24mar 14
Drôles d’heures que les jours et nuits d’élections dans la vie d’un militant politique. Ici, je navigue entre des mines épuisées. Au siège du parti de Gauche, les équipes de militants ont travaillé toute la nuit. Les derniers sont partis à quatre heures et demi du matin. Ce matin, certains ont vraiment très peu dormi. Mais, dès huit heures, arrivaient ceux qui reprenaient et ceux qui venaient faire la relève. Rappelons-le : ce sont des bénévoles de tous âges et ce sont les premières élections municipales auxquelles participe notre parti. Collecter les résultats, valider les logiciels préparés, reclasser toute l’info politiquement, c’est absolument nouveau pour nous. Mais dans ce domaine comme dans les autres, l’autonomie est la règle et le choix. Ne rien devoir aux autres : indépendance et souveraineté dans la disposition des outils comme dans leur usage.
Je ne me suis pas ménagé non plus ces dernières heures, je l’avoue.
Je publie ces lignes comme un vaccin contre la morosité pour ceux qui ont abusé des médias hier, croyant y apprendre quelque chose d’utile. En vérité, ils auront tout juste consommé un potage préparé de longue main et tout juste servi tiède. Il s’agissait de la fameuse soupe au Front national et d’un breuvage médiatique un peu routinier mais qui reste le régal des fainéants et des gros malins. Certains médias ne travaillent plus du tout : ils reprennent purement et simplement les canevas du Front national. Je crois que c’est l’avenir. Déjà, les partis fournissent très souvent aux télés les images qu’elles diffusent. On va tout doucement vers la fourniture du contenu des prompteurs. Marine Le Pen y est arrivé. Chapeau !
Voyons l’essentiel. L’abstention massive et la violence du recul des listes conduites par le PS sont spectaculaires. Le lepénisme médiatique est lui aussi spectaculaire depuis 20 heures dimanche soir. Comme d’habitude, au mépris des faits et d’une information un tant soit peu équilibré, « le Monde » réalise un formidable service après-vente pour les listes d’extrême droite.
Même bref, ce post va donc vous secouer sévèrement. A consommer lentement, ça décoiffe ! C’est le post du « pas vu à la télé ».
Le Front national dépose un nombre record de listes autonomes ? Non. Pas davantage qu’en 1995 et moins que nous ! 585 pour eux plus de 600 pour nous ! Il y a un nombre record d’élus lepénistes au premier tour ? Combien ? 473 ! Et nous ? Plus de deux mille. Le Front national gagne une ville au premier tour, Hénin Beaumont ? Nous en gagnons 67 au premier tour. A un cheveu près, nous passions le suivant, René Revol, dirigeant national du PG, qui a réuni 49,97% des suffrages à Grabels, face à tout les autres, PS inclus !
Ces chiffres vous stupéfient n’est ce pas ? Ils n’ont pas été évoqués une seule fois ni dans la soirée électorale, ni le lendemain matin, ni midi, ni soir. Et voici autre chose encore à savoir pour bien mesurer l’exploit accompli. Notre résultat moyen est de 11,42 % pour nos plus de 600 listes. Au total, 308 de nos listes dépassent les 10 %. Le FN, « triomphal » selon le dernier publi-reportage de quatre pages dans le journal « le Monde », ne les dépasse que dans 323 villes. Le triomphe du FN, c’est donc 15 listes de plus que nous à plus de 10 % ! Et voici une ultime info que vous ne risquez pas de trouver dans « Le Monde ». Nos 82 listes avec EELV recueillent en moyenne 15,32 % de suffrages. C’est infiniment plus que la moyenne du Front national ! C’est aussi bien davantage que les 9,69 % recueillis par les 95 listes où EELV s’était présentée seule. Et c’est ainsi que Grenoble voit pour la première fois l’opposition de gauche passer devant le PS. La troisième gauche est née, peut-être, ce dimanche à Grenoble. La leçon vaut ligne pour nous.
NB : je retourne à mon poste de combat. J’écrirai quelques lignes de plus dès que je le pourrai, pour mentionner le nombre de cas où nos listes se seront maintenues face au sectarisme agressif des solfériniens et à leurs odieuses demandes d’abjuration et d’engagement à voter tous leurs budgets sur les six prochaines années, sans garantie ni réserve.
