26juin 14

La vie à tâtons

Ce billet a été lu 36  985 fois.

Le début de semaine a été bien déprimant dans ce qu’il est convenu d’appeler « la gauche parlementaire ». Les socialistes désolés, les verts insurgés, et les diverses variétés de ces étranges « frondeurs », opposants médiatiques bien intéressants, ont été mis au pied du mur. Il s’agissait du vote de la réforme ferroviaire. Pschitt ! Ils se sont tout simplement évanouis dans le décor à l’heure de choisir entre le mouvement social et l’obéissance à Manuel Valls. Tous ont voté contre les cheminots et pour la privatisation du rail. Tous, sauf un au PS ! Tous, sans exception, chez les Verts. Banal pour le PS. Ils votent pour cette privatisation au Parlement européen. C’est la ligne social-libérale caractéristique. Mais les Verts ? Ils ont voté contre le paquet ferroviaire au Parlement européen ! On comprend pourquoi. La libéralisation du rail c’est le recul de l’investissement dans le secteur des transports collectifs, le gâchis des couts de concurrence, gestions et publicité plus dividendes à verser aux actionnaires. L’anti écologie par excellence ! Alors pourquoi les députés Verts à Paris ont-ils voté à l’inverse de leurs collègues à Strasbourg ? C’est clairement un gage de complicité donné au gouvernement et un signal droitier qui va à rebours des messages d’opposition que donnent les instances locales et nationale de leur parti.  

Arrive la suite. Le budget de l’Etat pour cette année est remis en chantier. Cela s’appelle un « collectif budgétaire » ou bien un « budget rectificatif ». Le débat a commencé mardi 24 juin. Le vote sur l’ensemble de ce budget rectificatif de l’Etat aura lieu mardi prochain premier juillet. Puis l’Assemblée examinera pendant une semaine le budget rectificatif de la Sécurité sociale. Au total, ces deux textes essentiels engagent des dizaines de milliards circulant dans l’économie comme le sang dans l’organisme du pays. Un organisme aujourd’hui anémié au-delà du raisonnable. Pourtant, Manuel Valls prévoit une nouvelle saignée à hauteur de quatre milliards d’euros par rapport à ce qui était déjà prévu pour cette année. On se souvient que c’est surtout sur ce sujet que plusieurs voix s’étaient élevée parmi les députés PS et à Europe Ecologie pour contester cette logique d’austérité. Qu’en restera-t-il ? Le moment se prépare bien mal. Déjà, le nombre de signataires des amendements contestataires ne permet pas de retrouver grand monde de la liste des frondeurs… Mauvais augure. Que se passera-t-il ? A mon avis ? Rien. Ils ne feront rien de ce qui compte. Ce qui compterait serait qu’ils votent contre. Mais voter contre un budget, c’est franchir le Rubicon. Et ceux que je vois installés au bord du Rubicon ne semblent y venir que pour laver leur linge sale. Rien de plus. Voter contre, ce serait avoir une volonté. Voter contre, ce serait se préparer à former une autre majorité, ce serait penser l’avenir du pays autrement. Ce serait avoir de la créativité et de l’ambition pour le futur. Mais l’ambiance de ce quinquennat de pantoufles percées n’a-t-elle pas déjà étouffé tous les caractères ? Hors des intrigues de palais, que savent encore faire tant de ces hommes et ces femmes arrivés dans cet hémicycle pleins d’idéaux ?

Dans ce post je parle bien sûr de ce vote budgétaire. Et aussi de la fin du feuilleton Alstom. Mais avant cela je traite de la rencontre du Front de gauche avec EELV. Je le fais parce que c’est une rencontre exceptionnelle. D’abord parce que pour la première fois de son histoire le Front se présentait en tant que tel, avec toutes ses composantes, pour une rencontre bilatérale. Ensuite parce que la discussion longue, argumentée et amicale n’a pas permis d’aller au-delà du point où sont encalminés les Verts aujourd’hui. Le point d’inertie.

Il faut voter contre le budget rectifié par Valls

img_4716Il faut voter contre ce budget. Car si le gouvernement n’est pas arrêté cette fois-ci, le pays va dévaler la pente d’une façon accélérée. La prochaine étape est déjà prévue : ce sera le budget pour 2015, première année du plan d’austérité de 50 milliards d’euros prévus d’ici 2017. Il faut tout faire pour arrêter cette folie. Mon camarade Jacques Généreux et les camarades de la commission économique du Parti de Gauche qui ont rédigé deux contre-budgets ne s’étaient pas trompés. A leur suite, combien de fois ai-je présenté le raisonnement pour expliquer comment la spirale récessive est entretenue par les politiques de coupes budgétaires. A présent, ce qui était montré du doigt avec mépris est rejoint de tous côtés. Et jusque dans les bureaux de Bercy. La députée PS Valérie Rabault, rapporteur du budget à l’Assemblée l’écrit dans son rapport. Selon les calculs de la direction du Trésor, une administration placée sous la tutelle du ministre Michel Sapin, le plan d'économies de 50 milliards d'euros proposé par le gouvernement Valls pour 2015-2017 va entraîner la suppression de 250 000 emplois et coûter 0,7% de croissance ! Dans le même temps, les cadeaux faits au MEDEF sous le nom de « pacte de responsabilité » ne créeraient que 190 000 emplois et 0,6% de croissance. Or, les coupes budgétaires sont en grande partie destinées à financer ce cadeau au MEDEF. Le bilan serait donc globalement négatif : le résultat de la politique économique et budgétaire du gouvernement sera la destruction de 60 000 emplois ! Et chacun de ceux qui seraient créés selon Sapin couterait 130 000 euros par tête. Un chiffre à rapprocher des 3000 euros par assuré social que « coûte » le cheminots_18régime des intermittents du spectacle !

Le mécanisme est simple à comprendre. Je le répète depuis des années. La baisse des dépenses publiques aggrave la crise. La baisse des investissements publics et le gel du pouvoir d’achat des fonctionnaires et des prestations de sécurité sociale comme les retraites compriment l’activité économique du pays. Et, de cette façon, détruisent des emplois. C’est aussi ce que dit l’INSEE. L’Institut national de la statistique a publié ce mercredi 25 juin des prévisions de croissance ajustées pour cette année. Bilan ? L’INSEE est bien moins optimiste que le gouvernement. Il prévoit au mieux 0,7% sur l’année quand le gouvernement espérait 1%. Et l’INSEE est convaincu que le chômage continuera d’augmenter dans le pays. Il ne voit aucun signe de reprise de l’activité privée. Il prévoit que l'économie française ne créera que 54 000 nouveaux emplois cette année. Ceux-ci viendront « exclusivement de la montée en charge de l'emploi aidé dans les administrations publiques ». Merci le MEDEF ! De toute façon cela « ne suffira pas pour absorber la hausse de la population active ». Chaque année, 140 000 personnes arrivent en âge de travailler ! Pour mémoire, il n’y en a que 56 000 dans ce cas en Allemagne. Par conséquent, la hausse brutale du chômage est certaine. Cela veut dire que toutes les img_4737tensions dans notre société vont s’aggraver. L’économie, c’est toujours, d’abord, un état de la société, et cela englobe tous les aspects de son fonctionnement.

Ainsi, tout montre que le gouvernement Valls conduit la France à l’échec économique et au désastre social. L’administration du Trésor et l’INSEE sont de cet avis aussi. Malgré les faits et les calculs de sa propre administration, Michel Sapin continue, envers et contre tout, à imposer la politique d’austérité décidée à Bruxelles. Son objectif n’est donc pas la croissance ou l’emploi. Sinon on le verrait réagir à ce que tout le monde sait. Il est seulement question d’être « le bon élève de la classe européenne » selon le mot de Hollande. Servons la finance, pensent-ils, et la finance nous servira, tel est leur crédo ! « On a besoin de la finance » a d’ailleurs déclaré Manuel Valls au patron d’Axa ! Les députés d’Europe Ecologie et les « frondeurs » du PS ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas, ou bien qu’il faut encore donner du temps « pour voir ». Il est désormais de leur responsabilité d’empêcher cette catastrophe qui s’avance chaque jour un peu plus. Qu’ils rompent les rangs et votent avec nous contre l’austérité de Manuel Valls et du gouvernement ! Mais ce que je viens de voir avec le vote sur la réforme ferroviaire ne me donne pas beaucoup d’espoir dans ce sens et je m’en voudrai de créer des illusions sur le sujet. Ce que je vais raconter à présent de notre rencontre avec EELV va me permettre d’aller plus loin sur cette idée.

