08déc 13

Je fais le job à Saint-Girons

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Jeudi, de Blagnac, j’ai pris la route vers Saint-Girons dans l’Ariège. De là je suis revenu le lendemain à Toulouse pour le lancement de la liste du Front de Gauche que conduit Jean Christophe Selin. L’après-midi, j’étais l’invité des étudiants de l’école d’étude supérieure de commerce de Toulouse et plus de sept cent jeunes me tinrent en haleine selon le chiffre donné par l’école alors que j’en annonçais cent de moins ! Je musarde donc ici dans mes impressions de séjour. Chemin faisant, on me fit bien des confidences sur les prochaines européennes, pensant m’intéresser à y revenir comme candidat, puisque chacun sait bien que je ne le suis nulle part à cette heure. J’ai dit en route ce que je pensais de l’intervention en Centrafrique. Puis du départ de Mandela et de la journée d’hypocrisie qui entoura les adieux.

La prostate d'un candidat socialiste, le père naturel d'une députée, les manipulations d’un photographe de balcon… jusqu'où ira la malveillance voyeuriste du système médiatique, jusqu'où ira le goût de créer du sensationnel à n'importe quel prix ? Cette volonté d'humilier l'action politique signale une aggravation de la dérive qui entraîne la caste des médiacrates vers un sensationnalisme de plus en plus malsain, implicitement porteur d’une vision de la société et de la politique plus proche de l’extrême droite que de la République. C’est sans doute un effet du discrédit radical qui atteint ce rouage de l’ordre établi condamné par l'évolution des techniques et le mépris du public. Celui-ci achète de moins en moins les journaux et classe les médiacrates plus bas encore que les hommes politiques. Cela veut dire que le mépris du public vient de loin, des profondeurs du pays, d’une lente évaluation personnalisée de leur rôle. Un sondage du CEVIPOF, que je découvre dans un éditorial de « La Dépêche » le confirme. Il affirme que 77% des sondés n’ont aucune confiance dans les médias. Il s’agit évidemment de l’information politique et sociale. Il ne reste donc que 23 % de gens pour y croire ! Nous atteignons là un seuil incompressible du mépris. 23 % c’est seulement deux points de mieux que François Hollande, quatre points de plus que Ayrault. La cause est entendue semble-t-il. Mais j’y reviens cependant à propos de la manipulation dont nous avons fait l’objet à propos de notre marche du 1er décembre pour la révolution fiscale. Car à la fin de la séquence, ce fut bel et bien le sketch de l’arroseur arrosé. Les trafiquants d’images n’étaient pas ceux que l’on croyait. S’il en est ainsi, ce n’est ni par complot ni par consigne. Juste un mélange de la désinvolture professionnelle, d’un système qui veut du spectacle en permanence et d’une complaisance de principe pour la parole officielle et les désirs qu’elle exprime implicitement.  

Et comme j’en suis au décryptage de l’information spectacle, je viens sur le flot de ricanements à propos du classement PISA contre l’éducation nationale républicaine. Celui-ci a évidemment fait les délices des déclinistes de tous poils. Au cas précis, l’appât du gain qu’engendre l’idée d’ouvrir davantage encore le marché du savoir et l’action des lobbies du secteur stimule aussi beaucoup les enthousiasmes à décrier l’école publique. Et sur le fond, il y a surtout cette vieille joie malsaine des élites libérales dès qu’elle dispose d’une information qui peut aider à flétrir notre pays et ses performances. Cette propension a bien sur une fonction de découragement qui est très politique.

En Ariège je fais le job

Il y a déjà un bon moment que cela me démangeait d'aller en Ariège. C'est un quartier du pays que je connais mieux que ne le croient quelques-uns qui me regardent comme un nomade perpétuel sans attache. Ils ne comprennent pas qu'il y a bien des étapes et bien des paysages dans une vie, et qu'on peut les aimer sans en faire une religion régionaliste. Mon père a été receveur de la poste de Sainte-Croix Volvestre pendant trois ans, ma grand-mère paternelle a été en maison de retraite dans le secteur jusqu'à son décès. L'une de mes sœurs a dirigé un petit centre équestre vers Lavelanet. Je ne mentionne tout ceci que pour signaler une ancienne imprégnation des lieux dans ma mémoire et mes sentiments. Un été, j'ai fait le tour des châteaux cathares, qui ne le sont pas toujours vraiment. Et un autre, l'actuel président du Sénat m'a hébergé chez lui pour une quinzaine de juillet qui ressemblait à un mois de novembre tant il faisait froid. Un de mes collègues d’alors, sénateur socialiste de la Haute-Garonne, raconta un soir devant une tablée ariégeoise dont j'étais, la dispute à propos de l'ours et la difficulté pour le notable d'arriver à être d'accord avec tout le monde, en dépit des passions, comme il se doit pour quelqu'un qui n'a pas de conviction sur le sujet mais veut garder les suffrages de tous. On rit aux larmes. Cependant mes parcours politiques m'avaient tenu jusque-là entre Foix et Pamiers. Il paraît que c'est le cas général. Mes amis ariégeois du Parti de gauche ont donc décidé d'innover et de convoquer un meeting à Saint-Girons. On vint donc peu de Foix jusqu'à Saint-Girons car ce n'est pas dans les habitudes. Ce n'est pas d'aujourd'hui.

Moi qui aime l'Histoire, je sais que dans le temps profond chacune des extrémités de l'actuel département avait commencé à se tourner vers la région voisine. Le département tel qu'il est doit son existence à un personnage haut en couleur : Marc Guillaume Vadier. Originaire de Pamiers, député aux États généraux pour le Tiers État en 1789, à l'Assemblée constituante et à la Convention, Vadier est surtout connu de moi pour avoir été le président du Comité de Sûreté générale à partir de septembre 1793. Ce qui ne le met pas en bonne posture devant les Robespierristes. Ils lui reprochaient ses excès et ses tentatives permanentes d’étendre ses pouvoirs face au Comité de Salut public. Peu connu mais décisif, Vadier sent le soufre de bien des façons. Je n'en dis pas plus à son sujet, sinon pour préciser que ses restes furent rapatriés à Foix l'année du bicentenaire de la Révolution célébré par la musique militaire, les élus se relayant pour porter l’urne de ses cendres… Les cinq élus du département pendant la grande Révolution, dont trois prêtres, ayant voté la mort du roi et celle-ci ayant été acquise à une voix de différence, maints ariégeois de mes amis, narquois, se vantent d'être ceux qui mirent un terme à la monarchie en France.

Pour ce qui me concerne j'ai commencé le séjour par une halte à l'usine qui produit le papier à cigarettes Job. Je n'ai pu entrer dans les ateliers. On imagine combien je l'ai regretté tant j'aime observer les machines et ceux qui les font tourner, surtout quand il s'agit de produire des objets du quotidien. J'ai été fumeur autrefois et j'ai aussi roulé mes cigarettes. Les petites feuilles de Job font partie de ces choses qui sont entrées dans la culture commune de presque tous les Français. On devine qu'il s'agissait ici, une fois de plus de crainte pour l'emploi et la pérennité de l'outil de travail. En invitant et en faisant avec moi le tour des murs et des dépôts de paille, de lin ou de pâte à papier pré-conditionnée, les travailleurs, qui attendent pour le mois de juillet prochain le démarrage de nouvelles installations, adressent un message à qui de droit : ils sont déterminés jusqu'au point d'accueillir le diable rouge en personne ! Je me réjouis d'être utile de cette façon aussi pour ceux qui ne lâchent rien.

Les gens d'ici parlent avec un bel accent et des « r » qui roulent un peu quoi que l'on parle à un rythme assez soutenu. Il y a donc un charme particulier à la conversation pour un parisien à l'accent pointu comme moi. On me reçut au local du comité d'entreprise, à une petite trentaine, pour parler de choses et d'autres. D’abord des différentes variétés de papier à cigarette. Je rêvais d’en avoir une feuille pleine. Mais, pas de regrets : on me dit qu’aucune variété ne tiendrait l’encre. C’est du 12 grammes, il est vrai. Ensuite, bien sûr, ce furent ces histoires dorénavant traditionnelles. Celles des fonds d'investissement venus s'approprier et ruiner des entreprises pour encaisser le prix des actifs. Comme par exemple, dans cette papeterie-là, fermée et vendue à la découpe. Quelle aubaine pour les actionnaires cette vente des deux centrales électriques qui allaient avec l'usine ! Ce sont des machines à cash puisqu'EDF doit en racheter obligatoirement la production ! On a parlé accidents du travail aussi. Comme vous le savez, au plan national 565 personnes chaque année en décèdent. Et les accidents de toutes sortes sont innombrables. On note en ce moment une tendance lourde à la dissimulation de ces accidents. Ici, devant l'usine papier, il y a un compteur avec des chiffres lumineux qui alertent l'attention de tous. Ce jour-là c'était le 141éme jour de suite sans accident du travail.

