18juin 14
Je préfère en rire. Que je me donne cinq jours d’absence de France, puis que je renonce aux fatigues des émissions matinales à la radio et à la télé me vaut un papier dans le « Figaro » sur mon « retrait de la scène politique ». La « scène »… c’est bien dit. On évoque même avec délicatesse ma déprime de 2002 pour suggérer que je suis peut-être de nouveau malade. Quelle élégance ! Mais surtout, quelle comédie ! Les mêmes ne s’émouvaient guère de notre manipulatrice disparition de la scène médiatique pendant les élections municipales et européennes !
Certes, ce n’est pas là le fait marquant de la vie médiatique. La haine aveuglée des médias contre les cheminots et leurs grèves est un révulsif autrement plus notable ! Bien sûr, c’est un classique. On y revient à chaque grève et à chaque diminution des droits de grève dans le service public. Dans le contexte d’un pays à 25 % d’extrême droite, la propagande médiatique anti-syndicale est une contribution directe à la propagande de celle-ci. L’usage obsessionnel des mots « prise en otage » résume l’incitation malsaine à la criminalisation de l’action syndicale qui est recherchée à cette occasion. Les professionnels du vocabulaire cherchent délibérément à provoquer la confusion entre syndicalistes et terroristes, conflit social et guerre. Que les cheminots fassent grève pour défendre l’intérêt général n’a pas effleuré un seul article, un seul reportage. Qu’ils en soient lourdement de leur poche juste avant les vacances ne veut rien dire pour un médiacrate gavé. Que la libéralisation du rail soit une calamité et un échec partout où elle a été appliquée n’est pas le débat pour eux. La seule question qui vaille ce serait la grève, pas ses causes. « Faut-il interdire la grève ? », demande même le Figaro. Question aussi choquante pour les libertés publiques que si les cheminots demandaient : « Faut-il interdire le Figaro ? ». Je m’amuse d’observer jusqu’où va l’esprit de caste chez ces croisés. Ainsi de l’argument glauque des malheureux candidats au bac qui seraient ainsi empêchés. Cela ne concernerait éventuellement, le cas échéant, que 7 % du total. Mais il y a plus intéressant à noter. Le savez-vous : le bac pro avait commencé depuis une semaine sans que les beaux esprits s’émeuvent du sort des jeunes gens concernés. Révélateur, non ?
Cette bataille sociale du rail en France n’est pas la seule. Le pays fourmille d’initiatives et de conflits partout sur le territoire. Celui des intermittents est exemplaire d’une profonde et légitime exaspération sociale. Cette situation entre en résonance avec un contexte de conflits, plus amples encore, qui touchent tout le sud martyrisé du vieux continent. En Europe, la pente des évènements entraîne tous les protagonistes vers un point de rupture dont l’enjeu va croissant. Après les maxi manifestations républicaines d’Espagne, la maxi manifestation de la CGT au Portugal demandant la démission du gouvernement et des élections générales. Clairement, dans l’Europe du sud, la rébellion tient la corde. Et les nôtres l’incarnent. Il n’en va pas de même en France et dans l’Europe d’outre-Rhin, où domine la pulsion d’extrême droite comme réponse aux saccages irresponsables des libéraux. C’est ce qu’analysait le conseil national du Parti de gauche ce week-end en même temps que se tenait celui d’EELV et du PCF. Je dis un mot de réflexion générale sur ce que ces réunions nous apportent selon moi.
La bataille du rail est un combat d'intérêt général
Cette question du Figaro, « Faut-il interdire la grève ? », est tellement révélatrice de la distribution des rôles sociaux actuels. On voit bien quelle différence de taille existe, à cette heure, entre un cheminot et journaliste du « Figaro » qui le décrie ! Le cheminot perd des journées de salaire pour le bien de tous et le journaliste du « Figaro » est payé pour défendre l’intérêt de quelques-uns. Le cheminot fait vivre à ses dépens personnels une liberté fondamentale, le journaliste du « Figaro » milite pour limiter la liberté dont il est censé être l’emblème. Mais pourquoi charger le seul « Figaro » ? Les moutons de Panurge ont plus d’un nom. En France, la presse actuelle est, pour l’essentiel, l’adversaire principal de la liberté de penser autrement, c’est-à-dire de penser tout court.
Sur le terrain, les militants du PG distribuent des tracts de soutien aux grévistes de la SNCF. Ils vont à la rencontre des usagers pour expliquer la situation. C’est décisif. Je crois bien que nous sommes le seul parti à le faire. Quand les gens entendent le message et apprennent la responsabilité de Hollande et de la Commission européenne, leur colère change vite de cible. Le travail est facilité par la méfiance que les gens ont à l’égard des médias quand ils se mettent tous à répéter la même chose. L’écoute est plus grande. L’exaspération, paradoxalement, pousse au débat. C’est de la politique. On ne sait pour combien de gens, cette discussion sera un déclencheur non seulement à propos de ce conflit mais dans bien d’autres registres. Pour chacun d’entre nous, il faut bien comprendre ce qui est en jeu.
La grève à la SNCF aura commencé il y a une semaine. Les libéraux multiplient les insultes contre les cheminots comme Eric Woerth les comparant à des « Talibans ». Manuel Valls, comme un banal homme de droite, mise sur le pourrissement de la lutte et l’épuisement des lutteurs pour gagner son bras de fer. Quoi qu’il arrive, quelle que soit l’issue du conflit, il faut travailler à faire connaitre la vérité : les cheminots en grève défendent l’intérêt général. Plus cette idée gagnera du terrain plus nous tirerons d’un mal un bien. Pour cela, voici une provision d’arguments. Si cet argumentaire vous convainc, prélevez-le et faites-le connaître dans vos listes de diffusion. Une grève ? Mais pourquoi ?
Les cheminots en grève depuis le 11 juin protestent contre le projet de réforme ferroviaire du gouvernement Hollande-Valls. Le gouvernement prétend que sa réforme va « réunifier la famille ferroviaire » aujourd’hui divisée en deux entreprises distinctes. En effet, en 1997, la SNCF a été coupée en deux. Depuis, la SNCF est chargé de « l’exploitation » du réseau, c’est-à-dire de faire circuler les trains. Et une autre entreprise, Réseau Ferré de France (RFF), assure l’entretien des voies ferrées et la construction de nouvelles lignes. Ce système est absurde. C’est d’abord une absurdité technique : séparer les rails et les quais des trains donne le spectacle lamentable des quais trop larges qui doivent être rabotés. C’est aussi une absurdité financière. Dans le ferroviaire, il faut des infrastructures très lourdes pour pouvoir faire circuler des trains. La logique de l’entreprise unifiée est de regrouper toutes les activités. Le système actuel sépare l’activité qui coûte le plus, à savoir entretenir et construire des voies ferrées, de l’activité qui rapporte, à savoir faire circuler des trains. Comble de l’aberration, lors de la création de RFF, c’est cette entreprise qui a hérité de toute la dette issue des investissements de la SNCF pour construire le réseau ferroviaire français. Bilan : RFF est asphyxié par cette dette et son remboursement. Et RFF est donc incapable de financer les investissements nécessaires à l’entretien et au développement du réseau. Pour compenser, RFF augmente les droits de péages que la SNCF doit lui payer pour pouvoir faire passer ses trains. Ce qui aboutit à augmenter les tarifs pour les usagers et à supprimer les trains les moins «rentables », donc a aggraver la désertification humaine et industrielle des zones concernées.