Pour fédérer le peuple, ni laisse, ni muselière !

La rencontre au siège d’EELV, rue du Chaudron à Paris, avait été proposée par nos hôtes. Il est vite apparu qu’il fallait y répondre positivement car le contraire eut été tout simplement une marque de sectarisme démoralisant mis à notre charge. Cette considération l’emporta sur l’inconvénient qu’il y a avait à répondre positivement à une invitation également adressée au MoDem. Nous avons d’ailleurs posé la question. Quel pouvait être le sens d’une relance du MoDem par les Verts à l’heure où il vient de reformer une alliance avec l’UDI, proche de l’UMP ? La réponse est que le MoDem avait appelé à voter Hollande. Dès lors, EELV a estimé que cette formation avait sa part à prendre dans le bilan. Puis, très rapidement, on nous informa que de toute façon la question était close : le MoDem n’a pas répondu à EELV ! Ce dont personne parmi ses cheminots_13membres n’avait l’air d’être déçu.

La discussion a été libre, argumentée et amicale. Rien n’est donc venu parasiter l’accès au fond des questions posées. EELV propose un dialogue sur le projet de gauche à construire et suggère trois thèmes pour l’engager, sans exclure que d’autres questions puissent être aussi traitées. Ces thèmes sont : la relance de l’emploi, celle de la transition énergétique et celle de la démocratie. Sur ces trois questions, plusieurs interventions ont permis de se faire une idée de l’intérêt qu’il y aurait à les traiter. Mais franchement, qui en doutait ? Ce n’était pas l’essentiel. Pour ma part, je ne doute pas que, quelles que soient les difficultés, on trouve un point fédérateur sous lequel traiter les contradictions de position. Contrairement aux apparences, ce point n’est jamais le plus petit commun dénominateur mais plutôt le point de la plus haute exigence. Par exemple, parler de la relance de l’emploi est plus facile si l’on part de l’objectif du plein emploi c’est-à-dire au moins quatre millions de poste de travail à créer et stabiliser. Exemple lié : l’agriculture. Si l’on veut venir au modèle de l’agriculture paysanne, il faut trouver quatre-cent mille nouveaux agriculteurs. C’est un défi de formation, mais aussi de niveau des rémunérations de la population paysanne et donc des niveaux des salaires ouvriers consommateurs, et ainsi de suite dans un continuum de img_4776politique où le social et l’écologique se tiennent dans un même programme nécessairement touche-à-tout. On sort alors des dissertations abstraites pour entrer dans le domaine très exigeant de la prévision et de la planification. La vraie difficulté n’est donc pas là.

Il a été dit que la reconstruction de la gauche elle-même serait le résultat d’une construction commune de projet. Mais il faut ajouter qu’elle passe aussi par la solidarité et la construction d’une communauté de vue avec le mouvement social. Difficile d’imaginer un projet commun dans les transports si on se coupe du mouvement des cheminots et qu’on vote le paquet ferroviaire… En toute hypothèse, la crédibilité du projet dépend finalement de qui le porte et le prépare. C’est pourquoi tout finit par se concentrer sur ce que l’on va appeler le périmètre de la rencontre prévue par EELV. Clairement, en réponse à Clémentine Autain, il lui fut dit que le projet dont parlait EELV ne visait « pas à être un projet alternatif ». Puis, non moins clairement, il fut répondu à Martine Billard, qui demandait la précision, que le PS en tant que tel cheminots_22serait invité à ces rencontres ! On devine dans ces conditions que la douche fut fraîche ! Mais le mérite de la franchise était là.

Deux positions se sont alors exprimées dans la délégation du Front de gauche. L’une portée par le PCF considérant que ce serait un premier pas que de telles rencontres, l’autre qu’il ne saurait être question de faire semblant de croire que le PS en tant que tel puisse faire autre chose que ce que veut le gouvernement. Ce n’est pas une marque de sectarisme que de refuser le podium commun et la photo de famille avec le PS. C’est la marque d’une certaine compréhension de ce qu’est l’esprit public aujourd’hui. Nous y laisserions notre crédibilité ! Le PS a déjà tué le mot « gauche ». Il mène le pays au chaos social et politique. Sa politique ne peut pas marcher ni produire le moindre mieux dans la situation. Pourquoi aller faire croire qu’on peut débattre d’un projet commun pour le futur avec comme présent le compagnonnage de tels fossoyeurs ? Au demeurant, toute cette construction bizarre fait plutôt penser à un test qu’à une véritable proposition. Peut-être EELV voulait-il vérifier pour ses propres tendances et débats internes que cette voie-là n’existait pas. En effet, elle n’existe pas. En tous cas, pas avec nous. Car ceux qui veulent se réunir avec le PS peuvent déjà le img_4760faire dans le cadre du comité de liaison mis en place par Jean Christophe Cambadélis avec le PRG, le MUP du communiste Robert Hue et avec les Verts eux-mêmes.

Il ne peut être question d’embarquer le PG ni le Front de Gauche en tant que tels sur ce pont que veut construire EELV avec les autres accompagnateurs du PS. Je pense que nous allons avoir cette discussion à la coordination du Front de Gauche. Je crois que tout le monde sera d’accord pour ne pas engager notre Front dans cette proposition d’EELV. Bien sûr, si le PCF veut toutefois s’y associer, c’est sa liberté de parti et, tout en le regrettant, nous observerons sans commentaires. Et sans regrets, car tout cela n’ira strictement nulle part, c’est une certitude selon nous. Par contre, s’il s’agit de bâtir un rassemblement fédérateur sur la base d’un programme commun alternatif, alors oui, le dialogue peut avoir lieu et la recherche du point fédérateur peut être travaillée. Disons les choses comme elles sont. De notre côté, nous ne passerons pas des mois à jouer de la mandoline et à attendre que les arrangements de toutes sortes se fassent ou se défassent à la carte. Le but de notre travail n’est pas de fédérer des partis mais le peuple lui-même. Le système n’a pas peur de la gauche ! Le système a peur du peuple. Voilà ce que nous avons appris de la période récente. Et la gauche à construire et à réhabiliter, c’est celle qui est fidèle au peuple et à ses demandes et besoins. Ni laisse, ni muselière : les frondeurs devraient y réfléchir.

Le feuilleton Alstom

Mes lecteurs savent le soin que je mets ici à les tenir informés aussi bien que je le peux des évènements qui concernent le cœur de l’appareil productif de notre pays. Je le fais sans aucun doute de façon moins bien détaillée que ne le font les journaux spécialisés. Mais je le fais plus profondément sur le plan politique. Surtout, mon intention est de créer une sensibilité parmi vous pour les questions qui touchent à la cheminots_19production. Machines, qualifications professionnelles, capacités et manière de produire et d’inventer sont au cœur de notre projet pour le futur. La bifurcation écologique de la production, la généralisation de la règle verte, question clef de la planification écologique et du projet écosocialiste, sont directement liées à la qualité des formations et aux performances des machines. Peut-être mes lignes contribueront-elles à créer un intérêt, voire une passion, sur le sujet parmi ceux qui entrent dans la réflexion politique par la modeste porte de mon blog. N’y suis-je pas moi aussi entré de cette façon ? Dans ma jeunesse étudiante, intellectuel bien éloigné de tout cela, j’entrais dans le sujet et n’en démordis plus jamais depuis, en partant de l’analyse d’une lutte pour la convention collective de la métallurgie. Puis je me mis à lire avec passion « l’Usine Nouvelle », journal pourtant bien éloigné de nous, mais qui traitait de la production autant que des affaires. Puis, ministre de l’Enseignement professionnel, j’entrais dans le grand bain img_4782au point clef où avant de produire il faut instruire. C’est-à-dire ramener la production à ses fondamentaux qui sont d’abord des savoirs très généraux.