On a aussi parlé de la forêt. Elle couvre 40 % du territoire du département mais, comme partout ailleurs dans notre pays, cette ressource n'est pas exploitée. Notre pays importe donc du bois d'œuvre d'Allemagne, d'Autriche et des pays de l'Est, des meubles d'Italie et de Chine, de l'aggloméré de Finlande, et ainsi de suite. C'est une absurdité écologique autant qu'économique. Exploiter le bois donne du travail, oblige à entretenir la forêt, à couper et à replanter pour protéger la ressource. Il faudrait avoir à propos de la forêt une approche volontariste comme celle que j'ai pu développer à propos de l'économie de la mer. Aujourd'hui, déjà 500 000 personnes travaillent dans l'économie du bois. Il en faudrait bien davantage si l'on se décidait à avoir un programme général de construction en bois dont la technique est aujourd'hui absolument maîtrisée. Il faut avoir vu arriver un camion portant une maison entière prête à être assemblée ! Le camion produit pour le faire l'énergie et le pneumatique ! Il faut se faire une idée du degré de maîtrise où nous sommes parvenus dans cette technique ! Mais pourtant, encore une fois il faut serrer les poings et enrager. Rien ne sera fait, rien n'est programmé ni organisé. Le marché ouvert et désarmé fait son œuvre, et on peut en constater l'absurde résultat.

Le soir venu, je préparai méthodiquement la trame de mon discours dans une magnifique auberge réhabilitée avec un goût exquis. La vérité est que, dans cette circonstance, je passe davantage de temps à bailler aux corneilles et à m'ébahir de mille détails de la décoration plutôt qu'à tenir mon stylo. Cependant, cette fois-ci j'ai suffisamment bien préparé mon discours pour qu'à la fin il n'ait pas duré plus d'une heure. Ou peu s'en faut. La salle était bien comble et si l'éclairage d'un gymnase n'est jamais très gratifiant, on se fit mutuellement beaucoup de bien à se voir si nombreux et à tant sentir les choses de la même façon. Les camarades, qui avaient tout organisé en moins d’un mois, étaient aux anges ! On banqueta ensuite d'autant plus joyeusement. Où avais-je la tête ? J’avais oublié à l'auberge les deux couteaux que les camarades de la papeterie m'avaient offerts ! À la fin du repas, les camarades m'ont offert un dictionnaire de l'Ariège qui me tint ensuite éveillé bien plus tard qu'il n'était raisonnable. Car l'Ariège est terre de Préhistoire d'une façon qu'on ne connaît pas assez. Et c'est un sujet qui me passionne, autant que les dinosaures enchantent les enfants, sans que je sache pourquoi !

En Ariège, le Front de gauche présente des listes autonomes dans les principales villes. S'il y a des disputes ici, c'est pour savoir qui intégrera le plus dans des coordinations et des associations les partis qui constituent le Front. Je n'ai pas voulu entrer dans le détail des sujets en discussion mais je me suis amusé de savoir qu'ici c'est la direction communiste locale qui se bat pour l'idée de comités locaux avec des cartes d'adhésion… Le mieux en effet est que je ne m'en mêle pas.

PISA et désespoir de commande

L'agence de notation de l'éducation a parlé. La France est dégradée. Mardi 3 décembre, l'OCDE a publié sa traditionnelle étude PISA sur l'éducation. Il s'agit d'un test du niveau des élèves dans 65 pays, essentiellement parmi les plus riches de la planète. L'OCDE mène une enquête de ce genre tous les trois ans et dresse un classement des différents pays. Du temps où j’étais ministre, lisant le rapport Pisa de l’époque, j’ai eu l’occasion de dire combien je trouvais peu sérieuse une méthode d’investigation qui conduisait à une conclusion aussi fumeuse que celle-ci : les élèves français manquent de sens critique par rapport aux consignes qui leur sont données ! Clairement, de tels enquêteurs n’avaient pas du mettre les pieds dans une salle de classe en France depuis longtemps !

Sitôt que PISA eut flétri la France, immédiatement, les déclinistes, bavant de joie mauvaise, se sont répandus sur le prétendu "recul" du niveau des élèves français. « Le Nouvel Observateur » et « L'Express », dont les haines contre-républicaines sont si complémentaires, couraient devant. Les Echos titraient sur la France qui "perd du terrain". Le Figaro affirmait que le système éducatif français était "mal noté" quand Le Monde claironnait que la France serait "nulle en maths". Pour dire cela, tous s'appuient sur le "classement" de l'enquête PISA en mathématiques. Dans ce classement, la France passe de la 22e place en 2009 à la 25e en 2012. Ce que nous contestons, puisque non conforme aux faits et au succès de l’école des mathématiciens français. Ce qui est frappant dans le traitement médiatique, c’est que seuls les aspects négatifs de l’enquête ont retenu leur attention et les gros titres.

Mais qui relève que la France conserve sa 21e place en matière de compréhension de l'écrit ? Qui note comment la note présentant les résultats de l'enquête PISA relève que "la France se situe au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE en compréhension de l’écrit" ? Aucun de ces réjouis des mauvaises nouvelles. Ne comptez pas non plus sur les déclinistes pour vous apprendre que la France a progressé d'une place en matière de culture scientifique. Un peu isolé, le journal L'Expansion apporte quelques nuances. Bien sûr, les titres sont dans la même ligne qu'ailleurs et pointent le prétendu "décrochage" français. Le titre de l'article se demande même si notre pays est vraiment "le cancre" en matière d'éducation. Mais le contenu nous apprend au moins que la France devance la Grande-Bretagne, l'Italie, l'Espagne et distance les Etats-Unis.

De toute façon, ce classement n'a aucune légitimité scientifique. L'agence de notation scolaire PISA est aussi nulle que Moody's ou Standard and Poors en matière de notation financière. Pour l'essentiel, les critères retenus pour évaluer et comparer ne sont pas pertinents. Ainsi, l'étude questionne les résultats en fonction de l'âge des élèves (15 ans) et non de leur niveau scolaire. Quoi qu'on pense du redoublement tel qu'il se pratique en France, cette pratique est complètement niée par ce type d’étude fondé uniquement sur l'âge. Car un élève de 15 ans entrant au lycée, n'a en toute logique pas le même niveau qu'un élève du même âge qui a redoublé et se trouve encore au collège. Pourtant, PISA ne fait pas cette différence.

Ensuite, l'étude PISA défend une vision utilitariste de l'éducation. Elle ne teste que des "compétences" et non des connaissances, des savoirs ou des qualifications. Et elle ne porte que sur trois domaines : la compréhension de l'écrit, les mathématiques, la culture scientifique. Passons sur la culture scientifique qui renvoie à des matières distinctes dans l'enseignement secondaire français et qu'il est assez curieux de séparer des mathématiques. Mais relevons que ces trois domaines excluent l'Histoire, la Géographie, les Arts et combien d'autres disciplines qui sont si importantes pour l'école républicaine qui vise à émanciper autant qu'à former et qualifier.

C'est tellement vrai que le blog "Big Browser" du Monde finit par montrer la stupidité du classement PISA. Selon l'étude PISA, c'est la Corée du Sud qui obtient les meilleurs résultats en se classant notamment première en mathématiques et en lecture. Mais le blog pointe aussi que la Corée du Sud a aussi… les élèves les plus malheureux de l'OCDE ! En 2012, seuls 60% des élèves coréens se disaient "heureux" à l'école contre 80% en moyenne pour l'OCDE. Ce décalage montre bien les errements de l'étude PISA. Les bachoteurs qui terrorisent les enfants sont félicités par ce classement !

