tout ce qui est excessif est insignifiant »? Cette maxime est à présent retournée : que tout en eux soit aussi insignifiant est terriblement excessif. Qui ne parvient pas à les ridiculiser doit se tenir soi-même en piètre estime. L’exercice est devenu moins compliqué que de trouver un bonnet rouge qui ne soit pas fabriqué en Chine. Ils vont tomber. Soit sur la taxe sur les yaourts à la crème, soit sur l’interdiction de tousser en public : n’importe laquelle des grandes réformes du quinquennat Hollande peut lui être fatale pour peu qu’un syndicat de marchands de saucisses s’y oppose. Comme gestionnaires donc ils ne valent rien, non plus. Je vais parler de la farce patronale des bonnets rouges et de la nouvelle cagade gouvernementale.

Ils sont cuits

Quoiqu’ils disent, quoiqu’ils fassent, ils sont cuits. Les grands gestionnaires étaient juste des petits bras sans souffle, sans imagination et pas seulement sans ambition ni fierté de leur pays ! Déjà la débandade est commencée. A preuve les offres de service. Le nombre des informateurs du PG dans les rangs socialistes s’accroit de jour en jour, de bureau en bureau. Le double langage s’installe à tous les étages. Les maires et candidats, à l’instar d’Anne Hidalgo, se sauvent en criant bien fort pour se « mettre à distance du gouvernement », tout en donnant des garanties du contraire aux émissaires inquiets. Les ministres examinent déjà les points de chute de leurs collaborateurs. Les députés qui doivent voter le budget s’interrogent. Gare au vote final de l’Assemblée. Bref, nous vivons l’intermède avant la chute. Au minimum, Ayrault s’en ira. Tout le monde finit par s’en aller, c’est la règle. Mais un départ sur un désastre est un aliment de crise politique et non une solution à celle-ci. Surtout quand celui qui le fera partir n’a aucune espèce d’idée surpsa_02 ce qu’il pourrait faire ensuite. Et surtout parce qu’il compte en réalité continuer ensuite la seule chose qu’il a toujours fait et su faire : contourner les problèmes, suivre les américains et imiter la droite allemande.

Restons-en là : Ayrault est sur le départ. Son bilan est tellement insignifiant dans l’histoire du pays et tellement désastreux dans l’histoire de la gauche qu’un tel excès sera puni d’une disparition immédiate et définitive de tous les radars. Après lui, un nouvel avatar sera nommé. Hollande choisira entre deux manières de continuer. Premier cas : user un Premier ministre aux apparences de gauche pour lui faire couver le reste des œufs pourris pondus par la Commission européenne. Deuxième cas : de nouveau un personnage transparent, navré et délétère, sur le modèle d’Ayrault, pris dans le sérail. Quels suspens ! Tenons-nous en à ce qui est assuré. La fin approche. Nous le savons. Ils le savent. Ils savent que nous savons. Et nous savons qu’ils savent que nous savons. Leur seule vraie hantise serait que la chute vienne de notre côté. Mais pour l’instant ils se disent qu’ils n’ont rien à craindre. Ils se rengorgent même d’avoir fait passer les pires horreurs anti sociales sans trop de vagues. Voyez comme ils sont fiers d’avoir refusé l’amnistie sociale, d’avoir rallongé les retraites, matraqué les ouvriers en lutte, abandonné les sidérurgistes, méprisé les sodimédical, ignoré les fralib, et laissé crever les PSA. Ils croyaient que les maîtres féliciteraient leur « courage » comme ils disent quand il s’agit de tromper son camp ! Ils sont touchant de stupide naïveté sur ce point. Voyez ce pitoyable Moscovici. Il a annulé la taxe schmoldu pour faire plaisir au MEDEF et celui-ci lui a même dit par quoi la remplacer ! Et quoi ? Plaf ! Le patronat le gifle et lui adresse un carton jaune. Il couine dans une interview aux « Echos » ! Il pleurniche qu’il a fait exactement ce que le MEDEF lui demandait. Et en séchant ses larmes il demande au MEDEF la « même loyauté » que celle dont il a fait preuve ! Tel quel ! Et le monsieur est de « gauche » ! A présent, voici la farce soit disant bretonne des bonnets rouges ! Banalement le gouvernement a de nouveau cédé sans condition devant le patronat local. Juste avant la prochaine reculade que prépare Michel Sapin sur la représentativité patronale dans l’espoir d’attendrir les dinosaures du MEDEF. Et ainsi de suite.

La farce des bonnets rouges

Oui, c’est une farce de mauvais goût que cette histoire de bonnets rouges. Certes, l’écotaxe ce n’est tout de même pas la panacée d’une politique écologique ! C’est même assez largement un leurre. Car elle ne s’attaque pas vraiment aux motivations du recours massif au transport routier des animaux. Il sera toujours plus profitable de faire voyager dans des conditions abominables 45000 porcs par an sur les routes européennes plutôt que de les abattre sur place tant que l’on permettra le dumping social en vigueur en Europe, qui permet de profiter par exemple du tarif des abattoirs allemands. De cela, le gouvernement ne se préoccupe d’aucune façon. D’ailleurs, il ne s’occupe de rien de planifiable, par idéologie autant que par aveuglement. Voyez. La taxe était censée inciter au report modal vers le fluvial et le ferroviaire. Oui mais aucun plan de développement du fret n’était mis en œuvre pour endiguer le flot toujours plus dense des camions sur les routes. Je précise : au contraire ! En effet, le gouvernement est servilement aux ordres de la Commission européenne qui a été très exigeante sur ce point. En échange d’un délai de deux ans de plus pour atteindre les objectifs de réduction du déficit, elle a exigé une accélération de la libéralisation des psa_03réseaux. La réforme libérale a donc été présentée en Conseil des ministres le 16 octobre dernier. Quant au transport fluvial, l'une des premières mesures du gouvernement Ayrault aura été d'abandonner le projet de canal Seine-Nord. Bref, tout cela n’était « ni fait ni à faire », comme d’habitude sous le gouvernement Ayrault.

Il n’en demeure pas moins que la reculade du gouvernement sur ce point est un cadeau fait au patronat. Sous couvert de défendre l'emploi, c'est en réalité la liberté de continuer à produire toujours plus loin des lieux de consommation qui est affirmée. Bruno Gentil, président de la fédération France Nature Environnement a eu les mots justes : "C'est lamentable, il n'y a aucun courage politique. Une mesure votée par la droite comme la gauche est remise en cause à partir du moment où un groupe d'individus cassent des biens publics. Je ne pense malheureusement pas que cela va résoudre les problèmes de l'élevage… L'environnement devient le bouc-émissaire des problèmes économiques. On est en train de planter le financement de la transition énergétique".

Il aura en effet suffit que quelques centaines de patrons et de militants du syndicat agricole FNSEA fassent une démonstration de violence pour que le gouvernement Ayrault cède. Ceux qui sont d'ordinaires sans complaisance avec le moindre jet d'œuf d'un ouvrier ne se sont pas émus de voir la FNSEA et le MEDEF jeter des pierres sur les CRS. On attend encore les roulements de mécaniques de l’immense Manuel Valls, roi des matamores ! Il est vrai que, même de droite, un patron breton c’est psa_04un gibier plus coriace qu’une gosse de Rom en voyage scolaire ! L’armée de guerre contre les pauvres n’est pas équipée pour faire respecter l’ordre public à ceux qui ont l’habitude de faire obéir les autres.

Cette affaire a été une farce du début à la fin. Alors qu'il licencie à tour de bras en Bretagne, le patronat a trouvé une belle occasion de se faire passer pour le défenseur de l'emploi. Cela aura impressionné quelques répondeurs automatiques de la presse nationale. Mais sur place, il en a été tout autrement ! Les syndicats de salariés ne se sont pas laissé tromper. La CGT, Sud et FSU de la région Bretagne ont ainsi rendu publique une déclaration commune pour marquer leur distance. Elles dénoncent « le détournement du mécontentement, réel, d’une grande partie de la population à des fins politiciennes » qui « met en cause l’intégrité et l’indépendance des salariés dans un combat qui n’est pas le leur ». Pour ces syndicats « les "bourreaux" sont aux commandes de cette manœuvre et se servent de leurs victimes pour faire en même temps bouclier et bélier. Ils voudraient que les salariés oublient qu’ils ont toujours soutenu les politiques néolibérales responsables de la crise actuelle et que leur "modèle agricole breton" est aujourd’hui une faillite économique, sociale et environnementale. Les manipulations sont lourdes puisque ce sont les "seigneurs de jadis" qui portent maintenant le bonnet rouge contre le peuple ». Peut-on mieux dire ?

Cette déclaration vise juste. En particulier sur la dénonciation du productivisme agricole aujourd'hui en crise. Elle appelle les salariés à ne pas participer à la manifestation organisée samedi 2 novembre à Quimper autour du patronat, des agriculteurs productivistes et de certains régionalistes bretons et de l’extrême droite. Les syndicats de salariés appellent au contraire à manifester le même jour mais dans une autre psa_05ville à Carhaix. Les salariés s’y rassembleront autour de leurs propres revendications ! 

