18juin 14

Chaud, le moment chaud !

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Je préfère en rire. Que je me donne cinq jours d’absence de France, puis que je renonce aux fatigues des émissions matinales à la radio et à la télé me vaut un papier dans le « Figaro » sur mon « retrait de la scène politique ». La « scène »… c’est bien dit. On évoque même avec délicatesse ma déprime de 2002 pour suggérer que je suis peut-être de nouveau malade. Quelle élégance ! Mais surtout, quelle comédie ! Les mêmes ne s’émouvaient guère de notre manipulatrice disparition de la scène médiatique pendant les élections municipales et européennes !

Certes, ce n’est pas là le fait marquant de la vie médiatique. La haine aveuglée des médias contre les cheminots et leurs grèves est un révulsif autrement plus notable ! Bien sûr, c’est un classique. On y revient à chaque grève et à chaque diminution des droits de grève dans le service public. Dans le contexte d’un pays à 25 % d’extrême droite, la propagande médiatique anti-syndicale est une contribution directe à la propagande de celle-ci. L’usage obsessionnel des mots « prise en otage » résume l’incitation malsaine à la criminalisation de l’action syndicale qui est recherchée à cette occasion. Les professionnels du vocabulaire cherchent délibérément à provoquer la confusion entre syndicalistes et terroristes, conflit social et guerre. Que les cheminots fassent grève pour défendre l’intérêt général n’a pas effleuré un seul article, un seul reportage. Qu’ils en soient lourdement de leur poche juste avant les vacances ne veut rien dire pour un médiacrate gavé. Que la libéralisation du rail soit une calamité et un échec partout où elle a été appliquée n’est pas le débat pour eux. La seule question qui vaille ce serait la grève, pas ses causes. « Faut-il interdire la grève ? », demande même le Figaro. Question aussi choquante pour les libertés publiques que si les cheminots demandaient : « Faut-il interdire le Figaro ? ». Je m’amuse d’observer jusqu’où va l’esprit de caste chez ces croisés. Ainsi de l’argument glauque des malheureux candidats au bac qui seraient ainsi empêchés. Cela ne concernerait éventuellement, le cas échéant, que 7 % du total. Mais il y a plus intéressant à noter. Le savez-vous : le bac pro avait commencé depuis une semaine sans que les beaux esprits s’émeuvent du sort des jeunes gens concernés. Révélateur, non ?

Cette bataille sociale du rail en France n’est pas la seule. Le pays fourmille d’initiatives et de conflits partout sur le territoire. Celui des intermittents est exemplaire d’une profonde et légitime exaspération sociale. Cette situation entre en résonance avec un contexte de conflits, plus amples encore, qui touchent tout le sud martyrisé du vieux continent. En Europe, la pente des évènements entraîne tous les protagonistes vers un point de rupture dont l’enjeu va croissant. Après les maxi manifestations républicaines d’Espagne, la maxi manifestation de la CGT au Portugal demandant la démission du gouvernement et des élections générales. Clairement, dans l’Europe du sud, la rébellion tient la corde. Et les nôtres l’incarnent. Il n’en va pas de même en France et dans l’Europe d’outre-Rhin, où domine la pulsion d’extrême droite comme réponse aux saccages irresponsables des libéraux. C’est ce qu’analysait le conseil national du Parti de gauche ce week-end en même temps que se tenait celui d’EELV et du PCF. Je dis un mot de réflexion générale sur ce que ces réunions nous apportent selon moi.

La bataille du rail est un combat d'intérêt général

Cette question du Figaro, « Faut-il interdire la grève ? », est tellement révélatrice de la distribution des rôles sociaux actuels. On voit bien quelle différence de taille existe, à cette heure, entre un cheminot et journaliste du « Figaro » qui le décrie ! Le cheminot perd des journées de salaire pour le bien de tous et le journaliste du « Figaro » est payé pour défendre l’intérêt de quelques-uns. Le cheminot fait vivre à ses dépens personnels une liberté fondamentale, le journaliste du « Figaro » milite pour limiter la liberté dont il est censé être l’emblème. Mais pourquoi charger le seul « Figaro » ? Les moutons de Panurge ont plus d’un nom. En France, la presse actuelle est, pour l’essentiel, l’adversaire principal de la liberté de penser autrement, c’est-à-dire de penser tout court.

Sur le terrain, les militants du PG distribuent des tracts de soutien aux grévistes de la SNCF. Ils vont à la rencontre des usagers pour expliquer la situation. C’est décisif. Je crois bien que nous sommes le seul parti à le faire. Quand les gens entendent le message et apprennent la responsabilité de Hollande et de la Commission européenne, leur colère change vite de cible. Le travail est facilité par la méfiance que les gens ont à l’égard des médias quand ils se mettent tous à répéter la même chose. L’écoute est plus grande. L’exaspération, paradoxalement, pousse au débat. C’est de la politique. On ne sait pour combien de gens, cette discussion sera un déclencheur non seulement à propos de ce conflit mais dans bien d’autres registres. Pour chacun d’entre nous, il faut bien comprendre ce qui est en jeu.

La grève à la SNCF aura commencé il y a une semaine. Les libéraux multiplient les insultes contre les cheminots comme Eric Woerth les comparant à des « Talibans ». Manuel Valls, comme un banal homme de droite, mise sur le pourrissement de la lutte et l’épuisement des lutteurs pour gagner son bras de fer. Quoi qu’il arrive, quelle que soit l’issue du conflit, il faut travailler à faire connaitre la vérité : les cheminots en grève défendent l’intérêt général. Plus cette idée gagnera du terrain plus nous tirerons d’un mal un bien. Pour cela, voici une provision d’arguments. Si cet argumentaire vous convainc, prélevez-le et faites-le connaître dans vos listes de diffusion. Une grève ? Mais pourquoi ?

Les cheminots en grève depuis le 11 juin protestent contre le projet de réforme ferroviaire du gouvernement Hollande-Valls. Le gouvernement prétend que sa réforme va « réunifier la famille ferroviaire » aujourd’hui divisée en deux entreprises distinctes. En effet, en 1997, la SNCF a été coupée en deux. Depuis, la SNCF est chargé de « l’exploitation » du réseau, c’est-à-dire de faire circuler les trains. Et une autre entreprise, Réseau Ferré de France (RFF), assure l’entretien des voies ferrées et la construction de nouvelles lignes. Ce système est absurde. C’est d’abord une absurdité technique : séparer les rails et les quais des trains donne le spectacle lamentable des quais trop larges qui doivent être rabotés. C’est aussi une absurdité financière. Dans le ferroviaire, il faut des infrastructures très lourdes pour pouvoir faire circuler des trains. La logique de l’entreprise unifiée est de regrouper toutes les activités. Le système actuel sépare l’activité qui coûte le plus, à savoir entretenir et construire des voies ferrées, de l’activité qui rapporte, à savoir faire circuler des trains. Comble de l’aberration, lors de la création de RFF, c’est cette entreprise qui a hérité de toute la dette issue des investissements de la SNCF pour construire le réseau ferroviaire français. Bilan : RFF est asphyxié par cette dette et son remboursement. Et RFF est donc incapable de financer les investissements nécessaires à l’entretien et au développement du réseau. Pour compenser, RFF augmente les droits de péages que la SNCF doit lui payer pour pouvoir faire passer ses trains. Ce qui aboutit à augmenter les tarifs pour les usagers et à supprimer les trains les moins «rentables », donc a aggraver la désertification humaine et industrielle des zones concernées.