A mon avis, ces questions doivent passionner autant notre conscience écologiste que notre conscience sociale. Car nous ne gouvernerons pas le moment venu seulement pour changer la clef de répartition des richesses. Nous le ferons pour changer le mode de production lui-même, ses finalités et ses méthodes. Le premier constat à faire dans ce domaine, c’est qu’il faut un souci de cohérence des décisions. La prise d’initiatives ne peut se faire au hasard des humeurs et des circonstances ! Il faut au contraire un souci de cohérence où chaque décision ponctuelle doit chercher à provoquer de la synergie entre les différents compartiments de la production, de l’échange, du contenu de production et de la relation avec l’environnement global. L’idéal d’une bonne décision industrielle responsable, c’est celui où tous les impacts sont pris en compte et où un cheminots_01minimum de coûts sociaux et écologiques est externalisé.

Ce n’est vraiment pas le cas dans ce dossier Alstom. Le gouvernement navigue à vue. Pour acheter les actions d’Alstom, il va… vendre des actions ailleurs. Déshabiller Pierre pour habiller Paul, nouvel exemple de gribouille comptable ! D’autant que le gouvernement n’a pas décidé de vendre n’importe quoi. Il a décidé de céder au moins 3% du capital de GDF Suez. L’Etat est déjà minoritaire dans GDF depuis 2004. Après cette nouvelle vente, il ne détiendra qu’à peine un tiers du capital de GDF Suez. Le gouvernement décide donc de réduire la présence de la France au capital d’une entreprise stratégique en matière énergétique pour entrer au capital d’une autre entreprise stratégique en matière énergétique ! Quelle cohérence ? Tout cela la semaine où est présenté le projet de loi sur la transition énergétique. D’ailleurs, qu’en pense la ministre de l’Energie, Ségolène Royal ? Lorsqu’elle était candidate à l’élection présidentielle de 2007, elle proposait de « créer un pôle public de l’énergie entre EDF et GDF ». Aujourd’hui, elle accepte sans broncher le recul du capital public dans GDF. Il faut dire qu’elle a complètement enterré sa promesse de 2007. Dans « Le Monde » du mercredi 18 juin, elle affirmait déjà, à img_4797propos d’EDF et de la durée de vie des centrales nucléaires : « Je n’ai pas demandé l’inscription de la durée des centrales dans la loi. J'assume cette décision. Il faut une loi d'équilibre qui tient compte de la nature de l'entreprise, cotée en Bourse ». La ministre de Hollande théorise l’impuissance politique et la supériorité de la finance sur la souveraineté populaire et l’intérêt général. La propriété publique des moyens de production de l’énergie, voilà aussi ce qui se joue derrière le cas Alstom.

J’en viens au montage retenu pour Alstom lui-même. J’ai déjà consacré de nombreux discours et articles à cette entreprise comme le savent ceux qui s’y intéressent. Mes lecteurs peuvent se référer aux épisodes précédents en suivant ce lien. A présent, le sort d’Alstom, comme on le sait, est scellé. Je résume d’abord la nouvelle situation. Le Conseil d’administration de l’entreprise et le gouvernement ont pris leur décision. Alstom a décidé de se rapprocher de l’entreprise états-unienne General Electric. Dans le même temps, l’Etat va entrer au capital d’Alstom à hauteur de 20%. Le pire a été évité : Alstom ne sera pas absorbé par Siemens et Mitsubishi. En effet, Siemens aurait cédé Alstom qui intervient sur les mêmes créneaux de production. cheminots_17Mais le meilleur est encore loin d’être garanti pour Alstom comme pour toute l’industrie française de l’énergie.

Ce sera donc General Electric. Après plusieurs semaines de vente aux enchères, le conseil d’administration d’Alstom a confirmé son choix. L’Etat va racheter les deux tiers des actions Alstom de Bouygues qui veut se désengager de cette société. L’Etat détiendra au final 20% d’Alstom. Mais l’accord final est plus complexe que la proposition initiale de General Electric. Celle-ci voulait au départ racheter la branche énergie d’Alstom. Cela aurait été un dépeçage mortel de l’entreprise. Elle se serait trouvée réduite à l’activité ferroviaire du groupe et donc à la mort lente, faute de taille suffisante. General Electric va finalement racheter certaines activités énergétiques d’Alstom à 100% et d’autres seulement à 50%. L’entreprise américaine va devenir propriétaire unique des activités de turbines au gaz, de turbines à vapeur ne concernant pas le nucléaire. Elle s’empare du secteur des énergies renouvelables terrestres (solaire, géothermie, éolien). Les deux entreprises vont développer un dispositif complexe de co-entreprises pour les autres activités img_4766énergétiques. Il y aura trois co-entreprises : une pour les énergies renouvelables marine et hydraulique (hydroélectricité et éolien off-shore), une pour les turbines à vapeur pour le nucléaire et une pour les réseaux électriques. De son côté, General Electric cède à Alstom son activité de signalisation pour renforcer la branche transport d’Alstom. On peut légitimement se demander comment la mise en place des co-entreprises va s’opérer et quelle énergie elle va disperser dans les postes de commandement…

Mais le pire a été évité. Cela ne signifie pas que la solution trouvée me convienne. J’aurais préféré qu’on nationalise purement et simplement Alstom pour en préserver l’intégrité et renforcer ses performances. Mais l’amateurisme du gouvernement, la volonté de Bouygues de brader Alstom et le cannibalisme des concurrents faisaient peser des menaces vitales sur l’entreprise. On a ainsi évité le pillage pur et simple que General Electric espérait au départ. On a aussi évité la braderie d’Alstom à Siemens. Elle se cheminots_04serait traduite par des hémorragies d’emplois et de sites industriels car Alstom et Siemens sont en concurrence directe sur plusieurs créneaux. Enfin, l’arrivée de l’Etat au capital d’Alstom à hauteur de 20% évite que cette entreprise soit totalement abandonnée aux capitaux flottants.

J’ai dit dimanche à France Inter qu’on gagnait du temps par rapport à la mort promise à Alstom. Pour le dire plus brutalement, les coups portés à Alstom ne sont pas – encore – mortels. Nous conservons l’espoir de reconstruire ce fleuron quand nous arriverons au pouvoir, s’il n’est pas trop tard. Mais l’alliance avec General Electric pose déjà des problèmes. Y compris où ne les attendait pas. Savez-vous par exemple qu’Alstom produit 30% de l’électricité de Cuba ? Que va devenir cette situation ? Le gouvernement des Etats-Unis va-t-il exiger l’arrêt de cette présence en vertu de l’embargo qu’il applique illégalement contre Cuba ? On se souvient que l’alliance de PSA avec General Motors avait entraîné l’arrêt des ventes en Iran. img_4788On voit le sort actuellement réservé à la banque BNP pour ses agissements à Cuba ou en Iran. Pas de naïveté, donc.

D’autant que les garanties apportées à la France sont bien maigres. On nous annonce que l’Etat français détiendra un droit de veto dans la co-entreprise des turbines à vapeur utilisées dans les centrales nucléaires. Et General Electric promet de créer 1 000 emplois en trois ans. Mais l’Etat n'aura aucun droit de véto sur l'éolien, l'hydrolien, l'hydraulique et les réseaux, qui sont pourtant des secteurs stratégiques d'avenir. De même, seuls les brevets liés au nucléaire sont protégées dans une filiale détenue à 100% par l’Etat. C’est une nouvelle preuve de la centralité passéiste pour le nucléaire et de l'absence de priorité du gouvernement pour les énergies renouvelables. Quant à la garantie sur l’emploi acceptée par GE, elle ne porte que sur 3 ans. Une durée dérisoire pour l'industrie. Le seul cheminots_06intérêt est de préserver théoriquement l’outil jusqu’à 2017.

Le plus inquiétant à cette heure, c’est la stratégie du gouvernement. En entrant à hauteur de 20% au capital d’Alstom, on pensait pouvoir souffler un peu. Mais cette entrée montre vite ses limites. Déjà, l’Etat va racheter ses actions à Bouygues à un prix supérieur au prix du marché. Vendredi soir, à la bourse de Paris, l’action Alstom valait 28 euros. Mais Bouygues refuse de vendre à l’Etat à moins de 35 euros. Le gouvernement a cédé à cette exigence. Pourquoi ? Bouygues a déjà bien pompé Alstom depuis 2007 puisque 1,44 milliards d’euros de dividendes ont été versés aux actionnaires en cinq ans. Premier actionnaire, Bouygues a été le premier servi. Pourquoi cette nouvelle largesse de la part du gouvernement ? On se le demande. Mais c’est une première que de nationaliser, même partiellement, en payant davantage que le prix du marché !


