30mai 14

Pendant que la poussière retombe

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Ces quelques lignes sont destinées à rassurer les amis qui s’inquiètent de mon silence. Je suis très honoré de leur inquiétude. Je leur dis ce que l’expérience de la lutte apprend : après le choc, il faut donner son temps à la poussière pour retomber. En ce moment je participe activement au processus de discussions collectives qui occupent notre calendrier au Parti de gauche. On analyse ensemble. Avec soin, en dépit de l’immense fatigue qui nous accable tous. Et dans le retour en boomerang de tous les problèmes de nos vies personnelles si malmenées dans cette interminable campagne. Tant que nous n’aurons pas conclu, tous ensemble, tant que je n’aurais pas fini de recharger l’éponge à idées auprès de mes camarades, je ne m’en sens guère pour allonger le torrent commentateur actuel. Je n’ajouterai pas donc ma contribution au flot de ce que je lis et lirai encore à propos du score du Front National. Ce genre politologique a tendance à tourner en rond depuis vingt ans autour des mêmes compilations d’analyses sociologiques et de notations psychologisantes. J’y trouve souvent une sorte de déterminisme mécaniste finalement moins utile qu’il y paraît. En objectivant les causes, on finit par oublier les effets et par nier les dynamiques qu’ils contiennent. A la fin, je pourrai même m’intéresser davantage à ceux qui produisent ces commentaires qu’à l’objet qu’ils pensent traiter. Car, après tout, n’est-ce pas là l’énigme la plus troublante ? Tant de profondes pensées en trente ans. Si peu de résultats !

Comment se fait-il que le monstre soit toujours là après tant de commentaires et analyses si intelligents, tant d’indignations, tant d’enquêtes médiatiques si bien illustrées qu’elles ont même fini par tourner au publireportage ? Comment est-il possible qu’après avoir montré quel danger contenait ma ligne d’action « Front contre Front » dans la campagne présidentielle puis à Hénin-Beaumont, de « mettre au centre de la vie politique le Front national » comme le firent tant de bons esprits au PS, dans les médias et même au Front de Gauche, le danger ne se soit pas effacé tout seul ? Que sont devenues les pieuses admonestations qui me furent faites alors ? Les subtiles recommandations d’action ? Rien. Paroles verbales. Mais on crut la page tournée une fois acquis mon dépit. Je doute que l’actuelle phase de bavardages aille plus loin que d’habitude. Jusqu’à la prochaine crise et le prochain flot de commentaires. Cette façon d’aborder les défis du champ politique me parait très socialement typée. Ceux qui nient la centralité du conflit social et politique dans nos sociétés abhorrent, en réalité, d’une façon générale, le conflit. Si l’on voit bien quelles catégories sociales trouvent leur compte à cette attitude, je n’en méconnais pourtant pas l’ancrage intime comme il en va de toute idée bien répandue. Rien n’est plus puéril que cette négation de la réalité. Si je faisais du Wilheim Reich de comptoir, je dirai que les mêmes veulent surtout ignorer comment leurs parents les ont fait venir au monde. Le conflit, ils pensent le résoudre en diluant dans les piapiatages. La scène politique est alors transformée en divan. Mais s’il est vrai que si « les grandes peurs périssent d’être reconnues » selon le mot d’Albert Camus, il ne faut jamais oublier que la remarque est d’ordre intime. Elle ne vaut rien dans une arène face à un reître en tenue de combat. La psychologisation de la politique, la négation prout-proutesque de la conflictualité sociale, la révulsion pour la fonction tribunicienne ne se contentent pas d’entretenir une illusion neuroleptique pour ceux qui la pratique où l’ingèrent. Elles privent cette conflictualité de ses canaux d’expression et d’affirmation. Elles contribuent ainsi à l’intense aculturation politique en cours. Les bavards médiacratiques et les voleurs de mot solfériniens, en croyant tout diluer dans les gloses, préparent une violence mille fois pire que celle qu’ils pensent contenir avec leurs bavardages émollients.   

Je ne m’intéresse donc pas à reprendre ce qui a été mille fois décrit, y compris par moi. Le bilan est celui-ci. Toutes les étapes où il était possible de contrer la construction du Front national ont été ratées. Depuis la proposition d’interdiction il y a vingt ans jusqu’à la mise en ligne du Front de Gauche comme contrepoint, tout a été vain. Les bavards ont gagné, tout le temps, sur toute la ligne. A présent, le champ politique est entièrement polarisé par le noyau lourd des idées que porte le Front national. Le champ idéologique est au diapason. Le fumier de la décomposition de la société sous les coups du libéralisme a fourni le terreau propice. Mais je réaffirme qu’il n’y a aucun lien mécanique entre une situation sociale et un système d’idées. La dynamique du Front national n’est pas dans la personnalité de ceux qui y adhèrent mais dans celle de ceux qui ont laissé faire ou instrumentaliser cette présence et ont pensé y trouver leur compte de quelque façon que ce soit. De la haine des musulmans dans les salles de rédaction à la peur des rouges chez les bien-pensants, en passant par la rouerie des maîtres chanteurs du vote utile, une considérable armée de tireurs dans le dos s’est continuellement mobilisée en toutes circonstances, pensant tirer son épingle du jeu. Le savoir n'apprend rien pour la suite, sinon à garder intacte et renforcée notre méfiance. Comme je viens de dire qu’il ne me sert à rien de reprendre les ratiocinations habituelles sur le sujet, je veux plutôt examiner les dynamiques en cours. Il faut penser l’Histoire comme on pense un mouvement, non comme une juxtaposition de photos figées.

Aux conditions actuelles, parce qu’elle est en dynamique, rien ne peut plus barrer la route de madame Le Pen. Mieux : le fruit va lui tomber tout droit dans la bouche. Toute la décomposition en cours du champ politique, ou bien alimente directement son fond, ou bien emporte sans combat les digues qui s’y opposeraient. La physique de l’Histoire n’a d’ailleurs jamais fonctionné autrement. Les grands mouvements comme les petits ne sont pas linéaires. Ils suivent des lignes de croissance ou décroissance saccadées où des pics succèdent à des paliers. Les prochains condiments qui vont alimenter le suivant pic sont en place. D’un côté l’implosion de l’UMP, libérant de vastes pans de sympathisants de tous niveaux, de l’autre la débilité de l’équipe au pouvoir et de ses supplétifs entretenant tous les ingrédients d’une implosion autrement plus dangereuse : celle de l’Etat. Que les auto-flagellant se rassurent, je ne nous oublie pas dans ce tableau. Notre score à l’orée du nouveau cycle politique ne nous permet pas d’être l’alternative dans le chaos qui s’avance. Faisons bref. Commençons par l’aveu qui libère chacun de ses responsabilités : tout est de ma faute. Deux cent professeurs cyclotrons, au moins, des deux sexes, sont prêts à en faire la démonstration. Ils sont également prêts à faire don de leur personne pour incarner dorénavant la cause. Quatre cent autres sont prêts à leur tirer dessus en toute amitié sitôt qu’ils se mettraient à la tâche. Une fois cette mortification rituelle accomplie, je préfère souligner, pour le lecteur rapide ou le journaliste pressé qui recopie sans lire, que je n’en crois pas un mot. Pour moi, c’est dans la pente des évènements qu’il faut chercher la cause des dynamiques en cours. Et c’est là que se trouvent les solutions à éprouver. Que nous ayons échoué jusqu’à ce point ne signifie nullement que nous y étions condamnés. Ni que pour soutenir nos raisons d’alors et la justesse de l’entreprise d’alors nous nous interdisions de passer à autre chose, à explorer d’autres chemins. Le fil conducteur de notre action ne doit pas être dans la momification des cadres qui l’ont porté mais dans l’audace qui nous a fait les imaginer. La première réponse au moment, c’est la volonté de ne « rien lâcher » et, pour cela, d’être vigilant, à l’affut de toute brèche qui viendrait à s’ouvrir dans le mur qui nous enferme actuellement. Et s’il le faut, on creusera avec les doigts.

