25nov 13

Et maintenant, marchez !

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Ce samedi 23 novembre était bien trop froid à mon goût. Rien à voir avec le dérèglement climatique et encore moins avec la tragique vacuité des conclusions de la conférence de Varsovie sur le climat. Peut-être le stress augmente-t-il la frilosité. Car je vis dorénavant dans la tension de la préparation de la manifestation du 1er décembre pour la révolution fiscale et contre la hausse de la TVA au premier janvier. L'enjeu me paraît si élevé ! Peut-on, pour une fois, marquer un point par la gauche face à ce gouvernement ? Ou bien sommes-nous condamnés à voir l'extrême droite et le courant qu'elle entraîne dans l'UMP, le Medef, une certaine presse, dominer la scène et avoir la main ? A la façon avec laquelle les « bonnets rouges » l'ont prise… Quelle réponse allons-nous recevoir de ce pays qui sait qu’il ne lui reste que la rue ? Inutile de nous cacher la difficulté que nous affrontons. Pour nous, le verrouillage institutionnel est pire que sous Sarkozy. Les députés socialistes qui dénonçaient autrefois la hausse de TVA sous Sarkozy l’aggravent aujourd’hui dans les taux intermédiaires. Mais ils votent comme un bloc le budget en recettes et en dépenses, qui inclue le cadeau de vingt milliards aux actionnaires des entreprises dont cette hausse de la Tva est le moyen. La « Gauche du PS » ? La quoi ? Puis-je oublier tout ce que cela implique et veut dire dans l’ordre économique et social ? Le forum de l’après-midi sur le « coût du capital » organisé par la commission économique du Parti de Gauche ramenait durement aux réalités les plus cruelles. Le panel des intervenants, totalement indépendant de notre parti et même du Front de gauche, en a administré un tableau atterrant. Voyez le récit qu’en font Guillaume Etievant et Nolwenn Neveu. Dommage que la salle soit limitée à l’accueil des deux cent personnes qui s’y sont trouvées. 

Donc, les trois rendez-vous que j'avais ce samedi m’ont au moins réchauffé l'esprit. Le matin j’étais invité à la réunion qui a jeté les bases publiques de l'unification de plusieurs composantes du Front de gauche. Ce n'est pas un événement qui retiendra l'attention car il est d'apparence modeste. Mais je le crois de grande portée. Un certain cycle de dispersion dans l'autre gauche est peut-être en train de s'achever. C'est pour moi un très grand espoir. Car c'est notre devoir que de nous unir. Si nous voulons être une alternative crédible et durable à l'actuelle hégémonie institutionnelle du Parti Socialiste, nous devons aussi être capables de proposer aux Français un outil à la hauteur des tâches qu'il faut accomplir. Après le repas je voulais participer, sans ostentation, à la manifestation féministe au départ de Montparnasse. Le froid m’a suivi. Je voulais marcher dans les rangs des partisans de l'abolition de la prostitution et de la pénalisation des clients. Je sais combien le sujet est polémique. Et je ne doute pas qu'il n'y ait que de bonnes intentions en présence dans les divers points de vue qui s’expriment. En tous cas, à la suite du travail accompli par mes camarades, j'ai été convaincu par le raisonnement philosophique qui est à la base de la volonté d'éradiquer purement et simplement la prostitution. J'ai accepté l'enregistrement de mon point de vue en vidéo. J'y reviendrai bientôt par écrit. Ce ne sera pas la seule prise de risque de ce post qui va sur des terrains minés. Je dis aussi ce que je pense de l’accord avec l’Iran et je le fais en partant de ce que m’inspire le séjour de François Hollande au Moyen Orient.

Ce que nous avons déjà gagné

Le premier bilan politique de notre initiative pour le 1er décembre est facile à dresser. Souvenons-nous d'où nous partons. En fait, notre appel à marcher sur Bercy a permis de sortir de l'état de sidération dans lequel tant d’esprits avaient été plongés par l'opération « bonnets rouges », animée par le patronat le Medef et les identitaires. Après nous, l'un après l'autre, les grands syndicats du pays se sont dressés pour exiger, sous des appellations diverses, ce que Jean-Marc Ayrault appellera une « remise à plat du système fiscal », vingt-quatre heures après que j'ai utilisé cette expression dans l’émission « C politique » sur la Cinq. Comme cette émission a été un succès d'audience remarquée, je me dis que l'intérêt pour ce que j'y disais à propos de ce que nous appelons, nous, la « révolution fiscale », captait bien l'attention et sans doute la compréhension du très grand nombre. Que Jean-Marc Ayrault se soit senti obligé de faire cette annonce surprise d'une remise à plat, que tant d'organes de presse de référence et de révérence se soit sentis obligés de l'acclamer tout aussitôt, montre dans quelle nervosité sont les importants du pays. C'est un mystère par contre plus épais de comprendre pourquoi le chef de l'État est passé derrière son Premier ministre pour changer les dates, le contenu et les délais de ce projet. Ce qui achève de nous faire penser qu'il s'agit d'une pantalonnade de plus. Cependant, notre intérêt bien compris est d'agir comme si nous pensions qu'ils avaient réellement l'intention de faire quelque chose sur le sujet. Du coup, à l'objectif concret du refus de l'augmentation de la TVA le 1er janvier prochain, s'ajoute avec davantage de force la nécessité de peser sur le contenu de ladite « remise à plat ». Car j'ai bien noté que, tout aussitôt, le ministre Moscovici s'est senti obliger de rappeler que la préoccupation du gouvernement serait d'améliorer « la compétitivité des entreprises ». Chacun sait que, dans la langue de fonte des solfériniens, cela veut dire « tondre les moutons populaires pour tricoter des pull-overs aux actionnaires ». Nous voilà avertis !

Avez-vous vu avec quelle gourmandise les « commentateurs » habituels sont venus se réjouir de ce que « les syndicats – même la CGT – n‘appellent pas à la manifestation du 1er décembre » ? Aucun d'entre eux ne se soucie de remarquer que les confédérations syndicales n'ont jamais appelé à aucune de nos manifestations dans le passé. Aucun non plus ne notera que des unions syndicales locales, départementales, régionales, comme des fédérations de branche, – et surtout de la CGT – appellent cette fois-ci encore à manifester avec nous, comme cela se verra dans la rue le 1er décembre. Les mêmes commentateurs m'ont évidemment entrepris sur le fait que, puisque M. Ayrault convoquait « une remise à plat fiscale », à quoi bon notre manifestation ? La petite cerise constante sur le gâteau aura consisté à faire remarquer qu'Eva Joly ne participerait pas à la manifestation. C'est le contraire qui aurait été étonnant, dans la mesure où, si j'ai bien compris, elle est ce jour-là en congrès ailleurs. Bilan de toutes ces questions, qui sont en fait des affirmations déguisées : il ne servirait à rien de manifester puisque Ayrault nous aurait déjà donné satisfaction, que les syndicalistes n'appellent pas et que nous sommes seuls à mobiliser. Ce n'est pas fini. Il nous reste encore à subir les pages d'injures auxquelles nous avons eu droit la fois précédente avec le magazine du « Monde » et à la fin, bien sûr, le chiffrage de Manuel Valls, qui avait officiellement évalué le 5 Mai à 30 000 les participants, une heure après que la préfecture de police eut déclaré qu'elle ne faisait pas de chiffrage pour les manifestations politiques. Vous savez donc ce qui vous attend. Cela n'a aucune espèce d'importance. La seule chose qui compte c'est la réalité. Les puissants la connaissent. Eux savent évaluer un rapport de force. S'il est suffisant ce n'est pas Jean-Marc Ayrault qui fera la « remise à plat ». Là encore nous voici prévenu.

