16jan 14
On ne doit pas sous-estimer l’ampleur du virage assumé par François Hollande à l’occasion de sa conférence de presse. Certes, il est bien le même homme que celui dont j’ai décrypté, dans mon livre « En quête de gauche », le parcours idéologique depuis 1983. Inconnu à l’époque, ses premières tribunes de presse l’alignaient sur ce courant « démocrate », parti des Etats-Unis, qui a connu ensuite une escalade de surenchères libérales. De Tony Blair à Gerhard Schröder, une pente a été prise par la social-démocratie européenne, dont Hollande a été l’instrument en France. Elle s’est déployée jusqu’à la déchéance totale, avec la capitulation de Papandréou en Grèce devant l’assaut de la finance, mais aussi avec les gouvernements de grande coalition à répétition en Allemagne et dans plusieurs pays d’Europe. Certes, la précédente conférence de presse présidentielle, en novembre 2012, avait déjà affiché le paysage mental et sa conversion publique à la « politique de l’offre », caractéristique de la pensée économique de droite. Mais les journalistes ont raison de dire que c’est un franchissement qu’il a opéré cette fois-ci.
C’est le coup de barre à droite le plus violent d’un gouvernant de gauche depuis Guy Molet, élu pour faire la paix en Algérie, et qui envoya le contingent au combat. Hollande a été élu pour tourner la page de Sarkozy et faire la guerre à la finance. De cela, il ne reste rien. Au contraire. Un journaliste lui fait faire un aveu énorme. Quelle différence avec la politique de Sarkozy ? De sa propre bouche : la différence serait que lui ferait ce que l’autre était incapable de faire en matière de politique économique de droite ! Autrement dit, vu depuis notre balcon, il se vante d’être pire que Nicolas Sarkozy. Dans les chiffres, c’est d’ailleurs vrai. Fillon avait réduit de 15 milliards la dépense publique. Hollande a triplé la soustraction. Quant à « la guerre à la finance »… c’est l’illustration caricaturale de l’adage de Charles Pasqua selon lequel les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Nous, les militants politiques, les citoyens éclairés, nous sommes peu surpris. Nous savions a quoi nous en tenir sur le fond. Mais ce savoir nous égare parfois. Nous croyons que tout le monde sait comme nous et nous sous-estimons les effets de démoralisation collective de tous ceux qui découvrent la réalité, surtout quand ils n’avaient pas envie de la connaître. Et nous sous-estimons la part d’autorité que des personnages comme François Hollande, du fait de leur fonction, peuvent avoir sur l’esprit public. Quand il répète le catéchisme libéral sans démonstration, en assénant comme des évidences des refrains idéologiques pris chez nos adversaires, il conforte l’idéologie dominante et les préjugés de notre temps d’obscurantisme. C’est cela que nous payons le plus cher ensuite. Cela provoque tant de résignation, tant de conformisme.
La pression médiatique et les circonstances ont obtenu cet « outing » du scooteriste masqué. Je crois aussi qu’au PS comme dans notre gauche, nombreux sont ceux qui auraient préféré que l’ambiguïté demeure pour faciliter les petits arrangements. La pression de l’événement privé imposait à Hollande une posture qui démente sa réputation de duplicité permanente et universelle. Les journalistes l’ont cueilli cuit à point. Ils ont obtenu une clarification dont je suis certain que ce roué aurait espéré se dispenser pour mieux continuer à emberlificoter tout le monde. Certes, le fond ne change pas. Mais tout n’est pas égal. Un saut qualitatif a été opéré. Le nouveau pacte blabla donne 15 milliards de plus au MEDEF. Au total, les deux derniers plans blabla offrent 35 milliards d’argent frais au MEDEF, pris intégralement sur la consommation populaire ! Voilà pour les faits. En assumant publiquement le tournant, François Hollande franchit aussi un seuil symbolique. Dans la vie publique, surtout venant du monarque républicain, les mots sont des frontières autant que des passerelles avec le réel ! La conférence de presse de Hollande a mis un point final à la singularité du PS dans la social-démocratie mondiale et européenne. Ce n’est pas tout.
Le coup de force idéologique va devenir un coup de force politique. En demandant un vote de confiance au Parlement, la « gauche du PS » et les Verts doivent valider la brutale formule productiviste et antisociale qui résume tout sur le plan de la philosophie politique : « l’offre créé la demande ». Il va leur falloir l’avaler en plus des cadeaux au patronat, en plus de l’ANI, en plus de la retraite à 66 ans, en plus de… en plus de… Je connais leur gosier de boa, et leur art de manger tout en parlant contre le menu, mais tout de même ! Toute la gauche représentée au Parlement est mise au pied du mur. Ce sera la mesure de la sincérité de bien des joueurs de flûte ! Puisque je suis sur le sujet de la doctrine, encore une précision.
Hollande accepte l’étiquette « social démocrate ». C’est une usurpation de plus. Il y a, bien sûr, les raisons de fond propre au paysage et à l’histoire de la gauche française. La social démocratie est une forme d’organisation de la gauche où le parti et le syndicat sont intimement liés. Ils le sont non seulement dans l’action mais par les structures et par l’histoire. D’ailleurs tantôt c’est le parti qui a créé le syndicat tantôt c’est l’inverse. Tel est le cas dans tous les pays de l’Europe du nord et en Angleterre. Rien de cela n’a jamais pu exister en France. A mes yeux c’est tant mieux. Donc qu’est-ce que cette social démocratie à la Hollande où syndicat et parti se tournent le dos ? Elle n’existe pas. Quoiqu’il en soit admettons au moins que la social-démocratie c’est une méthode ou les avancées combinent les rapports de forces sociaux et la négociation pour finir avec des compromis. Il n’y a pas trace de rapport de force, de négociation ni d’un compromis propre à la social-démocratie d’autrefois dans la méthode Hollande. Lui fait des cadeaux « secs » aux actionnaires. Aucune contre-partie, aussi ferme et chiffrée que le sont ces cadeaux, n’est exigée du grand patronat. Où est l’espace de « négociation » avec des méthodes de concession préalable, unilatérale et sans condition comme ce fut le cas pour l’ANI, la retraite à 66 ans et à présent ? Ou est le rapport de force si le gouvernement trace les concessions avant le début de la discussion ? Ce n’est pas tout.
