19déc 13
En plein coeur de la forêt amazonienne, la multinationale Chevron a créé mille piscines dans lesquelles elle a déversé du pétrole résiduel, de l'eau polluée aux métaux lourds et les produits chimiques de son exploitation. Ces piscines sont censées avoir été nettoyées. Il n'en est rien. Une mince couche de terre jetée a servi à masquer la situation. De plus, la plupart des piscines n'ont pas été déclarées et elles ont contaminé tout l'environnement proche et lointain par ruissellement.
Cette pollution a duré trente ans. Ce n'est donc pas un accident. Par conséquent, puisque cela a été fait en toute connaissance de cause, c'est un crime.
Pour rassurer les gens, les colons et les indiens, les responsables disaient que le pétrole était bon pour la peau, et ils recommandaient de se soigner avec. Ils disaient : « Vous pouvez laisser vos enfants se baigner dans les piscines »…
A présent, 30 000 personnes sont en action contre la multinationale. Chevron les poursuit pour association de malfaiteurs.
De leur côté, les victimes ont obtenu la condamnation de Chevron à 9,5 milliards de dollars de réparation. Et ils viennent d'obtenir d'un tribunal canadien le droit de poursuivre la multinationale sur ses biens au Canada ! Le même type de procès est engagé dans quatorze pays.
Du coup, la multinationale se retourne contre l'Etat équatorien et le cite devant un tribunal d'arbitrage. Son argument : le gouvernement de l'époque avait fait une lettre reconnaissant que tout avait été nettoyé correctement. La compagnie Chevron demande sur cette base 13 milliards de dollars à l'Equateur.
Le gouvernement équatorien organise donc une action internationale pour contrer Chevron. Cette bataille nous implique de trois façons. D'abord, c'est la lutte pour le principe pollueur-payeur. Ensuite, c'est la lutte contre le droit des firmes d'en appeler à des tribunaux d'arbitrage contre les Etats. Enfin, c'est la lutte pour l'incrimination pour crime écologique contre l'humanité. Car c'est par milliers que se comptent les humains et les animaux morts, rendus malades, ou malformés par cette pollution de Chevron.