05fév 14
Quand ce post va paraître, je serai en route vers mon procès avec Marine Le Pen pour le faux tract d’Hénin-Beaumont. On verra quel écho cet événement trouvera dans la bien-pensance. Bien sûr, je serai donc absent de Strasbourg où je siégeais jusqu’à mercredi soir. J’ai demandé à être excusé. Je l’avais déjà fait sans succès la dernière fois. Il en ira de même, j’imagine, cette fois-ci. La leçon est donc la suivante : l’Union Européenne vous demande de n’avoir pas de respect pour la justice de votre pays. A la date d’un procès, l’Union européenne vous dit : « n’y allez pas ! ». Ça tombe bien, c’est ce que fait madame Le Pen. Il est vrai que l’Union européenne tient ses séances pendant les grandes dates nationales comme le 11 Novembre, le 14 juillet et ainsi de suite, dans un mépris total pour les grands évènements libérateurs. Mais elle nous impose toute sortes de génuflexions à la mémoire des Twin Towers et autres symboles de cette nature.
Cette absence m’a donné du cœur à l’ouvrage pour répondre à la boule puante des Bové le jaloux et papé Cohn Bendit. Il s’agit de mes absences et présences au parlement européen. Je lance un défi que les autres se risquent à faire un bilan de leur action aussi précis que le mien.
J’ai écrit au plus vite à partir de mes notes ces lignes sur trois thèmes : le moment ouvert par la capitulation du PS dans l’affaire de la loi famille, ma semaine d’itinérance sur le terrain et mes conseils d’action, le cas PSA, cas exemplaire de l’absurdité d’un capitalisme de cupidité pure. Je vous retrouve dans les chapitres auxquels vous pouvez accéder au choix de vos priorités, centres d’intérêt ou disponibilités en temps, en passant par les « boutons de titres » de chapitre qui sont en haut à droite de l’écran.
Après la loi famille, la grande débandade commence
La nouvelle capitulation des solfériniens sur la loi famille est un pur désastre politique. En cédant, au lendemain de la manifestation de la droite et quinze jours après la manifestation de l’ultra droite, Valls a reconnu de fait la légitimé de leur colère. En leur donnant la victoire, il a fortifié et unifié leurs rangs. La débandade s’est jouée en une journée. D’un bout à l’autre, on trouve la main de Valls. Dès le lendemain matin après la manifestation, très largement évaluée par ses services, Manuel Valls annonce que le gouvernement refusera tous les amendements autorisant la PMA dans le débat sur la famille. De quel droit ? Est-il Premier ministre, ministre de la Famille, de la Justice ? C’est un coup de force qui va contre une promesse pourtant parfaitement claire du candidat Hollande et de son coker navré, devenu Premier ministre. En effet, dans la campagne, Hollande s'était dit favorable à la PMA (procréation médicale assistée) pour les couples homosexuels. C’était dans un entretien au magazine Têtu, dont la rédactrice en chef était l’actuelle présidente d'EE-LV ! Comme la question était venue assez naurellement dans la loi sur le mariage pour tous, ce fut déjà une première débandade. Mais, la main sur le cœur, Ayrault avait fait l’enjoleur : "La PMA mérite un débat en tant que tel, c'est pourquoi elle figurera dans le projet de loi famille" afficha-t-il par tweet du 9 janvier 2013, au moment de l'adoption du mariage pour tous ! Et les apparences suivirent : un projet de loi sur la famille devait être discuté au deuxième semestre 2014.
Croire Ayrault ce n'est croire a rien de sérieux ni de durable. On se souvient de sa fantastique « mise à plat de la fiscalité ». Il a été à sa propre hauteur sur ce coup, de nouveau. Le néant fier de l’être. Il est vrai qu’en quelques heures, tout s’était effondré. Car à peine le grand Manuel Valls avait-il parlé que, devant l’énormité de l’outrecuidance, d’aucuns ont cru l’heure de résistance arrivée… ou à tout le moins le moment venu d’un beau coup de menton. Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée a sauté sur l’occasion ! Il exige aussitôt de Valls qu’il "respecte la règle fixée" entre le groupe et le gouvernement, à savoir : attendre l'avis du Comité national d'éthique qui doit être rendu au printemps. Bruno Le Roux a même précisé qu'il "ne renonce à aucune ouverture de nouveaux droits pour les enfants de notre pays". Car il faut se souvenir que le texte ne comporte aucune disposition concernant la PMA. Il ne traite que d’autres problèmes à régler du fait des nombreuses familles recomposées faisant surgir d’autres modes de vie familiale. On en était là du courage quand le porte-parole du PS David Assouline est apparu sur la scène. De façon stupéfiante, il fait savoir que le PS ne souhaitait pas non plus d'amendement sur la PMA dans le texte sur la famille, s’alignant sur Valls. Silence assourdissant de Harlem Désir, pourtant patron d’un parti qui a toujours eu la position inverse sur le sujet. Il ne restait plus à Ayrault qu’a obtempérer ! Ce qu’il a fait en annonçant carrément qu'il n'y aurait pas de texte sur la famille en 2014 ! Certes, on note encore quelques soubresauts d’indignation sur les bancs du PS et d’EELV. Mais les gosiers ont été déjà bien élargis : qui a déjà avalé la mer peut bien digérer aussi ses cailloux !
Il est donc essentiel de faire vivre l’idée de l’opposition de gauche face à eux tous. Car l’événement n’est pas limité à la sphère politicienne. Nous avons assisté à l’effondrement de la ligne d’action « sociétale ». Celle-ci était le refuge de la bonne conscience que les solfériniens offraient à leurs commensaux en échange de leur cécité et de leur mutisme sur le social. Et cela face à un mouvement populaire de droite qui a déjà submergé ses propres structures de représentation politique. Tout s’est joué en dehors de l’UMP, de l’UDI et même du Front National, tant ce parti est désormais intégré au système politicien de la droite institutionnelle. Et ce mouvement vient de gagner. Dès lors, c’est lui qui impose dorénavant son tempo a la recomposition de la droite. Le chemin ouvert par Sarkozy pour cette droite décomplexée qu’il entendait incarner est dorénavant large comme une avenue. Cette droite s’est désenclavée du seul discours libéral en économie, elle se réancre dans des principes culturels et philosophique parmi les plus fondamentaux dans la conscience d’un peuple : la famille, la sexualité, l’identité intime, zones d’adhésions bien plus prégnantes qu’aucune autre. En ce sens, nous vivons une apogée de la vague de droite « morale » commencée en France bien après celle qui a déjà balayé les Etats Unis où elle a été le socle des gouvernements libéraux.