Le gouvernement prétend que son projet va mettre fin à cette division. Il ment. Il ment pour tromper. Que le public s’y laisse prendre, c’est une chose compréhensible. Mais il n’y a aucune chance que les cheminots le croient un instant, qu’ils soient en grève ou pas.

En effet, le projet du gouvernement ne prévoit pas de regrouper les deux entreprises. Il prévoit au contraire d’éclater encore davantage le service public ferroviaire en créant une troisième structure censée chapeauter les deux autres. Pour habiller son mensonge, il propose que le sigle « SNCF » figure dans le nom des trois entreprises. Cela ne trompera que ceux qui le croiront ! Le gouvernement ne veut pas réunifier le système ferroviaire. Car pour le faire, il lui faudrait désobéir à l’Union européenne. En effet ce sont les directives et règlements européens qui imposent la séparation de la gestion des voies et des trains. Hollande veut être le « bon élève de la classe européenne ». Il obéit donc servilement aux injonctions de la Commission qui reviennent à détruire la France pan par pan.

Le but de toute cette manœuvre est l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire. Il s’agit de permettre à d’autres entreprises que la SNCF de faire circuler des trains. Cette ouverture à la concurrence est déjà effective pour le transport de marchandises depuis 2005 et pour les liaisons internationales de passagers depuis 2009. L’Union européenne pousse actuellement pour ouvrir à la concurrence les transports intérieurs de passagers : trains régionaux, trains intercités, TGV. L’ouverture totale à la concurrence est prévue à partir de 2019 par le fameux « quatrième paquet ferroviaire » actuellement en débat au niveau européen. Au Parlement européen, le PS et la droite l’ont déjà adopté en première lecture en février. J’ai voté contre. Un deuxième vote aura lieu dans les mois à venir. La bataille du rail n’est donc pas finie !

Dans ces conditions, il ne faut surtout pas accepter de réduire le problème soulevé par la grève à un conflit corporatif ! Les cheminots luttent pour l’intérêt général. En premier lieu parce que la concurrence, ça coûte plus cher et ça marche toujours moins bien ! Depuis des années, l’Europe et les gouvernements poussent la SNCF et RFF à être gérées comme des entreprises privées et non comme des services publics. Le résultat est aussi clair qu’ubuesque : fermetures de gares, explosion des tarifs, notamment pour le TGV, remplacement des trains par des autocars… Le bilan de la concurrence est désastreux partout où elle est appliquée. En Angleterre, elle s’est soldée par des accidents dramatiques causant de nombreux morts. En France, la concurrence est déjà appliquée pour le transport de marchandises depuis 2005. Bilan ? Depuis 2005, la part du ferroviaire a reculé au profit du transport routier. Entre 2005 et 2012, la part du ferroviaire a reculé de un point, passant de 10,6% à 9,6% des marchandises transportées. Pendant ce temps, la part du transport routier a augmenté de près de deux points, passant de 81,9% à 83,6%. Davantage de concurrence, c’est donc davantage de camions et de pollution !

Le but visé est soigneusement masqué par les vociférations contre les grévistes. Avec sa réforme ferroviaire, le gouvernement Valls organise très directement le passage à la concurrence pour le transport de passagers. Il n’en dit mot publiquement. Mais il l’a écrit noir sur blanc dans son Programme National de Réforme, un document transmis à la Commission européenne en mai 2014 sans aucune publicité ni sans que les fainéants de la plupart des médias fassent le début du commencement de leur fameux « devoir de savoir et d’informer ». J’en ai déjà parlé sur ce blog.

J’en parle de nouveau ici pour que vous voyiez bien l’articulation entre tous les éléments de la politique en cours. Voici ce qu’écrit le gouvernement Valls : « dans le domaine des transports, le projet de loi de réforme du système ferroviaire […] vise à renforcer l’efficacité de la gouvernance actuelle avec la mise en place d’un opérateur unique pour la gestion de l’infrastructure, dans une perspective compatible avec l’ouverture à la concurrence du transport de passagers. (…) Par ailleurs, la pression concurrentielle dans le secteur devrait s’accroître du fait de l’accroissement des possibilités de transport par autocar » ! La logique est claire : « être compatible » avec l’ouverture à la concurrence et « accroître la pression concurrentielle » avec les autocars !. C’est contre tout cela que se battent les cheminots.

Cette lutte est d’intérêt général. J’en donne un autre exemple. Il s’agit de la sécurité du transport ferroviaire. Il y a un an, le 12 juillet 2013, 7 personnes mouraient dans le déraillement d’un train à Brétigny dans l’Essonne. Tout le monde s’en souvient. Les cheminots eux-mêmes n’ont jamais instrumentalisé cet événement tragique. Ils voulaient d’abord savoir ce qui s’était passé. L’enquête a ensuite montré que la raison de l’accident est le mauvais entretien des voies ferrées. Ce n’est pas un cas isolé. Dans « Libération »de ce lundi 16 juin, un conducteur de TGV témoigne du mauvais entretien des abords des voies : « Je suis apolitique, pas syndiqué, je ne vais pas aux AG. Mais je vais vous dire ce que je vois de ma cabine : la direction nous parle de sécurité, mais c’est le TGV qui élague les arbres ! On a alerté dix fois et la hiérarchie fait le mort. On en a marre d’écoper dans une maison qui prend l’eau ». Tout cela est la conséquence directe de la logique financière de la SNCF et RFF, du recul du service public et de l’austérité. C’est contre cela que les cheminots sont en grève. Ils perdent leur salaire pour nos conditions de transport. Ils méritent donc notre soutien.

Une nouvelle fois, François Hollande aurait mieux fait de se taire. Vendredi 13 juin, il a cru intelligent de déclarer « Il y a un moment où il faut savoir arrêter un mouvement ». Il voulait faire référence à la phrase célèbre de Maurice Thorez en 1936. Je me permets donc de rappeler cette phrase en entier : « il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenue ». Or pour l’heure, les cheminots n’ont pas obtenu satisfaction. Donc la grève dure. C’est la faute du gouvernement. Les cheminots ont exprimé leurs désaccords avec la réforme ferroviaire depuis des mois. Ils l’ont fait par deux journées de grève de 24 heures le 13 juin 2013 et le 12 décembre 2013. Ils l’ont encore fait par une manifestation nationale à Paris le 22 mai. L’idée d’une grève reconductible en juin était déjà dans les têtes à ce moment-là. Le gouvernement n’a rien voulu entendre et a tenté le passage en force. Son coup a raté. Manuel Valls a pris les usagers en otage pour se faire bien voir de la Commission européenne. Puisse-t-il le payer le plus cher possible !

