29jan 14
Écrire, c'est choisir. Sauf à être interminable, comment raconter assez brièvement ce qui vaut la peine de l'être à propos de mes trois escales cette semaine à Saint-Malo, Nice puis Toulon ? Il le faut pourtant, car on ne doit jamais perdre de vue combien notre action est d'abord ancrée dans ces moments collectifs. Ils mettent en mouvement tant de monde pour les préparer, les tenir et enfin les prolonger ! Cette activité-là est la chair même de ce que nous sommes. Chemin faisant, on peut aussi faire provision de leçon de choses et de méthode.
Ici je viens à fond sur le thème de « l’économie de la mer » qui est dorénavant le point d’entrée concret du projet de relance de l’activité dans le modèle écosocialiste que nous voulons construire en France. Nous l’avons traité une journée entière a Toulon ce dimanche passé. Un matériau considérable est rassemblé et disponible en vidéo sur ce blog.
A cet endroit du post je fais souvent une petite revue d’actualité. Ce mois-ci, j’avais peu goûté le coup de la nouvelle augmentation du Smic. Cruelle ironie du message : les smicards sont appauvris alors qu’ils sont toujours plus nombreux dans notre pays du fait du recours massif aux emplois précaires, c’est-à-dire partiels et temporaires.
La seule chose qui m’a amusé comme analyste politique aura été de voir les commentateurs baver d’envie et de surprise feinte devant la montée en puissance de la Chine. Pour avoir suggéré dans mon livre « Qu’ils s’en aillent tous » que c’est avec les Chinois qu’il fallait avoir une relation de coopération privilégiée, que n’ai-je entendu ! Mais, à l’époque, la mode était au Dalaï Lama et aux droits de l’homme en Chine. Il ne reste plus qu’à offrir une Peugeot au Saint Homme pour compenser. Bref : la Chine est la nouvelle coqueluche des zébulons. Pourtant, c’était la semaine où, à côté de ses publi-reportages sur le Front national, « Le Monde » faisait une grosse opération de dénigrement coordonné contre les princes rouges chinois, leurs enfants gavés et leurs comptes secrets. Des pages et des pages ! Pas comme pour les dossiers Assange ou Snowden. Comme chacun le sait, les princes blancs sont purs et sans taches, leur enfants s’anémient dans l’effort et il n’y a pas de comptes secrets ni de fraude au fisc en France. Peut-être que le ridicule de cette dénonciation de commande a fini par atteindre le niveau profond des tiroirs où la rédaction stocke ses informations croustillantes. Alors boum : quatre ans après sa mise à jour, « Le Monde » s’est soudain intéressé à la liste des ressortissant français titulaire d’un compte HSBC en Suisse. Savoureux. En tous cas une chose est sûre : grâce à cette « enquête » juste un peu recuite, nous savons qu’il y a une profession qui fait exception aux mœurs des nantis, celle des journalistes. On est contents.
Mais trêve de sarcasmes. Ce dimanche était pourri. La manifestation du jour de colère a été un franchissement de plus dans la fortification du courant ultra qui travaille le pays depuis les manifestations contre le mariage pour tous. Les slogans ouvertement racistes, les hurlements suffocants comme : « les journalistes à Auschwitz », « Faurisson a raison », les cris de haine contre les francs-maçons, c’est plus que du jamais vu à cette échelle. Valls a compté 17 000 participants. Juste une sorte de clin d’œil méprisant pour rappeler le chiffre de 7 000 qu’il nous avait attribué pour notre manif du premier décembre. 10 000 fachos de plus que nous, pas vrai ! On a compris à quel point les solferiniens préparent activement leur « rassemblement central » contre « les extrêmes ». Pendant ce temps, notre manifestation contre la TVA, pourtant pilotée par un « collectif », finit dans le projet ébouriffant d’une remise de pétition. Grosse déception au PG, où mes camarades pensaient avoir tout fait dans les formes pour que le reproche de « passer à côté du mouvement social » ne bloque pas l’action. Moi-même, je me suis tenu discret pour ne pas servir de prétexte aux obscures récriminations habituelles sur la personnalisation de l’action. On voit le résultat ! Moi je le vois. Cette fois-ci, les fachos ont pris la rue que nous tenions. Et nous ? Nous portons des pétitions. Ce résultat est un bilan de situation à mes yeux. Seul le Front de Gauche a une capacité de mobilisation et d’entraînement à gauche au-delà des bavardages et des poses convenues des « collectifs ». Et c’est bien normal. Les quatre manifestations appelées par mon intermédiaire au nom du Front de Gauche depuis l’élection présidentielle ont clairement montré que c’est la politique, la politique en rupture et en exigence, qui rassemble et entraîne ! Personne n’a fait mieux ni plus nombreux. Bien sûr, ce rabougrissement de l’ambition de lutte et l’offensive réussie de l’extrême droite ce dimanche est un recul collectif. Ca ne sert a rien de se le cacher. Et encore moins de se cacher pourquoi il en est ainsi.