160 commentaires à “La vie à tâtons”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. Poncet dit :

    A propos du rôle des communistes, est-il nécessaire de rappeler que le pays s'est couvert d'affiches appelant à voter pour Jean-Luc lors de la présidentielle ? A propos du rôle de Jean-Luc, est il nécessaire de rappeler qu'on n'a pas vu la même chose se reproduire pour les municipales ou les européennes ? Les militants communistes ont trouvé dans la personne de Jean-Luc le candidat à la présidence qu'ils attendaient depuis longtemps. Les électeurs aussi. La suite a été beaucoup moins réussie, à cause du problème bien prévisible des sièges à conserver.
    Il ne sert à rien de théoriser des désaccords stratégiques, sinon à masquer cette réalité. Nous avons une idéologie commune, mais l'idéologie ne pèse pas lourd quand des sièges sont en jeu (ou, sur un autre sujet, quand des forces militantes nombreuses sont impliquées jusqu'au cou dans l'énergie nucléaire...). L'idéologie est une boussole, elle n'agit ni sur la barre ni sur la voilure. Il faut accepter souvent de s'écarter de sa route.
    Le Front de gauche continuera d'exister et peut-être perdra-t-il en route les élus les plus cramponnés à leur siège ou les syndicalistes les plus attachés à leur centrale nucléaire.

  2. perrin dit :

    Je consulte régulièrement ce blog depuis 5 ou 6 ans. Vos analyses et vos informations me sont devenus indispensables. Pour ma part, je persiste à penser que la posture de la direction du PC aux municipales nous a fait perdre au moins 5 ans car je ne crois plus qu'une majorité de gauche radicale puisse se former pour 2017 sauf évènement majeur. Mais faut-il le souhaiter ? En attendant, l'action devient locale. Il faut recréer du collectif dans nos villages nos quartiers. Deux axes me semblent essentiels : développer une ou des activités dans le cadre de la conversion écologique (productions maraichères biologiques, circuit de distribution alternatif et local, covoiturage ou promotion de la bicyclette, etc.), faire de l'éducation populaire (université populaire, théâtre, ciné-club, conférences et bien sûr action syndicale). Cela pourra sembler bien modeste a beaucoup d'entre vous mais il faut bien commencer par quelque chose et l'échelon communal me semble le bon niveau pour réapprendre à agir sur le monde.

  3. Jean-François91 dit :

    @44 mad madeleine
    Les réactions au blog de Jean-Luc sont des réactions d'indignation à vif. Il n'est pas surprenant qu'elles soient parfois et malheureusement à l'emporte-pièce, notamment à l'égard du PC. Chacun ici sait bien qu'il n'y a pas les mais des communistes.
    A la mi-2014, il faut pourtant ouvrir les yeux. Affligés ou pas, 300 députés PS votent le programme de ce gouvernement de droite et atlantissime. De la recherche à la culture en passant par l'industrie et les transports, ils font comme leurs prédécesseurs, même plus "complexés". Qui peut attendre un virage à gauche de ce PS-là ? Ce PS-là qui ne cesse de vouloir grignoter les positions du PC, comme dans le 93. La stratégie de sauver des élus montre ses limites. Le peuple souffre, s'exaspère, se lasse, se crispe. Comment croire possible une politique autre, vraiment différente, si ceux qui la défendent (?) n'ont de cesse de courtiser le PS-droite. Il faut être clairs envers les citoyens déboussolés, qui votaient "à gauche" sans trop se poser de questions, hélas. La fausse gauche est morte. L'Humain d'abord est impossible avec le PS.

  4. Francis dit :

    @ mad madeleine 44
    Il ne s'agit pas de messages haineux mais de débat de fond. Comment ne pas réagir à la lecture de certains passages du rapport de Pierre Laurent au Conseil National du PCF des 14 et 15 Juin dernier ? En particulier à la lecture de celui-ci Cf "Il faut d'ailleurs se féliciter que nous ayons maintenu - souvent envers et contre tout, compte tenu du désastre de la politique gouvernementale et malgré des tentatives de repli auxquelles certains nous poussaient dans le Front de gauche - un niveau remarquable d'élus municipaux. C'est un atout précieux pour les batailles qui s'annoncent." Il ne s'agit donc pas de faux procès mais d'un simple constat, la direction du PCF n'a pas tiré les enseignements des récents scrutins.

  5. thersite69 dit :

    @hervé12 (26)
    Quelle erreur de croire que l’abstention des électeurs traditionnels de gauche viendrait d’une sorte de perte de moralité (« seule ma gueule compte ! ») S’il n’y a plus de « conscience de classe » c’est dû à ce que les techniques de production actuelles n’ont plus systématiquement besoin de regrouper en classe de nombreux « prolétaires » autour de l’usine au sens classique. C’est ta vision que je trouve « trop intellectualisée pour des esprits dépolitisés » (et pas le discours de Jean-Luc). Pour ma part, en 50 ans d’ expérience personnelle, et dans mon entourage, les deux partis de gauche historiques (PCF et PS) ont montré leur inaptitude à analyser les problèmes nouveaux réellement vécus par le peuple lui-même. Ils ont produit l’un et l’autre, bien plus d’auto-exclusions que de militants acceptant leurs erreurs au nom d’un pur esprit de famille politique. Jusqu’à alimenter cette désertion populaire aux élections récentes ! Car le peuple est lucide, même sans avoir suivi des cours et discours d'experts en Sciences Po. Si le peuple est souverain, pensons pour lui, avec lui, pas à sa place !

  6. jean ai marre dit :

    "Ce sera donc General Electric."

    Pouvait-il en être autrement ? L'Europe montre ses limites en matière de solidarité économique et de stratégie industrielle. Nous voyons bien les carences, d'une part, chaque état européen industrialisé n'a pas la possibilité de rentrer dans la stratégie financière des Entreprises et d'autres parts, les intérêts sont différents. En Allemagne, il faut protéger les rentes et en France ce sont les actionnaires. Il y a un fait non négligeable qui a fait que la direction d'Alstom s'est rapprochée de GE, c'est à cause des américains qui menacent de la sanctionner sévèrement, conséquence de faits commerciaux envers l'Asie très répréhensible. De toutes façons notre industrie va y laisser les plumes. Voila GE bien mieux installée en France et possédant les cartes de l'énergie renouvelable. Comment va se débattre le prochain match ? Siemens et Mitsubishi contre G Electric ? Qui va acheter l'autre ? Quel sera l'arrangement entre ces deux monstres ? Nous sommes dans la thérapie de choc qui est toujours un spectacle donné à l'intention des marchés. Il s'agit souvent d'un changement de PDG ou d'une gigantesque...

  7. Vallerustie dit :

    Bonjour Jean Luc, bonjour camarades et ami(e)s.
    Merci de tout mon cœur pour ce nouveau billet, que de travail, que de courage, cela pourrait être désespérant quand on voit que Sisyphe, comparé à vous était un amateur !
    Merci mille fois. On vous aime. On ne lâche rien !

  8. Nina dit :

    On ne fera rien de bon avec l'appareil du PC qui vient de s'illustrer contre les cheminots. Encore une fois nous allons être noyés dans des considérations "localistes" pour les prochaines échéances et perdre notre sens : "nous on peut" (Podemos), etc. Il faut quitter l'Europe (et l'euro) qui n'est plus réformable et consubstantielle au capital et arrêter d'être sur une ligne incompréhensible (il faut ré orienter l'UE, etc). Quant aux "affligés", il ne faut rien en attendre. Ils sont là pour leurs sièges et rien d'autres, sinon, ils auraient rompu depuis belle lurette. Et les Verts d'EELV ne valent pas mieux, qui votent pour la privatisation du rail et lorgnent à nouveau sur des porte feuilles ministériels. Rompre avec tout ça et on ira mieux !

