30mai 14
Ces quelques lignes sont destinées à rassurer les amis qui s’inquiètent de mon silence. Je suis très honoré de leur inquiétude. Je leur dis ce que l’expérience de la lutte apprend : après le choc, il faut donner son temps à la poussière pour retomber. En ce moment je participe activement au processus de discussions collectives qui occupent notre calendrier au Parti de gauche. On analyse ensemble. Avec soin, en dépit de l’immense fatigue qui nous accable tous. Et dans le retour en boomerang de tous les problèmes de nos vies personnelles si malmenées dans cette interminable campagne. Tant que nous n’aurons pas conclu, tous ensemble, tant que je n’aurais pas fini de recharger l’éponge à idées auprès de mes camarades, je ne m’en sens guère pour allonger le torrent commentateur actuel. Je n’ajouterai pas donc ma contribution au flot de ce que je lis et lirai encore à propos du score du Front National. Ce genre politologique a tendance à tourner en rond depuis vingt ans autour des mêmes compilations d’analyses sociologiques et de notations psychologisantes. J’y trouve souvent une sorte de déterminisme mécaniste finalement moins utile qu’il y paraît. En objectivant les causes, on finit par oublier les effets et par nier les dynamiques qu’ils contiennent. A la fin, je pourrai même m’intéresser davantage à ceux qui produisent ces commentaires qu’à l’objet qu’ils pensent traiter. Car, après tout, n’est-ce pas là l’énigme la plus troublante ? Tant de profondes pensées en trente ans. Si peu de résultats !
Comment se fait-il que le monstre soit toujours là après tant de commentaires et analyses si intelligents, tant d’indignations, tant d’enquêtes médiatiques si bien illustrées qu’elles ont même fini par tourner au publireportage ? Comment est-il possible qu’après avoir montré quel danger contenait ma ligne d’action « Front contre Front » dans la campagne présidentielle puis à Hénin-Beaumont, de « mettre au centre de la vie politique le Front national » comme le firent tant de bons esprits au PS, dans les médias et même au Front de Gauche, le danger ne se soit pas effacé tout seul ? Que sont devenues les pieuses admonestations qui me furent faites alors ? Les subtiles recommandations d’action ? Rien. Paroles verbales. Mais on crut la page tournée une fois acquis mon dépit. Je doute que l’actuelle phase de bavardages aille plus loin que d’habitude. Jusqu’à la prochaine crise et le prochain flot de commentaires. Cette façon d’aborder les défis du champ politique me parait très socialement typée. Ceux qui nient la centralité du conflit social et politique dans nos sociétés abhorrent, en réalité, d’une façon générale, le conflit. Si l’on voit bien quelles catégories sociales trouvent leur compte à cette attitude, je n’en méconnais pourtant pas l’ancrage intime comme il en va de toute idée bien répandue. Rien n’est plus puéril que cette négation de la réalité. Si je faisais du Wilheim Reich de comptoir, je dirai que les mêmes veulent surtout ignorer comment leurs parents les ont fait venir au monde. Le conflit, ils pensent le résoudre en diluant dans les piapiatages. La scène politique est alors transformée en divan. Mais s’il est vrai que si « les grandes peurs périssent d’être reconnues » selon le mot d’Albert Camus, il ne faut jamais oublier que la remarque est d’ordre intime. Elle ne vaut rien dans une arène face à un reître en tenue de combat. La psychologisation de la politique, la négation prout-proutesque de la conflictualité sociale, la révulsion pour la fonction tribunicienne ne se contentent pas d’entretenir une illusion neuroleptique pour ceux qui la pratique où l’ingèrent. Elles privent cette conflictualité de ses canaux d’expression et d’affirmation. Elles contribuent ainsi à l’intense aculturation politique en cours. Les bavards médiacratiques et les voleurs de mot solfériniens, en croyant tout diluer dans les gloses, préparent une violence mille fois pire que celle qu’ils pensent contenir avec leurs bavardages émollients.
