05fév 14

La débandade

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Quand ce post va paraître, je serai en route vers mon procès avec Marine Le Pen pour le faux tract d’Hénin-Beaumont. On verra quel écho cet événement trouvera dans la bien-pensance. Bien sûr, je serai donc absent de Strasbourg où je siégeais jusqu’à mercredi soir. J’ai demandé à être excusé. Je l’avais déjà fait sans succès la dernière fois. Il en ira de même, j’imagine, cette fois-ci. La leçon est donc la suivante : l’Union Européenne vous demande de n’avoir pas de respect pour la justice de votre pays. A la date d’un procès, l’Union européenne vous dit : « n’y allez pas ! ». Ça tombe bien, c’est ce que fait madame Le Pen. Il est vrai que l’Union européenne tient ses séances pendant les grandes dates nationales comme le 11 Novembre, le 14 juillet et ainsi de suite, dans un mépris total pour les grands évènements libérateurs. Mais elle nous impose toute sortes de génuflexions à la mémoire des Twin Towers et autres symboles de cette nature.

Cette absence m’a donné du cœur à l’ouvrage pour répondre à la boule puante des Bové le jaloux et papé Cohn Bendit. Il s’agit de mes absences et présences au parlement européen. Je lance un défi que les autres se risquent à faire un bilan de leur action aussi précis que le mien.

J’ai écrit au plus vite à partir de mes notes ces lignes sur trois thèmes : le moment ouvert par la capitulation du PS dans l’affaire de la loi famille, ma semaine d’itinérance sur le terrain et mes conseils d’action, le cas PSA, cas exemplaire de l’absurdité d’un capitalisme de cupidité pure. Je vous retrouve dans les chapitres auxquels vous pouvez accéder au choix de vos priorités, centres d’intérêt ou disponibilités en temps, en passant par les « boutons de titres » de chapitre qui sont en haut à droite de l’écran.

Après la loi famille, la grande débandade commence

La nouvelle capitulation des solfériniens sur la loi famille est un pur désastre politique. En cédant, au lendemain de la manifestation de la droite et quinze jours après la manifestation de l’ultra droite, Valls a reconnu de fait la légitimé de leur colère. En leur donnant la victoire, il a fortifié et unifié leurs rangs. La débandade s’est jouée en une journée. D’un bout à l’autre, on trouve la main de Valls. Dès le lendemain matin après la manifestation, très largement évaluée par ses services, Manuel Valls annonce que le gouvernement refusera tous les amendements autorisant la PMA dans le débat sur la famille. De quel droit ? Est-il Premier ministre, ministre de la Famille, de la Justice ? C’est un coup de force qui va contre une promesse pourtant parfaitement claire du candidat Hollande et de son coker navré, devenu Premier ministre. En effet, dans la campagne, Hollande s'était dit favorable à la PMA (procréation médicale assistée) pour les couples homosexuels. C’était dans un entretien au magazine Têtu, dont la rédactrice en chef était l’actuelle présidente d'EE-LV ! Comme la question était venue assez naurellement dans la loi sur le mariage pour tous, ce fut déjà une première débandade. Mais, la main sur le cœur, Ayrault avait fait l’enjoleur : "La PMA mérite un débat en tant que tel, c'est pourquoi elle figurera dans le projet de loi famille" afficha-t-il par tweet du 9 janvier 2013, au moment de l'adoption du mariage pour tous ! Et les apparences suivirent : un projet de loi sur la famille devait être discuté au deuxième semestre 2014.

Croire Ayrault ce n'est croire a rien de sérieux ni de durable. On se souvient de sa fantastique « mise à plat de la fiscalité ». Il a été à sa propre hauteur sur ce coup, de nouveau. Le néant fier de l’être. Il est vrai qu’en quelques heures, tout s’était effondré. Car à peine le grand Manuel Valls avait-il parlé que, devant l’énormité de l’outrecuidance, d’aucuns ont cru l’heure de résistance arrivée… ou à tout le moins le moment venu d’un beau coup de menton. Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée a sauté sur l’occasion ! Il exige aussitôt de Valls qu’il "respecte la règle fixée" entre le groupe et le gouvernement, à savoir : attendre l'avis du Comité national d'éthique qui doit être rendu au printemps. Bruno Le Roux a même précisé qu'il "ne renonce à aucune ouverture de nouveaux droits pour les enfants de notre pays". Car il faut se souvenir que le texte ne comporte aucune disposition concernant la PMA. Il ne traite que d’autres problèmes à régler du fait des nombreuses familles recomposées faisant surgir d’autres modes de vie familiale. On en était là du courage quand le porte-parole du PS David Assouline est apparu sur la scène. De façon stupéfiante, il fait savoir que le PS ne souhaitait pas non plus d'amendement sur la PMA dans le texte sur la famille, s’alignant sur Valls. Silence assourdissant de Harlem Désir, pourtant patron d’un parti qui a toujours eu la position inverse sur le sujet. Il ne restait plus à Ayrault qu’a obtempérer ! Ce qu’il a fait en annonçant carrément qu'il n'y aurait pas de texte sur la famille en 2014 ! Certes, on note encore quelques soubresauts d’indignation sur les bancs du PS et d’EELV. Mais les gosiers ont été déjà bien élargis : qui a déjà avalé la mer peut bien digérer aussi ses cailloux !

Il est donc essentiel de faire vivre l’idée de l’opposition de gauche face à eux tous. Car l’événement n’est pas limité à la sphère politicienne. Nous avons assisté à l’effondrement de la ligne d’action « sociétale ». Celle-ci était le refuge de la bonne conscience que les solfériniens offraient à leurs commensaux en échange de leur cécité et de leur mutisme sur le social. Et cela face à un mouvement populaire de droite qui a déjà submergé ses propres structures de représentation politique. Tout s’est joué en dehors de l’UMP, de l’UDI et même du Front National, tant ce parti est désormais intégré au système politicien de la droite institutionnelle. Et ce mouvement vient de gagner. Dès lors, c’est lui qui impose dorénavant son tempo a la recomposition de la droite. Le chemin ouvert par Sarkozy pour cette droite décomplexée qu’il entendait incarner est dorénavant large comme une avenue. Cette droite s’est désenclavée du seul discours libéral en économie, elle se réancre dans des principes culturels et philosophique parmi les plus fondamentaux dans la conscience d’un peuple : la famille, la sexualité, l’identité intime, zones d’adhésions bien plus prégnantes qu’aucune autre. En ce sens, nous vivons une apogée de la vague de droite « morale » commencée en France bien après celle qui a déjà balayé les Etats Unis où elle a été le socle des gouvernements libéraux.

Il n’y avait aucune fatalité à cette déroute. C’est l’inconsistance et l’incohérence des chefs solfériniens à la tête de la gauche qui nous a conduit là où nous sommes. Loin de préparer chaque étape et d’en faire un enjeu d’éducation populaire, la ligne du « sociétal » contre le « social » a été pilotée à la va-comme-je-te-pousse. On se souvient des épisodes du mariage pour tous, de la désertion des forces de gauche sur le terrain, des pantalonnades du président de la République inventant une incroyable « clause de conscience » pour les maires qui refuseraient de les célébrer ! Puis ce fut la Taubiramania, apothéose de jubilation, certes bien méritée. Mais pour beaucoup ce fut un chant du cygne. Cette satisfaction exubérante ne pouvait réellement méconnaître le trouble créé dans le pays et sa persistance. La célébration de Taubira permettait à chacun de s’offrir, à ses dépens, une auréole de combattant à peu de frais. Elle-même fut bien vite abandonnée de tous quand elle fut agressée par les racistes. D’ailleurs, à la manifestation censée protester contre cette agression, pas un ministre ne s’exposa à venir. Harlem Désir résuma sa présence à venir toucher les mains du premier rang de carré de tête ! Celui-là mieux qu’un autre sait à quel point il faut manier avec précaution et pédagogie certains débats. Il devait se rendre compte que la campagne de conviction, si mal menée, avait tourné court. Alors que toute la droite et le FN pensaient que le « mariage pour tous » serait une formalité, un accompagnement de l’évidence des mœurs de notre temps dans laquelle il ne leur fallait pas se faire figer en conservateur comme au temps du Pacs, ce fut le contraire qui se produisit.

Cette fois-ci, je crois que Valls s’offre une construction personnelle plus large. En renforçant la vague de droite, il compte la chevaucher à gauche. Comme il l’a fait pour la sécurité et pour la déréglementation économique. Nous verrons donc bientôt surgir une « gôche morale », antithèse des soi-disant valeurs de Mai 68. C’est elle qui va siffler « la pause des réformes sociétales » comme la droite du PS des années 80 avait sifflé la pause des réformes sociales.  