  9. Genialle dit :

    @44 mad madeleine
    "Les communistes ont de la patience (ou de l'espoir) en continuant la lecture de certains messages haineux de ce blog."

    Je ne dois pas lire le même blog que vous! car aucun messages haineux, simplement et parfois (car le web est excellent) des personnes qui disent ce qu'elles ont sur le coeur. Toujours polies et respectueuses, si non il y a la sanction et c'est très bien. Hé oui les Humains sont des grands enfants. Courage à tous et merci.

  10. Michel Matain dit :

    @ 44 mad madeleine
    Les communistes ont de la patience (ou de l'espoir) en continuant la lecture de certains messages haineux de ce blog.

    Effectivement, parmi les gentillesses adressées aux communistes, dans les 59 premiers messages on trouve pêle-mêle : comploteur, intrigant, traitre, trahison, traitrise après traitrise, se foutent des misères du peuple, duperie de la direction du PCF, le PC faux nez du PS, défection des communistes, seul objectif des communistes est la recherche des strapontins. Et je suis sûr que le webmester doit en supprimer de pires.

  11. bernard hugo dit :

    Tous les anciens ont connu les années 50 où le PCF, en dépit du stalinisme, représentait encore une véritable contre-société populaire et généreuse. A l'époque il ramassait 25 % des voix aux législatives. C'était et de loin le premier parti de France. Que s'est-il donc passé ? N'est-ce pas cela qui devrait aussi poser question, car maintenant c'est toute la gauche qui s'effondre et l'extrême droite qui va tenir le haut du pavé comme le dit B. Hugo.

  12. jeannine dit :

    @Génialle
    Vous avez raison, le webmaster est excellent. J'avais posté un petit mot, sans doute mal libellé ou pas a la hauteur de ma réflexion, pfttt, disparu. Je ne conteste rien, il a fait son travail. La preuve, s'il en fallait une, que aucun commentaire ne peut être haineux ou mal venu sur ce blog. Il faut simplement savoir accepter des avis différents.

  13. TOMASSO dit :

    Bonjour
    Je suis d'accord avec @Mad Madeleine (44). J'ai de l'estime pour Jean-Luc Mélenchon, que je trouve très cultivé. Je lis tous les jours ce blog (je dois être maso) car les communistes en prennent plein la figure. Cependant je pense que les militants du Parti de gauche s'appuient trop sur la personnalité de Jean-Luc. Attention ! Malgré tout j'espère toujours un front de Gauche uni et je vais me battre pour cela. Et j'espère un peu plus de fraternité et de respect entre les militants de ces composantes.
    Fraternellement.

  14. etienne24 dit :

    "Je pense que nous allons avoir cette discussion à la coordination du Front de Gauche. Je crois que tout le monde sera d’accord pour ne pas engager notre Front dans cette proposition d’EELV. Bien sûr, si le PCF veut toutefois s’y associer, c’est sa liberté de parti et, tout en le regrettant, nous observerons sans commentaires."

    Non, il ne faut pas accepter que le PCF aille seul, sans l'aval du FdG, à des réunions de ce type. Il faut que nous assumions la possibilité d'une véritable rupture avec le PCF qui va continuer à laminer le FdG. Au moins nous serons clairs avec nous même et les militants communistes pourront choisir de nous rejoindre ou pas. Nous pourrons nous compter.

  15. AUBERT Bruno dit :

    Bonjour,
    Je milite au PG pour qu'on ne lâche rien de la nécessaire radicalité et de nos ambitions pour l'humain d'abord ! La trahisons des technocrates des partis, ici le PC, là les verts, la frilosité pathétique des "vrais socialistes" ne doivent pas nous faire peur et nous amener à jouer petits bras au risque de paraître seul. J'apprécie hautement la notion de fédération des peuples plutôt que des partis. Mais nous ne pouvons plus attendre. Les gens, ceux qui souffrent le plus (je ne sais même plus comment l'écrire) et qui n'en peuvent plus de tous ces dénigrements d'eux-mêmes. Les militants, les adhérents, sympathisants, les nôtres. Mais aussi ceux qui sont aux PS, au PC, à EELV, les non encartés doivent pouvoir trouver l'outil qu'ils avaient tant espéré et commencé à usiner dans le FdG. Posons sans crainte qu'il est à reconstruire dans un Front Du Peuple. La mandoline même pas pendant des jours ! Nous savons toutes et tous de quoi il retourne ! Aux prochaines élections se sera la même sale petite musique. Le Front du Peuple et agissons !

  16. Francis dit :

    @ 60 Michel Matain
    Beau florilège d'expressions piochées ici ou la dans les commentaires des participants au forum. Je vous invite à relire les travaux des instances du mouvement communiste international pour constater que les expressions que vous avez pris le soin de relever sont au pire des amabilités en regards de la vigueur des débats qui se déroulaient dans le mouvement révolutionnaire. Et que dire des expressions en cours au sein même de la famille communiste. Mais laissons la cette polémique pour nous concentrer sur l'essentiel. Je me permet de vous interroger sur la nature et la finalité du Parti Communiste. Est-il encore un parti révolutionnaire au sens marxiste du terme ? Son électoralisme est-il compatible avec le nécessaire liberté d'analyse et d'action qui dictent nécessairement le comportement de tout parti se réclamant de la révolution fut-elle citoyenne ? Pour ma part étant depuis toujours électeur du PCF, je dois dire que je ne me retrouve pas dans la déclaration de P. Laurent indiquée dans mon post N° 54 ci-dessus, car semble t-il peu lui importe les dégâts provoqués au mouvement par une position opportuniste, l'essentiel étant d'avoir des élus.

  17. Daniel dit :

    EELV n'est pas un parti de gauche, il est traversé par des appétits de carrière. La divergence actuelle entre Placé et Duflot tiens au fait que l'une a été ministre et l'autre pas. J'ai entendu à plusieurs reprises E. Cosse, elle fait preuve d'un européisme débridé que même B. Guetta ne désavouerai pas. C'est donc une faute que de laisser croire qu'ils peuvent être partie prenante dans une alternative. Les petits jeux politiciens d'alliances sont déplorables. La vraie question est de s'adresser aux ouvriers, salariés qui se sont réfugié dans l'abstention ou le vote Front national. Sans des positions claires sur l'Europe, l'Euro, il n'y aura pas d'alternative crédible.

  18. Véga dit :

    Je m’y attendais à toute cette déroute politique mais dans le contexte GMT et TISA, c’est décourageant. Le peuple réveillé donne plus d’espoir (le populisme politique n’est pas mon choix cependant). Les regroupements populaires et solidaires restent les seules forces d’opposition redoutables (ils l’ont toujours été), surtout quand les partis sont sans moteur ou carburant comme en ce moment. Dans ce sens, je comprends qu’il y a ce travail urgent « Le but de notre travail n’est pas de fédérer des partis mais le peuple lui-même. Le système n’a pas peur de la gauche ! Le système a peur du peuple.»

  19. Jocy dit :

    Comme, cette fois-ci, Mr Mélenchon, vous le dites bien, et le préciser bien, donc tout est très clair, si le PCF veut s'allier aux PS via EELV ou vis-versa, ce sera sous le sigle PCF et non Front de Gauche ! Nous avons assez payé leurs conneries ! Comme le dit @Patrick 3 et tant d'autres, je suis totalement d'accord avec @etienne 24, ils ont signé un accord pour être Front de gauche, s'ils n'acceptent pas les lignes directives choisies, votées par le Front de Gauche, alors ils partent, ils en sortent, ils ne nous salissent plus. Maintenant il n'y a plus la place pour cette hésitation que je n'ai jamais comprise.

