Archives pour 2013
21nov 13
Recours au vote bloqué : Ayrault, isolé, gouverne contre sa majorité
Le gouvernement Ayrault a décidé de tordre le bras du Parlement sur la réforme des retraites en imposant un vote bloqué mardi prochain sur l'ensemble du texte.
Jean-Marc Ayrault gouverne contre sa propre majorité à qui il veut imposer une baisse déguisée des pensions en reportant la date de revalorisation.
En 2010, c'est Nicolas Sarkozy qui recourait au vote bloqué au Sénat pour imposer la fin de la retraite à 60 ans.
Trois ans après, François Hollande recourt à la même brutalité pour imposer la retraite à 66 ans.
Pour reprendre les mots du PS contre Sarkozy en 2010, "le vote bloqué déshonore et discrédite le gouvernement et le Président".
La marche du 1er décembre pour la révolution fiscale sera aussi une dénonciation de cette politique et de ces méthodes autoritaires.
20nov 13
J'écris ces lignes à Strasbourg. J'y vis le naufrage de l'idéal européen au jour le jour. Cette fois-ci le Parlement vient d'adopter sans amendement, en un vote bloqué, sept années du budget de l'Union ! Sur (presque) tous les bancs, l'indignation était à son comble. Mais cela n'a pas empêché la décision. L'homme qui a fait passer cette manœuvre s'appelle Martin Schultz, ci-devant président du Parlement européen. C'est un social-démocrate allemand. C'est aussi le candidat de tous les socialistes européens au poste de président de la prochaine Commission, qui sera constituée au lendemain des élections européennes ! S'il est élu à ce poste, le verrouillage politique de l'Europe sera achevé. Il s'agira d'un président allemand, dans un système institutionnel dominé par les Allemands et placés sous pilotage politique du gouvernement allemand, lui-même composé d'une coalition avec les socialistes sous la direction de la droite. L'appétit des procédures démocratiques de cet homme est bien montré avec ce qu’il vient de faire, alors même qu'il est pourtant le président du Parlement. On peut toujours rêver du fait qu'il change son comportement. Mais pourquoi le ferait-il ? Il vient d'être désigné comme candidat commun des socialistes sans aucun vote d'aucun des partis qui l’ont désigné ! Seuls les dirigeants se sont entendus entre eux. Et encore, pas tous. Il aura suffi que les Anglais et les Français s'accordent sur une suggestion faite par les Allemands pour que tous les autres, par un effet domino facile à comprendre, aient dit chacun à leur tour qu'ils étaient également d'accord ! Je tiens tout cela de la bouche du cheval ou presque. Et quand la question fut posée au groupe socialiste du Parlement européen, un insolent Italien demanda si, même avec une candidature unique, il ne fallait pas organiser un vote pour connaître le degré d'approbation des députés socialistes. Leur président M. Svoboda décida il n'en était nul besoin du fait qu'il sentait bien l'approbation de ses collègues sans avoir besoin de la vérifier. Tel quel ! Humour : Svoboda en tchèque signifie « liberté ». J'en reste là.
Jean-Marc Ayrault a décidé de « remettre à plat » la fiscalité en France. C'est une très bonne nouvelle pour nous. Le thème de la « révolution fiscale » est donc validé. C'est tout bénéfice pour notre lutte. Je ne fais preuve d'aucune naïveté en prenant au mot Jean-Marc Ayrault. S'il s'agit de collecter par l’impôt demain autrement la même somme qu’avant, la seule question qui reste est : « Qui va payer » ? Cette question est une très bonne question ! Elle résume les enjeux de toute fiscalité. Mais qui peut croire que la répartition de l'effort va se faire par une mutuelle générosité ? Personne, bien sûr ! Les « remises à plat » fiscales sont en réalité une réorganisation du rapport de force entre classes sociales dans le partage de la richesse. C'est bien pourquoi cet exercice est si souvent couplé avec des situations révolutionnaires ! Ayrault croit que nous ne le savons pas. Il est vrai qu’au point d’amnésie où il en est sur lui-même… J’y viens.