Le gouvernement prétend que son projet va mettre fin à cette division. Il ment. Il ment pour tromper. Que le public s’y laisse prendre, c’est une chose compréhensible. Mais il n’y a aucune chance que les cheminots le croient un instant, qu’ils soient en grève ou pas.
En effet, le projet du gouvernement ne prévoit pas de regrouper les deux entreprises. Il prévoit au contraire d’éclater encore davantage le service public ferroviaire en créant une troisième structure censée chapeauter les deux autres. Pour habiller son mensonge, il propose que le sigle « SNCF » figure dans le nom des trois entreprises. Cela ne trompera que ceux qui le croiront ! Le gouvernement ne veut pas réunifier le système ferroviaire. Car pour le faire, il lui faudrait désobéir à l’Union européenne. En effet ce sont les directives et règlements européens qui imposent la séparation de la gestion des voies et des trains. Hollande veut être le « bon élève de la classe européenne ». Il obéit donc servilement aux injonctions de la Commission qui reviennent à détruire la France pan par pan.
Le but de toute cette manœuvre est l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire. Il s’agit de permettre à d’autres entreprises que la SNCF de faire circuler des trains. Cette ouverture à la concurrence est déjà effective pour le transport de marchandises depuis 2005 et pour les liaisons internationales de passagers depuis 2009. L’Union européenne pousse actuellement pour ouvrir à la concurrence les transports intérieurs de passagers : trains régionaux, trains intercités, TGV. L’ouverture totale à la concurrence est prévue à partir de 2019 par le fameux « quatrième paquet ferroviaire » actuellement en débat au niveau européen. Au Parlement européen, le PS et la droite l’ont déjà adopté en première lecture en février. J’ai voté contre. Un deuxième vote aura lieu dans les mois à venir. La bataille du rail n’est donc pas finie !
Dans ces conditions, il ne faut surtout pas accepter de réduire le problème soulevé par la grève à un conflit corporatif ! Les cheminots luttent pour l’intérêt général. En premier lieu parce que la concurrence, ça coûte plus cher et ça marche toujours moins bien ! Depuis des années, l’Europe et les gouvernements poussent la SNCF et RFF à être gérées comme des entreprises privées et non comme des services publics. Le résultat est aussi clair qu’ubuesque : fermetures de gares, explosion des tarifs, notamment pour le TGV, remplacement des trains par des autocars… Le bilan de la concurrence est désastreux partout où elle est appliquée. En Angleterre, elle s’est soldée par des accidents dramatiques causant de nombreux morts. En France, la concurrence est déjà appliquée pour le transport de marchandises depuis 2005. Bilan ? Depuis 2005, la part du ferroviaire a reculé au profit du transport routier. Entre 2005 et 2012, la part du ferroviaire a reculé de un point, passant de 10,6% à 9,6% des marchandises transportées. Pendant ce temps, la part du transport routier a augmenté de près de deux points, passant de 81,9% à 83,6%. Davantage de concurrence, c’est donc davantage de camions et de pollution !
Le but visé est soigneusement masqué par les vociférations contre les grévistes. Avec sa réforme ferroviaire, le gouvernement Valls organise très directement le passage à la concurrence pour le transport de passagers. Il n’en dit mot publiquement. Mais il l’a écrit noir sur blanc dans son Programme National de Réforme, un document transmis à la Commission européenne en mai 2014 sans aucune publicité ni sans que les fainéants de la plupart des médias fassent le début du commencement de leur fameux « devoir de savoir et d’informer ». J’en ai déjà parlé sur ce blog.
J’en parle de nouveau ici pour que vous voyiez bien l’articulation entre tous les éléments de la politique en cours. Voici ce qu’écrit le gouvernement Valls : « dans le domaine des transports, le projet de loi de réforme du système ferroviaire […] vise à renforcer l’efficacité de la gouvernance actuelle avec la mise en place d’un opérateur unique pour la gestion de l’infrastructure, dans une perspective compatible avec l’ouverture à la concurrence du transport de passagers. (…) Par ailleurs, la pression concurrentielle dans le secteur devrait s’accroître du fait de l’accroissement des possibilités de transport par autocar » ! La logique est claire : « être compatible » avec l’ouverture à la concurrence et « accroître la pression concurrentielle » avec les autocars !. C’est contre tout cela que se battent les cheminots.
Cette lutte est d’intérêt général. J’en donne un autre exemple. Il s’agit de la sécurité du transport ferroviaire. Il y a un an, le 12 juillet 2013, 7 personnes mouraient dans le déraillement d’un train à Brétigny dans l’Essonne. Tout le monde s’en souvient. Les cheminots eux-mêmes n’ont jamais instrumentalisé cet événement tragique. Ils voulaient d’abord savoir ce qui s’était passé. L’enquête a ensuite montré que la raison de l’accident est le mauvais entretien des voies ferrées. Ce n’est pas un cas isolé. Dans « Libération »de ce lundi 16 juin, un conducteur de TGV témoigne du mauvais entretien des abords des voies : « Je suis apolitique, pas syndiqué, je ne vais pas aux AG. Mais je vais vous dire ce que je vois de ma cabine : la direction nous parle de sécurité, mais c’est le TGV qui élague les arbres ! On a alerté dix fois et la hiérarchie fait le mort. On en a marre d’écoper dans une maison qui prend l’eau ». Tout cela est la conséquence directe de la logique financière de la SNCF et RFF, du recul du service public et de l’austérité. C’est contre cela que les cheminots sont en grève. Ils perdent leur salaire pour nos conditions de transport. Ils méritent donc notre soutien.
Une nouvelle fois, François Hollande aurait mieux fait de se taire. Vendredi 13 juin, il a cru intelligent de déclarer « Il y a un moment où il faut savoir arrêter un mouvement ». Il voulait faire référence à la phrase célèbre de Maurice Thorez en 1936. Je me permets donc de rappeler cette phrase en entier : « il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenue ». Or pour l’heure, les cheminots n’ont pas obtenu satisfaction. Donc la grève dure. C’est la faute du gouvernement. Les cheminots ont exprimé leurs désaccords avec la réforme ferroviaire depuis des mois. Ils l’ont fait par deux journées de grève de 24 heures le 13 juin 2013 et le 12 décembre 2013. Ils l’ont encore fait par une manifestation nationale à Paris le 22 mai. L’idée d’une grève reconductible en juin était déjà dans les têtes à ce moment-là. Le gouvernement n’a rien voulu entendre et a tenté le passage en force. Son coup a raté. Manuel Valls a pris les usagers en otage pour se faire bien voir de la Commission européenne. Puisse-t-il le payer le plus cher possible !