Quand le programme néolibéral s’abat sur une société, celle-ci, après des transes plus ou moins longues, est en proie à un processus de nébulisation qui conduit au point « qu’ils s‘en aillent tous » où toute la superstructure du système vole en éclats. Ce processus n’a ni nom ni visage. Ce sont les circonstances et l’Histoire longue de la société considérée qui les lui donnent. En France, nous avons échoué à le donner. On connaît la responsabilité du système médiatique dans cette disqualification méthodiquement organisée. Ma diabolisation permanente, la dédiabolisation de madame Le Pen, les monstrueux déséquilibres de temps de parole audiovisuels, ont un rôle essentiel. Mais nous avons aussi notre responsabilité. Notre Front de Gauche a un large pied dans le système comme l’a montré la séquence des élections municipales. Dès lors, les petits arrangements et alliances à géométrie variable, au-delà même de leur légitimité locale ou non, nous ont directement associés au spectacle des poisons et dentelles du système. Dès lors, nous nous sommes rendus illisibles ou, pour dire plus vrai, nous avons été rendus suspects dans un moment ou les suspects subissent, à juste titre, très vite un mauvais sort ! En une campagne électorale, tout le travail d’autonomisation a été détruit aux yeux du grand nombre. Dans le même temps, ma diabolisation amplement répercutée dans tous les registres, nous a coupé des frivoles classe moyennes des centres ville. Toute l’énergie mise à essayer d’en effacer les traces dans les malheureuses maigres semaines de campagne européenne n’a servi a rien, et les accrocs répétés en chemin n’ont rien amélioré. Quant au cap stratégique, la difficulté à faire accepter partout dans nos rangs l’idée et le mot « d’opposition de gauche » ne ressort pas de l’habituel pinaillage qui veut que toute expression soit immédiatement critiquée de façon purement destructrice et sans contre-proposition à la mode des groupuscules gauchistes. C’est une résistance lourde de sens et d’illusions. La marche au point « qu’ils s’en aillent tous » est aujourd’hui incarnée par madame Le Pen. Sa dynamique est de nature révolutionnaire, sa puissance contribue à miner le système. Celui-ci n’a guère de moyens immunitaires à mesure que s’approfondit l’incurable stupidité de ceux qui le dirigent, en même temps que leur impuissance à faire autre chose que ce que les auteurs de pianos mécaniques à Bruxelles ont pré-perforé pour eux.

Je ne suis guère optimiste à cette heure. Notre faiblesse nous rend la tâche plus difficile encore qu’elle l’était. Nulle pièce ne bouge. Le gouvernement a confirmé son cap ultra droitier en même temps que son rabougrissement. C’est une stratégie frontale sans les moyens. Les chefs solfériniens se disent qu’il n’y a pas « d’envie de gauche » en regardant les scores de chacun. La déduction n’a pas trainé. C’est cette affaire de seuils sociaux a supprimer… Au PS, les agitations n’iront pas plus loin que d’habitude, sinon en volume sonore. Chez les Verts, le Centre a une attraction plus grande que la nôtre après le résultat des européennes, et cette stratégie entre en résonance avec celle des solfériniens. Mais, bien sûr, tout peut aller bien mieux que je viens de le dire et nous ne manquons pas de moyens pour qu’il en soit ainsi. L’idée d’une majorité alternative à gauche reste le cap à suivre. Sinon quoi ? Mais on ne peut plus en exagérer les chances de succès. La patience sera donc la vertu cardinale. A mes yeux, le plus important est de trouver la veine porteuse pour l’assaut suivant. Car nous nous remettrons en position de conquête. Pour ma part, je n’ai pas l’intention de rester les deux pieds dans le même sabot, même si je vais profondément remanier mon dispositif personnel. Dès lors, la dynamique à trouver n’est ni dans nos colloques, pourtant indispensables, ni dans nos innovations organisationnelles, pourtant tout à fait souhaitables et toutes bienvenues. Elle est dans la société. Là où deux tiers des citoyens inscrits tournent le dos à une scène dont l’issue les indiffère, sinon qu’ils la souhaitent très cruelle pour ceux qui s’y agitent.   


479 commentaires à “Pendant que la poussière retombe”
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  1. Stubert Michèle dit :

    Le PS a toujours eu intérêt à faire monter Le FN, pour pouvoir s'en servir d'épouvantail lors des élections "Attention si vous ne votez pas pour nous c'est eux qui vont passer"! En 2002, nous avons voté, non pas PS (Jospin) puisqu'il était éliminé, mais Chirac pour faire barrage à Le Pen. En 2017, que va-t-il se passer? La droite UMP est en déliquescence au profit sans doute du centre qui va s'allier à une partie du PS de droite. Nous aurons donc le "centre" contre le FN.
    A nous de faire monter nos idées. En 3 ans et sans l'appui des médias, ce sera difficile, mais pas impossible. Pour commencer arrêtons de parler de "la gauche" en parlant du PS au gouvernement. La gauche, c'est nous. Je suis en total désaccord avec le titre de l'Huma dimanche de cette semaine "La gauche dos au mur"! Eux ne sont plus la gauche depuis longtemps et nous, nous ne sommes pas le dos au mur. Nous avons augmenté le nombre de nos députés européens, malgré la perte de notre regretté Jacky Hénin. Ne baissons pas les bras, prenons exemple sur le peuple grec.
    Courage, camarade Mélenchon.