Sale semaine. La Charte des langues régionales a uni dans un même lit la droite, le PS, EELV et la majeure partie des députés du Front de Gauche. Lesquels, comme d’habitude, n’ont demandé l’avis de personne. Sans doute par un effet de cette « élégance » qu’André Chassaigne me reproche de ne pas avoir quand je déclare que les députés qui se disent membres du Front de Gauche doivent voter contre la confiance au « pacte de responsabilité ». Raison de plus pour dire merci, très fraternellement, aux quatre députés du Front de gauche qui ont voté contre la charte honteuse. Merci aussi à la toute petite dizaine d’élus de gauche qui en a fait autant. Les mauvais jours finiront sans doute. Au printemps, pourquoi pas.
Leçon de périple
Un périple comme le mien entre Saint-Malo, Nice, et Toulon est un labour. Les idées deviennent des forces matérielles lorsque les personnes s'en emparent. Et c'est ce que produisent toujours comme premier effet les démonstrations de force du genre de celles que nous venons de donner. Dans chaque cas, nous avons été nombreux. 500 à Saint-Malo, plus de 700 Nice. Puis 300 toute la journée, à Toulon, pour ces premières rencontres pour l'économie de la mer organisée par le Parti de Gauche et des députés GUE-NGL, dans le cadre des assises permanentes de l'écosocialisme. Les nôtres ont fourni un effort en conséquence. De tels rassemblements sont impossibles sans une organisation humaine active et très hautement solidaire. De mon équipe parisienne aux organisations sur le terrain, un déplacement de cette sorte est un branlebas de combat de grande ampleur.
On m'a dit qu'à Saint-Malo, il n'y a pas de tradition des meetings politiques. Le nôtre a donc fait exception. Il a d'ailleurs été remarqué du fait de l'affluence de ceux qui ont participé. Il y a eu autour de ce meeting toute une agitation. La première est venue de notre confrontation avec le maire de droite qui nous a refusé toutes les salles municipales. Il a donc fallu payer, cher, pour pouvoir se retrouver. Alors, avant la tenue du meeting mes camarades sont allés faire un gentil rassemblement devant la mairie. Symboliquement ils ont planté un petit arbre de la liberté, aussi petit que les droits dont nous avons pu bénéficier. Une autre agitation bien plus hilarante a également eu lieu contre la tenue de notre meeting. Trop drôle ! Des "bonnets rouges", côte à côte avec des identitaires d'extrême droite, avaient annoncé qu'ils seraient entre deux et trois cent à venir manifester contre ma présence. Ils étaient quarante-deux. En dépit des menaces de mort lancée contre moi sur les réseaux sociaux, ces quarante-deux ont été bien sages. Après s'être rangés devant la porte d'entrée, ils ont conclus le rassemblement par une minute de silence. Bravo ! Oui bravo si l’on tient compte du niveau de violences verbales et physiques de la manifestation de ce dimanche à Paris. J'avais l'intention d'aller à leur rencontre. Mes camarades me l'ont formellement interdit compte tenu de la violence de ce qui se disait à mon sujet dans les réseaux sociaux. J'ai d'ailleurs porté plainte contre le microcéphale, déguisé en policier, qui m’a menacé de mort.
L’important ici c’est la coalition que mène Alain Guillard : PG, PCF et NPA sont unis sur une même liste aux côtés d’associatifs et de syndicalistes. Notre tête de liste est un homme très compétent, rompu aux dossiers locaux. C’est surtout un bon rassembleur et meneur d’équipe. Cette sorte d’homme ou de femme joue un rôle clé pour ce qui nous reste à faire à présent. C’est-à-dire entraîner jour après jour dans les activités répétitives d’une campagne de porte-à-porte et de boîtage tous nos amis, si divers et souvent si peu préparés à ces exercices. Car telles sont nos campagnes, nécessairement. Le contact direct permet de compenser l’écrasant écart d’accès à la notoriété que le système médiatique organise dans chaque commune. Quoi qu’il en soit, le résultat est positif. Les personnes contactées changent autant à notre contact que nous même au leur. D’une façon ou d’une autre, elles reprennent pied dans la discussion politique. Ce que nous mettons à jour dans cette sorte de rencontre, c’est l’état d’abandon et de décrochage de la population scotchée sur les tâches de survie. Le savez-vous : les gens remercient les camarades seulement parce qu’ils sont juste passés leur parler ! Mais de leur côté, combien des nôtres, dans ces porte-à-porte, élargissent leur compréhension de l’état réel du pays et des consciences, loin des formules toute faites et parfois rabâchées qui répètent les lieux communs distillés par la sphère médiatique ? Sans parler de l’expérience humaine du contact aux autres qui est un des fondamentaux de l’action de notre gauche.