Il n’y avait aucune fatalité à cette déroute. C’est l’inconsistance et l’incohérence des chefs solfériniens à la tête de la gauche qui nous a conduit là où nous sommes. Loin de préparer chaque étape et d’en faire un enjeu d’éducation populaire, la ligne du « sociétal » contre le « social » a été pilotée à la va-comme-je-te-pousse. On se souvient des épisodes du mariage pour tous, de la désertion des forces de gauche sur le terrain, des pantalonnades du président de la République inventant une incroyable « clause de conscience » pour les maires qui refuseraient de les célébrer ! Puis ce fut la Taubiramania, apothéose de jubilation, certes bien méritée. Mais pour beaucoup ce fut un chant du cygne. Cette satisfaction exubérante ne pouvait réellement méconnaître le trouble créé dans le pays et sa persistance. La célébration de Taubira permettait à chacun de s’offrir, à ses dépens, une auréole de combattant à peu de frais. Elle-même fut bien vite abandonnée de tous quand elle fut agressée par les racistes. D’ailleurs, à la manifestation censée protester contre cette agression, pas un ministre ne s’exposa à venir. Harlem Désir résuma sa présence à venir toucher les mains du premier rang de carré de tête ! Celui-là mieux qu’un autre sait à quel point il faut manier avec précaution et pédagogie certains débats. Il devait se rendre compte que la campagne de conviction, si mal menée, avait tourné court. Alors que toute la droite et le FN pensaient que le « mariage pour tous » serait une formalité, un accompagnement de l’évidence des mœurs de notre temps dans laquelle il ne leur fallait pas se faire figer en conservateur comme au temps du Pacs, ce fut le contraire qui se produisit.
Cette fois-ci, je crois que Valls s’offre une construction personnelle plus large. En renforçant la vague de droite, il compte la chevaucher à gauche. Comme il l’a fait pour la sécurité et pour la déréglementation économique. Nous verrons donc bientôt surgir une « gôche morale », antithèse des soi-disant valeurs de Mai 68. C’est elle qui va siffler « la pause des réformes sociétales » comme la droite du PS des années 80 avait sifflé la pause des réformes sociales.
En dessinant cette ligne de pente, j’ai conscience de montrer un tableau fort noir. Mais, en chinois, crise se traduit par le mot « opportunité », comme me l’a appris récemment ma camarade Muriel Ressiguier, la tête de liste du Front de gauche à Montpellier. Elle sait de quoi elle parle. Nous pouvons reprendre le terrain a condition de le déplacer sur le terrain plus large de l’opposition de gauche. Je veux dire : une mise à distance claire et nette du navire solférinien en perdition et du système politico social qu’il incarne. Après cette reculade, le PS entre en phase où il affronte a la fois la désertion de sa base sociale et celle de sa base « sociétale ». Une débandade générale peut commencer. A nous de lui offrir une issue positive. Avec nos méthodes. En commençant par une opposition de gauche sans compromission.
En tournée, une force nouvelle
Dans cette période électorale, les sorties sont plus nombreuses pour moi. Elles s’ajoutent a mes obligations traditionnelles dans le grand sud-ouest, où je patrouille toute l’année. On part des journées entières, en tâchant de mixer les régions et la taille des villes dans lesquelles je vais soutenir nos amis. C’est toute une organisation avant, pendant et après qui encadre mes déplacements, et il est parfois rude pour les copains de comprendre pourquoi tout doit être fixé avant et que rien ne change plus pendant le déroulement de la visite. C’est à ce prix que les cadences sont tenues et que la prise de parole a lieu dans les conditions optimales pour tous les protagonistes de l’action : la population, les militants, les journalistes. Et surtout, c’est le prix pour que je tienne bon dans la durée.
Donc ici, une fois de plus, ce fut une dure semaine. On le vérifie en me voyant moins présent sur mon clavier à écrire mes posts. Cette fois-ci, le final a été spécialement sévère avec un samedi commencé a sept heures et demi du matin et fini à une heure du matin le lendemain, après l’émission en direct « On n’est pas couché ». Comme ce fut l’audience record de la saison, je me suis consolé de l’heure de sortie du plateau. Le jour même, j’avais participé à la « journée défense » du Parti de Gauche, en présence notamment de deux amiraux et deux généraux. Un moment de pure passion intellectuelle entre les spécialistes du domaine, les camarades et les militaires. Pour moi, qui avait à faire l’introduction et la conclusion, ce fut un moment exigeant. La thèse que je défends en faveur d’une « défense souveraine et altermondialiste », le concept de France « universaliste » et non « occidentale », tout cela devait être résumé et argumenté devant des hyper-connaisseurs du sujet. Ces thèses sont dans mon discours de l'élection présidentielle au Cercle Républicain et dans deux articles, notamment celui de la « revue de la défense nationale ». Tout ce qui s’est dit est disponible progressivement en vidéo, grâce au travail acharné de notre équipe : la « Télé de gauche » qu’anime Aigline de Causans, à moins qu’elle n’ait elle-même la caméra au poing, en plus de toutes ses taches professionnelles et politiques… Docteure en psychologie sociale, Aigline travaille avec moi au Parlement européen et, le reste du temps, quand ce reste existe, elle filme pour le parti, anime, colle et tracte. Les militants, ne l’oubliez jamais, chers lecteurs, sont ceux qui font de nos idées des forces matérielles à la conquète des esprits.