La manifestation du 1er décembre, c'est d'abord une action humaine. Bien sûr il y a le moment de la décision, celui de l'annonce et la préparation de ceux-ci. Si cette phase initiale est si cruciale c'est parce qu'ensuite des milliers de gens vont y consacrer leur énergie. Nous n'aurons eu que trois semaines de préparation. C'est une de moins que pour la manifestation du 5 mai et deux de moins que pour celle contre le traité européen ! Pour autant, d'un rendez-vous à l'autre, les femmes et les hommes qui ont fait le choix de s'engager au Front de Gauche ont engrangé un savoir-faire, des réflexes des solidarités qui se sont sans cesse renforcés. Si le Front de Gauche n'est pas un parti au sens traditionnel du terme pour ce qui est des congrès et des investitures, il l’est pour ce qui concerne l'orientation générale et l'action concrète commune. Une fois l'appel lancé, après une première vague sur les réseaux sociaux, une fois le feu vert donné l'une après l'autre par les composantes du Front de Gauche, la mobilisation s'est organisée de tous côtés avec des gestes d'organisation chargés d'expérience. Au seul quartier général du Parti de Gauche, on recense plus de quarante organisations départementales de départ de cars, soixante-dix organisations départementales de covoiturage. Sitôt imprimés, des centaines de milliers de tracts sont partis dans les boîtes aux lettres et des dizaines de milliers d'affiches ont été collées. Je reste ébahi de la rapidité et de la maîtrise avec lesquels de tous côtés on aura agi. Je vois aussi, en discutant avec l'une ou l'autre, celui-ci ou celle-là, que partout tout est organisé pour continuer à mobiliser jusqu'au dernier moment. Du coup, ça ne me fait que plus de peine de savoir que de si nombreux camarades et amis ne pourront faire le déplacement parce que cela coûte trop cher. Et de savoir aussi quels sacrifices consentent tant des nôtres, qu'il s'agisse d'argent ou bien de temps.

Je mentionne tout cela pour que chacun se souvienne bien que ce qui a été acquis dans cette nouvelle occasion, qui enrichira d'une façon considérable notre travail commun d'un savoir-faire et d'une capacité d'action spontanée, qui s'affirment et se renforcent avec le temps. À mes yeux, les frontières d'organisation ne sont rien. Ou peu de choses. Mon attention est avant tout retenue par tout ce qui est d'ores et déjà en commun. Cette capacité d'action commune spontanée en fait partie, bien davantage que de nombreux autres aspects. Il s’agit de construire un peuple rebelle, et pas seulement une organisation aguerrie. Oh, comme je voudrais que dans les commentaires on tienne compte davantage de ces milliers d'anonymes qui sont aujourd'hui la première et la plus grande force politique militants de notre pays, loin devant toutes les autres, même quand ces dernières disposent de relais institutionnels ou d'adhésions d'opinion supérieurs au nôtre, pour l'instant. C'est dans cette marmite que bouillonne l'avenir.

Le premier décembre, marchez ou taisez-vous ! Je devine bien ce qu'un tel slogan provoquerait d'agacement. Mais l'unanimité consternante du vote des députés socialistes sur le budget de l'État me pousserait volontiers à cette injonction. Au moins y a-t-il deux abstentions dans le groupe Europe Ecologie-Les Verts et même un vote contre, celui de Noël Mamère ! Au PS, tous les groupes, sous-groupes et autres vibrionnant des tribunes libres et des confidences de couloirs, exaltés des universités d'été « plus populaire que moi tu meurs », ont disparu sous la table au moment où il fallait agir. Nous pourrions mourir de cela. De ce nombre de gens qui font des phrases, des analyses plus ou moins brillantes, des propositions fulgurantes, mais qui sont incapables de passer à l'acte, inapte à construire où que ce soit un rapport de force. À proportion de leur inaction, le déséquilibre s'aggrave. Comme ils ne font rien, les sergents chefs solfériniens réjouis vont au rapport chez les colonels, qui transmettent aux généraux: « R.A.S chef ! ». Alors le chef est content, il sourit suavement, il sait que ses agents de liaison ont bien travaillé. Les places sur les listes municipales, aux européennes, aux futures cantonales, aux futures régionales, tout cela n'est-ce pas le miel le plus délicieux et le plus efficace pour aider à la réflexion sur le budget de l'État ? Peu importe à tous ces confits en pot la conséquence politique désastreuse de leur refus de combattre. Les forces qu’ils paralysent, l'air qu'ils refusent de donner à la contestation, tout cela se paie comptant sur le terrain. Sur terre règne le rapport de force. L’un recule l’autre avance. L'épisode des « bonnets rouges » en a fait une ample démonstration.

« Ensemble », un beau début

Plusieurs composantes du Front de Gauche ont décidé ce samedi de se rassembler en une formation unique nommée « Ensemble ». Je sais bien que le processus ne fait que commencer, mais il vient de franchir une étape décisive. Les trois cent présents dans la salle comble de Saint-Denis n’étaient pas seuls concernés. Je nous sens tous impliqués, et peut-être même mis au défi, au sein du Front de Gauche, par cet événement. La création de ce nouveau mouvement marque peut-être le début d'une période où s'achèverait l'émiettement de l’autre gauche. Je sais bien que cet émiettement n’a pas été entièrement négatif. Je ne reprocherai pas aux courants unitaires du NPA de l’avoir quitté, même si ce fut en trois vagues. Parfois, il a bien fallu commencer par se séparer des uns pour se retrouver avec les autres. La dialectique de la rupture et du rassemblement d’une part, de l’unité et de l’indépendance d’autre part, sont au cœur de la démarche du Front de Gauche. Il en est ainsi depuis sa création en 2008 entre le Parti communiste et le Parti de Gauche, tout nouvellement créé, bientôt rejoints par la Gauche Unitaire. Et c’est bien grâce à ce noyau initial et parce qu’il existait qu’on on a pu ensuite regrouper tous ceux qui voulaient partager ce choix de l’unité et de l’indépendance. Utile occasion de rappeler que le Front de Gauche est une stratégie et non une étiquette. Personne n’est jamais venu au Front de Gauche pour négocier des places avec les socialistes, mais au contraire pour les leur disputer. A commencer par moi, qui étais sénateur socialiste et qui suis allé arracher un siège aux européennes dans le grand sud-ouest avec toute la fougue des camarades qui savaient que le succès ou l’échec dessinerait la suite du projet. J’aurais pu rester dans le confort de ma situation. Elle était reconductible par accord avec le PS comme l’a prouvé l’accord conclu par le PCF à Paris aux sénatoriales suivantes. C’est le conseil que je donne à ceux qui me succéderont : si vous voulez être libres, ne devez jamais rien personnellement à ceux avec qui vous êtes en compétition. 

Dans cet état d’esprit, à mes yeux, le mouvement qui conduit vers une organisation comme « Ensemble », ne fait que commencer. Tous les partisans de l’indépendance politique à l’égard du PS doivent pouvoir se retrouver pour ne plus avoir à craindre à chaque étape ces retournements d’alliance de dernière minute, si dur à surmonter, comme celui que nous venons de connaître à Paris ou comme en plein milieu de campagne des élections régionales en Pays de Loire en 2010. Je pense que les innombrables communistes qui veulent maintenir fermement le cap de cette autonomie trouveront un bon point d'appui avec ce regroupement, comme c’est déjà le cas pour nous. Car évidemment il n’y a pas d’avenir pour le Front de Gauche sans ces communistes et leur parti. Ils sont nos camarades les plus dévoués au combat commun. C’est pourquoi je ne cesse de protester contre les paroles aigres et globalisantes que je lis trop souvent et jusque sur ce blog. Je le rappelle : les partisans de l’alliance avec le PS sont une minorité au PC, et c’est servir la soupe aux solfériniens que de refuser de l’admettre.

La méthode des petits pas qui anime « Ensemble » devrait donc être bénéfique pour nous tous. Plus ce regroupement parviendra à formaliser une cohérence doctrinale, pour peu qu'elle reste ouverte, mieux il sera disponible pour de nouveaux regroupements. Je veux dire par là que le Parti de Gauche est très directement intéressé. Le parti fusionné que nous voulions faire avec le parti communiste et dont il n’a pas voulu, ce qui est bien son droit, nous pouvons l’imaginer avec « Ensemble ». Bien sur, ce sera le moment venu et sous la forme que les circonstances vont dégager au fur et à mesure de l’action commune du Front de Gauche. L’important n’est pas de le faire dans l’urgence mais de ne pas se l’interdire et d’y travailler.