Après les élections ? C'est le tour de la lutte
Les trois réunions de conseils nationaux ce week-end portent loin. Elle tendent a constituer un nouveau paysage dans la gauche politique. Les Verts ont donné la consigne de ne pas voter le collectif budgétaire du gouvernement, c’est-à-dire l’inepte pacte de responsabilité. Quand on vote contre le budget, qu’est on, sinon dans l’opposition ? Ainsi, d’un seul coup, quels que soient, pour finir, la réalité et le nombre des votes négatifs des députés Verts, l’opposition de gauche s’élargit d’un parti supplémentaire. Il y a trois mois, ce parti était membre du gouvernement….
Le conseil national du PCF a produit un texte qui m’a enchanté. En effet, il approfondit la convergence sur le fond doctrinal avec les thèses du Parti de Gauche. Dans un moment où nombreux sont ceux qui prennent un malin plaisir à souligner les divergences et à essayer d’envenimer les débats, cette convergence est un bien précieux. Lors du dernier congrès communiste, les délégués ont déjà adopté la thèse de la « révolution citoyenne ». Je n’en reprends pas ici la description. Mais je crois que je peux rappeler ceci : il ne s’agit pas de nommer sans le dire l’ancienne idée de « révolution socialiste ». Il s’agit d’autre chose. Le mot nomme le processus qui met en mouvement pour « prendre le pouvoir dans tous les domaines du quotidien » un acteur nouveau. Cet acteur, c’est la population urbanisée, ou vivant en mode urbain, en condition salariale ou précarisée ou durablement sans emploi, pauvre ou incluse dans le circuit du système. Une telle révolution se donne pour objectif et pour méthode la démocratie partout et jusqu’au bout, au service du bien de tous. A noter que ce processus se dote de ses propres organes d’action : le comité citoyen ou l’assemblée citoyenne. A ne pas confondre avec une assemblée de base du Front de gauche. En effet, il s’agit ici d’une assemblée de tous, quelles que soient les opinions, quels que soient les votes, en vue d’une appropriation collective d’un problème a régler. Nommer cet acteur est décisif. Il s’agit du « peuple », concept qui inclut le salariat mais ne s’y réduit pas puisqu’il intègre tous ceux que la condition urbaine met en situation d’interdépendance.
Je demande qu’on me pardonne ce résumé abrupt et somme toute assez abstrait. Mais sans doute nombre de mes lecteurs qui suivent mes réflexions sur ce thème y retrouveront un écho de leur propres analyses. Le concept de peuple fut âprement discuté, et je fus copieusement affublé de l’étiquette de populiste pour cela. L’idée de « Front du peuple » se déduit de cette description. Elle ne nie pas la centralité du conflit pour le partage de la richesse ni la place singulière de la lutte en entreprise sur ce terrain. Elle en élargit le domaine d’application à l’ensemble des questions de la vie commune, que l’on soit salarié ou pas. Ce qui importe ici c’est le mode de vie et la relation d’interdépendance étroite entre individu à travers, par exemple, les prestations communes des services publics, ou de l’extension du domaine de l’interconnexion des individus entre eux. Le « Front du peuple » est donc un mot d’ordre pour tous et en tous lieux. Il unit dans un même mouvement la participation politique traditionnelle des partis mais aussi des syndicats, des associations, des secteurs informels, mais surtout des comités et assemblées de citoyens librement associés dans l’action. On est loin de la formule du « Front populaire », traditionnellement réduit à un cartel d’organisations politiques. Une convergence sur un tel espace idéologique est, à mes yeux, essentielle. Plus nous parlerons la même langue, plus nous avancerons facilement ensemble pour comprendre et agir. C’est par la compréhension commune que l’action commune se renforce le plus vite et le plus profondément. Il est encourageant que, sans concertation préalable, nos deux résolutions de Conseil national s’achèvent par la même référence au « Front du peuple ».
C’est pourquoi je veux rappeler comment notre texte conclut : « Voici notre conviction : le pire de la crise ne serait pas les ravages qu’elle provoque. Le pire serait que nous renoncions à en tirer le moyen de faire naître un monde nouveau, libéré des causes des malheurs du présent. Le Parti de Gauche tiendra son poste de combat. Il se donne les moyens de son développement autonome. Mais il sait que rien n’est possible sans que naisse une union large de tous ceux qui ont compris le danger et le besoin d’en finir avec la politique austéritaire. Et bien davantage encore, rien n’est possible sans qu’un Front du peuple ne se lève pour congédier l’oligarchie, préparer les « jours heureux » et avancer vers l'écosocialisme, seul horizon viable de l'humanité. ».
Ce projet d’une action en vue de la construction d’un « Front du peuple » nécessite sans aucun doute bien des discussion pour en approfondir le sens, les voies et les moyens. Je n’y viens pas à cet instant. J’aurais pourtant bien envie de montrer comment nos marches politico-sociales, et notamment celle du 1er décembre contre l’augmentation de la TVA et pour la révolution fiscale, en ont déjà dessiné les contours. Je ne viens à présent que sur un point. La question de cette construction politique et celle du rapport du Front de Gauche aux dissidents socialistes et Verts. La réunion de mes amis en Conseil national, m’a rendu le service que j’en attendais : y voir plus clair. Un point en particulier m’a frappé. Quelque chose que je n’avais pas vu, du fait de mon implication personnelle dans les discussions avec les partenaires institutionnels de la gauche. Beaucoup me mettent en garde : les regroupements de groupes et partis politiques ne sont pas l’essentiel à cette heure. Il existe une lame de fond de rejet de tout ce qui touche à « la politique ». L’activité de ceux qui veulent tourner la page de ce système ne doit surtout pas donner l’impression de résumer sa préoccupation à la préparation d’élections et aux alliances qui vont avec. J’entends ce message et je crois qu’il touche juste. Surtout si l’on tient compte du fait que les « dissidents » socialistes et Verts sont pour l’instant plus forts en mots qu’en actes. Ils ne sont donc ni le centre du monde ni « les nouveaux héros de la lutte des classes », comme le disait Pierre Laurent à propos de Kerviel. Beaucoup d’entre eux veulent surtout négocier des corrections à l’intérieur de la trajectoire définie par le gouvernement. Non, le cœur du moment est dans l’action de combat et dans les luttes à épauler et conforter autant qu’on le peut. C’est là qu’est le moteur du Front du peuple que nous voulons faire émerger. Et c’est là que va se jouer l’année qui vient. Le message venu du terrain est clair : on ne répond pas à l’écœurement général pour la scène politique en donnant l’impression d’ajouter des épisodes à la farce ! Que les dissidents de toutes sortes fassent mieux que grogner et se plaindre. Qu’ils agissent, qu’ils rompent les rangs, qu’ils renoncent aux arrangements politiciens. C’est l’urgence. Tout doit être fait pour les y aider. Mais c’est à l’aide aux luttes de terrain qu’il faut s’appliquer. Plus le front social sera actif, plus la scène politique sera ébranlée. L’un commande l’autre à cette heure.