Les élections des juges prud’hommes sont supprimées. Les seules ou tous les salariés de toutes les branches et de toutes les tailles d’entreprise votaient à égalité. Et c’était aussi la seule où tous les patrons de toutes les branches, eux aussi à égalité, élisaient leurs représentants. Bref : la seule élection qui donnait une vraie photographie sociale et « politique » du « monde de l’entreprise » et des deux classes sociales qui le composent. La seule qui établissait le même jour, dans la même élection, la véritable représentativité des travailleurs et des patrons. Bien sûr, Michel Sapin, cet immense démocrate, a su trouver l’argument : ça coûte trop cher (cent millions) et trop peu de monde vote ! Avec un tel raisonnement, les élections cantonales ou législatives partielles, pour ne parler que d’elles, devraient être supprimées. L’hypocrisie de Sapin est éclatante. Car avoir refusé d’organiser les bureaux de vote dans les entreprises a fait à la fois exploser les coûts et massivement dissuadé les électeurs salariés. Mais quel est le sens de cette décision. Par exemple, où est l’économie à réaliser qui sert de prétexte à la suppression si, comme le dit le ministre, la somme est distribuée aux syndicats représentatifs ?
19nov 13
Refonte de la fiscalité : organisons le rapport de force !
La décision du Premier ministre d'une prochaine refonte de la fiscalité prouve que nous avons raison de l'exiger et d'en préciser le contenu immédiat.
C'est d' abord un démenti à Cahuzac et Moscovici qui affirmaient que la réforme était faite.
C'est ensuite un encouragement à organiser le rapport de force pour défendre l'intérêt général fiscal contre l'égoïsme social des riches et de la finance.
Enfin, cela montre que notre marche du 1er décembre pour la révolution fiscale et l'annulation de la hausse de la TVA est réaliste et d'actualité.
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19nov 13
Prud’hommes : pour Sapin, la démocratie coûte trop cher
Michel Sapin envisage de supprimer les élections par les salariés des conseillers prud’homaux.
C’est une mauvaise action de plus du gouvernement contre les droits démocratiques des salariés.
C'est une des seules élections auxquelles votaient les travailleurs étrangers. La seule ou tous les salariés de toutes les branches et de toutes les tailles d’entreprise votent à égalité. C'est aussi la seule où tous les patrons de toutes les branches élisaient eux aussi à égalité leurs représentants.
Bref, la seule élection qui donne une vraie photographie sociale et «politique» du «monde du travail» et des deux classes sociales qui le composent.
Pour supprimer les élections, Michel Sapin prétend qu’elles coûtent trop cher et que trop peu de monde vote. Avec un tel raisonnement, les élections cantonales ou législatives partielles aussi devraient être supprimées.
L’hypocrisie du ministre solférinien est éclatante. Car avoir refusé la tenue des bureaux de vote dans les entreprises a fait à la fois exploser les coûts et massivement dissuadé les électeurs salariés.
Cette suppression perpétue le quasi-monopole de la représentation par le MEDEF. Il perpétue l’élimination du patronat de l’Economie sociale et solidaire qui, bien que représentant 19 % des voix aux dernières élections prud’homales, n’a pas été reconnue pour autant.
19nov 13
Vote du Cadre de Financement pluri-annuel : le coup de force austéritaire de Martin Schulz
Martin Schulz est-il encore président du Parlement européen ? Ou déjà ministre d’Angela Merkel ? En violation de sa mission il tente en effet d’imposer l’adoption sans amendement au Parlement européen des budgets européens d’austérité voulus par Angela Merkel pour les 7 années à venir (2014-2020).
Martin Schulz avait déjà annoncé mardi dernier en présence d’Angela Merkel et François Hollande que le Parlement européen voterait le budget 2014-2020 décidé par le Conseil, et cela avant même que les députés en aient discuté.
Aujourd’hui il va encore plus loin pour empêcher le Parlement d’exercer ses pouvoirs. Il utilise l'article 20 du règlement intérieur, qui lui attribue "tous les pouvoirs pour présider aux délibérations du Parlement" pour empêcher les députés d’amender ce cadre budgétaire d’austérité durable.
Je m'oppose à ce nouveau coup de force austéritaire. Et je tiens à souligner qu'il est porté par Martin Schulz, le candidat du Parti socialiste français à la présidence de la Commission européenne.