A Nice, j’ai bien impacté. D’abord avec deux pages d’interview dans « Nice Matin ». Le grand quotidien régional, au contraire d’une Pravda sectaire du type de la quotidienne « Ouest France », me donne la parole une ou deux fois par an, dans des conditions très ouvertes. France 3 aussi m’a accueilli sur son plateau de l’émission « la voie est libre », navire amiral de toute l’info régionale. De leur côté, les nôtres avaient prévu notre réunion dans un théâtre au cœur d'un quartier populaire. J'ai été très ému de l'accueil qui m'a été réservé : chaleureux et disponible. Nous étions si nombreux ! Le théâtre était plein et on se serrait aussi dans les coursives et les escaliers, je crois bien. A Nice, notre tête de liste est Robert Injey, l’un des onze principaux dirigeants du PCF. On l’appelle « Bobinjey », en un mot, un souffle. La familiarité du diminutif informe. Bob : un homme d’un abord aimable et plutôt souriant. Avec son numéro deux de liste, ma camarade Roselyne Grac, il y a là un tandem rompu à l’exercice de patience infinie qu’est le militantisme de gauche à Nice…. Entre droite extrême, extrême droite, et un PS décomposé depuis des années en luttes tribales sans principe, il faut bien du coffre juste pour maintenir la dignité intellectuelle du débat. A Nice, nous représentons les êtres humains équipés d’un cerveau en état d’intérêt pour les autres êtres humains. Nos concurrents et adversaires ne s’intéressent qu’à eux-mêmes.
Bob Injey fait partie de cette majorité de dirigeants communistes engagés sur des listes autonomes dès le premier tour. Sa démonstration à la tribune liait étroitement les considérations de politique globale avec les réalités les plus locales. C’est comme ça qu’il faut travailler : l’élection municipale doit être un moment d’éducation populaire ! Le concret immédiat et l’abstraction qui explique les faits doivent sans cesse être mis en scène pour que l’un décrypte l’autre ! Nos campagnes sont politiques à ce prix. Il faut faire réfléchir, aider à réfléchir. De cette façon, chaque rencontre électorale prépare la suivante et contribue à élever le niveau de compréhension des gens. A bas les discours d’intimidation des participants ou l’on ne comprend rien à ce que dit l’orateur ! A bas les litanies de lieux communs et de congratulations entre notables comme les pratiquent les solfériniens et les belles personnes de la droite en goguette électorale ! En tous cas, nous tous à la tribune, ce soir-là, avons rivalisé de pédagogie.
Et c’est bien sur ce terrain que Robert Injey fut le plus efficace. Il était implacable quand il montrait comment le kilomètre de tram niçois était le plus cher du monde en comparant les coûts étudiés dans les autres pays et d’autres conditions géographiques parfois extrêmes ! En mettant en face les réalisations sociales possibles avec la même somme, on prenait la mesure de l’incroyable gâchis que sont les politiques où l’on oublie la règle de l’humain d’abord. Le plus étonnant pour moi fut d’apprendre que les grands esprits de la droite locale ont réussi à construire 450 mètres de tram dans la période où, partout ailleurs, il s’en construisait des kilomètres dans le même délai. Et le plus répugnant fut d’apprendre que la prolongation de ligne prévue tourne le dos aux quartiers populaires pour éviter que les gens qui s’y trouvent puissent venir en centre-ville. Cette municipale est un révélateur de tant de turpitudes ! Mais combien, voyant de loin, imaginent les Alpes-Maritimes sous le prisme de la Croisette et des possesseurs de yachts ? Peut-être vous souvenez vous de ce que j’en ai écrit après mon passage au dernier festival de Cannes ? Ici la misère et la galère sont le fond dominant du décor. 75 % de la population est en situation de demander un logement social. A peine 12% y accède ! La victoire des dominants n’est pas seulement d’empêcher l’accès des quartiers populaires au centre de leur ville. C’est de les avoir déjà fait disparaître du tableau. Et d’avoir empoisonné les esprits au point qu’oubliant leur situation réelle, bon nombre ont déjà accepté de penser avec les mots et les catégories ethnicistes que les puissants leur ont passé comme une laisse sur l’esprit.
A Toulon, notre réunion tenue toute la journée, c’était la grande affaire du Parti de gauche. Nous y avons tenu nos premières Assises sur l’économie de la mer. La méthode de travail consiste à demander à des personnalités hautement qualifiées sur le sujet de venir éclairer notre réflexion et d’assurer notre formation dans leur domaine de compétence. Autrement dit, nous ne nous occupons pas de leur engagement politique, si ces personnes en ont un. Elles ne nous engagent pas davantage que nous ne les engageons à quoi que ce soit du fait de nous fréquenter. La méthode rejoint le fond. Certes, « l’économie de la mer » comme nous la dessinons est un projet écosocialiste. Mais le moment venu, il faudra la mettre en œuvre avec tout le monde, quelles que soient les opinions ou les positions sociales. Le plan « d’entrée en mer » devra être une grande cause de tout le pays. Pour autant, la tribune de notre réunion a souvent été politisée : dans ces assises, ouvertes par Corinne Morel-Darleux, plusieurs des intervenants du PG étaient des professionnels du domaine, comme Eric Coquerel ou Nicolas Mayer pour les plus connus. L’après-midi était aussi très typée par la présence d’intervenant du monde syndical CGT et SUD.