  2. sergio dit :

    Et si on banalisait le FN au sens où on le traitait comme ce qu'il est ? L'ex-parti d'extrême droite italie, voisin du FN même dans le sigle, n'aspirait lui aussi qu'à une chose, le pouvoir, les privilèges et le fric. Alliance nationale en Italie est devenu un parti de droite classique, favorable à l'unité contre la Ligue lombarde et sinon pro-libéral comme chez nous l'UMP, l'Udi, le PS. Les nouvelles générations autour de Filippot au FN, en volant notre vocabulaire et nos références, ne recherchent que le succès que les fachos et ultras de l'ex-équipe n'auraient jamais été capables d'obtenir.
    Montrer que seul le FdG est vraiment progressiste et "protecteur" (n'ayons pas peur de ce mot en pensant aux chômeurs, smicards et rmistes), que nous ne sommes pas les ringards soviétophiles mis en scène par canal + ni la voiture-balais du PS, que le FN est le guignol utile du Medef et des libéraux. Exhiber la duplicité et les mensonges FN plutôt que fustiger l'électorat sous-cultivé et exploité qu'il séduit. Le plan idéologique ne paie pas en période de "crise".

  3. thersite69 dit :

    On ne pouvait attendre mieux, et précisément sur l’U.E, que 6% d’une minorité de suffrages exprimés. J’ai toujours vécu le constat que les Français ne veulent pas du parti qui représente le communisme. Et ils ont compris que l’encre de l'imprimante sociale-démocrate est périmée. Quand ils accordaient 20% au PCF ce n’était que pour booster l’anémie des socio-démocrates, sans mise en cause des valeurs du système économique (dans le même esprit trop ont pris le risque de voter FN par naïveté).
    Autour de J.L. Mélenchon le petit PG développe le concept d’écosocialisme, notions d’empreinte écologique, de règle verte, de biens communs, etc. Mais plus désormais dans l’optique romantique des écologismes, mais en liaison avec le projet de justice sociale de la gauche historique, donc en rendant les échanges économiques compatibles avec les deux autres nécessités. Mais quelle audience populaire reçoit ce discours nouveau et difficile, autour du thème d'une radicale bifurcation de société : brouillage médiatique, indifférence populaire, et déni de réalité même chez les militants de gauche (" Mélenchon exagère"," la mer ne montera pas") ?

  4. richunter dit :

    Bonjour M. Mélenchon, bonjour à toutes et à tous,
    Je pense que plusieurs orientations politiques sont à tirer une bonne fois pour toute de cette élection. Le FdG est le seul rassemblement politique de guche. Arrêtons de véhiculer que le PS l'est. A chaque fois que possible reprenons les médias sur cette propagande (les nombreux exemples suffisent pour l'étayer). Pour faire venir les abstentionnistes vers nous, explicitons nos propositions qui ont un lien direct avec le préoccupations des Français (chômage, pouvoirs d'achat, santé, logement) et en parallèle détricotons le programme du FN si tenté qu'il en ait un (dans ce cas, il sera encore plus aisé d'en faire la remarque). Défendons à chaque occasion nos valeurs humanistes et universalistes. N'acceptons plus aucune alliance en toute circonstance avec des élus se réclamant du PS et ou verts défendant le PS. Parlons ouvertement d'adhésion directe au FdG ou d'une nouvelle entité qui défendrait les principes énoncés ci-dessus. Communiquons à partir de "l'humain d'abord" notre programme économique en faisant de l'éducation populaire, chose que Jean-Luc fait très bien mais il ne peut pas se substituer à tout les...

  5. guillaume dit :

    Il faut relire Marx, Lenine, et Trotsky.

  6. Romain dit :

    Lecteur assidu de vos billets, de gauche, c'est à dire FdG, je m'interroge comme, je l’espère de nombreux électeurs, sur les résultats de ce dernier.
    Il me semble en effet bien plus important à l'heure actuelle, de s’interroger sur les dissensions interne avec le PC notamment que de discourir sans fin sur le FN, la bête, le monstre... les raisons toutes meilleures les unes que les autres expliquant le résultat du FN, et les aberrations de la politique de François Hollande ne conduiront pas le FdG à des lendemain qui chantent. Ils conduiront à plus de desespoir. Donnons de l'espoir et n’alimentons pas le débat sur le FN. Soyons mobilisateur et non clivants. Merci.

  7. Pascale DE dit :

    Remplaçons le Front De Gauche par L'Humain d'abord.

  8. Invisible dit :

    On peut aussi lire Chroniques Bolivariennes. Cécile Raimbeau et Daniel Hérard.

  9. TISSOT dit :

    Continuer !
    Après plusieurs lectures de la note, j'en partage la totalité de l'analyse, bien plus lucide de tout ce que j'ai lu ou entendu pendant cette semaine. Attention quand même à ne pas tomber dans l'auto-flagellation intellectuelle. Le rapport de force idéologique après toutes les trahisons idéologiques, par opportunisme de postes municipaux ou par pur ralliement, José Bové, puis encore celle de Daniel Cohn-Bendit appelant, ce jour, à voter pour le candidat de droite au parlement européen en est le dernier avatar, n'est pas en notre faveur. Tout reconstruire, et il y a urgence, après l'échec de la suite du référendum de 2005, les avancées de 2012, nous voilà de nouveau en régression. On ne lâche rien !
    fraternité.

  10. Truhania dit :

    Juste quelques réflexions que je me suis faite au long de la campagne et après celle-çi. Il est insupportable qu'Autain et Chassaigne aient lancé des piques durant la campagne, cette cacophonie doit cesser. Trop de réponses sont contre-productives. Gaspillage du temps d'antenne en réponses complexes à des questions idiotes. Tentatives inutiles de convaincre les journalistes. Peu de mesures concrètes et lisible par les électeurs comme le smic à 1700 euros qui lui parlait. Beaucoup de démonstrations indigestes pour l'électeur. Nous avons peu de présence médiatique du PS, nous devons donc parler utile en martelant sans cesse 4-5 mesures qui parlent et marquent les esprits. Les grandes démonstrations/critiques c'est bon pour les meetings et les longues interviews. Ne pas expliquer la logique des adversaires mais attaquer l'inhumanité de leurs idées. Les meetings les affiches cela ne joue plus qu'un rôle mineur cf résultats du FN. Il faut des interviews, tracts, professions de foi clair, conçis et marquant. L'absence de débouchés politique avec les verts et la gauche du PS nous a aussi beaucoup pénalisé.

  11. carlo dit :

    @thersite 69
    Mais quelle audience populaire reçoit ce discours nouveau et difficile, autour du thème d'une radicale bifurcation de société
    Mais comment "bifurquer" de société tout en restant dans une Europe qui repose sur un modèle de société que l'on rejette ? Et, au-delà, quelle crédibilité peut-on accorder à un tel programme ?