Après les élections ? C'est le tour de la lutte

Les trois réunions de conseils nationaux ce week-end portent loin. Elle tendent a constituer un nouveau paysage dans la gauche politique. Les Verts ont donné la consigne de ne pas voter le collectif budgétaire du gouvernement, c’est-à-dire l’inepte pacte de responsabilité. Quand on vote contre le budget, qu’est on, sinon dans l’opposition ? Ainsi, d’un seul coup, quels que soient, pour finir, la réalité et le nombre des votes négatifs des députés Verts, l’opposition de gauche s’élargit d’un parti supplémentaire. Il y a trois mois, ce parti était membre du gouvernement….

Le conseil national du PCF a produit un texte qui m’a enchanté. En effet, il approfondit la convergence sur le fond doctrinal avec les thèses du Parti de Gauche. Dans un moment où nombreux sont ceux qui prennent un malin plaisir à souligner les divergences et à essayer d’envenimer les débats, cette convergence est un bien précieux. Lors du dernier congrès communiste, les délégués ont déjà adopté la thèse de la « révolution citoyenne ». Je n’en reprends pas ici la description. Mais je crois que je peux rappeler ceci : il ne s’agit pas de nommer sans le dire l’ancienne idée de « révolution socialiste ». Il s’agit d’autre chose. Le mot nomme le processus qui met en mouvement pour « prendre le pouvoir dans tous les domaines du quotidien » un acteur nouveau. Cet acteur, c’est la population urbanisée, ou vivant en mode urbain, en condition salariale ou précarisée ou durablement sans emploi, pauvre ou incluse dans le circuit du système. Une telle révolution se donne pour objectif et pour méthode la démocratie partout et jusqu’au bout, au service du bien de tous. A noter que ce processus se dote de ses propres organes d’action : le comité citoyen ou l’assemblée citoyenne. A ne pas confondre avec une assemblée de base du Front de gauche. En effet, il s’agit ici d’une assemblée de tous, quelles que soient les opinions, quels que soient les votes, en vue d’une appropriation collective d’un problème a régler. Nommer cet acteur est décisif. Il s’agit du « peuple », concept qui inclut le salariat mais ne s’y réduit pas puisqu’il intègre tous ceux que la condition urbaine met en situation d’interdépendance.

Je demande qu’on me pardonne ce résumé abrupt et somme toute assez abstrait. Mais sans doute nombre de mes lecteurs qui suivent mes réflexions sur ce thème y retrouveront un écho de leur propres analyses. Le concept de peuple fut âprement discuté, et je fus copieusement affublé de l’étiquette de populiste pour cela. L’idée de « Front du peuple » se déduit de cette description. Elle ne nie pas la centralité du conflit pour le partage de la richesse ni la place singulière de la lutte en entreprise sur ce terrain. Elle en élargit le domaine d’application à l’ensemble des questions de la vie commune, que l’on soit salarié ou pas. Ce qui importe ici c’est le mode de vie et la relation d’interdépendance étroite entre individu à travers, par exemple, les prestations communes des services publics, ou de l’extension du domaine de l’interconnexion des individus entre eux. Le « Front du peuple » est donc un mot d’ordre pour tous et en tous lieux. Il unit dans un même mouvement la participation politique traditionnelle des partis mais aussi des syndicats, des associations, des secteurs informels, mais surtout des comités et assemblées de citoyens librement associés dans l’action. On est loin de la formule du « Front populaire », traditionnellement réduit à un cartel d’organisations politiques. Une convergence sur un tel espace idéologique est, à mes yeux, essentielle. Plus nous parlerons la même langue, plus nous avancerons facilement ensemble pour comprendre et agir. C’est par la compréhension commune que l’action commune se renforce le plus vite et le plus profondément. Il est encourageant que, sans concertation préalable, nos deux résolutions de Conseil national s’achèvent par la même référence au « Front du peuple ».

C’est pourquoi je veux rappeler comment notre texte conclut : « Voici notre conviction : le pire de la crise ne serait pas les ravages qu’elle provoque. Le pire serait que nous renoncions à en tirer le moyen de faire naître un monde nouveau, libéré des causes des malheurs du présent. Le Parti de Gauche tiendra son poste de combat. Il se donne les moyens de son développement autonome. Mais il sait que rien n’est possible sans que naisse une union large de tous ceux qui ont compris le danger et le besoin d’en finir avec la politique austéritaire. Et bien davantage encore, rien n’est possible sans qu’un Front du peuple ne se lève pour congédier l’oligarchie, préparer les « jours heureux » et avancer vers l'écosocialisme, seul horizon viable de l'humanité. ».

Ce projet d’une action en vue de la construction d’un « Front du peuple » nécessite sans aucun doute bien des discussion pour en approfondir le sens, les voies et les moyens. Je n’y viens pas à cet instant. J’aurais pourtant bien envie de montrer comment nos marches politico-sociales, et notamment celle du 1er décembre contre l’augmentation de la TVA et pour la révolution fiscale, en ont déjà dessiné les contours. Je ne viens à présent que sur un point. La question de cette construction politique et celle du rapport du Front de Gauche aux dissidents socialistes et Verts. La réunion de mes amis en Conseil national, m’a rendu le service que j’en attendais : y voir plus clair. Un point en particulier m’a frappé. Quelque chose que je n’avais pas vu, du fait de mon implication personnelle dans les discussions avec les partenaires institutionnels de la gauche. Beaucoup me mettent en garde : les regroupements de groupes et partis politiques ne sont pas l’essentiel à cette heure. Il existe une lame de fond de rejet de tout ce qui touche à « la politique ». L’activité de ceux qui veulent tourner la page de ce système ne doit surtout pas donner l’impression de résumer sa préoccupation à la préparation d’élections et aux alliances qui vont avec. J’entends ce message et je crois qu’il touche juste. Surtout si l’on tient compte du fait que les « dissidents » socialistes et Verts sont pour l’instant plus forts en mots qu’en actes. Ils ne sont donc ni le centre du monde ni « les nouveaux héros de la lutte des classes », comme le disait Pierre Laurent à propos de Kerviel. Beaucoup d’entre eux veulent surtout négocier des corrections à l’intérieur de la trajectoire définie par le gouvernement. Non, le cœur du moment est dans l’action de combat et dans les luttes à épauler et conforter autant qu’on le peut. C’est là qu’est le moteur du Front du peuple que nous voulons faire émerger. Et c’est là que va se jouer l’année qui vient. Le message venu du terrain est clair : on ne répond pas à l’écœurement général pour la scène politique en donnant l’impression d’ajouter des épisodes à la farce ! Que les dissidents de toutes sortes fassent mieux que grogner et se plaindre. Qu’ils agissent, qu’ils rompent les rangs, qu’ils renoncent aux arrangements politiciens. C’est l’urgence. Tout doit être fait pour les y aider. Mais c’est à l’aide aux luttes de terrain qu’il faut s’appliquer. Plus le front social sera actif, plus la scène politique sera ébranlée. L’un commande l’autre à cette heure.