En dessinant cette ligne de pente, j’ai conscience de montrer un tableau fort noir. Mais, en chinois, crise se traduit par le mot « opportunité », comme me l’a appris récemment ma camarade Muriel Ressiguier, la tête de liste du Front de gauche à Montpellier. Elle sait de quoi elle parle. Nous pouvons reprendre le terrain a condition de le déplacer sur le terrain plus large de l’opposition de gauche. Je veux dire : une mise à distance claire et nette du navire solférinien en perdition et du système politico social qu’il incarne. Après cette reculade, le PS entre en phase où il affronte a la fois la désertion de sa base sociale et celle de sa base « sociétale ». Une débandade générale peut commencer.  A nous de lui offrir une issue positive. Avec nos méthodes. En commençant par une opposition de gauche sans compromission.

En tournée, une force nouvelle

Dans cette période électorale, les sorties sont plus nombreuses pour moi. Elles s’ajoutent a mes obligations traditionnelles dans le grand sud-ouest, où je patrouille toute l’année. On part des journées entières, en tâchant de mixer les régions et la taille des villes dans lesquelles je vais soutenir nos amis. C’est toute une organisation avant, pendant et après qui encadre mes déplacements, et il est parfois rude pour les copains de comprendre pourquoi tout doit être fixé avant et que rien ne change plus pendant le déroulement de la visite. C’est à ce prix que les cadences sont tenues et que la prise de parole a lieu dans les conditions optimales pour tous les protagonistes de l’action : la population, les militants, les journalistes. Et surtout, c’est le prix pour que je tienne bon dans la durée.

Donc ici, une fois de plus, ce fut une dure semaine. On le vérifie en me voyant moins présent sur mon clavier à écrire mes posts. Cette fois-ci, le final a été spécialement sévère avec un samedi commencé a sept heures et demi du matin et fini à une heure du matin le lendemain, après l’émission en direct « On n’est pas couché ». Comme ce fut l’audience record de la saison, je me suis consolé de l’heure de sortie du plateau. Le jour même, j’avais participé à la « journée défense » du Parti de Gauche, en présence notamment de deux amiraux et deux généraux. Un moment de pure passion intellectuelle entre les spécialistes du domaine, les camarades et les militaires. Pour moi, qui avait à faire l’introduction et la conclusion, ce fut un moment exigeant. La thèse que je défends en faveur d’une « défense souveraine et altermondialiste », le concept de France « universaliste » et non « occidentale », tout cela devait être résumé et argumenté devant des hyper-connaisseurs du sujet. Ces thèses sont dans mon discours de l'élection présidentielle au Cercle Républicain et dans deux articles, notamment celui de la « revue de la défense nationale ». Tout ce qui s’est dit est disponible progressivement en vidéo, grâce au travail acharné de notre équipe : la « Télé de gauche » qu’anime Aigline de Causans, à moins qu’elle n’ait elle-même la caméra au poing, en plus de toutes ses taches professionnelles et politiques… Docteure en psychologie sociale, Aigline travaille avec moi au Parlement européen et, le reste du temps, quand ce reste existe, elle filme pour le parti, anime, colle et tracte. Les militants, ne l’oubliez jamais, chers lecteurs, sont ceux qui font de nos idées des forces matérielles à la conquète des esprits.

Mais, si rude qu’ait été le rythme de ces jours-là, ce furent là avant tout des heures brillantes pour nous. Car l’avant-veille, j’avais tenu trois rencontres, dont un meeting. Et chaque fois ce fut la même ferveur et la même amitié. C’était à Anzin dans le département du Nord, puis Fouquières-lès-Lens et Calais dans le département voisin. Partout, la même application au travail, partout, le même dévouement au combat. Certes, c’est peu étonnant dans la ville d’un homme aussi méthodique que mon collègue Jacky Hénin à Calais. Mais lui non plus n’a pas trouvé les cinq cent personnes qui se sont empilées dans la salle de ses vœux autrement qu’en sachant les faire venir par son action et celles des camarades. A Anzin, nous sommes seuls. Au sens littéral. Tout le reste du champ politique a sombré dans de noires combines et accords sans principe qui ont déboussolé tout le monde.

Evidemment, dès qu’il y a une pataugeoire, les solfériniens y font merveille ! La faction dominante dans la section socialiste a été créée de toute pièce par le niveau départemental, dans l’objectif des accords fromagers entre agglomération, département, région et autres niveaux de clapotages. Elle est installée aux râteliers les plus fétides. Elle dégoûte. Et d’abord les plus proches, c’est-à-dire les membres du PS local lui-même. Une bonne partie de ceux-là ont lâché prise. Ils sont venus prendre leur place dans notre combat. Dès lors, je nous vois nombreux, actifs et conquérants. Le Front de Gauche, animé par les seuls militants du PG, faute de structure communiste dans la commune, est un vrai lieu de rassemblement et d’action politique collective. Claudio Macaluso, la tête de liste de notre équipage à Anzin, est un bon rassembleur, très méthodique dans ses façons de travailler. Les amis ont d’ores et déjà réparti les responsabilités qu’ils veulent voir prises en charge dans la prochaine municipalité s’ils la dirigent. Ce n’est pas très courant et ce n’est peut être pas transposable. Dans l’immédiat, sur place, cela donne des porte-paroles extraordinairement motivés. Ainsi Jérémie, délégué aux questions culture et jeunesse, parle avec fougue d’une idée majeure du programme : la prise en charge du prix du permis de conduire pour un contingent communal de jeunes chaque année. L’idée permet un beau développement sur ce que sont les apprentissages initiaux indispensables de notre époque, et sur le problème de la mobilité des pauvres et des isolés. Une fois de plus, les nôtres sont ceux qui montrent ce qui est « invisible » socialement. Mais qui reste le réel vécu par des masses de gens sans voix et surtout sans porte-parole.

A Fouquières-lès-Lens, dans le Pas-de-Calais, je nous trouve en grande alliance du Front de Gauche et d’Europe écologie. Pour Guillaume Fournier et notre équipe municipale, la difficulté est plus qu’extrême compte tenu de l’état de dévastation sociale et politique du secteur. Parler de politique, intéresser au débat, voilà où est le miracle à réaliser. A quelques pas des grands bureaux de Billy-Montigny où s’était conclue notre marche de la fierté rouge face à madame Le Pen en 2012, j’ai retrouvé son ambiance si spéciale. L’abandon des populations par les dirigeants solfériniens qui tiennent tout ici, comme souvent, est consternant. Abandon moral, culturel autant qu’économique et social. S’y ajoute ici un satrape local au pouvoir depuis 25 ans qui, comme tout homme dans de telles circonstances, tend à confondre son mandat avec sa personne.

Ce que je vois se constituer dans ces circonstances, nonobstant les difficultés que je ne me cache pas, c’est une force nouvelle qui s’enracine dans l’estime de tous, même de ceux que nous combattons. Dans ces déplacements, le poids de la trahison et des miasmes parisiens m’a paru moins lourd à supporter. En effet, à Calais, le communiste Jacky Hénin mène une campagne ouverte sous le label authentique du Front de Gauche. Il porte courageusement nos valeurs. Il ne les vit pas sur la défensive. Au contraire. Son pladoyer pour les droits humains des pauvres diables de migrants persécutés par le froid, la misère et Manuel Valls était émouvant aux larmes ! Mais parce qu’il tient bon, tous les autrtes tiennent bon, et la tranchée de l’humanisme est tenue en dépit de toutes les tentations et abandons. Jacky devrait être en tête de la gauche au soir du premier tour.

Du coup, les solfériniens minent le terrain contre nous. Ainsi, à l’occasion d’une séance du conseil municipal, l’ancien député socialiste confie son pouvoir de vote à la maire de droite sortante au vu et au su de tous. Et ainsi de suite. C’est l’arsenal des petits coups tordus qui balisent la préparation d’un mauvais deuxième tour. Mais ces solfériniens locaux se croient plus forts qu’ils ne sont. Aucun des nôtres n’a rencontré une seule personne au porte-à-porte local qui serait prêt à l’indulgence pour Hollande. Ses représentants locaux sont donc invisibles, et leurs combines insignifiantes. Mais cela ne veut pas dire que nous ayons un boulevard devant nous à condition de nous laisser porter. Pas du tout. Le contraire. La résignation et le dégoût se sont répandus en profondeur du pays. Certes, c’est de l’énergie explosive qui s’accumule. Elle finira par faire éruption. Mais en attendant, c’est le calme des jours tristes et noirs. L’abstention est l’option dominante. Nous ne pouvons percer qu’en étant fermes et distinct. Tout arrangement avec le système nous cloue au sol. Et le PS, c’est le système ! La rupture est la condition de la crédibilité.