Je ne m’intéresse donc pas à reprendre ce qui a été mille fois décrit, y compris par moi. Le bilan est celui-ci. Toutes les étapes où il était possible de contrer la construction du Front national ont été ratées. Depuis la proposition d’interdiction il y a vingt ans jusqu’à la mise en ligne du Front de Gauche comme contrepoint, tout a été vain. Les bavards ont gagné, tout le temps, sur toute la ligne. A présent, le champ politique est entièrement polarisé par le noyau lourd des idées que porte le Front national. Le champ idéologique est au diapason. Le fumier de la décomposition de la société sous les coups du libéralisme a fourni le terreau propice. Mais je réaffirme qu’il n’y a aucun lien mécanique entre une situation sociale et un système d’idées. La dynamique du Front national n’est pas dans la personnalité de ceux qui y adhèrent mais dans celle de ceux qui ont laissé faire ou instrumentaliser cette présence et ont pensé y trouver leur compte de quelque façon que ce soit. De la haine des musulmans dans les salles de rédaction à la peur des rouges chez les bien-pensants, en passant par la rouerie des maîtres chanteurs du vote utile, une considérable armée de tireurs dans le dos s’est continuellement mobilisée en toutes circonstances, pensant tirer son épingle du jeu. Le savoir n'apprend rien pour la suite, sinon à garder intacte et renforcée notre méfiance. Comme je viens de dire qu’il ne me sert à rien de reprendre les ratiocinations habituelles sur le sujet, je veux plutôt examiner les dynamiques en cours. Il faut penser l’Histoire comme on pense un mouvement, non comme une juxtaposition de photos figées.
Aux conditions actuelles, parce qu’elle est en dynamique, rien ne peut plus barrer la route de madame Le Pen. Mieux : le fruit va lui tomber tout droit dans la bouche. Toute la décomposition en cours du champ politique, ou bien alimente directement son fond, ou bien emporte sans combat les digues qui s’y opposeraient. La physique de l’Histoire n’a d’ailleurs jamais fonctionné autrement. Les grands mouvements comme les petits ne sont pas linéaires. Ils suivent des lignes de croissance ou décroissance saccadées où des pics succèdent à des paliers. Les prochains condiments qui vont alimenter le suivant pic sont en place. D’un côté l’implosion de l’UMP, libérant de vastes pans de sympathisants de tous niveaux, de l’autre la débilité de l’équipe au pouvoir et de ses supplétifs entretenant tous les ingrédients d’une implosion autrement plus dangereuse : celle de l’Etat. Que les auto-flagellant se rassurent, je ne nous oublie pas dans ce tableau. Notre score à l’orée du nouveau cycle politique ne nous permet pas d’être l’alternative dans le chaos qui s’avance. Faisons bref. Commençons par l’aveu qui libère chacun de ses responsabilités : tout est de ma faute. Deux cent professeurs cyclotrons, au moins, des deux sexes, sont prêts à en faire la démonstration. Ils sont également prêts à faire don de leur personne pour incarner dorénavant la cause. Quatre cent autres sont prêts à leur tirer dessus en toute amitié sitôt qu’ils se mettraient à la tâche. Une fois cette mortification rituelle accomplie, je préfère souligner, pour le lecteur rapide ou le journaliste pressé qui recopie sans lire, que je n’en crois pas un mot. Pour moi, c’est dans la pente des évènements qu’il faut chercher la cause des dynamiques en cours. Et c’est là que se trouvent les solutions à éprouver. Que nous ayons échoué jusqu’à ce point ne signifie nullement que nous y étions condamnés. Ni que pour soutenir nos raisons d’alors et la justesse de l’entreprise d’alors nous nous interdisions de passer à autre chose, à explorer d’autres chemins. Le fil conducteur de notre action ne doit pas être dans la momification des cadres qui l’ont porté mais dans l’audace qui nous a fait les imaginer. La première réponse au moment, c’est la volonté de ne « rien lâcher » et, pour cela, d’être vigilant, à l’affut de toute brèche qui viendrait à s’ouvrir dans le mur qui nous enferme actuellement. Et s’il le faut, on creusera avec les doigts.