222 commentaires à “Chaud, le moment chaud !”
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  1. Jom Smims dit :

    Quelle formidable énergie une fois de plus. Beaucoup d'entre nous s'en servent pour y trouver une inspiration, c'est salutaire.
    Merci camarade.

  2. Thorens dit :

    Passage en revue de l'éditocratie, par Acrimed : "Grève à la SNCF : les usagers des médias pris en otage par les éditocrates"

  3. Commandant P. dit :

    "En effet, le projet du gouvernement ne prévoit pas de regrouper les deux entreprises"

    Sur la démocratie dans l'entreprise (toute relative dans notre système), il faut exiger qu'il y ait un CCE commun aux 3 entités (2 + le chapeau), ou un comité de Groupe, avec des expertises économiques et des droits de veto, pour éviter de renouveler les situations du passé. Sinon, les discussions sur les "entités juridiques" restent formelles : c'est l'actionnaire qui décide.

  4. phiphi the biker dit :

    Bonjour à tous,
    Merci Jean Luc pour tes explications (qu'on attend toujours avec impatience). Merci pour ta combativité et celle de toutes les équipes qui travaillent pour cette alternative politique.
    Vive le front du peuple et vivement la sixième république ! Liberté, égalité, fraternité !

  5. boris (75) dit :

    Quel bonheur d'être le premier vous lire ! Entièrement d'accord sur tous les points abordés. Pour ceux qui avaient encore des doutes, les réactions de Valls-Hollande montrent bien dans quel camp ils se trouvent. J'ai du mal à voir la différence entre eux et les gouvernements de droite qui les ont précédés. J'ai même bien peur qu'ils sont encore plus brutaux et cruels: cynisme et mensonge à tous les étages, absence de dialogue social, mépris à l'égard des travailleurs qu'ils soient en grève ou pas...
    L'enjeu actuellement est de réveiller ceux à gauche qui sont porteurs d'espérance car la droite et l'extrême-droite occupent tout le terrain de la lutte idéologique. Quant aux "dissidents" ou "frondeurs" au PS comme on les appelle dans une certaine presse, leur action à l'intérieur de leur parti reste des plus modestes. Le courage c'est de savoir rompre, ne pas le faire c'est de la lâcheté ou pire même de la complicité comme tu sembles justement le penser à la fin de ton message. On a de plus en plus l'impression que le PS est hors contexte, qu'il n'a plus de prise sur les événements et qu'il n'a plus rien à dire : pour moi, il est définitivement mort !

  6. carol dit :

    Merci à toi de reconnaitre l'exigence de clarté exprimée lors de ce CN et d'en tirer le meilleur pour nous tous, le peuple.

  7. greffioz dit :

    Très heureux de pouvoir à nouveau lire vos billets et de constater que vous allez bien.
    Tout à fait d'accord avec vous sur le danger de ces regroupements qui ne s'appuieront pas sur cet horizon qu'est le Front du Peuple à mille lieux des arrangements politiciens vers lesquels me semble t-il veulent nous amener EELV et frondeurs du PS pour glaner quelques corrections à la marge. Soyons vigilants !
    Bien à vous

  8. seniorenforme dit :

    Et si les retraités, face aux mesures injustes qui les touchent, décidaient de faire la grève ? Ils pourraient enfin faire entendre leurs justes revendications et leur malaise! Utopie ? Une grève des achats, des gardes des petits-enfants, du bénévolat, du vote voilà bien des manières de se faire entendre. L’économie et la société française ne peuvent fonctionner sans les seniors et pourtant personne ne parle de leur poids fondamental dans notre pays. Alors chiche, on commence quand ? Nous entendons trop souvent, les retraités sont des nantis, jamais un gouvernement ne toucherait à leurs privilèges. Mais de quoi parle-t-on au juste ? Des 622 000 retraités qui touchent le minimum vieillesse? De la retraite moyenne qui est de 1288€ par mois? Ce sont des montants de riches? Et ce gouvernement de Solfériniens qui multiplie les décisions scandaleuse vis à vis des retraités: gel des retraites, fiscalisation de l’avantage familial pour ceux qui ont eu 3 enfants, cumul emploi-retraite rendu nettement moins intéressant, cotisation de 0,3% pour financer la dépendance. Ce ne sont pas des raisons de se faire entendre ?

  9. le Prolo du Biolo dit :

    Libéralisation des rails.
    Un truc que je me demande : lorsque 2 transporteurs (ou 3, ou 4, etc.) décideront de desservir la même destination à la même heure parce-que créneau le plus rentable, à qui cette destination sera-t-elle attribuée, comment les compagnies concurrentes seront-elles départagées ? Par tirage au sort, au coup de boule, par paiement de dessous de table, en doublant voire triplant les rails ?

  10. Carmine dit :

    Bonjour à toutes et à tous. Bien que je n'étais pas inquiet de votre « retrait » de la scène politique je suis heureux de vous retrouver, apparemment, en pleine forme pour continuer le combat. En effet nous sommes des millions à partager ce dégoût et cette rage face à la parole unique des chiens de gardes au sujet du mouvement de grève des cheminots. Jamais la désinformation n'a été aussi importante et globale. Les arguments sont égrenés sans aucune argumentation. Les preneurs d'otages, le coût de la grève, les irresponsables, le peu de grévistes... Autour de moi je constate que les gens sont de plus en plus nombreux à partager notre sentiment de colère face à ce gouvernement, aux politiques dominants et à la presse qui n'informe pas. Depuis des décennies se sont les gouvernements libéraux successifs de notre pays et de Europe, aidé des masses médias, qui prennent en otage les peuples en leur tordant le bras pour soi-disant faire leur bien et allant contre sa volonté. Très belle intervention de Jacques Généreux sur le plateau télé expliquant qu'il est étonnant de ne pas entendre dans les médias le fond du problème de la réforme ferroviaire.
    Œuvrons également pour que le FG...

  11. Véga dit :

    Le Front du peuple pour une autre société (plus juste, écologique, égalitaire et souveraine) a déjà émergé vu la faiblesse, les magouilles et la division des partis politiques traditionnels qui offrent un piètre spectacle aux citoyens de nos jours. Il s’agirait de l’écouter un peu plus et de lui reconnaître une légitimité. La gauche radicale a du travail de réflexion à faire et le Front du peuple pourrait lui indiquer sur quel terreau planter.

