30mai 14

Pendant que la poussière retombe

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Ces quelques lignes sont destinées à rassurer les amis qui s’inquiètent de mon silence. Je suis très honoré de leur inquiétude. Je leur dis ce que l’expérience de la lutte apprend : après le choc, il faut donner son temps à la poussière pour retomber. En ce moment je participe activement au processus de discussions collectives qui occupent notre calendrier au Parti de gauche. On analyse ensemble. Avec soin, en dépit de l’immense fatigue qui nous accable tous. Et dans le retour en boomerang de tous les problèmes de nos vies personnelles si malmenées dans cette interminable campagne. Tant que nous n’aurons pas conclu, tous ensemble, tant que je n’aurais pas fini de recharger l’éponge à idées auprès de mes camarades, je ne m’en sens guère pour allonger le torrent commentateur actuel. Je n’ajouterai pas donc ma contribution au flot de ce que je lis et lirai encore à propos du score du Front National. Ce genre politologique a tendance à tourner en rond depuis vingt ans autour des mêmes compilations d’analyses sociologiques et de notations psychologisantes. J’y trouve souvent une sorte de déterminisme mécaniste finalement moins utile qu’il y paraît. En objectivant les causes, on finit par oublier les effets et par nier les dynamiques qu’ils contiennent. A la fin, je pourrai même m’intéresser davantage à ceux qui produisent ces commentaires qu’à l’objet qu’ils pensent traiter. Car, après tout, n’est-ce pas là l’énigme la plus troublante ? Tant de profondes pensées en trente ans. Si peu de résultats !

Comment se fait-il que le monstre soit toujours là après tant de commentaires et analyses si intelligents, tant d’indignations, tant d’enquêtes médiatiques si bien illustrées qu’elles ont même fini par tourner au publireportage ? Comment est-il possible qu’après avoir montré quel danger contenait ma ligne d’action « Front contre Front » dans la campagne présidentielle puis à Hénin-Beaumont, de « mettre au centre de la vie politique le Front national » comme le firent tant de bons esprits au PS, dans les médias et même au Front de Gauche, le danger ne se soit pas effacé tout seul ? Que sont devenues les pieuses admonestations qui me furent faites alors ? Les subtiles recommandations d’action ? Rien. Paroles verbales. Mais on crut la page tournée une fois acquis mon dépit. Je doute que l’actuelle phase de bavardages aille plus loin que d’habitude. Jusqu’à la prochaine crise et le prochain flot de commentaires. Cette façon d’aborder les défis du champ politique me parait très socialement typée. Ceux qui nient la centralité du conflit social et politique dans nos sociétés abhorrent, en réalité, d’une façon générale, le conflit. Si l’on voit bien quelles catégories sociales trouvent leur compte à cette attitude, je n’en méconnais pourtant pas l’ancrage intime comme il en va de toute idée bien répandue. Rien n’est plus puéril que cette négation de la réalité. Si je faisais du Wilheim Reich de comptoir, je dirai que les mêmes veulent surtout ignorer comment leurs parents les ont fait venir au monde. Le conflit, ils pensent le résoudre en diluant dans les piapiatages. La scène politique est alors transformée en divan. Mais s’il est vrai que si « les grandes peurs périssent d’être reconnues » selon le mot d’Albert Camus, il ne faut jamais oublier que la remarque est d’ordre intime. Elle ne vaut rien dans une arène face à un reître en tenue de combat. La psychologisation de la politique, la négation prout-proutesque de la conflictualité sociale, la révulsion pour la fonction tribunicienne ne se contentent pas d’entretenir une illusion neuroleptique pour ceux qui la pratique où l’ingèrent. Elles privent cette conflictualité de ses canaux d’expression et d’affirmation. Elles contribuent ainsi à l’intense aculturation politique en cours. Les bavards médiacratiques et les voleurs de mot solfériniens, en croyant tout diluer dans les gloses, préparent une violence mille fois pire que celle qu’ils pensent contenir avec leurs bavardages émollients.   

Je ne m’intéresse donc pas à reprendre ce qui a été mille fois décrit, y compris par moi. Le bilan est celui-ci. Toutes les étapes où il était possible de contrer la construction du Front national ont été ratées. Depuis la proposition d’interdiction il y a vingt ans jusqu’à la mise en ligne du Front de Gauche comme contrepoint, tout a été vain. Les bavards ont gagné, tout le temps, sur toute la ligne. A présent, le champ politique est entièrement polarisé par le noyau lourd des idées que porte le Front national. Le champ idéologique est au diapason. Le fumier de la décomposition de la société sous les coups du libéralisme a fourni le terreau propice. Mais je réaffirme qu’il n’y a aucun lien mécanique entre une situation sociale et un système d’idées. La dynamique du Front national n’est pas dans la personnalité de ceux qui y adhèrent mais dans celle de ceux qui ont laissé faire ou instrumentaliser cette présence et ont pensé y trouver leur compte de quelque façon que ce soit. De la haine des musulmans dans les salles de rédaction à la peur des rouges chez les bien-pensants, en passant par la rouerie des maîtres chanteurs du vote utile, une considérable armée de tireurs dans le dos s’est continuellement mobilisée en toutes circonstances, pensant tirer son épingle du jeu. Le savoir n'apprend rien pour la suite, sinon à garder intacte et renforcée notre méfiance. Comme je viens de dire qu’il ne me sert à rien de reprendre les ratiocinations habituelles sur le sujet, je veux plutôt examiner les dynamiques en cours. Il faut penser l’Histoire comme on pense un mouvement, non comme une juxtaposition de photos figées.

Aux conditions actuelles, parce qu’elle est en dynamique, rien ne peut plus barrer la route de madame Le Pen. Mieux : le fruit va lui tomber tout droit dans la bouche. Toute la décomposition en cours du champ politique, ou bien alimente directement son fond, ou bien emporte sans combat les digues qui s’y opposeraient. La physique de l’Histoire n’a d’ailleurs jamais fonctionné autrement. Les grands mouvements comme les petits ne sont pas linéaires. Ils suivent des lignes de croissance ou décroissance saccadées où des pics succèdent à des paliers. Les prochains condiments qui vont alimenter le suivant pic sont en place. D’un côté l’implosion de l’UMP, libérant de vastes pans de sympathisants de tous niveaux, de l’autre la débilité de l’équipe au pouvoir et de ses supplétifs entretenant tous les ingrédients d’une implosion autrement plus dangereuse : celle de l’Etat. Que les auto-flagellant se rassurent, je ne nous oublie pas dans ce tableau. Notre score à l’orée du nouveau cycle politique ne nous permet pas d’être l’alternative dans le chaos qui s’avance. Faisons bref. Commençons par l’aveu qui libère chacun de ses responsabilités : tout est de ma faute. Deux cent professeurs cyclotrons, au moins, des deux sexes, sont prêts à en faire la démonstration. Ils sont également prêts à faire don de leur personne pour incarner dorénavant la cause. Quatre cent autres sont prêts à leur tirer dessus en toute amitié sitôt qu’ils se mettraient à la tâche. Une fois cette mortification rituelle accomplie, je préfère souligner, pour le lecteur rapide ou le journaliste pressé qui recopie sans lire, que je n’en crois pas un mot. Pour moi, c’est dans la pente des évènements qu’il faut chercher la cause des dynamiques en cours. Et c’est là que se trouvent les solutions à éprouver. Que nous ayons échoué jusqu’à ce point ne signifie nullement que nous y étions condamnés. Ni que pour soutenir nos raisons d’alors et la justesse de l’entreprise d’alors nous nous interdisions de passer à autre chose, à explorer d’autres chemins. Le fil conducteur de notre action ne doit pas être dans la momification des cadres qui l’ont porté mais dans l’audace qui nous a fait les imaginer. La première réponse au moment, c’est la volonté de ne « rien lâcher » et, pour cela, d’être vigilant, à l’affut de toute brèche qui viendrait à s’ouvrir dans le mur qui nous enferme actuellement. Et s’il le faut, on creusera avec les doigts.

