30mai 14
Ces quelques lignes sont destinées à rassurer les amis qui s’inquiètent de mon silence. Je suis très honoré de leur inquiétude. Je leur dis ce que l’expérience de la lutte apprend : après le choc, il faut donner son temps à la poussière pour retomber. En ce moment je participe activement au processus de discussions collectives qui occupent notre calendrier au Parti de gauche. On analyse ensemble. Avec soin, en dépit de l’immense fatigue qui nous accable tous. Et dans le retour en boomerang de tous les problèmes de nos vies personnelles si malmenées dans cette interminable campagne. Tant que nous n’aurons pas conclu, tous ensemble, tant que je n’aurais pas fini de recharger l’éponge à idées auprès de mes camarades, je ne m’en sens guère pour allonger le torrent commentateur actuel. Je n’ajouterai pas donc ma contribution au flot de ce que je lis et lirai encore à propos du score du Front National. Ce genre politologique a tendance à tourner en rond depuis vingt ans autour des mêmes compilations d’analyses sociologiques et de notations psychologisantes. J’y trouve souvent une sorte de déterminisme mécaniste finalement moins utile qu’il y paraît. En objectivant les causes, on finit par oublier les effets et par nier les dynamiques qu’ils contiennent. A la fin, je pourrai même m’intéresser davantage à ceux qui produisent ces commentaires qu’à l’objet qu’ils pensent traiter. Car, après tout, n’est-ce pas là l’énigme la plus troublante ? Tant de profondes pensées en trente ans. Si peu de résultats !
Comment se fait-il que le monstre soit toujours là après tant de commentaires et analyses si intelligents, tant d’indignations, tant d’enquêtes médiatiques si bien illustrées qu’elles ont même fini par tourner au publireportage ? Comment est-il possible qu’après avoir montré quel danger contenait ma ligne d’action « Front contre Front » dans la campagne présidentielle puis à Hénin-Beaumont, de « mettre au centre de la vie politique le Front national » comme le firent tant de bons esprits au PS, dans les médias et même au Front de Gauche, le danger ne se soit pas effacé tout seul ? Que sont devenues les pieuses admonestations qui me furent faites alors ? Les subtiles recommandations d’action ? Rien. Paroles verbales. Mais on crut la page tournée une fois acquis mon dépit. Je doute que l’actuelle phase de bavardages aille plus loin que d’habitude. Jusqu’à la prochaine crise et le prochain flot de commentaires. Cette façon d’aborder les défis du champ politique me parait très socialement typée. Ceux qui nient la centralité du conflit social et politique dans nos sociétés abhorrent, en réalité, d’une façon générale, le conflit. Si l’on voit bien quelles catégories sociales trouvent leur compte à cette attitude, je n’en méconnais pourtant pas l’ancrage intime comme il en va de toute idée bien répandue. Rien n’est plus puéril que cette négation de la réalité. Si je faisais du Wilheim Reich de comptoir, je dirai que les mêmes veulent surtout ignorer comment leurs parents les ont fait venir au monde. Le conflit, ils pensent le résoudre en diluant dans les piapiatages. La scène politique est alors transformée en divan. Mais s’il est vrai que si « les grandes peurs périssent d’être reconnues » selon le mot d’Albert Camus, il ne faut jamais oublier que la remarque est d’ordre intime. Elle ne vaut rien dans une arène face à un reître en tenue de combat. La psychologisation de la politique, la négation prout-proutesque de la conflictualité sociale, la révulsion pour la fonction tribunicienne ne se contentent pas d’entretenir une illusion neuroleptique pour ceux qui la pratique où l’ingèrent. Elles privent cette conflictualité de ses canaux d’expression et d’affirmation. Elles contribuent ainsi à l’intense aculturation politique en cours. Les bavards médiacratiques et les voleurs de mot solfériniens, en croyant tout diluer dans les gloses, préparent une violence mille fois pire que celle qu’ils pensent contenir avec leurs bavardages émollients.
Je ne m’intéresse donc pas à reprendre ce qui a été mille fois décrit, y compris par moi. Le bilan est celui-ci. Toutes les étapes où il était possible de contrer la construction du Front national ont été ratées. Depuis la proposition d’interdiction il y a vingt ans jusqu’à la mise en ligne du Front de Gauche comme contrepoint, tout a été vain. Les bavards ont gagné, tout le temps, sur toute la ligne. A présent, le champ politique est entièrement polarisé par le noyau lourd des idées que porte le Front national. Le champ idéologique est au diapason. Le fumier de la décomposition de la société sous les coups du libéralisme a fourni le terreau propice. Mais je réaffirme qu’il n’y a aucun lien mécanique entre une situation sociale et un système d’idées. La dynamique du Front national n’est pas dans la personnalité de ceux qui y adhèrent mais dans celle de ceux qui ont laissé faire ou instrumentaliser cette présence et ont pensé y trouver leur compte de quelque façon que ce soit. De la haine des musulmans dans les salles de rédaction à la peur des rouges chez les bien-pensants, en passant par la rouerie des maîtres chanteurs du vote utile, une considérable armée de tireurs dans le dos s’est continuellement mobilisée en toutes circonstances, pensant tirer son épingle du jeu. Le savoir n'apprend rien pour la suite, sinon à garder intacte et renforcée notre méfiance. Comme je viens de dire qu’il ne me sert à rien de reprendre les ratiocinations habituelles sur le sujet, je veux plutôt examiner les dynamiques en cours. Il faut penser l’Histoire comme on pense un mouvement, non comme une juxtaposition de photos figées.