L’idée social-démocrate c’est « le partage des fruits de la croissance ». Illusion productiviste lamentable, certes, qui suppose un monde en croissance permanente sans limite dans un monde limité. Mais du moins s’agit-il de partage de la richesse. Ici, il n’y a aucun partage. C’est 15 milliards donnés d’un côté, et de l’autre, dans le meilleur des cas, des promesses de « création d’emploi ». A supposer qu’elles se traduisent dans les faits, ce dont nous n’avons pas le premier indice, quel genre d’échange est-ce là ? De la richesse cédée aux uns en échange, pour les autres, du droit de produire encore plus de richesses a répartir tout aussi inégalitairement ! Et quel est le contenu de ces emplois « offerts en contrepartie » ? Ce sont des emplois socialement dégradés à faible prix pour permettre le paiement des 15 milliards de cadeaux. Des emplois à moindre pouvoir d’achat car les économies de dépenses publiques sont des dépenses privées supplémentaires des ménages. Et voilà Hollande, feignant de s’indigner contre ceux qui pensent voir dans sa politique une suite de cadeaux à la finance ! Il oublie de rappeler que (presque) rien de ce torrent d’argent donné au grand patronat ne se retrouve en investissement. Mais beaucoup repart en dividendes. Tout cela, les chiffres le montrent.
Ce que fait Hollande c’est du social-libéralisme. Ce vocable, pourtant approximatif, décrit bien la nouvelle matrice où sont collées bout à bout la priorité donnée au marché, la concurrence libre et non faussée européenne, et « les valeurs » sociétales mais a-sociales des classes moyennes supérieures urbaines. Telle est la ligne « démocrate » en cours depuis les années quatre-vingt dans l’Internationale socialiste.
Depuis le début de l’offensive « démocrate » en France, le danger est qu’il n’y ait plus de gauche politique dans notre pays, comme c’est le cas en Italie, laboratoire de pointe de la nouvelle orientation du mouvement social-démocrate. C’est cette issue dont nous avons coupé la route avec la création du Front de gauche. D’où l’acharnement des solfériniens à le briser par tous les moyens. Je n’en dis pas davantage. Mes lecteurs sont assez avertis pour rapporter cette affirmation au contexte. Ainsi donc, non, il ne s’agit pas d’une « gueguerre » ou d’une « bisbille », comme disent certains commentateurs au front bas. Il n’y a aucun problème de personne au Front de gauche. Personnellement, je n’éprouve ni jalousie ni frustration. Mais il y a un lourd problème d’orientation. C’est un débat stratégique de fond. L’indépendance politique à l’égard du PS est une question fondatrice que n’évacuent pas de simples simagrées sur « la gauche rassemblée » et autres balivernes qui servent de bouée de sauvetage au naufrage des solfériniens. Que certains secteurs du PCF assument leur orientation et s’allient s’ils le jugent utile avec les solfériniens dès le premier tour. C’est leur droit. Il doit être respecté. Mais qu’il n’implique pas les autres composantes de force dans leurs choix. Notre droit aussi doit être respecté. Nous ne voulons pas être impliqués. Nous ne le serons pas.
Tout au contraire, sous un sigle sans compromission, il faut travailler à la formation d’une opposition de gauche dont le vote de confiance peut être le point de départ. Elle ne peut se résumer au Front de gauche. Et elle ne peut non plus se gargariser de rencontres et « convergences » avec les secteurs du PS trop bien nourris pour pousser l’audace au-delà du coup de gueule médiatique inoffensif et sans conséquence pratique. Tous ceux qui prétendaient qu’on est « plus utile dedans que dehors » au PS, qu’ils l’aient réellement cru ou pas, sont placés devant le choix entre les mots et les actes. Ceux qui ont voulu donner a l’écologie politique sa chance gouvernementale voient bien aussi que la frontière entre le compromis et le reniement est atteinte.
Si l'opposition de gauche se caractérise par le fait de ne pas accorder la confiance au gouvernement, alors on ne peut pas en exclure d'office tout ceux qui sont sur des listes menées par des socialistes au 1er tour des élections municipales. Ca serait même contradictoire avec l'ambition d'élargir le front de gauche. Et ce n'est pas vouloir espérer "peser de l'intérieur" que de dire cela. C'est au contraire les faire sortir de cet intérieur moisi. Le gouvernement veut faire économiser 50 milliards d'euros aux collectivités locales. Mais ce sont les électeurs, dans chaque commune qui choisiront leur maire. Ceux qui soutiennent le gouvernement auront cette contradiction à gérer. Mais n'est-ce pas justement un puissant moyen de leur faire rompre les rangs ? Plutôt que de les exclure d'office de notre rassemblement. Arrêtons ces débats stériles sur les municipales. Tout le monde n'avance pas au même rythme. Et alors ? Qui est réellement surpris ? Au contraire, avançons sur les européennes en lançant la campagne dès maintenant, sur une base conquérante, en vue de dépasser le PS dans une élection où cela fait sens. Ne crispons personne pour les futures régional avec l'objectif d'une liste FdG dans toutes les régions. Ou bien allons nous bannir certains de ces candidats au prétexte qu'ils étaient sur des listes socialistes aux municipales ? Dans ce cas à Paris, ni Simonnet, ni Corbière, ni Brossat n'aurait du se présenter, tous élus sur la liste PS de 2008.
Je souscris à cette analyse sur la politique de Hollande.
J'irai même plus loin en affirmant que Hollande n'est que libéral et qu'il n'y a absolument rien de social dans son libéralisme à lui. Où sont les contreparties sociales dans son discours ?
Ainsi, aux prochaines élections, cher camarade, si le front de gauche n'est pas représenté au 2e tour, ne comptez pas sur moi pour choisir entre la droite complexée et la droite décomplexée. J'espère juste que nous saurons tous nous en rappeler.
le messe est dite, nous allons encore plus en baver et payer, payer, payer et encore payer, il y en à marre de ce gouvernement, de ces mêmes personnes qui parlent pour ne rien dire, qui nous enfumes tous les jours et que les médias se jettent dessus dès qu'un os est lancé, qui décide se qu'il y a de mieux pour eux pour nous en prendre plus encore car cela ne leur suffit plus, solfériniens, UMP, medias, expert en politique etc. sont tous de mèche car comme ils se rejoignent tous les dernier mercredi du mois pour discuter comment nous tondre plus encore et nous faire avaler leur couleuvre, voir vidéo les nouveaux chiens de garde. Vous en avez pas marre de ces carriéristes politiciens et d'autres qui pensent qu'a eux et non à leur pays qui mettent les lois de leur coté pour mieux se défendre et s'en sortir blanchie, il est grand temps et urgent de taper les poings sur la table et de la balancer.
Oui Jean-Luc, si grève générale il y a, si le peuple dit "tous dehors", nous les mettrons tous à la porte et ton programme "l'humain d'abords" faudra l'appliquer. Ne lâchons rien et pour tout le FdG tenez bon.
@ 31 dominique
"c'est dommage pour le PCF qui risque de disparaitre."