Mais, si rude qu’ait été le rythme de ces jours-là, ce furent là avant tout des heures brillantes pour nous. Car l’avant-veille, j’avais tenu trois rencontres, dont un meeting. Et chaque fois ce fut la même ferveur et la même amitié. C’était à Anzin dans le département du Nord, puis Fouquières-lès-Lens et Calais dans le département voisin. Partout, la même application au travail, partout, le même dévouement au combat. Certes, c’est peu étonnant dans la ville d’un homme aussi méthodique que mon collègue Jacky Hénin à Calais. Mais lui non plus n’a pas trouvé les cinq cent personnes qui se sont empilées dans la salle de ses vœux autrement qu’en sachant les faire venir par son action et celles des camarades. A Anzin, nous sommes seuls. Au sens littéral. Tout le reste du champ politique a sombré dans de noires combines et accords sans principe qui ont déboussolé tout le monde.
Evidemment, dès qu’il y a une pataugeoire, les solfériniens y font merveille ! La faction dominante dans la section socialiste a été créée de toute pièce par le niveau départemental, dans l’objectif des accords fromagers entre agglomération, département, région et autres niveaux de clapotages. Elle est installée aux râteliers les plus fétides. Elle dégoûte. Et d’abord les plus proches, c’est-à-dire les membres du PS local lui-même. Une bonne partie de ceux-là ont lâché prise. Ils sont venus prendre leur place dans notre combat. Dès lors, je nous vois nombreux, actifs et conquérants. Le Front de Gauche, animé par les seuls militants du PG, faute de structure communiste dans la commune, est un vrai lieu de rassemblement et d’action politique collective. Claudio Macaluso, la tête de liste de notre équipage à Anzin, est un bon rassembleur, très méthodique dans ses façons de travailler. Les amis ont d’ores et déjà réparti les responsabilités qu’ils veulent voir prises en charge dans la prochaine municipalité s’ils la dirigent. Ce n’est pas très courant et ce n’est peut être pas transposable. Dans l’immédiat, sur place, cela donne des porte-paroles extraordinairement motivés. Ainsi Jérémie, délégué aux questions culture et jeunesse, parle avec fougue d’une idée majeure du programme : la prise en charge du prix du permis de conduire pour un contingent communal de jeunes chaque année. L’idée permet un beau développement sur ce que sont les apprentissages initiaux indispensables de notre époque, et sur le problème de la mobilité des pauvres et des isolés. Une fois de plus, les nôtres sont ceux qui montrent ce qui est « invisible » socialement. Mais qui reste le réel vécu par des masses de gens sans voix et surtout sans porte-parole.
A Fouquières-lès-Lens, dans le Pas-de-Calais, je nous trouve en grande alliance du Front de Gauche et d’Europe écologie. Pour Guillaume Fournier et notre équipe municipale, la difficulté est plus qu’extrême compte tenu de l’état de dévastation sociale et politique du secteur. Parler de politique, intéresser au débat, voilà où est le miracle à réaliser. A quelques pas des grands bureaux de Billy-Montigny où s’était conclue notre marche de la fierté rouge face à madame Le Pen en 2012, j’ai retrouvé son ambiance si spéciale. L’abandon des populations par les dirigeants solfériniens qui tiennent tout ici, comme souvent, est consternant. Abandon moral, culturel autant qu’économique et social. S’y ajoute ici un satrape local au pouvoir depuis 25 ans qui, comme tout homme dans de telles circonstances, tend à confondre son mandat avec sa personne.
Ce que je vois se constituer dans ces circonstances, nonobstant les difficultés que je ne me cache pas, c’est une force nouvelle qui s’enracine dans l’estime de tous, même de ceux que nous combattons. Dans ces déplacements, le poids de la trahison et des miasmes parisiens m’a paru moins lourd à supporter. En effet, à Calais, le communiste Jacky Hénin mène une campagne ouverte sous le label authentique du Front de Gauche. Il porte courageusement nos valeurs. Il ne les vit pas sur la défensive. Au contraire. Son pladoyer pour les droits humains des pauvres diables de migrants persécutés par le froid, la misère et Manuel Valls était émouvant aux larmes ! Mais parce qu’il tient bon, tous les autrtes tiennent bon, et la tranchée de l’humanisme est tenue en dépit de toutes les tentations et abandons. Jacky devrait être en tête de la gauche au soir du premier tour.
Du coup, les solfériniens minent le terrain contre nous. Ainsi, à l’occasion d’une séance du conseil municipal, l’ancien député socialiste confie son pouvoir de vote à la maire de droite sortante au vu et au su de tous. Et ainsi de suite. C’est l’arsenal des petits coups tordus qui balisent la préparation d’un mauvais deuxième tour. Mais ces solfériniens locaux se croient plus forts qu’ils ne sont. Aucun des nôtres n’a rencontré une seule personne au porte-à-porte local qui serait prêt à l’indulgence pour Hollande. Ses représentants locaux sont donc invisibles, et leurs combines insignifiantes. Mais cela ne veut pas dire que nous ayons un boulevard devant nous à condition de nous laisser porter. Pas du tout. Le contraire. La résignation et le dégoût se sont répandus en profondeur du pays. Certes, c’est de l’énergie explosive qui s’accumule. Elle finira par faire éruption. Mais en attendant, c’est le calme des jours tristes et noirs. L’abstention est l’option dominante. Nous ne pouvons percer qu’en étant fermes et distinct. Tout arrangement avec le système nous cloue au sol. Et le PS, c’est le système ! La rupture est la condition de la crédibilité.
PSA, symbole du capitalisme minable
Les soubresauts de la décadence de PSA forment un étrange feuilleton. La semaine dernière, ils ont occupé le devant de la scène. J’accumulais donc les matériaux pour revenir sur le dossier et en assimiler les grands traits en vue des réponses à faire au fil des interviews à venir. Là-dessus arrive la nouvelle que la présidente de l’association des actionnaires minoritaires, madame Colette Neuville, a l’intention de bloquer l’opération rachat d’actions par l’Etat et le partenaire chinois. Motif : le prix offert ne serait pas suffisant. Chaque épisode est plus minable que le précédent, plus révélateur d’une insatiable cupidité des dominants. Plus douloureux pour ses victimes ouvrières.