Aux conditions actuelles, parce qu’elle est en dynamique, rien ne peut plus barrer la route de madame Le Pen. Mieux : le fruit va lui tomber tout droit dans la bouche. Toute la décomposition en cours du champ politique, ou bien alimente directement son fond, ou bien emporte sans combat les digues qui s’y opposeraient. La physique de l’Histoire n’a d’ailleurs jamais fonctionné autrement. Les grands mouvements comme les petits ne sont pas linéaires. Ils suivent des lignes de croissance ou décroissance saccadées où des pics succèdent à des paliers. Les prochains condiments qui vont alimenter le suivant pic sont en place. D’un côté l’implosion de l’UMP, libérant de vastes pans de sympathisants de tous niveaux, de l’autre la débilité de l’équipe au pouvoir et de ses supplétifs entretenant tous les ingrédients d’une implosion autrement plus dangereuse : celle de l’Etat. Que les auto-flagellant se rassurent, je ne nous oublie pas dans ce tableau. Notre score à l’orée du nouveau cycle politique ne nous permet pas d’être l’alternative dans le chaos qui s’avance. Faisons bref. Commençons par l’aveu qui libère chacun de ses responsabilités : tout est de ma faute. Deux cent professeurs cyclotrons, au moins, des deux sexes, sont prêts à en faire la démonstration. Ils sont également prêts à faire don de leur personne pour incarner dorénavant la cause. Quatre cent autres sont prêts à leur tirer dessus en toute amitié sitôt qu’ils se mettraient à la tâche. Une fois cette mortification rituelle accomplie, je préfère souligner, pour le lecteur rapide ou le journaliste pressé qui recopie sans lire, que je n’en crois pas un mot. Pour moi, c’est dans la pente des évènements qu’il faut chercher la cause des dynamiques en cours. Et c’est là que se trouvent les solutions à éprouver. Que nous ayons échoué jusqu’à ce point ne signifie nullement que nous y étions condamnés. Ni que pour soutenir nos raisons d’alors et la justesse de l’entreprise d’alors nous nous interdisions de passer à autre chose, à explorer d’autres chemins. Le fil conducteur de notre action ne doit pas être dans la momification des cadres qui l’ont porté mais dans l’audace qui nous a fait les imaginer. La première réponse au moment, c’est la volonté de ne « rien lâcher » et, pour cela, d’être vigilant, à l’affut de toute brèche qui viendrait à s’ouvrir dans le mur qui nous enferme actuellement. Et s’il le faut, on creusera avec les doigts.
Quand le programme néolibéral s’abat sur une société, celle-ci, après des transes plus ou moins longues, est en proie à un processus de nébulisation qui conduit au point « qu’ils s‘en aillent tous » où toute la superstructure du système vole en éclats. Ce processus n’a ni nom ni visage. Ce sont les circonstances et l’Histoire longue de la société considérée qui les lui donnent. En France, nous avons échoué à le donner. On connaît la responsabilité du système médiatique dans cette disqualification méthodiquement organisée. Ma diabolisation permanente, la dédiabolisation de madame Le Pen, les monstrueux déséquilibres de temps de parole audiovisuels, ont un rôle essentiel. Mais nous avons aussi notre responsabilité. Notre Front de Gauche a un large pied dans le système comme l’a montré la séquence des élections municipales. Dès lors, les petits arrangements et alliances à géométrie variable, au-delà même de leur légitimité locale ou non, nous ont directement associés au spectacle des poisons et dentelles du système. Dès lors, nous nous sommes rendus illisibles ou, pour dire plus vrai, nous avons été rendus suspects dans un moment ou les suspects subissent, à juste titre, très vite un mauvais sort ! En une campagne électorale, tout le travail d’autonomisation a été détruit aux yeux du grand nombre. Dans le même temps, ma diabolisation amplement répercutée dans tous les registres, nous a coupé des frivoles classe moyennes des centres ville. Toute l’énergie mise à essayer d’en effacer les traces dans les malheureuses maigres semaines de campagne européenne n’a servi a rien, et les accrocs répétés en chemin n’ont rien amélioré. Quant au cap stratégique, la difficulté à faire accepter partout dans nos rangs l’idée et le mot « d’opposition de gauche » ne ressort pas de l’habituel pinaillage qui veut que toute expression soit immédiatement critiquée de façon purement destructrice et sans contre-proposition à la mode des groupuscules gauchistes. C’est une résistance lourde de sens et d’illusions. La marche au point « qu’ils s’en aillent tous » est aujourd’hui incarnée par madame Le Pen. Sa dynamique est de nature révolutionnaire, sa puissance contribue à miner le système. Celui-ci n’a guère de moyens immunitaires à mesure que s’approfondit l’incurable stupidité de ceux qui le dirigent, en même temps que leur impuissance à faire autre chose que ce que les auteurs de pianos mécaniques à Bruxelles ont pré-perforé pour eux.
Je ne suis guère optimiste à cette heure. Notre faiblesse nous rend la tâche plus difficile encore qu’elle l’était. Nulle pièce ne bouge. Le gouvernement a confirmé son cap ultra droitier en même temps que son rabougrissement. C’est une stratégie frontale sans les moyens. Les chefs solfériniens se disent qu’il n’y a pas « d’envie de gauche » en regardant les scores de chacun. La déduction n’a pas trainé. C’est cette affaire de seuils sociaux a supprimer… Au PS, les agitations n’iront pas plus loin que d’habitude, sinon en volume sonore. Chez les Verts, le Centre a une attraction plus grande que la nôtre après le résultat des européennes, et cette stratégie entre en résonance avec celle des solfériniens. Mais, bien sûr, tout peut aller bien mieux que je viens de le dire et nous ne manquons pas de moyens pour qu’il en soit ainsi. L’idée d’une majorité alternative à gauche reste le cap à suivre. Sinon quoi ? Mais on ne peut plus en exagérer les chances de succès. La patience sera donc la vertu cardinale. A mes yeux, le plus important est de trouver la veine porteuse pour l’assaut suivant. Car nous nous remettrons en position de conquête. Pour ma part, je n’ai pas l’intention de rester les deux pieds dans le même sabot, même si je vais profondément remanier mon dispositif personnel. Dès lors, la dynamique à trouver n’est ni dans nos colloques, pourtant indispensables, ni dans nos innovations organisationnelles, pourtant tout à fait souhaitables et toutes bienvenues. Elle est dans la société. Là où deux tiers des citoyens inscrits tournent le dos à une scène dont l’issue les indiffère, sinon qu’ils la souhaitent très cruelle pour ceux qui s’y agitent.
Cher camarade Jean Luc, je me sens plus proche de l’analyse de François Delapierre. Non, je ne suis pas persuadé que 25 pour cent de la population française partage les idées du FN. Le résultat des européennes s’explique par le rejet massif et légitime des institutions de l’UE, rejet auquel nous avons largement contribué. Le FN a capitalisé ces voix et pas nous. Pourquoi ? D’abord parce que le discours simpliste du FN (dire « non » à tout) s’accommode beaucoup mieux du format médiatique imposé que le notre, nécessairement plus complexe et faisant appel à un minimum de réflexion. Ensuite, il est évident que les divisions toutes récentes ont eu pour résultat de casser la dynamique du FdG. Enfin, loin de chercher dans nos rangs des responsabilités ou des boucs émissaires, il faut reconnaitre qu’une petite introspection ne peux faire de mal à personne et parait indispensable. Peut être un ton parfois plus posé serait il plus efficace et convainquant ? N’ayons pas peur de nous remettre tous en question, car la situation est grave mais pas désespérée : le FdG est la seule formation de gauche qui n’a pas reculé, quelle que soit notre déception c’est un élément à analyser.