Global ou fatal

Un accord est signé avec l’Iran. Pour ma part, je n’ai aucune confiance dans ce que disent où signent les dictateurs religieux de l’Iran. L’idée d’un accord à petits pas avec de tels gens me parait être une vue de l’esprit. Un accord est global, ou bien ce n’est pas un accord mais un entracte qui peut devenir fatal. Ce que valent de tels entractes est connu depuis longtemps. Ceux qui se croient malins parce qu’ils signent « jusqu’ici mais pas plus loin » oublient la vieille leçon de l’Histoire : qui accepte « jusqu’ici » doit savoir que c’est déjà « plus loin » qui commence. Mais, à l’heure où j’écris, je ne connais pas le contenu de l’accord, et peut-être ne le connaîtra-t-on jamais. En même temps je ne crois, ni ne souhaite, une action de force contre l’Iran. Cela devra suffire à me valoir deux torrents de haines pavloviennes additionnées. Que m’importe ! J’ai eu le cran de dire à mes amis vénézuéliens que je n’étais pas d’accord avec leur relation avec l’Iran. Je crois qu’on répond à un raisonnement par d’autres raisonnements. Et j’admets pouvoir me tromper, au contraire de maints de mes détracteurs qui sont, eux, certains d’avoir toujours, tout le temps, raison ; au passé, au présent et au futur. Je m’empresse de dire que ce que j’écris sur le sujet m’est personnel, même si je sais très bien qu’un bon nombre de mes amis au Parti de Gauche pensent comme moi. On me dira que ce que je souhaite où crois n’a aucune incidence sur ce qui se passe. C’est vrai. Mais je crois important de réfléchir aussi longtemps que possible face aux torrents de notre temps avant qu’ils imposent des trajectoires que l’on pourrait éviter.

J’expose donc mon point de vue dans l’intention de le faire connaitre et de montrer, à ceux que cela intéresse, que l’on peut aborder un problème posé par des angles différents. Je reconnais sans mal que mon point de vue est d’abord dicté par ce que je crois être les intérêts de mon pays : la France. Le mien. Car je n’ai pour ma part qu’un seul passeport. Pour me faire comprendre et ne pas sortir du cadre du réel, je pars du récent voyage de François Hollande au Moyen-Orient. Je le fais puisqu’il est évident que cette signature d’accord avec l’Iran est un nouveau ridicule pour sa diplomatie faite de coups de gueule sans conséquence.

En effet, il ne faut pas ranger trop vite aux oubliettes l’épisode de la visite de François Hollande en Israël et Palestine. Je crois que le président français a manqué une belle occasion d'être utile au Moyen-Orient. Il n’était pas obligé de choisir entre les vociférations des iraniens et les glapissements du Premier ministre Israélien. Et plutôt que d'aller rejouer à Jérusalem le rôle défraîchi de la partition néo conservatrice américaine, il aurait mieux fait de saisir aux cheveux l'opportunité que présente la conjonction de la crise sur le nucléaire iranien et l'épisode du désarmement syrien. Une fois l’accord conclu avec les iraniens, est-il trop tard ? Disons que le cas semble plus tortueux. Mais si d’aventure une nouvelle opportunité de discussion se présentait, je pose ici un scénario. C’est celui d’une discussion qui partirait de la discussion sur la sécurité, qui soit vraiment régionale.

Par ce bout-là, sans provocation, en partant des seules exigences que l'actualité a mises à l'ordre du jour il y avait de quoi aller au cœur du problème et ouvrir des solutions concrètes sur le cœur réel du problème : le conflit israélo palestinien. De la formule désormais rituelle en faveur de « deux Etats aux frontières sûres et reconnues », plutôt que de commencer par « les deux Etats » sur lesquels tout a déjà été dit et à propos desquelles ce qui est en cours ne peut avancer que de l'intérieur, pourquoi ne pas partir de l'autre terme, c'est-à-dire de la sécurité ? Les frontières ne sont sures que d’un point de vue régional.
La sécurité de l'Etat d'Israël, comme celle de ses voisins proches ou lointains, ne se joue pas seulement le long de leurs frontières physiques respectives. C'est une réalité beaucoup plus globale. A un bout, on trouve les armes de destruction massive et, à l'autre bout, des éléments plus quotidiens mais qui n'en sont pas moins vitaux, comme l'accès à l'eau ou la possibilité de se déplacer librement. Il est évident que le plus délicat est ce qui est le plus brûlant et le plus immédiat : les armes de destruction massive. Israël est une puissance nucléaire. Pas ses voisins.

Depuis le point de départ il s’agit d’une logique d'escalade. D’abord Israël, entourée par une masse considérable d’adversaires qui s’étaient alors juré publiquement de la rayer de la carte, pense compenser le danger permanent sur le mode sur lequel la France l’a fait de son côté. La contribution des Français à cet armement n’est plus un secret. Il s’agissait de la dissuasion nucléaire contre une attaque qui serait analysée comme mortelle. Mais, en toute hypothèse, quel que soit l’adversaire régional, sa proximité ne laisse aucun doute sur le fait que la riposte nucléaire aurait des conséquences directes aussi sur le tireur nucléaire. Dans ce cas, donc, l’argument nucléaire est à la fois terrible et dérisoire. Comme dans le cas de la France, c’est un « argument posthume ». Pourtant, les voisins ont entrepris de compenser « l'avantage stratégique » ainsi pris par Israël. C'est la raison pour laquelle la Syrie et l'Égypte n'ont pas signé les conventions de destruction des armes chimiques ni bactériologiques. Réplique qui fait qu’à son tour Israël en a fait autant, quoi que dans cet ordre de combat elle n'en aurait aucun besoin compte tenu de l’argument de dissuasion dont elle dispose.

On peut situer les tentations iraniennes d'armement nucléaire dans ce même registre d’escalade régionale. Mais on ajoutera dans ce cas les raisons que l’Iran peut avoir aussi en regardant du côté de ses frontières orientales. Après tout, le Pakistan, autre puissances nucléaire, n'est pas si loin ! Il faut s’en souvenir ! Car nous, les Européens, nous croyons toujours que l'essentiel du monde se joue autour de la très proche Méditerranée et que tous les riverains ne regardent que de ce côté. D'instinct, nous y rattachons nos légendes les plus anciennes. Et même dans ce cas, nous ignorons à quel point la Méditerranée est communicante. C'est à peine si nous tenons compte du fait que la mer Noire en est un prolongement. La légende de la Toison d'or ne se joue pas sur des côtes grecques mais en Géorgie, là où est né le vin, trouvaille que nous attribuerions spontanément à bien d'autres plutôt qu'à ceux qui en furent les inventeurs, tant ils nous paraissent loin de notre monde. Je reviens au cœur de mon propos.

À partir de la question syrienne, tout le fil de la sécurité collective de la région peut être repris. Le désarmement chimique de Damas est l'occasion de reprendre par un bout concret toute la question du désarmement régional. Le chimique, le bactériologique. Logiquement y serait inclut le désarmement nucléaire. Mais il le serait dans un ordre d’arrangement sans vainqueur ni vaincu.

On m'objecte parfois que, puisque les Français ont l'arme nucléaire, on ne voit pas au nom de quoi ils feraient des leçons aux autres. Pour ma part, je pense le contraire. Dans la pure logique de la dissuasion nucléaire, l'intérêt d'un pays comme le nôtre est qu'aucun combat nucléaire ne soit jamais à l'ordre du jour. Ni aucune guerre menaçant notre territoire. Depuis cinquante ans, les Français sont arc-boutés sur cette idée que la moindre menace, quelle qu'en soit la nature, recevrait une riposte majeure. Telle est la logique de la dissuasion nucléaire pour empêcher la guerre. Je le rappelle : au bout du compte l'intention est bien d'empêcher qu'aucun conflit d'aucune sorte n’ait lieu dont notre territoire serait l’enjeu. Une première contribution simple à cet objectif est d'empêcher les autres d'avoir des armes nucléaires. Car sinon, le rapport de force ne serait plus du tout le même. Le sens de la dissuasion ne serait plus le même. À cet argument purement « français », en quelque sorte, s’en ajoutent d'autres de plus large portée. 