    @ Romain
    Donnons de l'espoir et n’alimentons pas le débat sur le FN.
    N'alimentons pas le débat avec le FN mais adressons-nous à l'électorat populaire qui vote désormais pour lui (et non aux bobos européistes et mondialistes à qui est destinée l'offre politique du PS et des Verts)

  12. Saul dit :

    Bonjour,
    Triste que le FdG ait échoué, mais cela était prévisible. Discours illisible et manque de cohérence. Pas de position claire sur l'europe. Refus de traiter de thèmes qui sont la préoccupation des citoyens. Lire Aurelien Bernier, expliquant que les tabous que s'impose la gauche lui sont préjudiciables : le tabou protectionniste, le tabou européen et le tabou de la souveraineté nationale et populaire. En faisant sien ces thèmes, avec une critique (pipeau) de la finance dans sa rhétorique, le FN apparaît plus cohérent aux yeux de l’électorat populaire. Vouloir faire croire que la solution se trouve dans un angle internationaliste, que l'on combattra le neo libéralisme à l'échelle européenne, alors que tout le monde pressent que c'est impossible tellement nous sommes pieds et poings liés avec les traités, et ainsi refuser d'envisager que la solution puisse se trouver en remettant la primauté du droit national sur le droit européen et international, ça n'est tout simplement pas crédible et cohérent.

  13. MoniqueLC dit :

    Retrouver déjà nos électeurs du 1er tour des Présidentielles, et tous ceux qui ont aussi voté "utile", trompés par le PS. Mais surtout entendre ce que nous disent les abstentionnistes, car leur silence est un message qui vient de loin. 1983 d'abord puis 2005 et le détournement de leur vote majoritaire. Une éclaircie pour le 1er tour en 2012 et le mauvais choix du 2eme tour, avec le bouquet final des municipales. Alors oui leur déception est grande comment leur redonner confiance ? Pour ce faire entendre donc ils n'ont trouvé que le silence ....

  14. lemetayerv dit :

    Bonjour Jean-Luc. Pourquoi les gens ne votent pas pour le Front de gauche ? Il y a plusieurs raisons. La stratégie politique, bien sûr mais pas que. D'abord arrêtons comme tous les autres partis de regarder les gens comme de potentiel électeurs. Il faut bien sur continuer l'éducation populaire même en dehors des périodes électorales. Amener les gens à s'impliquer dans des thématiques et actions locales car lorsqu'on s'implique on voit les choses autrement et l'on voit que ça bouge sur le terrain. Les gens sont individualistes car peut être qu'ils ne peuvent pas faire autrement (la solitude) mais si ils croisaient sur leur route des actions qui les intéressent et les mettent au centre de l'évolution citoyennes, les idées s'y rapportant feraient leur chemin jusque dans les urnes peut être. Tout changement se fait à la base, pas au sommet, le sommet est juste là pour rassembler dans un même mouvement les même aspirations. Tu rêves que les citoyens se prennent en main et c'est cette stratégie qui est la bonne, le reste viendra car les gens seront convaincus non seulement par leurs propres actes mais aussi par la vision de la société qu'ils impliquent. Courage.

  15. Sandrine dit :

    Moi aussi, je suis assez pessimiste sur la suite. La classe populaire ne nous suit pas, et je pense que c'est du à un manque de réfléxion et un manque de culture. Aujourd'hui, le Français moyen se tourne vers la téléréalité, TF1 et M6, et n'est concerné que par sa consommation personnelle. Il est trop influençable, le dernier qui a parlé a raison. Où est son esprit critique ? Est-il devenu un mouton ? Il parait qu'il faut avoir de la pédagogie et de la patience pour convaincre l'électorat populaire. Mais comment réagir devant son regard vide d'idées et d'intérêt. Rien ne l'émeut, rien ne l'intéresse : l'Histoire de France, la Résistance, le Front Populaire, ou les questions sociétales, comme l'avortement. Je suis déçue et honteuse de ce deviennent les Français.

  16. naif dit :

    @Truhania
    "Il est insupportable qu'Autain et Chassaigne aient lancé des piques durant la campagne, cette cacophonie doit cesser."

    Croyez-vous que leurs piques aient de l'importance. Pour la plus grande majorité des électeurs A. Chassaigne et Cl. Autain ne sont pas identifiés ni écoutés. Allez sur leurs blogs et vous verrez que Cl. Autain n'écrit plus depuis depuis trés longtemps et A.Chassaigne rend compte de son activité parlementaire qui est lu de façon trés intimiste. Seuls les militants politiques vivent trés mal ces intrusions, c'est à dire les lecteurs de ce blog.

  17. Etincelle dit :

    Bonjour,
    Originaire de Bosnie, j'ai été très attentif à ce qui se passait lors des dernières manifestations qui s'y sont déroulées et c'est au moment où j'ai appris que des plénums étaient organisés qu'un déclic s'est produit : le peuple n'a plus l'impression de participer à la vie de la société. Ainsi c'est là que devrait être centré notre discours vers des mesures concrètes du renforcement du pouvoir du peuple. Ce n'est qu'après qu'il nous sera possible de faire partager les idées sur l'écologie, sur l'économie de la mer et de la répartition des richesses. Vous avez déjà avancé l'idée de référendum révocatoire il serait bon d'en entendre parler davantage. Ensuite à titre personnel je suis fatigué du vote "utile". Il serait sans doute temps de changer le système de scrutin actuel et de le remplacer par un autre permettant un consensus plus grand. Puis, il y en a marre de faire des manifestations qui ne sont pas entendues, nous nous devons de réfléchir à des moyens irrésistibles pour les politiciens nous permettant de lutter contre les abus.
    Au plaisir.

  18. antoine dit :

    Chers amis,
    La défaite est lourde. Il en va ainsi avec l'Histoire qui se répète mais ne se ressemble pas. La bataille est perdue mais pas la guerre. Il faut rebondir maintenant. Replongez vous dans Sun Tzu. Les solutions existent pour qui sait les transposer. 1 électeur sur 2 n'a pas voté. 1 sur 8 a imposé des idées extrëmes. Certes, nous sommes la minorité mais nous sommes toujours en lice. Nous avons la morale et nous gardons une ligne claire mais peut être pas assez audible pour le plus grand nombre. Nous avons le terrain des idées mais nous n'arrivons pas assez à les diffuser. Nous avons un climat propice, alors à nous d'imposer le cap. Notre commandement est plein de sagesse, de sincérité, de dévouement, de courage et de rigueur mais objet d'attaques trop ciblées. Notre méthode est à revoir car elle manque de relais dans les médias, dans la société civile, au plus près des gens. Enfin, la discipline manque aussi. Trop de secrétaires et pas assez de porte voix...
    Alors cher Mr Mélenchon, prenez le temps de la lecture et faites bouillonner les idées. Vous êtes le précurseur, soyez aujourd'hui le catalyseur ! Laissez à d'autres les attaques et des...

  19. Florent dit :

    La cause des causes de nos malheurs c'est les institutions il faut faire un front commun de gens ordinaires pour changer de république. Toutes les autres revendications ne servent à rien. Le Front de gauche ne peut pas devenir le front du peuple car nous meprisons le peuple qui vote FN. Pourquoi se battre pour un protectionnisme raisonné sur le plan économique et en même temps pour une légalisation de tous les sans papiers ? C'est absurde. Réveillez vous ! Pourquoi ne pas manifester le 14 juillet et demander une 6e république ?