La seule issue est, il me semble, d'aller chercher les voix là où elles sont, c.a.d. dans l'immense réservoir des abstentionnistes. 67% dans le 93, 64% dans le 94, 63% dans le 95 et combien de non inscrits ?
MLP a fait le plein de ceux qui refusent de réfléchir honnêtement soit 5 millions d'égarés, c'est ça la grande victoire dont on nous rabâche les oreilles ? Laissons là pérorer, parler d'elle c'est encore faire sa publicité. Par contre faisons juste un argumentaire sur le site qui démontre une à unes que ses solutions mènent à la catastrophe et puis basta. De même ça ne sert plus à rien de perdre son temps à basher les socialos ou même de vouloir les faire changer de camps, s'ils n'ont pas compris aujourd'hui ils ne comprendront pas davantage demain. on n'ouvre pas les huitre avec des poèmes, non ? Non il suffit juste de montrer le chemin des urnes aux jeunes des quartiers par exemple. Etant très actif dans le milieu du rap en île de France, quand je demande aux jeunes de qui ils se sentent le plus proche, qui ils respectent le plus Jean-Luc Mélenchon revient tout le temps, on y admire à la fois son courage, son éloquence ses idées et son esprit combatif... la moitié du...
Mes grand-parents maternels qui sont venus en France (de l'Espagne de Franco) et avaient autour de vingt ans à ce moment là (avant que la guerre mondiale éclate 39-45). Ma mère est né à Lyon et a connu un Cévenol Français. Je suis Français, et que l'on ne me dise pas que je suis un fils d'immigré car dans ma famille il y a du mélange notamment Français. Monsieur Mélenchon comme vous j'ai des origines par mes grand-parents (ma grand-mère était de Carthagène et mon grand-père à 80 Km de là à... ?(pays des moulins à vents). Je suis allé au pays de mes ancêtres d'ailleurs (en 1987) à Carthagène. Je suis maintenant au PCF et reste un de vos amis car la cohérence dans le parler et l'action règne au Front de gauche. Tenez bon Mr Mélenchon ! vous êtes dans la vérité et fédérez toutes les idées de gauche et écologiques. A bientôt de vous lire !
Vous êtes assurément un grand homme Monsieur Mélenchon. Vous avez mis votre vie personnelle entre parenthèses pour vous consacrer tout entier à votre idéal. Je comprends votre découragement et votre tristesse et j'étais inquiète pour vous la semaine dernière. Votre intervention après les résultats des élections européennes m'a beaucoup touchée. Mais j'ai vraiment envie de crier : "Ne lâchons rien et continuons plus que jamais le combat !"
A propos de monstre. La gauche (et le FdG en particulier) souffre d'un complexe de supériorité incommensurable et n'a pas vu l'Alien en elle depuis 40 ans et qui a fait des petits. N'a pas vu non plus venir la droite quand elle à repris à son compte le marxisme et la pensée unique. Carré rouge sur fond rouge.
Seulement envie de vous dire, contente de voir que vôtre blog continue de nous relier dans l’espérance d'un meilleur quelque part. Pour ma part j'ai tellement souhaité, d'une que vous ne soyez pas co-président du Parti de Gauche mais bien le seul à fédérer toutes les énergies qui sont là autour de vous, même si virtuelles, ensuite, à quand, si c'est possible une carte du FdG ? Jamais je n'ai pris de carte, nulle part, jamais je ne l'ai voulu, mais là, pour vôtre parti je le souhaite, par contre jamais en ligne, trop de risques sur le web. Prenez soin de vous, vous voyez bien que beaucoup continuent à vous soutenir. Avec mon respect.
Comment en aurait-il pu être autrement ? Les médias qui parlent du PS en tant que gauche, une UMP remplie d'escrocs sans aucun programme, et le FN donné grand gagnant un mois avant les élections dans tous les médias, désigné premier parti de France en Mars déjà, présenté comme la seule alternative au "système ". La plupart des gens ne savent même pas ce qu'est le FdG, et alors si on leur parle de communistes, ils vont hurler à l'URSS, comme si de 45 à 91, il y'avait eu une seule part d'humanisme et de progressisme dans ce bloc. Enfin bref. Je me décourage pas, dans ma ville, Bobigny, capitale départementale, l'affiche du FdG est magnifique, Le Hyaric et Garrido radieux. Première liste de la ville, devant le FN.
Faut pas oublier que les électeurs FN se décomposent en 2 parties : Les fachos, ceux qui pensent vraiment que l'immigré et le problème, les "crânes chauves", et en second lieu les "perdus", ceux qui votent pour dire qu'il y'en a marre. Personnellement je dénonce autour de moi les votes du FN au parlement européen et à l'assemblée, leurs positions pro-libérales, souvent pro-UMP et PS. C'est un parti de leurre.
A pierre magne #298
Je ne parle pas de campagne électorale mais d'orientation politique, mais je me suis peut être mal fait comprendre.Pour reprendre l'électorat ouvrier (6 millions quand même) dont certain sont partis au FN (voir même des syndicaliste!)il va falloir d'une manière collégiale ce serai mieux à mon sens reparler des pb essentiels.
Défiler pour la laicité c'est bien mais en tete de cortege vous aurez toute l'éducation nationale,si vous défiler pour les immigrés vous aurez en tête de cortège tous les gens du spectable,mais dans les deux cas vous n'aurez pas ni les ouvriers de peugeot ni ceux d'autres entreprises d'ailleurs.....quand au mariage pour tous les gars d'AcelorMittal s'en tape....
En 2009, le FdG représentait 13 % des voix de gauche, cette fois presque 19%. En 2009, LO plus le NPA faisait un pourcentage supérieur à celui du FdG. En 2014 ils reçoivent à peine 1% des voix contre plus de 6% en 2009. Les Verts qui avaient bénéficié d'une superbe couverture médiatique en 2009 voient leur résultat coupé en deux. Je ne parle pas des socialistes, ils me fatiguent. A gauche nous sommes les seuls à tenir, à résister, à ne pas nous effondrer. C'est pourquoi, même si ça parait paradoxal, aujourd'hui plus que jamais l'avenir de la gauche c'est nous, la responsabilité de la gauche c'est nous aussi. Chercher des raisons de notre stagnation dans les alliances PCF-PS aux municipales me parait une lunette un peu petite par rapport à la gravité du problème. Le NPA et LO ne se sont pas alliés au PS eux, et ils divisent leur pourcentage par 10 ! Je crois qu'il faut revenir à la notion d'hégémonie culturelle. Après 30 ans de libéralisme nous avons perdu la bataille idéologique. Pour moi la question est : comment reconquérir le terrain perdu des idées.