  20. Humbert dit :

    Je suis adhérent du PG, et militant. La stratégie d'union avec les forces de la vraie gauche me convenait parfaitement, et je dois dire que j'ai joué le jeu, à fond, avec le PCF de mon département. Beaucoup de ses militants sont devenus des camarades appréciés et j'appréciais vraiment leur contact. Nous avons fait une campagne commune lors des élections pour la députation, après celle pour la présidence, tout allait bien, sauf pour quelques camarades, mais bon, on ne peut pas plaire à tout le monde ! Et puis est venue l'élection municipale, et là... florilège de non réponses, ou de coups fourrés, venant non pas des militants mais de leur direction locale. Quelle déception ! Les mêmes qui défilent devant le siège du PS contre l'austérité se sont fait élire sur la liste PS de celui là même contre la politique duquel ils manifestaient (phrase ampoulée, j'en conviens) ! Même chose pour les européennes, où les contacts se sont réduits à... rien !
    Est-il nécessaire de leur courir après ? Pour moi, c'est non. Il en est d'ailleurs de même des Verts qui voulaient notre programme pour travailler en commun à faire une liste aux municipales...

  21. antonio G dit :

    Je lis ceci dans les commentaires "l'appareil du PC qui vient de s'illustrer contre les cheminots", "Le niveau théorique du PCF est aujourd'hui proche du zéro absolu", "Si le PC a la logistique, nous avons les idées"... parmi bien d'autres inepties. Est-ce ainsi qu'on débat entre membres du FdG ? Si j'écrivais les mêmes choses en remplaçant PC par PG, çà irait ?
    Si je résume le PC est composé d'adhérentes et d'adhérents inaptes à la réflexion, tout juste bons à s'occuper de la logistique (les jambes de la tête PG...) et ont submergé les cheminots en lutte de critiques acerbes.
    Quelques conseils aux auteurs de ces inepties, une lecture régulière de L'Humanité, il y verront comment ce seul quotidien national a correctement traité la grève des cheminots, une lecture des interventions des élus PCF/FdG sur la loi de démantèlement de la SNCF à l'Assemblée nationale, une visite sur le site du PCF et la lecture des textes théoriques publiés (La Revue du Projet entre autre). Et puis on se revoit quand vous aurez fait tout çà.

  22. Pierre Magne dit :

    "Je crois que tout le monde sera d’accord pour ne pas engager notre Front dans cette proposition d’EELV. Bien sûr, si le PCF veut toutefois s’y associer, c’est sa liberté de parti et, tout en le regrettant, nous observerons sans commentaires... "

    Depuis un an beaucoup d'eau a coulé sous les ponts ! Je crois que notre honneur d'hommes, de femme, honnêtes, de gauche, qui ne trahissent pas ceux que l'on défend, nous impose de nous présenter qu'avec ceux qui refusent de se compromettre avec le PS et EEVL, aujourd'hui, et demain sans doute, avec l'UDI ou l'UMP. Comme l'ont montré les deux derniers scrutins, ils vaut mieux perdre dans l'honneur que dans le déshonneur.
    Cela est vrai aussi au sein du PG hélas !

  23. Md59 dit :

    Un rassemblement de la gauche avec le PS, le peuple n'adherera aucunement. Il faut un mouvement alternatif, cela veut dire sortir de l'organsation politique que nous connaissons. Il y a des exemples étonnants comme la participation du peuple dans des decisions politiques, le traitement de sujets difficiles, cette participation se fait par tirage au sort. Aujourd'hui, l'Irlande, l'Islande et d'autres pays utilisent le tirage au sort. Un livre tres concret pour expliquer cette alternative : A bas les élections (ce titre n'est pas bon mais le contenu est un délice) de Reybrouck.[...]

  24. carlo dit :

    Le PS a déjà tué le mot « gauche ». Le système n’a pas peur de la gauche ! Le système a peur du peuple. Voilà ce que nous avons appris de la période récente.
    Merci pour ces fortes paroles. A quoi reconnaît-on les représentants du système ? Ils nomment "populiste" tout ce qui va à l'encontre des intérêts des puissants et de cette élite mondialisée et boboïsée dont les chantres se trouvent à l'OMC et à Bruxelles.

    Et la gauche à construire et à réhabiliter, c’est celle qui est fidèle au peuple et à ses demandes et besoins.
    Faut-il vraiment reconstruire la gauche ? Le PS ne l'a-t-elle pas définitivement tuée ? Ne s'agit-il pas plutôt de construire une force qui représente vraiment le peuple et s'oppose vigoureusement aux partis démophobes composant le système.

  25. daniel cloarec dit :

    «Il est temps que les socialistes, dans l’intérêt de l’humanité tout entière, fassent taire leurs dissensions pour faire corps contre l’ennemi commun qui ne puise sa force que dans leurs divisions» Zéphirin Camélinat, 21 juillet 1896, le dernier des communards, dcd en 1932. Il n'y a pas d'alternative à l'union, éduqué au biberon de "union, action, programme commun", cela reste de mon point de vue la seule solution. "Je me mettrai à genoux pour faire l'union avec les chrétiens", aurai dit Maurice Thorez. Nos jeunes et moins jeunes camarades qui pensent se passer des communistes, se trompent. L'anticommunisme fait dire des imbécilités aux gens intelligents.
    [...]

  26. lemetayerv dit :

    Rien ne sert de se crêper le chignon, tant que le peuple ne se prendra pas en main rien ne changera. Car c'est lui qui fera changer les mentalités dans les instances des partis et non l'inverse. Les partis portent non seulement leur histoire souvent inconnu des militants et des dirigeants (qui la fantasme souvent n'étant pas historien eux-même) et le militantisme qui les étouffe par leurs habitudes redondantes par la transmission de délégué en délégué, de formation politique en formation politique, qui laisse peu de place à l'inventivité, à l'écoute de l'autre, au débat, à la créativité et ne laissant aucune la place à un grain folie ou trait d'humour qui donne la pêche. Chacun regardant l'autre comme un ennemi alors qu'il se dirige vers le même chemin. La professionnalisation de la politique n'est pas une vaine analyse mais une réalité et ça se ressent dans les luttes. Si bien qu'on se demande si c'est le peuple qui bloque son émancipation ou les partis qui se veulent le représenter.

  27. pmjtoca dit :

    @Frank #46
    Arès est le dieu de la Guerre et de la Destruction.....

  28. Glières dit :

    Il est démontré de jour en jour que le FdG n’est qu’un faire-valoir du PC. Et sans le PC, le FdG n’a plus rien d’un front. Voilà pourquoi le FdG n’a plus d’avenir. C'est donc l’occasion de rebondir. Car j’en ai assez de cette connotation de front, surtout lorsqu’il est complètement lézardé. De même pour le mot « gauche », tellement perverti. Il me suffit d’être humaniste et républicain. Ce qu’est le peuple à une écrasante majorité. Ce qui m’importe, pour vivre politiquement, économiquement et socialement selon mes choix, c’est-à-dire ceux du peuple auquel j’appartiens, c’est de recouvrer ma liberté, ma liberté de citoyen. Celle qui au fil des années, des régimes, des majorités et des gouvernements m’a été volée par une clique de prédateurs qui s’est octroyé tous les pouvoirs, exécutifs, législatifs et judiciaires. C’est pourquoi l’avènement d’une 6ème république et la sortie de l’Europe de Bruxelles sont une priorité absolue. Cela ne se fera pas sans un vaste Rassemblement républicain, en dehors des partis et sur ces deux objectifs exclusivement. Un peuple ne se lève pas pour le SMIC, il se lève pour la liberté. Le reste lui vient par surcroît.

  29. Alexandre Thabor dit :

    Vos commentaires de l'actualité sont excellents, mais cela demeure des commentaires dont personne ne se souviendra demain, ni après demain. Dites nous plutôt pourquoi vous n'avez pas osé "dynamiter le pouvoir" lors des dernières élections européennes. Quand je dis vous, j'entends le Front de Gauche. Pourquoi n'avez vous pas osé vous pas pris le parti d'être pour la sortie de l'euro, de reprendre une grande tradition de la gauche, notamment du parti communiste, la défense en premier lieu de l'indépendance de la France. Pourquoi avez vous eu peur d'être patriotique, quitte à aller sur les plates bandes de le Pen et de faire revenir l’électorat de la gauche à la gauche ? J'ai grand peur que le Front de Gauche, s'il ne change pas de stratégie, suivra le PS dans les poubelles de l'Histoire. Il n'est jamais trop tard pour bien faire.
    Amitié

  30. educpop dit :

    Le moment arrive où les sigles n'évoqueront plus que des images arc boutées sur des positions figées. PC, PS, EELV, etc. ce ne sont plus des signes de ralliement modernes, ce sont des citadelles médiévéales. Les membres anonymes de la population, libres de leurs mouvements, ne s'arrêtent pas devant ces étalages et ne suivront pas des mouvements archaïques. Renversons la table, les prospectus qui y sont disposés parlent d'une fête passée, la prochaine fête aura lieu dans la rue à la lumière des effigies qui brûlent. Le président Mélenchon semble dire que le désastre est probable et il a tout fait pour l'éviter. Anticipons les résultats du choc, soyons présents dans la suite puisque nous ne pouvons l'être dans le présent. Nous devrions nous disposer à résister pour survivre, alors que nous croyons encore être les acteurs d'un avenir meilleur. Cette indisposition est mortelle.