Ouf ! Cet appel à une manifestation distincte des salariés remet de la clarté dans une situation bien confuse. L'alliance de certains agriculteurs avec la grande distribution qui les étrangle à longueur d'année n'a par exemple pas fini de surprendre. Sur le plan politique, c'est pire. La droite, qui avait proposé l'écotaxe, demande maintenant sa suppression. Le PS, qui avait aussi voté sa mise en place décide désormais sa suspension… Et Le Pen appelle à manifester avec les bonnets rouges ! Elle n’a peut-être pas vu la couleur ?

A mes yeux, l’essentiel dans cette comédie est ailleurs. Cet épisode aura permis de lever le voile sur un scandale d'Etat : la privatisation par le gouvernement Sarkozy-Fillon de la collecte d'un impôt, l'écotaxe. Je me souviens très bien que lors des Etats-généraux de la douane auxquels j’ai participé le 18 septembre dernier, les syndicalistes douaniers avaient alerté sur ce sujet. Ils dénonçaient et dénoncent toujours cette situation qui ne se limite pas au cas pitoyable de l’écotaxe ! Ils ont raison. C'est une question de principe : confier le soin de prélever un impôt à une entreprise privée est anti-républicain. C'est le retour au modèle des fermiers généraux de l'Ancien Régime. Premièrement, l'Etat a donc choisi de confier le prélèvement d'un impôt à une entreprise privée. Deuxièmement, cette entreprise est à 70% étrangère, en psa_06l'occurrence italienne. Troisièmement, en amont, parmi les actionnaires de cette entreprise, on trouve la famille Benetton mais aussi la banque vampire Goldman Sachs, qui possède 10% du capital. 

Mais à supposer qu’un procédé pareil soit accepté, peut-il être de surcroit léonin comme celui-ci ? Car le contrat signé en 2011 par le gouvernement Fillon avec la société Ecomouv est absolument inique ! Il provoque une gabegie d'argent public. Les conditions sont si favorables au groupe privé au détriment de l'Etat qu'il est légitime d'avoir des soupçons sur la manière dont ce contrat a été conclu, comme l'a relevé « Bastamag ». Même le journal « Le Monde », bréviaire de la bourgeoisie la plus confite en révérence devant les droits de l’argent, écrit poliment que « l'Etat est pieds et poings liés, du fait d'un contrat de partenariat public-privé unanimement jugé très avantageux pour le prestataire, et dont les conditions d'attribution posent certaines questions ». Que c’est dit avec délicatesse et précaution : « certaines questions ». C’est déjà beaucoup pour Geoffroy et Frédégonde, du 16ème arrondissement de Vichy, abonnés type de ce journal ! Que ne suis-je un contrat pourri comme celui-ci au moment où « Le Monde » parle de moi ? Au moins serait-il poli. 

« Certaines questions » ? Posons-nous les en voyant les faits. Le contrat prévoit un véritable pillage. L'Etat s'est engagé à verser à l'entreprise un loyer de plus de 18 millions d'euros par mois à compter du 1er janvier 2014. Cela représente 20% des recettes totales espérées de cette écotaxe, environ 85 millions d'euros par mois. 220 millions d'euros sur une année complète ! Et le loyer devra être versé même avec la "suspension" annoncé par Jean-Marc Ayrault, alors que l'Etat ne prélèvera aucun centime. Les douaniers ont expliqué qu'ils auraient été capables de mettre en place et gérer la psa_07même taxe avec au maximum 5% de frais de gestion seulement au lieu de 20% pour cette entreprise privée. Le recours au privé coûtera donc ici au moins quatre fois plus cher que le service public ! 

Pour le prix d’un investissement de départ de 650 millions, le ramassage final au bout de quatorze ans de cette belle affaire était spécialement coûteux. Ecomouv aurait récupéré 3,2 milliards d'euros. Soit, tous frais payés, un rendement total de 2,5 milliards d'euros ! Un pur scandale ! Dorénavant il s’accompagne d’un autre, tout aussi insupportable : si le gouvernement décide de supprimer cette taxe, il devra verser 800 millions d'euros à l'entreprise ! Qu'attendent François Hollande et ses amis pour exiger une enquête judiciaire ou créer une Commission d'enquête parlementaire ? Un troupeau de moutons bêlants gouverne le pays ! 

Cette semaine, « Marianne » a publié une tribune, que j'ai co-signée avec Martine Billard et d'autres élus, contre le pillage qu'a constitué la privatisation des autoroutes par le gouvernement Villepin. L'écotaxe est un autre exemple de pillage de l’Etat. Les deux sujets sont liés. L'écotaxe avait en grande partie pour but de dégager des recettes pour financer les infrastructures de transports. Et pourquoi ? Parce que la privatisation des autoroutes a réduit les recettes utilisées pour cela ! Les bénéfices faits sur les Autoroutes par Vinci ou Eiffage sont autant d'argent qui aurait pu soit rester dans la poche des automobilistes, soit financer ces infrastructures. Encore une fois, la preuve est faite que la privatisation est l'ennemi de l'intérêt général. Le libéralisme, ça ne marche pas quand il s’agit de faire fonctionner une société civilisée qui a le goût de l’efficacité. Le libéralisme coûte cher à la société et tout fonctionne mal.

PSA a dû céder face aux sept de Poissy

J’ai sous le coude une analyse de la situation de PSA que je publierai bientôt. Car je suis cette affaire depuis maintenant plusieurs années, comme je ne lâche pas des cas tels que Sanofi ou surtout Alcatel Lucent. Mais pour aujourd’hui, ma priorité va à la lutte victorieuse des sept syndicalistes grévistes de la faim qui ont tenu bon, jusqu’au bout de leurs forces, face aux monstres froids et cruels qui dirigent l’entreprise. J’ai évoqué chaque fois que je l’ai pu en média ce conflit très peu couvert par la presse. A présent c’est la victoire, après qu’on ait craint le drame. Plutôt que de produire mon résumé, je vais me contenter de reproduire le texte que m’a transmis Laurence Sauvage, la secrétaire nationale du PG aux luttes. Elle a été présente sur place, avec Philippe Juraver et Jean Michel Mespoulède, deux autres animateurs de ce secteur de notre parti. Ils étaient aux côtés des grévistes avec les camarades de la zone qui se relayaient, y compris pour dormir sous la tente des grévistes. Voici le texte écrit à plusieurs mains que Laurence m’a envoyé. Je le reproduis tel psa_08quel, plein de la ferveur du moment, à la gloire des hommes qui ont affronté cette épreuve et de mes magnifiques camarades qui ont été à leurs côté parfois nuit et jour pendant toute leur épreuve.

« Ce matin, en me levant, j'avais un air de Pagny dans la tête : "Y a pas un homme qui soit né pour ça". Non. Personne ne mérite le traitement que subissent les salariés au sein de PSA. Harcèlement moral, répressions syndicales, inégalités de traitements entre les organisations syndicales dites "non représentatives", sous-évaluation des compétences donc des salaires, etc… Le protocole d'accord de fin de conflit signé ce matin entre les grévistes et la direction dénonce cette situation. Aucun mot n'existe pour exprimer le courage, la fierté, la détermination et la ténacité des 7 grévistes de la faim de Poissy. 44 jours. Des négociations en trompe l'œil. Des reculs de la part de PSA au moment de signer le protocole afin de laisser pourrir la situation. C'était sans compter sur la détermination de ces indomptables. Jamais à un seul moment ils n'ont cédé. Ils ont par leur combat prouvé à PSA que la dignité n'est pas achetable. Et que leur volonté de justice était inébranlable. Et les Lions ont gagné. Pas uniquement pour eux. Pour tous. En négociant pour 7, ils ont combattu pour tous les salariés de PSA. En exigeant une enquête de l'inspection du travail au sein du site de Poissy. En exigeant la ré-évaluation des postes de travail en fonction des compétences, de l'expérience et donc la révision des salaires. En exigeant l’égalité et le respect des droits pour toutes et tous. En exigeant l’équité au sein des organisations syndicales « non-représentatives ». Tous ces points figurent dans l’accord signé par la direction.

La grève de la faim n’est pas une action anodine. Ce n’est pas une lutte comme les autres. Elle est lourde de conséquences pour la santé des hommes ou des femmes qui entrent dans cette action ultime. Ils savent qu’ils ou elles peuvent subir de graves séquelles et mettre leur vie en danger de mort. A l’appel des 7 grévistes de PSA, nous avons pris nos responsabilités politiques en répondant présents et en leur apportant toute l’aide et le soutien que nous pouvions leur fournir. Appui auprès des médias, aide matérielle, aide humaine. Nous avons vécu auprès d’eux une belle aventure humaine. Nous sommes passé-es par tous les sentiments. Des moments de douleurs, lorsque nous les voyions allongés, affaiblis, tomber après des négociations qui se terminaient par des malaises et des hospitalisations. Chez PSA, 10 médecins travaillent sur le site. Et pourtant… Pas un n’est venu évaluer une seule fois leur état de santé. Pas un n’est venu lorsque le SAMU ou les pompiers étaient présents, arrivés sirènes hurlantes, et parfois hospitalisation de l’un des grévistes. Il leur fallait l’autorisation de la direction… Serment d’Hippocrate contre serment d’hypocrites. Des moments de joie lorsqu'ils se mettaient a chanter et nous entraînaient dans la danse (hein Abdi ? «Qu'est-ce qu'on a ? Qu'est-ce qu’on n’a pas ?», LE tube des grévistes ! -:))". Ou que l’on engageait une partie de dame, sur un damier dessiné sur un carton et ou les bouchons de bouteilles servaient de pions. Des moments d'admiration quand, têtes hautes, ils renvoyaient les DRH dans leurs bureaux rutilants alors qu'eux reprenaient possession de leurs lits de camps ou de leurs tentes. Des moments d’émotions lorsqu’ils commençaient à nous parler de la famille, des épouses et des enfants. Au vu des photos que nous avons partagé, les petites bouilles qui entraînaient chez le papa le souvenir rigolo d’une anecdote ou d’un bon tour de la petite fille ou du petit garçon.