PSA, symbole du capitalisme minable

Les soubresauts de la décadence de PSA forment un étrange feuilleton. La semaine dernière, ils ont occupé le devant de la scène. J’accumulais donc les matériaux pour revenir sur le dossier et en assimiler les grands traits en vue des réponses à faire au fil des interviews à venir. Là-dessus arrive la nouvelle que la présidente de l’association des actionnaires minoritaires, madame Colette Neuville, a l’intention de bloquer l’opération rachat d’actions par l’Etat et le partenaire chinois. Motif : le prix offert ne serait pas suffisant. Chaque épisode est plus minable que le précédent, plus révélateur d’une insatiable cupidité des dominants. Plus douloureux pour ses victimes ouvrières.

Mais, du coup, on finit souvent par perdre de vue la continuité de cette histoire. Ce serait dommage ! Car nous apprenons tellement sur la façon dont fonctionne le minable haut capitalisme français ! Depuis des années, PSA en est un symbole très parlant. Et ça ne semble pas près de s’arrêter. En fin de semaine dernière, la direction a annoncé 684 suppressions d'emplois sur son usine de Poissy en région parisienne. En premier lieu, ces 684 suppressions d'emplois illustrent caricaturalement l'arnaque qu'a été l'ANI et la fumeuse loi de « sécurisation de l'emploi » votée en juin 2013. On se souvient que cette loi "made in Medef" a été imposée par François Hollande ! Elle l’a été contre l'avis de deux des trois principaux syndicats du pays et d'une partie de la gauche au Parlement. PSA a rapidement appliqué cette loi, si confortable pour les coups tordus. L'entreprise avait aussitôt exigé des salariés qu'ils acceptent un "accord de maintien dans l'emploi". C'est le nouveau nom des "accord compétitivité emploi" de Nicolas Sarkozy. Sous le chantage patronal, les salariés de PSA ont accepté un tel accord en octobre 2013. La CGT et la CFDT s'y sont alors opposées. Mais les deux centrales ne pesaient pas assez pour empêcher l'entrée en vigueur de l'accord face aux syndicats jaunes et aux pressions gouvernementales.

Cet accord ordonnait un gel des salaires pour 2014, la baisse de la rémunération des heures supplémentaires, l'annualisation des RTT et davantage de flexibilité dans le travail. A l'époque, la CGT et la CFDT soulignaient le fait que ce texte prévoyait seulement le maintien des sites de production français. Les deux syndicats pointaient qu’en aucun cas n’était garanti le maintien du nombre de lignes de production dans chaque site. PSA avait bel et bien refusé de s'engager sur le maintien du nombre d'emplois. Donc, "L'accord de maintien dans l'emploi" autorisait les suppressions d'emplois ! Cette lecture pessimiste de l’accord avait été brocardée par toute la bien-pensance de la « gôche », qui bavait de joie devant ce modèle de capitulation « négociée », donnant-donnant, gagnant gnan-gnan. Le résultat est là : le pire est prouvé. C’était bien une arnaque. Elle prouve qu’on ne peut ni ne doit jamais avoir confiance, ni croire qu’une ambiguïté nous protège alors qu’elle nous menace toujours ! C'est ce que vient de prouver PSA. En agissant de cette manière, elle montre à nu la débilité de tout ce haut personnel d’entreprise, surpayé, pontifiant et arrogant, et qui en vérité n’est fait que de « bons à rien » comme le montrent leurs résultats.

Bref, on a vite compris : PSA supprime des emplois pour mieux être offert à un constructeur chinois, Dongfeng. Les principaux médias en restent, sur ce sujet, au vaudeville familial entre les cousins Peugeot. Le président de la holding familiale, Robert Peugeot, a obtenu que PSA lance une augmentation de capital de 3 milliards d’euros pour permettre à Dongfeng de prendre 14% du capital. Pour aider à la manœuvre, l'Etat prendrait aussi 14%, la famille Peugeot tombant aussi à 14%. De son côté, Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance, défend une augmentation de capital « libre » sur le marché, à laquelle participerait aussi la famille Peugeot pour conserver son poids dans le groupe. Dans une lettre publiée la semaine dernière, il accusait son cousin de vouloir désengager la famille de PSA. Alors ? Deux conceptions du capitalisme familial sont-elles en débat ? Pour ma part, je ne le crois pas. Les deux visent la dilution et le retrait de la famille Peugeot hors d’une activité qui mobilise trop durablement et lourdement une part trop grande de capital. Le chemin diverge pour y parvenir sans trop de casse. La méthode de Thierry Peugeot a le mérite de l’orthodoxie libérale. Celle de Robert de protéger les fromages individuels, qui sont tout de même la raison d’être du système.

Cet épisode est la preuve de la nullité globale des dirigeants de PSA. En 2012, PSA a conclu un accord avec l’américain General Motors, qui avait pris 7% du capital. General Motors  a revendu ses parts en décembre 2013, moins de deux ans après ! Entre-temps, General Motors, bonne entreprise de l’Empire, qui n’oublie jamais sa nationalité politique, a plombé PSA en l’obligeant à mettre fin à ses ventes en Iran. Pour rien. La direction de PSA a abandonné un projet commun avec General Motors avant même de l’avoir lancé. Il s’agissait d’un projet de petites voitures faiblement émettrices de CO2. La direction de PSA a été incapable de s’engager dans un projet dont l’intérêt écologique sautait aux yeux. Un coup zig un coup zag. Bilan : néant !

Moins de deux ans après avoir pactisé pour rien avec General Motors, la direction de PSA racole. Elle cherche un autre partenaire international. En l’occurrence, voici un chinois : Dongfeng. Il parait que PSA travaille déjà avec ce groupe en Chine. Je crois même avoir visité l’usine Peugeot dans l’Etat de Wuhan, au centre géographique de la Chine. Comment se fait-il alors que PSA ne se soit pas d’abord tourné vers lui en 2012 au lieu de s’abandonner à General Motors ? Et dans l’accord avec General Motors, comme dans l’éventuel entrée au capital de Dongfeng, quelles garanties la direction de PSA peut-elle avoir pour la protection des capacités industrielles et des emplois en France ?

Les expériences de la fusion d’Alcatel avec Lucent et de Renault avec Nissan sont là pour montrer les immenses dangers que peuvent contenir de tels rapprochements sans précautions pour notre pays. D’autant que PSA suit depuis plusieurs années la même pente que Renault. La direction de PSA, à présent, fait elle aussi le choix du dumping et de l'abandon de la production en France. Rappelons que le premier plan de licenciement de cette bande de gestionnaires de pacotille avait décidé de la disparition de 2500 emplois dans la recherche et développement du groupe ! C’est à dire le cœur de l’avenir. Pendant qu’elle ferme une usine en France, à Aulnay, PSA prévoit d’augmenter la production de son usine slovaque, à Trnava, qui produit le même modèle qu’Aulnay. Récemment, l’ex numéro deux de Renault, le liquidateur Carlos Tavarès, est arrivé chez PSA. Il devrait remplacer le PDG Philippe Varin d’ici avril. La pente est prise.

Si minables que soient leurs résultats, les patrons et leurs managers n’oublient jamais de remplir leur assiette. Le PDG de PSA Philippe Varin est toujours aussi bien payé. Il a quadruplé son salaire en 2010. Il gagne désormais 3,3 millions d’euros par an ! En un an, il gagne l’équivalent de 260 années de SMIC ! Il empoche 9 000 euros par jour ! PSA est un modèle d’entreprise vampirisée par le coût du capital. En 2011, il y a à peine trois ans, PSA a dépensé 275 millions d'euros en dividendes versés à ses actionnaires. Les mêmes géniaux managers ont brulé 200 millions d’euros supplémentaires pour faire racheter par PSA ses propres actions à la bourse. Les sommes ainsi englouties en bourse en 2011 représentent près de cinq années d’économies réalisées grâce à l’accord de compétitivité imposé aux salariés ! Ce chiffre le montre avec clarté : ce qui coûte horriblement cher, c’est le coût du capital !

Dans les années 2000, PSA a cumulé 10 milliards d'euros de bénéfices. En 2011, Philippe Varin a annoncé que le groupe disposait de 11 milliards d'euros de réserves financières. PSA a encore réalisé un bénéfice de 1,1 milliard en 2010 et 600 millions en 2011, en dépit de la crise déjà amplement répandue. Malgré la crise et la baisse du bénéfice, PSA a déboursé près de 500 millions d’euros pour satisfaire ses actionnaires en 2011. Certes, le groupe a perdu beaucoup d’argent en 2012 : 5 milliards d'euros. Mais l’année 2013 a, paraît-il, été moins mauvaise. Surtout, le groupe pourrait gérer sans problème la période actuelle s'il avait été bien géré dans les dix dernières années et si la direction acceptait de puiser dans les réserves. C’est bien l’incompétence et la cupidité de ses actionnaires qui l’empêchent aujourd’hui d’absorber le choc et de préparer l’avenir. La responsabilité incombe au premier actionnaire, la famille Peugeot, qui détient 25% du capital et 38% des droits de vote au Conseil d’administration.