Quand le programme néolibéral s’abat sur une société, celle-ci, après des transes plus ou moins longues, est en proie à un processus de nébulisation qui conduit au point « qu’ils s‘en aillent tous » où toute la superstructure du système vole en éclats. Ce processus n’a ni nom ni visage. Ce sont les circonstances et l’Histoire longue de la société considérée qui les lui donnent. En France, nous avons échoué à le donner. On connaît la responsabilité du système médiatique dans cette disqualification méthodiquement organisée. Ma diabolisation permanente, la dédiabolisation de madame Le Pen, les monstrueux déséquilibres de temps de parole audiovisuels, ont un rôle essentiel. Mais nous avons aussi notre responsabilité. Notre Front de Gauche a un large pied dans le système comme l’a montré la séquence des élections municipales. Dès lors, les petits arrangements et alliances à géométrie variable, au-delà même de leur légitimité locale ou non, nous ont directement associés au spectacle des poisons et dentelles du système. Dès lors, nous nous sommes rendus illisibles ou, pour dire plus vrai, nous avons été rendus suspects dans un moment ou les suspects subissent, à juste titre, très vite un mauvais sort ! En une campagne électorale, tout le travail d’autonomisation a été détruit aux yeux du grand nombre. Dans le même temps, ma diabolisation amplement répercutée dans tous les registres, nous a coupé des frivoles classe moyennes des centres ville. Toute l’énergie mise à essayer d’en effacer les traces dans les malheureuses maigres semaines de campagne européenne n’a servi a rien, et les accrocs répétés en chemin n’ont rien amélioré. Quant au cap stratégique, la difficulté à faire accepter partout dans nos rangs l’idée et le mot « d’opposition de gauche » ne ressort pas de l’habituel pinaillage qui veut que toute expression soit immédiatement critiquée de façon purement destructrice et sans contre-proposition à la mode des groupuscules gauchistes. C’est une résistance lourde de sens et d’illusions. La marche au point « qu’ils s’en aillent tous » est aujourd’hui incarnée par madame Le Pen. Sa dynamique est de nature révolutionnaire, sa puissance contribue à miner le système. Celui-ci n’a guère de moyens immunitaires à mesure que s’approfondit l’incurable stupidité de ceux qui le dirigent, en même temps que leur impuissance à faire autre chose que ce que les auteurs de pianos mécaniques à Bruxelles ont pré-perforé pour eux.
Je ne suis guère optimiste à cette heure. Notre faiblesse nous rend la tâche plus difficile encore qu’elle l’était. Nulle pièce ne bouge. Le gouvernement a confirmé son cap ultra droitier en même temps que son rabougrissement. C’est une stratégie frontale sans les moyens. Les chefs solfériniens se disent qu’il n’y a pas « d’envie de gauche » en regardant les scores de chacun. La déduction n’a pas trainé. C’est cette affaire de seuils sociaux a supprimer… Au PS, les agitations n’iront pas plus loin que d’habitude, sinon en volume sonore. Chez les Verts, le Centre a une attraction plus grande que la nôtre après le résultat des européennes, et cette stratégie entre en résonance avec celle des solfériniens. Mais, bien sûr, tout peut aller bien mieux que je viens de le dire et nous ne manquons pas de moyens pour qu’il en soit ainsi. L’idée d’une majorité alternative à gauche reste le cap à suivre. Sinon quoi ? Mais on ne peut plus en exagérer les chances de succès. La patience sera donc la vertu cardinale. A mes yeux, le plus important est de trouver la veine porteuse pour l’assaut suivant. Car nous nous remettrons en position de conquête. Pour ma part, je n’ai pas l’intention de rester les deux pieds dans le même sabot, même si je vais profondément remanier mon dispositif personnel. Dès lors, la dynamique à trouver n’est ni dans nos colloques, pourtant indispensables, ni dans nos innovations organisationnelles, pourtant tout à fait souhaitables et toutes bienvenues. Elle est dans la société. Là où deux tiers des citoyens inscrits tournent le dos à une scène dont l’issue les indiffère, sinon qu’ils la souhaitent très cruelle pour ceux qui s’y agitent.