Surtout, l'OCDE n'a, pour nous, aucune légitimité à se prononcer en matière d'éducation. Elle mène une offensive depuis longtemps contre l'école publique. En 1996, l'OCDE, qui réalise PISA, recommandait à ses membres d'adopter une vision marchande de l'éducation. Voilà ce qu'elle écrivait cyniquement : "L'apprentissage à vie ne saurait se fonder sur la présence permanente d'enseignants mais doit être assuré par des prestataires de services éducatifs. Les pouvoirs publics n'auront plus qu'à assurer l'accès à l'apprentissage de ceux qui ne constitueront jamais un marché rentable et dont l'exclusion de la société en général s'accentuera à mesure que d'autres continueront à progresser". Et l'OCDE conseillait avec une désinvolture stupéfiante de duper les citoyens dans la mise en œuvre du nouveau système éducatif: "Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement".

Aujourd'hui, l'OCDE et son étude PISA ont beau jeu de verser des larmes de crocodiles sur le fait que le système éducatif français reproduit les inégalités sociales. Pourquoi les faiseurs de gros titres n’interpellent-ils pas ces inégalités ? On devine. Cette réalité est connue depuis longtemps, notamment des sociologues et des professeurs. C'est vrai pour les enfants d'ouvriers ou d'employés. C'est vrai aussi pour les enfants d'immigrés. PISA affirme que la situation a empiré entre 2003 et 2012. Je veux bien le croire. L'application de la droite pendant 10 ans à respecter les recommandations de l'OCDE pour détruire l'école publique républicaine en porte la responsabilité. Si l'école française reproduit davantage les inégalités sociales aujourd'hui qu'il y a dix ans, c'est parce que notre pays a appliqué les recommandations de l'OCDE !

Le drame est qu'après ces années d'acharnement de la droite, François Hollande n'ait eu que des rustines à proposer. En cinq ans, il n'aura même pas recréé tous les postes détruits par Nicolas Sarkozy. Et dois-je rappeler que j’aurais été le seul candidat dans l'élection présidentielle à proposer l'élargissement de la scolarité obligatoire de 3 à 18 ans.

Média et marche. Les bidouilleurs arrosés

J’ai raconté comment, d’heure en heure, fut disputé au Front de Gauche son succès dans la manifestation du 1er décembre. D’abord du fait des commandos internet de l’extrême droite puis par les médias officialistes, la main dans la main avec le ministre de l’Intérieur. Symptôme éclatant de cette collusion medias/ministère de l’Intérieur, l’impeccable silence sur le retour des barrages de dépouillage des manifestants. Des journalistes si vigilants ! Ils parcourent la manif d’un bout à l’autre, notant la couleur des feuilles d’arbres et le sens des feux rouges, guettant du balcon les manifestants, identifiant parmi ces derniers la poignée qui part et celle qui siffle quand Pierre Laurent parle ! Ils seraient devenus aveugles au moment ou un cordon de CRS barre les rues pour obliger, illégalement, les manifestants à se dépouiller de leurs drapeaux et de leurs badges ? Non, ils ne sont pas devenus aveugles. Ce sont justes des glandeurs. Ils n’étaient plus là. Arrivés en retard, partis en avance, perclus d’idées préconçues et de préjugés, davantage intéressés par ce qu’ils lisent sur les réseaux sociaux que par ce qu’ils voient eux-mêmes, tels sont les derniers reste du métier entre l’arrogance impunie des années 90 et la déchéance des métiers aux techniques en perdition. A leur corps défendant : tous revenaient de trois jours au congrès de Verts, bourrés de tisanes bio et de sandwichs végétaliens. Déjà que ce n’est pas une promotion de s’occuper de « l’extrême-gauche-et-des-verts » dans une rédaction ! Mais en plus, se taper une marche de rustres un dimanche soir, les cheveux encore humide de la douche du retour et les joues poisseuses des bisous trop vite échangés avec les siens ! Et cela alors qu’il fait un froid poutinien ! Et que par-dessus le marché il n’y a même pas un buffet de fin de parcours ! Et que l’abominable homme des neiges, enfermé dans sa tente et protégé par deux rangs de service d’ordre est inapprochable et n’accorde aucun entretien à ses ennemis intimes médiatiques ! Quelle vie de compost ! Vite une mutation ! On imagine bien que pour en sortir par le haut rien n’est mieux considéré par la chefferie qu’une attitude sarcastique permanente. Le syndrome de Stockholm n’est accepté qu’à partir des étages à baldaquin où l’intimité est bien mieux considérée et davantage pratiquée : Matignon, l’Elysée, l’UMP et autres.

Comme tout cela  avait lieu en lien avec une tentative pour déstabiliser la demande de TF1 d’installer LCI en chaine gratuite, le cercle des combinards était chauffé à blanc. Naturellement, dans toute cette excitation, tout ce qui concerne la déontologie professionnelle est passé par-dessus bord. Le photographe de balcon ne vérifie rien, « Le Monde » répercute une évaluation donnée par quelqu’un qui n’a pas suivi la marche. J’en passe et non des moindres.

Mais, à la fin, le ridicule s’est retourné contre les vrais manipulateurs. Ce fut l’arroseur arrosé. D’abord parce que personne ne se risqua à contredire notre méthode de comptage. Au contraire, elle fut reprise sur le plateau du Grand Journal. Certes avec une largeur erronée du boulevard de l’Hôpital, mais quand même ! Puis, ce fut l’apothéose quand il fut découvert que l’une des chaines gratuites, « I>télé », diffusait des images bidon pour nous discréditer. Ce n’était pas les seuls mais ils furent les seuls à se faire pincer.  Intervenant en ouverture du Grand Journal, j’étais invité à répondre à la polémique créée autour de la photo de l'interview en duplex au 13h de TF1 le dimanche 1er. Et, bien sûr, à propos de l’évaluation du nombre des manifestants. On se souvient que la chaîne a été accusée d'avoir "manipulé" l'image à cette occasion pour donner l'impression d'une foule dense. Une polémique grandement relayée par tout ce que nous comptons d’ennemis enragés, « Petit Journal » en tête, comme de bien entendu. Lors de ce Grand Journal, Canal+ a diffusé des images de la marche pour "démontrer" que celle-ci était clairsemée. Sur le plateau j’exprimais déjà mon scepticisme. « Vous nous accusez de truquer le truc » avait demandé jubilatoire Jean-Michel Aphatie ? A sa décharge, disons qu’il ne pouvait imaginer lui-même un procédé aussi grossier que celui qui fut alors pratiqué ! Il s'avéra vite que ces images, fournies par I>télé, étaient en réalité celles… de la manifestation contre le racisme du 30 novembre ! « Une erreur d’indexation », glapirent les diffuseurs piteux ! Au passage, ils commirent une nouvelle bourde peu professionnelle en nous attribuant aussi la manifestation du 30 novembre, sottise reprise en boucle par tous ceux qui reproduisirent leurs explications ! 

Le cas s’avéra encore plus tordu quand on découvrit qu’I>télé avait d’ailleurs utilisée ces mêmes images pour "illustrer" la marche le jour même, alors même qu’un duplex avec moi avait lieu sur place en fin de parcours. Tel quel, aussi incroyable que cela paraisse ! « I>télé », présente sur place depuis le début de l’après-midi, suit toute la marche, fait un duplex mais diffuse d’autres images de la marche que celles qu’elle vient de recueillir à l’instant même! D’ailleurs, la journaliste de la chaîne, présente elle de bout en bout de l’évènement, dit, en direct, que c’est un « pari plutôt réussi » que cette marche. Apparemment, quelqu’un plus haut dans la hiérarchie a décidé que tel n’est pas le cas et fait diffuser de fausses images pour le « prouver ». Après quoi, en plateau, des propagandistes de choc, qui n’ont pas passé une minute sur le terrain, décident non seulement de ne pas suivre l’avis de leur collègue sur place, mais aussi de croire des images sans rapport avec le sujet.

Ce que ces gens ne prévoyaient pas, c’est notre combativité. Notre certitude qu’ils sont seulement des trafiquants d’informations nous fait prendre leurs annonces comme des défis. Nous savons qu’ils mentent. La question alors est juste de trouver l’angle qui nous permet de provoquer à notre tour un état de sidération de leur défense. Notre camarade l’avocate Raquel Garrido piste donc toutes les images, découvre le pot aux roses et le répand par tweet ! Dans le même temps, « Politis » en fait autant. Alexis Corbière embraye. L'arroseur est ainsi arrosé. Olivier Schramek, le CSA, vont-ils s'auto-saisir de ce manquement grave à la déontologie journalistique ? Bien sûr que non. Leur rôle dans la manipulation était juste celui d’un supplétif du discours du ministère de l’Intérieur. Les donneurs de leçon médiatique vont-ils dénoncer cette mise en scène ? Le photographe de balcon va-t-il dénoncer le procédé ? Ne rêvons pas. Pas une de ces personnes n’a de sérieux dans son goût de la vérité pourtant affichées à grand cris. Bref, notre chiffre était le bon, la preuve par la géographie et la photo Google du boulevard depuis l’espace. Les manipulateurs étaient ceux qui criaient à la manipulation.