  20. JULES IMPRÉCATEUR dit :

    Construire "le Mouvement du 26 Mai". Vous/tu nous a fait peur. Mais le noyau a tenu le coup, comme dirait l'autre, nous avons perdu une bataille mais nous n'avons pas perdu la guerre, nous sommes revenus à l'étiage de 2009, et nous devons repartir, pour le moment avec des semelles de plomb, mais ça ne saurait durer.
    Reste à rassembler la Gauche AOC (appellation d'origine contrôlée) qui ne peut inclure les néolibéraux, les sociolibéraux ou les partisans de la loi du marché, celle des spéculateurs - prédateurs, des destructeurs de la planète, qui transforment en marchandise tout ce qu'ils touchent.
    En définitive ce sont les citoyens qui choisiront le chemin qu'ils voudront suivre, ça peut être le pire, ça peut ne l'être pas si les bâtisseurs l'emportent, par un "Mouvement du 26 Mai", pour établir nos cahiers de revendications, fourbir nos armes politiques et culturelles, lancer, avec d'autres l'appel du 26 Mai, pour reprendre, continuer le combat et préparer la Sixième République.
    NB: les abstentionnistes n'ont pas voté FN, même si les analystes de la connivence néolibérale disent que la répartition aurait été la même...

  21. Sylvain dit :

    C'est le temps le problème. Pas dans sa quantité mais dans la perception que nous en avons tous. Je veux dire par là que nombre d'économistes sincères et sérieux savent que le système touche à sa fin et certains annoncent que s'il tient encore debout, c'est par le biais d'une mécanique artificiellement entretenue. Autrement dit, le chaos n'est plus annoncé ou à annoncer, il est déjà en place mais à un point de l'histoire où on le contient encore parce qu'il est rentable en l'état et ne l'a même jamais autant pour certains. Or, opiniâtres que nous sommes à ne pas vouloir être anéantis, nous spéculons et notre première spéculation est de savoir combien nous reste-t-il de temps? Mais, on vient de le dire : il n'y a plus de temps. Les Grecs, eux, l'ont compris mais comme parmi les Français certains estiment encore avoir quelques intérêts à faire valoir au détriment de l'intérêt général, ils votent FN ou UMP. Leur déroute sera pathétique quand ils seront dépouillés comme les autres et qu'ils comprendront enfin qui est le véritable ennemi de notre identité nationale en se lamentant indéfiniment d'avoir oublié qu'une nation est un tout! Quant au PS, il est mort.

  22. TOMASSO DOMINIQUE dit :

    Bonjour,
    Oui, la défaite est lourde mais pas définitive. Grâce au Front de Gauche, les gens ont pris connaissance de l'existence de ce fameux "Marché Transatlantique" qui se prépare en secret. Maintenant il faut se manifester en manifestant notre opposition. Il faut descendre dans la rue et le dénoncer, car ce n'est pas la nouvelle assemblée Européenne qui va s'y opposer !
    A très bientôt Jean Luc, nous avons besoin de toi et de tout le monde !

  23. Alain Guillou dit :

    Je suis d'accord sur tout, et pourtant en manque d'innovation. Pour moi, retraité jadis impliqué dans une difficile confrontation sociale, le chantier "renforcement, refondation et élargissement" du front de la démocratie mérite une attention scrupuleuse sur le processus constituant. En effet, mobiliser a atteint les limites que lui assigne le système présidentiel et exclusivement partidaire. Mobiliser reste la responsabilité de ceux qui sont déjà mobilisés, donc, créons les espaces qui manquent pour mobiliser autrement. J'ai des propositions, d'autres sans doute aussi, aucun parti du cartel ne peut se permettre désormais d'effacer celles-ci d'un revers de manche suffisant !
    Amitiés

  24. Titoune dit :

    Grand plaisir de vous retrouvez toujours aussi combatif mais cela n'est pas une surprise, ne rien lâcher est notre devise, d'ailleurs au lieu de pleurnicher dans nos coins nous avons déjà relancé de nouvelles actions axées enfin sur plus de comm., plus d'infos pour nos sites, fini de distribuer des tracts 4 pages avec la tronche d'Hollande et de Merkel, pas bonne idée, nous avons souffert d'un manque de reconnaissance des médias au profit de la blonde qui a appris a sourire, heu un sourire prêt a mordre quand même et puis nous franchement avec ce que nous savons et pensons de cette europe anti démocratique, difficile d'y aller sur le terrain quand soit même pas vraiment convaincu qu'il pourrait se passer quelque chose de positif, à la base nous souhaitons de grosses mobilisations de rues, demandez nous ce que nous souhaitons vous entendrez parler de révolution, lorsque vous en aurez la possibilité parler de la sixième république c'est peut être le bon moment pour être entendu, comme dit l'autre après l'expo de Soulage c'est des ténèbres que jailli la lumière, à nous de trouver l'interrupteur, merci encore et surtout ne changer rien !

  25. Matthieu dit :

    Comment ce fait-il que le néo-libéralisme, ne soit pas appelé néo-socialisme ? Quand on donne à l'Etat le pouvoir de concentrer tant de richesses, pourquoi s'étonner que des groupuscules l'infiltrent pour en utiliser la puissance de frappe. Vos petits amis trotskystes sont les premiers à le savoir, d'ailleurs. Ce n'est pas un hasard si les néo-libéraux sont tous issus de cette mouvance. Au lieu de détourner l'argent au profit d'une clientèle populaire, qui voudrait certes cette redistribution, mais voudrait aussi pouvoir conserver sa culture et ses coutumes, il était évident qu'une autre clientèle bénéficierait du butin fiscal. Le choix s'est porté non plus sur ceux qui voulaient le social, mais ceux qui voulaient la culture de l'irresponsabilité légale induite par le socialisme, c'est à dire les multinationales (et, à la marge, les immigrés). Si, aujourd'hui, on peut voler le peuple pour renflouer les banques, c'est parce qu'on a créé un Etat socialiste, dont les plus malins savent en retirer les bénéfices. Le jour où cette dynamique sera comprise, le Front de Gauche pourra lutter à armes égales avec le FN. Le gateau n'est pas assez gros pour être partagé.

  26. Francis dit :

    La déception n'est-elle pas à la hauteur des illusions ? Nous parlons à qui exactement ? Pour dire quoi précisément ? Questions idiotes ?