Y a des bons trucs dans les arguments du FN : tout ce qu'ils ont siphonné chez nous par navigation (internet). Ce sont des pirates, ou des parasites comme on préfère. Ils se documentent ! L'offre en vitrine est nickel. Faut leur reconnaître une soif d'apprendre, ou du moins de pomper. Ils ont la lettre. D'ici à ce qu'ils aient l'esprit : ils seront devenus FdG. Certainement que le staff sait ce qu'il fait, mais les jeunes qui s’enthousiasment ne s'en doutent probablement pas. Il n'y a que la référence à l'Histoire pour savoir ce qu'il en est.
Nous avons espérer un autre monde, d'autres valeurs, parce que nous sommes éduqués. Nous vivons une période triste de l'histoire, ce qu'en d'autre terme F. Guattari a appelé une époque de glaciation, les années d'hiver. Personnellement, je n'entrevois rien à l'horizon, j'ai cru moi aussi à un possible retournement de l'opinion public mais le système d'information est tellement verrouillé, les gens tellement peu éduquées et politisées, pensez! mes enfants ne sont même plus capables d'imaginer un autre monde. Que reste-t-il alors ? A quoi pouvons-nous nous raccrocher ? Difficile... je me replonge alors dans Spinoza et Nietzsche et je reprends goût à la vie, je me dis que tout est possible et que "cet homme de l'avenir qui sera le rédempteur nous délivrant aussi bien de l'idéal ayant existé jusqu'à présent que de ce qu'il devait nécessairement faire pousser, du grand dégoût, de la volonté de néant, du nihilisme, ce coup de cloche de midi et de la grande décision qui libère à nouveau la volonté, qui restitue à la terre son but et à l'homme son espérance, cet antéchrist et cet antinihiliste, ce vainqueur de dieu et du néant - il faudra qu'il vienne un jour..."
Une second message, pour dire qu'après un tour rapide sur de nombreux sites, l'analyse du NPA n'est pas mauvaise. J'espère qu'un jour nous serons unis pour un projet politique commun. Si nous commencions l'internationalisme par l'Europe ? Nous pourrions nous retrouver dans un mouvement Syriza européen.
Bon courage à tous les militants de la gauche radicale.
Les urnes sont souvent désespérantes, mais il faut que le Front de gauche continue à frapper sur le clou...
Bon, après la "déprime", la bonne nouvelle quand même ! La gauche a remporté 45 sièges (contre 38 précédemment) soit 4 de mieux que les non inscrits où figurent le FN et à peine 7 de moins que les verts européens. Pour un mouvement très jeune, les résultats ne sont pas si mauvais, surtout dus aux votes Grecs et Espagnols.
cher Jean-Luc,
Depuis bien longtemps je lis vos billets, merci, j'ai appris et apprends encore beaucoup avec vous. Le 25 mai j'ai eu mal pour vous, j'ai envie de dire pour toi et pour nous tous qui espérions d'autre résultats ! J'ai pensé à Balzac qui disait "La France est un pays qui adore changer de gouvernement à condition que ce soit toujours le même." Ne lâchons rien et œuvrons pour que ça change. Merci à toi et à toute ton équipe.
Pour compléter vos arguments je vous suggère modestement ceci. Ou le FdG se bat prioritairement pour les immigrés, la laïcité, le service public, et en face vous aurez le FN. Ou alors le FdG se bat pour le pouvoir d'achat, les salaires, contre le chômage et en face il y aura le Medef, surement, mais jamais le FN ! Il faut donc choisir ses batailles. (Obélix, 288).
@ Pierre Magne (298)
Il ne faut pas faire confiance à d'autres pour le choix de la ligne. C'est tous ensemble qu'il faut la trouver. Comme le dit Obelix les thèmes cités ne nous ont pas mené à la victoire, ceux qu'il propose pourront nous aider à rassembler ceux qui veulent renverser ce système. L'opposition public-privé, immigrés-nationaux, ouvriers-employés, cela nous divise. L'égalité dans l'emploi, le refus du chômage et des bas salaires, des petites retraites, voilà des combats qui redonnent la dignité, replacent l'Humain d'Abord. Et des luttes qui rassemblent, contre le Grand Capital et ses serviteurs. En interne, nous pouvons discuter de tous les sujets. Mais quand il faut trouver une majorité, il est nécessaire d'aller à l'essentiel. C'est urgent, dramatiquement urgent.
L'ADN de l'UE (sa constitution) est néolibérale (merci à la complicité de la social démocratie) on y a gravé une politique économique à savoir la phobie germanique de l'inflation et la répression par les marchés des états'cigales'se faisant elle est devenu le véritable fascisme. Au Portugal en début d'année des médecins ont attiré l'attention sur un pic de mortalité inexpliqué du aux conditions sanitaire des plus pauvres. Ce sont les plus modestes qui sont en première ligne. Si un gouvernement vraiment de gauche arrive au pouvoir il n'aura d'autre solution que de désobéir aux traités donc sortir de l'UE. Le replis sur la nation et sa souveraineté populaire seront les leviers de son action politique. Il ne faut pas abandonner les thèmes de la nation et de la souveraineté au FN.
Crise financière, crise économique, crise sociale, crise politique. On ne sort de ce cycle que par une révolution, par le sommet et le front national impose sa révolution nationale ou par la base avec le peuple qui reprend la bastille. Il me semble que c'est cette mécanique la que nous prépare l'histoire car dans ces temps précipités le moyen terme est déjà dépasse. En te remerciant pour ta pensée lumineuse qui tranche tant sur la médiocrité ambiante.
@marat
Et oui, mais... les prédédentes ruptures de l'acceptation de l'idéologie dominante (révolutions 1789, 1917) arrivent quand les populations n'en peuvent vraiment plus. Famines (dans les 2 cas) et guerre massacrante (dans le second cas). Une solution plus efficace et intelligente a été pensée et réalisée en France par le CNR. N'attendons pas les extrémités dangereuses, appuyons nous sur les réalisations gigantesques et encore vivantes que les résistants français ont réussies. Je sais je vais être effacé. Mais au moins 15 pékins m'auront lu. A cette heure, force et courage, democratie et intelligence. Salut au camarade JL Mélenchon et au(x) administrateurs du site. En France, nous avons toutes les technologies pour inverser le rapport: 57.57% abstention / 2.6% FdG. Et oui. On lance un grand débat populaire ?