Le plan de la journée était en effet partagé en deux temps. Le matin un tour d’observation général sur la mer, son état actuel, son potentiel énergétique, biologique et physique. L’après-midi tournait sur les questions sociales actuelles du secteur, dans les ports, la navigation, les douanes. A chaque fois, il s’agissait non seulement de faire la description de la situation actuelle mais de se projeter dans les objectifs de développement que nous nous donnons. Bref, cela signifie que nous sollicitons aussi leur connaissance de l’outil de travail et de leur domaine de qualification professionnelle. Comme je l’ai déjà montré à de nombreuses reprises, cette approche est toujours très stimulante pour tous ceux qui s’impliquent dans l’échange. Surtout, elle modifie la façon de faire de la politique avec les représentants des mouvements sociaux et du syndicalisme. Il ne s’agit pas seulement de faire l’état des convergences de luttes ou de l’analyse politique. Il s’agit pour chacun de confronter les projets avec leur faisabilité humaine et technique. J’estime que la radicalité concrète, c’est aussi cette forme de réalisme. Il est rare qu’on soit déçu. J’ai plutôt été conforté et même emballé quand les cheminots de Toulouse ont évalué la durée qu’il fallait pour mettre « tous les camions sur des trains » quand je le leur ai demandé dans le cours de la campagne européenne de 2009. De la même manière, que les gens du port, tous métiers confondus, aient une idée claire de la façon d’organiser le transport multimodal des marchandises de la Méditerranée au Rhin, et donc vers l’Europe du Nord, sans faire le tour par mer de la péninsule européenne et par le rail maritime dans la Manche, est une bonne nouvelle. Que les nouvelles missions de la douane pour combler ses failles dans le contexte de l’explosion des transports par mer soit bien maîtrisée par les douaniers est également excellent pour la suite de ce que nous avons à faire. Et ainsi de suite. Pouvons-nous nous préparer à gouverner sur nos objectifs sans savoir tout cela ?
L’économie de la mer, horizon politique
Une fois de plus je vais commencer par situer l’enjeu de l’économie de la mer en décrivant rapidement la situation. La vie sur terre est totalement dépendante de la mer. Les océans représentent 70% de la surface de la planète. Plus des deux-tiers de la population mondiale vit à moins de 100 kilomètres d'une côte. La mer est obligatoirement la nouvelle frontière de l'humanité. La raison en est simple. L’expansion humaine a fini d’occuper l’essentiel de la surface disponible sur la terre ferme. Avec 7 milliards d’individus, l'humanité va se tourner encore davantage vers la mer pour y trouver les ressources qui lui manque à terre : alimentation, eau potable, énergie… N’en parlons pas au futur. La mer est d’ores et déjà la nouvelle frontière de l'humanité. Le mouvement est engagé. Comme d’habitude, cela se passe sous l’égide du capitalisme sauvage, sans plan ni précaution. Mais nous sommes bel et bien en train de vivre un bouleversement sans précédent dans le rapport de l'humanité à la mer, dans tous les domaines. Prenons un de ces exemples spectaculaires qui abondent sur ce sujet. Cette année, pour la première fois de l’Histoire, les quantités de poissons produits par l'aquaculture égalent désormais les quantités de poissons pêchés ! Le temps de la "cueillette" en mer est en train d'être dépassé. Exactement comme la chasse a été remplacée par l'élevage il y a près de 10 000 ans. Autre inversion historique : celles des routes de convoi des marchandises. Aujourd’hui, environ 90% du commerce mondial transite par les mers.
Mais on connaît le revers glauque de ces nouveautés. La pisciculture marine est souvent une abomination pire que celle des élevages de porcins. Quant au trafic maritime, on sait de quel prix se paient les dégazages sauvages, les naufrages volontaires des vieilles carcasses flottantes et les marées polluantes. Pour finir : les eaux de haute mer n’appartenant à personne, personne n’en est donc responsable ! Le productivisme peut donc frapper sans complexe. Nous mesurons déjà les dégâts. Il y a par exemple ce septième continent, fait de déchets plastiques flottants empilés sur plus de vingt mètres parfois. Il y aussi cette immense zone morte au large du Golfe du Mexique. Elle fait 22 000 km2, la taille d'un Etat des Etats-Unis d'Amérique ! La vie marine y a totalement disparu faute d'oxygène, à cause des pollutions d'origine agricoles qui viennent se déverser dans le golfe. Il y a les marées noires qui se multiplieront si nous laissons exploiter les hydrocarbures qui se trouvent au fond des mers. Comme par exemple ce projet de forage à 3000 mètres de fond, en face du cap Horn !
La mer aiguise de féroces appétits : c’est le premier réservoir des ressources rares. Elle contient 90% des réserves d'hydrocarbures de la planète et 84% des réserves soupçonnées de minerais et de métaux. Allons-nous laisser les firmes transnationales exploiter ces ressources comme elles l'entendent ? La mer est la première réserve de biodiversité. Aujourd'hui, nous connaissons à peine 15% de la faune et de la flore marine. Allons-nous laisser détruire cette merveille alors même qu’elle contient tant de réponses concrètes aux énigmes et aux limites actuelles de la connaissance en biologie ? Ce qui se passera en mer déterminera ce que sera la civilisation humaine à terre.
D’autant que les enjeux géopolitiques sont déjà à présent l’origine de tensions clairement discernables. La lutte pour l'appropriation de l’espace maritime est source de tensions entre les nations et à l'intérieur des nations. Dans chaque pays, ce sont les conflits d'usage entre pêcheurs et plaisanciers, entre implantation d'éoliennes ou d'hydroliennes et zones de pêche, entre littoraux urbanisés pour les installations portuaires ou pour les complexes touristiques et ainsi de suite. Mais entre les nations, il en va de même. Là aussi, les tensions deviennent papables. C'est la lutte pour l'appropriation des ressources rares. Des îlots au sous-sol maritime prometteur, hier ignorés, deviennent désormais des enjeux pour lesquels se déploient avions et navires de guerre entre Russes et Japonais et entre ceux-ci encore et les Chinois. Le réchauffement climatique et la fonte des glaces de l'Arctique renforcent ce phénomène. Les zones libérées des glaces ne sont pas toutes cartographiées. Où passe la frontière ? Par exemple, où s'achèvent les eaux territoriales de la Russie et où commencent celles du Canada ? Et à qui appartiennent le sol et le sous-sol marin ? On constate les tensions que génèrent aussi l’accès aux nouvelles routes maritimes rendues praticables par la fonte des glaces. S'il est possible de passer par le Pôle Nord pour relier l'Océan Pacifique et l'Océan Atlantique, les axes stratégiques changent. Et que devient le canal de Suez ? Et celui de Panama ? Les conséquences de la réponse viennent en cascade. Elles sont parfois inattendues. Exemple : aujourd’hui, le passage par Suez ou Panama limite la taille des navires. Or, les routes du nord annulent cette limite. Il y aura donc une course pour construire des navires toujours plus grands et donc des ports toujours plus grands pour les accueillir. Non, vraiment l’avenir de la mer n’est pas un long fleuve tranquille, n’est-ce pas ?
La mer est un bien commun menacé. Partout, la privatisation de ce bien commun est à l'œuvre. Voyez les ports privatisés comme le port du Pirée à Athènes. Voyez la multiplication des plages privées, les coupures dans la continuité du sentier du littoral, pourtant censé appartenir au domaine public. Récemment, Jean-Marc Ayrault a annoncé que, dorénavant, les navires pourraient être protégés en mer par des mercenaires privés pour compenser le désengagement de la Marine nationale. Et l'Union européenne a acté la création de droits de pêche qui pourront être vendus et achetés s'ils ne sont pas utilisés. C'est le mécanisme des Concessions de pêche transférables. Voilà ici une rupture idéologique et philosophique dans le rapport à la pêche. Cela revient à reconnaître un droit de propriété à chaque pêcheur sur une partie de la ressource. D’où vient ce droit ? Quel est sa légitimité ? Et la suite ne vaut pas mieux. De tels droits transférables développent la financiarisation de la pêche au profit des grands groupes. C’est pire que tout. Comme l’a dit Isabelle Autissier : « ceux-là placent de l’argent dans le poisson comme ils en placeraient dans la chaussette. Et le jour où il n’y a plus de poissons ils retournent dans la chaussette. Le pécheur, lui n’a pas d’autre choix que de préserver la ressource ». Le capital financier est une maladie mortelle pour la biomasse marine ! Pour les riverains de la mer cela ne vaut guère mieux. Je l’ai déjà mentionné : la moitié de la population française vit à moins 100 km d’une côte. La hausse du niveau des mers concernera tout le monde. Combien d'installations faudra-t-il déménager ? Qui va organiser ça ? Le marché ? Songez à cet aéroport de Nice par exemple, construit partiellement sur une avancée en mer. Que se passera-t-il avec la montée de la mer et donc l'érosion toujours plus forte des côtes ? Il suffit d’observer où on en est déjà partout sur le littoral grignoté. La mer grignote le bâti que l’argent roi lui impose bêtement sans précaution ni réflexion.