C'est surtout dommage pour tous ceux qui y ont mis un espoir. L'appareil, le Parti n'est qu'un outil que possèdent les militants pour agir, le même outil sert aux mandarins pour satisfaire leur besoin de pouvoir. Si le Parti ne sert pas les intérêts du plus grand nombre, ou s'il sert à maintenir la suprématie des dirigeants, pourquoi le garder ? Il ne tient qu'aux militants de faire disparaître un parti qui ne sert qu'aux intérêts de certains, ou alors il faut virer les intrus et revenir aux fondamentaux du Parti. L'histoire de ce grand parti ne va pas disparaître. Ses racines sont profondes.
Je perçois les lignes écrites par Jean-Luc comme un cri de colère. Je suis atterré de lire les commentaires de ce blog. Et Hollande est comme ceci, et le PS comme cela, et patati et patata, mais c'est pas de cela qu'il est question. Il est question de réagir, de nous prendre en main, d'être audacieux, de proposer, d'agir. Le moment est grave, il y va de notre déontologie, de notre espoir, nous hommes et femmes de gauche. Je demande solennellement aux militants encartés de mettre en place un mouvement : Opposition de Gauche ou Rassemblement de la Gauche (peut importe le flacon, c'est le contenu qui est important) qui permettra aux citoyens non encartés parce qu'ils n'ont pas confiance aux partis traditionnels de se regrouper, de...
@FdG69
Combien de fois faudra t'il le répéter ? Il fallait que Hollande soit élu pour que tout le monde sache quel était le vrai visage du Ps. Si l'ancien président avait été réélu, les solfériniens auraient pu se faire passer pour de terribles opposants et se poser en recours en 2017. Notre objectif est d'être la solution de gauche. Pour cela il faut donc que nos concitoyens sachent exactement que le Ps est désormais une formation clairement néolibérale. Il est aujourd'hui difficile de ne pas le constater. Si les français veulent cette politique alors qu'ils votent Ps. S'ils désirent un avenir de progrès et de justice sociale, ils devront choisir d'autres options politiques, de préférence la nôtre, si nous avons réussi à la rendre bien distincte de celle des solfériniens. Voilà pourquoi toute alliance avec eux est une absurdité stratégique et une vue à très court terme.
@FdG69
« Une simple question. Pourquoi nous avoir demandé de voter Hollande pour finalement en arriver là ? Beaucoup de déception et un début d'envie d'aller voter ailleurs me concernant. Il était possible de freiner Hollande en 2012, pourquoi ne pas l'avoir proposé? »
Le sujet a été maintes fois abordé. Vous ne suivez pas ou vous le faites exprès ? C’était pour virer l’autre qui, s’il avait été réélu aurait permis au PS de faire croire durant 5 ans qu’il est dans l’opposition. 5 ans de droite avec Sarko plus 5 ans de droite avec Hollande, ça aurait fait au total 10 ans de perdus. ça ne vous semble pas une bonne raison de l’avoir mis au pouvoir pour le démasquer ?
@50, FdG69
Fallait bien voter Hollande pour éjecter Sarko, moi aussi j'ai eu mal, mais fallait au moins ça pour voir ce que le PS est devenu. Je ne m'attendais pas à une telle déchéance, la vaccination est douloureuse, le rappel de 2014 encore plus dur à supporter, la saignée continue. Peut être les électeurs en seront cette fois ci immunisés. Faut garder espoir dans ce Front de Gauche, maintenir le cap, mal grès les tentatives de sabordage et autres mutineries. Pour se consoler on en serait où si Sarko avait gagné ? Au même stade, même peut être moins pire, et le PS serait encore le sauveur attendu. Alors pas de regrets et regardons plutôt le chemin qui nous reste à faire pour cette VIe au service du peuple, par le peuple et pour le peuple.
Si nous n'avions pas voté Hollande (certain le connaissant très bien), Sarkozy serait repassé et le Parti Socialiste aurait lutté contre toutes les mesures "hollandaises " avec la vraie gauche de ce pays sans se nommer social ceci ou social cela ! C'est peut être cela la stratégie politique, ne pas voter pour une personne à la veste usée d'être retournée ?
Réponse à FdG69
On a voté Hollande pour dégager Sarkozy, tout simplement. C'était la priorité absolue, la condition sine qua non. Voilà, c'est fait. Maintenant, on entre dans le vif du sujet.
On sait déjà tout, mais on a besoin de confirmations successives de plus en plus douloureuses pour l'admettre vraiment. Quelle ultime preuve faudra -t- il pour qu'on dise stop ? Le peuple ne sait pas ce qui se passe vraiment, la confusion volontairement entretenue est très efficace, le grand nombre n'est pas prêt à la grève générale parce qu'il n'identifie pas les responsables ni le risque de ruine totale qui menace la société. Pour que le grand nombre hétéroclite de gens à la fois résignés et révoltés ouvre les yeux et se mette en marche, il faut un évènement exemplaire. Nous croyons que les manifs sont utiles parce qu'elles confortent notre militantisme, mais en fait ceux qui nous voient passer voient un troupeau de moutons qui se pressent, c'est pour ça qu'ils ne veulent pas aller dans le défilé. Créer une organisation qui recueille l'opposition de gauche dans son expression citoyenne et humaine est une urgence qui devient vitale. Maintenant, il est probable que les partis politiques soient identifiés par les citoyens comme la cause même de tout ce qui ne va pas. Et l'évènement exemplaire doit être ce qui ne peut laisser personne indifférent, en être ou ne pas en être devenant la question incontournable. Si nous ne le faisons pas, c'est que nous manquons d'imagination, que nous ne sommes pas assez nombreux, pas assez courageux. Il faut sortir du diagnostic pour passer à l'action, assiéger quelque chose en masse.
Comme beaucoup ici, je pense que l'expression de Jean-Luc "opposition de Gauche" pourrait contrer efficacement les marionnettes du Medef et de l'austérité que sont le PS, les ralliés aux solfériniens, l'UMP et le FN. Si les calculs rentiers de certains et si les derniers discours droitiers de Hollande, pouvaient, avec les résultats dramatiques du libéralisme en matière de chômage et de de régression économique et écologique, avoir au moins cette conséquence : relancer, refonder, élargir le FdG pour gagner le plus vite possible face aux barbares.
Assez d'accord avec Jean ai marre, le problème de tous les élus PC qui préfèrent "aller à la soupe" avec le PS pour continuer à faire vivre un Parti, moribond, plutôt que d'exprimer des idées qu'ils ont toujours, me semble déplorable. D'autant plus dommage, que dans les villes, communes ce sont d'excellents gestionnaires.
Ayons toujours des rêves en tête !