Quand le programme néolibéral s’abat sur une société, celle-ci, après des transes plus ou moins longues, est en proie à un processus de nébulisation qui conduit au point « qu’ils s‘en aillent tous » où toute la superstructure du système vole en éclats. Ce processus n’a ni nom ni visage. Ce sont les circonstances et l’Histoire longue de la société considérée qui les lui donnent. En France, nous avons échoué à le donner. On connaît la responsabilité du système médiatique dans cette disqualification méthodiquement organisée. Ma diabolisation permanente, la dédiabolisation de madame Le Pen, les monstrueux déséquilibres de temps de parole audiovisuels, ont un rôle essentiel. Mais nous avons aussi notre responsabilité. Notre Front de Gauche a un large pied dans le système comme l’a montré la séquence des élections municipales. Dès lors, les petits arrangements et alliances à géométrie variable, au-delà même de leur légitimité locale ou non, nous ont directement associés au spectacle des poisons et dentelles du système. Dès lors, nous nous sommes rendus illisibles ou, pour dire plus vrai, nous avons été rendus suspects dans un moment ou les suspects subissent, à juste titre, très vite un mauvais sort ! En une campagne électorale, tout le travail d’autonomisation a été détruit aux yeux du grand nombre. Dans le même temps, ma diabolisation amplement répercutée dans tous les registres, nous a coupé des frivoles classe moyennes des centres ville. Toute l’énergie mise à essayer d’en effacer les traces dans les malheureuses maigres semaines de campagne européenne n’a servi a rien, et les accrocs répétés en chemin n’ont rien amélioré. Quant au cap stratégique, la difficulté à faire accepter partout dans nos rangs l’idée et le mot « d’opposition de gauche » ne ressort pas de l’habituel pinaillage qui veut que toute expression soit immédiatement critiquée de façon purement destructrice et sans contre-proposition à la mode des groupuscules gauchistes. C’est une résistance lourde de sens et d’illusions. La marche au point « qu’ils s’en aillent tous » est aujourd’hui incarnée par madame Le Pen. Sa dynamique est de nature révolutionnaire, sa puissance contribue à miner le système. Celui-ci n’a guère de moyens immunitaires à mesure que s’approfondit l’incurable stupidité de ceux qui le dirigent, en même temps que leur impuissance à faire autre chose que ce que les auteurs de pianos mécaniques à Bruxelles ont pré-perforé pour eux.

Je ne suis guère optimiste à cette heure. Notre faiblesse nous rend la tâche plus difficile encore qu’elle l’était. Nulle pièce ne bouge. Le gouvernement a confirmé son cap ultra droitier en même temps que son rabougrissement. C’est une stratégie frontale sans les moyens. Les chefs solfériniens se disent qu’il n’y a pas « d’envie de gauche » en regardant les scores de chacun. La déduction n’a pas trainé. C’est cette affaire de seuils sociaux a supprimer… Au PS, les agitations n’iront pas plus loin que d’habitude, sinon en volume sonore. Chez les Verts, le Centre a une attraction plus grande que la nôtre après le résultat des européennes, et cette stratégie entre en résonance avec celle des solfériniens. Mais, bien sûr, tout peut aller bien mieux que je viens de le dire et nous ne manquons pas de moyens pour qu’il en soit ainsi. L’idée d’une majorité alternative à gauche reste le cap à suivre. Sinon quoi ? Mais on ne peut plus en exagérer les chances de succès. La patience sera donc la vertu cardinale. A mes yeux, le plus important est de trouver la veine porteuse pour l’assaut suivant. Car nous nous remettrons en position de conquête. Pour ma part, je n’ai pas l’intention de rester les deux pieds dans le même sabot, même si je vais profondément remanier mon dispositif personnel. Dès lors, la dynamique à trouver n’est ni dans nos colloques, pourtant indispensables, ni dans nos innovations organisationnelles, pourtant tout à fait souhaitables et toutes bienvenues. Elle est dans la société. Là où deux tiers des citoyens inscrits tournent le dos à une scène dont l’issue les indiffère, sinon qu’ils la souhaitent très cruelle pour ceux qui s’y agitent.   


479 commentaires à “Pendant que la poussière retombe”
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  1. Boudine dit :

    Je ne partage pas le pessimisme ambiant. Le FN a perdu des voix depuis la présidentielle. Il n'y a pas de dynamique FN et c'est tout à fait normal. Le FN c'est un peu comme le mouvement des "bonnets rouges", une réaction naïve. Le FN, c'est l'extrême droite. Toujours, dans l'histoire, le capital soutient l'extrême droite quand il est gravement menacé, en particulier par les forces communistes. Pour le moment, le capital n'a aucun besoin du FN. Les forces de gauche doivent se renforcer et, quelles que soient les polémiques stupides, elles vont se renforcer autour du FdG et de JL Mélenchon. Lorsque "nous" ferons 20% et qu'il y aura, comme en Espagne avec les indignés, des millions de gens dans la rue, alors oui, on s'expliquera avec les fascistes. D'ici là, le FN, c'est le bleu du Viagra. Sa seule nuisance va consister, s'il est finaliste aux prochaines présidentielles, à redonner un peu de lustre à l'un des deux vieux partis exténués qui alternent au pouvoir. Travaillons tranquillement à nous renforcer et à unir plus largement.

  2. Ben dit :

    Pour faire bref je pense que cette campagne très médiatique vous a desservit. En effet j'ai très peu entendu M Le Pen et ce parce que je pense qu'elle a bien compris que personne ne comprends rien à l'Europe et que malheureusement les débats, bien nobles soit les arguments, n'intéressent plus une majorité de Français.Je crois sincèrement qu'il faut maintenant vous sortir de cette sphère médiatique qui parasite vos idées et agir localement à la rencontre du peuple et des parties. Le FN va libérer sa parole et va faire le mauvais pas, et c'est celui -ci qu'il faut atteindre pour faire revenir tous le monde sur l'essentiel qui démontrera de manière tangible que ce partie ne servira jamais l'Humain. C'est à ce moment propice que les Français seront en atteinte vos talents d'orateur pour rassembler les cœurs et les esprits. Mes amitiés et mon soutien !