  12. Chris54 dit :

    "Plus le front social sera actif plus la scène politique sera ébranlée. L’un commande l’autre à cette heure."

    Je partage à 100% cette analyse ! J'espère que la convergence des luttes se produira très vite, et qu'elle permettra entre autre de promouvoir de plus en plus comme une évidence la nécessité d'une constituante nous apportant la VIe République.

  13. j michel dit :

    Sur la libéralisation du ferroviaire, un exemple supplémentaire d'actualité : les cheminots suédois, soutenus par la population, refusent la libéralisation et réclament un retour au monopole public. Mince, pas de chance, les médias n'ont pas la place pour en parler (la faute aux corrigés du bac philo, sûrement). Une info .

  14. durluche dit :

    Tu veux dire qu'il faut faire de la récupération politique des mouvements sociaux ? Pour l'instant, c'est comme ça que notre soutien est souvent appelé. La soit disant volonté des syndicats d'être indépendants des partis politiques (PS compris?) les empêche de prendre position parfois et de bouder la main qu'on leur tend souvent mais oui, il faut le faire. Quant aux structures et stratégies du front de gauche, il faudra bien aussi améliorer les choses.

  15. Evelyne Richard dit :

    Merci pour toutes vos explications et pour cette formidable énergie que vous nous transmettez. Je suis toujours impatiente de lire vos billets remplis d'humanisme et teintés de tant de clarté ! Je m'efforce de les transmettre, de les faire lire autour de moi et souvent en famille nous les analysons et commentons. J'en réfère immédiatement à votre blog dès que des absurdités me parviennent où quand je sens le désespoir et le renoncement. Encore merci !

  16. Md59 dit :

    Bonjour à tous je viens de lire "Contre les élections" de Van Reybrouck, enfin un message claire et des propositions concrètes pour sortir de la farce politique. En cherchant sur le net, vous aurez accès au travail réalisé en Belgique par Van Reybrouck et le G1000 qui est en marche. C'est vraiment une démarche démocratique et participative populaire, c'est la façon la plus intelligente de sortir du système des partis politiques professionnels. Le Front du Peuple doit porter cete nouvelle et vraiment populaire démarche même si les partis FG, PC, et autres devront se mettre en minorité pour faire émerger la vrai voix du peuple. Tchao !

  17. Stubert Michèle dit :

    Merci pour cette analyse de la réforme de la SNCF.
    Que de changements dans cette entreprise depuis les années 40 quand mon père y travaillait. Je connais un peu ce qui s'y passe en ce moment car mon fils et ma belle-fille y travaillent. Et puis je lis l'Huma qui explique bien les projets gouvernementaux en cours. Bien sûr, ils attendent un pourrissement de la situation. Peut-on avoir une adresse où envoyer un soutien financier aux cheminots en lutte, même si ce soutien reste modeste, ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Bravo à eux d'avoir pris contact avec les Intermittents en lutte. Honte à tous ces journalistes qui déforment la vérité et s'apitoient sur le sort des "usagers" "pris en otage", alors que d'habitude les voyageurs sont des "clients" de la SNCF !
    Ne lâchons rien et préparons une rentrée sociale chaude.

  18. tchoo dit :

    J'adhère totalement à votre dernier paragraphe. Je note avec satisfaction les propos des "dissidents" du PS mais j'en attends des actes en rapport avec leurs propos.
    Le traitement par les médias de la grève des cheminots est une honte supplémentaire à porter à leur passif qui s'alourdit de jour en jour. nous avons été jusqu'a entendre sur une chaine, des animateurs s'étonner de peu d'explication donnée par la presse sur les raisons de cette grève, alors qu'eux-m^mes dans leur show ont contribuer à l'enfumage généralisé en ne présentant cela que sous l'angle des pauvres clients dérangés dans leurs déplacements quotidiens. Et cerise sur le gateua l'une des causes invoquées si ce n'est la principale fut que ce soit de la faute des grévistes eux-mêmes qui n'ont pas su s'expliquer. Notre monde médiatique se délite encore un peu plus et provoque du rejet pas encore assez massif

  19. Jean-Paul GUINET dit :

    Bonjour camarade(s)
    Je me suis usé les pieds à manifester de nombreuses fois, à chaque manif sociale. Quelles que soient les raisons des grèves sectorielles, et elles sont légitimes et nombreuses, certaines plus médiatisées, celles qui gênent le ronron de la Machine qui nous broie, seule une gréve générale, unitaire, même d'un jour pour commencer, renouvelable, manifestations du ras le bol dans tout le pays et pas seulement à Paris, avec participation de tout le peuple concerné, syndicats, ouvrier(e)s, employé(e)s, retraité(e)s, lycéen(ne)s, étudiant(e)s, sans-emploi, précaires, travailleur(se)s agricoles, tout(e) citoyen(ne) conscient de l'idéologie néolibérale-conservatrice du gouvernement et de l'Europe pourra faire réfléchir les autistes de l'austérité (austérité pas pour tous quand même, la Noblesse d'Argent et la Phynance continuent de se gaver et ne connaissent pas la "crise"!). Ce n'est qu'un combat, continuons le début.

  20. françois 70 dit :

    Je partage totalement ton analyse concernant les "dissidents" du PS: "qu'ils rompent les rangs et renoncent aux arrangements politiciens." Mais cette exigence, pour être crédible, doit en premier lieu s'appliquer au sein du Front de Gauche. Que la direction du PCF rompe les rangs de la prétendue "union de la gauche" et renonce aux funestes arrangements politiciens et électoralistes avec les solfériniens !

  21. francois dit :

    Un peu dubitatif sur l'appellation et le concept de front "du peuple". Un Front de gauche cherchant à se refonder sur une base sociale élargie et à rallier les autres dissidences de gauche ? Pourquoi pas, mais personne ne peut se prévaloir de représenter "le peuple" (dans sa totalité) surtout que celui-là il y a peu s'est massivement tourné vers un autre front ou vers l'abstention. Pour constituer un front du peuple (de gauche !) il faudrait donc changer de peuple. Le dynamique en cours, l'amalgame pour beaucoup de gens de toute la gauche avec l'action gouvernementale, n'est pas favorable à la construction rapide d'une nouvelle alternative dont la formulation même risque d'être aussitôt galvaudée. Je trouve qu'il vaudrait mieux "tenir" nos lignes en attendant une situation plus favorable à retrouver l'oreille du "peuple", en somme une situation où le vautrage du social-libéralisme suivi d'une alternance de la droite peut-être associée à l'extrême droite, aura épuisé toutes les perspectives. D'un champ de ruines pourrait alors naitre un authentique front du peuple éco-socialiste. Bon c'est peut être pas une raison pour rester les bras croisés d'ici là...