La décomposition politique du PC est le symptôme d'une impasse stratégique que le PG et tout le FdG pourrait subir aussi. Il nous faut sortir du jeu politique enfermé dans les institutions de la 5°. Tout est bloqué à tous les niveaux. Il n'y a aucune chance de faire bouger le système de l'intérieur qui est bien verrouillé. Les élections sont un jeu de dupe. Il faut arrêter de faire croire que c'est le passage obligé de la révolution citoyenne. Pensez simplement à mai 68 ou aux insurrections en Tunisie, Egypte ou Syrie...Excusez ces affirmations impératives mais il nous trouver une issue à ce système et pour cela re penser l'après (ce qu'on appelait communisme). L'éco socialisme en est un pilier. Le deuxième pilier devrait être l'impératif démocratique autrement dit sortir de l'usurpation que représente la "représentation" pour mettre en place une constituante et des institutions directement issues du peuple et véritablement à l'image du peuple et sous son contrôle, en utilisant le tirage au sort par exemple.
@FdG69
Pourquoi nous avoir demandé de voté Hollande pour finalement en arriver là ?
le slogan "on vote pour au premier tour, on élimine au second" a beau être bien obsolète, il n'y avait que ce moyen sans passion, pour virer Sarkozy. Je rappelle qu'un sondage (à prendre pour ce que c'est) révélait que 60% des sondés "bien à Gauche" avaient voté contre Sarkozy, avec un bulletin qui ne portait pas son nom ! Contre Sarkozy ne veut pas dire pour Hollande ! Par contre si 40% des "pro hollande" ont réellement voté pour lui et pour son programme, il n'est pas étonnant qu'ils soient bien déçus à l'heure actuelle !
Le virage à droite du PS fait le principal sujet des chiens de garde. Ils sont trop heureux de saluer ce tournant à grands renforts de commentaires positifs des UMPistes et autres qui se félicitent que Hollande applique des mesures de droite libérale. Voila qui va peut être instruire les électeurs vaguement socialistes qui ne s’intéressent pas vraiment à la politique mais qui en votant PS pensaient de bonne foi voter humaniste et être des « gens biens ». Au moins pour une fois, les médias informent.
"Que certains secteurs du PCF assument leur orientation et s’allient s’ils le jugent utile avec les solfériniens dès le premier tour. C’est leur droit. Il doit être respecté. Mais qu’il n’implique pas les autres composantes de force dans leurs choix. Notre droit aussi doit être respecté. Nous ne voulons pas être impliqués. Nous ne le serons pas."
Voilà des propos qui me rassurent, contrairement à ceux du post précédent. Je partage totalement le point de vue de Cécile 63. Le Front de gauche n'est pas "mal en point"; c'est une stratégie qui n'est simplement pas aussi partagée que nous le pensions au sein du PCF. Décider de se passer du PCF (comme si la campagne de 2012 aurait pu exister sans lui) ou renoncer à la stratégie conduisait au même résultat : les communistes qui la partagent auraient pu se sentir trahis de toute part.
Une fois arrivé à la présidence, on leur fait un lavage de cerveau. Il ne différencie plus la gauche de la droite. Il est atteint de sociale démocratite aiguë ou socialisme de droite. Notre bon président met la charrue avant les bœufs ! Il vaut distribuer quelques gros sous (de ce qui reste dans nos poches) aux entreprises pour qu'elles engagent. Mais une entreprise ne peut engager avec un carnet de commande vide. Engager, mais il n'y a rien à fabriquer, le carnet de commande est vide.
Cher Jean-Luc Mélenchon
Hollande apparaît enfin pour ce qu'il est : un néo-libéral qui vend son pays aux néo-libéraux de l'étranger. Par ailleurs, le FdG est, selon vos propres termes, "en lambeaux".
Dans un tel contexte il est évident que les prochaines élections municipales ne seront pas moins politiques que les européennes qui les suivront. Et justement, seule une politisation extrême de ces élections, autour non d'un programme mais d'un mot d'ordre simple et clair pour tous, pourrait stopper l'actuelle offensive des Solfériniens, aussi foudroyante que celle des blindés nazis en mai 1940. Ce mot d'ordre existe depuis cinq ans déjà. En février 2008, des parlementaires se sont substitués au peuple français et ont prétendu "ratifier" le traité européen rejeté par le referendum de 2005. Les Français n'ont pas oublié cette trahison. Il n'y a pas de semaine où, lors d'échanges dans le train, le métro, au bistrot ou ailleurs, ce souvenir ne soit évoqué avec colère par mes interlocuteurs de rencontre. "C'était non en 2005, c'est toujours non aujourd'hui". Ces quelques mots résument l'histoire de notre malheureux pays depuis huit ans. En les reprenant (eux ou une formule analogue), le FdG se ralliera l'immense majorité de ceux qui se taisent actuellement, par lassitude ou par découragement, il mettra au pied du mur ceux qui ont trahi le FdG pour le PS et il remplira un devoir qui...
Ma réaction là et qu'il ne faut pas s'appesantir sur les trahisons je crois? Je n'en dirais pas plus mais concernant Christian Piquet c'est comme pour Hollande and co, juste une nouvelle concrétisation claire de ce que certaines "mauvaise langues" disaient depuis longtemps. Trouver une façon simple, rapide, claire, indiscutable de les dire/dénoncé et mettre le paquet sur la réalité. Car c'est sans fin et on y perd des plume au passage.
Peut-être dire simplement que ces gens pensent ou pas ce qu'ils disent etc qu'ils soient des traîtres ou pas, ce qui est certains c'est que leur comportement est irresponsable pour des personnes politique (en temps normal déjà) tout spécialement dans la période historique dans laquelle nous sommes.
Bonjour,
Je n'aurais pas mieux dit. Prochaine étape, un gouvernement d'alliance avec les centristes ?
Ce que vous dites sur les cadeaux aux plus riches etc. me fait sauter aux yeux le non dit qu'il y a a chaque fois dans ce discours. C'est que cette richesse n'est issus que du fruit du travail des travailleurs de ce pays et tout bénéfice, capital, plus-value qui en est extraite ne peut être considéré par conséquent que comme un vol. Même celle des fameux investisseurs qui n’investissent rien, ils ne tirent pas cet argent du ciel et encore moins de leur propre travail.
C'est sur ce genre de chose qu'il faut mettre le paquet, encré profondément et durablement a nouveau cette conscience dans la population qu'elle est la seule a produire la richesse et que les personnes que nous devrions constamment rassuré, dorloté, chouchouté et soutenir ne sont que des parasites qui vivent sur notre dos et se permettent de nous dicter notre mode de vie collective. Si on arrive a en finir massivement avec cette propagande, on a gagné.