  31. PASCALE BOIZARD dit :

    Jean-Luc Mélenchon, j'ai suivi avec passion tes propositions pendant la campagne de Hollande. J'ai voté pour ta politique innovante et franche. Tu as baissé dans les sondages et voici pourquoi, arrête de critiquer les politiques, propose jour après jour des solutions réalistes, appelle les citoyens à s'exprimer pour leurs propres propositions. C'est ce que nous attendons. Du positif! On s'en fiche complètement d'entendre que l'action de la gauche est de droite, on le sait.
    Proposition du partage du travail (il n'y en a pas pour tout le monde), un revenu minimum pour tous (nous économiserons les gardes d'enfants, les aides aux anciens), un impôt à la source sur tous les revenus (pour tous et progressif, les tranches ne sont que des sources de cachettes), les aides publiques (RSA, subventions, allocations chômage, logement, familiales) dégressives, lancement de chantiers sur l'énergie renouvelable, recyclage des usines qui ferment, nous n'avons plus besoin de production, de croissance, nous avons besoin de recyclage. Des propositions en réponse à chaque erreur du gouvernement. Il y en a ! Vite STP, le peuple n'en peut plus !

  32. JeanLouis dit :

    Quelques remarques. Qualifier Hue de communiste me parait assez déplacé, ou alors comme vous le dites les mots ne veulent plus rien dire. On a oublié qu'il y a quelques années la SNCF était un tout, qu'il n'y aurait pas eu besoin même en 2007 que S. Royal parle de créer un grand pole énergie autour d'EDF et GDF, c'était aussi le cas avant. Ainsi qu'Alstom Alacatel entreprise publique, développé grâce à l'argent public, etc. Quelles erreurs auraient été évitées si l'idéologie néo libérale n'avait pas tout détruit et continue à le faire ! Avez vous lu aussi la dernière tribune de Stiglitz sur la situation économique européenne ? Tous ces gouvernements nous mène à la catastrophe. Tenez bon, tenons bon. Mais comment faire entendre une autre voix, une autre musique, même "Las bas si j'y suis" est semble-t-il condamnée. Comment faire passer l'idée qu'une autre politique est possible et pas seulement celle du FN !

  33. Louis31 dit :

    Je ne vais pas vous parler des relations d’amitiés qui me lient aux communistes de ma commune créées lors de tous nos tractages et manif depuis 2011, et donc c’est vrai que beaucoup ici parlent du « PC » au lieu des « dirigeants du PC » d’où la confusion. Maintenant, après avoir lu tous les commentaires comme d’habitude, je vois des communistes qui se sentent attaqués, et je les comprend, ils ont tous voulu défendre leur parti, mais pas un seul n’a donné sont avis sur ce qui se passe et ce qu’ils pensent de l’attitude de Laurent et donc, pour ce qu’il représente, le PC « d’inviter » le PS aux réunions FdG-EELV, êtes vous d’accord avec votre hiérarchie oui ou non ? Nous attendons vos réponses qui nous permettraient de mieux comprendre.
    Vive la VIè Vive la VIE

  34. Xavier 37 dit :

    A propos l'Alstom. General Electric, Siemens ont une strategie, celle de leur intérêt. L’état n'a plus aucune stratégie, et a décidé de n'en avoir plus les moyens. Les ministres, les cabinets valsent tous les deux ans. La main gauche ne sait pas ce que fait la main droite. Qui sait ce que sont devenus les pôles de compétitivité de Mr Sarkozy? Quelle suite est donnée aux propositions de la commission Lauvergeon, les 7 domaines d'avenir pour la France de 2030 ? Perdus dans les sables mouvants des coups politico médiatiques. Les multinationales pendant ce temps écrivent les traités européens, transatlantiques et les font voter et appliquer. Tout va bien pour elles. Merci

  35. TISSOT dit :

    A la lecture de ce billet, si la perspective de reconstruire une alternative plus large est séduisante, dans l'immédiat celui-ci sème le trouble. Habituellement je suis souvent d'accord avec les analyses, mais là il semble que l'on "saute" la période électorale avec tous les problèmes rencontrés dans le Front de gauche, mais aussi avec EELV et rapports avec les militants PS. Les accords à géométrie variable ne reflètent pas seulement un désaccord de stratégie mais aussi politique. Pour "enjamber" cette difficulté sans débat il nous est proposé d'élargir vers un front du peuple ou autre !
    J'ai relu la déclaration du PCF dans l'Humanité, il est clair que la stratégie est la mort du FdG pour une alliance hétéroclite appelée Front du peuple. Je pense d'abord que les sénatoriales arrivant, c'est d'abord sauver des sièges (comme aux municipales), ensuite les prise de position des élus PCF avec le PS, Lyon notamment c'est le soutient aux politique d'austérité et régressive, il en est de même EELV. Les "affligés" du PS m'affligent par le manque de courage politique, c'est la même danse du ventre depuis des années. C'est pour cela que j'ai rompu avec le PS.

  36. Conubuk dit :

    Je salue votre courage et votre persévérance dans ce monde d'hypocrites et de magouilleurs ! Merci Jean-Luc de vos analyses. Grâce à vous on garde le cap et c'est important dans une tempête. Amicalement.

  37. oberon dit :

    Les lignes bougent à gauche (et encore il faut réinventer un qualificatif adapté) et bougeront au FdG. Le pont lancé par Cambadélis, le fameux comité de liaison que pourrait intégrer la direction du PCF et effectivement c'est sa liberté de parti (les militants ont leur mot à dire) impactera sur la cohérence composite du FdG. Le PG peut et c'est sa liberté, créer un pont, un comité de liaison vers le NPA et LO (et légitimer le terme extrême gauche donné par les grands médias au parti de JL Mélenchon).
    J'espère me tromper mais le PCF ira tôt ou tard manger dans la main de la social-démocratie. Il fera comme les socialistes frondeurs et Les verts râleurs. Il fera pschitt. Il y a trop d'enjeux électoraux. Les sénatoriales approchent, viendront les régionales. Le PCF a des élus à sauver quitte a se faire tondre par la social démocratie. Aux militants communistes de s'exprimer.

  38. thersite69 dit :

    Je suis pleinement d’accord avec @Glières 78. Et l’électorat populaire n’est pas dupe (comme j’ai voulu le croire) de la finalité non dite derrière l’appellation FdG (qui s’avère comme le pseudo stratégique d’un PCF très majoritaire). Mais c’est ainsi ! Je suis d’accord aussi avec @educpop 80. Les partis de gauche en tant que tels ne disposent pas (ou plus) de cette faculté d’adaptabilité aux conditions nouvelles, qui est la caractéristique du vivant. C’est pourquoi je partage ce qu’écrit @Pascale Boizard 81. La minorité PG doit continuer dans le sens de proposer des voies françaises (une future république écologiste et socialiste) en réponse à l’évolution récente des moyens de production : baisse de l’emploi industriel, donc assurer une activité (un travail actif) pour tous, un revenu minimum suffisant pour tous, un impôt à la source progressif… La camarade propose de tels rapports sociaux nouveaux en harmonie avec l’utilisation des énergies renouvelables, dans le sens de l'écosocialisme. Les militants de gauche peuvent entendre cela, si du moins ce n'est pas dans leurs programmes propres ?