  27. Truhania dit :

    @ naif
    Oui je pense que ces piques sont nuisibles. Et contrairement à ce que vous dites elles impactent les électeurs car si l'audience de Chassaigne et d'Autain est pour le moins confidentielle, on n'a pas besoin de connaitre la personne pour entendre la critique. Ce que l'électeur entend c'est le propos médiatique : regardez monsieur machin et madame chose qui sont avec Mélenchon ils ne se gênent pas pour l'attaquer. Résultat l'électeur se dit ils s'entendent pas entre eux, EELV ne veut pas former d'alliance avec eux, les députés de gauche du PS non plus, quelle chance de renverser la table avec eux ? Et soit ils s'abstiennent soit ils votent FN.
    Les classes populaires veulent renverser la table, c'est un fait et cela me fait mal de le dire mais à l'heure actuelle le FN apparaît (à mon avis à tort) comme le meilleur moyen de le faire. Et ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, depuis le soir du premier tour de la présidentielle nous n'avons cessé de décevoir une partie de nos électeurs. En appelant à voter Hollande, avec les municipales, avec le zig zag sur l'euro.

  28. cincinnatus 35 dit :

    D'abord un grand merci et respect à Jean Luc Mélenchon pour maintenir la flamme, pour moi et d'autres à l'évidence. Et pourtant je ne suis pas d'accord avec tout loin de là, le discours du Prado, très humaniste mais contre productif à souhait comme en témoignent les multiples reprises encore aujourd'hui, et d'autres comme "l'économie de la mer" un ovni politique qui ne peut en aucun cas interpeller mais au contraire faire douter du sérieux. Mais j'admire sa foi en l'homme et en la possibilité presque désespérée de modifier le cours d'un destin de l'humanité qui va à sa perte, à sa perte d'humanité, ça c'est sûr.
    Je reviens sur "la défaite". Il n'y a pas eu défaite puisqu'il n'y pas eu lutte. Le FdG a été sur ordre et sur collusion viré de la scène médiatique, la seule qui compte au final. La seule intervention digne de ce nom, celle de Jean-Luc Mélenchon sur France 2 a été très brillante très belle, mais comme une étoile filante dans un ciel parsemé de leurres à la gloire du FN. Mais attention, le système, les puissances de l'argent etc. n'ont pas choisi le FN, ou plutôt ils l'ont choisi comme piège, comme nasse à mécontents, càd sans danger pour le système.

  29. Marcel33 dit :

    On peut rechercher toutes les causes que l'on veut mais il me semble qu'il y en a une qui est ignorée c'est que nous sommes toujours perçus quoi qu'il en soit comme étant à chaque fois à la fin de tous scrutins un ralliement de voix pour le PS et non un véritable opposant de gauche indépendant. Les municipales avec les listes PS-PCF ont accentué ce ressenti. Voter pour le FdG c'est de toute façon à la fin voter pour le PS, tel est certainement le raisonnement des électeurs. Je comprend bien la loi du report républicain et ses nécessités passées (virer la droite), mais il se trouve qu'invoquer cela désormais pour un parti qui est devenu totalement à l'opposé de notre propre ligne politique n'a plus de sens pour les électeurs, sinon qu'on les trompe aussi. Ca n'a même plus de sens en gain électoral non plus puisque toute la gauche plonge avec et que le FN continue de progresser, en se servant d'ailleurs de cet argument. Clarifiant d'urgence notre opposition par les faits aussi ou nous ne serons jamais démarqués de la dérive du PS.

  30. Michelle dit :

    Retraitée enseignante, je pense que l'éducation nationale a failli. Combien de fois ai-je entendu, de la part de collègues : tu fais de la politique en cours d'histoire. Alors que je pressentais ce qui vient de se passer. Nos jeunes sont en manque d'éducation civique, d'éveil de leur esprit critique. Ils ne savent pas comment le fascisme peut prendre les rênes d'un pays.

  31. HYBRIS dit :

    Le FN remporte incontestablement un succès politique. Mais sur une performance électorale en trompe-l’œil, nettement surévaluée dans l’émotion des commentaires. Depuis longtemps l’extrême droite (Le Pen 1 ou 2 + Mégret + de Villiers) est en capacité, lors de certaines grandes confrontations politiques, de réunir jusque 15 % du corps électoral. En fait, depuis deux décennies ce plafond n’a pas bougé. Aux Présidentielles, 1995 : 15% des inscrits, 2002 : 13,28%, 2012 : 14,95%.
    Le 25 mai, aux européennes, le FN explose son score nominal de 2009, mais avec 11% des inscrits, et donc loin de la présidentielle 2012. Le FN mobilise plus que les autres partis, mais dans sa « réserve » et partiellement. L’explication de cette mobilisation améliorée est toute contenue dans le tintamarre que les grands médias font résonner à dessein, depuis 3 ou 4 ans, autour du parti de Marine Le Pen. Le-FN-antisystème, le-FN-parti-des-ouvriers, le-FN-qui-monte-toujours et autres impostures.
    Conclusion, le FN porté par les médias mobilise davantage ses électeurs dans les élections « secondaires » que naguère. C’est tout ce que nous pouvons observer.

  32. marj dit :

    Je suis d'accord avec Hybris, dans cette élection le FN a surmobilisé, porté par les médias d'une part, la démobilisation de la gauche dans son ensemble et la mobilisation de l'électorat de droite en général d'autre part. N'oubliez pas que le premier pourvoyeur du FN est l'UMP. et que les digues ont sauté, encore plus sur une élection européenne. Or, comme l'avait souligné JL Mélenchon en 2012, 30% des ouvriers votent traditionnellement à droite contre leurs intérêts. En majorité, l'électorat de gauche a encore voté PS, EELV, Modem et s'est surtout massivement abstenu.

  33. Alain Tétart 60150 76 ans dit :

    Il est l'heure de faire "table rase" fini pour Jean-Luc Mélenchon d'être le porte parole du FdG, il y a beaucoup trop de contradictions de la part de ces partis qui composent le FdG. Les gens de la base donc le peuple ne sait plus faire le tri dans les contradictions permanentes. De notre vivant nous ne retrouverons plus un leader comme Jean-Luc Mélenchon pour expliquer ce que l'on doit faire ce que l'on ne doit pas faire et surtout comment on doit le faire ! Alors c'est à nous tous de nous mettre au service de Jean-Luc Mélenchon. Quand il s'est présenté à la Présidence il était seul mais appuyé par nous, il doit donc reprendre cette façon de faire, surtout ne plus vouloir faire le tri dans ses "amis" ce n'est plus son rôle, son rôle à lui c'est de nous montrer le chemin et les raisons pour lesquelles nous devons le suivre, certes il faudra faire sans les appareils en place, mais c'est certainement comme ça que Jean-Luc Mélenchon retrouvera les 4 Millions d'électeurs derrière lui !

  34. BRUNO du 62 dit :

    Tout d abord merci Mr Mélenchon pour cette campagne, comment faites vous pour tenir un tel rythme ? Prenez un peu de repos pas d'imprudence nous avons tant besoin de vous.
    J'ai lu les commentaires qui sont tous intéressants, le mien sera simple. Certes on espérait un score a deux chiffres le résultat ne m'étonne pas. Pourquoi ? J'ai la chance a mon âge (75 ans) de me promener dans ma ville toutes les semaines sur le marché et qu'entend-je ? La gauche la droite c'est la même chose c'est l'illisibilité du PCF qui en est responsable, il faut savoir une bonne fois pour toute choisir son camp, il faut poser la question aux responsables de la place du Colonel Fabien quelle direction veulent ils prendre un moment donné il faut savoir être ferme, s'il veulent préserver leur gamelle auprès des socialistes se sera leur choix et ils feront 1,5% aux présidentielles, y en a assez !
    bon courage aux camarades du PG.