Certes il faut arriver a faire passer ça de façon intelligible simple et rapide quand on passe dans les médias officiels. Frédéric Lordon évidemment, Bernard Friot et la bande a Franck Lepage font un travail excellent et salutaire la dessus qu'il faut répandre.
La politique économique de Hollande est totalement folle. A force de faire des économies et de rogner sur tout, les gens n'auront plus d'argent pour acheter quoi que ce soit. Jamais je n'aurais pensé qu'il irait aussi loin dans le libéralisme.
Je partage entièrement votre analyse avec juste deux restrictions de vocabulaire. N'appelons plus jamais le PS la "gauche", c'est entretenir la confusion. La gauche, c'est nous. En ce qui me concerne, je l'appelle la "drauche". Quand à "social-libéral", je vois pas très bien où est le "social" mais je ne suis pas une spécialiste.
Nous sommes à l'heure des bilans et c'est tant mieux. Le PC a fait le jeu du PS. De plus, sur la question de l'Europe, nous devons être clairs. Vouloir refonder l'Europe, c'est tirer les wagons avec du fil à coudre. L'écologie doit aussi être centrale. Donc, les scories réformistes du PCF ne peuvent guerroyer à nos côtés, elles nous feront des croque-en-jambes. Tout se recompose dans le paysage politique, nécessairement. Je voudrais vous dire que nous sommes nombreux derrière vous, encartés ou pas et vous ne devez pas fléchir devant les sirènes de l'unité qui ne sera que de façade, forcément. Une parole forte nous remobilisera et élargira notre audience. Organisons la base de la base, fédérons les résistances qui sont nombreuses, déterminées et que la CGT de Le Paon ne fera pas.
Restez l'homme audacieux qui porte nos espérances et nos convictions.
@ Berthier Gilbert
Et que faire au second tour ?
veuillez m'excuser, mais j'ai presque envie de vous répondre, faites donc ce que vous voulez, si vous n'avez pas la réponse a ce questionnement enfantin vraiment. Au nom du Front de gauche pour gagner notre dignité, et surtout pour triompher plus loin que le bout de son nez, quand des accords moraux ont été conclus et on portés leurs fruits. Décidément, avant de convaincre a l'extérieur de chez nous, il y a encore du boulot et du pain sur la planche. Vous avez remarqué tout de même "l'aveu" du partenaire que vous prenez en référence, de représenter la sociale démocratie, ou le social libéralisme je me perds dans ces méandres, non ? Enfin si c'est ce que vous voulez cela vous regarde !
Bonsoir à tous camarades,
Soyons honnêtes, le pseudo tournant Hollandien n'est pas un scoop, et le vocable social est lui même superflu ! C'est un tournant libéral auquel nous assistons, peut être démocrate, certes. Mais peut-on qualifier de démocrate un gouvernement qui tourne ainsi le dos aux engagements passés devant le peuple ? D'accord, par contre sur le parallèle fait avec Mollet, qui par l'envoi du contingent en Algérie, par le décret des pleins pouvoirs à l'Armée, par l'encouragement de la torture, trahit l'esprit de la République, et mit un coup de hache dans la constitution de l'époque. Nous avons un défi et une responsabilité sans précédent à gauche. Celle de fédérer les mouvements sociaux qui se multiplient de façon isolés partout sur le territoire, et qui sont en résistance contre cette bienveillance mortifère pour la France, à l'égard des actionnaires qui tuent l'intelligence et les entreprises du pays. Les fédérer pour une offensive sociale, autour d'une plate forme large, progressiste, pour redonner à la demande la priorité qu'on lui refuse depuis trente ans. A chacun d'entre nous de convaincre. Mais également, à nous d'aller chercher nos camarades historiques qui refusent ce tournant dans le vide ni démocrate car irrespectueux du peuple, ni social car flatter l'offre est toujours aux dépends de la multitude. Camarades, refondons ce peuple autour d'un projet démocratique, et exigeons ensemble une nouvelle redistribution des richesses.
Bonjour les humains d'abord. Jean-Luc a de plus en plus d'occasions de s'exprimer devant les médias qui l'invitent parce qu'il fait de l'audimat. Certains le disent carrément en présentation, et ce n'est pas anodin. Je l'ai trouvé très à l'aise et à sa place avec Franz-Olivier Ghisber, parlant de l'avenir de notre écosystème et des humains d'abord... Il est le seul politique à nous alerter sur le problème majeur de notre existence, la terre ne va pas être longtemps vivable.Il a parlé de guerres pour se partager les ressources naturelles car il n'y en aura pas pour tout le monde. Vous avez vu combien ça coûte d'avoir une bagnole aujourd'hui ? Et le nucléaire, on va où avec ça ? Et monter une entreprise pour verser son sang dans le pot bancaire des investisseurs, vous n'y prendrez que des jeunes sans expérience. Hollande est pour l'exonération fiscale luxembourgeoise puisque le MEDEF la pratique sur la grande échelle et qu'il lui donne raison. Alors nous allons travailler plus et moins cher... A ce rythme ceux qui pensent à gauche sauront quel bulletin choisir, je pense...
"Se rebeller est juste, désobéir est un devoir, agir est nécessaire!"
Ce soir sur France 5, un documentaire: "salariés sans frontières" à minuit, bien sur, du même auteur que "les nouveaux chiens de garde", Gilles Balbastre. A voir et à diffuser sans limites.
On lâche rien!
Oui, nous sommes arrivés à un seuil : ce seuil s'est présenté tout à la fois au FdG et dans la politique des solfériniens. Le FdG tel qu'il était à l'origine s'est fait dépecer par l'incohérence du PC qui a de fait révélé le visage carriéristes d'une parti de ses membres. Leur alliance actuelle en fait des partenaires non fiables pour la suite des évènements. Quand aux camarades communistes qui eux respectent leurs engagements, il va leur falloir faire le ménage autour d'eux, car le PC d'avant la compromission est mort. Il va bien falloir faire une re-fondation de leur côté. Quant au FdG, le sigle, contrairement à ce que j'ai pu écrire antérieurement est cuit, car devenu illisible,même si l'idée demeure.
Le franchissement du seuil, inconcevable il y a 2 ans par le gouvernement Hollande, toutes voiles dehors, vers les terres ultra libérales est accompli. Dont acte. La gauche du PS suivra le dérapage ? Si oui, mettons les dans le même panier : carriéristes et ultra-libéraux. Mais maintenant que le mal est fait et que la voix des économistes / hommes politiques raisonnables n'a que très peu d'audience grâce à l'intervention des médias, comment les gens qui en ont ras le pompon vont voter : pas à gauche, pas du tout, ou FN ? C'est comme cela que les révolutions commencent, car la seule chose à faire c'est de casser l'intégralité du système...ou miracle ? Hors de question de sauver une once du capitalisme, ou de tout autre système capable de reconstituer "une...
Je me sens favorable à la constitution d'un nouveau Front Populaire (sous ce nom ou un autre) auquel on puisse adhérer directement.
"Ce que fait Hollande c’est du social-libéralisme."
On en eu pendant 18 mois le liberalisme, le social c'est pour quand ? Le changement c'est maintenant. Le PS n'est plus de gauche, c'était donc ça le changement. Donc au mois de mars on vote tous pour la gauche de gauche et contre la droite UMP UDI PS et l'extrême droite.
@Jean Montal
Ce que tu dit est vrai et c'est maintenant que cela se construit dans les municipales car c'est à cette occasion que l'on peut sur le terrain changer la démocratie à notre avantage. Comment ? Certaines (je dis certaines car je ne connais pas le fonctionnement de toutes les listes) listes du FdG font déjà appel aux citoyens pour se concerter et rédiger les programmes, pour mettre en place des réunions d'informations, de débats et se structurent en commissions par secteur (sociologique, écologique, économique, féminisme, égalité des droits...). On voit quand même que les gens maintenant veulent s'invertir au sein de la cité non plus seulement comme électeur potentiel qui laisserait libre cours aux fantaisies des élus. L'électeur ne se veut plus spectateur mais acteur et là, il me semble que c'est déjà un tournant dans la prise de conscience et de motivation sur le terrain. Ca ne se faisait pas avant dans l'expérience que j'ai sur le terrain et c'est tant mieux car on se sent moins seul donc plus combatif. Comme le dit le titre du film de Coline Serrault "solutions locales pour un désordre global", on y arrivera si on en a tous la volonté. C'est en ça que les municipales sont des élections nationales. Des milliers de grains de sable font une plage. Vive la VIème république par le peuple pour le peuple et ça peut commencer maintenant.
Cher Jean-Luc,
Pourquoi tant de ressentiments envers le PC? Rappelle-toi tes propos du discours du 22 avril 2012 "je le redis très clairement : à cette heure, en conscience, il n'y a rien à négocier ! Notre engagement n'a besoin d'aucune autorisation ni d'aucune cajolerie pour se déployer dans toute sa force. Je vous appelle à vous mobiliser aux rendez-vous qui vous sont donnés. Le premier mai derrière nos syndicats, avec la classe ouvrière dans la lutte, notre camp, notre famille politique : le monde du travail et de ses revendications ! Je vous appelle à vous retrouver le six mai – sans rien demander en échange ! – le six mai, pour battre Sarkozy !"
Voilà où on en est aujourd'hui de ne rien avoir exigé en échange! Discuter, négocier tout ce qui peut être négocié, avancer sans lâcher nos objectifs, c'est ce qui permet aujourd'hui, dans certaines villes de proposer des programmes PS-PC-autres, pour chasser la droite, faire avancer la ville et améliorer les conditions de vie de sa population. Les communistes et les autres candidats du Front de gauche qui seront élus dans ces villes respecteront leur mandat, eux, et feront appel à leurs électeurs en cas d'embûches. Dans d'autres villes, je ne suis pas étonnée que la discussion soit impossible. Je pense qu'un diktat national concernant des situations locales différentes n'est pas productif, même si je trouve que c'est très compliqué à expliquer vu notre gouvernement aujourd'hui.
Moment difficile pour le Front de Gauche (Jean-Luc le reconnaît très clairement dans toutes ses dernières interventions télévisées) mais quel chemin parcouru en un an vers d'indispensables clarifications sans lesquelles nous n'avancions qu'à cloche-pied. Il y a tout juste un an il était encore très difficile de se faire entendre ici même, dés qu'on revendiquait de se situer clairement dans l'opposition à ce gouvernement et d'en finir avec l'illusion de se proclamer "ayants droit de la victoire de la gauche", comme si la victoire de Hollande en 2012 avait été la victoire de la gauche et non simplement la défaite de Sarkozy.
Social-libéral Hollande ? Non, définitivement non ! Libéral tout court et menant la pire politique de droite, non pas qu'un "gouvernement de gauche ait menée depuis Guy Mollet" mais qu'un gouvernement quelconque ait menée depuis la libération. J'adhère entièrement aux définitions adoptées depuis un bon moment par Frédéric Lordon lorsqu'il parle de la droite décomplexée (UMP et autres) et de la droite complexée (Hollande et le Parti Solférinien).
Que nous soyons l'opposition de gauche, les choses étant ce qu'elles sont (comme aurait dit De Gaulle) c'est indéniable, mais de là à en faire le sigle d'un futur rassemblement, non. Nous n'avons pas pour seule ambition d'incarner l'opposition de gauche (et alors il vaudrait mieux parler de la résistance de gauche) mais d'aboutir à la victoire de la gauche pour y faire...
Ma famille et moi même au 2eme tour de la Présidentielle avons déposé à nouveau un bulletin Mélenchon. Pourquoi ? Mais tout simplement nous savions comme le disais Jacques Duclos,nous avions le sentiment que c'était "Blanc bonnet et bonnet blanc!"
Historiquement les sociaux libéraux se sont toujours fait élire avec les voix de gauche pour ensuite pratiquer une politique de droite ! Et ils continuent dans ce sens. Aucunes illusions. Alors occupons nous de notre Front de gauche.
Vérité non cachée et qui se dit sur les blogs des secrétaires du Parti de Gauche et même sur celui de la co-présidente du PG Martine Billard. Le premier tour des municipales, la stratégie est celle de l'autonomie, au deuxième tour la stratégie est celle des fusions "démocratiques" ou "techniques" à gauche. Apparemment la gauche de droite existe bien.
Le TINA présidentiel est une logorrhée libérale et rien d'autre, nous en sommes tous d'accord. En opposition à cette logorrhée que propose-t-on dans nos rangs, un fourre-tout l'éco-socialisme, c'est tout sauf une idée applicable immédiatement, il y a le feu, non ?
Moi je dis que la seule solution si nous prenons le pouvoir, c'est le retour des nationalisations/réquisitions des Total, EDF, Véolia, Thomson, EADS, Safran, Sanofi, Renault, PSA, Arcelor etc. De toutes les sociétés cotées en bourse qui concernent les besoins stratégiques de la France, ainsi que toutes les banques. Qui le propose chez nous ?