  39. Francis dit :

    Je ne crois pas à une fronde d'une partie du PS qui adhérerait à un projet alternatif porté par le Front de gauche (enfermement idéologique) si celui ci venait à exister le cas échéant. Je crois plus à une reconquête des citoyens sur un projet de société adossé à des propositions réellement transformatrices qui donnent de la lisibilité à la confrontation des intérêts de classes. Dénoncer l'injustice sociale est une chose en identifier les causes et conceptualiser des réponses une autre. Un projet réellement transformateur ne peut pas exister sans écrêter les intérêts de quelques un au profit du plus grand nombre, une révolution en quelque sorte.

  40. marianne31 dit :

    Personnellement, je dis heureusement qu'on s'appuie sur JL Mélenchon. Sans lui, pour le moment, on peut toujours rêver mais cela ne suffirait pas. Nous devons au contraire l'appuyer et le soutenir. C'est quand même lui qui a commencé a défricher et semer. A nous de nous emparer des idées et de las faire fructifier. La démocratie participative c'est bien, mais tout groupe a besoin d'un dirigeant qui montre le chemin.

  41. Vassivière dit :

    @71 Antonio G
    Vous avez raison, il faut lire la presse communiste. Pour les débats pertinents en cours, et pour les articles et positions qui font se dresser les cheveux sur la tête, ou vous lassent quand il s'agit de la sempiternelle langue de bois des dirigeants actuels ou des non-dits encore plus révélateurs. Un exercice parfaitement stimulant.

  42. antonio G dit :

    Tissot (85)
    "J'ai relu la déclaration dans l'Humanité, il est clair que la stratégie est la mort du FdG..."

    On n'a pas du lire le même texte ! Dans la relevé des décisions du Conseil national du PCF, on peut lire ceci "Travailler à faire du Front de gauche un animateur crucial de la construction de ce front large. Nous voulons le relancer en procèdant aux changements nécessaires. Pour cela, poursuivre le travail d'évaluation engagé pour déboucher sur une relance appropriée du Front de gauche". Peut-on vraiment comprendre ce texte comme l'expression d'une volonté de liquidation du FdG dont on veut faire "un animateur crucial" ? Je suis pour des débats contradictoires à condition que ceux-ci reposent sur des éléments tangibles, pas sur une lecture très approximative des textes produits par les composantes du FdG !

  43. André dit :

    Très bonne analyse concernant GDF Suez et Alstom. Le gaz est un enjeu stratégique majeur pour notre siècle. D'ailleurs le projet du gazoduc South Stream en Mer Noire soutenu par la Russie et dont EDF est actionnaire vient d'être sabordé le 8 juin par la Bulgarie sous pression de Bruxelles actionné par les États Unis. D'où ma réflexion qui risque de faire hurler sur ce blog.
    Le problème du FdG est que celui-ci apparait toujours comme la chaloupe du navire PS néolibéral européen. A contrario, le FN monopolise la Nation et piège ainsi les classes populaires. En 1793 Robespierre et le Comité de Salut Public ont fait le ménage en France sans s'occuper de l'Europe. Le FdG doit rompre avec l'Europe, l'euro et le PS, ces Girondins néolibéraux, quitte à faire des alliances de circonstance avec d'autres Nationaux comme Chevénement et des gens de droite comme Dupont Aignan ou Asselineau qui à la différence du FN apparaissent propre sur eux. C'est le seul moyen pour le peuple français de participer à la mondialisation sans capituler devant Goldman Sachs, Monsanto et consort. Les peuples européens suivront.

  44. Nicks dit :

    @André (99)
    Il est nécessaire à mon sens de constituer en effet un mouvement unifié de résistance au néolibéralisme, à l'image du CNR. Comme lui nous devons appeler à la résistance et aux jours heureux qui suivront la victoire.

  45. Jules58 dit :

    Les écolos ont toujours été des opportunistes aux contours politiques très flous. Ils sont incapables d'une vision écologique moderne, scientifique. Ils rejettent le nucléaire comme ils rejetteraient Lucifer. Ils sont incapables de s'en remettre à la nationalisation et à la recherche scientifique. Les communistes durant les municipales fricotent avec l'ennemi de classe, les socialistes. Il y a belle lurette qu'ils ne sont plus un parti révolutionnaire. Ils n'en ont plus le courage. Le Front de Gauche s'imagine pouvoir modifier une prétendue Europe en réalité accouchée du plan Marshall et de l'OTAN. Ils se trompent, il n'y a rien à négocier, tout est verrouillé, pourri jusqu'à la moelle. C'est le peuple français abstentionniste et majoritaire qui a raison. On ne veut plus de cette saloperie. Point.
    Il n'y a plus de parti révolutionnaire authentique sur le devant de la scène politique française. Le FN se régale.
    Un jour il faudra bien aborder les problèmes qui foutent le trouillomètre à zéro : une France souveraine, dans ses frontières sécurisées, le protectionnisme, et une politique de solidarité internationale avec les peules en lutte.
    Demeure une question :...

  46. marco polo dit :

    Dans quel état sera la France lorsque, enfin, le peuple (re)prendra le pouvoir ? Nul ne le sait vraiment, si ce n'est que la vitesse à laquelle nos activités se délitent, par couardise et aussi par complicité politique, nous risquons d"hériter de ruines dans un champ de bataille miné. L'importance et l'urgence de sortir de cette situation n'échappe à personne, mais je ne crois pas que les "affligés" et autres "frondeurs" le soient au point de sortir du PS et de s'engager résolument sur de vrais changements, à l'instar de EELV qui n'en n'est plus à quelques opportunismes près. Bref, je ne crois que le rassemblement se fera sans ces partis, enfermés qu'ils sont dans leurs contradictions. Ce rassemblement doit se faire donc avec la force du Front de Gauche, rien d'autre. Front de Gauche lui-même pris dans la tourmente des contradictions du PC qui n'a pas renoncé à ses anciennes amours. Fédérer le peuple est la réponse. Finalement, le PG est bien l'aiguillon qu'il faut pour sortir des ronces.

  47. Caouec dit :

    @André 93
    Je rajouterais des personnalités fortes et en particulier une Eva Joly, un Robert Badinter et, s'il avait continué à vivre, un Stéphane Hessel.

  48. AlainV dit :

    @perrin
    Deux axes me semblent essentiels : développer une ou des activités dans le cadre de la conversion écologique [...], faire de l'éducation populaire

    Tout à fait d'accord. Il faudrait cependant ajouter un troisième axe, qui est le premier par ordre d'importance, celui de l'activité sociale, de l'aide concrète aux plus pauvres et aux démunis. Convaincre par l'exemple, par l'aide réelle et non par de simples paroles. Au besoin, créer des associations proches du PG là où elles manquent. C'est ce qui urge chez beaucoup de nos concitoyens qui n'en ont que faire de nos belles paroles. Ventre affamé n'a pas d'oreilles, c'est plus vrai que jamais. L'aide, c'est maintenant, pas le jour où le PG sera au pouvoir. Sans les voix des pauvres, nous n'aurons jamais de majorité électorale.

  49. Helianthe dit :

    Je pense comme @Hervé92 (43) et @naïf (47)
    Cette structure que fut le Front de Gauche était une formidable réalisation qui a été détruite par son logo posé sur les affiches du PS. La confiance est dure à acquérir et une mauvais pas la fait perdre d'un coup. Cette expression très connue c'est encore vérifiée aux municipales. Le FdG aurait gardé son autonomie totale et entière face au PS qui faisait sa force, beaucoup comme moi sont persuadés qu'en réalité, il aurait pu faire "un tabac" dont le PC aurait aussi bénéficié, contrairement à cette stratégie du PC de faire copain-copain avec le PS qui ne lui a pas si réussi que cela quand on regarde les chiffres. Si le FdG devient une coquille vide, le PG devra sortir de cette ornière et rester pur et dur. Il entraînera ainsi le peuple à le suivre dans sa lutte contre les solfériniens soumis à la finance.

  50. Théo.brun dit :

    @antonio G (92)
    "Pour cela, poursuivre le travail d'évaluation engagé pour déboucher sur une relance appropriée du Front de gauche".

    Continuer à évaluer ? Nouvelle surprenante ! Aurions nous commencé à évaluer entre partenaires du FdG nos pratiques vécues pendant les municipales et les Européennes ? Si oui où peut on retrouver ce début de relevé de conclusions ?


Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive