Archives pour 2013
07nov 13
06nov 13
La réforme des retraites vient d'être rejetée à l'unanimité au Sénat. Tant mieux ! Une loi de régression sociale est ridiculisée. Il est désormais possible de la couler. Voici comment. Lors du 1er passage à l'Assemblée nationale, elle n'avait, en effet, pas obtenu de majorité absolue. Il suffit donc, lors de son passage final, que les 47 députés de gauche abstentionnistes – dont le groupe EE-LV et plusieurs socialistes – aillent jusqu'au bout. Il suffit qu'ils aillent au fond de leur conviction. Il suffit qu'ils votent comme ceux du Front de Gauche et cette loi, alors, ne passe pas ! Ces parlementaires du PS et d'EE-LV n'ont pas été élus pour voter une réforme des retraites pire que la réforme Sarkozy. Amis, camarades, ne laissez pas faire quelque chose dont vous savez tous que cela n'est ni nécessaire, ni urgent, ni moral ! Montrez que vous n'êtes pas élus pour jouer le rôle de soldats de plomb ! Montrez que la politique peut agir. Souvenez-vous des camardes avec lesquels vous avez tant de fois défilé et tracté, ceux qui vous ont élus pour que vous les représentiez ! Votez contre le texte ! Et alors vous aurez au moins tenu une promesse majeure de votre élection : ne plus suivre les logiques libérales de l’ère Sarkozy !
Depuis Quimper, nous sommes entrés à présent de plein pied dans un temps plein électoral jusqu'à juin prochain avec les élections municipales et européennes. L'enjeu de ces élections impliquera en réalité une recomposition générale de la scène politique et tout le monde le sait. C'est donc un moment particulièrement dense qui se présente devant nous, où se combinera en un processus unique tout ce qui d'habitude vit sa vie séparément : mouvements sociaux, faits divers, actualité internationale, fait micro-local. Si l'on prend un peu de hauteur sur les événements et qu'on regarde la scène vue depuis son ensemble européen, l'enjeu est singulièrement simple : où la chaîne du néolibéralisme à bout de souffle va-t-elle craquer ? Dans quel pays, et de quel côté politique ? La rupture à venir sera-t-elle de notre côté ou d'extrême droite ? C’est dans ce cadre que les manifestations dans les départements bretons prennent leur place.
Les grands patrons se gavent, les salariés, eux, se serrent la ceinture. Caricatural mais vrai. Sous Hollande comme sous Sarkozy, la situation ne change pas. Le cabinet privé Poxinvest a en effet publié des chiffres sur la rémunération des présidents des 120 plus grandes entreprises cotées à la bourse de Paris. Le résultat est clair : les revenus des patrons concernés ont augmenté de 6% en 2012. Pendant ce temps, François Hollande aura augmenté le SMIC d'un carambar par jour : à peine 0,6%… Dix fois moins que les salaires des grands patrons ! C’est ça la politique des solfériniens !
05nov 13
Le 5 novembre 2013, Jean-Luc Mélenchon était l'invité de la matinale de France Info. Il est revenu sur les manifestations contre l'écotaxe et pour l'emploi qui se sont déroulées en Bretagne le 2 novembre et a appelé à la mise en place de la planification écologique par un Etat "stratège". Interrogé sur la politique menée par le gouvernement, il a répondu que ce dernier n'avait "plus aucune autorité" et a appelé les élus de la majorité à demander un changement de cap visant à faire "la politique du peuple français" plutôt que celle des patrons.
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02nov 13
Le 2 novembre, en Bretagne, chacun sa classe !
Encouragé par la timidité et la pleutrerie du gouvernement qui leur cède tout, le patronat et les cléricaux des départements bretons vont faire manifester les nigauds pour défendre leur droit de transporter à bas coût des cochons d’un bout à l’autre de l’Europe dans des conditions honteuses. A Quimper manifestent ceux qui veulent que continuent la souillure de notre belle Bretagne par les nitrates de l’agriculture productiviste.
A Quimper manifestent ceux qui veulent les salaires de misère pour les agriculteurs et le règne de la grande distribution.
A Quimper les esclaves manifesteront pour les droits de leurs maitres.
Les salariés des départements bretons ne doivent pas se tromper de colère ! Ils ne doivent pas aller baiser la main qui les frappe. Ils doivent manifester à Carhaix avec leurs syndicats de salariés et leur classe, leur camp, leur famille. S’ils aiment les symboles historiques les bretons qui réfléchissent préfèreront se souvenir de leurs ancêtres qui déclenchèrent la grande révolution de 1789 contre les privilèges des riches et créèrent le club des jacobins plutôt que de marcher derrière les saigneurs de leur époque !