Nous devons revenir à nos fondamentaux : le SMIC à 1700 € net et tout de suite, nous saurons aider les TPE et les PME, elles créeront de l'emploi, la retraite pleine à 60 ans pour toutes et tous, fonction publique et privé, la gratuité complète pour la santé pour tous les Français. C'est sur ces fondamentaux que nous avons gagné la conviction de 4 millions d'électeurs, nous devons continuer à les affirmer, c'est réaliste, ils trouvent bien 35 milliard pour les actionnaires du capital, eux.
Sociale la politique de ce pion de la commission européenne et du capital fiancier ? Je crois qu'il serait plus juste et plus judicieux de parler de libéralisme technocratique ou de technocratie libérale. Historiquement, la social-démocratie apparait dès 1848 avec les républicains socialisants, que Marx critiquera comme telle étant une position conciliatrice des antagonismes de classe, dans "le 18 brumaire de Louis Bonaparte". La social-démocratie, c'est déjà la rupture avec ce qui sera l'axe fondamental du mouvement prolétarien, son autonomie politique vis à vis des aspirations capitalistes-bourgeoises : "l'émancipation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes. Ensuite çà donne la social-démocratie allemande et l'avant-garde éclairée des intellectuels dépositaires de la science qui guident ce pauvre prolétariat incapable de gérer la société et de dépasser sa propre situation revendicative. D'ailleurs le léninisme radicalisera cette position empruntée presque textutellement à Kaustsky par Lénine dans "Que faire".
La prestation de François Hollande a l'avantage d'avoir contribué à un "choc de clarification" de ce qu'est le programme social-libéral du PS. Sur l'essentiel et comme d'habitude, je suis d'accord.
Toutefois, comme d'habitude, et suite aux voeux du PG, je pense que tu te trompes, avec le FdG, sur la stratégie européenne à adopter. Désobéir ? Oui, presque. Sachant que ce terme est problématique, il renferme une dimension illégitime de soumission. On ne désobéit qu'à celui auquel on est soumis. Or, la France n'a pas ni à obéir, ni à désobéir, car l'obéissance n'a aucun statut en droit international, qui promeut l'égale souveraineté entre les Nations (art. 2, Charte NU). Donc, il faut rompre et non désobéir. Rompre avec l'ordre monétaire européen, soit dissoudre la monnaie unique. C'est la condition pour envisager de rompre avec l'ordre juridique, et surtout politique, de l'UE. Rompre avec l'ordre juridique, dénoncer unilatéralement les traités. Ensuite, engager un contrôle des capitaux et s'engager dans une voie protectionniste.
Le Front de Gauche devrait être au cœur de cette transformation. Pour l'instant, nous n'y sommes pas. Il faut ouvrir sérieusement un débat politique avec les autres orga de gauche, en particulier MPEP et POI, ainsi qu'avec des personnalités, A. Bernier voire JP Chevenement. Car Hollande n'est pas seulement de droite, il menace la survie de la France comme nation. La situation nécessite donc un élargissement aux...
A l'heure de la fusion des imaginaires PS et UMP et de la forclusion politique en France, du fait du "outing" néolibéral du président de la V° république, parler au peuple français en nous positionnant oralement comme "opposition de gauche" c'est bien mais c'est insuffisant. Cela fait encore un peu petit-bras. Il nous faut un souffle nouveau et étendre nos vues à l'ensemble du peuple français et bien au delà. Nous devons refonder ce pays en nous refondant nous-mêmes. Le PG et les composantes du FdG sont pour la VI° république. Nous sommes le seul mouvement qui en appelle profondément à une Constituante et à un changement politique en profondeur. Voilà notre atout. Nous devrions passer à la vitesse supérieure et nous fédérer dans Le Mouvement Pour La VI° république, pour enfin en finir avec le schéma politique et l'imaginaire qui l'accompagne, à savoir le grand marché transatlantique dont la dite Europe n'est qu'un maillon faible. Nous devons faire un appel au peuple, quitter les traités européens néolibéraux qui nous piègent et nous ruinent en tant que peuple politique et appeler à refonder notre république. Hors de ce souffle, nous allons retomber dans des ornières, des querelles infinies. Il est temps de parler haut et loin. Un peuple à bout de souffle sous les coups de boutoir de Sarkhollande attend une voix et un projet fondateur. Soyons cette voix.
Heureuse conjonction du calendrier, la rencontre entre Jean-Luc et Pierre Laurent, ou plus exactement entre des dirigeants représentatifs du PG et ceux du PCF, va se tenir demain, quelques jours seulement après la conférence de presse à l'occasion de laquelle le Président de la République (tribun enflammé du combat contre la finance en janvier 2012 au Bourget), outre l'annonce de nouveaux cadeaux au Medef, a proclamé son credo "c'est l'offre qui crée la demande", cantique que chantent en choeur la droite et les libéraux du monde entier depuis des années avec les résultats que nous connaissons. Si Hollande est bel et bien "tout nu", Pierre Laurent est quant à lui au pied du mur. La direction du PCF a-t-elle encore une ligne politique ? C'est le moment de la faire connaître. Combattre dans les rangs de ceux qui luttent avec les travailleurs contre l'oligarchie qui les piétine ? Alors toute alliance de quelque nature que ce soit, avec la droite solférinienne qui a clairement choisi son camp est catégoriquement impossible. Ou bien s'allier à celle-ci et déserter, la lutte des classes n'est ni une pantomime ni un numéro de contorsionniste. L'alternative de la rencontre de demain a le mérite d'être très claire et c'est tout autant l'avenir du Front de Gauche que celui du PCF qui vont s'y jouer. Si l'appareil du PCF campe sur ses positions il appartiendra aux camarades communistes de prendre leurs responsabilités.
Malgré toutes les déclarations libérales des solfériniens et de leur chef, tous les yeux ne sont pas décillés, hélas. Il y a une grande inertie (légitimiste jusqu'à plus soif ?) dans le "peuple de gauche". Alors sur l'euro et sur l'Europe, cette inertie se sent jusque dans nos rangs. Alors il faut expliquer que certes le FdG appliquera jusqu'au bout le plan A, en solidarité avec tous nos voisins qui luttent aussi pour faire tomber la forteresse euro-libérale, mais il faudrait dire un peu plus souvent (un peu plus audiblement) ce que Jean-Luc a fort bien exprimé dans un débat avec Jacques Sapir, à savoir que le FdG a aussi un plan B pour le cas où les verrouilleurs libéraux seraient trop bornés.
Voilà, Hollande a enfin clarifié sa position, sa position politique veux-je dire. Place au libéralisme. Il faut lancer toutes les forces vives de la France dans la grande bataille de la mondialisation, de l'adaptation au nouveau monde. Allez les Français faut y aller, va falloir être compétitif, va falloir faire des efforts bien sûr mais au bout y aura...