Ce survol ne serait pas complet si je ne mentionnais le lien des questions marines et maritimes aux questions de souveraineté. La connaissance et la défense du territoire national maritime sont des enjeux majeurs. Nous devons pouvoir protéger les navires français des pirateries avec notre Marine nationale. Nous devons pouvoir lutter contre la pêche illégale avec nos propres moyens de surveillance. La détection et la lutte contre les dégazages sauvages nécessite des moyens pour l'action de l'Etat en mer et pour les douanes. Et puis, notons encore ceci : notre souveraineté en matière d'approvisionnement pétrolier par la mer implique une forme de protectionnisme. Je note ce point pour que l’on comprenne l’enchainement de décisions qui conduisent de la souveraineté en mer à l’industrie. Pour garantir la souveraineté de notre approvisionnement, nous devrons utiliser l’arsenal législatif existant. Nous étendrons la loi de 1992, qui fixe un quota minimum d'importation de pétrole brut sous pavillon français. Cette loi doit s'appliquer aux produits raffinés et le quota déjà fixé doit être relevé. Cela suppose que nous soyons capables de construire, réparer, démonter et recycler nous-mêmes les navires affectés à cette tâche. Le tout, cela va de soi, dans des conditions sociales et écologiques de haut niveau dont nous seuls sommes capables.
Il faut aussi envisager notre rapport à la mer sous l’angle de nos responsabilités particulières. Grâce à nos outremers, nous disposons du deuxième territoire maritime du monde. C’est le plus étendu au monde, à peine inférieur à celui des Etats-Unis ! Le territoire maritime français représente plus de 16 fois le territoire terrestre. Combien de Français savent que ce territoire national s’est accru de 10 % sans une guerre, dans les années deux mille, parce que la France a pu remettre à temps à l’ONU les preuves scientifiques qui étaient exigées pour prouver la continuité physique des nouveaux territoires maritimes disponibles avec ceux déjà attribués à notre pays ! Quelles richesses sont ici contenues ? Nul ne le sait avec précision. Nous pouvons juste dire qu’elles sont considérables. Mais une au moins est connue et banale comme un courant d’air ou de mer. En matière d'énergies marines renouvelables, notre territoire dispose d'un énorme potentiel, le deuxième en Europe après le Royaume-Uni. Si nous voulons sortir des énergies carbonés et du nucléaire, nous aurons besoin des énergies de la mer. Ça tombe bien : c’est une batterie éternelle qui contient, au niveau mondial, une réserve énergétique quatre-vingt fois supérieur aux besoins actuellement recensés.
Face à ces enjeux, le moins qu’on puisse dire c’est que François Hollande n'est pas à la hauteur. Dans le meilleur des cas, il ne fait rien. Aveuglé par des abstractions idéologiques comme la "compétitivité" et la politique de l'offre, il ignore totalement les enjeux marins et maritimes. Il n’est pas le seul ! Il n'y avait pas une ligne sur la mer dans le rapport de Louis Gallois sur la compétitivité. Il n'y avait pas non plus une ligne dans le "pacte de compétitivité" que le gouvernement a présenté dans la foulée ! Quant à Montebourg, il n'y a presque rien sur la mer dans les 34 "plans filières" qu'il a présentés. On y trouvait à peine dix mots sur les énergies marines, noyés dans l'ensemble du plan sur les énergies renouvelables. Et un seul des 34 plans concerne spécifiquement la mer : il s'agit de la filière de construction des "navires écologiques". Mais même dans cette filière, le gouvernement n'agit pas. Ainsi, l'actionnaire majoritaire des chantiers navals de St Nazaire, le coréen STX a annoncé sa volonté de se retirer de ces chantiers. Ce sont les plus grands chantiers navals du pays. L'Etat détient 34% du capital. STX en détient 66%. Le départ de STX pourrait être l'occasion de retrouver une participation majoritaire dans ce groupe. Ce serait un atout précieux pour engager la bifurcation de la filière, pour construire mieux et déconstruire proprement les navires. Mais personne n'en parle au gouvernement. Comme d’habitude, ce sera l’improvisation et l’incohérence d’une équipe qui refuse de nationaliser Florange mais entre au capital de PSA.
Mais peut-être vaut-il mieux qu’il se tienne à distance. Car chaque fois que Hollande s'occupe de la mer, c'est pour faire une bêtise. En juin 2012, il a limogé Nicole Bricq du ministère de l'écologie parce qu'elle freinait les autorisations de forages pétroliers au large de la Guyane. Depuis, l'annonce principale du gouvernement aura été d'autoriser les gardes privés à bord des navires. Pendant ce temps, le gouvernement a réduit le budget de l'Etat consacré à la mer de 5% en 2013 et de 2% supplémentaires en 2014.