Il faut sûrement comprendre dans cette cacophonie que le fascisme et le capitalisme financier c'est la même chose. Du moment qu'il y a une croyance populaire, concernant l'impossibilité de faire autrement que de payer une dette énorme à des créanciers fantôme, il y a une adhésion populaire à ce qui lui donne réalité. Le national socialisme colle à la dramatisation des problèmes sociaux et économiques. Il y a une fascination pour l'amertume de la part de tous ceux qui n'ont pas l'idée d'un monde meilleurs. Cette présence réactionnaire montre combien le peuple est triste, mais ça ne veut pas dire qu'il est faible. Cette tristesse qui se transforme en colère peut très bien être une grosse vague, je suis inquiet quand je vois trop de camarades faire comme s'ils avaient à faire à un adversaire versatile et indéterminé. Les arguments rationnels ne sont pas de taille face aux rodomontades, cela donne une légitimité à ceux qui ne peuvent exprimer d'idées complexes mais veulent quand même être considérés. Et vouloir se faire craindre est le propre de ceux qui ne peuvent se faire respecter.
Comme toi, j'ai souffert de cette image avilissante de la France. Cette patrie dans laquelle je place peut être trop d'espoirs. Je repense maintenant à certaines séquences de la campagne. Par exemple, cet entretient avec avec ce petit Copé qui semblait plein de reconnaissance en fin d'émission, comme si ton expression pédagogique l'avait instruit sur la réalité du monde qui l'entoure, une sorte d'éclair de lucidité avant d'être éjecté de la scène. Après Cahuzac voilà Copé, c'est toi qui tient le guichet des sortants ?
J'apprécie grandement la nouvelle tonalité de ton approche, obliger les détracteurs à rester dans une relation courtoise, les obliger à se tenir permet d'économiser beaucoup d'énergie. Mais plus encore, c'est l'apparition du rire dans le débat politico-austère qui me semble vraiment innovant. Sur le plan intellectuel tu surpasses de loin tes interlocuteurs. Souvent, leurs thèses bricolées ne tiennent pas la route et s'il y a moyen de les mettre en face de leur contradiction avec un trait d'humour, pourquoi s'en priver ? Le rire étant communicatif, le message sera peut être mieux entendu. Et si la France part à vau-l'eau, autant se marrer en...
Aux élections européennes, le Front de Gauche a présenté des listes rabougries qui ne préfiguraient pas un Front du Peuple. Les listes, laborieusement élaborées, étaient composées de membres du PG, du PCF, d'Ensemble et des autres organisations du FdG. A part Marie-Christine Vergiat, du Front de Gauche mais membre d'aucun parti, toutes les têtes de listes, les seconds de liste, les troisièmes, etc. étaient membres d'un des partis du Front de Gauche. Pas ou si peu d'ouverture à la société civile, au monde associatif, coopératif, syndical. Pas non plus d'intellectuel de renom. Oui le Front de Gauche doit s'ouvrir, ces élections auraient pu en être un signe, ça n'a pas été le cas. Ca n'aurait peut être pas suffit à changer le cours des choses mais un signal aurait été envoyé que les partis du Front de Gauche voyaient plus loin que leur petit horizon. Aujourd'hui, le Front de Gauche doit ouvrir les fenêtres et les portes et prendre un nouveau départ.
Quelle drôle d'idée d'avoir voulu absolument faire de ces élections européennes le point d'orgue d'une dynamique FdG. Après les traitrises et les divisions des municipales (à peine 1 mois), comment être crédibles ? C'était impossible.
Mr Mélenchon, nous avons besoin de vous, continuez à parler vrai et fort, à tracer une ligne sans faille, c'est ce que les gens demandent, une cohérence ! 25% de 40% n'a jamais fait une majorité, il ne faut pas pleurnicher ni s'avachir sur son sort, la grande majorité des Français attend et observe. Vous avez eu raison un peu trop tôt, mais ce n'est pas le moment de désespérer, au contraire. Avec la chute du PS, les esprits vont commencer à se tourner vers d'autres. On lâche rien !
Bonsoir Jean-Luc
Le constat étant fait que dire de la stratégie à adopter si ce n'est que celle du combat sur un ring ou les organisateurs vous font jouer le jeu de l'audimat, n'est pas le notre. Je serais peut être plus dure sur la réelle motivation qui pousse le FN aux portes du pouvoir. Le discours de haine est bien la, sans cesse appuyé par les médias à coup de reportage et d'articles mentant sur le niveau d'insécurité du pays et désignant l'autre comme responsable par essence. Il s'agit de milliers d'heures d'antenne ou d'articles qui martèlent depuis des décennies les consommateurs des médias courants. L'effet en est malheureusement la pollution croissante de nos urnes. Pourquoi l'électeur FN serait-il par définition une âme égarée, moins adhérente au programme proposé qu'un sympathisant d'un autre parti, à qui on ne renvoi jamais cette qualité ? Comme vous le dite, malgré la formidable puissance de feu déployé le résultat n'est pas à la hauteur des investissements, toutefois la tendance devient référence. Que faire ? Changer de cadre puisqu'y rentrer pour débattre nous imposent les consentements à sa non remise en cause.
Douloureux. Très douloureux de regarder la situation avec votre lucidité, votre clairvoyance et la profonde douleur au ventre. Emouvante. Bouleversante, votre analyse, juste comme toujours, en en ayant pris la cruauté en pleine poitrine. Obligation de revoir stratégies et modes de faire, sans en perdre une miette des intentions magnifiques divulguées, exprimées, offertes, données, sans qu'elles n'aient eu l'écho que nous attendions tous avec vous. Mal, çà fait mal, tout çà. Difficile.
Vous citez brièvement Wilhelm Reich, qui a mis au service du peuple sa grande intelligence, pionnier des planning familiaux en Europe et mettant en avant l'importance du "Petit homme" à se lever. Vous êtes une figure de cette envergure. Un Homme Grand. Nous sommes nombreux à vous remercier, à pleurer avec vous, à avoir envie de poser nos mains sur votre coeur, à faire partie des vôtres, à vous exprimer notre gratitude pour ce que vous savez dire que nous ne savons exprimer avec tant de fougue, d'intelligence, de finesse et d'immense culture. Dans les groupes autres, nous avons des alliés, assurément. Allons les chercher ?
Le résultat des européennes est pour moi plus le tour de force d'avoir réussi a parler et à faire parler du GMT, l'omerta organisée pour que les peuples soient placés devant le fait accompli a volée en éclat. C'est une énorme victoire politique et il va falloir travailler là-dessus à mort. Il ne se passe pas un jour sans que j'en entende parler sur les ondes, donc, Jean-Luc, tu peux dormir sur tes deux oreilles. Mission accomplie. Avec tout mon respect car c'était loin d'être gagné.