J'ai voté FdG. Pour l'avoir lu, je sais que le programme était bon. Mais être contre, Front contre front, ne fait pas un programme gagnant. Dénigrer des opposants politiques (Bové,...), même s'ils le méritent bien, ne fait pas une campagne gagnante.
Ça, c'est pour le superficiel. Lisez Van Reybrouck pour approfondir.
@Jeannine
Parfaitement d'accord avec vous, tout se tient, il y a bien une logique de gauche, mais justement, elle reste invisible, tant la régression de l'intelligence politique est générale, et nous concerne tous. Cependant, il n'y a pas un domaine réservé aux syndicats, et un autre aux partis. Car si comme je le crois, existe un fil rouge, que j'appelle la logique de gauche, ce fil, il est maltraité par la guerre idéologique sévissant bien d'abord du fait de la domination des classes que le capitalisme lui-même hiérarchise. A commencer par la classe sociale transnationale des 1% d'habitants de cette planète qui possèdent l'essentiel pour diriger le monde tel qu'il va, vers la catastrophe majeure planétaire ! Pour tenir ce fil conducteur, on ne va pas le couper en morceaux, et s'interdire un bout de la pensée émancipatrice. C'est ainsi que je vous approuve.
Amicalement
Bonjour à tous Camarades, Bonjour à vous Jean-Luc,
Comme tous vous et moi, avons voté pour le FdG, je pense que tous avons été déçus et attristés en voyant les résultats des dernières municipales, la montée du FN est un véritable désastre ! Il faut dire que les médias n'y sont pas allés par quatre chemins, il n'y en avait que pour la Marine Le Pen, et ça continue, je pense que ceux qui ont voté pour ce parti nazi ne savent pas ce qui leur attend, ou ce sont des ignorants de ce qu'est capable de faire si par malheur elle arrivait à ses fins, et Jean-Luc a tellement été courageux, que ç'en est d'autant plus triste, à la soirée j'étais aussi triste que lui, m'a fait de la peine de le voir ainsi, après avoir tant fait tant donné de ses forces, j'admire son courage devant cette adversité qu'on lui témoigne, on se demande où on va ? Ce n'est pas de cette Europe là qu'on veut, et dire que l'Europe presque entière est dirigée par l'extrême droite ! Le PC n'a pas arrangé les choses au lieu de faire front commun avec le FdG il a choisi une fois de plus le PS c'est à désespérer.
Ni droite ni gauche, il suffirait de revenir a l'essentiel l'humain d'abord tout un programme qui a lui seul est plus fédérateur puisqu'il concene chacun d'entre nous.Simple, efficace, et que ceux qui s'y retrouve viennent. C'est tout!
Juste un petit mot d'un militant modeste du PG. Vous avez réalisé une belle synthèse avec l'écosocialisme. Notre combat est intelligent, réfléchi, cohérent ! Il se heurte juste à la terrible réalité, mais de manière inéluctable les belles idées que nous portons fleuriront. Il faut être patient. C'est parfois difficile!
Cher Jean-Luc, les batailles sont pas perdues. On continue, on va les battre, surtout gros dossier transatlantique, le FN.
Peut-être trouverons nous une esquisse d'explication dans ce vote humiliant pour la nature humaine avec cette phrase littéraire : "quand la haine des hommes ne comporte aucun risque, leur bétise est si vite convaicue, les motifs viennent tout seuls.
Une très belle lettre adressée à Jean-Luc, par un écrivain, Yves Charnet, sur le site du PG31 "Le vol des mots", écrite en réaction à la conférence de presse de Jean-Luc Mélenchon au soir des élections européennes, c'est une fine et juste analyse de ce court discours et de l'orateur.
Pourquoi la dédiabolisation du FN et la diabolisation de la gauche ? C'est pas vraiment nouveau comme chanson, plutôt Hitler que le communisme. Le ton est moins paroxysmique, mais je suis certain que le fond y est.
Lutter contre le FN à mes yeux, pour que la poussière retombe, il faut des perspectives. Le FN n'est pas si fort que ça. Il s'est surtout implanté grâce la politique antisociale de Hollande et du PS, C'est donc sur le terrain de cette politique qu'il faut se battre. Le programme l'humain d'abord comme base permettra de sortir de la situation actuelle, à commencer par donner l'espoir d'un vrai changement, en profondeur. Le Front de Gauche peut-il à lui seul opérer ce changement, même s'il est la pièce maîtresse, la cheville ouvrière du changement ? Dans la situation actuelle, je ne pense pas que cela suffise. J'imagine que l'on peut construire un contre-programme, articulé autour de la Constituante pour la 6e République, inviter tous ceux qui veulent ce changement (mouvements politiques, assos, syndicats, etc.) à s'y préparer s'associer à toutes les initiatives, un phare où toutes les volontés démocratiques du changement convergent et se guident. En somme un vaste Front populaire.
Afin de rétablir le terme "démocratie", la prise en considération de l'origine unique de l'ensemble des problèmes majeurs, soit le mode de création monétaire, parait plus qu'urgente. Nous sommes tous des créateurs de monnaies sauf pour celle qui nous fait vivre en société. Pour en savoir plus sur cette recherche et le début de solution radicale qu'elle propose, le début se cache sous le nom.
Je pense à cette masse, principalement jeune et trop "branchée" pour être socialement efficace, qui justement dédaigne les urnes, et pourtant sympathise avec nous. Ce potentiel me paraît un apport immense à reconquérir. Cet électorat ne s'intéresse plus au ron-ron politician, au nom, il est vrai, de valeurs bien trompeuses. Bref, la vraie vie politique n'est pas à la mode. Qu'en était-il en 1938?
Un peu de lucidité face au verre vide. Mais reste qu'à avoir tourné le dos à un programme de mesures réellement transformatrices au profit de la recherche d'alliances entre organisations politiques (PC-PS et PG-Verts... entre autres). Le Front de Gauche a perdu son âme et son utilité. Ni l'invective (fut-elle brillante), ni les accents pathétiques (fussent-ils fraternels) ne remplaceront des réponses interpellantes, politiquement révolutionnaires par leur contenu et attendus.
Non, la gauche n'a pas perdu ces élections ! Le social libéralisme, la sociale démocratie oui, elles les ont perdues. Partout en Europe, d'abord en France. Le Front de Gauche qui, aux présidentielles, était porteur d'une alternative réelle stagne faute de rester sur son champ politique, et pour avoir plonger dans son ensemble (PC comme PG, Ensemble comme GA) dans une action politicienne de recherche d'alliances d'abord. Le Front de Gauche doit d'abord être un programme et des militants divers qui travaillent ensemble pour rassembler sur ces mesures et non pour tel camp ou contre tel adversaire. Les alliances se feront sur le terrain si la dynamique porteuse est lancée sur un...
Bonjour à tous,
Il me semble qu'il serait souhaitable de penser à la communication, l'essentiel étant d'informer et nous pouvons constater qu'aucun média ne le fait pour le Fdg et ses idées, Arte y compris, chaîne franco-allemande, qui évite tout sujet de fâcheries avec l'Allemagne et, donc l'Europe de Merkoland, c'est bien dommage. Je constate également que les débats médiatique sur les sujets politiques et sociaux ne se font plus qu'avec des participants étant, à peu de choses près d'accord sur le fond (on discute de broutilles).
J'ai appris récemment que le temps de parole des hommes/femmes politiques était décidé par le CSA en fonction des derniers résultats de vote d'anciennes élections, fussent-elles d'années auparavant. Le CSA pouvant, en fonction du contexte, décider de mettre tel ou tel parti en exergue, ce qui a été le cas du FN, nous sommes d'accord que la Walkyrie peut les remercier du fond du cœur, quelle chevauchée médiatique, merci les journaux également, Express, Figaro, le Monde etc. Quelle pub !
Bref, nous discutons en cercle fermé, ce qui est très intéressant mais insuffisant. Comment faire connaître, divulger l'Humain...
Notre défaite est stratégique et tient en partie à la guerre des mots. Nous n'avons, à mon sens, pas pris la portée et mesuré l'impact qu'elle a créé dans les esprits. Les médias à la solde des gens bien pensant savent inoculer la peur. L'exemple le plus flagrant est que nous avons été et sommes présentés comme la gauche de la gauche donc l'extrême gauche, des populistes et j'en passe. Nous n'avons pas bronché, sommes resté sans réaction. Sachant que dans notre "bonne société" le mot extrême est un repoussoir, notre silence face à cette intoxication (qui ne dit rien consent) nous a coupé de bon nombre d'électeurs. Ceci étant fait, il était facile de créer l'amalgame savamment distillée par les médias et les politiques avec extrême gauche = extrême droite donc Front de gauche = Front national. Que n'avons nous systématiquement su contrer sur les plateaux des télés et radios cette propos mensongers. Nous sommes la gauche de gauche et il ne faut cesser de le répéter.
Le poids des mots.....
Ceux qui vous sont acquis vous trouverons toujours trop gentil face à ce que le capitalisme actuel est capable d'imaginer, êtes vous arrivé dix ans trop tard ou bien dix ans trop tôt dans la lutte sociale active ? Ainsi la question posée il me plait de penser qu'il était temps que le Front de gauche pointe son nez, cinq ans d'existence c'est bien jeune, cela nous a permit de nous remettre en route et cela était nécessaire voilà qui est fait, le dégoût de la politique s'est amplifié personne ne croit plus en rien sauf nous assoiffés de justice et d'espoir possible, nous avons rêvé la vie telle qu'elle pourrait être et vous nous avez ainsi donné la parole en étant notre porte parole alors nous n'allons pas rentrer sous terre parce que nous n'avons pas la côte d'ailleurs de partout les politicards pillent dans nos propositions, c'est rageant mais nos idées progressent notre souci à présent est de reprendre ce qui nous appartient en étant beaucoup plus combatifs nous devons reprendre nos billes et les pousser encore plus loin, de la pub et encore de la pub partout ou nous pouvons nous faire entendre voir nous avons le courage pour, pas les autres.
Remarquable article sur les régions. Pour le reste "la poussière qui retombe", commentaires lamentables. Une "gauche de gauche" à 8% qui perdure dans l'invective, le mépris, la mésentente ! Quand donc va-t-on abandonner ce terme de gauche qui brouille le jeu depuis 80 ans et celui de Front que l'on oppose au Front National. Nous jouons perdants/perdants. Faut-il rappeler le préliminaire de l'Humain d'abord, la catastrophe écologique, l’explosion des inégalités, de la précarité et de la pauvreté, les violations répétées de la démocratie, le refus de rapports humains fondés sur la solidarité et la coopération, tout ceci a une cause dont l’action humaine peut venir à bout. Tous ces maux trouvent leur commune origine dans la caractéristique essentielle de notre époque, la domination sans partage du capital financier sur le monde. Or cette domination en apparence inébranlable est en réalité d’une grande fragilité. Car elle dépend tout entière de choix politiques que les peuples peuvent inverser. Affrontons la finance et nous retrouverons rapidement un avenir. Excusez-moi d'avoir été un peu long, mais il est temps de ranger les couteaux !
Bonjour à tous,
Comme dit plus avant par Jean Luc Mélenchon lui même, foin des analyses en tout genre, je vous livre deux pistes. Nous avons parlé aux électeurs de leur avenir, ceux-ci voulaient qu'on leur parle de leur présent (et ils ont répondu France à la question Europe !). Ce en quoi nous croyons "Il n’est pas de sauveurs suprêmes, ni dieu, ni César, ni tribun" fait appel à la volonté de chacun d'apporter courageusement sa contribution à construire un monde meilleur pour l'humain, et non de se tourner vers une figure jugée providentielle qui promet de résoudre à elle seule et par son unique volonté toutes les problématiques du moment. Qui a fait ce constat ?
Fraternité, Camarades !
«En France, le mot libéralisme était imprononçable, alors on en a trouvé un autre, Europe» dixit Alain Touraine in "Le Grand Bond en Arrière" de Serge Halimi.
La bataille pour le pouvoir est perdue, armons nous pour les contre pouvoirs, qui sont au moins aussi efficaces (voir les médias actuels). Dotons nous de médias puissants. Bravo pour tout.
Merci Jean Luc vous êtes extraordinaire pour votre action il n'est pas question de baisser les bras mais de travailler pour avancer avec nos propositions. Elles sont claire et vous les avez exprimé des centaines de fois. Le peuple qui souffre se trompe de cible, car les médias réussissent a les embrouiller. Localement nous sommes déjà au travail. Milles merci pour toutes vos interventions.
A bientôt ensemble
Cher M. Mélenchon,
Un jour viendra où enfin les Français vous écouteront comme l'ont fait les Grecs après avoir été ulcérés par la montée de l'Aube Dorée. Patience. Et continuons à éclaircir les esprits obscurcis par tant de haine. Merci pour votre billet si explicite qui nous donne envie de continuer à lutter à vos côtés.
Courage.
Un billet qui me semble un peu trop marqué par la déception d'un score sans doute éloigné de ce que l'on pouvait escompter. Mais un score avec des aspects contradictoires, le moindre n'étant pas de constater que, contrairement à 2009, les listes du Front de Gauche ont passé la barre fatidique des 5 % dans toutes les pseudo régions électorales constituées pour ce scrutin. Dans un paysage politique aussi ravagé que celui de la France, c'est un point d'appui qui nécessite renfort, quand bien même le résultat ne vaut pas celui de la présidentielle ou des cantonales 2011.
Pour l'Europe, le grand truc, c'est tout de même la stagnation de la social démocratie, en baisse presque partout et, singulièrement, là où elle collabore à des gouvernements de centre droit et la perte sensible d'influence du bloc libéraux - conservateurs de centre droit eurocompatibles qui ne compte plus que pour environ un tiers des voix au niveau des 28. Quant au groupe de la GUE, il passe pour le moment de 35 à 51 élus, ce qui est de loin le meilleur résultat à gauche. Nous ne sommes pas seuls et cela peut nous donner du courage pour la suite.
Comme vous le dites si bien, "La dynamique du Front national n’est pas dans la personnalité de ceux qui y adhèrent" mais je rajouterais: elle se trouve dans le levier qu'elle propose. Le monde médiatique et la classe politique ont réussi de concert à expliquer à tout le monde que voter FN, c'est mettre la pagaille, c'est aller contre le système en place. Et bien cela n'aura pas tardé, il aura bien fallu que cela tente tout un tas de gens, de faire "leur" révolution en mettant le bulletin dans l'urne. "ils ne veulent pas écouter, ils disent que ça fait mal? Et bien je vais justement appuyer là où ça fait mal". La différence avec nous? Peut-être un livre lu sur l'après guerre d'Espagne, un documentaire vu à la télé, un journal indépendant entre-parcouru, une petite ouverture de plus sur le monde ou les autres. Pas grand chose. On diabolise le FN mais on l'accepte, c'est l'extrême droite mais on en oublie presque l'adjectif. Par contre, on humilie l'extrême gauche et on tient absolument à ce qu'elle en porte l'adjectif, c'est la "classe dangereuse". La différence ? Le système économique. La France peut devenir FN, on fera toujours du business, non ?
Cher Jean-Luc, merci de ton courage et je dois te dire que c'est à la lecture de "Qu'ils s'en aillent tous" que j'ai repris goût à la politique car je me suis reconnu dans tes idées. Je dois cependant te dire qu'à mon avis, une des raisons qui font que les électeurs ne se sont pas reconnu en nous pour ces dernières élections est que nous ayons appelé à voter Hollande au second tour de la présidentielle et à cela s'est ajouté l'incroyable décision du PCF de s'allier avec les socialistes qui sont pour le peuple le parti des menteurs et des trahisons. Ayant été membre du PCF longtemps, je m'en suis écarté pour des raisons qui pour moi sont fondamentales. Le nucléaire dont je pense il faut se désengager d'urgence, mais et surtout l'union avec les socialistes qui n'ont plus rien de gauche. Je suis d'accord avec MICHEL60 (n°38) qui dit qu'il faut arrêter de parler de gauche en citant le PS ! [...]