  22. ROUX dit :

    J'aimerais que vous dénonciez les déclarations tapageuses du Président de la cour des comptes qui, outrepassant la fonction de cette institution, appelle à encore plus d'austérité dans les services publics (par exemple en réduisant les nombre d'infirmières dans les hôpitaux) et à augmenter le temps de travail des fonctionnaires, une fois de plus montrés du doigt par un prétendûment socialiste. A quand une étoile sur le veston (couleur à débattre) pour les désigner encore plus à la vindicte de la population ? Poujadisme pas mort, à combattre à mort également !

  23. Nicks dit :

    Qu'il est à la fois rassérénant et rageant de vous lire ! A la fois, la clarté et la combattivité du propos rassure et panse les blessures du vitriol médiatique, à la fois, l'agacement nait de savoir qu'une parole aussi pertinente et argumentée est systématiquement salie, détournée, quand elle n'est pas occultée.
    Votre propos sur l'élargissement de la lutte politique à l'ensemble des citoyens, sans corporatisme ou systématisme partidaire, m'amène à signaler cette lutte victorieuse, qu'on m'a signalée. Une grande bibliothèque universitaire parisienne a récemment conduit une grève de trois jours, très suivie. Les agents luttaient eux aussi pour assurer un service de qualité, pour tenter de mettre en cohérence l'offre affichée, parfois en dépit du bon sens compte tenu des moyens disponibles, et la qualité des prestations. Ils avaient alerté depuis de nombreux mois sur une situation qu'ils jugeaient intenable, sans être écoutés. Grâce à l"union de la majorité du personnel, syndiqués ou non, l'implication nouvelle de nombreux agents, le mouvement a surpris par son ampleur et a obtenu gain de cause. La victoire est toujours possible. Quand nous sommes nombreux, ils...

  24. Berard dit :

    Bonjour à tous, Merci Jean-Luc pour ce travail d'analyse, de synthèse et de mobilisations,
    J'essaie de m'en inspirer. Ton blog fait bien le relais avec les autres sites GUE/GNU, tract et blogs d'autres acteurs du PG. Aurait-il pu nous ouvrir sur d'autres blogs en lien avec ton propos que nous ne serions pas allés chercher. Je n'imagine pas que tu fasses tout ce travail de collecte seul, mais nous aurions besoin d'une équipe de "véritables" journalistes, j'entends ceux qui ont fait naitre la profession en 1789 ! Ainsi nous pourrions lire les blog des syndicalistes CGT, SUD et d'autres de la SNCF.
    Merci

  25. Triple A dit :

    Un billet très stimulant, comme souvent ! Merci Jean-Luc pour les nouvelles.
    A propos de la privatisation des chemins de fer et des absurdités auxquelles elle conduite, je recommande le film "The Navigators", de Ken Loach (2001), sur les dégâts faits à British Rail par les libéraux et John Major en particulier. Excellent, édifiant, drôle et tragique. Et l'idée de consacrer son énergie à soutenir les luttes sur le terrain plutôt qu'à implorer les pseudo-dissidents des groupes politiciens à agir est l'idée la plus utile de ce billet, celle qui donne le plus de motivation, de sens à l'action.

  26. Frank dit :

    En réaction à la nécessité d'aller "au-delà du politique" pour rallier les dégoutés, ceux qui ne se sentent plus concernés, à la possibilité de devenir leurs propres acteurs du changement; en réaction aussi à la puissance du 4ème pouvoir (le médiatique) dont l'impact s'est considérablement accru ces 10 dernières années, rabotant l'esprit critique pour niveler la conscience politique du peuple et permettre l'ensemencement de la culture néo-libérale. Puisque pour "prendre le pouvoir" c'est "l'humain d'abord", mettre notre propre graine de savoir dans l'esprit des gens est primordial: et si alors l'action fondamentale était de produire des enquêtes, des documentaires, des fictions, de formats courts, moyen (52') ou longs à diffuser à la télévision et dans les salles ? Qu'un organe de production audiovisuelle émerge du PG afin d'alimenter les médias actuels de notre propre culture ? Je ne parle pas de la "télé de gauche" dont la mission et les moyens sont très réduits (sans compter le peu de professionnalisme du traitement du son), mais réellement d'une "boite de prod" dans tout ce qu'elle a de classique mise à part la visée culturelle ou informative des...

  27. Poncet dit :

    "les militants du PG distribuent des tracts de soutien aux grévistes de la SNCF. Ils vont à la rencontre des usagers pour expliquer la situation. C’est décisif. Je crois bien que nous sommes le seul parti à le faire."

    Merci à vous ! Nous avons besoin de ce soutien "externe". Je doute que le PCF ne le fasse pas, ici ou là, mais je suis réservé quant à un soutien trop visible et trop exclusif de mon parti à un mouvement largement autonome, mais que ses adversaires n'hésiteront pas à décrier comme "manipulé".
    Un mot sur le projet de réforme. Au-delà de sa forme, il est visible comme le nez au milieu de la figure que les 3 EPIC ont vocation à devenir rapidement des sociétés anonymes. La direction de l'entreprise l'écrivait d'ailleurs sans hésitation comme une hypothèse, il y a plus d'un an ! Doit on croire que l'élite dirigeante a changé de credo simplement parce qu'elle jugé temporairement plus opportun de ne pas afficher ostensiblement l'option privatisation ? Nous savons ce que valent les "garanties", écrites ou non. La victoire contre ce projet est la seule protection un tant soit peu réelle contre une privatisation.

  28. klavertrio dit :

    "L’ouverture totale à la concurrence est prévue à partir de 2019 par le fameux « quatrième paquet ferroviaire » actuellement en débat au niveau européen. Au Parlement européen, le PS et la droite l’ont déjà adopté en première lecture en février. J’ai voté contre. Un deuxième vote aura lieu dans les mois à venir. La bataille du rail n’est donc pas finie !"
    Je partage ce combat pour le rail, cependant, au point où on en est, je ne crois pas que cela serve à grand chose pour la gauche française de continuer à s'investir naïvement dans l'UE, ni de confondre l'UE avec l'Europe. En France, si la gauche veut retrouver du sens aux yeux du grand nombre, l'enseignement à tirer des élections européennes semble être qu'elle doive se positionner plus clairement contre l'UE et prôner la désobéissance vis-à-vis de l'UE.

    "Le conseil national du PCF a produit un texte qui m’a enchanté. En effet, il approfondit la convergence sur le fond doctrinal avec les thèses du Parti de Gauche."
    Cela fait un moment que le PCF dit des choses pas mal d'un côté, et agit d'une toute autre manière de l'autre. Préparez-vous (de nouveau) au désenchantement, donc. Le FdG...

  29. Michel Graziano dit :

    Bonjour et merci Jean-Luc de nous donner de vos nouvelles et heureux de vous relire, encore une fois billet très intéressant et instructif. Félicitations aussi pour ce projet de Front du Peuple qui me parait très bien venu et au bon moment. Celà prouve aussi que vous êtes le seul homme politique qui écoutez le peuple, lisez les commentaires sur vos billets sur votre blog et prenez acte. Merci et vive le FdG. A bientôt.