  3. Nicks dit :

    Rendre lisible le FdG doit être la priorité. S'éloigner définitivement de l'appareil du PS en est une condition. Redonner confiance en notre pays une autre. Nous serons audibles si le modèle républicain est à la fois réaffirmé et conduit à l'innovation. Le problème n'est pas l'immigré. Le problème, c'est de l'accueillir dans un pays qui ne se respecte plus et qui donc, ne se fait plus respecter. Nous devons être inflexibles sur la laïcité, sur l'indivisibilité de la république et réaffirmer la primauté de la loi, de l'égalité, de la souveraineté citoyenne, avec ses droits et ses devoirs. Notre modèle social doit être réhabilité en même temps que ses faiblesses doivent être corrigées. C'est la dépression induite par le continuel flot de dénigrements de la France et de l'État, y compris dans le camp de la gauche assumée, qui nous conduit au pire.

  4. Vvvv1910 dit :

    Intéressante initiative de C. Aleveque avec sa "fête à la dette". Cela pourrait être l'un des porte voix nécessaire invoqué par M. Vivas dans un commentaire précédent. A suivre et à encourager !

  5. Coco Rico dit :

    Plus que jamais dans l'histoire, le système médiatique joue un rôle déterminant dans la manipulation de masse ! C'est l'arme nucléaire contre l’arbalète. La réflexion sur cette question et les moyens à inventer pour le contrer un maximum doit se placer en haut de la pyramide des priorité à engager.

  6. Christian B dit :

    Un parti qui prône la 6eme République mais qui fonctionne à l’inverse en conservant une structure clanique sans ouverture pour un vrai travail collectif ou aucun sujet n’est tabou (le tirage au sort par exemple) ne peut être lisible et ne peut transmettre ce qu’il n’a pas. Ah la Démocratie, La République, on s’en gargarise mais on n’en garde que son antithèse "le pouvoir pyramidal et la représentativité". Et en plus on revendique la 6 ème République mais avec une constituante composée d’élus, pas le peuple !
    Alors à part les officionados de Jean-Luc Mélenchon, nombreux sont les personnes au PG (pas les militants militaires) qui redoutaient ce résultat prévisible. Aucune lisibilité, le PCF a joué le premier rôle, et nous pas clairs du tout sur l’Europe, confondant les sujets sociaux et sociétaux (qui demande une réelle réflexion sur un temps long plutôt que des slogans vides, creux et réactionnaires).
    La Gauche née dans la souffrance c’est pas celle de ceux qui pensent pour les autres et qui se servent de la démocratie comme marchepied tels que Lénine et Trosky, mais celle de Rosa Luxembourg qui en 1917 avait tout prévu, de Louise Michel qui risquait sa vie pour sauver un chat sur une barricade. Cette Gauche n’a jamais eu de représentation, il est temps qu’elle se réveille avec les idées de partage et la Démocratie en étendard.

  7. Alain Brachet dit :

    Cher J.L. Mélenchon,
    Emotion partagée à l’issue des européennes, mais pas si pessimiste pour l’avenir. Ma conviction repose sur une réflexion marxisante de la situation (je suis un « ex » communiste). Je vous avais adressé celle-ci le 28/3 (pour le PG) comme à M.G. Buffet (pour le PC). Très résumée la revoici : le FdG est la force d’avenir qu’il faut absolument développer. Au contraire de l’Union de la gauche, puis de la Gauche plurielle, elle est une alliance qui semble sincère des deux partis politiques porteurs d’une « transformation sociale », par une « révolution citoyenne ». Un parti représente encore les couches populaires (le PC), un autre désormais représente la fraction la plus consciente des couches moyennes (le PG). Une autre fraction de ces couches moyennes (pour l’instant majoritaire à gauche) a succombé à l’alliance avec le Capital par PS interposé. Il est impossible de penser que PC ou PG pourraient chacun de leur côté mener à bien cette « révolution », et entraîner l’adhésion des couches sociales qu’ils influencent à travers leurs projets distincts, celles-ci additionnées, sont très largement majoritaires. Il s’agit de les unir en un même combat, celui de...

  8. Florent dit :

    Le problème est politique la forme est nettement secondaire. Je pense que la seule revendication qui renferme toutes les autres c'est le changement de régime et le passage à la 6ème. Le Front de gauche qui ce veut un outils de la révolution citoyenne se comporte comme n'importe quel parti avec les arrangements et les places à prendre. Je crois que nous sommes les seuls révolutionnaires. Le FN propose une dissolution et donc un reformette de plus. Nous notre carte c'est la refondation d'un nouveau contrat. Nous devons construire un front commun des gens ordinaires se qui implique de laissé tomber le patronyme de gauche il n'a plus de sens. Parce que j'ai plus en commun avec un mécanicien ou un cariste de droite qu'un président du FMI de gauche.

  9. LaSixiemeSinonRien dit :

    Jean-Luc, notre camarade de lutte, nous sommes tous très fiers de toi et des 2 admirables campagnes que tu as faites. Qui donc aurait pu tenir le rythme à ce point ? Tu as tout donné au prix de ta santé, le résultat ne t'incombe pas, loin de là. Les papillons de nuit ont été aveuglés par les phares du fascisme dont Le Pen a déversé la haine de l'autre et le discours démagogique, vendant une vie meilleure pour les plus démunis, déboussolés par la politique libérale actuelle.
    Je m'inquiète de notre avenir politique. Tu préconises l'alliance de toutes les gauches. Que seront nos idées, notre culture écosocialiste face à une soit disante aile gauche du PS qui n'a toujours rien prouvé de concret dans sa fronde, de EELV qui dit être dans la majorité et non dans l'opposition, sans parler du PC qui restera toujours inféodé au PS lors des élections. Opportuniste, il fera de nouvelles trahisons au FdG. Ce n'est pas avec ce dernier score qu'il partira avec nous. Je crains que nous soyons happés dans une mélasse insipide qui ne servira que les pseudos partis de gauche.

  10. gege dit :

    Je ne suis pas convaincu que nos explications écrites sur des 4 ou 8 pages correspondaient bien à ces catégories qui souffrent et sont déçues. Nous n'avons pas été à mon avis assez clairs, expliquer nos solutions à leur misére sans tomber dans la simplcité pour autant. Les municipales ont sans doute laissé des traces et en laisseront encore avec les alliances qui se poursuivent, puis ces positions de trahison de certaines organisations chargées de la défenses des intérêts des salariés qui valident toutes les restrictions du droits du travail en faveur du Medef. Comment remobiliser tous ces déçus y compris dans des quartiers populaires dont les plus implantés reconnaissent qu'il leur faudra beaucoup de temp avant de les récupérer après les municipales. Nous sommes tous devant ce dilemme.

  11. francois dit :

    Vas-y lâches pas Jean-Luc, t'es sur un fil mais c'est le seul qui nous reste. Ouvrier de "France" père d'un gosse franco-tunisien te salue, oui société métissée nous sommes et viva la republique mondiale, tiens bon pour nous tous.