Que fait le gouvernement face à cela ? Rien. Arnaud Montebourg a déclaré vendredi que PSA n’avait « pas tenu » ses engagements pris lors du dernier plan social. Il s'agit du plan qui a acté 8 000 suppressions d’emplois et la fermeture de l’usine d’Aulnay. Pour Montebourg, « le compte n’y est pas sur Aulnay » ou « 500 salariés » sont encore « sur le carreau » alors que PSA promettait une solution pour tous. Mais encore une fois, le gouvernement laisse faire. Comme il a laissé PSA annoncer la suppression de 8 000 emplois l’an dernier. Comme il a laissé PSA fermer Aulnay. Comme il laisse la direction de PSA mépriser la grève de la faim des 7 de Poissy pendant des semaines.

Pourtant, les patrons de PSA sont de véritables assistés ! Le gouvernement aurait les moyens de les faire plier s'il le voulait. PSA va toucher entre 80 et 100 millions d'euros par an du crédit d'impôt compétitivité décidé par Hollande en novembre 2012. PSA bénéficie aussi d'une garantie de l'Etat de 7 milliards d'euros sur sa filiale bancaire PSA finance. Et PSA profitera comme les autres du nouveau cadeau de Hollande : la suppression des cotisations patronales famille, sous couvert de "pacte de responsabilité". C’est aussi ce gouvernement qui n’a pas voulu faire pression sur les actionnaires de PSA en lançant une vaste opération de contrôle fiscal sur les membres de cette famille, dont une partie a fui en Suisse pour échapper à l’impôt.

En échange de sa générosité, le gouvernement n’a rien exigé de PSA : ni renoncement à la fermeture d’Aulnay ou aux suppressions d’emplois, ni exigence d'une baisse des salaires des dirigeants… Tout ce que le gouvernement a demandé, c’est de pouvoir nommer Louis Gallois administrateur « indépendant ». Il ne s’est pas opposé à ces décisions. La rumeur dit qu’il remplacerait Thierry Peugeot à la tête du Conseil de surveillance. Aujourd'hui, l'Etat s'apprêterait à prendre 14% du capital de l'entreprise pour aider l'entrée de Dongfeng. Mais pour faire quoi ? Mystère. Pourtant, l'Etat est déjà actionnaire de l'autre géant de l'automobile française, Renault. Il en possède 15%. Et, chez Renault aussi, le gouvernement a validé un "accord de compétitivité". En laissant faire chez Renault, le gouvernement a clairement encouragé PSA à en faire autant. Aujourd'hui, le gouvernement laisse faire le démantèlement de la production de Renault en France au profit de Nissan. Demain, il y a tout à craindre qu'il laissera dépecer PSA, même avec 14% du capital.

Nous aurions agi totalement différemment si nous avions été au pouvoir. Nos solutions pour l’industrie sont connues. Je les rappelle pour montrer qu’il est possible de faire autrement. Nous proposons de définanciariser l’économie en général et l’industrie en particulier. Nous voulons libérer les entreprises de la dictature des banques et des actionnaires. Pour cela, nous proposons que le comité d’entreprise ait un droit de veto sur les décisions stratégiques. Nous proposons qu’un pôle financier public puisse prêter à des taux favorables aux entreprises pour les aider en cas de besoin et financer la transition écologique. Pour en finir avec la cupidité des dirigeants, nous proposons que soit fixé un salaire maximum autorisé : avec nous, le PDG de PSA ne se goinfrerait pas de 3,3 millions d’euros par an ! Et j’ai proposé aussi le salaire maximum dans l’entreprise c’est-à-dire que l’écart entre le plus haut et le plus bas des salaires soit limité de un à vingt ! Et puis, nous proposons encore qu’il y ait obligation de payer ses impôts en France pour pouvoir diriger une entreprise française ou être membre de son Conseil d’administration.

Disons-le : la crise de l’automobile devrait être une opportunité de changement radical. La relance écologique de l’activité par une politique industrielle et la planification écologique devraient être au cœur de la réflexion sur le futur de l’industrie automobile. C’est l’occasion d’engager la planification écologique pour sortir de la société du pétrole, notamment en ce qui concerne les véhicules. Mais c’est nécessairement un tout que ce projet. Le moteur électrique pose le problème de l’approvisionnement en électricité. En effet, aux conditions actuelles, un million de véhicules électriques nécessiteraient l’installation d’une centrale nucléaire de plus. En fait, le changement de paradigme automobile est directement lié au changement de mode de production de l’énergie. Au lieu de cela, le gouvernement a seulement annoncé à l'automne 34 plans industriels sans aucun moyen financier. Au total, ces 34 plans devront se partager 3,5 milliards d’euros. Cela représente une moyenne de 100 millions d’euros pour chaque plan. Parmi ces plans, l'un vise à inventer « la voiture qui consomme deux litres aux 100 km ». Avec 100 misérables petits millions d’euros comme budget public ? Personne ne peut y croire.


124 commentaires à “La débandade”
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  1. marco polo dit :

    Une matinale sur France Culture très captivante et très éducative. Comme à son habitude, la chronique de monsieur Couturier est à la hauteur du neolibéralsme qu'il soutient. Il ne supporte pas la contradiction et la force d'explications de Jean-Luc Mélenchon. Pour celles et ceux qui n'ont pas pu écouter, c'est ici. C'est la première fois depuis longtemps que je vais au bout de cette émission.

  2. Francis dit :

    Franchement ça commence à être lourd sur le service public. Mais ou est donc passé l'esprit critique français et surtout ou est donc passée l'équité dans la diffusion des opinions sur le service public ? Tous ces petits journaleux aux ordres qui distillent leurs inepties libérales qui sont quotidiennement remises en cause par la plupart des économistes de statures internationales nous fatiguent.
    Et que dire de B. Obama ce dangereux gauchiste qui propose d'augmenter le salaire minimum des fonctionnaires de 40% et du privé. Un fou furieux qu'il faut enfermer, sans doute aux yeux de Mme Agnès Bénassy-Quéré. Cette volonté annihiler tout débat, toute différence est contre productive. Je m'étais mis en retrait de la politique depuis quelques années. J'ai repris du service face à cette offensive libérale de conquête des cerveaux. L'esprit de la résistance est toujours présent dans notre peuple. Merci à Jean Luc de porter haut cet esprit, et bienvenue à lui s'il trouve un moment pour passer à Mulhouse soutenir la liste du Front de gauche dans laquelle se retrouvent tous les partis du Front de gauche et un bon nombre de citoyens sans parti. Jean-Luc, c'est quand tu veux, si tu...

  3. Bernard dit :

    Scandaleux le comportement ce matin sur France Culture de ce Brice Couturier, imam du néo-libéralisme, diffusant matin après matin l'opium de sa religion monothéiste et appliquant à qui n'adhère pas à SA religion Sa charia en coupant systématiquement la parole, à défaut de pouvoir couper un membre ou lapider. Grassement payé par l'argent public, ce Couturier présente ses choix idéologiques arbitraires comme d'incontournables "vérités scientifique" et discrédite d'un ton moqueur quiconque affiche des vues contraires aux siennes. Cet imam pourrait tout aussi bien être appelé "Monsieur-je-sais-tout", qui vient chaque matin ânonner un papier que lui a préparé une équipe, s'autorisant à traiter en expert tous les sujets. Il faudrait qu'l y ait plus souvent un Jean-Luc Mélenchon qui vienne lui faire rabattre un peu de sa superbe.
    Y a-t-il encore des gens qui pensent que "Les matins de France Culture" sont une émission d'information sérieuse et objective ? Les courriels envoyés pour se plaindre de l'attitude de Couturier ne suffiront hélas pas à chasser ce personnage (qui bénéficie de soutiens et complicités) de la place de choix dont il s'est emparé sur les ondes.

  4. Antraigues dit :

    Bon courage à tous pour la campagne des municipales.
    Concernant la défense nationale, j’invite tous les camarades à s’y intéresser au plus près. C’est un sujet extrêmement important, et Il y aurait grand danger à laisser des personnes qui se présentent comme des « spécialistes » de la question s’emparer seules des gouvernes.

  5. Yann LARGOEN dit :

    L'interview de France Culture est un pur collector ! Les médias ont beau être au service des libéraux, ils évitent habituellement de s'exhiber de cette façon outrancière et choquante. Ici, plus aucune retenue, les journalistes tiennent ouvertement meeting. La forme et le fond, tout y est jusqu'à leur diction, ils sont en guerre et ne s'appartiennent plus. C'est un signe des temps. Rappelons-nous l'hystérie qui les avait frappés à la veille du referendum de 2005. On est dans la même situation. Lorsqu'ils sentent que leur système est en péril, ils deviennent méchants et agressifs. Et par là-même, ils rendent complètement contre-productif leur prêche auprès du grand public. C'est une dialectique infernale : moins leur catéchisme accroche l'opinion, plus ils prennent peur et moins ils sont crédibles. Ils sont finalement beaucoup moins politiques qu'on se l'imagine. Par gros temps, ils tiennent pas la route et deviennent nos meilleurs alliés. Leurs patrons devraient les coacher pour ne pas se laisser ainsi gouverner par leurs émotions ! C'est un pur plaisir que d'écouter ça pour ce que c'est, un signe avant coureur de la débâcle idéologique qui est en train de...