Virage, tournant, Non comme dit Benoît Hamon, "ce n'est pas un tournant". Comme l'a si bien dit la très sérieuse journaliste du Monde, Sylvie Kauffmann (France-culture esprit public) "Hollande a seulement menti pendant la campagne présidentielle mais de toute façon il fallait mentir pour être élu". Rien à rajouter sinon que ce mensonge a été aussi et surtout celui de quasiment tous les médias pendant la campagne (sauf BFM qui n'a cessé de dire que Sarkozy et Hollande mentaient et seraient obligés de balancer leur promesse sitôt la campagne finie). Et aussi bravo pour le timing. Il me semble que ce "coming out" libéral intervient alors que la plupart des listes municipales sont bouclées avec beaucoup de communistes et de Verts embarqués dans la croisière. Et maintenant comme le titre le Libé (bien lire libéral), cap vers le centre. Que ceux qui ont joué à "je lutte des places" s'accrochent bien dans le virage mais en fait je ne me fait aucun souci pour eux, ils ont leur intérêt bien attaché.
@Guy 51
Faire une campagne anti-austéritaire autonome au premier tour et, en fonction des résultats, discuter au deuxième tour avec les socialistes pour se présenter pour faire barrage à l'UMP, au FN, etc., ou faire une fusion technique dans laquelle on ne prend aucun engagement, en particulier par rapport au vote du budget, ce n'est pas du tout la même chose que faire une alliance au premier tour avec des solfériniens qui soutiennent la politique annoncée par Hollande. On ne peut quand même pas tout confondre, il y a assez de confusion actuellement comme ça. Par contre, nous ne devons pas oublier les sénatoriales à l'automne, ni les conseils municipaux et les intercommunalités où le quotidien des gens se dessine et où notre voix peut peser dans un sens un peu moins libéral.
A ceux qui proposent d'appeler "la gauche d'opposition" ne peut être une dénomination provisoire car croyez-vous que ces solfériniens envisagent de se maintenir au pouvoir ? Rappelez-vous la première visite de Hollande dès son élection. Elle fût pour Zapatéro, celui qui a préparé le terrain à la droite espagnole. Deux solutions. Ou nous arrivons au pouvoir, ou ils passent la main à l'autre droite, celle de Fillon qui semble apprécier les nouveaux cadeaux au Medef. Dans cette condition la dénomination "gauche d'opposition" serait à revoir. Donc ça ne tient pas.
@FdG69 (50)
Bien malin celui qui pouvait prévoir une telle trahison de Hollande pendant la campagne, donc l'élimination ne pouvait-être que pour Sarkozy. L'autre choix serait-il le FN, on peut s'interroger ! Bravo la stratégie.
Que peut faire le président sur le terrain économique pour soutenir l'emploi ? L'Europe ne lui autorise en fait plus qu'un seul moyen d'action : la baisse des charges fiscales ou sociales ! Evidemment il faut être un peu mou pour tomber dans ce piège. Mais avant les élections européennes, faisons savoir quand même que le dumping fiscal et social est organisé par l'Europe qui nous prive de toute action commerciale, monétaire ou d'investissement en services publics. Qui peut croire que sur ce terrain du dumping fiscal et social la France pourra rattraper les plus libéraux ? Et ne laissons pas JC Juncker continuer à embobiner les électeurs en prétendant qu'avec lui, l'Europe va maintenant apporter des règles sociales.
Bon courage.
Cher Jean-Luc, je pense que c'est vraiment le moment d'enfoncer le clou et tout faire pour réunir toutes les forces de Gauche y compris LO et le NPA pour enfin faire un Front de gauche uni et puissant pour lutter bien sûr contre l'extrême droite, la droite mais aussi ce parti socialiste dont fait partie ce Mr Hollande qui vient encore une fois de plus nous prouver que la finance n'est vraiment pas son ennemie, bien au contraire, et cela pour quelqu'un de gauche ce n'est plus tolérable ! Alors réunissons nous déja aux municipales pour une immense force de gauche qui plus tard balaiera tous ces bourgeois menteurs.
@Hélène Lacheret
Ah faire barrage, ça y est ça revient le chantage au diable de confort comme le disait Jean-Luc Mélenchon. Mais au fait, faire barrage à quoi, à qui ? A la droite de droite ou à la gauche de droite ? Telle est la question désormais et je te le dis, moi je ne choisi plus. D'autre part il me semble avoir bien lu Jean-Luc Mélenchon : "Il y a deux lignes rouges. D’abord, la confusion doit cesser. Le sigle Front de Gauche ne peut sous aucune forme être associé aux listes du PS." Il n'est pas ajouté "...au premier tour, mais pourra l'étre au second tour."
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Je pense que cette clarification d'une politique de droite, cela nous laisse un boulevard à gauche, c'est une opportunité. A nous de dérouler notre programme FdG avec ou sans nos amis communistes : l'éco-socialisme, la politique de la demande (pas de l'offre comme la droite et Hollande), la transition écologique (règle verte), l'économie et la société solidaires, les libertés individuelles, l'égalité des droits et des institutions réellement démocratiques. Bref le programme de la présidentielle - ressortons le matos média de la campagne - en amélioré, le rendez-vous c'est les européennes !
Vous lire régulièrement est toujours une source sans égale en matière d'éducation populaire. Aucun des torchons médiatiques officiels propagandistes (Libé, Le point..etc) ne vous arrivent à la cheville à cet égard. Ce nouveau billet est une fois de plus très et pertinent mais les interventions télévisées semble devenir de plus en plus exsangues. Où sont passés le tumulte, le fracas, le bruit et la fureur ?
Je relis le dernier paragraphe et je suis entièrement d'accord, c'est le moment de rassembler sur un programme de gauche susceptible de rassembler tout le monde sauf les solfériniens. Je pense que c'est un peu juste en temps, pour le vote confiance. Mais les européennes, c'est demain et ce sont les citoyens qui votent, qui comprennent les programmes politiques clairs. L'écosocialisme c'est quand même plus sexy que l'austérité néolibérale, non?
Après 18 mois de trahisons, de politique ultra-libérale revendiquée avec tambours et trompettes il y a deux jours par F.Hollande et le PS au garde à vous, après des mois de lutte éprouvante pour des listes autonomes au 1er tour, ce serait une erreur mortelle, que de passer des accords avec le PS,au second tour. la "gauche" n'existe définitivement plus et par conséquent la "discipline républicaine". Seule existe la lutte anticapitaliste pour l'humain d'abord avec nos forces vives, même si réduites pour le moment, mais ça évoluera peut-être plus vite qu'on ne pense si on maintient fermement le cap. Un jour ça pètera et on sera la seule alternative crédible. Alors au boulot et on ne lâche rien !