  35. pmjtoca dit :

    @Alain Tétart 76 ans #229
    Bravo Alain ! mes respects, pour votre lucidité et sagesse. JL Mélenchon doit se libérer des "pas clairs", des "ambigus" comme Syriza l'a fait en Grèce. Un mouvement populaire existe en France (nombreuses associations, micro-mouvements et une multitude d'humains). Il est systématiquement nié. Il est très au "clair" avec ce qui se passe en Europe. La "noblesse de conviction" de JL Mélenchon doit en prendre le leadership. Foin des partis (institutions obsoletes de la Vème Ripoublique), les humains d'abord... et il y en a des millions. Un "Mouvement de Résistance Eco-Socialiste" est près. Il lui manque une figure digne de l'enjeu. Mr. Mélenchon soyez le Jean Moulin d'aujourd'hui et votre CNR sera bien vite peuplé. En tout cas, force et courage à vous. Les résistants vous attendent, Libre.

  36. ROLLAND dit :

    Un grand merci à Jean-Luc Mélenchon pour la construction du futur qu’il propose inlassablement, l’écosocialisme. Une question cependant : les abstentions ne seraient-elles pas dues au fait que des millions de gens n’ont pas retrouvé les raisons pour lesquelles ils avaient voté en 2012 ? Peut-être aurait-il fallu toujours répéter, marteler que cette Europe-là nous empêche de faire la France que nous voulons, une France qui a le souci prioritaire et absolu des plus démunis de tous âges et de toutes conditions, en leur assurant de quoi vivre dignement et sereinement, en augmentant salaires et pensions. La finance met en cause constamment le niveau des salaires, par la précarisation des emplois, l’allongement du temps de travail, le démantèlement du Code du travail, et le maintien d’un chômage de masse. Peut-être faut-il contrer davantage cette offensive ? Peut-être faudrait-il mieux articuler le futur stratégique et le présent des préoccupations et soucis des "gens de peu", de façon à les détacher du vote négatif en faveur du FN, et à leur donner des raisons positives de voter pour le FdG comme nous avons pu le faire en 2012.

  37. YannV dit :

    Cher Jean-Luc,
    Le 25 mai dernier, c’est nourri d’espoirs que je suis allé voter. Ces espoirs étaient que le FdG fasse mieux qu’en 2012 et que le FN n’arrive pas en 1re position. Comme électeur, je ne pouvais concrètement agir que sur un point. Mais, ça ne me semblait ni suffisant ni correspondre à l’urgence de l'événement qui s’annonçait. J'ai donc essayé de convaincre mon entourage de voter FdG pour donner corps à mon espoir, avec un certain succès... Et pourtant, dès l’annonce des estimations, d’espoirs proprement douchés, je suis passé à la stupéfaction. Stupéfaction de voir cette folie auto réalisatrice se concrétiser, les yeux écarquillés et la raison chamboulée.
    Que nous a-t-il manqué pour que nous ne récoltions pas la plus grande part des mécontents ? Qu’avons-nous donc raté pour n’être encore que la 6e force politique du pays ? Et pourquoi le Front national réussit-il là où nous échouons ? Il va falloir que nous cherchions, que nous construisions et qu’à nouveau nous proposions. Nous, car ce 25 mai m’a fait basculer de l’état d’adhérent à celui de militant. L’espoir, aussi douché qu’il l’a été, est tout aussi renforcé par une nouvelle dynamique qu'il nous faudra...

  38. humanity2357 dit :

    Ce qui mobilise, inspire, enthousiasme, répond au besoin de tous: L'Humain d'abord ! Ce qui démotive, la gestion inadaptée de l'après cafouillage PCF-PS des municipales et ses conséquences prévisibles.
    Plus le néo-féodalisme corporatiste des 0,1% étale son venin et son emprise anti-français (au sens d'opposé à nos valeurs de Liberté, Egalité, Fraternité) sur l'Europe et le monde, plus l'aspiration et l'urgence à participer à un projet emancipateur s'ancrerons chez les 99.9%, et la pertinance d'y répondre s'imposerons, pour assurer la survie des 100%. Tirons donc vite les lessons de cet enchainement politique. Passons à "l'Humain d'abord! 2.0" dans une dynamique de préparation pour 2017.

  39. marin dit :

    On n'est trahi que par les siens. Beaucoup du FdG se sont abstenus ou pour certains ont voté FN (j'en connais et leur laisse le soin de débattre avec leur conscience), les réfugiés politiques d'AFN (qui pour la grande majorité venaient d'Espagne ou d'Italie) ont massivement voté FN, car il leur a été donné l'occasion d'exprimé le ressentiment vis à vis du peuple algérien qui a récupéré son indépendance "légitime". 65 000 adhérents au FN (dixit Marine) soit 0.001% des votants, cela prouve bien que tous n'adhérent que par ressentiment à cette idéologie, non pas bleu marine, mais bien brune. Le FdG manque d'unité, la mosaïque des idées le composant sème le trouble, les municipales le prouvent et l'appropriation des propositions de Gauche (dont j'exclu le PS solférinien) par le FN n'arrange rien. Mais je ne t'apprend rien que tu ne saches déjà. La tâche est ardue et tes convictions profondes et je sais que tu ne céderas en rien. Je suis avec toi, fraternellement Jacques

  40. Florian dit :

    Messieurs du Front de Gauche, il serait temps d'ouvrir les yeux, les populations les plus touchées par l'immigration massive voulue par le grand patronat, ce sont les ouvriers, les employés et les chômeurs. Or ceux-ci ont massivement voté pour le FN et continuerons à le faire si la gauche ne prend pas conscience que cette immigration est néfaste pour tout le monde.
    Je sais Mr Mélenchon que vous ne voulez pas du grand déménagement du monde des capitaux et des biens. Les Hommes ne doivent pas échapper à cette logique. Refusez l'immigration parce qu'elle est voulue par le grand patronat pour faire pression sur les salaires. C'est le point fondamental sur lequel la gauche ne s'est pas toujours tu. Georges Marchais à l'époque disait exactement la même chose. La gauche doit renouer avec elle-même. Et ce n'est pas une question de couleur de peau, si nous devions accueillir 200 000 slaves par an, ma réponse serait la même.