En quoi la dissémination nucléaire améliore-t-elle si peu que ce soit la situation et les chances de la paix pour quelque protagoniste que ce soit sur la scène mondiale actuelle ? Comment peut-on être à la fois pour le désarmement nucléaire et pour l'indifférence à propos de sa dissémination ? Pour nous, la France, le désarmement nucléaire est une priorité. Bien sûr, il faut commencer par ceux qui en sont le plus largement pourvu d’un côté. Et de l’autre il faut empêcher de nouveaux Etats de s’équiper. Nous devons donc être absolument et radicalement hostiles à toute forme de dissémination. Dans notre doctrine, ce n'est pas un objectif qui s'adresse en particulier à Israël ou à l'Iran, mais à tout le monde en général et partout sur la planète ! C'est pourquoi, lorsque nous nous prononçons pour le désarmement nucléaire de toute la région moyen-orientale et que nous saisissons toutes les occasions d'en faire avancer la réalité, nous servons d'abord notre propre cause la plus directe. Sans perdre de vue un seul jour qu’une guerre nucléaire en méditerranée ne sera jamais une guerre lointaine, faut-il le préciser, surtout compte tenu du sens dans lequel tourne la terre et du cheminement des nuages…

Ce point de vue concret donne une feuille de route bien plus compréhensible que les gesticulations devant l’Iran. Bien sûr, la nature du régime iranien en fait un adversaire par principe du monde républicain puisqu’il s’agit d’un Etat théocratique, c’est à dire fasciste par essence. Ses violences barbares contre la gauche politique et syndicale iranienne le signalent comme un ennemi pour notre camp. Mais s’il s’agit de relations internationales, le réalisme consiste à partir du point de vue de nos intérêts. Il faut donc regarder l’Iran en le considérant dans sa permanence et sous l’angle de ce qu’elle est capable d’accepter de négocier. Le régime des sanctions a prouvé son efficacité. Mais quand bien même aurions-nous le dernier mot sur ce front, qu’est-ce que cela change du point de vue global régional ? Rien. L’insécurité y serait toujours et les armes de destructions massives égyptiennes, israéliennes et autres y seraient toujours. Tout le monde sur place le sait. Raison donc pour laquelle nul ne peut avoir aujourd’hui le dernier mot nulle part et avec personne. Et par conséquent, le dossier palestinien reste encalminé jusqu’aux essieux. Sur ce point la paralysie n’est sûrement pas une affaire de tracé des frontières, même s’il est évident que cela compte énormément. La question est entièrement liée à la sécurité globale de chacun des protagonistes dans la région. On y revient.

Une nouvelle fois, je pense que la Syrie est un bon point de départ pour un règlement général, ou au minimum pour une discussion globale sur la sécurité de la région. De nombreuses questions sont en jeu. Mais une, parmi elle, est très directement liée à ce que nous évoquons à propos de sécurité globale. Qui a envie de voir à Damas un régime de fous furieux, armés par l’Arabie Saoudite et divers illuminés, prendre pied sur le plateau du Golan pourtant légitimement syrien ? L’exemple des exploits libyens ne suffit-il pas à comprendre ce que valent les méthodes d’exportation de la démocratie par les bombardements et les bandes armées de guerre civile ? Je crois que mon propos est assez présenté. Si le but est de faire avancer la paix, François Hollande n’a rien fait d’utile en prenant la pause face à l’Iran depuis Jérusalem. Et j’attends d’être convaincu par l’accord qui vient d’être conclu avec l’Iran. Seulement parce qu’on ne peut prendre une nouvelle direction dans la zone sans globaliser les solutions et sans commencer par le plus difficile : la sécurité militaire globale qui ne peut décidément pas se découper en tranche. En géopolitique comme en géographie, les erreurs d’échelle se paient cher.


103 commentaires à “Et maintenant, marchez !”
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  1. Nicks dit :

    On peut penser que la "remise à plat fiscale" d'Ayrault est destinée à éviter l'ouverture d'un second front à sa gauche. La marche du 1er décembre et surtout ce qu'elle peut agréger, fait très peur au gouvernement. Il sait que sa fin arrivera par la gauche. Au contraire, la montée de l'extrême droite, plus ou moins concertée, fait son jeu. J'ose espérer que les sympathisants socialistes dégoûtés par la politique menée depuis juin 2012 ne tomberont pas une nouvelle fois dans le panneau de quelques intentions affichées. Il nous faut être nombreux dimanche sinon c'est encore la droite qui dictera sa feuille de route pour cette réforme annoncée de la fiscalité.

  2. Philippe dit :

    Bonjour. J'ai attendu en vain d'entendre Jean-Luc Mélenchon ce matin lundi 25 novembre sur les ondes d'Europe 1. Mais j'ai appris que Monsieur Laurent Fabius le remplacerait. Je trouve de la part des responsables de cette radio, que c'est une incorrection de n'avoir pas validé l'interview de Jean-Luc Mélenchon. Pourquoi ce revirement au dernier moment ?
    Par ailleurs, la manifestation du dimanche 01 décembre est très importante. Halte aux augmentations ! Les gens en ont assez. Bon courage à toutes et à tous.

  3. Tout à fait d'accord avec toi, Jean-Luc, pour considérer que l'apparition d'"Ensemble" est un pas positif de plus vers l'affirmation et la confirmation d'une stratégie de rupture et de rassemblement qui est au coeur de la stratégie du Front de Gauche. Mon engagement dans le Parti de Gauche dès l'origine s'était trouvé conforté par l'affirmation que notre parti n'avait pas pour but sa propre existence mais sa fusion dans un plus grand ensemble en rupture avec toutes les stratégies néo-social-libérales. Tout ce qui permettra d'en finir avec l'émiettement des forces de la gauche radicale renforcera l'image d'une plus grande détermination de ces forces à mettre en oeuvre leur politique résolument transformatrice. Sans hâte, sans précipitation, le Front de Gauche peut s'acheminer avec sûreté vers un destin plus grand que lui.

  4. orchidee lucile dit :

    Ce matin, j'entends à la télé que les négociations sur cette remise à plat, auront lieu avec les partenaires sociaux donc les syndicats de salariés et ceux des patrons. Mais aussi avec les chefs de partis politiques ? Qui sont donc ces chefs de partis? L'UMP, les centriste, Dupont Aignant, Marine Le Pen, Poutou, Arthau, Eva Joly. Et vous Monsieur Mélenchon ? Participerez vous à ces négociations par des représentants du PG au dessus de tous soupçons ? Il suffit d'attendre que les chaines de télévision nous le dise que les chefs de partis en question sont L'UMP, le PS et les centristes, voire le FN, ça fait bien... et personne d'autre.

  5. Poncet dit :

    Je ne suis pas certain d'avoir compris le raisonnement. Tout faire pour éviter la dissémination nucléaire, d'accord. Mais cela implique concrètement d'obtenir "droit de visite" sur les sites nucléaires iraniens. Un tel droit ne peut être acquis que de deux façons : soit par la guerre et l'invasion du pays -ce que nous rejetons, je crois- soit par un accord. Quelles conditions sont acceptables pour un accord, lesquelles ne le sont pas ? Tout dépend du rapport de forces. J'ignore également quelles couleuvres ont dû avaler les signataires de l'accord, j'ignore s'ils ont obtenu en contrepartie des moyens de contrôler la prolifération nucléaire, mais je doute que leurs objectifs aient été différents du vôtre, en l'occurrence. Peut-on les soupçonner d'avoir "mal fait" pour ne pas contrarier les intérêts économiques d'entreprises françaises qui cherchent à exporter du matériel ou de la science du nucléaire ? Peut-être, mais ce n'est à ce stade que du soupçon.

  6. Shaunlemouton dit :

    Sans contester la validité de l'appel et la pertinence du moment, chacun au FdG sais combien ces appels répétés sont prenants et épuisants. Tout le monde ne peut pas suivre (financièrement ou en disponibilité comme le dit Jean-Luc Mélenchon). Le débat sur la transformation de ces marches parisiennes et marches nationales locales devra être posé.
    En attendant, chaque sympatisant, militant, citoyen, peut faute de monter dimanche, manifester localement sur le marché avec tracts, affiches et argumentaires. Les médias feront l'impasse, à nous de remplacer les médias sur le terrain, dans tous les villages et villes de France.

  7. jpp2coutras dit :

    "Le forum de l’après-midi sur le « coût du capital »... en a administré un tableau atterrant."

    Pourtant ces gens qui dirigent semblent aussi intelligents que nous. Humm? Alors aveugles, sourds, drogués, fous à lier (des liasses) ? Ou bien y-a-t-il un sombre dessein sous-tendu par leur "crise" qui pour le moment leur profite (doublement des avoirs des milliardaires en $ depuis 2009 leur nombre passant 1360 à 2170 en 2013) avant liquidation ? Ne voient-ils pas plus loin que le bout de leur faux nez... rouge ?
    Urgent de reprendre les choses en main avec une Gauche en Front d'Ensemble écolo-social ! Marchons.