01nov 13
Les « 343 salauds » se sont-ils rendu compte du point auquel ils le sont en effet ? Plagier le titre courageux des femmes héroïques qui ont assumé leur avortement pour que le droit d’en pratiquer un ne soit plus considéré comme un crime, il fallait oser ! C’est au fond recommencer les injures de l’époque contre ce qu’elles faisaient ! Et puis quel parallèle ! Elles luttaient pour qu’une aptitude sexuelle cesse d’être un destin social. Ils y ramènent les prétendues volontaires. Que la prostitution ait toujours existé est le refrain parallèle à celui qui rabâche « il y a toujours eu de la misère ». C’est pour y mettre fin qu’est né le socialisme. Vous me direz : il y a toujours eu des salauds, également. Par exemple celui qui recommande à la femme ou la fille de son voisin de se prostituer mais n’en fera jamais la proposition aux siennes. Peut-on les convaincre ? On peut en douter. Mais en argumentant il me semble qu’on doit pouvoir éviter la banalisation de la traite des êtres humains, de la bêtise cruelle, et des démissions intellectuelles. Quand bien même y aurait-il des volontaires pour se prostituer, nous serions en droit de ne pas l’accepter davantage que bien d’autres choses que nous ne permettrons pas quoiqu’il y ait des gens pour le vouloir. Tout simplement parce que nous savons qu’il n’y a pas de prostitution sans espace ouvert au proxénétisme et à la traite des êtres humains. Et d’autre part qu’il n’y a pas de prostitution sans une définition de soi et du rapport aux autres que nous n’acceptons pas. La société a le devoir de prescrire les normes de la vie commune.
Témoignage devant le congrès US du directeur de la NSA, le général Keith Alexander : "Les affirmations (…) selon lesquelles la NSA effectuait des dizaines de millions d'écoutes téléphoniques sont complètement fausses. Pour être parfaitement clair, ce ne sont pas des informations que nous avons collectées en espionnant des citoyens européens. Ce sont des infos que nous et nos alliés de l'OTAN avons obtenu pour protéger nos pays et soutenir des opérations militaires". Il a précisé qu'il s'agissait de "données fournies à la NSA" par les services de renseignement des autres pays. Qui ment ? Si le directeur de la NSA dit vrai, les autorités françaises et européennes doivent s'expliquer sur leur complicité dans l'espionnage de leurs propres citoyens pour le compte d’une puissance étrangère. S'il ment et que les Etats-Unis ont eux-mêmes espionnés, qu'attend la France pour répondre à ce qui serait une provocation insupportable ? La timidité de François Hollande est inacceptable : la souveraineté nationale et les libertés individuelles sont en cause ! Il doit faire mieux que ses pauvres soupirs excédés actuels.
Vendredi 25 octobre, Aulnay a produit sa dernière voiture. L’Histoire retiendra que c’est sous la présidence de François Hollande que la famille Peugeot aura fermée l’usine symbole de son groupe où s’exprimait le plus fortement la capacité ouvrière à faire respecter sa dignité. Le gouvernement Ayrault a laissé faire. Comme il a laissé PSA annoncer la suppression de huit mille emplois l’an dernier (dont la moitié dans la recherche et développement). Comme il a laissé la direction de PSA mépriser la grève de la faim des sept de Poissy. C’est pourquoi je vais parler de la victoire médiatiquement invisible de la lutte de ces sept hommes si courageux. Mais avant cela je veux dire un mot d’autres hommes qui ne brillent pas par leur courage. Les Dupon et Pondu qui nous gouvernent !
Ces gens-là n’étaient-ils pas la raison incarnée, le bon sens et l’esprit de mesure faits hommes ? La rondeur aimable du chef n’était-elle pas la garantie qu’il ne saurait jamais être aussi abrupt que moi ? La face perpétuellement navrée de Jean-Marc Ayrault ne prouvait-elle pas quel ennemi des excès ont trouverait toujours avec lui ? Eux c’était la gauche réaliste, efficace, gestionnaire et bla bla bla. L’encens était fourni par « le Nouvel Observateur » et « Libération », chœur enchanté de tous les reniements. Nous ? « La gauche tonitruante » (Michel Sapin), qui « carbure à la coca » (Harlem Désir) et tutti quanti. N’ont-ils pas répété cent fois en me toisant de très haut que « tout ce qui est excessif est insignifiant »? Cette maxime est à présent retournée : que tout en eux soit aussi insignifiant est terriblement excessif. Qui ne parvient pas à les ridiculiser doit se tenir soi-même en piètre estime. L’exercice est devenu moins compliqué que de trouver un bonnet rouge qui ne soit pas fabriqué en Chine. Ils vont tomber. Soit sur la taxe sur les yaourts à la crème, soit sur l’interdiction de tousser en public : n’importe laquelle des grandes réformes du quinquennat Hollande peut lui être fatale pour peu qu’un syndicat de marchands de saucisses s’y oppose. Comme gestionnaires donc ils ne valent rien, non plus. Je vais parler de la farce patronale des bonnets rouges et de la nouvelle cagade gouvernementale.