Le patronat de la mer aussi s'inquiète. Et pour cause. L'économie de la mer compte à cette heure 315 000 emplois et pèse plus de 50 milliards d'euros dans la richesse du pays. Sans compter le tourisme lié à la mer. Plusieurs chefs d'entreprises demandent à ce que l'Etat s'investisse davantage. C'est le cas de Patrick Boissier, le président directeur-général de DCNS. DCNS est un fleuron français dans le maritime militaire, mais aussi civil. C'est une des entreprises les plus en avance sur les énergies marines renouvelables. Son PDG s'est récemment plaint de la politique du gouvernement. Selon « Le Marin » du 5 décembre dernier, il a déclaré : "on n'a absolument pas les moyens de notre ambition de développement du maritime". Le président du cluster maritime français Francis Vallat a aussi émis des critiques. Il a fait part de "l'inquiétude générale sur les moyens de Défense et de l’action de l’Etat en mer". Il a critiqué sans détour un "État est encore trop hésitant" sur les énergies marines renouvelables lors des Assises de l'économie maritime et du littoral organisées le 3 décembre dernier à Montpellier.
Pour nous, la mer est un domaine concret de l'écosocialisme. La manière dont nous entrerons en mer changera aussi nos manières d'être à terre. La mer n’est donc pas l’espace réservé à une pratique écologique tandis que tout continuerait comme avant ailleurs. Tout le contraire ! L’économie de la mer est le moyen d’étendre le modèle de l’économie écologique à tout le système productif, par contamination sélective, en quelque sorte, comme je l’ai décrit au début de mon propos. Par exemple, nous voulons développer l'aquaculture. Mais en tirant les leçons des folies de l'agriculture productiviste à terre pour ne pas les reproduire en mer. En retour, la tension productive à terre se relâchera d’autant que la mer cessera d’être un simple appoint agricole. La mer est un champ immense pour la planification écologique qui seule met en rapport entre eux les compartiments de la production. Prenons des exemples. Si nous voulons sortir des énergies carbonées et du nucléaire, il nous faudra produire de l'électricité autrement. Nous aurons besoin des hydroliennes, des éoliennes off-shore, de l'énergie mécanique des mers, de l'exploitation des différences de température entre le fond et la surface des mers… D'autant que les pêcheurs eux-mêmes ont des idées pour utiliser les installations comme les éoliennes en mer. Au large de la Bretagne, ils s'apprêtent à utiliser les pieds des éoliennes pour élever des coquillages. On peut aussi imaginer que les armatures des éoliennes pourraient servir de supports pour clôturer un espace d'élevage de poissons en pleine mer.
Mais sortir du pétrole suppose aussi de trouver des alternatives pour remplacer le pétrole comme base de production de tous les produits solides qui en sont dérivés, et en particulier du plastique. Le plastique fait à partir d'Algues est une des pistes alternatives. En Bretagne, on fabrique déjà des coques de téléphone, des porte-cartes et même des jouets de plages avec du plastique d'algues !
Une fois bien compris le potentiel qui est à notre portée, il faut raisonner. L’économie de l’offre, dans le contexte déprimé de l’économie européenne, c’est l’anémie généralisée durablement pour notre pays. En toute hypothèse, c’est stupide : laisser au marché le soin de découvrir les produits demandés, c’est s’interdire de peser sur le choix des activités à développer et, du coup, se rendre également incapable de faire régresser d’autres activités que l’on veut voir décroître parce qu’elles sont écologiquement insoutenables. Cela signifie que la relance non plus ne doit pas être aveugle. C’est pourquoi elle doit partir d’un volant d’entraînement par des activités choisies qui, à leur tour, opèrent une sélection de demandes et de consommations. Notre scénario de relance est donc sélectif. L’entrée en mer consiste à organiser les filières en lien avec la maîtrise de la présence humaine en mer. La filière mer couvre un champ très large d’activités : recherche, construction et déconstruction navale, algo-culture, pisciculture, biotechnologie, énergie, tourisme bleu, et ainsi de suite. L’impact de la relance traverse tous les secteurs et toutes les régions. Exemple simple : à supposer qu’on puisse en installer beaucoup, les hydroliennes consomment des aciers fins et caractéristiques qui se fabriquent à Florange. L’effet d’entraînement traverse tous les métiers. Car l’investissement et les paies distribuées finissent par atteindre tous les compartiments d’activité ! Notamment ceux dans les services. Et spécialement parmi celle qui sont les premières sacrifiées quand le pouvoir d’achat est atteint ! Ainsi des coiffeurs. C’est au coiffeur qu’on renonce d’abord dès que les moyens viennent à manquer. Le coiffeur est à l’économie ce que les écrevisses sont aux rivières. Quand ils vont bien, c’est que l’écosystème économique n’abandonne pas trop de monde en chemin. Bref : un volant d’entraînement, c’est un engrenage vertueux.