Je suis parfaitement d'accord avec votre analyse, cher camarade Mélenchon. Nous devons rester en dynamique. Il faut aller éveiller les consciences partout. Nous ne pouvons pas rester les deux pieds dans un sabot. Rien lâcher! Fourbir nos analyses avec les citoyens négligeant. Négligeant par leurs propre histoire personnelle, par les déferlantes de violence financière qui leur rends la vie impossible. A tel point impossible qu'ils ne savent plus lire. ne savent plus dégager un minimum de temps pour réfléchir. Négligeant parce que cette avancée néolibérale a besoin de "espaces de cerveaux vides", même pas "disponibles", mais vides. Allez il faut reprendre l'ouvrage et le mettre sur établie de la place publique
Vas-y Mélenchon continue d'avancer parce que nous avançons avec toi
@Nicks 254
Je ne comprends pas ce que vous voulez dire en "se séparant du PS". Il y a bien longtemps que le PG en est séparé.
@jnsp 269
Faudra-t il que nous fassions comme le FN, mentir ? Car ce dernier ne tiendra aucune de ses promesses tout comme Hollande a fait. Ce n'est pas le principe du PG et j'en suis bien contente car si ce n'était ainsi je le quitterai.
@Pierre 291
Je partage aussi l'idée que le mot "gauche " sera toujours assimilé au PS.
Je conclurai avec ceux qui réclament que vous Jean-Luc Mélenchon, ne soyez pas toujours seul à être invité sur les plateaux. Je comprends que cela vous épargnerait un peu de toutes les caricatures qui sont faites sur vous. Mais ne vous en éloignez pas trop, nous aimons vous écouter, vous entendre et vous voir. J'ai un doute sur la proposition que certains font en proposant aussi Pierre Laurent, mais je ne crois pas que cela amène un plus pour les citoyens car personne n'oubliera les municipales, moi la première.Je vous remercie pour tout l'espoir que vous faites vivre dans nos cœurs. Amitié sincère.
Bonsoir, inquiète par votre silence et votre tristesse du 25/05, je suis rassurée par votre billet. Vous êtes un grand politique, nous avons besoin de vous pour reconstruire une véritable alternative au magma dominant. La dynamique négative des municipales et les querelles vous ont desservi, affaiblissant la force de vos arguments. Maintenant, je compte sur vous pour ne rien lâcher. J'ai besoin de vos analyses extrêmement claires et d'un projet cohérent. Merci pour l'immense travail réalisé. Continuez !
A l'heure où l'UMP et le PS sont discrédités pour différentes raisons, il est important que nous relancions activement nos propositions pour la 6° république. C'est maintenant qu'il faut agir, le fruit pourri de la 5° va bientôt tomber. C'est à nous d'être en première ligne d'autant que certains au PS ou chez EELV et même au centre y sont favorables. Nous avons plusieurs longueurs d'avance sur le sujet. Jean-Luc, tu es certainement le mieux placé de toute la classe politique pour porter la parole sur tous les médias et dans la rue. Il faut faire du forcing. C'est un sujet qui fera consensus dans les classes populaires que nous ne sommes pas arrivé à mobiliser aux dernières élections. Mais il faut être clairs, donner des exemples concrets, c'est ce qui touche les gens, le concret. En partant de la situation actuelle que tous vomissent, tu pourrais la replacer dans le contexte de la 6°. Ce serait très pédagogique donc efficace. On est avec toi !
Un proverbe persan tout à fait de circonstance: "La patience est un arbre aux racines amères mais aux fruits exquis"
J'entend dire que lors d'une réunion du Front de Gauche il a été question d'élargissement. Donc élargissons et nous serons plus nombreux etc. Raisonnement simple, mais simpliste. Je ne suis certes pas opposé par principe à un "élargissement", mais la question essentielle est celle de notre rapport au peuple tel q'il est. Autrement dit j'estime que la question centrale est celle de l'approfondissement critique de notre démarche. Hors un tel travail de fond point de salut.
42 000 lecteurs, 333 messages en moins de 60 heures ! Vous n'êtes pas seuls. Nous non plus. Grâce à vous...
@ 333 Christian Le Prévost
L'un n'empêche pas l'autre bien au contraire. S'ouvrir à d'autres qui ne sont pas dans les partis participe de ce mouvement de liaison au peuple. Lors des municipales un bel effort a été réalisé dans certains coins de France pour permettre la participation de citoyens non inscrits dans les partis. Analysons cette démarche. Dans ma ville (qui est dans un coin difficile pour la gauche) nous avons fait une bonne campagne unitaire avec une liste L'Humain d'abord. Résultat aux municipales décevant 3%. Pour l'élection européenne malgré une abstention plus forte la liste du Front de gauche gagne en voix et en pourcentage à près de 6%. Il faudrait analyser si on retrouve ce phénomène ailleurs en France.
Une initiative pour un nouveau départ du Front de gauche est en cours ne faut-il pas la soutenir ?
Je vous rejoins sur le point le point le plus important pour moi : message brouillé par certains communistes lors des élections municipales d'où abstention massive. Il faut que les alliés du Front de Gauche aient une vision claire de la démarche sinon ce résultat négatif se reproduira. Il y a énormément de gens qui votent contre "l'étranger" en se cachant derrière le vote Front National, il faut que le discours sur ce sujet soit extrêmement clair. Les propositions économiques ne sont pas le sujet principal qui intéressent les catégories sociales défavorisées, la réaction est souvent basique et les problèmes du jour, même s'ils sont liés à l'activité économique ne sont pas perçus comme tels, ils sont liés au rejet de l'autre, il faut donc travailler sur cet aspect de l'individu, c'est d'une importance capitale, le FN en a fait son cheval de bataille, c'est grâce à cette logique que son poids s'est renforcé, il faut baser une grande partie de la communication du Front de Gauche à inverser cette tendance !