Mais, du coup, on finit souvent par perdre de vue la continuité de cette histoire. Ce serait dommage ! Car nous apprenons tellement sur la façon dont fonctionne le minable haut capitalisme français ! Depuis des années, PSA en est un symbole très parlant. Et ça ne semble pas près de s’arrêter. En fin de semaine dernière, la direction a annoncé 684 suppressions d'emplois sur son usine de Poissy en région parisienne. En premier lieu, ces 684 suppressions d'emplois illustrent caricaturalement l'arnaque qu'a été l'ANI et la fumeuse loi de « sécurisation de l'emploi » votée en juin 2013. On se souvient que cette loi "made in Medef" a été imposée par François Hollande ! Elle l’a été contre l'avis de deux des trois principaux syndicats du pays et d'une partie de la gauche au Parlement. PSA a rapidement appliqué cette loi, si confortable pour les coups tordus. L'entreprise avait aussitôt exigé des salariés qu'ils acceptent un "accord de maintien dans l'emploi". C'est le nouveau nom des "accord compétitivité emploi" de Nicolas Sarkozy. Sous le chantage patronal, les salariés de PSA ont accepté un tel accord en octobre 2013. La CGT et la CFDT s'y sont alors opposées. Mais les deux centrales ne pesaient pas assez pour empêcher l'entrée en vigueur de l'accord face aux syndicats jaunes et aux pressions gouvernementales.
Cet accord ordonnait un gel des salaires pour 2014, la baisse de la rémunération des heures supplémentaires, l'annualisation des RTT et davantage de flexibilité dans le travail. A l'époque, la CGT et la CFDT soulignaient le fait que ce texte prévoyait seulement le maintien des sites de production français. Les deux syndicats pointaient qu’en aucun cas n’était garanti le maintien du nombre de lignes de production dans chaque site. PSA avait bel et bien refusé de s'engager sur le maintien du nombre d'emplois. Donc, "L'accord de maintien dans l'emploi" autorisait les suppressions d'emplois ! Cette lecture pessimiste de l’accord avait été brocardée par toute la bien-pensance de la « gôche », qui bavait de joie devant ce modèle de capitulation « négociée », donnant-donnant, gagnant gnan-gnan. Le résultat est là : le pire est prouvé. C’était bien une arnaque. Elle prouve qu’on ne peut ni ne doit jamais avoir confiance, ni croire qu’une ambiguïté nous protège alors qu’elle nous menace toujours ! C'est ce que vient de prouver PSA. En agissant de cette manière, elle montre à nu la débilité de tout ce haut personnel d’entreprise, surpayé, pontifiant et arrogant, et qui en vérité n’est fait que de « bons à rien » comme le montrent leurs résultats.
Bref, on a vite compris : PSA supprime des emplois pour mieux être offert à un constructeur chinois, Dongfeng. Les principaux médias en restent, sur ce sujet, au vaudeville familial entre les cousins Peugeot. Le président de la holding familiale, Robert Peugeot, a obtenu que PSA lance une augmentation de capital de 3 milliards d’euros pour permettre à Dongfeng de prendre 14% du capital. Pour aider à la manœuvre, l'Etat prendrait aussi 14%, la famille Peugeot tombant aussi à 14%. De son côté, Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance, défend une augmentation de capital « libre » sur le marché, à laquelle participerait aussi la famille Peugeot pour conserver son poids dans le groupe. Dans une lettre publiée la semaine dernière, il accusait son cousin de vouloir désengager la famille de PSA. Alors ? Deux conceptions du capitalisme familial sont-elles en débat ? Pour ma part, je ne le crois pas. Les deux visent la dilution et le retrait de la famille Peugeot hors d’une activité qui mobilise trop durablement et lourdement une part trop grande de capital. Le chemin diverge pour y parvenir sans trop de casse. La méthode de Thierry Peugeot a le mérite de l’orthodoxie libérale. Celle de Robert de protéger les fromages individuels, qui sont tout de même la raison d’être du système.
Cet épisode est la preuve de la nullité globale des dirigeants de PSA. En 2012, PSA a conclu un accord avec l’américain General Motors, qui avait pris 7% du capital. General Motors a revendu ses parts en décembre 2013, moins de deux ans après ! Entre-temps, General Motors, bonne entreprise de l’Empire, qui n’oublie jamais sa nationalité politique, a plombé PSA en l’obligeant à mettre fin à ses ventes en Iran. Pour rien. La direction de PSA a abandonné un projet commun avec General Motors avant même de l’avoir lancé. Il s’agissait d’un projet de petites voitures faiblement émettrices de CO2. La direction de PSA a été incapable de s’engager dans un projet dont l’intérêt écologique sautait aux yeux. Un coup zig un coup zag. Bilan : néant !
Moins de deux ans après avoir pactisé pour rien avec General Motors, la direction de PSA racole. Elle cherche un autre partenaire international. En l’occurrence, voici un chinois : Dongfeng. Il parait que PSA travaille déjà avec ce groupe en Chine. Je crois même avoir visité l’usine Peugeot dans l’Etat de Wuhan, au centre géographique de la Chine. Comment se fait-il alors que PSA ne se soit pas d’abord tourné vers lui en 2012 au lieu de s’abandonner à General Motors ? Et dans l’accord avec General Motors, comme dans l’éventuel entrée au capital de Dongfeng, quelles garanties la direction de PSA peut-elle avoir pour la protection des capacités industrielles et des emplois en France ?
