14nov 13
Le leader du parti de Gauche dénonce le poids de la fiscalité sur les classes moyennes et populaires.
Que dites-vous aux clubs de football, qui grognent contre la taxe à 75% ?
C'était un impôt, c'est devenu une taxe. Hollande a inventé tout ça pour me faire pièce pendant la campagne. Avec le système fiscal que j’avais proposé, soit 14 tranches d’impôt sur le revenu, il n’y aurait pas eu de revenu supérieur à 300000 euros dans notre pays.
Mais si vous étiez-vous en responsabilité, que feriez-vous ?
Je signale que les footballeurs jouissent déjà de privilèges inouïs, comme le fait de ne pas payer de cotisations sur leur droit à l’image, alors qu’ils coûtent très cher à la sécurité sociale. Si j’étais à la tête du pays, ceux qui ne paient pas leurs impôts en France n’aurait de toute façon pas le droit de jouer en équipe nationale. Mais les vrais soucis des gens, ce ne sont pas les footballeurs, c’est ce qu’ils payent eux : les classes moyennes supportent désormais l’essentiel de l’effort fiscal !
C’est assez inhabituel de vous entendre dénoncer le poids de la fiscalité…
On discrédite l’impôt quand on l’utilise aussi mal que le pouvoir actuel. L’impôt juste, c’est "celui qui gagne le plus paye le plus". Ce n’est pas le cas dans notre pays, où les riches se font une spécialité de l’optimisation fiscale. L’impôt sera d’ailleurs la cause de la déflagration politique qui va se produire dans notre pays, comme pour toutes les révolutions qu’il a connues par le passé.
Devant la montée des mécontentements, craignez-vous que François Hollande prenne un virage toujours plus libéral ?
Je suis certain qu’il va le faire. Depuis le début du quinquennat, il n’ont pas fait un seul geste en direction des milieux sociaux traditionnels de la gauche. Je pense notamment au refus de l’amnistie sociale ou au choix de l'absurde politique de l’offre. Quand François Hollande vante l’action de Gérard Shroder, le liquidateur des droits sociaux allemands, pourquoi voulez-vous qu’il décide un matin de faire la politique de Jean-Luc Mélenchon ?
Vous avez dénoncé « l’appel des 343 salauds » sur votre blog. Vous soutenez donc la pénalisation des clients voulue par l’exécutif ?
Je suis stupéfait que des gens intelligents et cultivés puissent être à ce point vulgaires et violents. La légende bourgeoise et viriliste qui veut que la prostitution soit un travail comme un autre est la marque d’une indifférence cruelle à la souffrance des autres. Car c’est avant tout un gigantesque business mondial, pourvoyeur d’argent sale aux paradis fiscaux et de traite des êtres humains et des enfants. Donc, je suis partisan de la pénalisation des clients et de la tolérance zéro à l’égard du commerce de la prostitution.
Propos recueillis par Ghislain Fornier de Violet