Nous ne convaincrons pas grand monde au delà des habitants des centre villes si nous n'abordons pas de face deux problématiques majeures pour les habitants des quartiers périphériques et périurbains à savoir l'immigration et l'islam. C'est malheureux mais comme l'a dit Jean-Luc la question de classe a disparu sous la question culturelle. Lutte des classe versus lutte des races. Alors en attendant de regagner l'"hégémonie culturelle", adressons nous aux catégories modestes. Donnons nous la chance d'être entendus. Ne pas aborder l'immigration et l'islam (j'entends par là l'Islam visible et/ou intégriste qui fait que des gamines de 10 ans sont intégralement voilées en bas de chez moi), c'est laisser ces thèmes aux mains des piliers de comptoirs xénophobes. Mais d'expérience, dès que j'aborde ces thèmes en réunion de groupe FdG, je me prends une volée. On est culturellement des bouffeurs de curés pour la plupart mais on projette l'image de potes des imams ! De même que l'immigration est une chance pour le pays elle peut être vécue comme une concurrence pour les populations en voie de déclassement et d'abandon. Lisez C. Guilluy/ "Fractures françaises"
Le Front de gauche est unique et il est la seule base possible pour nous sortir de cette cinquième république qui est pourrie de l'intérieur. Pour pouvoir nous faire comprendre du peuple nous devons être clairs et droits dans nos bottes, pour cela nous devons couper toutes nos relations avec les autres partis qui ne pourraient pas se recommander de notre parti et en toutes circonstances. Fini le copinage avec des socialistes qui n'arrivent pas à couper le cordon ombilical d'avec leur parti, fini aussi avec les verts qui continuent d'appuyer le PS, fini aussi malheureusement les communistes qui se sont accoquinés avec le ps pour manger dans la gamelle, fini, fini, fini ! On ne peut pas faire du neuf avec du vieux, et c'est illusoire de penser une seule seconde que les électeurs vont continuer à voter pour nous, si nous ne sommes pas capables de faire le ménage chez nous. Fini les magouilles électorales, fini le cumul des mandats, fini les petits arrangements à l'intérieur même de notre parti. Il faut trancher et quitte à en perdre une partie de nos adhérents, il faut que l'on se fasse une idéologie nette et précise !
Comme le préconisait Descartes il nous faut commencer par nous réunir sur un constat général, et seulement ensuite approfondir dans les détails, perdre des voix parce que Jean-Luc Mélenchon est contre la chasse, ou les corridas me paraît être disproportionné par rapport à l'axe général que celui-ci présente et défend si bien. La liberté des uns s'arrête ou commence la liberté des autres, c'est pour cette raison qu'il nous faut bien envisager si non un vote obligatoire, du moins un vote découlant d'un échange avec l'état. Je m'explique. Si tout le monde veut à juste raison bénéficier des avantages sociaux, celui-ci doit bien s'imaginer que c'est grâce à la loi que ces avantages sont distribués mais qu’auparavant ces droits ont été votés, donc que c'est bien un geste politique qui leur permet de participer à cette manne financière indispensable pour vivre pour l'ensemble de notre population, donc si vous voulez toucher des avantages vous devrez avant remplir un simple devoir électoral qui est celui de vous inscrire sur les listes électorales et d'aller voter quand il en sera temps ! Donnant donnant.
Le fonctionnement des institutions est méconnu du grand public. Ce dernier en a une vision carriculturalement simplificatrice, tout comme il a une vision simpliste de l'Europe ou de l'économie. Les institutions fonctionnent avec une dualité entre des techniciens et des élus dans une multitude de postes et de mandats qui sont ordonnés par des règles strictes. Ces règles font l'objet d'interprétations à cause du cumul des mandats mais il n'y a pas de flou artistique dans le dispositif. Tous ceux qui critiquent le système du dehors seraient bien embêtés pour faire mieux du dedans. La tour de Babel Bruxelloise est un ensemble inimaginable pour le commun des mortels. Le front de gauche est faible parce qu'il comprend des gens qui ont une vision idéaliste de la société mais pas de connaissance de son laborieux fonctionnement. Pour les partis, l'organisation est un devoir principal et pour les citoyens c'est un obstacle, d'où le dialogue de sourds. Peut-être que le talent de Jean luc pourrait l'inciter à créer une passerelle au dessus de ce fossé ? On dirait qu'on parle toujours des bons sentiments et jamais des simples réalités de la loi.
@rodolphe13
Je ne suis pas certaine qu'aller sur le terrain des "idées" du FN (et de l'UMP) serait une grande victoire. C'est justement ce qui a banalisé ce parti et déplacé la question de la lutte des classes vers la lutte des races. Nous sommes dans une phase de déliquescence du système qui joue les divisions pour se maintenir et ça va durer. Le Front de Gauche s'est toujours posé comme laïque et dénonce tous les intégrismes mais il ne sert à rien d'en faire le sujet principal même si les médias mettent des loupes sur ces sujets. N'oubliez pas que le FN fait des scores beaucoup plus élevés dans certaines campagnes profondes que dans les cités populaires, or pas un voile ni même un immigré à l'horizon : l'effet télé joue à plein. N'oubliez pas le développement de l'intégrisme n'est pas le coeur du problème, il est la conséquence de la crise et des injustices comme d'ailleurs la montée de l'extrême droite. Ce sont les deux faces de la même médaille dont le système économique se sert pour attiser les divisions du peuple et éviter la prise de conscience.
Une remarque pour alimenter la réflexion commune. Les trois pays (Grèce, Espagne et Portugal) où nous faisons les scores les plus importants, sont aussi ceux où l'offensive néolibérale a eu les effets les plus dévastateurs sur le niveau de vie des populations. On peut douter que ce soit l'effet du hasard.
En relisant en diagonale vu leur quantité et richesse, les commentaires de chacun, j'en tire quelques remarques sur le 25 mai.
Notre campagne européenne aurait peut-être dû s'appuyer sur la remise en question de la dette (audit et annulation partielle), et donc des pseudo-déficits, sur l'exigence de restaurer et renforcer les droits sociaux, sur la protection de l'activité économique des spéculations financières et sur la décision de quitter l'euro (allemand) si ces exigences ne sont pas satisfaites. Rajouter un respect de la laïcité (quelle que soit la religion visée ici ou là). En démontrant enfin constamment que le FN est un clone ultra-libéral de l'UMP et du PS, folklorisé en parti nationaliste hétéroclite. Mais tout cela supposait que tout le PCF était avec nous depuis des mois et que les médias auraient donné le droit au FdG de s'exprimer librement, sans être en outre caricaturé parallèlement.
Merci Jean Luc. Comme tout au long de nos combats nous avons eu des moments difficiles. Souvent ils ont donné l'envie de résister et encore résister. Je suis persuadée que la déception sera moins pointue, avec toi nous serons reprendre le long combat que nous avons débuté il y a déjà si longtemps. Courage Jean Luc mais avec les camarades qui ont tant donné. Reprenez quelques forces nous ne pourrions rien sans vous. Courage le chemin est long et surement encore plein d'embuches face à la situation délétère des dirigeants hors de la réalité de nos concitoyens, France et européens.
Courage à vous tous très amicalement.