  12. Achelle dit :

    Un manque de lisibilité du FdG est souligné par plusieurs messages. Je pense qu'il ne faut pas se tromper de diagnostic : il est peu probable que l'attitude d'une partie des dirigeants (et des militants) du PCF aux dernières municipales, que je déplore, ait eu un effet déterminant. Il faut déjà être intéressé et expert pour suivre ces péripéties qui échappent au plus grand nombre des dégoûtés, des auto-exclus de la démocratie électorale-représentative.
    Ce qu'il faut expliquer, inlassablement, c'est le programme, en hiérarchisant ce que l'on a à dire, en clarifiant le message (ce qui ne veut pas dire d'en changer, ni de faire de la com'). Qui sait, par ex, même chez les cultivés, ce qu'est une constituante ? à quoi correspond l'idée 6e République ? etc.
    Il faut en passer par des explications les plus simples possibles pour expliquer des choses très compliquées et qui en plus vont contre le sens commun. Ce défi doit (pouvoir) être relevé.
    Toutes proportions gardées, cela me fait penser à la remise en cause des enseignants de classe moyenne et très éduqués (j'en suis) qui se retrouvent face à des élèves de milieux populaires : elle est nécessaire pour transmettre sans...

  13. LaSixiemeSinonRien dit :

    Cher Jean-Luc, Nous vous savons dans de profondes réflexions au sujet de la nouvelle ligne à tenir et sur votre propre positionnement. Au prétexte que Le Pen a fait ce score indécent, il ne faudrait pas aller trop vite et risquer de se tromper d'orientation.
    On nous dit que Le Pen a récolté le vote des ouvriers et petites gens, car le FdG (plutôt le PG) serait trop intello, incompréhensible et pas suffisamment au niveau de la base. Ah bon ? Comment se fait-il que les voix ne se soient pas portées sur le PC pourtant vieux parti ouvrier ? Il y avait bien des têtes de liste PC ? pourquoi n'ont-elles pas fait de bons scores ? Pourtant P. Laurent et ses camarades qui ont également relayé la politique du FdG (voire celle du PC) avec un discours plus simple n'ont pas davantage été entendus ? Pourquoi ?
    Jean-Luc, ne vous mettez pas cette responsabilité sur le dos. L'analyse est plus compliquée. C'est sur cette association qu'il faut se pencher.

  14. Régis dit :

    Cher Jean-Luc,
    Merci pour ce billet. Enfin plus d´élections à l´horizon, nous pourrons reprendre le chemin de la réflexion sereine. Nous sommes nombreux !
    Abrazo a todos

  15. Geof dit :

    Cher Mr Mélenchon,
    Il est toujours enrichissant de passer par ici et de vous lire. Merci d'être la ! Merci de nous faire partager vos savoirs et votre façon d'aborder les choses, la vie... Cela fait du bien, malgré les mauvais résultats.
    Concernant votre stratégie, vous êtes certes le porte parole (oh combien brillant) du Front de gauche, mais je trouve que l'on ne voit pas assez toute votre équipe. C'est la un des éléments qu'à su utiliser efficacement le FN, des personnalités nombreuses, différentes et fortes. Je suis convaincu que cela leur a été très favorable. Il faut également le faire (oui d'accord une ou deux intervention de Laurent par ci par la, ou certaines autres sur les petites chaine d'info). Comment se fait-il qu'une Corinne Morel-Darleux, qu'un Alexis Corbière ou François Delapierre (et j'en passe) soient quasi inconnus du grand public ? Brillant comme ils sont ! Les gens simples se basent (hélas) souvent sur leur seules impressions, si il en ont une mauvaise de Jean-Luc c'est foutu. Je me trompe peu être mais c'est comme cela que je le ressent.
    Plein de bonne pensée pour vous Jean-Luc !

  16. José Dos Santos dit :

    Il est urgent de se poser les bonnes questions et de faire son auto critique ! "Quand l'extrême droite progresse chez les gens ordinaires, c'est d'abord sur elle même que la gauche doit s'interroger" disait Georges Orwell.
    Il est vrai que les médias sont entre les mains de grands groupes et leurs "chiens de garde" font leur boulot de propagande de dédiabolisation du FN et de la diabolisation du FdG. Logique le capital défend ses troupes ! Mais le PS n'est pas de gauche et le FdG est divisé et a un gros problème de communication sans compter ceux qui ne veulent pas se remettre en cause. Cela n'aide pas non plus. Pour moi l'urgence est de stopper cette dictature qu'est l'UE et le traité transatlantique qui va signer définitivement notre dépendance aux USA et donc à la finance et aux multinationales, c'est le but du jeu. Et pour ça tous les moyens sont bons. Je pense que si le FdG ne décolle pas, c'est parce qu'il existe un rejet des peuples (de tous les peuples du monde) de la mondialisation et que sa volonté est de garder son identité et sa souveraineté. (Souveraineté = Le peuple décide par lui-même = Démocratie). Et bien sûr d'un rejet de plus...

  17. kontarkhosz dit :

    En liminaire j'adhère ce jour au Parti de Gauche.
    Il nous faut changer nos codes communicationnels les nôtres sont surannés et vieillots, il faut lâcher nos vieux oripeaux, et autres oriflammes au profit de celui auquel le peuple s'identifie, je veux nommer celui de la République. Nos meetings rassemblent à s'y méprendre aux vieux rassemblement du PCF des années 80/90, c'est affligeant. On ne peut se réclamer des lumières, de Danton ou de Robespierre et chanter L'internationale, c'est antinomique, la Marseillaise rassemble plus quelle ne divise et homogénéise tout un peuple et ses constituants et ceux-ci d'où qu'ils viennent. Il y a quelque chose de sclérosé dans notre façon d'appréhender les citoyens, investir les lieux de luttes oui, mais aussi l'agora, les rues, les quartiers les plus pauvres, les lycées, les universités, la jeunesse in situ, et les campagnes. La fonction tribunicienne, le roman national aux coins des lèvres, oui pourquoi pas, mais n'est-il pas temps d'entrée dans réel équivoque, qu'univoque et convaincant de nos meetings applaudimètres, qui ne sont que l'écume de la satisfaction et de l'entre soi. Désolé pour ce coup de gueule. Comme d'autres ici, je me met au...

  18. jnsp dit :

    Petit message optimiste. Certes les 25% du FN peuvent plomber le moral. Personnellement je trouve que je préfère 25% au FN que 25% au PS qui aurait signifié:" Allez-y, continuez avec votre politique."
    Si on lit le programme du FN en oubliant, je sais c'est difficile, qu'ils mentent beaucoup; on s'aperçoit alors qu'une bonne partie défends une meilleure distribution des richesses, un pouvoir de décision donné à la population par le biais des referendum d'initiative populaire, une révolte contre l'impérialisme américain, le refus d'être entraîné dans les guerres de l'OTAN.
    J'arrête la liste, donc le peuple a voté pour ça. C'est quand même autre chose que de voter pour l'austérité, le GMT et la guerre en Syrie et en Ukraine. Donc ces gens mis à part le rejet de l'immigration ont beaucoup d'idées communes avec les positions du FdG. Reste à les convaincre que l'immigré n'est pas le responsable mais le financier qui a tout pouvoir sur les états et qui fera tout pour le conserver.

  19. Emmanuel dit :

    "Les voleurs de mots solfériniens". Je suis pleinement convaincu, suite à des discussions avec mes collègues, que le mot gauche, quand ce n'est pas "La Gauche", accaparé, diffamé, mis à mal (...) par le parti socialiste, qui n'est plus pour moi depuis longtemps un parti de gauche (désolé pour les quelques camarades qui s'y trouveraient encore, sans doute perdus, ne trouvant pas la sortie, hypnotisés, paralysés) est un élément important d'explication au résultat électoral stagnant de notre Front de gauche. En terme de propagande, le FN a réussi, il apparait pour certains de mes collègues comme n'étant ni de droite ni de gauche. Le PS étant identifié à "La Gauche", c'est en partie pour cela que la véritable gauche morfle, plus le PS se vautre dans le libéralisme, plus nous en pâtissons. Nous ne sommes pas "l'opposition de Gauche", nous sommes avec tous les autres partis frères "La Gauche". Qu'en pensez-vous ? Un argumentaire solide, simple et bien ficelé serait à construire et à répéter partout, par tous jusqu'à ce que le PS se range dans les têtes de nos compatriotes là où il est réellement, à droite. Non ?

  20. Malbrouck dit :

    Voilà un propos sage et réaliste ! Je note au passage qu'il rejoint quasiment mon analyse puisque depuis de nombreux mois je présente la montée du FN tel un acte révolutionnaire choisi par les Français en colère et que le FdG n'a pour seul destin que la contre-révolution pourvu qu'on ait pris le temps d'aller convaincre des abstentionnistes attendant à l'évidence un message neuf. L'Histoire ne se privera jamais de ses tumultes lorsqu'ils s'imposent par le principe de réalité. Alors bien sur, pour ma part, je continue à plaider pour un repositionnement stratégique "ultra-républicain" s'appuyant sur les thèmes de l’Égalité, de la Laïcité dont l'angle d'attaque se doit de dénoncer la dérive communautariste (à l'anglo-saxonne) de la société française. Quand on aura enfin compris que c'est une manière pertinente de s'attaquer au libéralisme on aura fait un grand pas en avant !

  21. Nicks dit :

    Les commentaires de Malbrouck et d'Emmanuel me paraissent pertinents. Énormément de Français ont à la fois besoin de retrouver des repères et de participer à une démocratie rénovée. C'est bien pourquoi il faut réhabiliter une certaine idée de la France, tout en proposant de redéfinir la vie politique au moyen d'une constituante. C'est un programme qui pourra réunir au delà du clivage gauche droite actuel, qui n'est d'ailleurs plus effectif. Je pense qu'il se situe davantage aujourd'hui entre les néolibéraux et ceux qui réclament la souveraineté citoyenne. La victoire passe par la constitution d'un mouvement unifié de résistance qui regroupera les seconds.

  22. Asitoma dit :

    Le 25 mai dans l'isoloir, je fus fort dépourvu ! Je suis "de gauche" même si ce marqueur me semble de moins en moins pertinent. Vaut-il mieux être de droite et s'opposer à l'Europe et vouloir sortir de l'Euro ou à gauche et tergiverser par rapport à l'Euro instrument de destruction de nos sociétés ? Seul dans mon isoloir, pas un parti de gauche qui s'exprime clairement contre la sortie de l'Euro et faire exploser cette Europe. Car "changer l'Europe" cela fait plus de 30 ans que l'on nous promet cela. Si sortir de l'Euro et de cette Europe n'est pas suffisant, c'est un préalable nécessaire pour pouvoir imposer une autre politique. Me voilà donc dimanche dernier avec 2 bulletins en main: Dupont-Aignan et Asselineau. Je ne voulais pas voter Le Pen, non pas parce que c'est un parti fasciste (les mots ont un sens et que dire alors de Pinochet dont les sbires ont torturé mon beau-père militant syndical et communiste) mais parce que les solutions avancées sont simplistes et démagogiques. Voilà dans quelle impasse le Front de Gauche m'a placé ! C'est désespérant. Moi, je n'ai pas voté Le Pen mais combien d'autres l'ont fait étant placé dans la même...

  23. bernard hugo dit :

    Pourquoi ne pas porter plainte aussi contre Julliard ?
    Tenants de la gauche radicale, ne sommes-nous pas les pires dupes d'aujourd'hui ? Les demi-critiques du monde de la marchandise et de son expression médiatique auxquelles nous participons, soulignent notre "solidarité avec l'autorité générale du spectacle". Laquelle "a pu élever une génération pliée à ses lois" comme dit Debord, et qui doit maintenant constater dans quel effroi elle doit vivre. La lente érosion du syndicalisme ramolli voit disparaître une dernière génération de militants désabusés. La falsification et l'effacement de l'histoire ouvrière dont les leaders de la gauche se prétendent les oracles patentés en font également les héritiers de la bureaucratie ert de sa censure qui préfère les bénis-oui-oui. De ce point de vue, ils n'ont jamais beaucoup cru en leur avenir et les électeurs encore moins.

  24. Jean-Louis Raynal dit :

    2 784 433 pêcheurs à la ligne, c'est ce que compte le Front de Gauche. Les 3 984 822 voix du premier tour de la présidentielle de 2012 sont devenues 1 200 389 ce 25 mai. Lorsqu'on se dit de gauche, sympathisant de cette Gauche malmenée dans les médias, face à la montée de la crétinerie sous toutes ses formes, la moindre des choses est de faire l'effort d'aller voter, non ? Cela prend un quart d'heure. Alors "On ne lâche rien", oui, mais en votant !
    J'essaye de deviner les commentaires si le Front de Gauche avait talonné le FN !
    Ceci dit, le FN compte aussi ses pêcheurs du dimanche, mais beaucoup moins (1 710 087). Il serait bon aussi d'exiger l'énoncé des résultats en nombre de voix et non uniquement en pourcentage. Les commentaires auraient certainement été différents.
    Salutations fraternelles à tous.
    Ayant assisté à la conférence de Jean-Luc a Montpellier, je demande si son contenu va faire l'objet d'une prochaine édition...

  25. Alain Brachet dit :

    Cher J.L. Mélenchon,
    Emotion partagée à l’issue des européennes, mais pas si pessimiste pour l’avenir. Ma conviction repose sur une réflexion marxisante de la situation (je suis un « ex » communiste; voir ma lettre du 28/3 adressée au PG /Jean-Luc Mélenchon et au PC /MGB). Très résumée la revoici : le FdG est la force d’avenir à développer absolument! Au contraire de l’Union de la gauche, puis de la Gauche plurielle, elle est une alliance qui semble sincère des deux partis politiques porteurs d’une « transformation sociale », par une « révolution citoyenne ». Le PC représente encore les couches populaires, le PG, la fraction la plus consciente des couches moyennes. Une autre fraction de ces couches moyennes (pour l’instant majoritaire à gauche) a succombé à l’alliance avec le Capital par PS interposé. Il est impossible de penser que PC ou PG pourraient chacun de leur côté mener à bien cette « révolution », et entraîner l’adhésion des couches sociales qu’ils influencent à travers leurs projets respectifs, alors que celles-ci additionnées, sont très largement majoritaires. Il s’agit de les unir en un même combat, celui de la « classe des exploités du Capital ». Cela impose à ces partis...

  26. Florent dit :

    La gauche est morte ! Mais ce n'est pas grave ce qui compte c'est que les idées perdurent pas l'étiquette. Le clivage n'est plus entre un peuple de gauche et un peuple de droite. C'est les gens ordinaires contre les oligarques. La grille de lecture fasciste anti-fasciste n'a plus de sens non plus. Qui nous a mis dans la main des marchés et de Bruxelles, ce n'est pas le FN. Il est hors de question de banalisé le parti et l'équipe de guignol qui le compose, cependant de vrais questions sont posés et eux y apporte une réponse, absurde certes mais réponse quand même. Le libéralisme déracine les hommes pour les rendre vulnérables, le libéralisme privatise la morale et les constructions politiques, le libéralisme conduit au communautarisme vu que c'est dans sa matrice anglo-saxonne. Et nous dans tout sa on est contre les frontières ouvertes aux marchandises, on est laïcard et anti communautarisme mais on est pour la légalisation des sans papiers ? Alors que ces sans papiers sont pour la plupart musulmans c'est proprement absurde.

  27. thersite69 dit :

    @J.L. Mélenchon
    Je continuerais encore à vous suivre, avec la direction de votre petit PG, si vous décidiez une stratégie d’abandon du FdG en tant que cartel pragmatique d’organisatio électorale ? Dans tout collectif local du FdG nous nous retrouvons très minoritaires, face à un PCF en lequel pourtant presque plus d’électeurs espèrent trouver une réponse aux problèmes de notre temps, (faute d'incapacité à l'autocritique?)
    Par contre vous-même (et votre entourage) avez acquis dans la période qui s’achève une notoriété et une hauteur historique propre à vous faire le porte-parole de toutes les familles de pensée en dissidence depuis 50 ans avec les stratégies de parti ou de chapelles autoproclamées « socialistes » ou « communistes ». Soit ce peuple réel qui se réclame encore en très grand nombre de la gauche, mais ne croit plus en ses formes d’organisation. Parlez désormais au peuple citoyen tout entier au nom de l’écosocialisme, et non plus en soutien à de vieux partis obsolètes et cependant dominant la gauche ? Et à coup sûr disqualifiés dans l'électorat. Mais comment ?

  28. Gilles06 dit :

    M. Frédéric Lordon affirme que si la gauche se laisse piller et détourner ses analyses, sans que nous ne répliquions, nous sommes cuits. Les très récents évènements semblent lui donner raison.
    Pour ma part, j’ai constaté ce qui suit au cours de mes discussions avec des personnes abstentionnistes ou FN.
    Nous avons abandonné l’affaire Dieudonné aux mains de M. Valls et des médias, alors que cette question cristallise tant de colères de toutes parts.
    Nous devons combattre les thèmes « d’éducation » populaire adverses, promus notamment par le réseau Egalité et Réconciliation, ceci au moyen de débats ouverts et pédagogiques avec eux sur leurs sujets d’ancrage : « franc-maçonnerie antirépublicaine », révisionnisme, antisémitisme, sionisme, « théorie du genre », "France éternelle"…
    Nous pourrions aussi revenir sur d’autres sujets transversaux qui appartiennent à tous (toutes) les citoyen(-ne)s : géopolitique des gazoducs (Chypre-Syrie, Kosovo-Ukraine, …), processus constituant (avec tirage au sort, pourquoi pas ?), alternatives au pétrodollar (Kadhafi, Russie-Chine,…).
    Luttons contre le désarroi, ayons confiance en l’intelligence et la force morale des personnes.

  29. lépiné dit :

    La dynamique est dans la société. Osons donner la parole au peuple, dans sa diversité, avec ses mots à lui. Le PS a "rétréci" la gauche, la démagogie et le mensonge ont dévalué la parole. Plus aucun discours n'est écouté, et, à fortiori, entendu. Ne nous positionnons pas seulement en porte-paroles, mais aussi en donneurs de paroles. Une allocution, un exposé, une harangue, aussi didactiques et justes fussent-ils, restent extérieurs à ceux qui les reçoivent, qui ont besoin de dire et peut-être même un jour d'agir. Initions la rédaction libre, sans instrumentation, dans chaque commune,de nouveaux cahiers de doléances. Utilisons les réseaux familiaux, professionnels, de voisinage, pour recueillir les paroles brutes, assumées, même celles qui dérangent, pour formuler autrement et soutenir notre projet. (nous pouvons, avec des échanges, développer cette proposition).

  30. Georges 69 dit :

    Certes l'avancée de la peste brune fait peur et provoque notre réaction, mais tout est relatif au taux d'abstention de 60%, 25 % de 40% de votants % font en fait que 10% des inscrits et si selon une simple règle arithmétique on considère que le FN fait 10 % des inscrits dont la moitié est là par opposition à la Gauche traditionnelle PS qui n'est plus de Gauche. Il n'en reste pas moins que notre score doit s'étudier en fonction du même principe.
    Ma conviction est qu'il nous faudra construire un Parti Républicain et Socialiste ce que nous étions avant Saint Ouen ou nous avons créé le PG, le FdG a vécu, le PCF reste enfermé dans ses contradictions et son passé, pour lui le FdG peut servir a se refaire une santé sur le dos de Jean-Luc Mélenchon, tout en le critiquant, et pour les Municipales dans de très nombreux cas au dernier moment rompit les accords FdG et pactisa avec le PS au nom de l'Union de la Gauche. Ma conviction est qu'un parti nouveau, avec pour base l'étude par toutes et tous de la société capitaliste, un même langage de gauche de partout est possible. Les erreurs nous devons tous les assumer, trop facile de mettre la responsabilité sur le chef et sa nature, Jean-Luc Mélenchon est le meilleur tribun de notre époque.
    Fraternellement

  31. pmjtoca dit :

    @Georges 69
    Très exact, voir ici en images, c'est parlant. Allez tout est relatif. Résistance et VIème.

  32. didier Dujargin dit :

    Tout a fait d'accord avec les commentaires de Sandrine (215) et de Emmartine (100) le ras-le-bol des Français vis a vis des politiques est flagrant (toutes formations confondues). Les mots Liberté, Égalité, Fraternité n'ont plus aucun sens a leurs yeux. L'incivisme de mes compatriotes me consterne et m'insupporte. Ont-ils tout oublier des grands mouvement ouvrier de 36 et 68 des avancées sociales qui en ont découlé. Spéciale dédicace a Marc Lavoine "c'est ça la France" hélas !

  33. Yves Thiébaut dit :

    Bonjour, Jean-Luc Mélenchon et, de toutes façons, un immense merci d'avoir été là, comme le trait de lumière de la vérité des choses, arrivant à percer dès qu'un interstice dans la chape oppressive du système le laisse passer. Je me permets de te tutoyer, par profonde affection. Au milieu de la désespérante vague de non-information et non-démocratie qui nous submerge, tu m'as fait respirer, tu m'as redonné le moral.
    Non, on ne peut pas lâcher, la réalité, c'est la stupidité du système ultra-libéral triomphant, de la loi souveraine du plus fort en fric. Tu as tout dit et formidablement résumé dans ta première intervention, très inspirée, dans le débat de Mediapart, avec E. Cosse et M. Cambadelis. On ne peut pas lâcher, on va y arriver, faire admettre par tous que l'intérêt général, ça existe, que tout le monde peut être d'accord; domaine par domaine, on va dire stop à la domination et au pouvoir du fric, "non, ce domaine, c'est d'intérêt général, c'est nous tous qui décidons", c'est hors marché. Ce qui est défini d'intérêt général, on le place hors-fric. Et on le gère collectivement et démocratiquement, on réinvente les règles au passage. On commence...

  34. MondeCitoyen dit :

    Le peuple est forcement au Front de gauche. Les coups servent à avancer et à se renforcer. Le Front de gauche n'est pas une alternative mais une nécessité. Nous gardons confiance et les idées ne meurent jamais. Courage Jean-Luc et l’honnêteté et la droiture payent toujours.

  35. Fecirbaden dit :

    Bonjour, je voudrais juste apporter mon témoignage d'un sympathisant de classe moyenne. Les abstentionnistes de ma "classe", qui ne sont donc pas dans la survie pour faire court, avec qui j'ai pu parler ne connaissent pas grand chose du FdG encore moins de l'écosocialisme et ils ne le perçoivent qu'à travers ce qu'il se dit de Jean-Luc Mélenchon, autrement dit c'est comme le FN en plus divisé. La premiere réponse qu'ils ont au fait de pas voter : d'accord il faut voter mais pour qui ? C'était déjà le cas à la campagne présidentielle, beaucoup d'entre eux sont influencés indirectement par les grands médias, seuls capable de venir à eux d'une manière ou d'une autre, même qu'en certains n'ont plus la TV ou ne lisent pas les journaux, il reste les magazines chez le médecins ou la radio dans la voiture en allant bosser etc...Et là le FdG n'existe pas ou alors Jean-Luc Mélenchon à charge et même quand un de ces arguments est repris on ne le cite jamais. Si la pauvreté ne crée pas la révolution, les classes moyennes peu ou mal informées encore moins.

  36. Pierre Magne dit :

    Cher Jean-Luc,
    Beaucoup de choses ont conduit au résultat des Européennes. Il est bien difficile pour moi d’apprécier ce qui a été le plus important. Je vais cependant donner mon classement personnel. Le sentiment que l’Europe est actuellement la cause principale de nos souffrances, et de celles qui vont venir ! Le « tous pourris » à la suite des municipales (PCF), et des autres affaires actuelles concernant beaucoup de partis politiques. Un discours du FN, simple, clair, et en cohérence avec le sentiment de la majorité de ses électeurs. Un discours, en partie contradictoire, du Front de Gauche, un discours compliqué, difficile à comprendre pour ses électeurs, et en partie incohérent avec ce qu’ils pensent ! L’austérité, la baisse du pouvoir d’achat actuel, et le sentiment que Hollande ne changera pas sa ligne économique, et que ce qui nous attendra, sera bien pire (« Que du sang et des larmes ! »). Le sentiment qu’il y a trop d’immigrés en France (ce sont des personnes qui disent voter Front de Gauche, qui nous le disent. La répétition fréquente de ce constat est alarmante !).
    Nous sommes au milieu du gué, beaucoup dépendra de ce que nous, au...

  37. obelix dit :

    A Asitoma #273
    Vous soulevez là un point des plus important de la politique de gauche menée dans le pays depuis 1983. La classe ouvrière toute entière est déboussolée car plus ou moins abandonnée par la gauche. Hurler au fascisme contre MLP c'est une grave erreur, il faut plutôt et surtout ouvrir les yeux sur les orientations des données par R. Hue, M.G. Buffet, J. Delors, L. Jospin, etc.jusqu'à DSK ! Ne parlons pas de ceux d'aujourd'hui! Un ouvrier aujourd'hui il est défendu par un ancien syndicaliste d ArcelorMittal (?) et à l'assemblée par un avocat, un médecin, un dentiste, un Cahuzac (?), un prof, et soutenu à la TV par le fils de Guy Bedos ! Le résultat, 25% de FN avec une majorité d'ouvriers.

  38. Bob.pollet dit :

    10 commentaires sur 288 reparlent de Constituante et de la 6ème république. Si c'est mieux que d'habitude, c'est quand même maigre comme troupe de motivés.

    [Edit webmestre : Dans l'idéal, 100% des commentaires devraient s'en tenir au sujet du billet. Et j'essaie de tendre vers ce principe. La constituante et la 6ème république n'étant pas au menu du billet, votre remarque est infondée.]

  39. Alain Doumenjou dit :

    Asitoma@273
    "Seul dans mon isoloir, pas un parti de gauche qui s'exprime clairement contre la sortie de l'Euro et faire exploser cette Europe. Car "changer l'Europe" cela fait plus de 30 ans que l'on nous promet cela. Si sortir de l'Euro et de cette Europe n'est pas suffisant, c'est un préalable nécessaire pour pouvoir imposer une autre politique. "

    Je pense également que vous mettez là l'accent sur un des points majeurs à la source de l'échec actuel. Comme vous, et la mort dans l'âme, je n'ai pas pu cette fois voter pour le FdG, sans pour autant m'abstenir, ni voter pour la droite (solfériniens et FN inclus !).

  40. Pierre Magne dit :

    Je continue ma liste de points qui me semblent expliquer nos résultats décevants.
    La politique du PS qui fait une politique contraire à ses promesses électorales. Un parti que tous les médias qualifient de gauche ! Et donc la corruption du mot « gauche » !
    La présence quasi-exclusive sur les médias (journaux, tv), des partis de droite (y compris le PS), et surtout d’extrême droite, « Plutôt Hitler que le Front populaire ! ».
    Dans les deux régions où j’ai participé à notre campagne, celle-ci malgré beaucoup de bonnes volontés de tous, était souvent incohérente. En région Centre, en 37, le PCF semblait plus faire une campagne d’adhésion au PCF, qu’une campagne électorale européenne. J'ai été néanmoins très sensible à l'accueil de beaucoup de communistes et je les en remercie. Nous sommes au milieu du gué, beaucoup dépendra de ce que nous, au PG et dans les autres partis décideront pour nos actions futures, notre discours et des modalités de notre union ! Amitiés.