  6. naif dit :

    Mme Agnès Bénassy-Quéré confond la gestion courante et l'économie politique. Si elle gère son association avec les chiffres donnés par son comptable, je suis sûr qu'elle en vérifie les sources avant de prendre des décisions. Elle agit comme les journalistes qui assènent des chiffres sans en donner les éléments de compréhension. Un peu comme E. Zemmour qui sur I-Télé affirme que des questionnaires relevant de la "théorie du genre" sont diffusés par l'EN dans des classes de CM2. Sauf qu'en y regardant de plus prés ce questionnaire était diffusé par un site d'extrême droite animé par A. Soral.

  7. tchoo dit :

    Un ou une économiste n'est pas un ou une gestionnaire, ni un ou une comptable déjà qu'un comptable n'est pas un gestionnaire, alors se targuer d'avoir diriger une entreprise, association à but non lucratif dit-elle pour essayer de clouer le bec à JL Mélénchon prouve une petit hauteur de vue, et une fragilité certaine dans son propos pour avoir besoin de se justifier d'une qualification branlante pour oser causer. Allons Mme Bénassy, va falloir nous trouver des arguments autrement plus convaincant pour oser imaginer une seconde que vous pourriez nous amener à vous écouter. Et Brice s'est noyé dans un verre de whisky périgourdin!

  8. EnAvant dit :

    Excellente mise au point de JL Mélenchon à propos du "verre de whisky" ici. Le podcast est en fin d'article.

  9. coucies42 dit :

    Il va falloir attendre le 3 avril ! Comme par hasard une fois les municipales passées. J'espère que le 3, MLP sera condamnée avant les européennes.

  10. Sansebar dit :

    Allons nous vers un déni de justice ? J'ai lu le compte-rendu des débats au procès du faux tract et ce n'est rien de dire que je suis troublé et inquiet. Alors que les faits sont établis, que MLP a avoué endosser la responsabilité de l'affaire devant les caméras, que les articles du code pénal établissent sans ambiguïté la gravité des faits. Que fait le représentant de la loi, celui qui doit réclamer des sanctions pour violations du code pénal ? Que dit-il ?
    Rien. Il n'a pas d'opinion, le représentant du ministère public n'a pas d'opinion. Il s'en remet "à la sagesse du tribunal" sans requérir la moindre peine. Cela me semble hallucinant, j'ai fréquenté quelquefois des tribunaux et je n'ai jamais vu ça. Si le délibéré au 3 avril ne doit pas nous surprendre, c'est à peu près le délai utilisé systématiquement par les juges pour rédiger un jugement dont chaque mot et chaque virgule doivent être pesés, je crains que le fait que le parquet ne demande aucune sanction conduise droit à une relaxe. Si des magistrats ou avocats fréquentant ce blog pouvaient donner leur interprétation, et s'ils pouvaient me démontrer que j'ai tort, j'en serais très content. Mais...

  11. Citoyen Pat dit :

    Bravo Jean Luc pour ce matin sur France Culture. Cela suffit d'entendre tous les larbins du néolibéralisme débiter leurs cyniques salades. Ils veulent tellement plaire à leurs castes de nantis, de privilégiés qu'ils en deviennent ridicules. Continuez Messieurs les bonimenteurs, vous ne comprenez pas du haut de votre superbe connerie que le peuple ne digère plus vos sempiternels refrains. Allez Couchez. Vous êtes démasqués.

  12. Christophe (Toulon) dit :

    "L'appartenance au Parti de Gauche est moralement exigeante et intellectuellement intraitable" (Jean Luc Mélenchon le 6/02/2014 sur France Culture)
    Merci à Jean Luc d'avoir prononcé ces mots qui sonnent comme un rappel important pour nous les militants. Faire vivre notre démocratie interne et l'esprit du Parti de Gauche (cf. ses textes fondateurs) est une entreprise qui ne souffre pas la facilité et les petits arrangements moraux et intellectuels. A méditer !

  13. Lilly54 dit :

    Bonsoir Jean-Luc, Bonsoir Amis, Nous avons pu suivre l'audience en live sur un site. Vous avez bien travaillé. J'espère que justice vous sera rendue. Vous le méritez. Votre prestation sur France Culture ce matin était exceptionnelle et en a scotché plus d'un. "Enfin quelqu'un qui a remis ces orgueilleux journalistes à leur place". C'est ce qu'on a souvent pu lire sur les réseaux sociaux. Je crois que les gens commencent à être lassés de ces ritournelles libérales. Les manifestations de la CGT ont bénéficié d'un silence médiatique impressionnant, avant, pendant, après. Sans surprise. Mais je suis d'accord, ces manifs en semaine ne servent plus à rien. Car les temps sont durs pour la mobilisation. La résignation règne en maître. Nous, on ne lâche rien. Ca finira bien par craquer. Courage à nous tous !

  14. Bernard Hibon dit :

    Heureux de voir, en regardant les commentaires des auditeurs de France Culture, qu'un bon nombre manifestent leur indignation face au comportement de ce Brice Couturier, qui avait dès avant le début de l'émission arrêté sa stratégie consistant à empêcher Jean-Luc Mélenchon d'exprimer ses idées. En quelque sorte, ce Couturier a une fois encore, comme ses amis néo-libéraux, empêché qui ne partage pas ses idées de s'exprimer sereinement en lui refusant le respect auquel il a droit. Toute cette clique adopte toujours la même stratégie consistant à tourner en dérision qui ose ne pas être d'accord avec l'idéologie néo-libérale.
    [...]

  15. Alain Doumenjou dit :

    Sansebar@62
    Pour avoir été avocat pendant près de trente ans, je peux vous dire que j'ai vu de nombreuses fois le Ministère Public se comporter de la même façon lorsque, comme ici, l'affaire vient devant le Tribunal sur citation directe de la Partie Civile.
    C'est presqu'une tradition au Parquet (sauf exception) lorsqu'il n'a pas pris l'initiative des poursuites, de s'en "remettre à la sagesse du tribunal". J'ai toujours trouvé cela un peu agaçant (lorsque j'étais partie civile) mais c'est extrêmement fréquent et cela ne préjuge en rien de ce que sera la décision du Tribunal, qui de toute façon, n'est jamais tenu par les réquisitions du Parquet, quelles qu'elles soient. Attendons donc le délibéré.

  16. Vaguelsy Jc dit :

    "Le travail seule source de la richesse"

    Attention, comme le remarque Marx dans la géniale "Critique du programme de Gotha" (4 ou 5 pages pour critiquer la social-démocratie naissante) la nature et ce qu'il appelle l'intellect général (machinerie, science etc.) sont tout autant source de richesse que le travail dit immédiat (solitaire, long et pénible). Le travail est l'unique source de la valeur marchande, et ce dans une économie capitaliste. C'est justement la limite intrinsèque du capitalisme de ne se valoriser que par le travail et de brider les capacités productives de la machine (notamment automatisée) ou de la nature (cf les stocks de blé brûler pour faire monter artificiellement les prix). "La valeur travail" n'est pas une valeur de gauche, en tous les cas pas selon son plus grand théoricien. Cette objection, qui semble pourtant de simple bon sens, a été manquée totalement par la gauche européenne jusqu'aux années les plus récentes (cf le stakhanovisme). C'est depuis une trentaine d'année seulement que la pensée marxiste (Toni Negri en Italie, Postpone aux Usa ou Kurtz en Allemagne) a réinterrogé ce point crucial chez Marx avec le courant de la "mort du...

  17. Michel Matain dit :

    Hier et ce matin, silence radio total sur tous les médias sur le procés de Béthune et la journée de mobilisation de la CGT. Le Front de Gauche et toute opposition au système n'existent pas.

  18. bernard hugo dit :

    @Vaguelsi jc.
    Bien que connaissant le point de vue auquel tu fais référence, il me semble quand même que c'est l'activité humaine socialisée (et pas seulement le travail au sens traditionnel) qui crée la richesse. Mais il ne faut pas confondre création de richesses bénéfiques pour l'humanité et production quantitative d'une diahrrée de marchandises dont la production industrielle de masse vise à abaisser les coûts de production par intensification de la productivité. C'est la logique de la valeur qui constitue le fond du problème; Le capital est avant tout une logique de création non pas de richesses sociales mais de valeur valorisable s'autonomisant de plus en plus de la nécessité de répondre à des besoins. La production de valeurs d'usage n'est plus que le support de la valeur d'échange. Aristote avait déjà posé le problème, que Marx a creusé en analysant et en décryptant le fétichisme de la marchandise et l'ensemble de la mystification capitaliste qui transforme les relations sociales et les individus en objets manipulables (réification) Malheureusement la gauche radicale ignore ou fait semblant d'ignorer cette critique radicale de Marx pour se contenter d'un...