Un tel appel d’air serait-il soutenable par notre population active ? Oui, en nombre, puisque la moitié de la population française vit à moins de cent kilomètres de la mer. Non, pour ce qui concerne les qualifications professionnelles disponibles. J’ai connu, comme ministre de l’Enseignement professionnel, la situation de la région de Saint Nazaire en 2001, quand il y avait plus de 2% de croissance, sous Jospin. La pénurie de main d’œuvre qualifiée était paralysante. Ici, je n’évoque que la situation du chantier naval. Car ce type de chantier met en mouvement des dizaines de métiers dont on n’imagine pas à première vue qu’ils sont concernés. Il faut le savoir : pour faire un bateau il y a beaucoup de menuiserie par exemple. En fait, tous les métiers du second œuvre du bâtiment sont sollicités en plus de toutes les taches strictement liées à la métallerie. Un chantier naval, en période de plein emploi régional et donc de pénurie de main d’œuvre, fonctionne comme un aspirateur à main d’œuvre qualifiée. Non seulement il en manque sur le chantier, et cela se paie d’une intensification des cadences, mais il en manque aussi partout ailleurs chez les artisans et les entreprises du coin. Même situation dans les métiers qualifiés liés au tourisme, depuis les métiers de la climatique en passant par tous ceux de l’hôtellerie ou de la restauration, qui ne consistent pas seulement à faire la cuisine la plonge et le ménage, toutes taches également moins simples, elles aussi, qu’il y parait au consommateur final. « L’entrée en mer » impliquera donc un terrible coup de collier éducatif pour préparer la main d’œuvre qualifiée nécessaire, de l’ingénieur à l’ouvrier hautement qualifié. Cela veut dire qu’une réorganisation substantielle de l’appareil de formation sera nécessaire pour mettre en place ou redynamiser les branches d’enseignement professionnel concernées. Et cela devra impliquer tous les modes d’enseignement et tous les types d’accès aux qualifications.
@AlainV
Je ne crois pas être venu parler de respect des traités.
Pour le reste, je suis d'accord, le secteur financier est une hydre difficile à mater, surtout à l'ère du numérique. Mais tout de même, il y a des moyens de faire très mal. Mais pour cela, je crois justement qu'il ne faut pas trop parader à l'avance.
Il en va de la forêt comme des services publics, on change les services, on réduits les effectifs, et après il faut confier la gestion à des entreprises privées pour palier au déficiences organisées et programmées. Pour soit disant faire mieux avec moins d'argent et plus d'économies. Les vautours et autres charognards sont pas loin pour se partager le gâteau, cela ruine le patrimoine commun acquis au fil du temps avec l'argent des Français. Que va t il rester ? jusqu'où iront ils ? à la fin ils faudra leur vendre nos organes si ça continue. Comme en 2005 il faut s'opposer à cette engrenage libéral mortifère, re-dire haut et fort que cette Europe là nous n'en voulons pas, quitte à sortir de l'Euro si il n'y a pas d'autre choix possible. C'est bien de l'avoir clairement dit à ONPC, beaucoup de Français pourront nous rejoindre là dessus.
Je note le soutien appuyé à nos candidats à St Malo ou Nice. Tous nos candidats ont besoin de soutien pour amplifier les mobilisations sur le terrain. Tous nos candidats, sauf celui de Périgueux... où comment donner les bâtons pour se faire battre ! C'est démoralisant.
A l'adresse de Jean-Luc quant à son passage demain à la matinale de France Culture.
Brice Couturier est à Marc Voinchet ce qu'est Caron à Laurent Ruquier. Un brin plus finaud, peut-être, il arpente le macadam de l'estrade à envoyer ses stéréotypes et poncifs, es-spécialiste et expert de tous les sujets.
A demain.
La prestation de la présidente FN à la télé face au ministre des finances montre toute l'ampleur du problème : La droite réactionnaire reprend sans hésitations les arguments de la gauche qui dénoncent les abus du libéralisme et ne dit rien de son véritable but, qui est de rétablir un ordre moral inflexible. C'est une vraie tragédie qui se joue en direct et toutes les protestations sont impuissantes, comme si l'intelligence humaine était anesthésiée. La manif réac se croit portée par le vent de l'histoire, c'est du national socialisme. Le gouvernement a reculé devant ça, c'est le signe des bouleversement à venir.
@eric roussel
Bien d'accord avec toi,tu l'as parfaitement bien décrit notre Brice des matinales de France Culture, c'est exactement cela ! Je n'avais pas pensé en faire le parallèle avec le "poudré" de chez Ruquier mais c'est la même mouture. Définition de Wiki : "Situé politiquement au centre gauche, Brice Couturier se définit lui-même explicitement comme un « libéral de gauche », il avait tout compris avant l'heure, c'est bien un expert du verbiage et de l'enfumage.
La forêt c'est comme la mer où les gros poissons mangent les petits. Les petits scieurs se font dévorer par les gros. Des scieries de plus en plus grosses, donc l'écologie là-dedans, elle passe en arrière-plan de toute préoccupation. La réussite économique est l'unique motivation.
Ne lâchez pas le logo, le PC de Paris n'a aucun droit de s'en servir sur la liste d'Hidalgo.