Les expériences de la fusion d’Alcatel avec Lucent et de Renault avec Nissan sont là pour montrer les immenses dangers que peuvent contenir de tels rapprochements sans précautions pour notre pays. D’autant que PSA suit depuis plusieurs années la même pente que Renault. La direction de PSA, à présent, fait elle aussi le choix du dumping et de l'abandon de la production en France. Rappelons que le premier plan de licenciement de cette bande de gestionnaires de pacotille avait décidé de la disparition de 2500 emplois dans la recherche et développement du groupe ! C’est à dire le cœur de l’avenir. Pendant qu’elle ferme une usine en France, à Aulnay, PSA prévoit d’augmenter la production de son usine slovaque, à Trnava, qui produit le même modèle qu’Aulnay. Récemment, l’ex numéro deux de Renault, le liquidateur Carlos Tavarès, est arrivé chez PSA. Il devrait remplacer le PDG Philippe Varin d’ici avril. La pente est prise.
Si minables que soient leurs résultats, les patrons et leurs managers n’oublient jamais de remplir leur assiette. Le PDG de PSA Philippe Varin est toujours aussi bien payé. Il a quadruplé son salaire en 2010. Il gagne désormais 3,3 millions d’euros par an ! En un an, il gagne l’équivalent de 260 années de SMIC ! Il empoche 9 000 euros par jour ! PSA est un modèle d’entreprise vampirisée par le coût du capital. En 2011, il y a à peine trois ans, PSA a dépensé 275 millions d'euros en dividendes versés à ses actionnaires. Les mêmes géniaux managers ont brulé 200 millions d’euros supplémentaires pour faire racheter par PSA ses propres actions à la bourse. Les sommes ainsi englouties en bourse en 2011 représentent près de cinq années d’économies réalisées grâce à l’accord de compétitivité imposé aux salariés ! Ce chiffre le montre avec clarté : ce qui coûte horriblement cher, c’est le coût du capital !
Dans les années 2000, PSA a cumulé 10 milliards d'euros de bénéfices. En 2011, Philippe Varin a annoncé que le groupe disposait de 11 milliards d'euros de réserves financières. PSA a encore réalisé un bénéfice de 1,1 milliard en 2010 et 600 millions en 2011, en dépit de la crise déjà amplement répandue. Malgré la crise et la baisse du bénéfice, PSA a déboursé près de 500 millions d’euros pour satisfaire ses actionnaires en 2011. Certes, le groupe a perdu beaucoup d’argent en 2012 : 5 milliards d'euros. Mais l’année 2013 a, paraît-il, été moins mauvaise. Surtout, le groupe pourrait gérer sans problème la période actuelle s'il avait été bien géré dans les dix dernières années et si la direction acceptait de puiser dans les réserves. C’est bien l’incompétence et la cupidité de ses actionnaires qui l’empêchent aujourd’hui d’absorber le choc et de préparer l’avenir. La responsabilité incombe au premier actionnaire, la famille Peugeot, qui détient 25% du capital et 38% des droits de vote au Conseil d’administration.
Que fait le gouvernement face à cela ? Rien. Arnaud Montebourg a déclaré vendredi que PSA n’avait « pas tenu » ses engagements pris lors du dernier plan social. Il s'agit du plan qui a acté 8 000 suppressions d’emplois et la fermeture de l’usine d’Aulnay. Pour Montebourg, « le compte n’y est pas sur Aulnay » ou « 500 salariés » sont encore « sur le carreau » alors que PSA promettait une solution pour tous. Mais encore une fois, le gouvernement laisse faire. Comme il a laissé PSA annoncer la suppression de 8 000 emplois l’an dernier. Comme il a laissé PSA fermer Aulnay. Comme il laisse la direction de PSA mépriser la grève de la faim des 7 de Poissy pendant des semaines.
Pourtant, les patrons de PSA sont de véritables assistés ! Le gouvernement aurait les moyens de les faire plier s'il le voulait. PSA va toucher entre 80 et 100 millions d'euros par an du crédit d'impôt compétitivité décidé par Hollande en novembre 2012. PSA bénéficie aussi d'une garantie de l'Etat de 7 milliards d'euros sur sa filiale bancaire PSA finance. Et PSA profitera comme les autres du nouveau cadeau de Hollande : la suppression des cotisations patronales famille, sous couvert de "pacte de responsabilité". C’est aussi ce gouvernement qui n’a pas voulu faire pression sur les actionnaires de PSA en lançant une vaste opération de contrôle fiscal sur les membres de cette famille, dont une partie a fui en Suisse pour échapper à l’impôt.
En échange de sa générosité, le gouvernement n’a rien exigé de PSA : ni renoncement à la fermeture d’Aulnay ou aux suppressions d’emplois, ni exigence d'une baisse des salaires des dirigeants… Tout ce que le gouvernement a demandé, c’est de pouvoir nommer Louis Gallois administrateur « indépendant ». Il ne s’est pas opposé à ces décisions. La rumeur dit qu’il remplacerait Thierry Peugeot à la tête du Conseil de surveillance. Aujourd'hui, l'Etat s'apprêterait à prendre 14% du capital de l'entreprise pour aider l'entrée de Dongfeng. Mais pour faire quoi ? Mystère. Pourtant, l'Etat est déjà actionnaire de l'autre géant de l'automobile française, Renault. Il en possède 15%. Et, chez Renault aussi, le gouvernement a validé un "accord de compétitivité". En laissant faire chez Renault, le gouvernement a clairement encouragé PSA à en faire autant. Aujourd'hui, le gouvernement laisse faire le démantèlement de la production de Renault en France au profit de Nissan. Demain, il y a tout à craindre qu'il laissera dépecer PSA, même avec 14% du capital.
Nous aurions agi totalement différemment si nous avions été au pouvoir. Nos solutions pour l’industrie sont connues. Je les rappelle pour montrer qu’il est possible de faire autrement. Nous proposons de définanciariser l’économie en général et l’industrie en particulier. Nous voulons libérer les entreprises de la dictature des banques et des actionnaires. Pour cela, nous proposons que le comité d’entreprise ait un droit de veto sur les décisions stratégiques. Nous proposons qu’un pôle financier public puisse prêter à des taux favorables aux entreprises pour les aider en cas de besoin et financer la transition écologique. Pour en finir avec la cupidité des dirigeants, nous proposons que soit fixé un salaire maximum autorisé : avec nous, le PDG de PSA ne se goinfrerait pas de 3,3 millions d’euros par an ! Et j’ai proposé aussi le salaire maximum dans l’entreprise c’est-à-dire que l’écart entre le plus haut et le plus bas des salaires soit limité de un à vingt ! Et puis, nous proposons encore qu’il y ait obligation de payer ses impôts en France pour pouvoir diriger une entreprise française ou être membre de son Conseil d’administration.