A Reims, une liste "Place au peuple à Reims" du FdG, s'est constituée. Une campagne super, un moral d'acier, une ambiance fraternelle, mais nous n'avons fait que 3.4 %. Déçu(e)s mais pas dégonflé(e)s. Mais enfin, c'est Reims, ville pauvre mais très bourgeoise. La maire PS n'est pas sûre de retrouver sa place. Et puis Jean-Luc n'a pas pu venir nous aider. Et puis nous avons eu des tirs groupés de mes camarades PCF, sur la dénomination Front de Gauche. Il faut dire que le PCF s'est scindé. D'un côté la section officielle partie avec les socialistes et de l'autre plein de camarades, comme moi, qui avons choisi de continuer avec le FdG, (nous sommes 19 dans cette liste de 59 dont des vétérans).
Je ne vous dis pas tous les noms d'oiseaux que nous avons dû entendre, des fois pas gentils du tout. Je me pose quand même la question : que vont-ils faire pour les Européennes ? Volte-face ? Revenir dans le giron du FdG, puisque n'étant pas dans le Front de Gauche, ils s'entêtent à garder la dénomination. Comment voulez-vous que la population y comprenne quelque chose.
Merci Jean Luc pour ces vraies infos. Donc le combat continue, sur la lancée de sa cohérence. Toutes et tous ensembles. On lâche rien... et on coupe la télé. Comme ça faisant foin des pujaderies, du TF(N)1 ou autre BF(N) TV et discutons partout où c'est possible tout autour de nous. Fraternellement.
Je rejoins en tout point ton analyse sur la situation en Ukraine.
Je garde toujours en mémoire la conférence que tu avais faite avant les présidentielles à la chambre des députés exposant tes vues géostratégiques pour la France.
L'atlantisme servile de FH est une facette parmi tant d'autres de la perte de notre souveraineté.
249 Gaby
le problème n'est pas de savoir si c'est une bonne chose que le P.C. s'en aille mais il est essentiel que les militants de base qui sont attachés à une vraie gauche décident lors d'un congrès l'orientation qu'une majorité souhaite se dégager sur une stratégie clairement à gauche sans compromission avec les sociaux-libéraux qui roulent du côté de notre code de la route.
Une nouvelle inquiétante diffusée ce midi sur France-infos,Valls prépare une répression pour les mouvements sociaux avec fichage comme les associations dites extrémistes religieuses. La question posée c'est ce besoin d'accentuer la débâcle au 2ème tour, car ils ont encore besoin d'une correction visiblement. Leur comportement vis à vis de nos listes indique le chemin à suivre pour dimanche. Il faut les mettre en situation de passer derrière nous sans complexes.
C'est sûr que pour le PS c'est Waterloo, morne pleine ! La seule alternance c'est le Front de Gauche. A Cagnes sur Mer, le seul élu PS, vote ce matin pour élire le maire UMP qui obtenait 35 voix alors que sa majorité n’en compte que… 34 ! Un vote renouvelé à l’occasion de l’élection des 12 adjoints qui obtenaient eux aussi 35 voix ! Ca se passe de commentaires. Il faut en finir avec ce Parti Scélérat. Laisser couler le pédalo.
Communiste je suis, et fière de suivre le Front de gauche et Jean Luc, sûre de ses interventions, nous n'avons pas à craindre des alliances contre nature, ni la langue de bois. Enfin, un humaniste qui ose affirmer son combat contre le racisme, qui ne ménage ni la chèvre, ni le chou, qui "l'ouvre", qui n'a peur de personne, ni d'alliés éventuels qui joue cartes sur table, oui je suis fière d'être communiste et fière de soutenir Jean Luc. Je ne me retrouve pas dans le PC qui continue à faire alliance avec les sociaux libéraux.
Par contre, je suis désolée de voir le FN à côté de notre Jean Luc, même si c'est pour afficher les résultats, elle ne mérite pas d'être à côté de toi, sous la semelle des chaussures et encore. Merci et courage, on les aura !
Bravo, Jean-Luc. Merci pour ce billet si bien documenté. Vive le succès de Danielle. Bon courage à toi. On ne lâche rien.