Des heures de silence, assis auprès de l’un ou de l’autre, et ou les mots silencieux n’avaient pas besoin d’êtres exprimés. Etre là. Juste là. Nous avons vécu des moments de très grandes inquiétudes face à l’affaiblissement et de la perte de poids. Lorsque nous étions bouleversés et que le doute était trop fort, c’est eux qui ont su trouver les mots pour nous rassurer, qu'ils menaient un combat dur mais que face à Psa, ils ne pouvaient pas laisser continuer la dictature patronale continuer le massacre humain.

La force de leurs convictions n'a elle jamais faiblit. Alors on a tenu. Je ne vais pas citer tous les noms des militant, garçons et filles qui ont soutenu la lutte. Mais il serait juste d’en citer au moins deux : Georges et Olivier, présents jours et nuit avec eux. Hicham, Ahmed, Said, Ahmi, Houceme, Abdi, Hokrim, Vous avez mené une sacré lutte. Celle de la classe ouvrière face aux patrons voyous, prêts à vous laisser crever sur le trottoir. Vous l’avez menée avec classe, fierté et dignité. Hicham nous a dit "Avec le soutien et la solidarité de vous tous présents encore aujourd'hui j'ai rencontré une autre France. "Non Hicham. Ce n’est pas une autre France. C’est juste celle de celles et ceux qui luttent, comme vous, pour un autre monde. Un monde juste, équitable, ou l’humain est au centre des décisions, syndicales, politiques et associatives.

Ce matin, lors de l’annonce de la signature du protocole d’accord, toutes celles et ceux qui étaient présents on laissé couler les larmes. Les éclats de rires, les sourires, les embrassades, puis le départ. Discret, nous sommes repartis comme nous sommes venus. Mais définitivement changés et enrichis de cette expérience humaine que nous avons vécue près de vous. Une belle aventure les amis. Une très belle histoire humaine. Oui, nous vous avons soutenu, vous les 7 de Poissy, des hommes vainqueurs aujourd'hui, car comme le dit la chanson, y a pas un homme qui soit né pour "ça", ni chez PSA, ni ailleurs. »


173 commentaires à “343 salauds, et 7 héros”
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  1. Axel dit :

    @ Aline
    Justement Aline, manifester à Carhaix, n'est-ce pas un moyen de montrer un autre chemin?

  2. tersa dit :

    Pour empêcher le peuple de prendre le pouvoir, les sbires de droite ont toujours tout essayé pour brouiller la donne. Ils reprennent nos paroles, les utilisent, les déforment. Nos manifs, le rouge, les étrangers, les ouvriers etc. Tout ce que nous défendons ils s'en servent avec perversion. Ils rentrent jusque dans nos rangs parfois, rien ne les arrête, sans scrupules ni vergogne. Ils sont souverains dans la presse, les médias, les banques, l'industrie, le commerce et la politique politicienne. Le peuple crie dans la rue, qu'est-ce que celà les dérange ? Notre seul pouvoir est de leur couper les vivres. Le fric roi de leurs privilèges qui achètent tout et tout le monde. On arrête de bosser, ils perdent tout. Fichus sans nous. Ils le savent et tout est prévu pour que nos énergies soient utilisées à notre survie.

  3. Michel Seyrat dit :

    Quimper contre Carhaix cela me rappelle le vieil adage de la boxe applicable à la politique et qu'il est toujours dangereux d'oublier, une mauvaise gauche fait toujours moins mal qu'une bonne droite. Faudrait éviter d'en faire une fois encore l'expérience avec une droite toujours plus à droite.

  4. Lilly54 dit :

    A tous les sceptiques et à tous les ronchons qui enragent d'avoir entendu quelques bribes des propos de Jean-Luc sur les médias à la botte, je dis ceci, vous n'avez peut-être pas tout compris aujourd'hui. La manipulation était impeccable et beaucoup n'ont rien vu. Mais prenez du recul, informez-vous et réfléchissez maintenant. Pour la première fois, ce matin au bulletin d'info de 9h un journaliste de France inter a dit que la manifestation était organisée par le MEDEF et la FNSEA. Avez-vous entendu cela hier ou les jours précédents ? Non. Avez-vous vu des images de la manifestation de Carhaix ? Non. Vous n'aurez pas les explications dans les médias. Cherchez les ailleurs. Ici par exemple. Et on ne lâche rien !

  5. Alain44 dit :

    @stephane 88
    Votre réflexion est pertinente dans un contexte donné, il vaut mieux participer à une grève, une manifestation que de ne pas la faire. En nous fondant dans cette manifestation, ils auraient crié à la récupération politicienne et le courant de sympathie ne serait même pas passé. En organisant une autre manifestation le même jour dans une autre ville de Bretagne nous montrons que le problème est ailleurs et qu'il faut réfléchir à ce que nous faisons. Si la planification à la soviétique est une monstruosité autant humaine qu'économique ayant son pendant dans le libéralisme économique force est de constater qu'une démocratie doit réguler, planifier et non pas laisser une concurrence imbécile s'emparer de l'économie. A lire la presse, nous importons des poulets, n'est ce pas une aberration? Plein de braves gens sont trompés, c'est à nous de les éclairer. Il y a le monde réel du travail pour vivre et la finance prédatrice, c'est pourtant pas compliqué! Ah Maximilien! sans faire tomber des têtes, il y a encore pas mal de monde à mettre en prison pour malversations économiques.

  6. aline dit :

    Oui axel, Carhaix est un autre chemin et un bon chemin surement. Mais je préfère me placer sur leur chemin, peut-être que je me trompe et je me dis dans mon immense utopie qu'ils suivront le berger plutôt que le joueur de flute.

  7. Invisible dit :

    Ce qui est difficile pour intégrer un courant de gauche, c'est qu'il faut quasiment une formation intellectuelle. Il faut des connaissances, des références historiques, économiques et une idée de comment que ça fonctionne le capital.
    En Bretagne, pour résister à l'attraction de cette grosse kermesse de Quimper, il devait falloir s'accrocher au mât, tel Ulysse. La bonne grosse ambiance sympa de festival, la chaleur des artisans-paysans, leurs bonnes paluches, pas évident d'y voir du mal. Ce n'est pas au niveau des gens que le bât blesse mais au niveau des résultantes de tel ou tel choix économiques et, lorsqu'on est immergé dans un moove, pas facile de prendre du recul. N'empêche, il le faut. Ce que j'apprécie, perso, chez les communistes, c'est leur culture, la mémoire historique qu'ils conservent.
    En Bretagne samedi, la résistance, c'était de pas se laisser entrainer. Monter une manif, c'est devenu monnaie courante. C'est juste un savoir-faire. Avec les assoc', les diverses manifestations locales, c'est une pratique désormais banale. Si en plus, on a l'appui des journaux et que la finance arrive par le biais de riches contributeurs, la sauce peut prendre très vite. Donc, le plus dur, c'est vraiment de ne pas se laisser embarquer par l'attraction des projecteurs, l'envie de passer à la télé, le besoin de jouer au révolutionnaire un jour par an, si possible un samedi pour boire des coups après (j'imagine.)
    On a commémoré récemment la défaite d'Allende et l'arrivée de la dictature Argentine. J'ai bien pris note que c'était les transporteurs, soutenus par la CIA, qui ont mis le pays à genoux. Ces sortes d'indices ne quittent pas ma mémoire. Il faut savoir de quel bord on se situe. La manif de Carhaix ne servait pas à obtenir des avantages. Mais c'était logique de s'associer à la conf'plutôt qu'aux productivistes. Il faut se situer.

  8. Jean-Claude Demory dit :

    Il y a sur Médiapart un excellent article, très complet et très bien fait, de Martine Orange qui démonte et explique le scandale de l'écotaxe avec la perception de l'impôt confiée à une entreprise privée et le piège dans lequel s'enferme volontairement un gouvernement foireux qui reconstitue tout bonnement la pratique des fermiers généraux de l'Ancien régime. Tout le monde sait désormais que le partenariat public-privé constitue un marché de dupes dans lequel l'Etat est perdant, c'est-à-dire nous, les contribuables. Il n'empêche. Pas un mois ne se passe sans qu'éclate une nouvelle affaire d'Etat, la révélation d'un abus de pouvoir ou d'une forfaiture. Mais, pour le savoir, il faut aller sur Médiapart, lire le "Canard Enchaîné" ou recevoir le blog de Mélenchon, sinon la plupart des autres médias gardent sur ces sujets qui fâchent un silence de bon aloi. Que faut-il faire pour que cela change ? Une VIe République avec une nouvelle Consitution et une refonte des institutions actuelles inadaptées et vermoulues, c'est ce que propose Mélenchon. Soit. Mais compte tenu de la vénalité, de la bassesse, de la nullité, de l'incompétence, de la veulerie, de la lâcheté, de la soumission au Médef et aux banques (je m'arrête là, car il y aurait encore beaucoup à dire) de la plupart du personnel politique et de ses satellites de la presse, compte tenu également de la magistrale intoxe du FN, je crains que nous soyons très éloignés de cette solution. Quant à faire la révolution, je n'ai pas l'impression que la majorité des Français en ait grande envie. Dès lors, je nous vois assez mal partis.

  9. Denis F dit :

    Avez-vous remarqué que la droite et l'extrême droite manifestent et défilent toujours le samedi et le dimanche, alors que la gauche, c'est en semaine. Étrange non ?
    Oui se sont les esclaves du travail qui ont joué à la casse ce 2 novembre à Quimper, et ils ont effectivement fait le jeu de la CGPME, du MEDEF et de la FDSEA. Des ouvriers, des prolos mélangés aux patrons bourgeois bretons, c'était flagrant sur les images. Mais ne sommes-nous pas tous des esclaves dans ces conditions-là ? Car admettons tout de même que le petit patronat des agriculteur-éleveurs, des marins pêcheurs et des transporteurs, les pleureuses et pleureurs patentés, ils n'ont que des soucis malgré le fait qu'ils touchent plusieurs dizaines de milliers d'euros chaque mois, eux qui font corps avec leurs employés (esclaves), et vis versa, mais qui les sous-payent, eux à qui tous les gouvernements de droite comme de gauche ont fait des concessions mirobolantes et uniquement à eux, pas à leurs ouvriers, mais que voulez-vous tout le monde ne peut pas être patron, tout le monde n'a pas le sens de l'exploitation, et quand vos origines font que vos aïeux marchaient pieds nus car trop pauvre pour acheter une paire des sabots, comme eux vous êtes et resterez esclaves.
    Attention aux mots, ils peuvent blesser, ils peuvent même tuer. Esclaves, oui, nous sommes tous des esclaves !

  10. J-jour dit :

    @Invisible
    "La manif de Carhaix ne servait pas à obtenir des avantages. Mais c'était logique de s'associer à la conf', plutôt qu'aux productivistes. Il faut se situer."

    Justement à propos de la conf', je suppose que vous voulez parler de la Confédération Paysanne, ce n'était pas évident du tout qu'elle appelait à la manifestation de Carhaix, la seule info que j'ai pu trouver disait qu'elle ne serait pas à Quimper. De plus il y a eu des cafouillages puisque l'annonce d'un Front de Gauche à Quimper avait été malencontreusement faite sur le site de Place au peuple.
    Entièrement d'accord avec HH, la perversion et la récupération en cours dans un esprit d'embrouillage final dans la droite ligne si l'on peut dire, du Sarkozisme, mais rien d'étonnant, en plus d'être souverains et de tenir toutes les manettes, comme le rappelle Tersa, quand un gouvernement labellé PS fait leur politique, que certains les dénoncent et les rallient en même temps, les mots perdent leur sens, et les symboles sont facilement pervertis.

  11. Invisible dit :

    Moi, j'ai glané les infos au travers des info de France Inter, en entrefilets. J'ai pu choppé l'intervention de José Bové au Treize heure, diffusé une fois fois, une seule. J'ai aussi capté les paroles du ministre Lefol, une minute au 7/9. Et après 20 minutes pour la Le Pen qui a repris certaines de ses infos en faisant celle qui révélait le scoop de l'année...
    Ensuite, je vais sur Internet et je cherche les annonces de la Confédération. Et j'ai trouvé. C'est ainsi que, indices après indices, je me fais mon opinion. Sur ce blog, je ne trouvais rien que des mots qui sautaient de l'un à l'autre, tels des puces "Traitres" "Félons", sortes de mots affectueux qu'on se lance entre vieilles connaissances. Mais qui ne faisaient pas avancer le Schilmiblick. Ça ronronnait dans la salle des gardes, ne sentant pas venir l'actualité.

  12. Claude G. dit :

    Ce sont des événements vraiment consternants que tu nous rapportes, Jean-Luc, sur la triste fin du site de PSA Aulnay et le courage exceptionnel des sept grévistes. Combien de temps va-t-il falloir encore subir une situation indigne en France ? Grand merci pour ton analyse. On ne lâche rien...

  13. lemetayerv dit :

    A Kermagoret. Peut être que Jean-Luc Mélenchon y a été un peu fort. Mais crois-tu qu'il aurait été entendu si il en avait parlé et expliqué simplement. Je ne crois pas, l'omerta médiatique oblige quelques fois, voir souvent, à pousser le bouchon un peu loin pour être compris. Moi-même, je l'avoue je m'y suis laisser prendre (à ce pseudo rassemblement de révolte du peuple oppressé) et voyant ce qu'il avait dit par ce que ça m'a interpeler m'a fait me poser des questions et étudié le cas plus profondément. Mais je ne crois pas qu'il méprise pour autant les personnes mais un électrochoc peut réveiller. Je le vois comme ça. Ne le fait-on pas parfois avec nos amis pour les secouer de leur léthargie, moi cela m'arrive et même l'inverse et ça nous fait nous poser des questions, ça nous apporte des réponses et nous fait remettre en question si on n'est pas trop orgueilleux.

  14. Invisible dit :

    (Maquereaux, pas macro, comme les poissons)
    Les gens qui ont porté Pétain étaient de très braves gens, honnêtes et tout et tout. Les communistes étaient classés terroristes. Les Juifs, n'en parlons même pas. Ce qui fait un peuple, c'est pas forcément la panacée. Être de gauche c'est, à un moment, se rendre conscient qu'on est englobé dans un filet qui nous choque. Les Bretons ont l'organisation économique qu'ils ont plébiscitée, quelque part.

  15. m dit :

    Ah, les bonnet rouges, ça fait penser bonnets Phrygiens, et rouge, qui mieux est, la révolution ? Il va falloir que l'on fasse de l'explication de texte. Que tous les acteurs économiques en Bretagne en aient marre, je vous l'accorde, pas de problème. Mais où le loup se cache c'est dans l'intérêt que presque tous les médias, qui n'ont pas cessé pour l'occasion d'être des enfumeurs de première classe s'intéressent essentiellement à la manif de Quimper, il existe un certain nombre de raisons. D'abord parce qu'il y du monde. Ensuite parce qu'il y a de la casse. Donc les deux réunis, du sensationnel, ça c'est pour la forme. Voyons le fond. Mettre dans un même groupe, les gens de droite, les représentants du Medef, les transporteurs, les entrepreneurs licencieurs et les licenciés. Ajoutons pour faire bonne mesure un syndicat et un parti d'extrême gauche cela donne : "vous voyez tous les gens en ont ras le bol". Les médias aux ordres commencent à opérer ce qu'ils ont préparé depuis quelques années, une autoroute pour le FN, non je ne l'avais pas oublié. Encenseurs de base, le but du jeu est de se faire bien voir par la dame. Oui, avec la meilleurs bonne foi, mais peu de conscience de la réalité beaucoup se sont fait manipulés. Mais quelle conclusion en tirer ? Que la gauche, est réduite aux proportions des manifestants, 2000 contre 20000 ? Sans doute pas loin. Ajouter ceux qui observent et qui trouvent courageux les casseurs, alors qu'ils condamneraient un syndicaliste CGT pour un oeuf lancé aux CRS, nous ne pesons pas lourd. Mais ce n'est pas parce que nous sommes les moins nombreux que nous n'avons pas raison. Mais la chaîne va craquer en France peut être et je vois mal comment tous les groupes représentés à Quimper pourraient s'entendre pour une solution commune, à part se jeter dans les bras du FN. C'est cela qui vous tente ? Soyons logiques et faisons les bonnes analyses !

  16. mb_49 dit :

    Ce n'est parce qu'on est moins nombreux que l'on a forcément tort. L'accent mis sur la manif de Quimper (grand nombre + casseurs) convient bien une presse qui depuis pas mal d'années astique le tapis rouge pour le FN. Car que peut-il sortir du "conglomérat" des manifestants de Quimper ? A supposer que la chaîne craque en France, trouvez-moi le lien qui unis tous les manifestants aux bonnets rouges ? Le ras-le bol ? En tout cas pas une convergence d'intérêts. Pour réaliser quoi que ce soit un groupe humain a besoin d'avoir des intérêts communs. Si c'est un refus de tout, cela va dans le sens de la politique du FN : collecter les mécontentement sans proposer de solution. Désolé mais la manif de Quimper reste pour moi la manif des manipulés, la manif qui offre une voie royale au FN !

  17. Catherine Bonafé dit :

    "Plagier le titre courageux des femmes héroïques qui ont assumé leur avortement pour que le droit d’en pratiquer un ne soit plus considéré comme un crime, il fallait oser !"

    Attention, le titre exact est le "Manifeste des 343", rédigé par Simone de Beauvoir et paru dans le N° 334 du Nouvel Observateur. C'est le journal Hara-Kiri qui la semaine suivante avait donné le titre des 343 salopes, dans son humour au 2ème degré. Ce manifeste est considéré comme l'un des premiers actes de désobéissance civile en France.
    Bien cordialement !

  18. Jean Destrée (Belgique) dit :

    Chers tous du FdG. En Belgique, comme en France, il n'y a plus de parti socialiste digne de ce nom. Les partis socialistes ont renié ce pour quoi ils sont nés, la lutte des classes. Face à la mondialisation voulue par le capitalisme international guidé par les USA, la lutte des classe reste et restera toujours le seul moyen pour les travailleurs de prendre leur vraie place dans la société, la première. J'ai le souvenir de la lutte des camarades de chez LIP à Besançon. Chez Somy, fabrique de poëles à Couvin (Belgique), ces camarades ont mis le patron à la retraite et décidé de gérer l'entreprise au profit de tous. Et ça marchait jusqu'au moment où État, banques, concurrents se sont ligués pour couler l'usine et mettre les travailleurs à la rue. Le trop célèbre Tapie a fait pareil avec Donnay (raquettes). Je pourrais en dire d'autres.
    Camarades Français tenez bon. Ne cédez jamais devant le chantage patronal. Lors des élections, videz les écuries socialistes!
    Bon courage.

  19. magda corelli dit :

    @Stephane 122 - Perceval 123
    L'écotaxe on la doit au Grenelle de l'environnement sous le règne de Sarkozy. Le communiqué de Jean-Luc Mélenchon n'a rien d'insultant pour les Bretons. A la manifestation de Quimper il y avait bien le MEDEF, la FNSEA, le FN, les anti-mariages pour tous, des représentants du clergé, des casseurs non ? Oui la place des salariés exploités, des défenseurs de l'environnement catastrophique de la Bretagne était à Carhaix. A écouter sur internet l'histoire de la révolution par Henri Guillemin.
    En toute fraternité.

  20. lionel dit :

    Plus de 2 ans que je lis ce blog où tout est dit, analysé, décortiqué de façon on ne peut plus objective et intelligente. Je vote PG depuis son existence et il y a eu jusque là, quelque chose de rassurant à pouvoir exprimer son adhésion aux idées de Jean-Luc Mélenchon et de son équipe. Mais aujourd'hui j'ai vraiment la sensation que tout est est vain et je ne suis plus rassuré. Plus que jamais, les médias se foutent de nous tous et manipulent tous les cerveaux et finissent par décider de tout. Jusqu'à qui devait être le président actuel et le précédent et qui sera le prochain. ça sent trop mauvais et c'est fortement déprimant.
    Bravo et merci encore à Jean-Luc d'avoir tenu jusque là, mais il est évident aujourd'hui que c'est perdu d'avance. Ces enfoirés sont beaucoup plus balaises que lui. Tant pis pour nous et bien fait pour les moutons à qui ils disent qu'il faut avoir peur de tout.

  21. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    @ perceval78
    «les cléricaux des départements bretons»

    L'évêque de Vannes a appelé à manifester à Quimper (billet de Mgr Centène titré « Révolte des Bonnets rouges »).

  22. rodolphe13 dit :

    @ Perceval 123
    "les Bretons qui réfléchissent préfèreront se souvenir de leurs ancêtres qui déclenchèrent la grande révolution de 1789"

    Cette phrase fait référence aux événements de 1789 au parlement de Bretagne à Rennes et aucunement à la guerre de Vendée qui ne débute qu'en 1793. La Bretagne (avec le Dauphiné) est la région originelle de la Révolution de 1789. En 1792 des bataillons bretons participent au côté des Marseillais et des Parisiens insurgés à la prise des Tuileries le 10 août qui permet l'instauration de la République le 21 septembre suivant. Les paysans vendéens s'étaient soulevé contre la levée en masse de 1793 et suite au raccourcissement de Louis XVI en janvier de la même année. Dire qu'ils ont été manipulé par la noblesse et le clergé locaux est un euphémisme.
    Toujours sur la Bretagne, je dois dire que je fatigue un peu des camarades Bretons qui s'indignent en proclamant haut et fort la fierté d'être Breton. Bon sang, vous êtes Français point barre et sus aux particularismes et régionalismes qui s'ils ne sont archaïques, n'ont jamais favorisé l'émancipation de classe et le progrès humain.

  23. Denis F dit :

    Devons-nous, nous focaliser sur la Bretagne ou plutôt sur un raz le bol fiscal chez tous les Français, du haut en bas en passant par la classe moyenne qui en prend plein la gueule. Là-dessus venez poser en perspective, grâce au GMT imposé par Barroso, des dépôts de bilan prévisibles des PME dans tout le pays, voilà, ce qui fait déborder le vase, en Bretagne comme partout ailleurs.
    Ce néolibéralisme, panacée du gouvernement solfériniens, comme sous Sarkozy, voyons ce qu'il propose aux européens d'importer, voyons les ravages qu'il a produits, là même où il est vénéré, aux USA. Des millions de gens ruinés, spoliés, à la rue = subprimes, des dizaines de villes en faillite et 3 états en déconfiture totale = Goldman Sachs, une administration centrale et fédérale qui ne peut plus payer ses fonctionnaires, en cessation de paiements au 3/4 de l'année, 25% de récession, les USA en faillite, pays le plus endetté au monde, FED banque privée et non d'état. Voulez-vous que nous parlions de l'Angleterre ou de l'Allemagne autres paradis du libéralisme Hayekien. Rêvez-vous de devenir Grec, Espagnol, Portugais, Irlandais ou Italien ? Tous ces pays où l'état est en déliquescence, où il est remplacé par la troïka. Non ! Bien sûr, alors il nous faut changer maintenant.
    En France, l'argent coule à flot, la fraude fiscale se compte en centaines de milliards, la fiscalité est à revoir absolument, un équilibre est à trouver, le mot entrepreneur est devenu un gros mot au profit de la racaille bancaire et financière, c'est de cela que nous crevons, non pas d'un trop d'état, mais d'un état mal orchestré, nous crevons d'une monarchie républicaine déliquescente, cette 5ème république doit passer la main à une 6ème république à caractère démocratique donc populaire, nous devons tous sortir de la soumission au fric, aux experts inaptes, aux technocrates sclérosés et enfin sortir des griffes des énarques boursouflés qui font le déclin de la France depuis plus de 40 ans.

  24. naif dit :

    Et bien, sur cette affaire on ne pourra plus traiter JL Mélenchon de populiste. Puisqu'apparemment certains Bretons ne se sentent pas cajolés dans le sens du poil. Contrairement à l'ensemble des médias qui les bichonnent et considèrent que Quimper fût un grand succès. Vont-ils relayer la composition de la délégation reçue à Matignon: Medef, Fnsea, FO.
    Christine Lambert, vice présidente de la Fnsea qui était à l'émission'C à dire" sur la 5 le 30 octobre 2013 a prôné l'application de la directive "salarié détaché" pour l'agriculture et agroalimentaire comme en Allemagne. Avec ce genre de revendication les salariés bretons vont être contents d'avoir manifesté. Ce n'est pas le Medef qui va contredire la Fnsea. Quant à FO il va falloir qu'il se sorte de ce panier à crabes. Parce que ce n'est ni l'Unsa ni la Cfdt qui vont les sortir de là vue qu'ils sont rue Solférino en train d'affûter leur indépendance syndicale.

  25. Axel dit :

    @ Perceval
    Totalement déchristianisée ? N'exagérons rien. C'est vrai si on considère par exemple que les démocrates chrétiens ont été remplacés par la clientèle du parti socialiste, qui en Bretagne est en fait un parti de démocrates chrétiens, un peu déchristianisés. C'est faux si on considère que la moitié de l'enseignement scolaire de la maternelle au lycée est privé, donc quasi-exclusivement catholique. C'est faux si on considère que des processions religieuses ont lieu régulièrement à Rennes par exemple, qu'on y croise encore des prêtres en soutane, comme dans les meilleurs films de Fernandel.
    Quant aux guerres de Vendée, quel rapport ? La Vendée n'est pas en Bretagne que je sache ! Le pays est assiégé par les troupes contre-révolutionnaires, un certain nombre de localité dans toute la France se soulèvent contre le pouvoir en place, bref c'est la guerre à l'extérieur, c'est la guerre civile à l'intérieur et Perceval trouve remarquable qu'il y ait des morts. Par ailleurs, la Vendée ne s'est pas soulevée. Des vendéens se sont soulevés. Et d'autres, souvent le village d'à côté, n'ont jamais eu aucune intention de se soulever. Et puisqu'il faut en passer par là, cotisons ensemble à la bienséance politique : oui, les massacres sont atroces. Ils sont le parfait reflet d'une époque de violence sans nom.
    Finalement Perceval nous dit qu'à force de promouvoir de grands idéaux, la république une et indivisible, le peuple souverain, la Grande révolution, on promeut de grands malheurs. Du Furet bien digéré. Qu'il n'oublie cependant pas l'avertissement de Jean-Luc dans son communiqué sur la manifestation de Quimper : les esclaves qui courbent l'échine et lèchent la main de leurs maîtres alourdissent leur état de domination. Ils finiront malgré tout dans un état de mort sociale parce que la politique qu'ils soutiennent est pourrie jusqu'à l'os.