@ obelix (309)
Avant de décider de nos actions politiques, il faut sans doute regarder et réfléchir à ce qui se passe dans la population. Quelles sont les évolutions des opinions, qui nous suit, et qui ne nous suit pas. Un bel exemple est donné en Grèce. Même si la situation est très différente en France. Je vous conseille de lire un article de Syriza sur ce sujet. Vous verrez que suivant combien souffre un secteur de la population, combien il prend parti et vote. Ceci est très net pour les salariés du secteur privé et public en Grèce. Ceci m'aide à comprendre, situation inverse, pourquoi beaucoup de fonctionnaires en France sont encore très attachés au Ps ! Mais les choses peuvent changer très vite. Idem pour d'autres catégories sociales. Et il nous faut anticiper, accompagner ces évolutions.
Ces réflexions de Jean-Luc sur les résultats décevants du FdG aux européennes sont comme toujours riches et intéressantes. Pour quelles raisons si peu d’électeurs de gauche écœurés par la politique actuelle de régression sociale ont apporté leur suffrage au Front de gauche le 25 mai ?
Pour compléter les hypothèses de Jean-Luc il faudrait donner la parole à ceux dont la voix nous a manqué. Il suffirait d’inviter 1000 à 2000 citoyens ayant voté Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2012, et qui espèrent sincèrement un FdG plus attractif et en progression dans les années à venir, à donner la ou les raisons qui les ont conduit à ne pas voter FdG le 25 mai.
Dans mon Sud-Est France, aux Européennes la tête de liste PCF totalement inconnue hors de son milieu PCF, voir quelques responsabilités sociales régionales, en seconde position sur la liste Eric Coquerel, secrétaire national du PG. Eric est aussi le grand communiquant de la Fédération Française de Voile, écologiste de la mer, promoteur des ses ressources. Pas de départ du Vendée Globe Challenge ou autre course sans Eric Coquerel qui pendant des heures commente les ressources, connait et est connu et de tous les grands noms de la navigation à la voile y compris pour ses opinions politiques ré-évolutionnaires, Eric méritait la tête de liste dans le Sud-Est, il aurait été élu à la place de la PCF. En Normandie, Bretagne ce fut mieux pour lui. Faire connaitre nos responsables pour ce qu'ils sont socialement. On se bat toujours un peu pour les siens, d'origine bretonne, 35 victoires en dériveur, ancien Président d'un club de voiles, dans notre activité sportive pour l'eau et l'air et la pollution nous sommes des Ecolos de grandes force, nous n'avons aucune leçon à recevoir des écolos qui se sont donnés pignon sur rue souvent sur...
Contrairement aux pays du Sud (Espagne, Portugal, Grèce) et du Nord (Irlande), en France les attaques contre le système social sont plus subtiles. On ne baisse pas directement les retraites ou les salaires des fonctionnaires : on les bloque pendant des années en laissant l'inflation même faible accomplir son oeuvre. On instaure une mutuelle pour tous dans le privé pour mieux préparer la privatisation de la sécu. On bloque toute évolution positive de l'école publique pour favoriser tranquillement la montée du secteur privé de l'éducation (plus de 25 % des élèves dorénavant). On maintient formellement une retraite à 60 ans pour ne donner une retraite à taux plein que bien plus tard. Il est caractéristique que dans des régions où peuvent avoir lieu des luttes dures et longues et mêmes victorieuses (Fralib à Géménos dans les Bouches-du-Rhône), le FdG ne progresse pas électoralement. Il peut y avoir deux France côte à côte : celle qui lutte jusqu'au bout et celle qui se résigne et désespère. Le FN fera son pain blanc de l'océan de résignation et de désepérance. Le FdG ne se développera que dans les luttes.
On essaie de vous vendre l'Europe ! Et pour vous personnellement l'Europe, c'est la fin des haricots (j'ai voulu rester poli). Conclusion : vous refusez d'acheter l'Europe. Pas plus compliqué ! La réponse correspond à la question. Alors suivant les gens, certains s'abstiennent, d'autres votent FN (qui a un discours clair sur son refus de l'Europe). Un de nos électeurs aux municipales, même un fusil dans le dos, il ne serait pas allé voté. Je n'ai pas réussi à le décider. J'ai sorti tous nos arguments de campagnes. Il me répétait que pour lui et pour ses enfants, l'Europe, c'était la cata totale. On était dans le déni ! Je crois qu'au PG nous devrions regarder de très près le discours de Syriza en Grèce (même si la situation est différente).
"Sous sarkosy, je mangeais de la viande", "il y a trop d'aide pour les étrangers", voilà ce que j'entends de la part de retraitées. Notre vision et nos paroles ne les interpellent pas du tout. Les gens ne regardent que leurs petits intérêts et n'ont pas l'élévation nécessaire pour saisir la réalité de ce qui ce joue. Durant la campagne présidentielle, vos discours parlaient du SMIC, des retraites, bref tout ce qui les concernaient au quotidien et pour beaucoup, ils en sont restés là, grâce au lavage de cerveau permanent des adversaires politiques et médiatiques. Je ne juge pas, je constate.
Je suis Mélenchoniste à vie mais je n'ai toujours pas "avalé" le coup de poignard de Laurent lors des municipales. "Qui a bu, boira" ! Si je puis me permettre, travaillez pour votre pomme, soyez audible pour les petites gens, ce sont eux qui vous suivront s'ils entendent ce qu'ils ont envie d'entendre et les unions se feront quand nos scores remonteront. Je sais, ce n'est pas transcendant mais la réalité est là ! La le Pen, il faut la battre sur son terrain et se montrer comme une alternative évidente.
Bon courage Jean-Luc et vous tous, moi, je suis écoeuré !
Ce qui est nécessaire à l'heure actuelle c'est l'unité et non la division. Mais l'unité sur des bases claires et non négociables: il faut instaurer une base de règles strictes au sein du FdG, ceux qui ne les respectent pas s'excluerons d'eux même.
Je me demande quand même si ne nous sommes pas en retard sur le sentiment de la population. Comme en 2005, l'Europe telle qu'elle est est vue à juste titre comme une énorme machine aux mains des classes dirigeantes qui n'apporte rien que des misères et des contraintes. Ils savent que des pays prospères comme la Suisse avec un SMIC à 3000 € n'y sont pas. Que la moitié des pays européens ne sont pas dans l'euro et n'en sont gênés en rien. Malheureusement, seul le FN a abordé en face ces deux questions, il en a récolté (relativement) les fruits (perdu quand même 1.500.000 voix). Notre position là-dessus était des plus ambigües. D'autant plus que Jean-Luc nous a expliqué les conditions d'intervention au parlement qui rendent pratiquement inutile sa présence.