  41. Ardéchoise dit :

    JL Mélenchon est sincère, intègre, fidèle à ses convictions, et hostile aux compromis. Même les médias le reconnaissent. C'est sa force mais aussi sa faiblesse dans la confrontation avec les partis traditionnels telle qu'elle est organisée dans les médias. Je le ressens à chaque fois: JL Mélenchon défend le programme du Front de Gauche, les autres sont là pour se faire valoir et récupérer des voix. J'ai l'impression chaque fois d'assister à un dialogue de sourds, tellement les enjeux du débat sont différents.
    Certains des commentateurs sur ce blog conseillent à JL Mélenchon de rentrer dans le jeu des autres partis pour des raisons électoralistes (prises de position sur la sécurité, les immigrés, la sortie de l'Europe).
    Pour moi, la fin ne justifie pas les moyens. Je ne suis pas une "fan" de JL Mélenchon, mais je l'admire pour sa sincérité et son intégrité.

  42. Roland011 dit :

    @286 Fecirbaden
    100% d'accord avec ça. Et tu peux ajouter en plus une énorme partie de la population qui ne s'informe (sic) que par les télés généralistes tf1, F2, etc. et ce depuis des dizaines d'années. Si, comme certain le disent, ce n'est pas la campagne qui a fait le résultat, c'est bien la persistance au fil des mois et des années qui a formé l'opinion publique (qui se construit - Bourdieu - et n'existe pas a l'état naturel). Pour 90 % des gens, les idées développées par Jean-Luc Mélenchon n'existent même pas, ou sous forme de caricature (on a vu ce que ça pouvait donner, l'URSS) inaudible car absent des grands médias repris en boucle et matraqués a longueur d'antenne. C'est Le principal problème. S'y ajoute évidement d'autres nombreux cités dans les messages précédent. Mais comme il faut bien trouver un coupable, surtout pas moi, l'autre ! Misère.

  43. Valjean dit :

    Cher Jean-Luc et chers vous tous, séchons nos larmes et souvenons-nous : « Nous vivons dans une société sombre. Réussir, voilà l’enseignement qui tombe goutte à goutte de la corruption en surplomb. Soit dit en passant, c’est une chose assez hideuse que le succès. Sa fausse ressemblance avec le mérite trompe les hommes. » (Les Misérables).
    Amicalement

  44. obelix dit :

    A Pierre Magne #291
    Pour compléter vos arguments je vous suggère modestement ceci. Ou le FdG se bat prioritairement pour les immigrés, la laïcité, le service public, et en face vous aurez le FN. Ou alors le FdG se bat pour le pouvoir d'achat, les salaires, contre le chômage et en face il y aura le Medef, surement, mais jamais le FN ! Il faut donc choisir ses batailles.

  45. bernard hugo dit :

    @ pmjtoca - jean louis reynal
    Très juste. Les résultats en pourcentages faussent absolument la réalité. Où sont passés les électeurs du Front de gauche ? Bien que très critique sur le positionnement de notre porte-parole dans les médias et la nécessité d'une rupture radicale (à l'exemple de Syriza) avec la social-démocratie libérale et ses séides néo-stal ou euro-verts, j'ai voté Front de gauche. Volatilité sans principe et sans consistance des classes moyennes et écoeurement de la classe prolétaire ?

  46. jackie Trovel dit :

    A Jean-Luc Mélenchon. Ne rien lâcher, jamais, mais ne plus être seul dans les médias. Passer des relais, Raquel, Pierre L., Eric, Clémentine, Martine, Myriam etc. Ne plus jamais accepter la provocation ou les amalgames. Se faire rare et donc, demandé, désiré, espéré...
    Courage

  47. Pierre Magne dit :

    @ obelix (295)
    Je n'en suis pas à choisir l'axe prioritaire (ou les axes prioritaires) d'une future campagne. J'ai un certain passé militant, et je laisse donc cela à ceux qui prennent tous les risques. Même si cela résulte souvent d'une décision d'AG ou d'un Congrès. Mais je pense que l'argument doit être simple, net, compréhensible par tous et qu'il doit correspondre au souci principal de nos partisans potentiels, de ceux qui vont devoir voter. Même si ce souci est malheureusement souvent artificiellement suscité par les médias ! Ce fût le cas en 2012. Les médias, les partis de droite ont convaincu les électeurs que l'on ne pouvait laisser une telle dette publique à nos enfants et petits enfants qui devraient la payer. Les socialistes ont utilisé cet argument pour les électeurs de gauche (associé au vote utile et à la détestation de l'agité). Il touchait au cœur, les papis et les mamies, eux, ils votent ! La dette (qui ne sera jamais remboursée) était l'argument simple et principal pour beaucoup de militants PS. Cet argument était donc artificiel. L'objectif réel était tout autre comme le suite nous l'a montré !

  48. Francois dit :

    Monsieur Mélenchon,
    Voilà bientôt trois années que je lis silencieusement vos billets. Il me semblait important de vous manifester tout mon soutien dans ce moment difficile ainsi que mes sincères remerciements pour avoir nourri aussi richement ma pensée politique ces dernières années.
    Soyez assuré de mon soutien indéfectible.

  49. Pierre-Jean dit :

    Cher Jean-Luc,
    Je tiens tout d'abord à vous remercier pour cet article ainsi que pour tout votre travail visant à dénoncer les opinions et arguments néfastes pour nous tous qui ont actuellement, nous l'avons tous tristement remarqué, une place prépondérante et malheureusement dominante. "Comme le disait Biko, la réussite des oppresseurs a été d'instiller leurs arguments de telle sorte qu'ils constituent le point de vue d'où l'on regarde le monde." (N. Chomsky)
    Je me permet humblement deux commentaires. Faisant parti des "classe moyennes des centres ville", votre "diabolisation" n'a fait que renforcer ma détermination à suivre votre parcours. Sur la "stupidité" de ceux qui dirigent le système, je les qualifierais, comme vous l'avez déjà fait, de "menteurs". Ceci afin de souligner mon effroi actuel dans l'attitude de ces dirigeants, un effroi qui serait amoindri si j'étais persuadé de l’existence de cette "stupidité" qu'il faudrait raisonner pour la rendre plus humaine ou "intelligente". Mais j'espère bien sûr me tromper.
    De tout coeur avec vous,

  50. Cocu 77 dit :

    Je suis le seul de ma famille à avoir voté Front de Gauche (dans le 77). Sur les 11 proches, 6 ont voté nul en rayant Jean Luc et 5 (les jeunes) ne se sont pas déplacé. Tous votaient communiste mais on cessé au fil du temps et des déceptions. Tous votent dans le Gers. Tous ont voté Jean Luc aux présidentielles. La position de Jean Luc sur la corrida et la chasse (appeaux) a été catastrophique. Personne ne comprend pourquoi Jean Luc s'attaque à notre culture. En quoi aimer la chasse et la corrida est-il contraire à la protection de la planète ? L’écologie est-elle une religion ? Il faudrait s'entendre sur la définition du mot, sur son contenu. Jean Luc passe pour un écolo des villes qui ne comprend pas notre vie à la campagne. Il est perçu plus comme un philosophe défendant des grands principes lointains que comme un homme politique attaché au quotidien des gens. L'écologie de la mer est juste (je le pense) mais perçue comme un truc à la Jules Vernes. Une association a été crée la semaine dernière: "Fiers d'être Gascons". Les premiers bérets noirs feront leur apparition aux corridas de Vic le WE prochain.
    Chez nous un candidat qui ne va pas aux arènes ne sera jamais...


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