  8. tersa dit :

    Oui, Ensemble est un beau redémarrage du FdG, chacun gardant sa personnalité et son identité politique, humaine. Le respect de l'autre est unitaire. J'aime beaucoup "tondre les moutons populaires, pour tricoter des pullovers aux actionnaires" c'est parlant et tout le monde pigera cette réalité ! Beau calicot à construire pour les manifs. Et dans cette perspective votre "1er décembre, marchez ou taisez-vous" on ne peut mieux dire !
    Il est bon d'aller vers des accords de paix et de désarmement ! La violence ne fait jamais avancer la paix en nous et dans cette société que trop violente. Les humains sont perturbés à cause des violences subies, mal digérées, destructrices de ses structures même. Marcher nous dégèle.

  9. THOMAS Isabelle dit :

    SOS : En Isère, nous n'avons toujours reçu aucun matériel de propagande! (ni au PG, ni au PCF). Aucun tract, aucune affiche. Comment est acheminé le matériel de propagande? Par quel transporteur? Je ne voudrais pas penser au complot, mais enfin, c'est pas la première fois. Ce n'est pas une petite question, mais une grande question que de savoir comment il est possible en France que du matériel mette 10 jours à parvenir de Paris à Grenoble.
    Soyez rassuré, on fait marcher nos photocopieuses perso pour le A3 et imprimantes perso pour le A4, en patientant... mais enfin... les médias n'en parlent pas à chaque journal chaque heure, comme pour une certaine manif de droite.

  10. rodfab dit :

    Au sujet d’Israël et de la Palestine, la formule « deux Etats aux frontières sûres et reconnues »
    Et pourquoi pas un seul État. C'est sur que c'est aussi une solution difficile, mais je trouve qu'on peut y réfléchir.

  11. Michel 65 dit :

    Moi non plus, je n'ai pas bien compris le raisonnement sur "global ou fatal". Nécessité de partir de la question Syrienne pour envisager la sécurité régionale et le désarmement (chimique...et aussi nucléaire), ça j'ai compris. Mais après, que fait-on ?
    Sur France inter à l'instant un chercheur de l'IRIS parle d'un accord historique. Peut être faut-il attendre et lire cet accord.
    Quand à Fabius qui a "roulé des mécaniques" pour attendre que Hollande aille faire son petit tour en Israël, ou le président français a dit tout et son contraire en fonction des interlocuteurs (israéliens ou palestiniens), ridicule. Il a du accepter cet accord, la queue entre les jambes.

  12. pmjtoca dit :

    Ensemble, tous ensemble... marchons, marchons! Contre nous de la tyrannie l'étendard néo-libéral est levé !
    Entendu lors d'une conférence, et grand signe d'espoir. Selon l'ONU, il suffirait de 80 milliards de dollars chaque année pendant 40 ans pour éradiquer la faim dans le monde et toute la pauvreté. Pas énorme l'effort, quand on sait que cette planète dépense 1.200 milliards chaque année pour ses frais militaires. Il suffirait d'une autre volonté politique. Alors marchons, marchons contre ces sanguinaires néo-libéraux.

  13. Antraigues dit :

    Voilà un billet qui redonne un peu d’optimisme. La réunion de différents partis du front de gauche sous une même bannière, et la perspective de peut être un jour y ajouter le PG est une excellente nouvelle qui nous donnera de nouveaux moyens, et permettra de plus à nombre de militants du PG de cesser de regarder leur nombril et de s’ouvrir un peu plus vers les autres.
    Jean-Luc Mélenchon, J’ai écouté attentivement votre vidéo sur la prostitution. « Abolir le système prostitutionnel » me semble une expression plus juste que « abolir la prostitution ». Néanmoins, je ne suis toujours pas entièrement convaincu par vos arguments. Oui, la prostitution est un fléau qu’il faut combattre, mais le seul point de vue moral qui doit intervenir est celui qui veut que cesse cette abominable exploitation des êtres humains. Concernant l’immigration massive, où l’on voit tous ces pauvres gens mourir dans des naufrages, la solution, vous le dites vous-même, est dans l’aide et la lutte contre la misère qui les pousse à fuir leur pays. Pourquoi, concernant la prostitution, prônez vous au contraire une politique répressive alors que l’origine est la même ? La seule répression ne fonctionne pas en matière de lutte contre l’immigration pas plus qu’en matière de prostitution. La France est engagée dans une politique de pénalisation depuis Marthe Richard, cette tendance a été appuyée par de nouveaux textes sous Sarkozy, où voyez vous qu’il y a moins de prostitué(e)s en France ? Comment ferez-vous pour mettre des...

  14. tchoo dit :

    J'ai vu, je ne sais plus dans quelle émission, un reportage sur les actions des entreprises de transports vis à vis de l'éco-taxe, avec la mise en évidence de la connivence entre les salariés (enfin 1) et son patron (patronne) pour aller manifester au volant de son bahut. J'ai été atteint de sidération devant une telle absence de conscience politique, le pauvre chauffeur ne comprenant visiblement rien à la portée de son action. Pourtant il y avait dans ce reportage tous les éléments pour comprendre la problématique exprimée par ces revendications, mais cela n'a même pas non plus effleuré une seconde la réflexion du (des) journaliste(s). Cela me semble prouver, que après les mots crus et drus prononcés par Jean-Luc Mélenchon qui pouvait être mal perçu, il était nécessaire de réorienter cette colère, qui si elle est partagée par beaucoup peut-être comme toujours réorienté vers les avantages d'un petit nombre.
    Il me semble aussi, que les routiers, plutôt que bloquer les routes, devraient bloquer les véhicules de leurs collègues, esclave de la route des pays de l'Est qui viennent malgré eux mettre à mal tout un pan de notre économie, et cela sans animosité ni violence, mais au contraire à leur apportant en même temps réconfort et un peu chaleur humaine, eux qui passent la majorité de leurs mois enfermés dans leur camion, dans des terrains vagues sordides.

  15. FDG69 dit :

    J'avoue avoir du mal à comprendre la signification du mouvement ensemble. Le Front de gauche ne pouvait-il pas garder sa ligne historique de politique fermement à gauche sans rajouter une couche ou un nouveau terme ? Non savons que les Communistes et les verts ne veulent pas de franche convergence avec nous. Nous avons eu du mal avec la direction communiste qui dit du mal du PS et qui cours se réfugier sous l'aile de Mme Hidalgo. Ces zigzags me paraissent improductifs et démoralisent durablement les gens de gauche, à tel point que chez EELV c'est créer une organisation parallèle appelez "LOVE" et dont les buts ne sont pas éloignés des nôtres. Que voit on ? Des groupes qui se crées ici ou là, mais rien de concret dans l'union ne prend forme dès que l'on se rapproche des têtes pensantes. J'ai été des manifs de retraites bien souvent défilant avec tout nos amis de la base sans aller ce faire soucis de qui est qui.
    Je trouve pas dans les réponses de Jean-Luc Mélenchon qui semble vouloir lâcher prise dans l'action contre un PCF parisien à bout de souffle dans la contradiction. Ne voulant pas être une nouvelle fois le dindon de la farce "Hollandienne" du vote de 2eme tour (ma triste erreur), je ne voterai plus jamais pour le PS. J'envisage pour un premier tour de voter NPA à l'avenir. Car au moins eux ont une ligne plus claire finalement et résolument à gauche. Je verrais un choix d'ici le résultat des Municipales, mais je vais aller à gauche toute !

  16. solange 94 dit :

    Merci Mr Mélenchon pour les 5 petites phrases sur votre position par rapport aux communistes (encartés ou simplement fidèles affectivement et pas forcément d'accord avec les dernières décisions des dirigeants) qui sont très nombreux dans le FdG et qui vous reconnaissent comme leader de ce mouvement pour votre intelligence, votre énergie (comment vous faites ?), votre travail courageux pour vous faire entendre et faire passer devant le plus grand nombre les idées et le programme de ce mouvement. Je déplore les nombreuses invectives des gauchistes contre le PC qui montrent, comme toujours, leur "état infantile". Comme vous le faites remarquer, la constitution d'un troisième pilier au sein du FdG, phénomène non prévu au début, va immanquablement produire des effets (lesquels ?) sur les positions respectives du PC et du PG au sein du FdG. En attendant je nous souhaite une très bonne marche.