D’abord, merci pour ton combat. Le PG existe, et ceux qui nous rejoignent, y compris dans cette période, ressentent très fortement que c’est le seul outil disponible. Il n’est pas (encore) minuit dans le siècle.
Merci aussi pour tes analyses, qui sont habituellement lumineuses. Mais celle-ci ne me convainc pas, ou plutôt elle est contradictoire. «Mettre au centre de la vie politique le Front national» suppose qu’il a une dynamique qui dépasse la tradition populiste française. Est-ce Pétain, ou Boulanger ? Or, comme tu l’expliques parfaitement par ailleurs, la cause première est le mur élevé par les sofériniens. Lorsque le PS, et son chef, ont un comportement suicidaire (le réflexe élémentaire de tout politicien de préserver ses chances de réélection n’existe plus), l’espoir de gagner, sur le terrain social ou politique, s’évanouit. Pourquoi cèderaient-ils à nos actions, s’ils n’ont même plus envie de survivre ? Alors, se focaliser sur le FN ne ferait que participer au déplacement du problème. Plus efficace serait de s’interroger sur l’action du PG pour une meilleure interaction avec ce qui reste de structurant, à savoir les organisations syndicales.
Tenez bon Jean-Luc. Nous sommes là, avec vous, même si nous sommes un peu moins nombreux que prévu. Un groupe aux idées claires vaut mieux qu'une armée de traine savates et de vendus. Laissons se noyer dans la compromission les faiseurs de morale et les mous du cerveau, les handicapés du courage, les spécialistes de la démentibulation et de la fausse camaraderie. Un jour ou l'autre ils se prendront les pieds dans leur tapis de veulerie et de stupidité. Vous nous tirez vers le haut alors qu'ils s'enfoncent inexorablement dans la facilité pour mieux satisfaire leurs petits intérêts. A eux l'habitude, et la nostalgie d'un temps depuis longtemps révolu. A nous l'audace et l'innovation, la réactivité !
Merci pour ce que vous dites et faites. Vous êtes le seul à savoir porter notre parole avec intelligence et brio, n'en déplaise à certains délicats du verbe, spécialistes du bavardage vide et sans consistance mais tellement "propres sur eux". Grâce à vous nous ne nous sentons pas seuls. Sachez que nous sommes à vos côtés plus déterminés et combatifs que jamais.
Oui, il ne faut rien lâcher !
Rassurée de voir que vous vous remettez (plus vite que moi, pauvre citoyenne lambda). Vous n'avez rien perdu de votre lucidité, et c'est tant mieux. Reprenons le combat. la guerre contre le capital n'est pas perdue. Les "bleu marine" sont fiers, ils vont se reposer sur leurs lauriers. Eh bien nous, continuons d'informer, de convaincre, nous avons des arguments qu'ils n'ont pas (ils ont les idées si courtes !). A quand le prochain grand meeting fédérateur ? Débauchons les indignés, les déçus, les affligés. Montrons-leur que nous existons et que nous avons un programme, nous. Et, s'ils en sont d'accord, qu'ils quittent leurs privilèges de députés et nous rejoignent. Faut leur dire : chiche ! Courage, la vraie gauche est derrière vous, prête à vous suivre encore !
Merci Jean-Luc de ce nouveau billet. Nous n'avons pas oublié tous les efforts réalisés même si pour un trop maigre résultat. Nous ne bénéficions pas dans les médias de l'éclairage qui devrait naître de nos idées.
Toujours aussi perturbé de voir que le pauvre, le chômeur, le gueux, l'étranger, soit devenu dans l'esprit des gens non pas une victime mais un coupable. Coupable des déficits (sécurité sociale), coupable de l'insécurité, coupable du mal-vivre ambiant. Tant que nous possèderons des journalistes de cette veine qui continueront à faire transpirer ces idées nauséabondes, nous irons inéluctablement vers la bête immonde.
Merci encore Jean-Luc de continuer à nous éclairer. Pas simple ce rôle face à des médias si prévisibles.