Tous les aspects positifs pour l’éducation politique des nôtres de cette auto-disqualification des médias ne doivent pas faire cependant oublier l’efficacité de la nuisance qu’elle contient aussi. Il s’agit ici essentiellement d’un pouvoir de sidération. En réalité, le contenu de leur récit importe peu puisqu’il est très peu cru. C’est plutôt ce qu’il empêche de voir qui importe. La sidération, c’est un état où le choc suspend la perception et le jugement. Une bonne image de la sidération est le lapin devant des phares de voiture. C’est ce qui s’est pratiqué contre nous. J’ai raconté comment le coup monté de la photographie prise du balcon a fonctionné comme une diversion sidérante. Et il faut admettre que c’est assez réussi.

Ce fut un bon plan pour Valls. Il lui permettait de faire confondre dans un même doute le chiffrage de la manifestation et la réalité de la scène « révélée » par le journaliste photographe de balcon. De leur côté, prenant le relais d’un site d’extrême droite, les solfériniens diffusèrent en masse une image retravaillée par les fascistes de la « vue du balcon ». Leurs médias proches relayèrent sans vergogne. Le soir même, Olivier Schramek décidait une enquête du CSA qui, bien sûr, n’aura jamais lieu, donnant ainsi l’apparence d’un fondement à l’accusation gratuite portée contre nous. Bien sûr, nous avons prouvé que les images de la marche diffusée par I>télé étaient bidon. Mais Olivier Schramek s’est mis à regarder ailleurs avec énergie ! Plus question d’enquête cette fois-là !

Donc, au total, le résultat n’est pas trop mauvais pour Valls. Personne n’a mis en cause le fait qu’il donne des chiffres après que la préfecture de police a dit qu’elle n’en donnerait pas. Personne n’a posé la moindre question sur l’aberration de son chiffrage. Personne n’a parlé du retour des barrages filtrants. Carton plein. Aussi longtemps que duraient les polémiques annexes, la marche contre la TVA était effacée au profit d’une mêlée qui effaça l’évènement politique pendant plusieurs heures.

Pour nous aussi, c’est bon. L’institution médiatique s’est discréditée, le dégoût qu’elle inspire s’est accru dans nos rangs, et la méfiance s’est accrue dans le public large. Bonne séquence d’éducation populaire. La marche est un point de départ opérationnel pour une suite dont je me garde de trop parler puisqu’elle est seulement encore en construction. A Saint-Girons, personne ne m’a parlé des tweet moqueurs d’Harlem désir. Les gens s’en fichent. D’Harlem Désir, bien sûr. A l’élection présidentielle, j’ai fait 16 % en Ariège.


156 commentaires à “Je fais le job à Saint-Girons”
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  1. Desanti dit :

    Pourquoi ne viens-tu pas nous visiter ici, en territoire abandonné : le Centre-Bretagne ? Pourquoi nous laisser, sur tant d'années, nous débattre avec les élus, l'Institut de Locarn ? Pourquoi rien ne remonte vers toi, depuis tant d'années d'après toi ? Viens nous voir en terre Locarnienne et entendre notre lecture, nos témoignages de luttes et les conséquences ! STP Jean-Luc.

  2. freddy morancy dit :

    Juste une remarque à propos des hypocrites de tout poil qui pleurent aujourd'hui la mort de Nelson Mandela, qui se souvient que c'est en France en 1988 que la représentante de l'ANC (Dulcie September) a été assassinée par les services secrets du gouvernement sud africain de l'époque avec la complicité présumée de nos propres services dirigés alors par C Pasqua?

  3. Kolia78 dit :

    Pour revenir sur la citation du Rapport Morrisson (OCDE) pour la libéralisation des services publics, dont l'école, un article intéressant à lire sur le site de l'UFAL : La leçon des néo-libéraux : comment ruiner l’école publique? Par Marie Perret.
    Par contre, il est difficile de sortir des conséquences de la stratégie de l'OCDE. Prendre au sérieux le déclin de l'école publique (organisé comme le montre la citation), c'est aider ceux qui veulent la privatiser, mais ne rien dire sur ce déclin, c'est laisser la casse de l'école publique républicaine continuer au plus grand profit des écoles privées !

  4. lemetayerv dit :

    Ce qui est vrai pour l'éducation, est vrai également pour la retraite, le logement, la santé, l'énergie... : qui est l'accaparation du privé sur le vivant dont nous faisons partie. Tout doit être privatisé avec le consentement des populations en dégradant leur bien commun. Et ça marche. Car chacun cherche à défendre son bout de gras sans s'occuper des autres afin de mieux en tirer un bien être personnel. Je m'explique : lorsqu'on pourrit la sécurité sociale ou le montant de la retraite ou l'éducation... les gens sont prêt à accepter de payer individuellement, souvent au prix fort, les sociétés privées (écoles privées, assurances privées, mutuelles, assurances retraites, l'énergie mise en concurrence...), ils ne pensent pas qu'ils accélèrent leur misère à court terme mais aussi la misère des autres. Ils ne se posent pas la question de savoir combien de temps ils pourront se payer ce luxe aujourd'hui, qui était un droit pour tous hier notamment grâce aux luttes et au Conseil national de la résistance qui a mis tout ça dans la loi. Et ne parlons pas des congés payés que les gens pensent ne plus avoir le droit parce qu'ils se culpabilisent puisqu'ils passeraient pour des tires au flan. Car c'est connu le français est fainéant, il a trop de congés, de jours fériés et ne travaille pas beaucoup d'heure par jour. Ils raccourcissent même leur congés maladie ou accident du travail. Si, Si ! Nous sommes de bons esclavages et nous devançons le désir de nos maîtres.

  5. Le Gall dit :

    Nathalie Bulle, la remarquable sociologue de l'éducation dont le livre "L'Ecole et son Double" constitue, à mon humble avis, une référence indispensable, a réglé définitivement son compte à PISA, sur le site "skhole", depuis un certain temps déjà. Mais cela ne l'empêche pas, et nous devrions, me semble-t-il, suivre son exemple en la matière, de déplorer la dégradation de la transmission des savoirs constitués au sein de notre école républicaine, et surtout de régler leur compte, (au moyen d'une érudition, et d'une clarté d'expression impressionnantes) aux folies "pédagogistes", qui constituent l'arme fatale pour transformer les plus fragiles de nos élèves en créatures rêvées par l'OCDE. Je regrette souvent notre manque de clarté sur le sujet.
    Mais je ne lâche rien.

  6. mel dit :

    Bonjour
    Je vais faire circuler votre billet en direction de tous mes amis et famille qui me disent depuis des années qu'il faut tenir compte du pouvoir tyranique et dévastateur des médias.

  7. bouvret pascal dit :

    Bonjour à tous,
    Suite à l'émission de france5 les grandes questions, il faut une collusion intime entre Jean-Luc et des gens comme Stiegler, Jorion, Lordon, Michéa, etc. (récupérés par les mouvements d'extrème droite), ils pourront nous aider entre autres pour agir contre les médias.
    Question d'un journaliste à Salvador Dali "Qu'est ce qu'un clown ?". Réponse "C'est quelqu'un comme vous qui fait rire quand il pose une question !".
    Bien à vous

  8. Alain Huard dit :

    A propos des images d'iTélé, il faut préciser que ça ne peut pas être une erreur. Les pancartes de la manif du 30 novembre ont été floutées ! La preuve que le trucage est prémédité. Pourquoi ne pas porter plainte, dans un cas comme ça ?