  17. MICHEL GUENOT dit :

    Bonjour,
    Sans vouloir défendre la prostittution, un métier dit le plus vieux du monde, vouloir la supprimer est un leurre, la prohibition sera au rendez-vous. D'autres pistes existent en Suisse ? en Espagne ? Il faudrait la reconnaitre dans un encadrement sanitaire, de protections physiques et morales ? Y réflèchir pour éviter les filières d'exploitations diverses et maffieuses.

  18. laguêpe dit :

    A Montpellier, la fédération PCF (dirigée par un adjoint sortant de la municipalité socialiste) ayant contesté un premier vote pour une liste front de gauche, un second vote s'est déroulé à bulletins secrets. Résultats de l'ultime vote des communistes de Montpellier : 101 votants sur 148 inscrits (68,24%), 97 pour la stratégie FdG (96%), 2 nuls (1,9%) et 2 contre (1,9%). C'est clair, non ?

  19. Michèle dit :

    "La dialectique de la rupture et du rassemblement d’une part, de l’unité et de l’indépendance d’autre part, sont au cœur de la démarche du Front de Gauche".
    Tout comme il faut être autonomes pour se rassembler. C'est l'acte de naissance qui sépare officiellement la mère de l'enfant nouveau né. Reste à le mettre en acte. La Marche pour la révolution fiscale et Ensemble se trouvent synchrones le 1er décembre 2013, c'est magnifique!

  20. Stéphane dit :

    Que ne voulez-vous donc pas partager, qui vous conduise à la guerre ?
    Depuis l'avènement du néolithique, avec l'agriculture et l'élevage, l'homme a pu commencer à stoker ses ressources. Une notion de propriété privée s'est progressivement associée à ce capital. L'agressivité naturelle à l'homme, pour assurer sa survie, s'est alors manifestée dans des actions collectives violentes. Ces conflits, qui n'existaient pas auparavant, avaient pour cause la convoitise des stocks de ressources.
    Ce qui, au début, n'était causé que par le désir de dépasser un état de survie pour atteindre un certain confort de vie, est devenu, avec le progrès technique, uniquement l'enjeu de la satisfaction de tous les désirs que l'homme s'invente.
    Les guerres sont bien les fruits du capitalisme. Les stocks d'énergie disponible, et tous les autres à la suite, diminuent. La logique du partage s'imposera par cette évidence écologique, en considérant par conséquence la guerre comme suicidaire. On peut penser que la nécessité d'un progrès technique frugal, en induisant l'exercice de la fraternité, débouchera sur un progrès humain considérable.

  21. Ninon dit :

    @FdG69
    "Car évidemment il n’y a pas d’avenir pour le Front de Gauche sans ces communistes et leur parti. Ils sont nos camarades les plus dévoués au combat commun. C’est pourquoi je ne cesse de protester contre les paroles aigres et globalisantes que je lis trop souvent et jusque sur ce blog. Je le rappelle : les partisans de l’alliance avec le PS sont une minorité au PC, et c’est servir la soupe aux solfériniens que de refuser de l’admettre."

    Moi aussi, je dis "évidemment" les communistes font partie du Front de gauche. Et oui, les partisans d'une alliance avec le PS sont minoritaires. Jamais notre stratégie n'a autant pénétré le PCF. Vous ne comprenez donc pas que notre positionnement autonome permet aux militants PCF de relever la tête et de continuer le combat. Certains nous rejoignent sur des listes autonomes pour une alternative à gauche. Notre discours est de plus en plus écouté. Ceux qui cherchent leur voie nous entendent. J'en fais l'expérience à chaque diffusion de tracts.
    Alors voter au 1er tour pour le NPA qui ne sait que critiquer mais se refuse à gouverner ou à peser dans les instances représentatives et donc se refuse à être partie prenante pour une alternative crédible dont les masses pourraient se saisir, c'est ne pas comprendre la situation politique. A gauche toute, dites-vous ? Ce n'est malheureusement pas le NPA ! Le peuple ne peut pas se permettre d'attendre que le NPA se soit enfin décidé à sortir de son quant à soi.

  22. Catherine dit :

    Merci, Monsieur Mélenchon, de votre prise de position, en qualité d'homme ("être de sexe masculin"), et d'homme politique, pour l'abolition de la prostitution, et la pénalisation des clients. Car, comme vous le dites, la prostitution (acheter une personne pour en jouir) est fondamentalement une violence (exercée par les forts contre les faibles). Le combat contre les inégalités hommes/femmes, et contre les violences faites aux femmes, a (aussi) besoin de la parole d'hommes courageux pour le défendre.

  23. PrNIC dit :

    Quand un camarade PCF (en route aux municipales avec des PS) nous dit "Ce ne sera cependant pas la totalité de l'Humain d'abord à Paris qui sera mis en oeuvre si Anne Hidalgo est élue Maire de Paris car elle dispose de son propre programme."
    Devant une telle évidence, les électeurs du FdG qui, à ce jour, n'ont toujours pas renoncé aux nombreuses avancées de l'«humain d'abord» auront donc à leur disposition dans bien des villes, les bulletins des listes autonomes du FdG pour affirmer le sens moral de leur engagement politique sans jouer aux épiciers ! (profession respectable en soi)

  24. Cram cram dit :

    @ Michel Guenot 17
    Prostitution. Il s'agit d'esclavage et ce n'est pas un métier. Qui en a vocation ? Qui souhaite ça à ses proches ? Comment peut-on penser s'acheter une jouissance sur le corps d'un(e) autre, contraint(e)par la pauvreté, ou la coercition ? Problème complexe, difficile à régler, mais au moins refusons de souscrire au cliché sur "le plus vieux métier du monde"... Les inégalités sociales existent aussi depuis la nuit des temps, et on se bat contre. Et c'est toujours à recommencer. Alors là aussi, c'est NON !

  25. educpop dit :

    "ensemble" est un mot que l'action socio-culturelle utilise partout pour valoriser des actions collectives de terrain, cette innovation risque d'être interprétée comme un simple exercice de style de la part de ceux qui soupçonnent la gauche de manquer de réalisme. La démarche unitaire nécessite sans doute des recompositions mais je n'arrive pas à croire non plus que cette dernière évolution va entraîner un regain d'enthousiasme dans les petits comités. Complexifier un réseau qui apparaît déjà un peu confus va-t-il pouvoir mieux dégager la route de la révolution citoyenne ? Des précisions viendront sans doute confirmer la judiciosité de cette démarche. Si la nécessité de ce rajout est dû à la position ambigüe du PCF national, ce dernier n'a pas à se féliciter, il faut sortir du poids des appareils, pas le renforcer.

  26. Sébastien dit :

    Je trouve assez paradoxal votre position sur les sanctions infligées à l'Iran, que vous considérez comme efficace. Le peuple iranien s'est plusieurs fois manifesté dans la rue pour des changements politiques au cours des dernières années, mais leur vigueur n'a fait que décroître avec le poids des sanctions sur tout le pays. En mars 2012, le journaliste irano-américain Hooman Majd écrivait ceci dans le New York Times contre la logique de sanction : "En Iran, le changement politique ne peut pas être amené par la contrainte, les sanctions ou les exils et ce qui les rend possible, malgré ce que peuvent en penser les politiciens américains. Au lieu de cela, Il arrivera lentement – trop lentement pour un cycle électoral américain, c’est certain. Et il n’arrivera qu’après seulement que les Iraniens n’auront plus faim et que le gouvernement n’aura plus d’excuses, y compris celle de la sécurité nationale pour refuser les droits civiques du peuple." Par ailleurs, des articles récents dans Le Canard Enchaïné et Le Figaro révèlent la stratégie commercial américaine qui nuit aux intérêts français (PSA et Renault) sous couvert d'embargo. Ce nouvel accord va-t-il permettre de régler ce problème ? On ne sait pas encore, mais ce qui est sûr, c'est que les sanctions n'ont servi ni le peuple iranien, ni les intérêts français.

  27. Yohan dit :

    Tiens, on vient d'apprendre aujourd'hui qu'une ex-RPR, ex-UMP, ex-MODEM, Dominique Versini vient de rejoindre la liste PS-PCF pour la candidature à la Marie de Paris. Depuis quand les camarades font des listes communes avec la droite ?