  30. Alain 75 dit :

    Cher Jean Luc Mélenchon
    Votre analyse m'est précieuse, je la partage et j'essaie de la faire partager autour de moi, dans ma famille, mon milieu de travail. Elle est rigoureuse et lucide. Elle affiche une vision nouvelle de notre société et du monde. il s'agit d'enjeux de civilisation. Alors pourquoi n'êtes vous pas entendu ? N'existe t'il pas trop de distance entre votre analyse si juste soit elle et la capacité de l'opinion de la comprendre malgré tous les efforts pédagogiques que vous faîtes ? Peut être faut il réviser votre communication (qui pourtant me convient personnellement parce qu'elle me séduit intellectuellement et humainement) qui apparait souvent pour le commun des mortels comme trop brutale (c'est ce que me rétorque beaucoup de gens, sans condamner le fond). J'entends souvent : au début, il était différent (pendant la campagne des présidentielles) puis il a dérivé ! J'essaie de répondre en abordant le fond et en mettant en évidence votre révolte et votre profonde sensibilité mais cela ne suffit pas. Cela n'est qu'un des aspects de mon analyse mais je souhaitais vous en faire part parce que cela n'est pas souvent abordé dans les...

  31. robin dit :

    Pas de vaines tractations avec les dissidents isolés d'EELV et du PS en effet. En revanche nous n'échapperons pas à une mise au clair de la ligne politique du FdG (sur l'euro notamment) et de sa stratégie (autonomie). Travaillons sur nous-même avant d'envisager des élargissements hypothétiques qui serait compris comme des combinaisons électorales opportunistes. Les militants que nous sommes devons nous impliquer dans les luttes en soutenant les grévistes et en révélant le sens idéologique du projet ferroviaire du gouvernement. Mais ce Front du Peuple, notre matrice commune, a aussi besoin d'un "parti" qui en sera le bras armé politique. Encore faut-il que ce bras soit inflexible et homogène !

  32. Gilles dit :

    La politique des transports est catastrophique en France, pays peu densément peuplé, peu accidenté, ce qui ne favorise pas le rail. Les emprises des lignes fermées ne sont généralement pas conservées, ce qui rend quasi-impossible les réouvertures qui seraient nécessaires (sans compter la circulaire Bussereau sur les passages à niveau). Ce qui n'a pas été fait en 1997 contrairement à l'Allemagne, c'est de repartir du bon pied en désendettant le système ferroviaire, alors que les investissements en LGV sont du fait de l'Etat. Les ressources pour insuffisantes pour l'entretien du réseau: la pollutaxe poids-lourds est "suspendue... Après, on peu discuter sur le fait de confier des petites lignes fret et/ou voyageurs à des exploitants locaux/régionaux, lignes que la SNCF ne peut ou veut exploiter, en partenariat avec elle et à des coûts maitrisés sans sacrifier la sécurité.

  33. Espinasse dit :

    Heureuse de vous savoir là, toujours, pour nous!

  34. BOUCHET dit :

    A nouveau, et comme d'habitude, un texte d'une grande richesse, soulignant la désinformation des journaux. On peut y ajouter les TV, même FR3 soir, avec des "sondages" téléspectateurs. Quant à la déformation du français par les mots : rappelez vous en 1980, il y avait simultanément "les Terroristes Palestiniens" et les "Résistants Afghans". Pour en revenir au social en France, à mon modeste avis, toutes ces destructions SNCF (sur ce point, il serait utile de rappeler que depuis la privatisation de GdF, les tarifs ont augmenté de 80%,) mais aussi -10% inspecteurs travail, attaques sur la Sécu, etc., trouvent leur explication dans la préparation du GMT. Salutations syndicales d'un chômeur en fin de droit.

  35. turmel jm dit :

    Pour moi le cheminot retraité, et ma compagne cheminote en activité mais en grève actuellement, nous sommes satisfait de l'analyse de ce billet concernant les raisons de notre lutte. Sur le résultat du conseil national du PCF par contre, nous sommes quelques camarades (communistes) qui n'avons pas le même enthousiasme que Jean-Luc. Donc, pour ce qui me concerne je vais relire et le rapport, et les conclusions. Quant au décalage existant entre le rejet du "politique", et les "pas de danse" hésitants des "frondeurs", des énervés et toutti-quenti, il est bien d'en prendre acte, de ne plus s'y attarder pour se consacrer à l'essentiel. La lutte, et dans un même mouvement un travail de fond auprès des citoyens afin qu'ils arrivent à espérer qu'une alternative à ce monde de brute capitaliste est possible. Vaste travail je le conçois, mais en 2012 quand même, il n'y avait pas 4 millions d'illuminés, alors on recommence !

  36. orchidee dit :

    Ce que je retiendrais de ce blog, "c'est là que va se jouer l'année qui vient" avec le front du peuple, avec un pg autonome le plus possible mais s'ouvrant aux autres le plus possibles. Un compliment à Pierre Laurent qui lui, tire la couverture à lui, il n'a pas l'intention de s'approcher du PG. Il nous faut le comprendre, ce sera un pierre dans notre jardin, un caillou dans notre chaussure. L'année qui vient, celle de 2015 risque d’être jouée déjà bien avant. Je pense qu'il y a urgence et qu'en septembre si rien n'est clair dans nos positionnements, tout sera plié. J'avais entendu parler des assises du Front de gauche, un CN a eu lieu avec les élus des comités et ce sont donc eux qui auront voté pour telle ou telle orientation. Nous n'avons pas toujours les résumés de ces CN, nous petits militants sans envergure. J'estime qu'au sein du FdG chaque militant devrait avoir le droit de vote pour toutes les orientations à prendre afin que nos élus n'aillent pas faire des erreurs de stratégies. Certains souhaitent que les militants non encartés du front de gauche puissent voter. Je suis pour, ça ferait venir beaucoup de monde, ils suffirait qu'ils adhèrent au FdG.

  37. SIMON dit :

    Ouais, la direction du PCF, après avoir cassé la dynamique du Front de Gauche en pronant l'alliance avec les socialistes aux municipales (qui nous ont occupé 5 mois), il est normal que cette direction veuille changer de Front.

  38. champa10 dit :

    Heureuse de vous revoir sur votre blog Jean-Luc, je ne comprend pas pourquoi que dans le privé les salariés ne bougent pas plus. Pourtant ils tirent la langue avec leur petit salaire de misère. De toute façon de ne plus se battre ils vont aller aussi pointer a Pole Emploi. Voilà l'avenir pour eux.

  39. Jonathan L. dit :

    Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.
    Merci de sortir de tes activités pour nous faire un coucou militant, ça fait très plaisir. Surtout que, comme tu l'exprime si bien, l'actualité continuer à valider nos thèses éco-socialistes jours après jours, depuis le plan individuel et quotidien jusqu'aux hautes sphères de la Troïka, dans une concordance qui serait vraiment pétrifiante si nous la percevions seuls. Je me doutais bien que le Front du Peuple arriverai sous peu!