Sur le journal rue 89, il y avait un interview très intéressant de cheminot qui expliquait bien les raisons du mouvement de grève. Le bruit court que ce serait les cheminots gréviste qui saboteraient le matériel comme à Nice. Ces rumeurs sont affolantes car les usagers y croient. On n'a jamais vu des cheminots saboter leur matériel ! Avez-vous des informations précises sur le sujet que je les fasse circuler ? Merci et bonne suite des luttes camarades.
Croyez-vous que toutes ces discutions entre le PG, PC, Verts, et autres de gauche nous mènent à grand chose ? Si nous ne sommes pas capables d'avoir un programme, que j'appellerai commun, sur des questions essentielles, arrêtons là ces discutions. Un ultimatum est à adresser au PS les informant que nous ne participerons plus à quelque accord avec eux. Laissant nos électeurs libres de faire un autre choix que le PS. Rappeler à ce parti qu'il a déjà perdu 25 000 adhérents et que s'il persiste dans leurs discours "libéral", nous appelons nos adhérents a ne pas porter leur voix sur un PS.
Affleure à la surface de l'océan de la précarité et de la souffrance au travail et de l'austérité salariale une convergence objective des luttes qui ne demanderait qu'un coup de pouce, pour que se cristallise un vaste mouvement social : grève des cheminots, conflit des intermittents, postiers en grèves ponctuelles depuis des mois, chercheurs en lutte... tous sont confrontés à la destruction du service publics et des restrictions budgétaires, à la remise en question de leur statut, à la dégradation du régime de l'assurance chômage.Le conflit des intermittents est particulièrement symptômatique car ce secteur expérimente et préfigure pour l'ensemble du salariat le passage d'une précarité conjoncturelle à une précarité structurelle, le passage à des formes d'emploi flexibles et discontinues, à la succession des périodes d'activité et de chômage tout au long du parcours professionnel, livré à l'instabilité et à l'insécurité permanente.
Cette question se retrouve à la SNCF avec l'éclatement de l'entreprise en 3 EPIC afin de satisfaire à la mise en concurrence par une cascade de sous-traitants, dont les postiers ont déjà fait les frais.
Tout ce que vous exprimez là, je le ressens profondément, M. Mélenchon. Toutes ces conclusions vont sans dire... mais tellement mieux en le disant !
A-t-on le droit d'écrire un commentaire critique ? Parce que je suis un peu sidéré, déçu et même triste de lire la conclusion du CN du PG. Qu'est ce que c'est que ces calembredaines sur les lendemains qui chanterons sans l'oligarchie et nous invitent à préparer les jours heureux ?! Moi qui ai besoin de concret, j'ai soudain un gros doute et je comprends que le FdG ait marqué le pas aux européennes. Les institutions de l'UE et de la Ve République noyautées par l'oligarchie financière ne sont plus légitimes ? Ok. Mais ne venez pas me dire que sans la finance demain sera merveilleux. Sérieusement ? Dans ces conditions, moi aussi je vais reconsidérer mon vote pour le FdG. Si je vote pour vous cela ne veut pas dire que je m'en remet à vous. Plusieurs commentateurs demandent un chef pour pouvoir le suivre. Pas moi. Je veux bien un leader à écouter, une organisation pour agir, mais je refuse de suivre aveuglément. L'oligarchie est en guerre ouverte contre les citoyens. Nous sommes en "guerre civile institutionnelle". Les années qui viennent vont être terribles. Il me semble que réussir à trouver un nouvel équilibre va être bien long et bien difficile.
"J’en parle de nouveau ici pour que vous voyiez bien l’articulation entre tous les éléments de la politique en cours."
Ce billet est très riche, par les nombreux sujets qu'il traite, et de la réflexion qui en découle. Sur les intermittents et sur les cheminots, c'est bien un sujet de classe. Les intermittents ne sont pas seulement ceux qui travaillent dans le spectacle, il y a aussi ceux qui ont quatre ou cinq employeurs par mois. Au travers de ces intermittents, on touche toute la population. Parce que si on continue comme cela, il n'y aura plus que des CDD, il n'y aura plus de CDI. Face à ça, que fait le pouvoir ? Il sépare ces deux populations et le tort de la gauche, c'est de ne rien dire. Sur les cheminots, la gauche a fait du populisme. Les amendements ne serviront à rien ! Ce n'est pas avec un CCE élargi à l'ensemble de la boite que l'on va résoudre le problème. Pour que ce soit possible, il aurait fallu donner plus de droits aux élus du CCE, pour éviter le démantèlement du service public. Le sujet était critique, fallait aider la CGT, tout en plaisant aux cheminots, sans aller contre SUD et sortir de la grève !
Bonjour Jean Luc,
Heureusement qu'il y a ton blog pour avoir une analyse fine et bien écrite, que ça pour me remonter le moral en ce moment. Au sujet de cette grève SNCF, pourquoi les médias se taisent ils sur la grève du rail qui a lieu en Suède et qui entame sa deuxième semaine, tiens tiens, dans ce pays modèle !? Pas facile de rester optimiste en ce moment, mais bon on s'accroche et on cherche le soutien où on peut. Merci à toi de ne pas renoncer.
Front de gauche ou Front du peuple, je me demande s'il nous faut perdre du temps sur des titres. Pour le moment je ne vois pas trop de mises de pied dans le plat sur les fractures que nous venons de vivre aux municipales et sur la lutte des places pour les Européennes et c'est donc sur nos fonctionnements qu'il nous faut trancher. Allons nous Décider enfin que notre "front" s'engage collectivement et tout Le temps avec ceux qui le compose ou continuons nous à le considérer comme un magasin que l'on visite quand ça rend service ponctuellement aux seuls partis ou assoc qui le composent ?
Encore une fois je dis arrêtons toutes discutions avec les représentants du PC DU PS et d'EELV, car tous sont des traîtres. Comment croire à ces représentants qui cassent du sucre sur le dos de Jean-Luc Mélenchon. Ils n'ont qu'une vision de boutiquier. Si le PG continue dans cette voie, il ne fera que tourner en rond. Ce qui évidemment démoralisera ceux qui adhèrent à ses idées. Un sympatisant qui commence à douter.
Font de gauche, Révolution citoyenne, "débat" avec PCF Paris sur l'étiquette ad-hoc, et maintenant voici venir le Front du peuple. Pourquoi pas des bons amis etc. Bon, faudra bientôt un dictionnaire. Ca fait désordre et c'est fatiguant.