  26. thersite69 dit :

    Je pense qu’on n’a pas ici souligné la présence officielle et cruciale à Carhaix au côté de Raquel Garrido pour le Front de Gauche, de Pascal Durand pour EE-les Verts, et au côté de la CGT celle de la Confédération Paysane. Les plus âgés se souviennent qu’aux grandes heures du gaullisme on avait décidé de mettre l’accent sur le développement d’une industrie agroalimentaire comme source nouvelle de croissance. On en constate aujourd’hui les effets très négatifs. Le libéralisme aura ainsi transformé une culture paysanne traditionnelle en barbarie moderne des élevages et abattoirs industriels. Moins d’ailleurs par l’exploitation des ces nouveaux salariés que par la transformation des animaux d’élevage (poulets et porcs, et pourquoi pas les bovins ?) en pures machines à transformer et conditionner en série des protéines pour la Grande Distribution !
    « Pour les écologistes, ce n’est pas défendre la Bretagne que de proposer comme seul horizon la perpétuation d’un modèle qui élimine l’emploi paysan, broie le corps des hommes dans des conditions révoltantes, détruit les ressources naturelles et réduit les animaux à l’état de minerai. C’est ce modèle que les écologistes veulent changer. Avec les consommateurs, avec les paysans et avec les salariés », écrit Pascal Durand

  27. PG paulette dit :

    Une petite incursion parmi les commentaires car je tiens à m'adresser à @françois 70(49). Je ne partage pas du tout ton avis à propos "Il faut la chercher dans l'idée, héritée de l'histoire, que la gauche est du côté du peuple et qu'il ne faut donc pas se mobiliser contre elle." Dans les années passées oui mais à l'heure actuelle quel est le citoyen qui considère encore le PS comme étant de gauche? Du temps de Mitterrand cela était possible même si nous n'avions pas tout compris ce qui se passait à notre insu, mais les travailleurs ont obtenus des avancées intéressantes. Depuis que Hollande du parti solferinien est au pouvoir, nous constatons qu'il est contre nous les travailleurs et c'est nous qui lui avons permis de devenir chef de la Nation. Je te rejoins complétement sur le fait que nous devons abandonner cette appellation de gauche qui a été beaucoup trop salie pour que les gens puissent accorder leur confiance. Elle évoque plus la trahison qu'autre chose. Révolution citoyenne est à mon avis parfaite, car elle représente bien ce que nous voulons pour que le changement réel soit d'actualité.
    Merci à Jean-Luc Mélenchon de nous avoir fait ces révélations 18 millions d'euros par mois. Que vont-ils nous supprimer ou nous taxer pour récupérer une somme pareille ? Ils ont déjà détruit tous nos acquits sociaux, par quelle supercherie allons nous encore trinquer ? Pourtant nous aurions bien appréciés les gains prévus qu'Ecomouv devait récupéré 3,2 milliards d'euros. Cela aurait mit du beurre dans les caisses de sécurité sociale et même de retraite.

  28. Bardamu50 dit :

    Bonsoir à tous!
    Ne lachez rien, continuez à nous éclairer Jean-Luc. A la lecture des nombreux commentaires je reste animé d'une grande admiration sur le "décorticage" des faits et surtout ceux relatifs à cette manifestation de Quimper, chacun apportant un éclairage différent mais complémentaire et validant votre "coup de gueule". En résumé, le MEDEF, CGPME, FNSEA et affidés et quelques égarés, eurent soin de travestir leurs revendications égoïstes en un grand zèle pour les intérêts populaires. Ca promet !

  29. ydaho dit :

    Quand je lis ici que le peuple était a Quimper ça me laisse dubitatif, sur 3 millions, 200 mille habitants en Bretagne, 5 ou 10 mille pékins a Quimper ça laisse rêveur. Je pense que le peuple était tout bonnement chez lui a regarder la télé ou a glander dans son canapé, une infime partie étant a Carhaix a vainement essayer de sauver ce qu'il reste (peut être) a sauver en Bretagne, terre pollué s'il en est, avec un taux de nitrate presque surréaliste, a tel point que la somme de 1 milliard d'euro est avancé, pour uniquement remettre de l'ordre dans l'eau du robinet, sans parler des anciennes mines d'uranium dont absolument personne ne sait ce qu'il faut faire.
    Beau bilan, totalement assumé par le "peuple" de Quimper. Qui aimerait bien que cela continue. Je passe sur la description de la cohorte, FNSEA, petits patrons licencieurs et amateur de CDD subventionnés, FN, identitaires (peut être le NPA était la pour recruter quelques excités au gros bras ?) et bien sur le soutien de BFMTV et consort. Joli peuple que celui là. Un peuple qui vit en liquide (les commerçants) et arbore des 4*4 rutilants. Jamais mis en examen malgré la casse et les images éloquentes que l'on voit ça et là. Et si j'en crois quelques commentaires, je devrais souscrire a ce fatras idéologique, abandonner le mot Gauche, reprendre les idées (quelles idées ?) du FN et leur donner une réponse aux couleurs du peuple. Et j'en passe et des meilleures.
    Bon courage a Mélenchon et aux autres leaders du FdG, malgré tout ses beau meetings et ses discours bien explicite, certains sont toujours a la recherche d'un chef, sans trop savoir a quoi cela risque de les mener (et a trahir tout aussi vite) ! C'est pas gagné, je crois même que c'est foutu. En Avril 2012, je crois que nous sommes passés a coté d'un destin. Et maintenant il va falloir affronter les erreurs de ce "peuple" qui aurait été a Quimper.

  30. Vinnie Reb dit :

    Au moins, sous l'Ancien Régime, les Fermiers Généraux étaient français. Confier la collecte d'un impôt à une société étrangère qui compte Goldman Sachs dans son tour de table, ce n'est pas franchement malin, surtout quand on connaît la réputation de ladite banque. Sans parler de Benetton qui fait fabriquer ses vêtements et autres articles dans des pays à bas coûts pour ensuite nous les revendre à prix d'or ici ! Deux beaux modèles de respect de l'humain, soit dit en passant.
    C'est 1789 qu'on enterre ! Quelle régression ! Vivement la 6ème République, pour que la constituante animée par des citoyens puisse écarter ce type de pratique - la Ferme Générale - définitivement. Cela dit, avec un monarque président, rien de plus étonnant. A quand la transmission de la couronne présidentielle de père en fils ? (car comme sous l'Ancien Régime, il est évident que les femmes seront écartées, loi salique oblige.)
    Je suis d'accord pour que l'on traîne ces voyous et autres profiteurs de crise en justice, notamment pour haute trahison des intérêts français et de la patrie - selon le fameux article du Code Pénal que vous citez parfois. Et que ces justiciables s'estiment heureux, durant la Grande Révolution, le dernier bail de 1792 mentionne 45 fermiers-généraux : 28 furent exécutés suite au jugement du 28 floréal An II, 3 furent emprisonnés puis exécutés, 6 autres exécutés lors de procédures annexes.

  31. daniel cloarec dit :

    La manif de quimper organisée par le patronat breton, "le comité de convergence des intérêts bretons". Ils veulent se débarrasser "du carcan administratif français, du labyrinthe des réglementations et du poids écrasant des charges". Aau moins c'est clair. Bonnets rouge et drapeaux bretons, n'y a-t-il pas un petit coté indépendantiste, "Breton maître chez lui". Le responsable de la FNSEA a osé dire que l'état français les empêche de créer des emplois, sans que le journaliste de France3 iroise lui demande ou et combien à quel prix. C'est vrai que les évêques de Quimper et de Vannes appelaient à manifester avec le NPA, les partis indépendantistes, FO, la FNSEA, le Medef. Que des gens bien (certains des gens ayant beaucoup de biens).
    Breton moi même et pas forcément fier de voir cela, la droite à fait illusion samedi, ayant tout avalé avant, l'Europe libérale. Mais nos patrons ont bien un plan, l'indépendance avec des contrats en breton et des salariés le bonnet à la main, les remerciant de leur courage de "créateurs d'emplois".

  32. Dauphinoise dit :

    @ (132) PG paulette
    Pourtant nous aurions bien appréciés les gains prévus qu'Ecomouv devait récupéré 3,2 milliards d'euros. Cela aurait mit du beurre dans les caisses de sécurité sociale et même de retraite.
    Vous n'avez pas compris Paulette. Ces fameux milliards entrent dans les caisses d'Ecomouv, pas dans celles de l’État !

    @ (127) rodolphe13
    Tout à fait d'accord avec vous (sur tout !). Mais si je puis me permettre, dans le Dauphiné la journée des Tuiles (prémisse de la Révolution) a eu lieu en 1788, soit un an avant (je sais j'y vais un peu de mon "chauvinisme" régional en bonne Dauphinoise d'adoption.