Disons-le : la crise de l’automobile devrait être une opportunité de changement radical. La relance écologique de l’activité par une politique industrielle et la planification écologique devraient être au cœur de la réflexion sur le futur de l’industrie automobile. C’est l’occasion d’engager la planification écologique pour sortir de la société du pétrole, notamment en ce qui concerne les véhicules. Mais c’est nécessairement un tout que ce projet. Le moteur électrique pose le problème de l’approvisionnement en électricité. En effet, aux conditions actuelles, un million de véhicules électriques nécessiteraient l’installation d’une centrale nucléaire de plus. En fait, le changement de paradigme automobile est directement lié au changement de mode de production de l’énergie. Au lieu de cela, le gouvernement a seulement annoncé à l'automne 34 plans industriels sans aucun moyen financier. Au total, ces 34 plans devront se partager 3,5 milliards d’euros. Cela représente une moyenne de 100 millions d’euros pour chaque plan. Parmi ces plans, l'un vise à inventer « la voiture qui consomme deux litres aux 100 km ». Avec 100 misérables petits millions d’euros comme budget public ? Personne ne peut y croire.
@ 99 cording
Absolument d'accord avec votre commentaire, et c'est bien pour cela que nous subissons actuellement l'attaque de l'empire USA qui grâce au GMT va pouvoir nous englober avec une grande facilité cela fait 60 ans qu'ils préparent leur coup, ils ont mis le temps nécessaire, et ils sont persuadés qu'ils vont y réussir. Allons-nous résister ? En tout état de cause le renégat François Hollande est lui prêt à leur remettre les clefs de la France.
Merci Jean-Luc et courage pour la suite des événements, face aux retournements de veste successives du capitaine de pédalo, des municipales, et du procès Le Pen, nous te soutenons et te suivons à la télé dans toutes tes interventions, qu'est ce que cela nous fait du bien ! A bientôt!
Tout à fait d'accord avec le dernier commentaire sur le GMT. Me vient souvent la question : pourquoi ? Quel intérêt sous-jacent peuvent ils avoir à faire cela ? Ils sont réellement en train de remettre les clés, de notre démocratie, et sans l'avis de la population. Or grâce à un peu d'analyse, on voit que ce n'est absolument pas à l'avantage de la France. Et les gens qui nous gouvernent sont suffisamment bien éduqués et cultivés pour faire la même analyse en anticipant un peu: alors pourquoi ? Qu'y a-t-il derrière tout cela ?
@Chris_84 dit à 18h08
"Et les gens qui nous gouvernent sont suffisamment bien éduqués et cultivés pour faire la même analyse en anticipant un peu: alors pourquoi?"
Parce qu'ils partagent ce nouvel ordre mondial. Ils ont fait le choix géostratégique, politique et économique qu'ils participent à construire. Ils ont fait le choix qu'il n'y a pas d'autres alternatives. Ils ont fait le choix de la division du travail (la finance, la production, les services et leurs répartitions géographiques), de l'OTAN, du FMI, de l'OMC... ils ont l'axe du mal dans le viseur (Chine, Russie) les pays du moyen orient n'en sont que les prétextes.
Bravo Jean-Luc Mélenchon pour cette belle résistance aux journalistes vèrbieux qui ont abandonné leurs convictions de jeunesses et pourtant oeuvrent sur France culture. La radio nationale, c'est à dire publique, qui représente dans notre inconscient collectif ce qui etait sensé être le sommum de l'intelligence républicaine et universitaire et cnrs et culture du ministère de ce nom et de Jean Villar et de Prévert et de tant d'autres d'hier comme d'aujourd'hui. Bravo de ne pas vous laissez berner, et de nous confirmer ainsi dans la force du doute face au discours de l'inéluctabilité libérale de l'empire Americain selon Reagan and Bush.
@chris 84
Ils ont été éduqués, formés à penser en termes d'élite et qu'ils soient polytechniciens nucléaristes hypothéquant l'avenir pour 30 000 ans alors que les pyramides n'en ont que 3000. HECiens marketisant le Monde pour le monnaitariser ou ENArques gérant les contingences sans faire de vagues, ils le font tous de bonnes foi ! Ils n'ont simplement pas la meme idée que, oserais je dire nous, de l'humanisme responsable et républicain !
J'ai hésité longtemps avant de faire un commentaire. Il y a tellement de gens qui en font.
Je suis "grosso modo" le blog de J.L. Mélenchon et ces passages sur la télé et j'avoue boire ces paroles comme du petit lait. Toutefois j'ai un petit reproche à faire. Dire ou écrire comme dans le blog du 8 février, sur le paragraphe la grande débandade commence "son coker navré, devenu 1er ministre" ça fait peut être plaisir, mais je ne suis pas sur que ça serve la cause. J.L.Mélenchon à suffisamment de vocabulaire pour mettre Ses détracteurs ou ces adversaires plus bas que terre, sans avoir recourt à ces petits mots que personnellement je réprouve même si ceux à qui ils s'adressent le mérite. Que le combat continue !
Bonsoir à tous camarades,
Intéressant l'interview sur ONPC de Benoît Hamon, qui montre le malaise intense dans lequel se trouve la gauche du PS, dans l'impossibilité de s'exprimer librement prisonnière qu'elle est de son attache, gouvernementale, des listes PS municipales et européennes. Intéressant, parce que c'est le même malaise que l'on retrouve chez EELV, au PC pour les membres qui se sont alliés au PS. C'est là, que notre travail doit aussi se porter, en montrant, comment le PS s'est servi de la gauche du PS et de son discours pour ensuite appliquer un libéralisme digne des partis démocrates chrétiens européens. Le scandale de la capitulation face à deux manifestations réactionnaires, et à une visite au Vatican, est qu'elle marque également, une véritable atteinte à la laïcité. C'est devant les revendications communautaires, religieuses, et traditionalistes, sociologiquement ultra minoritaires, que ce gouvernement a cédé, bafouant la légitimité acquise dans les urnes, parlementaire. Une plate forme du FdG, une marche partout sur le territoire, afin de permettre de fédérer ceux qui y adhèrent. Iront ils jusqu'à perdre leur honneur ceux qui obéissent à...