A propos de la grève des cheminots, le traitements médiatique de ce mouvement est totalement hallucinant, on a eu droit aux candidats au bac, aux usagers à qui l'on intime quasiment l'ordre de se plaindre mais pas grand chose sur ce qui se trame petit à petit pour les salariés concernés et pour ces mêmes usagers. Et pendant ce temps, des gares ferment dans les campagnes, les voies ne sont plus entretenues et entrainent des incidents quotidiens, des retards, voire des accidents. Qui se fait le relais de tous ces dysfonctionnements, de ces habitants de communes rurales qui n'ont plus accès aux transports publics ? Et de ces candidats aux bacs qui ne risquent pas de prendre le train vu qu'il ne passe plus ou ne s'arrête plus prés de chez eux. Aucun média ne pleure sur leur sort. Et oui, l'aménagement du territoire, l'égalité d'accès des citoyens aux transports et la sécurité garantis par le service public, ils s'en contrefichent. L'Europe libérale demande la libre concurrence, le démantèlement des services publics et prends les usagers pour des vaches à lait. Le gouvernement actuel ne fait qu'obéir à cette demande.
Ravi pour ma part que le mot "gauche" puisse ne plus apparaître dans le nom de l'organisation qui fédère la gauche critique et réellle. Paradoxal ? Non, trop pollué depuis des lustres et jusqu'à saturation par les néosarkozystes du PS et autres vendus, il était temps de nous démarquer de ces derniers. J'avais même pensé à Front populiste pour afficher que l'on assume tout à fait ce que les médias et autres prothèses de l'oligarchie, nous reprochent. Populiste, populaire, peuple, on reprend les revendications et les exigences élémentaires de tous les hommes qui ont droit à une vie correcte. Du travail (quitte à relancer de grands chantiers publics impliquant les PME, emprunt d'Etat), une Sécu et des services publics qui protègent, un salaire décent, un refus d'obéir au dumping et aux traités eurolibéraux et aux groupes financiers internationaux qui les provoquent.
Considérant la manière dont le groupe PC Front de gauche a magouillé pour liquider au plus vite (les fameux amendements miracles) le mouvement de grève des cheminots, que de votre côté vous soutenez sans ambiguïté, je ne peux vous suivre sur le "rabibochage" avec l'appareil du PC. Ce parti a au fil du temps suivi une évolution symétrique à celle du PS, la lutte des places ayant depuis belle lurette remplacé celle des classes. Nous ne pourrons promouvoir un Front du peuple qu'en étant intransigeants sur le niveau de vertu républicaine qui doit l'irriguer. Le double jeu des dirigeants du PC nous montre que telle n'est pas leur préoccupation.
Enfin des analyses de combat et des lignes clairement définies, contrairement à ce que veulent entretenir les falsificateurs du terme "réforme" (encore un détournement de mot, car la réforme c'est aller vers un mieux du bien être commun, un plus dans l'intérêt général. Bref tout l'opposé du discours unique actuel) tout combat social est un pas en avant. Son analyse ne peut pas se contenter de la défense des acquis, mais de la sensibilisation et de l'amplification de la réflexion commune, pour le bien de tous. En fait, les tenants du libéralisme, eux, font preuve du corporatisme le plus abject. Quant à la social démocratie, elle n'en est pas à ses premières trahisons !
Je suis d'accord avec 109, arrêtons de se voiler la face avec le PC et EELV et le PS, nous ne pourrons rien faire avec ces gens, regardons la campagne des européennes, la non campagne dans bien des secteurs avec des Front de gauche.
Cher Jean-Luc,
Comme à l'habitude, j'ai plaisir à lire ton analyse. C'est une source d'inspiration qui me permet chaque jour de fermer le clapet de ceux qui n'ont rien compris aux vraix sens de la vie. Vivement la prochaine et on lâche rien.
Bien à toi.
Il ne suffira pas de changer la devanture front ceci ou front cela. N'oublions pas que le Peuple de France a refusé le traité. A nous de traduire ce refus par une plateforme non négociable sur l'essentiel : non à l'UE, non à l'Otan, oui à l'humain. Recouvrons notre souveraineté nationale.
@jihel
Quand tu dis non à l'UE, j'aimerais que tu précises non à l'UE telle qu'elle est aujourd'hui, c'est à dire ultralibérale. Les peuples qui la composent sont en train de se réveiller et de réaliser qu'une oligarchie politico-médiatico-financière tient l'UE et tous les états qui la composent sous sa coupe. Faire du fric sur le dos des peuples, voilà son but. Mais une Europe des peuples, c'est à dire vraiment démocratique est possible et souhaitable. En Espagne, le mouvement Podemos de Pablo Iglezias est sur cette ligne. Remplacer l'oligarchie au pouvoir par une vraie démocratie, voilà l'enjeu, voilà l'unique but vers lequel on doit tendre. Si le peuple ne reprend pas le pouvoir, rien n'est possible.
Vous êtes certainement les seuls à traiter ces événements sous cet angle et je vous approuve totalement. Mais, il me semble que le monde syndical continue d'organiser ces actions dans un défaut de synchronisation flagrant. Tout de même, ne serait-il pas plus productif de procéder en amont par une information tout azimut de la population pour qu'elle soit totalement partie-prenante, comme vous le souhaitez. Pour adhérer à un mouvement, ne faut-il pas d'abord le comprendre ?
Mon grand-père qui a vécu les premières grèves du 20ème siècle, nous racontait combien les déceptions et mal-être étaient grands lors qu’après plusieurs de luttes dures, les organisations syndicales demandaient aux ouvriers qui luttaient d'abandonner leurs combats. Et ça continue ! On est alors en droit de se demander "a qui profite ce crime ?".
Salut et fraternité.
Et pourquoi pas un "Front de Résistance Citoyenne" et essayer de rassembler tout le monde (EELV, PC, dissidents PS etc.) ?
Bonjour à tous.
En effet, un constat s'impose. Les citoyens de France ont perdu, au fil des années et des gouvernements successifs, leur souveraineté ainsi désignée, au sein de notre Constitution : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Dans ce constat il est indispensable d'intégrer le fait que cette souveraineté a été perdue à cause des lois proposées et votées par les divers parlements et sénats qui se sont succédés et correspond aujourd'hui à « gouvernement des riches, par les riches et pour les riches ». Il est donc impératif d'intégrer le fait que ce sont nos mandataires politiques qui nous ont fait perdre notre souveraineté, volontairement ou non, à vous d'en juger. La synthèse est la suivante : « ce n'est pas à ceux à qui nous confions le pouvoir d'écrire les règles de ce pouvoir ». L'union doit se faire, à présent et sans ambiguïté, autour de ce principe : la réhabilitation de la souveraineté citoyenne, par la fédération au travers d'un consensus citoyen et non pas politique traditionnel droite / gauche, etc. Ce mouvement pourrait être baptisé, à titre d'exemple : Consensus pour la Réhabilitation de la Souveraineté Citoyenne...
Passer du Front de gauche à Front du peuple me fait penser au communistes italiens qui ont tout perdu en supprimant le mot communiste de leur dénomination. Ils n'étaient plus communistes ! Bon, d'ac, c'est pas tout a fait pareil, mais quand même. Pour moi notre problème vient du fait que nous ayons appelé à voter Hollande au second tour de la présidentielle. Aux yeux de la population,cela nous rend complices de la politique ultra libérale du gouvernement socialiste. A cela s'est ajouté l'enfumage de la direction communiste en s'alliant avec les socialistes aux municipales. Mettez-vous à la place des gens de gauche pas très politisés, qui n'y comprennent plus rien. Ils ne vont pas voter ! En Charente la direction du PC est autiste, la plupart des communistes encartés ou non sont totalement opposé à toute alliance avec les socialistes que ce soit locale ou nationale et nous ne tomberons pas dans le piège des socialistes de se regrouper autour d'eux pour contrer le FN. Pas de mot d'ordre, ce sont les gens qui décident pour qui voter ou ne pas voter.