  19. sinnaz dit :

    @Michel MATAIN
    Un des rares médias à faire l'analyse et la synthèse du procès.

  20. grattepoil dit :

    Comme Bernard (66)
    Je suis heureux de voir que le passage de JL Mélenchon à France Culture a fait naître un vent de révolte parmi les auditeurs, dont les commentaires montrent qu'ils sont fatigués d'entendre chaque matin les mêmes propos ineptes parés de pseudo-scientificité. Non, le libéralisme mal dégrossi n'est pas inéluctable!

  21. Vaguelsyjc dit :

    @Bernard Hugo
    Je suis tout à fait d'accord avec toi. Cependant il ne faut pas oublier que la première valeur d'usage même si elle est parfois vierge de toute valeur marchande c'est la nature (cf l'air, l'eau) et que d'autre part le travail socialisé se transforme en non travail soit par l'automatisme (robot) soit parce qu'il perd son caractère physique (créativité). Le travail a depuis toujours une connotation négative. Dans l'antiquité (tripalium= contrainte) et chez les modernes (travail = notion physique qui implique une usure et une perte d'énergie). Le travail désaliéné est pensé par Marx et son grand précurseur en la matière, l'anarchiste Fourier, comme libre expansion de l'être à la fois collective, autonome (sans hiérarchie) et en intelligence avec la nature. A la différence des écologistes "décroissants" (adeptes de la "finitude", notion de droite) Marx ne voit aucune limitation a priori à cette libre activité dépassant les oppositions culture/nature, plaisir/travail, individuel/social.

  22. Thierry_M dit :

    Le passage de Mélenchon à France Culture a été jubilatoire par la fermeté qu'il a montré face aux « intouchables ». Je souhaiterai que soit développé et approfondi le sujet d'affrontement portant sur les 10 points de richesse passés des poches des salariés au capital. Car à part la parole de JL Mélenchon, de la CGT ou de B Friot, je n'ai pas encore compris ce que Jean-Luc a démontré hier.[...]

  23. pichenette dit :

    La belle évidence libérale gratine les tartines de courbes à la François le chauve, de nombres, boucs émissaires d'idéologie longuement paraphrasée par le Sieur Brice kisétou, les tops chefs subventionnés financent. Ce 6 février, comme pour toutes les matinales sur France Culture (et pour la majorité des médias), il faut trier, picorer, certaines miettes sont un régal et d'autres ne passent pas, mais cela reste une base où passent des invités ayant des "choses à dire et à faire entendre", facile de couper le son. La seule émission qui remplit complètement sa mission c'est "terre à terre" le samedi à 7h!
    Le texte d'E Klein évoquant Jean Cavaillès est superbe de gravité, d'humanité, glaçant comme la fin de l'intervention de JL Mélenchon qui décline tout en s'élevant, son cafard face à toutes ces personnes dont l'asile est la rue dans ce pays si "riche". Matinale porteuse de véritables réflexions, d'indignations et d'ouverture grâce à l'invité JL Mélenchon, mais aussi de rage grâce aux blocages des "y-a-pas d'autres solutions", comme si sur le verglas il n'y avait qu'une seule conduite possible. Et toutes ces entreprises qui ferment en France!

  24. Guy 51 dit :

    Des gens comme Couturier ne sont pas des journalistes, ils ne posent pas de questions, ils ne posent pas même des constats, ils déroulent des certitudes avec les réponses que l'on est prié d'approuver sous peine de paraitre inconscients.
    A sa place il y aurait eu n'importe quel responsable de l'UMP ça aurait été pareil, sauf que les auditeurs auraient su à quoi s'en tenir.

  25. Bob.pollet dit :

    Les Européennes seront vite là ! Est ce un problème de démocratie ou de volonté ? Car pour le moment, ceux qui disent NON à l'Europe de la Finance s'acheminent soit vers le boycott des élections Européennes sans poser concrètement des actes qui construisent une autre Europe (ils attendent quoi ?), soit vers une socialisation de l'Europe telle qu'elle est, " de l'intérieure " sans poser eux aussi concrètement des actes qui construisent une autre Europe. Eux aussi attendent quoi ? D'avoir le pouvoir ? Il serait peut être temps de redonner le pouvoir au peuple, pour nous sortir des attentes de certains. Et sur ce point, on s'y prend comment ? Qu'au moment des élections ?

  26. Mel dit :

    Magistral hier matin oui - et un contenu clair. Cela aurait été politiquement insupportable si vous n'aviez pas été si courageux. Merci pour nous tous qui voulons aller de l'avant avec toute l'opposition de gauche à cet Etat et cette Europe totalitaires au service de la mafia des financiers et leurs bénéficiaires. Oui, ils ne reculerons devant aucune violence. Cela doit etre fatigant d'être, et avec les autres membres de la Direction du Parti de gauche, toujours aux avant postes dans cette guerre ideologique et psychologique féroce. Oui, comme vous le dites, c'est la plus grande crise depuis la dernière guerre. Cette vidéo je l'ai montré à ma fille de 17 ans pour lui donner du courage. Car elle a bien vu que ces chiens de gardes servent de modèle, que leur comportement déteint sur celui des jeunes impliqués avec elle dans la course aux postes à responsabilité, et que sa peur de vivre vient de là.

  27. communiste06 dit :

    "un million de véhicules électriques nécessiteraient l’installation d’une centrale nucléaire de plus"
    C'est un calcul un peu simpliste qui fait dire ça, et encore, à supposer qu'une centrale nucléaire supplémentaire soit un mal considérable quand il y a déjà 58 réacteurs. Mais en réalité, la charge des véhicules électriques pourrait globalement se faire la nuit ou aux heures creuses, c'est à dire à des horaires où la puissance des centrales nucléaires n'est pas totalement utilisée. Pas besoin de centrales supplémentaires. En outre, un des plans industriels qu'on pourrait avoir pour relocaliser en France des emplois et éviter d'envoyer 80 milliards d'euros à l'étranger pour acheter du pétrole (ce qui représente au bas mot 2 à 3 millions d'equivalent-emploi), pour faire la transition écologique et énergétique et diminuer drastiquement nos émissions de CO2, c'est de remplacer les centrales actuelles par des EPR, sur les mêmes sites. Un EPR a plus de puissance, donc il y a une hausse possible de la production d'électricité pour remplacer le pétrole, sans avoir besoin de centrales nucléaires supplémentaires.

  28. Adrien dit :

    J'avais prémonitoirement bien dit sur mon commentaire N° 39 que le délibéré serait rendu après les élections le temps à la justice de trafiquer le dossier. Simple déduction de toutes les autres affaires sensibles qui remettent en cause l'oligarchie en place mais aussi la défense de tous les "parrains" qui gravitent autour, et dans cette affaire, le FN fait parti du leure pour le système capitaliste qui use de tous les moyens pour sauvegarder sa domination.
    Je pense que JL Mélenchon devrait demander à M.Ruquier un droit de réponse suite aux élucubrations de cet autre chien de garde qu'est Aymeric Caron quand il a affirmé ses chiffres sur la présence de J.L Mélenchon au parlement européen.
    [...]
    Nous devons compter que sur nous mêmes et nos diffusions massives de terrain et sur Internet. Nous ne devrons rien à...

  29. gswan dit :

    Bonjour Jean-Luc et merci pour tout, surtout courage, on est derrière toi (même en étant pas d'accord sur les limites de la liberté d'expression) on a besoin de toi comme tu as besoin de nous tous pour réveiller les esprits politiques de nos concitoyens.
    Juste une chose que je ne comprends pas : quand chez Ruquier ont t'accuse d'absentéisme au parlement Européen, pourquoi, au lieu de sortir de tes gonds, n'en as-tu pas profité pour offrir un large sourire et donner l'adresse de ton blog européen où tant de travail d'explication est abattu pour tous les citoyens qui voudraient comprendre ce qu'il s'y passe ? Le téléspectateur lambda aurait alors pu comprendre la cohérence de ton point de vue, le sens de ton action au parlement. C'est vraiment dommage, même si je sais que tu aimes cliver, il me semble que c'était là plutôt l'occasion de partager. Je comprend aussi largement ton exaspération face aux calomnies démagos dont tu es constamment victime, on ne se refait pas, mais je trouve que tu as trop de considération pour leurs bassesses, laisse les patauger dans la boue et ironise plus, si tu seulement tu étais un peu plus cynique ! (je plaisante)

  30. Fab dit :

    "Car nous apprenons tellement sur la façon dont fonctionne le minable haut capitalisme français !"