  41. klavertrio dit :

    Alors que les Grecs et les Espagnols ont traditionnellement une croyance forte en la possibilité de se faire entendre par l’UE, les Français ne voient pas l’UE comme un projet démocratique, mais comme un compromis entre l’Allemagne et la France. Tant que l’Allemagne n’était pas à l’offensive, les Français pouvaient croire à la possibilité pour la France d’avoir un mot à dire qui soit décisif quant à l’UE, mais depuis que l’UE s’est élargie vers l’est et que l’Allemagne est à l’offensive, de plus en plus des Français ne croient plus – et pas sans raisons – à la possibilité d’une UE en harmonie (avec la France).
    Il faut aussi voir comment la démocratie devient difficile quand on dépasse une certaine taille de population. Je dirais qu’une démocratie vivante est quasiment impossible au-delà de 100 millions d’habitants, et dans l’UE il y a plus d’habitants qu’aux Etats-Unis, avec encore moins d’implication des citoyens. Donc, de ce point de vue-là aussi, ça a beaucoup de sens de rompre avec l’UE qui – comme l’a dit Mélenchon – a ses racines dans la guerre froide. Dès le début, cela a été la construction d’un bloc capitaliste, mercantile et anti-gauche dans ses fondements.

  42. Condamines dit :

    Je partage tout à fait le pessimisme largement ressenti qui me renvoie à la période de mes 10 à 15 ans et j’y vois le fruit de la redoutable efficacité du projet de formatage systématique de cerveaux disponibles mis en oeuvre par une certaine intelligentsia d’une redoutable efficacacité. Mais je suis profondément convaincu aussi que la capacité de résistance n'a rien perdu de l’efficacité produite lors de l’occupation nazie. Je suis convaincu que fondamentalement le désir que les choses se passent autrement reste très largement majoritaire et je me réjouis de constater que les bras et le patriotisme existent pour qu'enfin il en soit ainsi. Je souhaite que tous ceux qui sont exclusivement motivés par le militantisme s’inscrivent et persistent dans le projet du Front de Gauche qui reste à mes yeux une chance que les choses ne tournent pas au pire, et tant mieux que Mélenchon puisse en être longtemps l’animateur.

  43. Jeannot dit :

    Deux faits.
    Le 1er décembre 2013 Nathalie Arthaud accompagnée de Alain Mercier est toute sourire en tête de la manif initiée par le FdG à Paris. Peu avant le 25 mai elle frise l'impolitesse dans un interview à l'égard de Monsieur Mélenchon, certainement au nom de la différence.
    Le 22 mai toujours à Paris, manif des cheminots contre les menaces provenant de l'UE. Au passage il est simplement omis de préciser que les députés du FdG s'y sont opposés. Chercher l'erreur !
    Ceci pour dire un grand salut et un grand merci à Jean Luc Mélenchon dont je partage l'analyse sur la situation présente.

  44. Maité dit :

    Jean-Luc merci d'être à nouveau avec nous,on partage votre tristesse, je me sens dévastée. Le 1er responsable est Hollande et les médias, l'abstention "tout faire pour convaincre", comment s'y prendre et surtout qu'ils cessent d'avaler la soupe médiatique. La division qu'il y a eu pour les municipales a certes rien arranger. Vous n'en portez aucune responsabilité ! Ce n'est pas vous qui avez un pied au Front de gauche, l'autre dans le système. J'ai confiance en vous. Votre dernière vidéo montre votre sensibilité de grand homme.
    Courage à tous, ce n'est pas le moment de flancher face au fascisme. Je vais adhérer moi aussi au parti de Gauche.
    Tous ensemble, on lâche rien !

  45. Florent dit :

    @Florian 241
    Je suis entièrement d accord avec vous. Je suis heureux de ne pas être le seul à dire que défendre la légalisation de tous les sans papier est une folie et un frein à l'audibilité de notre message auprès des gens ordinaires. Cependant je laisse tomber d'essayer de changer le Front de gauche ou la gauche elle même. Selon moi nous devons constituer en dehors des partis un mouvement qui n'a qu'une revendication le changement de régime et qui ne se revendique pas de gauche mais seulement populaire dans un Front commun des braves gens.

  46. theo.brun dit :

    @yannV
    "Que nous a-t-il manqué pour que nous ne récoltions pas la plus grande part des mécontents ?"

    J'avoue que ce type de (récupération) me pose question. Faut il se réjouir de voir arriver dans le FdG des déçus de la droite ou des mécontents du PS ? Il y a quand même dans "l'humain d'abord" de bonnes raisons de vouloir le faire vivre. C'est une invitation à une démarche positive et non un faute de mieux. Les déçus d'une boutique qui la quittent pour aller en voir une autre sont des consommateurs ! Le Front de gauche ne doit pas être le refuge des déçus. On y adhère. On n'y va pas pour se contenter de "moindres maux " !

  47. magda corelli dit :

    @226 cincinnatus 35
    La moutarde me monte au nez lorsque l'on se permet des critiques à propos du discours de Jean Luc Mélenchon au Prado. Faut-il devenir racistes pour se hisser au niveau de Le Pen ? Savez-vous que les immigrés ont fait la prospérité de la France en travaillant durement et cela depuis toujours et quelque soit leur nationalité. S'il y a des esprits faibles pour penser : immigration = délinquance et voter FN, je laisse ces gens assumer leur bêtise. Ils paieront cher leur vote un jour, c'est certain. Intéressez vous à la délinquance en col blanc qui coûte plus cher à la société que les incivilités de certains jeunes qui souvent une foi adultes font filer droit leurs enfants. Expression qui est restée dans mes oreilles tant je l'ai entendue dans mon quartier d'enfance peuplé d'Italiens. Nous sommes des Français mélangés, il faut s'y faire et dommage que certains dont les ancêtres viennent de toute l'Europe l'ont oublié.

  48. Saul dit :

    @ klavertrio,
    Ce n'est pas une question de nombre, c'est une question d'absence de sentiment d'appartenance commune. Et ce pour une simple évidence. Il n’y a rigoureusement aucune communauté de destin entre un Grec, un Lituanien, un Anglais et un Roumain, ni la langue, ni l’Histoire, ni la culture, ni même la religion.
    Tant qu'il n'existera pas cette "identité européenne", et qu'elle soit ressentie comme un fait indéniable, ce projet est inéluctablement voué à l'échec et ne pourra donc être démocratique. Et ce n'est pas en niant les sentiments d'appartenance commune à l'échelle nationale au profit de la seule identité de consommateur que ça marchera.

  49. Sylvette dit :

    En avant ! Adelante !
    Le front de Gauche, dans les Hautes Pyrénées est resté uni et ça paye (pas assez mais ça paye!). On continue, on sème sans relâche. [...]

  50. YannV dit :

    @ theo.brun
    Sauf à penser que les électeurs apparaissent par magie à chaque élection ou, par miracle, se multiplient comme les pains, il faut bien allez chercher les futurs convaincus du programme l'Humain d'abord chez les mécontents des autres formations politiques. Accueillir les mécontents des autres partis et leur redonner espoir en l'avenir ne me parait pas si dégradant que vous semblez le penser.


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