  40. AF30 dit :

    "Hollande veut être le « bon élève de la classe européenne ». Il obéit donc servilement aux injonctions de la Commission qui reviennent à détruire la France pan par pan."

    Il est peu probable que Hollande veuille être le bon élève ou qu'il obéit. Il est au contraire un des principaux décideurs de cette politique européenne puisqu'il partage avec les autres dirigeants la même idéologie. Il ne subit pas, il applique ce à quoi il croit. Pour cette raison il n'y a à espérer aucun changement de sa part ou de son gouvernement.
    Quant à la grève des cheminots, les 3 interventions sélectionnées ce matin par F.Inter à l'intention de l'invité T. Lepaon sont une démonstration honteuse du parti pris de cette émission et des médias en général. Enfin malgré le silence observé par nos chers médias la lutte des cheminots n'est pas isolée.

  41. Martine Verlhac dit :

    Qui a coupé la SNCF en deux en 1997 ? C'était sous quel mandat ? C'était pour préparer à l'ouverture de la concurrence. C'est une explicitation sur les méfaits de la concurrence, la guerre de tous contre tous qu'il faut mener. Comme il faudrait expliquer les méfaits commis déjà par Jospin par l'entrée en bourse, l'acquiescement à la concurrence dans les Télécom. Pourquoi faites-vous comme si le corporatisme était une tare ? Ne suffirait-il pas de reprendre la contreproposition de la CGT, parfaitement claire et de s'en faire les porte-voix.

  42. Francis dit :

    "des députés PS frondeurs initiateurs de «l’appel des 100», Jean-Marc Germain, Laurent Baumel, la sénatrice de l’aile gauche du PS Marie-Noëlle Lienemann, le secrétaire national adjoint d’Europe Ecologie-Les Verts, David Cormand, et le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, se sont réunis samedi à Paris"
    Chercher des convergences ? En quelque sorte ça continue de plus belle. P.Laurent commence vraiment à être fatiguant. Que les frondeurs, les affligés, les écologistes prennent enfin leurs responsabilités et s'affranchissent du gouvernement en prenant réellement position contre la politique démentielle de F. Hollande. La convergence se fera alors d'elle-même. Pierre Laurent doit arrêter de laisser à croire que l'unité peut se faire hors sol, au sommet. Seul le développement des luttes à la base, dans les quartiers, les villages, les entreprises permettra de créer un rapport des forces qui fera reculer ce gouvernement libéral.

  43. Syl91 dit :

    Je vais encore être minoritaire sur ce blog, j'ai l'habitude. J'ai eu quelques échanges sur les réseaux sociaux avec des cheminots et pas mal de choses me gênent. Beaucoup considèrent que les gares, les trains, les rails la SNCF, tout leur appartient et qu'ils en font ce qu'ils veulent. Quand j'ai rétorqué qu'en tant que citoyen ça m'appartenait autant qu'à eux, on m'a gentiment envoyé me faire. A une époque surement que l'intérêt général et le service public était une réelle préoccupation, mais je doute que cela soit encore vrai. Je me souviens par exemple de ce que m'a raconté mon père, qui a été dans les PTT et qui a du gérer une grève dans un centre de tri parce que les agents voulaient obtenir un écran télé pour suivre la coupe du monde. Officiellement bien entendu le motif de la grève était la protection du service public. Encore une fois je trouve le Front de gauche trop naïf, ou c'est moi qui le suis. J'essaye de rester le plus objectif possible. Quand je vois la violence verbales (ou physique) de certains grévistes, l'utilisation de moyens illégaux ça ne me donne pas une bonne image de cette lutte.
    Je reste sur ma devise que la fin ne justifie...

  44. Rodfab dit :

    Je suis en plein accord avec la conclusion. C'est une très bonne ligne d'action.

  45. Denys 54 dit :

    "Sur le terrain, les militants du PG distribuent des tracts de soutien aux grévistes de la SNCF. Ils vont à la rencontre des usagers pour expliquer la situation. C’est décisif. Je crois bien que nous sommes le seul parti à le faire"

    Le PG n'est pas le seul. Ici, à Nancy, le PCF à distribué plusieurs fois des tracts de soutien à la lutte des cheminots pour défendre le service public contre la casse et la privatisation. L’accueil est très bon, même si certains nous ressortent les clichés habituels. Il faut poursuivre et amplifier le mouvement et son soutien!

  46. Claude dit :

    Merci Jean-Luc pour tes messages. La déprime est déjà passée, et on va reprendre tranquillement le chemin de la lutte et de l'animation. On ne perd, même dans les mauvais jours, pas une occasion de faire discrètement notre petit travail... et les coeurs s'illuminent !

  47. Bob.pollet dit :

    Bataille du rail, lutte des intermittents. J'ai la triste impression que chaque catégorie professionnelle pousse ses justes revendications sans mettre dans le coup le peuple, sans donner la piste pour que chacun s'investisse, résiste concrètement sur le terrain, au jour le jour ! Ne sentez vous pas qu'il nous manque une convergence des luttes et des gestes forts pour stopper la machine "casse sociale" à la sauce libérale sociale ?

  48. Jakorouge dit :

    Coordonner les luttes (SNCF, intermittents, santé, éducation, poste, territoriaux) est a priori le boulot des instances confédérales des syndicats. Or elles n'en ont pas la volonté et il se trouve qu'elles sont autant coupées de leur base que pour le PS ou le PC. Leur mode de désignation n'y est pas pour rien. C'est une des raisons qui explique les combats en ordre dispersé, et le plus souvent les échecs face au rouleau compresseur ultralibéral.

  49. David ELIS dit :

    "Surtout si l’on tient compte du fait que les « dissidents » socialistes et Verts sont pour l’instant plus forts en mots qu’en actes."

    Je suis en plein accord avec cette phrase car on attend des actes (M Filoche est l'exemple même de l'épouse trompée qui pardonne toujours au final). Par ailleurs je considère que le Front de Gauche actuel est mort s'il continue à abriter un PCF toujours près à aller avec les libéraux du PS à la moindre occasion pour récupérer des places. Il en sera de même d'un hypothétique Front du Peuple si le PCF ne clarifie pas sa ligne. On ne peut plus se permettre de s'opposer au gouvernement tout en cherchant des alliances avec lui aux élections. Sinon militer au Front de Gauche de façon sincère revient à perdre son temps !

  50. j_scheidler dit :

    Analyse très juste, c'est agréable d'entendre des choses intelligentes dans cette situation.
    Je me permets simplement d'insister sur un point : la grève des intermittents, parce qu'elle n'est pas corporatiste, parce qu'elle concerne les intérimaires, les chômeurs, et à vrai dire tous les précaires en ce qu'elle lutte contre des dispositions patronales purement idéologiques, est une grève d'intérêt général.


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