    À propos de fonctionnement du capitalisme, et du système économique en général. La ponction (énorme) de la finance (entre autres) sur la monnaie produite par l'économie réelle est nécessaire au fonctionnement du système : ces ponctions entretiennent la création monétaire, sans elles nous ne serions plus contraints de produire (de la monnaie aussi donc), et le système s'écroulerait (un très grand nombre, qui irait croissant, se contenteraient de voir leurs besoins de base satisfaits, ou au moins en auraient-ils la possibilité, contrairement à aujourd'hui). Ça pourrait être une explication de l'attitude de M. Hollande qui laisse courir son "véritable adversaire".

  31. Sansebar dit :

    Merci à Alain Doumenjou (67) à propos du jugement sur les faux tracts du FN à Hénin-Beaumont.
    Cela n'est toutefois pas complètement rassurant car le fait que Jean-Luc Mélenchon soit passé par la citation directe renvoie au fait que la plainte initiale n'a donné lieu à aucune poursuite à l'initiative de la justice. Il a donc fallu lui tordre le bras par le biais de la citation directe. Des faussaires sont pris la main dans le sac et la police et la justice ne se sentent pas concernés. Pas plus d'ailleurs que les autres partis dits "démocratiques" (PS, UMP, Modem,...), quant aux médias, que signifie donc leur silence assourdissant ? Osons imaginer ce qui se passerait si Jean-Luc Mélenchon était accusé d'une manip quelconque avant même qu'elle soit prouvée ! Il n'y a qu'à voir le bruit qu'ils font à propos du prétendu absentéisme au parlement européen.

  32. maris dit :

    La litanie maintes fois ressassée de la doxa libérale finit par être lassante. France Culture pourrait au moins se doter d'intervenants (je ne considère pas les deux bricolins libéraux comme des spécialistes) qui aient du poids et qui ne soient pas des répéteurs insatiables et insensés d'une "réalité" qui n'existe pas.
    Je propose à tous ceux qui viennent sur ce blog une pensée écrite d'un vrai spécialiste, mathématicien, John Maynard Keynes. Même s'il n'a pas tout juste, JMK écrivait en 1932 que ce que Marx avait diagnostiqué comme une exploitation des prolétaires par les responsables des entreprises, c'est à dire une distorsion de la distribution ne pouvant être résolue que par la force, JMK l'interprète comme un problème de demande sur le marché : "Ce type de problème doit être résolu par un gouvernement qui prendrait alors les mesures pour que cette redistribution ait lieu. Insister à traiter ces problèmes comme s'il étaient des problèmes de l'offre en faisant baisser de manière drastique les salaires ne peut conduire qu'à une guerre de classe authentique et c'est alors la vision de Marx qui se réaliserait". Cela ne vous rappelle pas quelque chose ?

  33. Continuons le combat pour le Front de gauche. Je partage l'opinion de Gérard Mordillat : les dirigeants socialistes sont nos ennemis ! S'il y a des socialistes qui sont vraiment à gauche qu'ils le fassent savoir et rejoignent le FdG mais n'allons pas faire des alliances contre nature.
    Michel Cialdella membre du PCF

  34. magda corelli dit :

    Brice Couturier ? Il suffit d'aller voir sa fiche Wikipédia et tout est dit. Je ne me suis pas intéressée à l'autre personne tellement insignifiante. Jean Luc Mélenchon a beaucoup de mérite face à ces gens rémunérés par nos sous. Vivement le coup de balai dans un service public qui ne l'est plus. La dérive de France Culture ne date pas d'aujourd'hui, Pierre Bourdieu la dénonçait de son vivant.
    Procès de Béthune : patientons.

  35. Alain Doumenjou dit :

    Sansebar@84
    "Osons imaginer ce qui se passerait si Jean-Luc Mélenchon était accusé d'une manip quelconque avant même qu'elle soit prouvée".

    Je suis tout à fait d'accord avec vous, souvenons-nous de l'histoire ridicule de la photo de la prétendue "mise en scène" de l'interview de Jean-Luc réalisée par TF1 peu de temps avant le départ de la manif contre l'augmentation de la TVA et des dimensions que lui avaient données les médias, au point que le CSA s'en était saisi ! Pour en revenir au procès de Béthune, et pour compléter mon précédent commentaire, il est clair que si l'exécutif solférinien au pouvoir avait considéré que les manoeuvres frauduleuses du FN et de Marine Le Pen étaient intolérables, incompatibles avec le déroulement démocratique et loyal d'une campagne électorale, et dés lors que de tels actes sont prévus et réprimés par la loi, le Ministère Public aurait reçu pour instruction de la Chancellerie (comme le permet le statut légal actuel des magistrats du Parquet) d'avoir à requérir la condamnation de Marine Le Pen, si tel n'est pas le cas c'est que le Pouvoir souhaite sa relaxe alors qu'il s'acharne à poursuivre les syndicalistes.

  36. isabel.t dit :

    Dans ce gouvernement nous n'avons pas des gens formidables mais des gens fort minables ! La souffrance du peuple est a fleur de peau et tout est fait pour nous écraser et nous faire perdre notre identite d'humain. La révolte contre ce gouvernement de droite est en marche grâce a vous Jean-Luc et nous tous qui sommes derrière vous. Votre determination nous donnera raison. Nous devons cesser ce carnage avant que tout ce dégrade dans notre pays. Comme vous le dites si fort, le "moi je" tue car dans la lutte on ne doit pas être seul. Merci Jean-luc pour vos interventions et vos billets, avec vous, je suis jamais seule car vous êtes l'homme droit et l'homme qui nous mènera a la victoire !

  37. Joël H dit :

    Je viens de vous entendre à France Culture. Quelle déception. Pas un mot sur les négociations pour un accord du Grand Marché transatlantique ! Beaucoup de temps perdu à répondre aux attaques des "journalistes".

  38. Le chapitre «En tournée, une force nouvelle» conforte la position locale, votée, des militants PG. Par ex., l'appel à «une mise à distance claire et nette du navire solférinien en perdition et du système politico-social qu’il incarne» ou «une opposition de gauche sans compromission», ou encore «nous sommes seuls. Au sens littéral. Tout le reste du champ politique a sombré dans de noires combines et accords sans principe qui ont déboussolé tout le monde.». Enfin, « Nous ne pouvons percer qu’en étant fermes et distincts. Tout arrangement avec le système nous cloue au sol. Et le PS, c’est le système ! La rupture est la condition de la crédibilité. »

    La fédération PCF locale a fait comme à Paris. Au 1er tour, logo Front de Gauche sur les affiches du PS. Des dissidents PCF ont monté leur propre liste « Front de Gauche ». Eux n'iront qu'au 2e tour à la soupe. Ah, mais ! L'un des nôtres s'affiche PG sur une liste ouverte EE-LV qui fusionnera au 2e tour. Nous n'avons pas les moyens de partir seuls. Mon parti va-t-il se joindre à cette curée ? Figurer aux côtés de gens dont l'appétit est si visible ? Alors...

  39. Durand Eric dit :

    La réponse à François Dubreuil est contenue dans le meeting de soutien à la liste PG/EELV qui se tiendra le 11 février avec Jean Luc Mélenchon.
    A Bergerac on rassemble, à La Rochelle on vire de toute responsabilité un camarade qui refuse qu'une autre politique se rattachant plus à une cellule du NPA ou du POI qu’au Parti de Gauche soit mise en oeuvre.
    Faut-il rappeler que nous avons des statuts et des orientations politiques débattues et votées lors des congrès nationaux et nous devons les suivre. Le PG est, contrairement aux autres partis d’extrême gauche destiné à prendre le pouvoir et l'échelon communal en est la première étape permettant de nous implanter dans la vie locale. Même si je comprend la réticence de certains, aucun militants dissidents ou partis de gauche locaux consternants la politique actuelle ne sont des pestiférés et une alliance est possible si une majorité de points convergent... et c'est le cas ici. J’ai cru rêver en entendant, le 10 janvier, certains militants dire sans réaction : «s’allier au FN, pourquoi pas si leurs idées sont proches des miennes»!

  40. jean ai marre dit :

    La débandade !
    Je viens de lire G Filoche sur Médiapart. Emouvant et en même temps énervant de voir, d'entendre et de lire cet humaniste, militant CGT, rédacteur de revue, plaider encore la cause des solfériniens. Il est content le bougre de s'être fait mener en bateau (pédalo). Enfin il l'a sa réunion avec les instances du PS, mais ils n'ont que quelques heures pour débattre de la position du PS de faire la politique de l'offre. Et en plus, ils sont une centaine d'invités ! Stop à la mascarade, ou cet humaniste quitte ce parti ou il va être discrédité.