  28. vm dit :

    Encore une information du Grand Soir, qui en dit long sur la prétendue "gaucheté" (ben oui !) d'Anne Hidalgo et de la liste "Paris pour tous" : une UMP en 3ème position sur sa liste ! Que vont faire des cadres communistes dans cet aimable complicité ? Qu'ils sachent qu'on les attend au tournant. Heureusement, oui, il y a les milliers et milliers de militants partisans de l'unité d'action et de l'autonomie rassembleuse du FdG.

  29. dedifun29 dit :

    Jean Luc Mélenchon qui était prévu ce matin sur Europe 1 qui a été remplacé par Fabius, mais on aura grand plaisir de retrouver le co-président du PG demain chez les Grandes Gueules sur RMC. D'un autre coté, le secrétaire du PC était l'invité des 4 vérités et étonnamment pas un mot sur la manifestation de dimanche. Il a encore 5 jours pour contribuer à la pleine réussite de cette journée.

  30. maximilien R dit :

    Quel dommage que tout le travail de construction du FdG soit sapé par le PCF 75 et 31. Une liste PS/PCF/UMP/MODEM à Paris ça fait désordre, il est plus que temps de remettre de l'ordre et de prendre les mesures qui s'imposent. Le FdG ne doit pas tolérer davantage de telles combinaisons politiciennes il en va de sa survie et de plus cela alimente le tous pourris. Jean luc nous comptons sur toi et ton balai.

  31. Sami dit :

    Certes, le régime Iranien est théocratique. Personne ne le nierait. Mais quid de la nature essentielle de l'Etat d'Israel qui se prévaut d'une origine... Biblique ? Mais bon, passons.
    Sinon, il faut un Parti. Clairement perceptible en tant que tel. Les choses sont assez compliquées comme ça, pour en rajouter au niveau de la nature du Front de Gauche. Trop de flou n'apporte rien à l'efficacité de l'action politique. L'idée de Front (je n'ai pas bien compris la "sur-couche" Ensemble), bien que fertile à ses débuts, a atteint ses limites avec la trahison de la Direction du PC. Ce sont là des faits, me semble-t-il, qu'on ne peut contourner. Il faut les affronter courageusement.

  32. red2 dit :

    @maximilien R

    Vous oubliez Nantes ou le PC44 va même sur la liste de l’héritière de Jean-Marc Ayrault et ce malgré notre dame des landes en plus! Ou Rennes etc. Bref le PCF est en train de faire son choix et il semble qu'il est de plus en plus clair. Plutôt que de se mentir il serait temps d'en titrer les conséquences qui s'imposent. Et quid des Européennes dans tout ça?

  33. pascal des landes dit :

    Le 1er décembre est un moment de vérité, pas le, mais un moment de vérité, pour un nouveau palier de mobilisation, pour afin peser le ralliement des exigeants de gauche. Ensemble nous le serons.
    Iran, encore un drôle de numéro livré par notre président à Tel Aviv, clamant qu'il ne cèderait pas à l'Iran, pour finalement se congratuler d'une synthèse. Ça rappelle la renégociation du traité européen. Il faut alors comprendre la colère israélienne, et pas seulement celle de Netanyahou. Shimon Peres était secrétaire d'état à la défense quand Ben Gourion en 1960 est venu à Paris négocier avec De Gaulle le droit d'accès à la bombe. Il essuya un non catégorique pour éviter la propagation de l'arme nucléaire. Or c'est la France qui avait doté Israel de réacteurs nucléaires, par représailles contre l'Egypte à la suite de l'affaire de Suez et du soutien au FLN. Ben Gourion promit de s'en tenir là. On connaît la suite. Israel est donc bien placée pour connaître la valeur de cet accord. La Turquie détient, elle, le pouvoir de priver d'eau toute la région en fermant le barrage sur l'Euphrate. L'Iran et la Turquie ne laisseront pas l'Arabie influer sur la Syrie. L'Iran, théocratie, vient d'être consacrée puissance locale par cet accord qui n'en est pas un ! Les lobbies qui soutenaient Bush l'emportent finalement. Quelle est la prochaine étape sinon une déflagration ! Et l'Inde? silencieuse. En attendant, les affaires reprennent.

  34. pascal des landes dit :

    @LR
    A supposer que les mollah iraniens et leurs petits soldats aient été mal traduits, ce qui est douteux, il aurait mieux valu à une certaine époque qu'on commette quelques erreurs sémantiques au sujet des discours nazis. Car eux non plus ne parlaient pas d'éradication des juifs d'Europe. Or.... La vérité, est que s'il faut condamner les abus à l'égard du droit international envers le Droit, et les multiples atteintes à l'égard du droit des Palestiniens par les gouvernements du Likoud, il n'en demeure pas moins, que le droit d'Israël à la sécurité est inaliénable ainsi, que les droits des peuples arabes qui l'entourent, à qui l'Iran ne veut pas forcément que du bien. L'Iran connaît encore des mouvements sociaux aspirant à la démocratie, et c'est un coup dur qui vient de leur être porté. Israël et la cause palestinienne sont devenus l'assurance vie de bien des tyrannie proche orientales, même si cela marche de moins en moins. Cet accord est un renoncement. Obama s'en cache à peine dans ses dernières déclarations. La paix vaut moins que les profits en vérité. A lire «Histoire des relations entre juifs et musulmans», un beau et grand livre d'Abdelwahab Medeb et Benjamin Stora. Le progrès, celui que nous voulons va dans le sens d'une coopération entre les peuples du Proche Orient, Turquie comprise. Céder devant la théocratie iranienne ne fait qu'ajouter à la tension, à la confusion. HOollande a reculé, pour le marché... de dupes.

  35. Annonyme dit :

    Lorsque vous évoquez votre point de vue "pour l'abolition du système prostitueur" vous dites "la loi entre dans la maison, pièces par pièces, activité par par activité, elle dit "ceci est permis", "ceci n'est pas permis"", "la loi qui organise les relations privées", il est tout à fait légitime que la sphère privée n'échappe pas à l'état de droit, cependant ce dernier inclut le droit à la vie privée, il n'est pas tolérable d'instaurer une surveillance généralisée de la population sous prétexte de vérifier que personne ne commette de crimes ou de délits. Concernant la prostitution il serait sage de ne pas sous-estimer la capacité des réseaux de proxénétisme à contourner la loi, ce qui aura des conséquences sur les conditions de vie des prostituées en question, d'autre part où est-ce que commence la notion de prostitution ? Lorsque quelqu'un propose de son plein gré à quelqu'un d'autre des relations sexuelles en échange d'un service (son silence, une décision en sa faveur...), ce genre d’arrangement entre 2 personnes consentantes est-ce de la prostitution ?

  36. Daniel Fleury dit :

    Nous nous sommes croisé samedi matin et tu étais comme à l'habitude, fort sollicité. Je lis ici une appréciation positive, qui tranche avec certains commentaires en off fait par d'autres moins enclins à donner un avenir et une chance à ce regroupement. Il va déranger en effet la logique de cartel/logo que certains voudraient donner au Front de Gauche. Ensemble est une façon d'ouvrir les fenêtres, malgré le froid, au sein du Front de Gauche, et de participer à cette recomposition à laquelle celui-ci oeuvre depuis son existence. Car le FdG est bien une stratégie politique, et non une alliance de circonstance qu'on déposerait comme un manteau au vestiaire, le temps de faire un besoin pressant. Je suis de ces Pays de Loire où les mêmes recommencent les mêmes alliances et vont bientôt entonner le couplet du "produisons français" pour les européennes. Et là aussi il y a des camarades communistes sans qui le FdG ne serait rien et pour qui je peux dire "dimanche mes amis prendront le car".

  37. FDG69 dit :

    @21 Ninon
    Vous m'avez interpellez sur la demande d'éclaircissement que je demandais à Jean-Luc Mélenchon à propos de ce nouveau module "Ensemble".
    En arrière plan de ma demande il y avait pour l'élection Européenne un appel du pied à essayer d'aller à l'élection sans ceux qui ont pris le risque de nous tourner le dos aux élections municipales (donc une liste PG). Vous l'aviez sans doute compris, j'aurais du mal à voter au coté de la liste du PCF pour cette élection Européenne et en cas de présence des cadres PCF, en effet je voterai autrement et donc à gauche !