  9. patrick.p dit :

    Bravo Jean Luc,
    J'étais à la marche du 1er décembre, comme à celle de la Bastille et celle d'avril dernier !
    S'ils (les médiacrates) mettent tant d'énergie à vouloir détruire le Front de Gauche et votre personne c'est que vous faites, nous faisons, toujours aussi peur. Courage à vous qui prenez tant de coups, car vous êtes notre porte-voix. Les médias dans leur ensemble se sont totalement discrédités. Les journalistes ne font plus leur métier de rendre compte de l'actualité, ils bidonnent les images, truquent les chiffres, détournent l'attention. Ils ne méritent que notre mépris. N'achetons plus leurs journaux!
    Aux prochaines élections, punissons les solfériniens et cette gauche caviard qui font tant de mal ! Ils ne comprennent que cela.
    Vive la sixième république! Amicalement

  10. pierre foul dit :

    Ha ha ha... "le photographe de balcon"... j’espère que cela va lui coller à la peau ! Continues Jean Luc(ky luke, pour moi) dégaines et envoies ta verve envers tous ceux-là !pour que nous ayons encore cet espoir de faire basculer de plus en plus de citoyens à notre conception d'une autre société.

  11. Ce rapport PISA aura une conséquence immédiate, dans tous les cafés du commerce, le fascistoïde va se remettre à taper sur les profs, et par extension les fonctionnaires. Et ce genre de beaufs n'a ni la constance, ni l'intelligence, ni l'envie de suivre les démentis postérieurs à la calomnie.

  12. solange 94 dit :

    C'est un billet de bonne humeur, avec beaucoup d'humour, on vous sent moins tendu. Merci de partager votre intelligence. On s'instruit toujours en vous lisant.

  13. sdm94 dit :

    Bonjour,
    Je souhaitais vous remercier de votre énergie pour nous redonner de l'espoir. Comme d'autres initiatives comme Utopia, le Parti Pirate ou plus récemment Nouvelle Donne, on sent le pays en train de réfléchir concrètement au remplacement des règles de fonctionnement mises en place par l'oligarchie financière qui a une vision hiérarchique du vivre ensemble.
    Une suggestion dans le cadre de votre combat pour une révolution fiscale, pourriez vous soutenir et faire connaitre l'initiative citoyenne européenne sur le revenu de base inconditionnel qui arrive à échéance le 14 janvier 2014. En effet cette initiative me parait parfaitement cohérente avec votre combat universaliste. Tenez bon et continuer à porter haut de nouveau concept comme l'éco socialisme ou de nouveaux territoires politiques comme la valorisation de la mer plutôt que perdre votre énergie contre les médiacrates.

  14. fred4 dit :

    Ne lâchez rien, même des gens que j'estimais pensant qu'ils étaient honnête, ont pris le parti de ceux qui ne savent pas compter... Nous étions vingt et cent nous étions des milliers des dizaines de milliers. Eux se permettent de titrer que vous êtes seul, bidouilleur et en fin de carrière. Il se disent humoristes ils sont en fait que de piteux comiques (aux ordres?). Nous serons des millions, ne lâchons rien. Lâchons cependant ceux qui se font, eux, des illusions et qui vont à la soupe de médias en perdition, leur discours de faussaire finira par les rattraper.

  15. naif dit :

    @JL Mélenchon: "jusqu'où ira la malveillance voyeuriste du système médiatique, jusqu'où ira le goût de créer du sensationnel à n'importe quel prix ? Cette volonté d'humilier l'action politique signale une aggravation de la dérive qui entraîne la caste des médiacrates vers un sensationnalisme de plus en plus malsain, implicitement porteur d’une vision de la société et de la politique plus proche de l’extrême droite que de la République."

    On peut ajouter certains humoristes dont Stéphane Guillon que JL Mélenchon a soutenu lors de son éviction de France Inter en 2010. Son papier est réservé aux abonnés de Libération mais pas aux lecteurs du blog ci-dessus. Les commentaires sont sans équivoque, S.Guillon est un astre mort.
    Quant au goût pour le sensationnel des journalistes, je serais plus circonspect. Les lignes éditoriales des mass médias sont toutes identiques. C'est à dire qu'elles roulent pour démolir le FdG et propulser le FN, afin de solliciter le vote utile aux prochaines élections. Leur gestion des faits divers en est la preuve la plus probante. Et si au pire, la "bête" ne rentre pas dans la cage le moment voulu ce ne sera pas, pour eux, une catastrophe. Et nos analyses sur le rôle des médias seront confortées. Parler de sensationnalisme, de recherche de buzz, d'ignorance ou de paresse n'est pas pédagogique et aurait tendance plutôt à les disculper.

  16. jean ai marre dit :

    Comme d'habitude, excellent billet. J'ai apprécié cet adieu à Mandela, et ce coup d'oeil aux enfants mal éduqués. Avec de tels parents, comment avoir des enfants différents ? Quel étrange silence que celui des Le Pen. Et les parents journalistes qui ne présentent aucun micro à cette famille !
    Madiba, c'est cette qualité d'homme, capable de pardon qui l'illustre. Sa sortie de prison, n'est pas seulement sa libération, "c'est la libération de l'opprimé et de l'oppresseur" comme il l'écrit dans son livre. L'Afrique du Sud reste un pays complexe où l'apartheid racisme a presque disparu, mais demeure l'apartheid social. Je me réfugie dans Ferrat qui chante :
    "Face au lancinant message
    Que Mandela dans sa cage
    Lance d'Afrique du Sud
    Ose à la face du monde
    Quand souffle la bête immonde
    Affirmer ta négritude.
    "

  17. Benoît dit :

    Sur le classement de l'éducation de l'OCDE et la première place de la Corée du Sud, petite précision: c'est en Corée du Sud que l'éducation privée est la plus développée. En effet, les élèves qui en ont les moyens font tous une double journée scolaire. La première, à l'école publique obligatoire (mais minimale, libéralisme oblige), la seconde après les cours et jusque très tard dans la nuit. 1ère place, peut être, mais à quel prix ? Des enfants qui ne dorment pas la moitié du temps qu'ils devraient et ont une double journée.

  18. Louis31 dit :

    8 Alain Huard à 10h59
    «ça ne peut pas être une erreur. Les pancartes de la manif du 30 novembre ont été floutées ! La preuve que le trucage est prémédité»

    Oui Alain c’est exactement ce que je disais dans le billet précédent de Jean-Luc.
    Petite erreur. Sur « A Gauche », ce n’est pas la manif du 1er septembre mais celle du 1er décembre, mais tout le monde aura compris.

  19. mathieu madau dit :

    Salut à tous,
    si l'on regarde les scores de la France au classement PISA, on constate qu'en fait les résultats sont stables depuis 2000 à l'exception des maths où il y a une légère baisse. En 2000 on a obtenu 505 points en lecture, soit le même score qu'en 2012, 500 points en sciences contre 499 en 2012 (mais quelle baisse effroyable!) et 517 points en maths contre 495 aujourd'hui (seule matière où l'on peut véritablement constater une baisse de performance stabilisée depuis 2009).
    Il est à noter que 500 correspond au score moyen pour les pays de l'étude (il dépend donc des résultats de tout les pays d'une étude donnée). On peut donc conclure que la France reste dans la moyenne des pays de l'OCDE, il n'y a qu'en maths où l'on est rentré dans les rangs après avoir été un peu au-dessus de la moyenne, ce qui n'empêche pas la France d'être l'un des plus gros pourvoyeurs de médaillés Fields (prix de mathématiques équivalent au Nobel).
    Bref, beaucoup de bruit et de cris d'alarmes pour pas tant que ça.
    (où l'on peut voir les scores)
    (pour les scores complets de l'an 2000)

  20. reneegate dit :

    Ce n'est pas la première manifestation où tout ce que tu décris se produit : barrages filtrants, obfuscation dans la presse. Comme toujours le parcours suit le trajet imposé et évite toute confrontation (dans le sens face à face) avec les forces de l'ordre. Tous ces problèmes de décomptages seraient règlés si nous restions tous groupés à l'arrivée exigeant comme dans un lointain passé qu'une délégation soit reçue. Hier, lors de la manifestation contre la prolongation des années de cotisations retraites face à l'assemblée nationnale, le week end dernier, face au ministère des finances (et non pas vers un lieu dit inconnu sur de nombreux plans).
    Un rapport de force serait clairement établi et les policiers auraient d'autres chats à fouetter que d'humilier encore les manifestants sur leur trajet retour. Se faire respecter d'abord, plaire aussi.