  41. Franck dit :

    @ jean ai marre.
    ça fait un moment que je ne comprends plus G. Filoche (pourtant un homme bien !), je lis sur son blog qu'il traite Jean-Luc " d'ayatollah ". Je pense que s'il avait du partir du PS, il l'aurait déjà fait. Après, je ne suis pas dans la confidence des stratégies, mais lorsque je ne comprends pas quelque-chose et qu'on ne prend pas la peine de m'expliquer clairement la cohérence entre les paroles et l'action, j'écarte le problème et j'avance.

  42. Léo 2 dit :

    Au contraire de Joel, j'ai trouvé votre intervention sur France Culture très forte et utile. Lors du passage vous opposant à Brice Teinturier et "la journaliste chef d'entreprise" vous avez pointé en direct, une lumière particulièrement crue sur leur pratique d'enfumage, activité qu'ils ont l'habitude de mener, pépères, comme un loisir du dimanche. Vous leur avez certainement pas fait beaucoup de mal (pour rassurer les pudibonds qui dénoncent votre agressivité et la couleur naturelle de vos dents). En revanche, il me semble probable, que vous ayez gagné ce jour là, l'estime de quelques auditeurs.

  43. Willia dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    J'admire votre courage, il en faut une certaine dose pour encaisser tout ce qu'on vous met sur le dos. J'espère que vous serez entendu lors de ce procès avec M. L. Pen cette femme odieuse comme son père, il faut dire que le PS à la tête du gouvernement lui fait la part un peu trop belle, le pire c'est qu'avec ses belles paroles elle arrive à entortiller ce pauvre peuple désemparé avec tous les problèmes que nous rencontrons. J'espère aussi qu'aux prochains scrutins vous aurez une majorité suffisante pour ne pas se désister en faveur de ce PS qui n'en n'est plus un. J'ai toujours voté PC et suivi les consignes, mais ç'en est fini, ce sera FdG et rien que FdG ! Plus de désistement en faveur de ces socialistes qui n'en n'ont que le nom. Ils sont tous des traitres, ils profitent de nos voix pour faire une politique à la Sarkozy. Ce sera FdG et si on n'a pas une majorité suffisante, au second se sera blanc !
    Il sera dur aussi de lutter contre l'abstention, les gens se désintéressent de la politique tant ils en ont marre, ils croient que le PS est à gauche alors qu'il ne l'est plus.
    Amitiés Républicaines, laïques et fraternelles.

  44. bernard hugo dit :

    Le pur désastre politique c'est la capitulation des dirigeants du PCF devant les manoeuvres solfériniennes de mise en échec du front de gauche. Sur ce blog, nous sommes un certain nombre du PG, du PCF, ou sans parti, à mettre en garde contre les arrangements d'appareils pour éviter de rompre avec la deuxième droite que sont les dirigeants solfériniens et leur gouvernement aux ordres du Medef et du capital financier. Parler des renoncements de ce gouvernement et de sa majorité, c'est laisser croire qu'ils ne sont pas nos ennemis. Leurs capitulations n'ont d'importance qu'aux yeux de ceux qui s'en réfèrent encore à une union de la gauche ou à un camp de gauche qui n'existe que par le sursis que des faussaires veulent bien lui accorder. La direction du PCF et tous les cadres qui ont choisi l'alliance contre nature avec le PS ne se rendent pas compte du désarroi populaire qu'ils provoquent et de la confusion dont vont profiter tous les chiens de garde let leurs maîtres cyniques.

  45. Yves THIAUX dit :

    La débandade ou la lâcheté ? Avec ce gouvernement, plus rien n'est étonnant ! Seul, le PG est à gauche !

  46. cording dit :

    Camarade Mélenchon, écoute donc bien et inspire toi des analyses de l'économiste hétérodoxe Jacques Sapir selon lequel l'Euro est une monnaie surévaluée depuis 10 ans qui nous désindustrialise, détruit économiquement et socialement. Seule une épreuve de force avec l'Allemagne sous menace de quitter la zone euro en compagnie de toute l'Europe du sud pourra changer la donne. Redonner une marge de manoeuvre en dévaluant l'euro, ou le nouveau franc d'au moins 25% et si l'Allemagne n'y consent pas, elle sera plombée à son tour par une réévaluation complémentaire du nouveau DM de 25%, soit une marge monétaire de l'ordre de 70% ! Ce qui donnerait entre 1,5 et 2,5 millions d'emplois donc autant de recettes pour toute la protection sociale et une croissance pluriannuelle de l'ordre de 5%. Seule au monde, l'UE s'est liée les mains avec des dogmes économiques imbéciles comme celui choisi par le PS en mars 1983 avec l'alibi européen, celui de la monnaie forte à tout prix, celui de l'équilibre budgétaire et de la baisse des dépense publiques. Que des dogmes libéraux au nom de l'Europe que le PS cogère avec la droite. Parles-en à ton économiste Jacques Généreux, je pense qu'il...

  47. Anny Paule dit :

    Il en est du procès de Béthune comme il en est des comportements des chiens de garde. Si tous agressent Jean-Luc Mélenchon (aussi bien l'avocat de MLP que les "journaleux" de tous poils bien assis dans le système), donnent de faux arguments avec une assurance béate, c'est pour le censurer. C'est pour censurer celui et ceux (auxquels nous appartenons) qui touchent et atteignent le cœur de l'idéologie qu'ils défendent sans avoir réfléchi aux conséquences de leurs actes et comportements, aveuglés qu'ils sont par le miroir aux alouettes de ce monde sans consistance où ne brillent que les individualistes nuls et "friqués".
    Tant que nous n'aurons pas gagné la confiance du peuple (c'est pour éviter que nous ne la gagnions qu'ils agissent ainsi), ils continueront de censurer. Ils ne veulent pas prendre le risque de voir les gens comprendre et agir en connaissance de cause. Même si nous gagnons du terrain, la partie n'est pas gagnée. Alors que nous sommes dans le vrai, dans le juste. Il nous faut trouver collectivement les moyens de déjouer méthodiquement tous ces pièges avec calme et sérénité, même si c'est dur en ces temps très glauques.

  48. That's dit :

    Salut Jean-Luc,
    Je partage totalement le commentaire de n°82 de gswan. Tu es un de nos porte-parole, et à ce titre tu dois dès que tu en as l’occasion lors de tes débats, signifier à l’auditeur sur quel(s) site(s) ou blog(s) il peut trouver l’information.
    De plus, d’un point de vue stratégique et même politique, puisque nous devons constater que les journaleux sortent du cadre « journalistique » dans lequel nous sommes amenés à les attendre (je fais notamment référence à ton dernier passage sur F.Culture, mais aussi toutes les autres émissions), alors c’est à toi de (re)poser le cadre en direction des auditeurs en leur signifiant clairement de quelle place le journaliste parle.
    J’ai par exemple pu découvrir sur le net que Brice Couturier a été assistant parlementaire du groupe socialiste du Sénat pour la Commission des Affaires Etrangères et de la Défense qui s’affirme maintenant « libéral de gauche ». Ou encore que Mme Benassy-Quéré, chargée autrefois de cours à l’école Polytechnique, a été de 1998 à 2012 directrice adjointe, puis titulaire, du CEPII (Centre d’Etudes Prospectives et d’Informations Internationales), et que depuis le 1/10/2012, elle est présidente déléguée du...

  49. That's dit :

    …du CAE (Conseil d’Analyse Economique), composé d’économistes de « sensibilités diverses », chargé de conseiller le Premier ministre, c’est à dire J.M. Ayrault).
    Ainsi tu permets à l’auditeur de pouvoir mieux situer les enjeux du débat, et sur quelle(s) idéologie(s) ou théorie(s) sont sous-tendus les chroniques ou plutôt faudrait-il dire « les discours » de tes interviewers, en particulier lorsque leurs questions/commentaires/certitudes sont bien orientées.
    « Parler n’est jamais neutre » comme l’a écrit Luce Irigaray ; on parle donc toujours de quelque part.
    Merci à toi et à tout le FdG, aussi pour ta prise en compte de nos avis.
    That’s.

  50. Willia dit :

    @bernard Hugo,
    Je vois que nous partageons les mêmes points de vue, je sui bien d'accord avec vous, le pus dur c'est de voir la capitulation de certains dirigeants du PC devant les exigences des dirigeants Solfériniens qui nous trahissent, même si je ne suis pas adhérente au PC pas plus qu'au FdG, mais ai toujours été à gauche et bien à gauche, comme J-Luc, lui est bien à sa place à la gauche, mais d'autres hélas ! et au PC on se demande d'ils n'y voient pas que leurs propres petits intérêts. Je préfère les discours de J-Luc à ceux de P. Laurent qui se fait trop indulgent envers ce PS qui est à droite maintenant. Je crains que ça ne soit fatal pour les prochaines élections, sauf peut-être aux Européennes où Jean-Luc a ses chances.


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