Une bonne analyse du conflit des cheminots. Par contre, je comprends la méfiance des camarades vis à vis du PCF qui doit impérativement clarifier ses alliances et sa stratégie. Les municipales laissent un goût amer et les girouettes en politique prouvent le manque de convictions et les calculs politiciens. N'oublions jamais la guerre d'Espagne et la position du PC !
Sur le site de la Coordination des intermittents et précaires d'Ile-de-France, un article intéressant avec une citation de Marx toujours d'une grande actualité : « L’endettement de l’État était, bien au contraire, d’un intérêt direct pour la fraction de la bourgeoisie qui gouvernait et légiférait au moyen des Chambres. C’était précisément le déficit de l’État, qui était l’objet même de ses spéculations et le poste principal de son enrichissement. A la fin de chaque année, nouveau déficit [1]. Au bout de quatre ou cinq ans, nouvel emprunt. Or, chaque nouvel emprunt fournissait à l’aristocratie une nouvelle occasion de rançonner l’État, qui, maintenu artificiellement au bord de la banqueroute, était obligé de traiter avec les banquiers dans les conditions les plus défavorables. Chaque nouvel emprunt était une nouvelle occasion de dévaliser le public qui place ses capitaux en rentes d’État... » Karl Marx (Les luttes de classes en France, 1850).
[1] "Il en est de même aujourd’hui pour diverses caisses « sociales », voir par exemple : Unedic, les mobiles du crime - Pollen"
Je suis d'accord avec l'analyse, bien sûr, mais je conteste cette phrase "Dans le contexte d’un pays à 25 % d’extrême droite, la propagande médiatique anti-syndicale est une contribution directe à la propagande de celle-ci."
Il n'y a pas 25% d'électeurs d'extrême droite. Tenez compte que près de 6 électeurs sur dix se sont abstenus, je ne suis pas de ceux-là. Des quatre électeurs qui restent, seul un a voté front national. Sur l'ensemble des électeurs inscrits, le vote front national ne représente donc que 10 %. Nous sommes d'accord, c'est beaucoup trop, bien que tous ne soient pas des fascistes. Ils ont protesté de la plus mauvaise manière, mais ils ne pouvaient pas donner de coups de pieds au cul, ce qui est bien dommage parfois.
" Ce projet d’une action en vue de la construction d’un « Front du peuple » nécessite sans aucun doute bien des discussion pour en approfondir le sens, les voies et les moyens. Je n’y viens pas à cet instant."
Permettez que j'y vienne, il est grand temps de mettre les mots en place avec leurs traductions, non ?
"Ce qui distingue un "front des masses prolétaires" d’un "front populaire", ce n’est pas la participation en elle-même d’une force ouvertement bourgeoise ou petite-bourgeoise, mais plutôt la subordination politique du prolétariat à la plate-forme de la bourgeoisie. Un tel bloc peut être aussi dangereux lorsqu’il comprend une force bourgeoise très faible ("l’ombre de la bourgeoisie"). Les partis ouvriers qui ont appliqué ces pseudo "alliances" "en défense de la démocratie" ont tous fini par défendre la bourgeoisie et le capitalisme contre le prolétariat (en Espagne en 1936, au Chili en 1973). Aucun front populaire n’a jamais ouvert la voie au socialisme. Ils ont ouvert, au contraire, de façon répétée, la voie à la contre-révolution."
Ceci est un extrait d'un long plaidoyer en 2 parties.
Je suis d'accord avec le commentaire 21, Front du peuple n'est pas forcément une expression très significative, elle a du sens dans une certaine culture militante, mais je crains qu'elle ne soit pas très attractive pour la majorité des gens. De plus elle suggère la symétrie avec un autre Front (celui de la haine), les chiens de garde qui ont déjà aboyé avec l'extrême gauche pour faire bonne mesure avec l'extrême droite ne manqueront pas de relever cette nouvelle symétrie. Je préfère les formules qui utilisent le terme de citoyen, et les mots qui manifestent la résistance constructive, par exemple "mouvement des travaux (des actions, initiatives, alternatives... etc.) citoyens", qui serait en cohérence avec les "assemblées citoyennes".
Félicitations Jean-Luc Mélenchon pour cet exposé didactique, clair, courageux, et indispensable pour lutter contre le Pacte Transatlantique, ses effets pervers, nourris par le libéralisme dans sa forme la plus abjecte et contribuant lentement mais surement à la Solution Finale pour les humbles.
Bonjour à tous
J'aimerais revenir sur un chiffre 25% de Français FN ! Pour moi je vois çà différemment. 40 millions de votant, 60% d'abstention, ce qui fait 24 millions, donc 16 millions d'exprimés et donc 4 millions pour le FN, soit 10% des votants enlevez à çà le vote "contestataire" il fait pas lourd le FN (5% maxi) mais de trop c'est OK. Aussi je pense que le vrai problème c'est l'abstention. Je reprendrai une phrase de feu mon grand père (communiste dés 1920, congrès de Tours) en parlant du peuple qui déjà à l'époque était dur à remuer "si on doit faire la révolution, c'est avec ceux là, il n'y en a pas d'autre" et une phrase que j'aime bien de V.Hugo "ceux qui vivent sont ceux qui luttent". On va vivre longtemps.
J'ai lu en diagonale mais vais y revenir. Néanmoins je soutiendrai toujours JL Mélenchon. Je suis dans les 6 % qui le portent. Ce serait inique de voir disparaître cet homme là de la sphère politique. Pour vous confier ce que j'ai sur le cœur, c'est Mon Victor Hugo contemporain. Il est énorme !
Le conflit des cheminots est d'intérêt général, mais le peuple le sentirait mieux si la formule de la grève se modernisait et si les cheminots, par exemple, laissaient les clients ou usagers de la SNCF voyager gratuitement.
J'ai bien peur qu'en choisissant de ne s'adresser qu'à "la population urbaine" ou "vivant en mode urbain", le PC ne reproduise l'erreur de "terra nova", qui a abandonné la classe ouvrière au profit de la classe moyenne. Le PC risque d'abandonner les ruraux pour se concentrer sur les urbains.
Peut-on faire le Front du peuple sans faire le front des populismes ? Et peut-on faire le Front du peuple si on table sur des alliances catégorielles entre certains partis de et certains syndicats ?
Attention à ce que la nécessité de la lutte ne devienne une "culture de la lutte", avec sa dimension folklorique.
Merci Mr Mélenchon. La seule voix à peu près audible dans le cloaque médiato-socialo-libéral.