  21. brisedemer dit :

    Quand on attaque et qu'on dit "les Médias", il faut toujours s'efforcer de résister à la simplification abusive qui aboutit au final à ce qu'on se ferme à toute information provenant d'un média quel qu'il soit. Même si on peut observer clairement des généralités négatives et désastreuses. Ainsi c'est grâce au média radio France Culture que je peux apprendre comment, par quels biais la forêt française peut être gravement menacée par des projets au plan national encore soutenus par les autorités qui se font complices d'intérêts privés d'industriels européens qui ne voient la forêt qu'exclusivement comme un gisement de production. Des projets industriels qui en plus comble de perversité pourront tout à fait être financés par les pouvoirs publics dans le cadre apparent d'une politique censée être écologique. Et là encore les institutions européennes sont mains dans la main avec ces destructeurs ces pilleurs de ressources locales. Source pour s'informer, l'émission radio "terre à terre" sur France Culture du 16/11/2013 encore écoutable titrée : ZAD du Morvan (en lutte contre le projet d'Incinérateur-scierie d'ERSCIA).
    Il est peut être bien de penser à des projets d'exploitation de la forêt mais déjà faudrait il qu'elle ne soit pas vendue sacrifiée avant l'arrivée aux fonctions, à des intérêts privés industriels destructeurs pour l'écosystème.

  22. JULES IMPRÉCATEUR dit :

    Avec la mort de Mandela, double problème :
    La récupération politique par tous ceux qui ne l'ont pas aidé et qui l'ont même combattu, on jugera leur présence aux funérailles.
    La lutte de Mandela contre l'Apartheid Racial était liée à la lutte contre l'Apartheid Social qui domine la planète avec la mondialisation de la "Concurrence libre et non faussée" et avec les politiques austéritaires. Du travail reste à accomplir, y compris en Afrique du Sud où il manque, parmi les "héritiers", quelqu'un pour le dire et pour le faire.

  23. Vinnie Reb dit :

    Mandela. Se rappeler aussi que Jacques Médecin, en 1974, en pleine période où le monde boycottait l'Afrique du Sud pour cause d'apartheid, avait jumelé sa ville de Nice avec Le Cap, recevant les officiels de cette ville en grande pompe. La honte pour nous autres des Alpes-Maritimes. Voici ce que disait Jacques Médecin alors sur le régime d'apartheid : "Nous avons beaucoup à apprendre de vous. Il n'y pas dans votre pays une ségrégation correspondant à de l'esclavage, mais un développement parallèle de deux populations. La vie en Afrique-du-Sud mériterait d'être mieux comprise, mieux expliquée." Il ne tarissait pas d'éloges sur le modèle sud-africain de ségrégation. Normal, quand on entend ce que peuvent dire un grand nombre d'élus du 06 de nos jours, dont Estrosi (bébé Médecin s'il en est), pas étonnant. Sans commentaire.
    Se rappeler que si Médecin était alors apparenté RPR mais proche du FN, Nelson Mandela, lui, avait fait partie du Parti Communiste Sud-Africain dans les années 60. J'avais même lu qu'il avait membre du Comité Central.
    Comme vous le dites dans votre communiqué, Jean-Luc, la vie de Mandela témoigne de cette idée : on ne lâche rien. Et surtout que si le nom de Jacques Médecin a fini dans l'ignominie et le déshonneur, celui de Nelson Mandela restera dans l'Histoire, à l'égal de Ghandi et ML King. On ne perd jamais quand on est et reste du côté des pauvres, des humbles et des dominés/exploités.

  24. jean ai marre dit :

    @ 21 JULES IMPRÉCATEUR
    Avec la mort de Mandela, double problème

    En fait subsiste encore et encore, la violence raciste et l'apartheid social présent sur toute la planète. Ceux qui vont être conviés aux adieux de Mandela, ne manquent pas de toupet. En 1970/1980, nous n'étions pas nombreux à vouloir défendre Madiba ! N'oublions pas le RPR qui le considérait, tout comme Reagan, Thatcher, comme un terroriste.

  25. attis dit :

    Bonjour Jean-luc,
    Une petite précision sur la gestion de la forêt. Il n'y a pas utilité de replanter des arbres pour la ressource forestière mais de laisser la nature faire. Cela s'appelle la régénération naturelle. Mais maintenant la régénération artificielle est le maitre mot de l'ONF car le temps c'est de l'argent. Oui nous devons mieux protéger et utiliser ses ressources en développant ces métiers si noble. Nous sommes ta régénération naturelle et tu es notre chêne, nous résisterons ensemble et ne plierons jamais !
    Amicalement.

  26. claudius dit :

    Dés que Jean-Luc évoque l'idée de prendre l'argent là ou il se trouve, les larbins médiatiques et politiques se mettent à hurler à l'évasion des "riches investisseurs". Mais deux décennies de pouvoir de droite n'ont pas empêché les investisseurs de délocaliser leurs usines, le "Président des riches" ne les a pas empêchés de transférer leurs emplois dans les pays à bas coûts, la politique des affaires n'a pas empêché les affairistes d'expatrier leurs profits. De fait, les riches se sont déjà évadés de France, pourquoi croire qu'une politique de gauche pourrait provoquer un phénomène qui est déjà complètement accompli ? Les traîtres à leur patrie n'ont pas attendu qu'on les taxe pour déserter.

  27. gerald rossell dit :

    Merci pour ce billet et le chapitre Pisa OCDE. On aurait fini par oublier une des causes du mouvement de 2003 dans l'éducation qui s'était ancré sur des semaines de grève.

  28. la turbie dit :

    Oui Vinnie, se souvenir du jumelage honteux Nice-Le Cap, Médecin étant maire giscardien de Nice avant de passer au RPR et de finir "à 99% d'accord avec Le Pen". Se souvenir aussi d'Ernest Pignon Ernest et de son intervention anti-apartheid dès 1974 sur la place Masséna. Se souvenir de toutes nos manifs à Nice, Médecin étant toujours maire, avant sa fuite en Uruguay, pour "free Mandela", alors que Mandela n'était connu à l'époque que d'une petite minorité. Se souvenir de la fête du PCF sur la colline du Chateau, en juillet 1988, avec Dulcie September. Ne pas oublier que le Mandela palestinien, Marwan Barghouti est en prison, en Israel, depuis des années. Espérer que ce militant, lui aussi grandement inconnu aujourd'hui, sera un jour le président d'un pays sans murs où juifs et arabes vivront en paix.

  29. jpp2coutras dit :

    "Si l'école française reproduit davantage les inégalités sociales aujourd'hui qu'il y a dix ans, c'est parce que notre pays a appliqué les recommandations de l'OCDE !"

    CQFD! Comme tous ces Organismes internationnaux bâtis dans des buts officiels louables et consensuels, l'OCDE est un paravent où diffuse la doxa ultra-libérale par la bande, l'arbre qui cache la forêt esclavagiste, une vitrine qui abrite le pillage capitaliste généralisé. Démasqués les illusionnistes!?
    Chiffres bidonnés ? Non, c'est bien connu, les éléphants se trompent énormément. Le poids des mots (mensonges) et le choc des images (truquées) en font des poids-lourds de l'intérieur (à éco-taxer?) C'est pour cela qu'ils comptabilisent en tonnes comme la viande à Rungis, dans le quartier place Beauvau !
    Honneurs à Nelson Mandela pour qui c'était toujours "l'humain d'abord" et Résistance!

  30. Monique13 dit :

    Juste une petite constatation après le décès de Mandela. L'Amérique, Obama en tête, mais aussi Clinton, célèbre avec émotion le décès de celui qui est resté inscrit jusqu'en 2008 (!) sur la liste des terroristes. Mais il est sûr qu'on est moins dangereux lorsqu'on est mort. Et il y aurait beaucoup à dire sur la condition des noirs américains aujourd'hui même avec un Président noir, élu avec l'appui de bien des lobbies.

  31. pascal des landes dit :

    Bonsoir à tous camarades,
    C'est un plaisir de savoir Jean-Luc Mélenchon candidat dans le Sud Ouest. L'enquête PISA répète chaque fois les mêmes litanies. Ainsi, comme le souligne Jean-Luc Mélenchon, depuis 1964, on sait, grâce à Bourdieu, Passeron et establet, que les inégalités se reproduisent à l'Ecole. Elles se seraient creusées seulement à l'école ? Non. C'est dans l'ensemble de la société que les inégalités se creusent spatialement, politiquement, économiquement. Mais de cela pas un mot. Quand on vante Shanghai, on oublie de préciser que c'est la classe dominante chinoise qui s'y trouve. En Corée du Sud ? Qu'on regarde les progrès sociaux, et l'Etat, qui intervient de plus en plus. Exactement à l'inverse des préconisation de l'OCDE. Jean-Luc Mélenchon a raison de comparer les agences de notation, PISA et l'OCDE qui prône le sacrifice de la qualité, pour sabrer dans les coûts. Nos gouvernements se plient comme devant la finance à ce diktat ! Derrière chaque institution, entreprise ou service public, il y a une politique identique depuis trois décennies, qui abandonne le territoire, rogne les moyens, tout en prenant bien soin de ne pas froisser les belles banlieues. A midi, Pepi de la SNCF était "cuisiné" par Elkabbach et le Monde ! Aucune analyse des politiques publics qui mènent à Brétigny, et à l'abandon de la desserte du territoire dans de saines conditions. Le PS ne fait que poursuivre cet affaiblissement de l'Etat, patrimoine populaire. C'est ça casser la...