Au sujet de l'émission de France Culture, dommage que Jean Luc Mélenchon se soit énervé, les journalistes ont ensuite beau jeu de mettre la loupe sur l'attitude de Jean Luc et de le caricaturer (voir les guignols par ex), ce qui leur donne toute l'amplitude pour éclipser le fond.
Parce que sur le fond, Jean Luc Mélenchon a totalement raison, tous les journalistes ayant pignon sur rue (et les grands médias en général) manquent totalement de déontologie en se présentant comme neutres alors qu'ils soutiennent quasiment tous la droite ou le PS et le "there is non alternative"(normal ils ne vont pas mordre pas la main qui les nourrit). En effet, comme sur l'économie, il y a quasi consensus entre PS et UMP, les journalistes récitent tous le même chapelet, c'est même pire que lorsque la droite est au pouvoir et que le PS est obligé de faire semblant de s'opposer. Mais ça n'est pas nouveau et France Culture n'est pas la pire station, France Inter (première matinale écoutée)n'est pas mal dans le genre avec la chronique économique orientée de D Seux tous les matins et le non débat avec B Marris le vendredi (qui a lamentablement tourné sa veste avec le PS)
Sidérant, Bernard Hamon expliquait cette nuit (OEPC) que les difficultés des entreprises françaises sont dues à la voracité des actionnaires puisque dans les années 80 les dividendes distribués représentaient 1 euros pour 2 euros d'investissements et qu'aujourd'hui c'est l'inverse. Sinon l'austérité ? La politique de l'offre. Pourquoi reste t-il dans ce gouvernement qui trahit tous les engagements de campagne et le programme PS/EELV. Le double langage de ces ministres est indécent.
A Bernard Hugo (97)
"La direction du PCF et tous les cadres qui ont choisi l'alliance contre nature avec le PS ne se rendent pas compte du désarroi populaire qu'ils provoquent et de la confusion dont vont profiter tous les chiens de garde et leurs maîtres cyniques ?"
La direction du PCF et certains cadres (je rajouterai aussi les dirigeants EELV qui font croire qu'ils sont écologistes, la gauche (sic !) du PS) se rendent très bien compte du désarroi populaire et la confusion que cela amène car et ce n'est pas nouveau, cela s'appelle la paix sociale : on fait croire à l'électorat ou aux militants qu'on est révolté, humain qu'on va changer le monde mais hélas ils vous ramène aussitôt au bercail, il en va de même pour les directions syndicales, elles défendent (sic !), elle défendent (re-sic !) mais rentre vite à la niche. D'ailleurs on ne les entend plus et sont divisées comme par hasard au moment ou il faudrait qu'elles soient unies, bizarre, vous avez dit bizarre ! Il font très bien leur travail car tout le monde n'y voit que du feu depuis 30 ans mais maintenant il faudrait arrêter d'être naïf, il en va de notre vie !
@ 111 marj
"les journalistes ont ensuite beau jeu de mettre la loupe sur l'attitude de Jean Luc et de le caricaturer (voir les guignols par ex)"
Combien vous avez raison ! Souvenons nous que ce sont entre autre les guignols qui ont fait remonter puis gagner J Chirac en 1995 (mon travail de dans 2 ans, la pomme, etc.) C'est hélas important et marquant les caricatures.
@ lemetayerv (114)
la première condition de la paix sociale est que les pauvres aient le sentiment de leur impuissance (Maurice Barrès 1897)
Et j'ajoute que ce n'est pas l'impuissance des élus et responsables politiques (qui attendent quoi ?) qui va les aider à prendre le pouvoir ou à être puissants sans le pouvoir.
Bonjour à tous, hier soir chez Ruquier Benoit Hamon ministre de l'économie sociale a été plutot bon (moins que notre Jean-Luc quand mème) il a l'air d'ètre un "bon socialiste" il a déjà participé à la création de quelques bonnes lois sociales et a quelques bonnes idées dont certaines rejoignent pas mal celles du FdG, mais on le sent gèné aux entournures, mal à l'aise dans ce gouvernement qui bientot n'en est plus un, je pense qu'au prochain remaniement ou élections il sera viré ou démissionnaire il craquera de plus il avait fort à faire en face des 2 zigues dont le végétarien constamment agressif Caron qui avait en plus le Bourdin en renfort ce personnage imbu de sa personne qui se prend pour le dieu des interviewers qui pose toujours la mème question dont il a l'air de connaitre la réponse avant de l'avoir posée avec son regard qui a autant d'expression qu'un merlan sur l'étal d'un poissonnier.
Salutations de gauche.@+
J'espère que cela ne va pas recommencer ? JL Mélenchon comme nous tous n'est pas exempt de conseils mais je suppose qu'il a du en recevoir, il connait donc suffisamment la sphère des "chiens de gardes" pour réagir en toute connaissance de cause sans que l'on soit obligé de lire qu'il aurait du "moins faire ceci ou moins faire cela, etc." Sa personnalité est ainsi point!
J'ai la faiblesse de penser que dans ce monde ou le paraître est important le peuple ne s'y trompe pas tant que l'on pourrait le redouter et qu'il se réfère malgré tout aux grandes idées proposées (même si parfois elles sont trompeuses et simplistes). Par exemple, je crois qu'en 1995 face à une droite Versaillaise incarnée par Balladur et un PS qui continuait déjà à ne plus faire rêver, Chirac a certainement gagné davantage sur le thème de sa fracture sociale intelligemment instrumentalisé que sur le coté sympa de sa caricature présentée aux guignols.