Bonjour Jean-Luc, Bonjour à tous camarades !
Merci à notre Jean-Luc pour son courage. Je suis outrée d'entendre les journalistes à la télé. A les entendre on croît revenir au moyen âge, comme si le droit de grève n'existait pas, ils sont contre les grévistes de la SNCF, ça coûte trop cher à cette SNCF, et ça prive les jeunes pour aller passer le bac. Et qui plus est, il n'y aurait que 6% de grévistes, et ça coûterait plusieurs millions de pertes à la SNCF. Alors si 6% de grévistes coûtent si cher, c'est que les profits ne sont pas maigres, les étudiants qui passent le bac sont du reste souvent soit sur place, ou des cars de remplacement ont été mis à disposition pour ceux éloignés. Cette grève est légitime, la SNCF est en passe d'être privatisée comme trop de secteurs.
Je reviens au résultat des élections : 25% au FN c'est beaucoup trop, même en tenant compte des abstentions, notre FdG n'est qu'à 6 %. Moi, ça me désole quoiqu'en disent certains camarades. Il est dur de voir que ce parti raciste, nazi, avec le père toujours président d'honneur, qu'on entend trop, ça trempe dans des scandales à répétition, et c'est 5 colonnes à la une ! Hollande est encore pire.
Il faut généraliser le matérialisme marxiste, le libérant des fantaisies capitalistes sur ce qu'ils appellent "communisme". Rien de plus faux que l'aliénation qui fait croire être misère, guerres, injustice sociale. Bravo Jean-Luc Mélenchon! En avant Front de Gauche!
« Le peuple est souverain ». Une question : souverain sur quoi ? Sur les médias, qui lui mentent en continu ? Sur sa monnaie, inféodée aux marchés financiers ? Sur son environnement, livré aux marchés ? Sur son industrie, vendue à l'encan ? Sur son environnement, soumis au marché ? Sur ses droits sociaux, fermés pour cause de compétitivité ? Sur son avenir, bouché pour cause de mondialisation ? L'émancipation du peuple ne peut se faire sans recouvrer notre souveraineté. En attendant, dans le flou qui nous entoure, une défiance confuse envers l'UE s'installe, qui n'est pas nécessairement émancipatrice lorsqu'elle s'égare dans l'abstention écœurée, ou pire. A nous d'être clairs dans la volonté de reconquérir nos droits, tous nos droits, en encourageant nos frères à en faire de même. Souverainiste est une insulte dans la bouche des chiens de garde, pas par hasard. Une brèche doit être faite dans cette UE-là. Par nous ou par d'autres. Mais n'est-il pas illusoire d'invoquer, sans perspectives concrètes, une autre UE, pour quand tous seront au diapason, « à terme» ? Car, comme disait Keynes, à terme nous serons tous morts.
Merci camarade et ami ! Tu nous revigores, nous réconfortes, nous tires plus haut et nous respirons ! Non ce n'est pas de l’idolâtrie, du fanatisme, je sais que tu n'aimes pas çà et moi non plus, c'est un constat de ta compétence, de ta netteté et et ton absolue honnêteté politique, de ta clarté dans tes dires et attitudes, et ce même si le PG ne peut pas vraiment faire autrement avec ces institutions dépassées de la cinquième qui arrangent tant de gens et au FdG aussi on l'a vu avec Mr Laurent à la manœuvre. Courage, je sais que tu ne lâches rien, alors ensemble regardons plus loin pour l'humain d'abord !
Je trouve éclairante, sans être d'accord sur tout, la critique suivante trouvée ici (texte intégral sur NPA 34). Elle rejoint les critiques de Ant (N°80 et 99), qui ne visent d'ailleurs pas le PG. Tant mieux si la CGT appelle quand même avec nous à manifester le 26 ! Quant au Front du peuple, il ne deviendra évidemment effectif qu'avec l'adhésion directe de tous les citoyens sur la base du programme l'Humain d'abord, afin d'éviter toute manoeuvre hégémonique dans le cartel, comme cela a été le cas de la part du PCF pour les municipales. Les Assemblées citoyennes pourraient être de nouveaux CUALx, dans lesquels il serait loisible aux citoyens d'entendre tous les sons de cloche et d'avoir toutes informations utiles, y compris de la part de citoyens NPA, LO et POI. Elle pourraient ainsi préparer, non seulement des actions immédiates sur des problèmes concrets de luttes et de biens communs, mais aussi l'élaboration de l'indispensable Constituante. Voir encore l'excellente intervention de Martine Billard sur son blog.
Un grand merci pour ses explications sur la réforme ferroviaire ainsi que sur les revendications qui semblent plus sages et pour cause aucun média traditionnel ne s'est donné la peine d'expliquer en quoi elle consistait et ne comptons pas sur nos élus solfériniens pour relever le niveau ils sont tous occupés à s'assassiner avec la droite sur twitter ou autre réseaux sociaux.
Je ne partage pas toutes les idées du Front de Gauche mais vous avez au moins le mérite de travailler les différents sujets qui nous concernent tous que ça soit des réformes absurdes comme la réforme ferroviaire ou des projets tout simplement anti-démocratiques comme le TSCG ou le Grand Marché Transatlantique qui nous dépossèdent de la possibilité de voter un budget ou de simples lois. Je souhaite donc bonne courage à tous ceux qui vont essayer de réinformer et remobiliser la population ce qui va être difficile tant on monte les gens les uns contre les autres et on les prends en otage avec le FN.
Mélenchon est celui qui incarne le... vous avez vu les sondages ? Hourra ! enfin la chape de plomb des médias va s'écrouler !
En tant que membre du FdG via mon attachement militant de toujours au PCF, je pense qu'il est grand temps de travailler à percer tous les obstacles à l'unité du peuple qui doit prendre "la Place". L'écueil sera jusqu'au bout le régime présidentiel, qui oblige le passage par trop de personnalisation, mais quand on tient un tribun comme Jean-Luc Mélenchon, engagé pour changer la République et mobiliser avec le peuple de gauche toutes les légitimités du peuple à prendre toute la place, alors, tous ensemble, action !
Amicalement
"Les regroupements de groupes et partis politiques ne sont pas l’essentiel à cette heure. Il existe une lame de fond de rejet de tout ce qui touche à « la politique ». L’activité de ceux qui veulent tourner la page de ce système ne doit surtout pas donner l’impression de résumer sa préoccupation à la préparation d’élections et aux alliances qui vont avec."
Oui, trois fois oui. Mais il convient aussi de considérer ce que pensent de nombreux participants au FdG dans les assemblées citoyennes et aller au bout des choses. Je suis de ceux qui pensent que les assemblées citoyennes ou groupes de base souffrent du caractère de cartel de FdG sans l'ambition de rompre avec ce qui fait la politique. Nous aspirons au politique. Un exemple frappant, notre assemblée citoyenne de ville a été mise en sommeil pendant la période électorale pour laisser la place aux choses vraiment sérieuses, les élections. Les partis ont repris la main laissant les "apartidaires" sur la touche ou invités à participer à la campagne des partis. Hors parti, nous sommes considérés comme des mineurs politiques. Ou les assemblées citoyennes deviennent des organismes souverains ou, coquilles vides, elles...