    Pour terminer, à Jean-Luc Mélenchon, je ne pourrais que reprendre votre formule à Tous politiques : On peut faire plein d'erreurs mais on ne se trompe jamais quand on choisit le camp des pauvres !
    Cordialement à vous

  33. Bzh ru dit :

    Les patrons (ceux là-même qui hurlent quand des ouvriers désespérés renversent trois ordinateurs en apprenant la fermeture de leur usine) détruisent des portiques, la Fnsea déverse des choux fleurs et les arrose de fuel dans les rues de Paimpol pour les rendre impropres à la consommation. Tous ces gestes étaient prémédités, ils avançaient masqués, les plaques d'immatriculation couvertes de scotch et tout le monde les regarde béat d'admiration. Qui va payer les dégâts ? Comme d'habitude les contribuables locaux, car ce sont des dégâts de biens publics, pas de biens privés. Comme d'habitude personne ne va les inquiéter, pas d'enquêtes ! La loi d'amnistie, votée ou non votée ne les concerne pas. Il faut le dire. Et Bravo à la CGT qui a réussi face à l'armada médiatique pour la manif de Quimper a mobiliser à Carhaix en quatre jours avec juste quatre lignes dans Ouest-France (celles citées Par JL Mélenchon).

  34. perceval78 dit :

    @Guy-Yves Ganier d'Emilion
    Merci pour le lien Yves, les propos de cet eveque me semblent bien modérés : "l’homme, la femme, les enfants, ne peuvent se réduire à des objets de consommation égoïste pas plus qu’ils ne peuvent être réduits en esclavage par un ultra-libéralisme sauvage"
    Quelqu'un du front de gauche n'aurait pas pu le dire ? Il n'y a donc aucune alliance possible mis a part les communistes, les seuls Francais qui comptent sont ceux qui ont leur carte au parti. Ok ben bon courage pour faire bouger les lignes, vous n'arriverez jamais au pouvoir.
    Concernant cet ecotaxe, ok sur le principe, mais pour ce qui es de l'application, bonjour les degats.
    Un polonais peut envoyer ses camions jusqu'a Strasbourg sans payer de taxe, ensuite il prend une autoroute a peage jusqu'a Paris, pas d'ecotaxe. Dans le meme temps le camion breton paiera plein pot l'ecotaxe jusqu'a Laval. Les produits bresilien arrivent en avion a Roissy pas d'ecotaxe. Des tankers quittent St Malo pour le Maghreb, pas d'ecotaxe. On fait prelever l'impôt par une societe italienne (Italie ecotaxe ?) qui preleve 20% au passage. Il y a libre circulation des marchandises en europe mais pas d'ecotaxe européenne. Bizarre. pourquoi n'y a t'il pas d'ecotaxe sur les autoroutes a péage, la ou il y a péage il n'y a pas de pollution ? Pourquoi 180 kms d'ecotaxe en Alsace et plus de 600 en Bretagne ?
    Pour conclure, c'est un peu comme si une équipe francaise de foot jouait la coupe d'europe, mais les joueurs francais n'aurait pas le droit de sortir de leur zone (il faut jouer local) et n'aurait pas de crampons (c'est dangereux les crampons!). Soit on est dans l'Europe et les lois se font a Bruxelles, soit on est francais et les lois se font a Paris. Il va falloir choisir.

  35. Trinita dit :

    @ DenisF (109)
    Avez-vous remarqué que la droite et l'extrême droite manifestent et défilent toujours le samedi et le dimanche, alors que la gauche, c'est en semaine. Étrange non ?

    Euh... Nos dernières grosses manif'à Paris, (30/09/12 et 05/05/13), c'était des dimanche.

  36. FDG69 dit :

    Et voilà, 4 ou 5 portiques passés à la trappe. Du même coup les journalistes intégrent les 6 radars routiers supplémentaires en perte de guerre.
    Ayrault à un problème d'écoute ! les Bretons viennent d'envoyer un message. Personnellement, sur le projet de notre Dame des Landes, là oû Aurault à aussi un problème d'oreille, je pense que les derniers éléments vont lui permettre s'enlever ses bouchons d'oreille. Ce ne sont pas des compagnies de CRS non soutenues par le peuple qui feront la loi, et visiblement ses petits gars arrivent tranquilos à tirer des flash balle dans la gorge d'un Français ou réussi à couper une main avec des grenades offensives, mais les portiques sont par terre ! CRS où pas, Ayrault où pas. La révolution commence par le peuple et sera conduite par le peuple. Tremble Hollande !

  37. Invisible dit :

    Merci Ydaho, d'accord avec Bzh ru.
    J'espère que quelques-uns parmi ces gens, réveillés par la contestation, se mettent à réfléchir, mais je vois que les Schtroumpfs à bonnets rouges sont imbus d'eux-mêmes et gagnent du terrain avec leurs gros moyens. Faut voir leurs airs satisfaits aux infos. Pour moi, c'est la montée du FN et du Sarkozysme réunis. En plus, trop de "peuples" aiment trop se croire dans un show télévisé et se la jouent. Les ravages du conditionnement télévisuel ! On remarque comme ils se montrent aux caméras, ils tendent leur
    Pourquoi les Bretons jouent à part, sous une bannière régionale, et non en tant que citoyens français ? Pourquoi ne reconnaissent-ils pas que leur taux de chômage est inférieur à la moyenne, qu'ils ont un avantage particulier avec leur autoroutes gratuites ? Ne voient-ils pas que Lille et Marseille croulent encore plus sous les problèmes ? Pour moi, deux raisons à leurs émeutes,renverser "la gauche" et obtenir une pluie de fric pour subventionner de nouvelles entreprises qui feront l’aumône d'emplois de m... Ils sont à la fois putschistes et mendiants de faveurs exceptionnelles. Le problème, c'est nous qu'on va payer. Je ne vois aucun manifeste de solidarité nationale dans leur attitude.
    A part ça, je trouve qu'on pourrait faire un geste de soutien à Christiane Taubira. Ce serait la moindre des choses, nonobstant. C'est affreux ce qu'elle endure. C'est abject qu'en France on tombe à ce degré de bêtise raciste. C'est affreux de constater ce niveau de non pensée politique, juste la haine obscure pour mobile. Et de la part de gosses. Effrayant pour l'avenir.

  38. chastrusse dit :

    Nous vivons globalement une régression sociale, économique, politique... alors la place des femmes dans ce monde en déliquescence ! Ces courants contre-réformistes instrumentalisant à la fois la peur, la haine et la fatalité semblent gagner la partie. Incroyable que 343 imbéciles fassent l'apologie de la maltraitance faite aux femmes !

  39. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    Quand un chef religieux intervient dans le débat public pour expliquer que « le désarroi et le désespoir » sont « la conséquence du matraquage fiscal généralisé qui empêche une part croissante de la population de vivre dignement de son travail », et appelle à être solidaire de « ceux qui occupent les voies de circulation pour préserver la liberté constitutionnelle d’aller et venir », au motif que leur soulèvement est  «le sursaut salvateur de leur identité », il me semble sain qu'un mouvement politique véritablement défenseur de la laïcité formule des objections.

  40. durluche dit :

    Alors masta, tu fermes les commentaires quand c'est l'heure de dormir, y'a trop de boulot pour laisser faire la nuit?
    Je viens de voir une connerie dans Marianne, si le front de gauche et Jean-Luc en particulier ne profitent pas de la situation (en termes de sondages), c'est à cause des outrances verbales du sieur Mélenchon comme à propos de ces Bretons qui sont allés soutenir les capitalistes. Non, mais, n'importe quoi, pour la plupart des Français, nous sommes simplement muets, s'ils veulent "Mélenchon reviens", alors qu'ils lui donnent la parole intelligente qu'il saura leur donner s'il la veule réellement, au lieu de ne servir que leur dénigrement ritournelle habituel sur la forme. Si Jean-Luc avait exprimé ses idées sans utiliser le moindre mots qui puisse être jugé blessant, quel échos aurait il eu ? En attendant, jusque dans nos rangs certains pensaient instinctivement qu'il fallait être au coté des bonnets rouges, merci d'avoir mis les choses au point, cette manifestation n'était pas la notre ! Qu'il s'y soit trouvé des "gens du peuple" n'y change rien. Cette manif réclamait ce contre quoi nous nous battons, la défiscalisation des entreprises et des lois à géométries variables suivant les régions en plus.
    Chez Marianne, un journalisme d'intérêt public donnerait voix aux arguments contre ce système de taxe tels que ceux développés ici au lieu des fadaises qu'ils nous servent.
    Aux prostitué(e)s qui disent le faire par choix, demandons pourquoi ils ou elles ne font pas un autre "métier", leur choix n'en paraitra plus un (combien d'entre eux avait rêvé de gagner leur vie avec leur sexe quand ils seraient grand étant enfants?) mais le raisonnement qui vaut pour la prohibition des stupéfiants, peut surement aussi s'appliquer à la prostitution, penses y Jean -Luc.
    Un lien commun, l'esclavage volontaire.
    Quant à nous, il nous reste le travail sur le terrain, loin des cameras mais proche des yeux et des oreilles des gens.

  41. Dominique 58 dit :

    La place faite aux femmes dans cette société en déliquescence, traitées comme une marchandise, par 343 VIP mâles, dans ce contexte néolibéral d'économie libre et non faussée! (...) est plus que scandaleuse... Elle est criminelle!