  32. Toto34 dit :

    Content d'entendre parler de la forêt bien que ce soit un peu caricatural (la forêt n'a pas forcément besoin d'être "entretenue", mais si on veut produire du bois, oui, il faut faire de la sylviculture). Il y a beaucoup d'emplois possibles avec une meilleure exploitation de cette ressource renouvelable à condition que la forêt soit gérée écologiquement et durablement. Mais il faut le préciser. Quoi qu'il en soit pour une fois il n'y a pas "que" l'économie de la mer. Ce qui commençait à faire penser à une monomanie. Je ne pense pas que le même discours sans cesse répété sur l'économie de la mer et forcément caricatural puisse convaincre des gens visiblement sceptiques sur la place centrale donnée à ce thème, avec tous les doutes que l'on peut avoir sur le plan écologique suite à un tel message de conquête des mers, lesquelles sont déjà bien fatiguées. Tout comme l'éolien et le photovoltaïque montrent qu'ils ne sont pas sans impact écologique je me méfie du marketing des industriels fussent-ils drapés de vert et je regrette que vous soyez si sensible aux scintillements de la technoscience. Je crois que la question de l'économie de la mer demanderait plus de développement (et de manière contradictoire) pour que l'on puisse accepter l'idée en confiance d'aller encore plus exploiter la nature.

  33. educpop dit :

    La volonté de privilégier les solutions de paix, faire le pari de l'intelligence, partager fraternellement des souvenirs et des promesses avec des amis, c'est indispensable et en même temps insuffisant. A peu près 8 personnes sur 10 rencontrées sur les marchés ou les chantiers croient ce que dit la presse et la télévision, les gens savent qu'il y a déformation mais ne peuvent concevoir qu'il y a désinformation. l'impact de la marche a été réduit à un sujet polémique banal parmi les autres.
    Une majorité croit toujours que le PS c'est la gauche et c'est donc la gauche qui les déçoit, ce phénomène se cumule avec la croyance que le front de gauche c'est l'extrême gauche. La déception et la méfiance retiennent donc majoritairement l'attention des Français, et à force de se dire entre nous une autre vérité on finit par croire que tout le monde l'entends. Il manque un déclencheur pour que l'attention de la population se porte sur l'alternative éco- socialiste. L'analyse du président Mélenchon est criante de vérité mais les cercles d'influences habituels continuent de tourner les uns autour des autres, en supprimant tout effet d'émulation. Une telle sidération comme le dit l'auteur est de nature à entretenir un feu sacré pour la combattre, il faudrait explorer des arguments nouveaux.

  34. avantipopolo dit :

    Extraordinaire billet, pétillant de malice, plein d'intelligence, qui nous fait tous avancer et bien au-delà des chiffres,d'un seul pas et dans une même idée. Incroyable de penser qu'un beau discours comme celui de Saint-Girons, ait été écrit sur une humble table d'auberge, comme ça, dans l'élan. Attis a raison, JLMélenchon est notre chêne et, je dirais même plus, notre Danube de la pensée.

  35. Jean Jolly dit :

    Nous pouvons faire confiance en Raquel pour faire appliquer la loi et toute la loi, seuls les incorruptibles sont capables de grandes choses quand la mafia règne, d’ailleurs Alexis ne cesse de recoller l’image de Robespierre par-dessus toutes celles souillées ou défigurées injustement au fil du temps et surtout par quelques historiens monarcho-nostalgiques, enfin bref … Nous sommes comme ça au Front de Gauche (le vrai), nous sommes incorruptibles et fiers de l’être en ce moment de deuil « Mondial », le plus hypocrite et pathétique de l’histoire connue.
    J’imagine les historiens dans cinquante ou cent balais (d’après PISA), ils se battront pour déterminer si Nelson était bien Mandela ou alors Madiba : « Il me semble que c’était Rolihlahla d’après mes sources » s’exclamera un médiacrate du futur… « les chiens ne faisaient pas des chats avant Fukushima » rétorquera probablement un digne héritier des lumières … « Moi tu sais, depuis qu’ils ont interdit l’école aux « différents », je n’ose plus présenter ma fille…je te jure » dira une inconnue.

  36. Odile dit :

    Ainsi, pour attirer les images TV si faciles à produire dans quelques jours ainsi que les commentaires remplis de bienséance, de bienveillance faciles puisque si lointaines des réalités et des arguments historiques. Ainsi donc, F. Hollande invite Monsieur Sarkozy aux obsèques de Nelson Mandela. Le président des Etats-Unis le fait. Alors pourquoi pas Hollande ? (Bush père et fils y seront aussi, invités par qui ? Par le premier président noir de ce pays). L'hypocrisie et le déshonneur sont universels. L'émotion peut-être ? Facile aussi cela quand on est un chef d'Etat, non ? Mais le bon sens commun, la fidélité aux valeurs républicaines et la dignité de chacun le sont aussi. Nous avons le potentiel Humain pour répondre à tant d'insultes. Leurs mensonges sont si vulgaires et grossiers. Que de plus en plus ils se déshonneurs eux-mêmes de leurs manipulations si mesquines.
    Monsieur Nelson Mandela, au lycée nous pensions à vous qui étiez en prison, depuis vous faites partie de ma vie et votre mort n'y change rien. Fraternellement. Je me souviens de ceux qui vous soutenaient et aussi de ceux qui ne le faisaient pas (Le Pen vous traitait de terroriste. La droite ne militait pas pour votre libération non-plus.) Vous n'étiez pas dupe. Nous ne le sommes pas non plus.

  37. fred09 dit :

    Merci d'être venu remotiver les bouseux ariégeois. Nous sommes quelques uns qui auraient souhaité que les sujet soient plus développés et approfondis (plus d'une heure). Par exemple, la vision du front de gauche pour l'agriculture et l'écologie n'est pas n'est pas évidente à cerner, notamment pour des copains verts rougissants et pour moi. Pourtant cela me permettrait certainement de modifier ne fusse qu'une attitude ou pratique quotidienne (de plus) dans mon métier d'éleveur. Je souhaite retrouver la cohérence (politique / pratique) qui m'avait convaincu de m'installer bien qu'handicapé (citadin désargenté). De plus cela coïnciderait surement avec la rupture de cet isolement qui me pousse à rejoindre la statistique morbide.
    Trop de voisins ruraux exaspérés par l'UMP ou le PS sont sensible aux arguments du FdG mais comprennent et adoptent plus aisément les aboiements du FN. J'y vois là l'influence des JT et la crédulité de simple gens. Alors faut-il que nous nous emparions de quelques médias afin de démontrer leurs fourberies et rétablir quelques vérités ?
    En ce qui concerne les prochains rendez-vous aux urnes. Que faire dans les bourgades rurales où un PS consanguin verrouille tout depuis des dizaines d'année ? Se peut-il que sans désinformation (nous avons eut l'info de la venue de Jean-Luc Mélenchon quelques heures auparavant) la ruralité soit déterminante pour nôtre mouvement.

  38. Pierre Pifpoche dit :

    Merci beaucoup à "l'abominable homme des neiges" pour ses très éclairants commentaires très éducatifs sur succès de la manifestation bien sûr et sur son dénigrement. Mais surtout sur l'agence de notation bidon de l'éducation républicaine animée par l'OCDE anti-républicaine. C'est très éducatif.