  38. lemetayerv dit :

    Concernant la justice fiscale, il y a un texte sur lequel on pourrait s'appuyer qui existe depuis 1789 et qui n'est malheureusement pas appliquer. Il s'appelle "Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789". Certes c'est un texte ancien mais plein de sagesse et réfléchi. Notamment sur l'impôt :
    "Article 13 : Pour l'entretien de la force publique et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés".
    "Article 14 : Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer le quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée."
    "Article 15 : La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration."
    Si on lisait un peu plus cette déclaration, on s'apercevrait que chaque article est bien conçu pour rendre la liberté aux peuples si ils le décidaient. Et pourquoi pas partir de là pour étoffer une constituante.

  39. Pierre Magne dit :

    Une ex-RPR, ex-UMP, ex-MODEM, Dominique Versini vient de rejoindre la liste PS-PCF pour la candidature à la Marie de Paris. Des camarades PCF font des listes communes avec la droite (PS et UMP, complexée et décomplexée). Ah oui, ils veulent rassembler (pour rassembler !). A Paris, les distributions de tracts, voient des groupes PS et PCF bien séparés, les groupes de communistes sont réduits à une personne, au visage triste et renfrogné. Quand le vin est tiré, il faut le boire !

  40. Moreau dit :

    Mes félicitations Jean Luc d'avoir dit à nos amis les Vénézuéliens que tu n'étais pas d'accord avec leur relation avec l'Iran, et pour ta part de réflexion riche sur la question du désarmement tant il est indispensable d'avancer dans cette voie de façon la plus sûre.

  41. Chantal Catherine dit :

    Je trouve que la mise en place de ce mouvement "ensemble" est une bonne chose. Au cours de mes différentes lectures de ce blog j'ai vu qu'il existe beaucoup de gens qui aimeraient faire partie du FdG sans être "encarté" dans un parti.
    Voila, vous avez cette possibilité. A vous de le faire vivre. Cordialement et fraternellement

  42. jean sur dit :

    Nous serons dans la rue le 1er décembre avec notre famille et nos amis. mais prenons garde à ne semer aucune illusion sur cette "remise à plat de la fiscalité". Nous savons que ce gouvernement n'est mû que par deux objectifs:
    1) baisser encore de 20% le coût du travail pour plus de compétitivité (lire l'interview de H-W Sinn, Président du principal institut économique allemand IFO dans les Echos du 12 novembre 2013)
    2) atteindre l'équilibre "structurel" en 2017, comme l'imposent le pacte Merkozy-TSCG et la Règle d'Or, c'est à dire encore 60 Milliards d'économies.
    Nul doute que la "remise à plat" sera mise au service de ces deux objectifs fondamentaux, sinon, comme a prévenu Pierre Moscovici " si nous reculons sur la crédibilité, nous serons châtiés" (Humanité 27/08/2013)

  43. Antraigues dit :

    Cher Jean-Luc Mélenchon, vous êtes vous demandé pourquoi aucune association d'aide aux prostituées ne s'est déclarée favorable à la loi proposée par le PS ? Et pourquoi la majorité des ONG sont contre (Médecins du monde, ACT UP, AIDES ect.) ? Et pourquoi de nombreuses femmes sont contre (E. Badinter, F. Arthaud, Sylvie Testud, Catherine Jacob, etc.) ?

  44. Poncet dit :

    Autre chose, à propos de l'Iran. Nous n'aimons pas ce régime obscurantiste et féodal, c'est un fait. Mais je partage l'idée qu'il existe un "risque américain" évoqué par Jean-Luc dans Qu'ils s'en aillent tous notamment. Je pense même que ce n'est plus un risque. Le complexe militaro-industriel évoqué par Eisenhower n'a fait semble-t-il que gagner en poids depuis l'utilisation de cette formule et même si le ramage et le plumage démocratiques rendent les Etats-Unis encore fréquentables, je crois sage de considérer, au moins pour l'avenir, que nous avons affaire à un empire contre lequel nous devrons conclure toute sortes d'alliances. Les communistes n'ont pas pu faire la fine bouche quand ils ont dû, dans la résistance, côtoyer des nationalistes sans doute sincère mais néanmoins très réactionnaires. L'histoire a donné raison aux premiers. L'Iran et son régime théocratique sont, qu'on le veuille ou non, les ennemis de notre ennemi.

  45. Armel dit :

    Est-il possible de voir la vidéo ou une retranscription du colloque sur le cout du capital que vous avez organisé le 23 novembre? La voix de Guillaume Etievant et son article qui précède le colloque ne rendent pas compte de celui-ci de façon complète. Ce sujet me paraît central aussi je souhaite qu'il soit exposé au mieux !

  46. turmel jm dit :

    Donc, vous disiez cher camarade Jean-Luc sur RMC à 12h30 de ce mardi à l'émission les GG, que coté compréhension, Marschal ou Truchot (?) cela ne s'était pas amélioré ? Ah ah ! Deux amis communistes et un sympathisant m'ont appelé pour me dire leur sentiment. Je n'en dirai rien qui puisse risquer gêner votre sympathique modestie, si ce n'est que la cohérence et la clarté de vos propos ont amené l'un d'entre eux à me dire tout le "bien" qu'il pensait de certaines personnes de notre parti, particulièrement à l'encontre de l'une d'entre elle remplissant des fonctions politiquement importantes. Comme je ne suis pas une "balance" je n'en dirais pas plus.

  47. Chasse-Neige dit :

    À propos des bonnets rouges, et pour faire justice des bêtises racontées par Emmanuel Todd (un homme d'habitude beaucoup plus intelligent), rien ne vaut une bonne vieille enquête sur le terrain, à l'ancienne, comme celle qu'a réalisée l'excellent journal CQFD. C'est par ici.

  48. Michel Matain dit :

    Je ne sais pas trop ce qui se trame au niveau de l'organisation des manifs du prochain week-end mais depuis qu'a été annoncé par tout le Front de Gauche son accord pour le dimanche 1er décembre à Bercy pour une révolution fiscale, je n'arrète pas de recevoir des mails de SOS-Racisme pour la manif unitaire (avec le MRAP, la Ligue des Droits de l'Hiomme, le Syndicat de la Magistrature...) du samedi 30 novembre à Paris aussi. Qui joue à quoi ? Deux manifs pour un seul week-end c'est une de trop. Les socialistes veulent-ils détourner l'attention du 1er décembre en se doant une couverture (l'anti-racisme) plus qu'honorable ? En tout cas ça sent la manip.

  49. Poncet dit :

    C'est tout de même à peine croyable de voir, en faveur de la prostitution (ou plus formellement contre la pénalisation des clients) on puisse voir des arguments tout à fait sérieux et bien construits, mais que personne n'ose présenter dès qu'il s'agit de crimes de sang, de vol ou même de recel. Oui, bien que tuer son prochain soit prohibé depuis fort longtemps, le meurtre n'a pas disparu. Proposez vous de le légaliser et d'aider les meurtriers à "s'en sortir" ? Au besoin, en les aidant à assouvir leurs pulsions pour éviter qu'ils ne le fassent clandestinement ? Un peu de cohérence intellectuelle, saperlipopette ! Je suis tout autant pour subventionner des associations d'aide aux prostituées, que pour la pénalisation de leurs "clients". Et je sais que l'objectif de prohibition de la prostitution, s'il était atteint, ferait disparaître les associations d'aide aux prostituées. Il est normal qu'elles soient contre. Il est crédible aussi de soutenir que cet objectif ne sera jamais atteint.
    Mais je vous laisse imaginer une société où la prostitution serait totalement légalisée et pas même immorale, comme semblent l'appeler de leurs voeux certains et certaines, même ici.
    Votre "force de travail", comme dit la mauvaise traduction de Marx (la traduction exacte est "capacité de travail") ne s'arrêterait pas à vos mains ni à votre cerveau. Plus rien de votre corps ne pourrait légitimement échapper à l'autorité de votre...

  50. jonopap dit :

    @shaunlemouton (6)
    Si effectivement pour un certain nombre d'entre nous, il est difficile de se déplacer à Paris pour tout un tas de bonnes raisons (chômage, salaire trop bas etc..) il est toujours possible de donner son accord à un(e) militant(e) qui sera présent(e) à Paris de brandir une pancarte portant le nom des personnes qu'il (elle) représente nous représentons et si possible la raison pour laquelle elle ne peut être présente. (C'est une forme de délégation de pouvoir)


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