  42. Daniel Mino FASE 74 dit :

    Je viens de lire aussi l'article sur le site de Marianne "et voila que Mélenchon insulte les bretons" signé Szafran
    Ne manquez pas les commentaires. Ils sont majoritairement favorables aux propos de Jean-Luc Mélenchon et très argumentés. Cela dit, j'aurai préféré le terme de serfs à celui d'esclaves: "Oui not monsieur, oui not bon maitre, pourquoi ont-ils tué Jaurès"

  43. Nicks dit :

    Attention, car les féodaux sont à l'oeuvre en Bretagne et ils sont implicitement soutenus par la mouvance européiste qui y voit une occasion supplémentaire d'en finir avec le modèle français et toute espèce de visée socialisante de la politique. Voilà pourquoi on ne peut en aucun cas s'associer avec cette manifestation. Cela dit, il faut que nous trouvions comment reprendre la main et nous ne pourrons le faire que par une posture offensive. Cela concerne les directions des syndicats aussi bien que des formations politiques, du moins, celles et ceux qui encore aujourd'hui préfèrent la notabilisation et la préservation des miettes à la mise en place d'un nouveau modèle politico-économique. La base elle, semble l'avoir compris en grande majorité.

  44. Invisible dit :

    C'est très simple. Si le FdG était allé à Quimper, il aurait peut-être gagné des voix. Par contre, il aurait perdu la mienne et il n'aurait plus été le FdG. Certains croient probablement que seul le succès compte. Moi, je suis là par conviction. Si le menu affiché est changé, je me contenterai de la solitude. Pas besoin de gourou. Si je suis Mélenchon, c'est parce qu'il colle à ma forme de pensée.
    Y a qu'un truc qui m'a dissociée et un seul, et c'est entre Léonarda et Christiane. A trop vouloir prendre de contre-pieds des socialos, faudrait pas qu'on devienne sectaire.

  45. FDG69 dit :

    Entendons aussi la colère de Quimper.
    En effet, ces portiques ont été un produit de Fillon et sa bande. Maintenant le PS s'apprêtait à bénir une solution qui ne consistait pas à travailler sur l'écologie, mais plus à en faire un business très lucratif pour des sociétés amis du pouvoir central (comme les alcotests d'ailleurs). Ce que nous demandions au pouvoir depuis de nombreuses années c'est le ferroutage, le transport fluvial, etc. Que nous a donné l'état ? Des sociétés écrans étrangères pour piquer dans les caisses sans faire diminuer d'un seul camion les routes de France ! On lutte pour l'écologie ou quoi ? Je soutiens les Bretons sur l'ensemble de l'affaire des portiques.
    De plus parallèlement à çà, finalement par analogie ont s’aperçoit que l'affaire des portiques UMP est la même chose concernant la retraite. En effet la droite UMP réduit le champ de nos retraites, le PS arrive et entérine en renforçant le dispositif Fillon. c'est finalement la démonstration que le PS et l'UMP forme la même entité politique. Et donc si je lutte contre le plan retraite de Hollande, je lutte contre les portiques pourris.
    J'espère que les Bretons vont terminer de mettre la pression sur Ayrault sur Notre Dame des Landes aussi. De plus, posez vous la question ? Pourquoi une compagnie italienne ? Cette affaire est une arnaque démocratique menée de concert par Fillon/Ayrault.
    Vive la Bretagne vue de Lyon.

  46. Poncet dit :

    Je suis atterré de voir le travail de conviction qu'il y a à faire ici même. Atterré et perplexe. Comment peut on parler d'amour... rémunéré ? Comment peut on parler de "sous la couette" à propos de choses qui se passent toujours dans des lieux sordides ? Comment peut on se piquer de philosophie quand on ne semble même pas savoir que la liberté de chacun s'arrête où commence celle d'autrui ? Camarade mâles, soyez un minimum honnêtes et courageux. Soit vous êtes client et acceptez que vous deviez le cacher comme un acte honteux, soit vous ne l'êtes pas et ne défendez pas ce sordide commerce au nom d'une fausse philosophie libérale.
    "La société a le devoir de prescrire les normes de la vie commune." Tout est là. Refusez vous cela ? C'est ici que se tient le noeud du problème. La société moderne, libérale, c'est à l'origine la fin de la société cadastrée par la norme, au profit de la loi, débattue, votée et écrite. Tout ce qui n'est pas explicitement interdit est autorisé. Mais faut il pour autant que tout ce que la loi ne prévoit pas, soit autorisé ? Cela veut dire que tout ce qui n'est pas explicitement protégé du statut de marchandise, peut devenir (et deviendra) marchandise. C'est ce que vous voulez ?
    La loi défendue par Najat Vallaud-Belkacem est une loi moderne, c'est à dire une loi qui met enfin par écrit ce qui devrait être une norme sociale. Peut me chaut qu'elle soit solférinienne : je suis prêt à manifester dans la rue pour défendre cette loi.

  47. Invisible dit :

    Entendons la colère ? Stop. C'est une colère fabriquée, entretenue, attisée par des gens de l'acabit de Copé, Wauquiez, de petits hommes.
    La prochaine émancipation (dans 20 ans ?) sera de résister aux jeteurs d'huile sur le feu, résister à l'attraction de la lumière des projecteurs, à la séduction des caméras de télé, et à la chaude ambiance du troupeau de facho ordinaires.
    Une colère proposée sans espoir, sans projet, c'est le fascisme. Cette colère-là est amenée par des gens malhonnêtes et sans scrupules, des arrivistes, des avides. Ils se moquent du peuple, ils s'en servent de tremplin.

  48. vent d'W dit :

    Je suis allé manifester à Carhaix avec le FdG22 (les FdG29 et 56 également) je sais que des camarades qui militent à Quimper ne voulaient pas y laisser le terrain libre et sont allée distribuer des tracts à la grosse manifestation de Quimper. Ce que je peux comprendre, car il ne faut pas sous-estimer l'impact du discours "ni gauche,ni droite, mais bretons" qui sert à cacher la ratatouille servie par la FNSEA, les patrons de l'agrobusiness et les les grosses "coopératives" qui tiennent la région sous leur coupe. Discours largement repris par les médias nationaux et à cela s'ajoutent des enjeux commerciaux de la presse régionale (Le Telegramme en concurrence avec Ouest-France a servi la soupe aux "bonnets rouges" à pleines pages allant même jusqu'à amplifier les chiffres des manifs 35 000 à Quimper et 3 000 à Carhaix où nous étions sans doute 2 000 et laissant très peu de place à d'autres expressions).
    Je vois qu'un tract national du FdG est sorti (mieux vaut cela que l'expression désastreuse de JL Mélenchon... à trop en faire, on obtient un résultat contraire !) et la référence au mouvement LKP de Guadeloupe me parait être judicieuse comme perspective politique et donnerait du sens à la construction d'un front populaire qui sortirait le FdG de ce qu'on peut craindre être une impasse politique aujourd'hui devant cette situation qui pourrait faire tache d'huile en France. Mais le contexte local pèse énormément !

  49. thersite69 dit :

    A ceux qui pensent qu’il fallait être dans la manif de Quimper, là où était numériquement plutôt « l’électorat » et non à Carhaix avec les bataillons numériquement plus réduits des forces de gauche organisées, celles de défense des acquis sociaux, je voudrais dire qu’il s’agit de répondre à la stratégie du salami conduite à Quimper par les mouvances de droite, et consistant à détruire tranche par tranche tous les pouvoirs de l’Etat républicain qui font obstacle au libéralisme, ou le régularisent. Carhaix: montrer que survit belle et bien une tranche alternative, qui ne se laissera pas mettre en pâté.
    Pour ce qui est du langage cru et dru, risquant de faire offense au peuple(?), je me réfère à Pasolini qui opposait sa « Rage poétique » (la Rabbia- 1963) au langage officiel, neutralisante forme par laquelle s’exprime l’état de normalité conservatrice, un formalisme pseudo-démocratique de couverture à la dérive fasciste. A cette voix officielle, Pasolini proposait d’opposer la « voix de prose », un parler cru et dru qui l’accuse et la récuse. Mais qui doit s’accompagner pour convaincre son public d’une « voix de poésie », aux empreintes sensibles de douceur et de douleur contrastant avec le tranchant de la voix de prose. Cette voix du cœur justement dont il a été question dans des billets précédents sur ce blog. De ce point de vue nous partageons avec ceux de Quimper, qui ont pu ici se sentir traités indûment d’esclaves plus ou moins volontaires, la même nostalgie de la disparition d’un fond de monde où scintillaient les lucioles aujourd’hui disparues, des nuits pleines du chant nocturne des rossignols et des grillons qu’on entend plus après un demi siècle de société de consommation. Camarades, depuis Carhaix que nous ne prétendons pas au monopole du cœur !

  50. tchoo dit :

    On entends partout que les abattoirs allemands utilisent de la main d'oeuvre polonaise ou autre qu'ils sous-payent (5€ de l'heure, quelque fois 3, va savoir!..) et nos chers agroculteurs de la FNSEA veulent pouvoir faire la même chose, ce que relais quelques médias sans un brin de réflexion. Alors à tous les salariés bretons, qui sont descendus dans la rue à Quimper, nous leur demandons "et vous, c'est cela que vous voulez?"


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