Oui, c'est bien la résignation qui reste le plus fort sentiment à gauche avec les reniements permanents de pépère et de sa bande de pieds nickelés. Ceci devrait nous profiter, à condition que les gens sentent bien que nous là, à leurs côtés au quotidien et de façon très perceptible (On ne peut pas demander aux gens de vnous écouter si on n'entend pas d'abord leur détresse et l'urgence qu'elle sous-tend). Ex secrétaire de cellule PCF j'avais proposé d'aider les gens à faire leurs démarches au nom du PCF, avec l'idée de mobiliser les centaines de milliers de gens découragés, dépassés, reclus et exclus du système, mais çà n'a pas recueilli grand succès parmi les camarades. Du coup j'ai quitté le parti et j'ai créé mon assos en 99 quand je me suis retrouvé au RMI, pour aider mes compagnons de galère à se défendre et a réclamer leurs droits. En 15 ans nous avons réussi à ramener de l'espoir et de la combativité en même que l'idée de voter Le Pen reculait. Il s'agit finalement de démontrer que la politique est directement liée à leurs problèmes quotidiens et qu'il ne s'agit pas seulement de parler, de contester, mais aussi de proposer des solutions et de les démontrer...
Pour reprendre certaines affirmations concernant B. Hamon, les Lebranchu et compagnie, s'ils sont mal à l'aise, s'ils se prétendent véritablement de gauche mais qu'ils aient un peu de tripes au ventre pour quitter le "pédalo", ils leur faut la raclée pour partir en courant trouver d'autres points de chutes. Alors ça suffit. quant à la fraction des responsables PC qui ont, il faut appeler les choses par leur nom, couru à la gamelle, ils savaient ce qu'ils faisaient, ceux qui ont choisi de s'allier au PS et qui manifeste avec les ensignants et les parents d'éléves en ayant les banderoles sous les yeux n'ont guère d'amour propre à mon avis. Idem pour certains syndicats qui ne peuvent lâcher la main de ceux qui leur donnent la béquée. Notre balai est toujours d'actualité ! Le changement c'est maintenant alors ne vous privez pas.
Les personnes ici qui passent leur temps à expliquer à leur hôte la façon dont il aurait du faire ceci ou répondre à cela sont fatigantes. Jean-Luc Mélenchon n'est pas reçu en interview avec sont Ipad et son Wiki. Quant aux frémissements couards à propos des caricatures que son attitude pourrait inspirer aux bouffons de l'homo academicus, je pouffe. Il y a un dirigeant fameux du Front de gauche qui est très poli et très gentil, et on sait la situation dans laquelle il a mis le mouvement. C'est plutôt ça, moi, qui me ferait frémir d'inquiétude... ou le fait qu'il soit encore admis, du moins dans le langage, que le gouvernement actuel est à gauche.
Hier je participais à une fête populaire dans un petit village, j'ai essayé comme d'habitude de parler avec les personnes présentes de ce qui les touche : les questions de santé, de travail, de sécurité. C'est la première fois qu'un immense fatigue m'a pris, les gens croient massivement qu'ils savent ce qu'il en est à propos des bandits et des profiteurs de toute sortes mais ignorent complètement le fonctionnement réel du système. Ils veulent du concret, c'est tout, les manipulateurs sont en passe de remporter une grande victoire. Ceux qui refusent la soi disant fatalité ont besoin d'avoir une immense talent pour se faire entendre, tandis que des personnages insignifiants qui se croient d'un coup importants parlent haut. La voix du PG paraît être celle de la résistance qui se prépare à tenir face à une vague réactionnaire. Le concept du front populaire se profile à nouveau : La menace de la guerre civile précise un choix de vie pour les hommes.
@ lemetayerv
Tout à fait d'accord. La suite est ici : ou plutôt leurs intérêts de bénéficiaires des positions de gestionnaires institutionnels ou d'élus les rendent solidaires des politiques technocratiques dont la social-démocratie libérale et ses avatars se sont faits les champions au même titre que la droite. L'oligarchie a très bien compris tout le bénéfice qu'elle pourrait tirer de l'alternance.
Je renvoie à "La violence des riches" des Pinçon-Charlot. La social-démocratie devrait être désignée "libéral-technocratie, concept qui reflète sa vraie nature.
"cocker navré" moi je trouve ça excellent. Ce n'est pas méprisant, c'est juste une description métaphorique et elle est très juste.
Jean-Luc pourrait d'ailleurs être beaucoup plus cruel et lui donner du "Monsieur le Premier Ministre"...
Bonjour, au courrier, ce matin, la lettre de la caisse de retraite annonçant que la majoration de 10% pour avoir élevé 3 enfants serait "fiscalisée". Une manière de rendre imposable des femmes aux petits revenus qui ne le sont pas encore. Bingo. Une niche fiscale démasquée. Quelle audace. Heureusement Jean-Luc Mélenchon nous parle d'autre chose.
Toute composante du Front de Gauche peut afficher son appartenance au Front de Gauche. Par contre aucune liste ne peut se présenter comme une liste Front de Gauche si elle ne réunit pas toutes les composantes du Front de Gauche présentes localement (règle de l'unanimité). À Paris, il y a deux listes incluant des membres du Front de Gauche. À Paris, il n'y a pas de liste Front de Gauche.
Bonjour,
Jean-Luc Mélenchon écrit à propos du vote au Conseil Régional d'IdF "Je note notamment que Benoit Hamon, Anne Hidalgo ou Pierre Larrouturou n'ont pas pris part à ce vote". Hamon qui est ministre y siégerait?
Aux élections municipales, le PCF-PS sont unis à Mérignac. J'ai décidé de m'abstenir. J'appelle tous ceux que cette union exaspère à en faire autant. Et puis il y en a marre ce cette direction du PCF opportuniste et hypocrite ! Alors montrons-lui que nous ne sommes pas dupes de ses manigances électoralistes. Les temps changent: nous voulons des représentants politiques honnêtes et déterminés, quoi qu'il leur en coûte. Oui, je suis en colère !