Non mes amis, le peuple n'est pas souverain. Il lui faut être objectif et ne pas se laisser tromper par les mensongères affirmations de politiciens corrompus et au service des nos négriers, aussi bien savoir voir claire dans les médias. La bourgeoisie a trompé le peuple en 1789 et continue a le faire. La justice sociale prend sa source dans la classe unique. Halte aux classes antagoniques !
Oui, après les élections il y a la lutte, mais quand je vois le résultat des amendements soit disant chargés de sauver l'avenir des cheminots, alors qu'en réalité c'est place nette pour la poursuite de la privatisation du réseau ferré, j'ai l'impression que les grévistes ont été trahis. Pour ce qui est de l'élection du président de la commission européenne, les partis solfériniens européens ont choisis un libéral en chef spécialiste des paradis fiscaux J.C. Junker. C'est donc l'élargissement officiel du camp libéral. Les réflexions de 113 Jakorouge sont combien pertinentes. Quelle attitude vont adopter les contestataires de la parole qu'ils soient du parlement ou émanant d'unions municipales. Elargir la lutte mérite une fine réflexion devant pareille situation sans être pour cela défaitiste. Courage !
"...arrêtons toutes discutions avec les représentants du PC DU PS et d'EELV, car tous sont des traîtres. Si le PG continue dans cette voie, il ne fera que tourner en rond..."
Bonjour, franchement avec un Front National qui risque trés probablement d'être au deuxieme tour en 2017, avec la perte de la moitié de nos deputés, de nos conseillers dans les mairies. Vous pensez vraiment que faire une union de la gauche afin de contrer la droite qui reviendra au pouvoir, voire pire, serait tourner en rond ?
Où est la traitrise pour le PCF d'avoir fait des alliances avec le PS et de mettre des conseillers dans les mairies directement au contact du peuple pour appliquer quelques mesures de gauche ?
Si vous souhaitez un front de gauche uniquement composé du PG, allez y, faites. D'une part sans le financement du PCF, de nos amis communistes, le PG n'ira pas bien loin. 2, voire 3 % aux prochaines elections. Pas vraiment de quoi contrer l'extreme droite qui se prépare à arriver au pouvoir en 2017. Ne doutez de rien, c'est ce qu'attends le FN.
Bien Mr Mélenchon
Vous tentez de démontrer qu'une convergence serai possible entre tous les partis qu'ils le veulent pour un rassemblement élargi aux "déçus de la gauche" et ainsi nommé "Front du peuple". Mais il me semble que tout était dans ce cas de figure en 2011 au moment de la préparation de la campagne présidentielle. Certes l'on sentait quand même parfois un effet d'improvisation mais qui permettait une certaine cohésion, une certaine cohérence dans les interventions de toutes les composantes. Je rejoins le commentaire 140, et je constate tout de même le gâchis au niveau de l'articulation de proximité pour que les gens se sentent impliqués.
Assemblées citoyennes est un joli mot, il peut intéresser si je le voit affiché en gros format sur les murs de ma ville et intitulé "venez débattre" "prenez la parole, prenez le pouvoir". La séquence que nous avons vécu devrait nous apporter des réponses quant à la manière de faire entrevoir un autre avenir aux citoyens.
Eric non encarté
Un petit plaisir au passage, toujours utile en ces temps difficiles, un extrait du figaro.fr .
Jean-Luc Mélenchon meilleur représentant de la gauche. Selon un sondage BVA pour ITÉLÉ et Le Parisien paru samedi, 29% des personnes interrogées estiment que le chef de file du Parti de gauche symbolise le mieux les valeurs de la gauche.
Hauts les coeurs!
Enfin parle-t-on de Front du Peuple. Il est, en effet temps de rompre avec ce concept droite/gauche à un moment de notre histoire où les victimes du capital appartiennent à la quasi totalité des classes populaires. Par surcroît, les médias enfument les gens à plaisir avec cette notion bourgeoise de gauche où l'on fourre tout.
Avec le front du Peuple on en revient un peu plus vers le concept de lutte des classes, bonne boussole pour comprendre l'économie et la politique. Reste à organiser ce Front du peuple, les comités de base, les coordinations, se donner les moyens et permettre l'entrée massive du peuple dans la nouvelle organisation. L'enjeu est de taille mais il s'agit pour le peuple de s'emparer du pouvoir économique et politique.
Merci à Jean-Luc !
@144 Samy
Merci pour le texte auquel je souscrits à 100%. Rompre avec le PCF qui nous a trahi aux municipales et aux Européennes reste une nécessité historique. Le score de 11% à la Présidentielle reste accroché au seul résultat de Jean Luc Mélenchon, rappelons nous les grands meetings, Jean-Luc et ses propositions étaient l'espoir de tout un peuple, Le Front du Peuple, le Jeune PG depuis Saint Ouen l'avait réussi, aujourd'hui seul le PG peut prendre en charge l'objectif VIeme République. Aujourd'hui le PCF s'enlise dans la collaboration de classe avec ce PS néolibéral. J'ai présentement sous les yeux le livre "Les Jours Heureux" le programme du CNR parachuté en 1943 à la Résistance de la France occupée par l'Allemagne, oui Jean Luc dont nous ne serons jamais un Lander, signé par Georges Guinguoin PC, colonel FTPF, Préfet de la Résistance du Limousin, à la suite d'accusations mensongères le grand Georges à la veille d'être exclu du PCF, démissionna. Aujourd'hui le PCF n'est en aucun cas prépondérant dans le choix de l'avenir de la gauche en pactisant avec le PS aux municipales il s'en est exclu définitivement.
Amitiés
A la lecture de certains messages qui trouvent que la grève SNCF touche en priorité les milieux populaires et rend par contre coup impopulaire de tels mouvements auprès de ces milieux, celui de Laurence par exemple sur la première page, je me demande pourquoi ces grèves, auquelles par d'autres canaux que ce blog, j'accorde tout mon soutien, n'impactent jamais les lignes des classes des décideurs comme l'on dit, notamment Thalys et Lyria, où le traffic est toujours affiché comme normal ? Parce que le noeud de la guerre n'est-il pas de faire pression sur ces classes-là ?
Je suis PC et je te soutiens à fond et je suis pas le seul. Surtout ne lâche rien ! Le PC n'a toujours pas compris que ce n'est plus l'organisation qui prime tout mais les médias.
@ lucide
"Où est la traitrise d'avoir fait des alliances avec le PS?"
Contre le reste du FdG et en reniement des engagements et des propres analyses du PC sur la trahison de Hollande et d'une majorité du PS ! Au delà de la traitrise tu devrais admettre que cette ligne opportuniste a fusillé la crédibilité de l'ensemble du FdG à un moment crucial du combat et qu'elle a entrainé le PC, là où il avait trahi, dans le mur en même temps que ses alliés renégats, sauf à Paris. [...]