  39. gynopady dit :

    Un lien sur l'enquête PISA. Effectivement l'étude PISA ne teste que des compétences et pas les connaissances acquises mais si on sait utiliser intelligemment ses résultats on peut quand même apprendre des choses. La preuve c'est elle qui permet de savoir que les élèves coréens sont malheureux. Pour le système scolaire français, les enseignements sont:
    - le redoublement est inefficace puisque les pays qui ne le mettent pas en place ont des élèves qui à l'aĝe de 15 ans ont plus de compétences que leurs homologues français. Il ne sert qu'à accumuler les retards et à pénaliser encore plus les élèves qui ont des difficultés.
    - les élèves français sont très efficaces pour appliquer des méthodes apprises, donc très scolaires (paradoxalement) mais font preuve de peu d'initiative face à des problèmes qui s'écartent du cadre scolaire.
    Après c'est à nous de savoir comment on veut faire évoluer notre système d'éducation: continuer à formater des jeunes pour en faire des soldats efficaces du capital ou leur apprendre à s'ouvrir et à s'autonomiser quitte à être moins arc-boutés sur certaines connaissances que l'on croit fondamentales (exemple typique de l'orthographe.)

  40. maximilien R dit :

    Panique à bord du pédalo ! Ce déchainement médiatico politique à propos de notre marche est encourageant. Sinon pourquoi donnez autant d'importance à un évènement qui d'après eux n'en serait pas un. La peur commence à changer de camp et c'est une bonne nouvelle pour nous. Mais attention si nous ne lachons rien eux non plus ne lacheron rien. Ils ont plus à perdre que nous et se battrons comme des chiens pour le préserver.

  41. Sylvain COSTET dit :

    Désolé mais l'école obligatoire à 3 ans, c'est pas une bonne idée. D'abord "l'esprit" FdG voudrait qu'on soit plus préoccupé de rendre l'école maternelle tellement attractive et utile que les gens veuillent y mettre leurs enfants le plus tôt possible plutôt que de fixer une obligation de plus. Ensuite il y a des enfants dont les conditions d'existence font qu'ils peuvent très bien y entrer à 4 ans sans que l'intégralité de leur avenir ne soit ruiné d'avance, et c'est pas plus mal. Ensuite, ça va produire des dégâts collatéraux pas forcément visibles de Paris mais douloureux dans certaines régions, comme l'obligation par conséquence pour les communes de financer les maternelles privées dès 3 ans. Il y a tellement d'autres points à réformer sur l'école qu'on ferait bien de mettre celui-là en veilleuse et éclairer les autres...

  42. mb_49 dit :

    Quelles que soient les raisons qui constituent le fond de commerce de l'OCDE (et PISA), il faut ne pas être sur le terrain pour penser que l'école de la République remplit ses devoirs : le premier d'entre tous, l'égalité des chances et ce n'est pas le modèle du collège unique qui a amélioré cette obligation. L'orthographe ? Science des ânes, mais comment apprendre une langue étrangère si on ne maîtrise pas les structures de sa propre langue : grammaire, syntaxe sont indispensables pour pouvoir s'exprimer clairement, et facilitent grandement l'acquisition d'autres structures, dans une langue étrangère. Comprendre les structures de sa langue permet de comprendre celles des autres.
    Les maths ? En moyenne mal maîtrisés en collège : tables de multiplication quasi inconnues des élèves(en 4ème) et c'est une des 4 matières à l'écrit du au Brevet. Oui, nous avons d'excellents mathématiciens ? Mais de quelle couche de la société sortent-ils ? De familles où les erreurs produites par des "techniciens" de la pédagogie ont pallié les écueils que les jeunes ont pu rencontrer. Non, la méthode constructiviste, qui est la méthode officielle, ne tient aucun compte des découvertes en neurologie faites depuis 25 ans : pour pouvoir induire il faut qu'un jeune possède un minimum de savoirs utiles, liés dynamiquement entre eux. La mémoire est un processus dynamique, qui n'a rien en commun avec celle d'un ordinateur. Ce n'est pas ce que produit l'école aujourd'hui : on...

  43. pascal des landes dit :

    Bonjour à tous camarades,
    Merci à tous les camarades qui laissent des liens, sur PISA notamment.
    @gynopardy, a raison de souligner les deux points. Le redoublement a toujours frappé les plus pauvres des élèves en élémentaire et au collège. La maternelle obligatoire dès 3 ans, peut être pas, mais la rendre possible pour les quartiers les plus pauvres est absolument nécessaire. On a reculé de plus de 30% sur la scolarisation des 2 ans ces quinze dernières années. Un article de JY Rocheix analyse assez bien le rapport social à l'école que dévoile PISA, et il lance quelques pistes pour la réduction des inégalités, qui reste le grand chantier à lancer.
    Puisqu'on parle d'Afrique du Sud, un rapport parlementaire de 1994, commandé par le ministre de l'éducation de l'époque, montrait que le redoublement des élèves lors de l'apprentissage de la lecture était un des trois piliers de l'apartheid à l'école. Quoiqu'il en soit, l'Etat, le service public reste l'outil majeur de réduction des inégalités, c'est pourquoi la finance veut sa peau, et que nous voulons le protéger. Seul des services sociaux fort, permettent d'envisager une planification écologique, et réorientée vers l'humain. Alors camarades, le temps n'est pas à la morosité, au défaitisme. En RSA, Mandela clamait : "Amandla, ngawetu !" Le pouvoir pour nous ! prenons le pouvoir quoi...

  44. mihel de toulon dit :

    Souvenons nous que de nombreuses fois dans les années 1970 Georges Marchais a demander que l'on décerne le prix Nobel de la paix a Mandela et toujours refuser par les mêmes qui aujourd'hui versent de grosses larmes sur sa disparition et qui se rendront a ses funérailles. Honte a eux mais cela fait longtemps qu'ils n'ont plus de figures.

  45. Piettro dit :

    A propos de Nelson Mandela, il me semble bon de rappeler (puisque aucun des médias larmoyants n'ose le dire) que pour son premier voyage officiel hors de son pays en juillet 1991, il avait choisi Cuba. On peut lire ici le discours émouvant qu'il avait prononcé le 26 juillet, date hautement symbolique pour les Cubains, devenue la Fête Nationale depuis 1959.

  46. semons la concorde dit :

    A propos de Mandela, j'allais reproposer le lien de Piettro 45 sur ce magnifique discours à Cuba qui met en perspective le rapport des uns et des autres avec l'ANC
    Pour compléter, je suggère l'article de Wikipédia sur l'ANC qui retace son évolution depuis 1912 à nos jours et qui montre bien comment de pacifique, elle est devenue lutte armée à cause de la surdité de l'oligarchie blanche et capitaliste au pouvoir en Afrique du Sud. Et c'est cette oligarchie mondiale qui va verser des larmes de crocodile sur sa tombe. Sans pudeur. Sans remords.
    En ce moment circule une pétition intitulée "Les indignés du PAF " Je l'ai signée, ça fait un bien fou ! Hier encore, France Inter s'est autofélicitée de son action et de ses méthodes. La déontologie du journaliste veut qu'il ne prenne pas parti. Eh! bien, messieurs vos infos du matin ne sont pas déontologiques : elles ne respectent pas la pluralité des opinions qui traversent la société, seule la voix ultralibérale est entendue, et on n'en peut plus de l'entendre... Heureusement qu'il nous reste les après-midi de qualité.

  47. Jean Jolly dit :

    @ Sylvain COSTET.

    Effectivement, il serait plus approprié de rendre l'école gratuite et pédagogique dès l'âge de trois ans... je traduis l'idée du Front de Gauche et le raccourcis de Jean-Luc.

  48. Louis31 dit :

    « comme l'obligation par conséquence pour les communes de financer les maternelles privées dès 3 ans »

    Non seulement on ne va pas financer les écoles maternelles privées, mais on ne veut pas financer les écoles privées en général. Peut être ne doit-elle pas être obligatoire à 3 ans mais au moins ouverte à qui veut mettre ses enfants.
    Aujourd’hui, on suit à la lettre les recommandations de l’OCDE, vue le nombre d’enfants par classe on à la quantité mais pas la qualité. Si l’enseignant avait moins d’élèves, peut être aurait-il plus de temps à faire comprendre l’orthographe et la grammaire. Personnellement, si les math m’ont sauvé, toute ma vie j’ai regretté ma faiblesse en orthographe et je ne le voudrais pas pour mes petits enfants.
    D’autre part si on n’avait pas supprimé l’école normale les enseignants seraient mieux formés et on ne serait pas obligé de mettre des petites annonces pour recruter des enseignants.

  49. mimi dit :

    Cher J.Luc ne serait tu pas plus indispensable à l'Assemblée Nationale plutôt que l'assemblée européenne

  50. Vassivière dit :

    @mimi 50
    Excellente question. A poser à l'autre grande composante du FdG qui fait jusqu'à présent un barrage efficace.


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