11juil 14
Il y a un an, quand la CIA, qui l’avait pourtant espionné, l’a ordonné, Hollande a bloqué l’avion de Moralès. Merkel est d’un autre bois. Elle vient d’expulser le chef des espions américains en Allemagne ! Le tout sur la base du travail d’une commission parlementaire ! Bravo l’Allemagne ! Et François Hollande ? Qui ça ?
Le gouvernement d’Israël martyrise la population de Gaza sur le principe barbare de la responsabilité collective. En état de guerre, c’est évidemment un crime. Humilier une population sans défense est une chose à la portée de n’importe quelle brute. L’Histoire en regorge. Les Juifs l’ont su avant tous. Mais vaincre la haine qu’un tel comportement répand à foison et empêcher qu’elle ne submerge ensuite les bourreaux est tout simplement impossible. Les bombes du gouvernement d’Israël creusent sa propre tombe. Que dit la France à ses amis israéliens et palestiniens ? Que dit François Hollande ? François qui ?
La deuxième session du parlement européen à Strasbourg commence le 14 juillet. Evidemment. Le Parlement européen se réunit aussi le 11 novembre de façon quasi systématique. Cette Europe-là est absolument imperméable aux symboles fondamentaux de la part culturelle commune des peuples qui la composent. En tous cas, ce nouveau Parlement a inauguré une nouvelle période de l’abaissement de la France en Europe. Son rôle institutionnel va régressant sans cesse. Mercredi dernier, nous auditionnions d’ailleurs le candidat que madame Merkel a fait préférer au Français Michel Barnier pour le poste de président de la Commission, Jean Claude Juncker. Un moment formel mais haut en couleur. J’en parle.
Ensuite, je viens sur le vote à l’Assemblée nationale et au Sénat sur le nouveau budget de l’Etat revu par Manuel Valls. Cette séquence, avec le budget de la Sécurité sociale et les quarante milliards de cadeaux au MEDEF qu’il contient, forme un tout. Manuel Valls a parfaitement contrôlé la situation dans les institutions. Le prix à payer sera terrible pour l’économie du pays et pour ce qu’il reste de gauche politique. Le pauvre couteau sans lame qui avait été agité avec des cris de guerre n’a tranché que ce qui était dans ses moyens : du vent ! Les « frondeurs », ont ainsi fonctionné comme un paravent utile au crime en donnant l’illusion d’une résistance qui s’est opportunément effacée au moment de passer à l’acte. L’effet démoralisant de cette pantalonnade se mesurera bientôt. A une gauche politique méthodiquement minée par les manœuvres d’appareil orchestrée par l’orfèvre élyséen, s’ajoute un champ syndical mis en miettes par les coups tordus. L’affaire du report de l’accord pénibilité ridiculise ceux qui en avaient fait un argument pour céder tout le reste. Là encore, les génies de la combine détruisent tout, divisent tout. Reste que Valls n’a pas seulement fait passer sans problème au Parlement le plan scélérat en faveur du MEDEF. Il a surtout assommé l’économie du pays. Le ralentissement de l’activité et le chômage vont exploser après cette nouvelle absurde saignée. D’autant qu’au niveau mondial et continental, les évaluations du FMI sur ce point sont aussi à la baisse. L’onde de choc dépressif de cette ponction de 50 milliards va se propager sur les deux années à venir au moins. Fin 2016, nous serons donc dans un champ de ruines sociales encore plus tendu qu’à présent. A ce moment-là, le chantage au vote utile commencera plein pot pour tenter de mettre au pas ce qui restera de l’espace politique de la gauche. Je pense que ce sera sans résultat électoral. Le dire, c’est aussi pointer l’ampleur du naufrage moral que les solfériniens ont déjà provoqué dans la profondeur du pays et qu’ils entretiennent. La haine que leur vouent d’amples secteurs venus de la gauche les indiffère. Aveugles, sûrs d’eux, persuadés qu’il n’y a aucune autre politique possible, ils ne bougeront pas d’un pouce de leur trajectoire. Ces gens si partisans de « flexibilité », si « modernes », et ainsi de suite, se comportent en réalité comme les pires des sectaires fanatisés. Cependant, on peut compter sur l‘addition des peurs et des lâchetés pour voir les appareils politiques petits et grands se contenter de ce viatique pour justifier d’émouvants et stérilisants « appels à l’unité ». L’élection sénatoriale qui vient en donne un avant-goût. Donc, le terrain politique va continuer à se décomposer. De ce contexte je dis aussi quelques mots. Je commence par l’Europe. Le reste à la suite.
La France flouée en Europe
Le souvenir de la grande tuerie qui nous fait le devoir de paix sur le vieux continent ne compte pour rien aux yeux des faiseurs de phrases néolibéraux qui gouvernent partout. Pas davantage la célébration de l’évènement révolutionnaire qui a « ouvert l’ère moderne » selon Goethe. Mais dans ce cas, il y plus. La détestation de tout ce qui est français par le monde politique européen voué aux valeurs anglo-saxonne est une réalité palpable de l’univers européiste. Je le ressens parce que je ne le supporte pas. Il s’enracine dans tout ce qui a résulté de l’avènement républicain et des principes politiques que celui-ci a introduit dans l’Histoire politique réelle. Ce mépris a son écho dans la conscience des Français eux-mêmes. Le mépris de soi et le déclinisme morbide des « élites » françaises et de leurs miroirs médiatiques fait le travail. A la faveur de cette mise à l’écart, les Allemands profitent de la stupidité euro bêlante des dirigeants français pour pousser leurs pions de tous côtés. La France, rappelons-le, est « contributrice nette » pour six milliards d’euros au budget de l’Europe. Cela veut dire que nous recevons de l’Europe six milliards de moins que nous lui donnons pour subir sa dictamolle. Pour autant, la France sous François Hollande est plus absente que jamais des postes clefs des institutions européennes. Soyons juste : l’abaissement a commencé avant l’actuel euro-ravi qui nous préside.
Avec le traité de Nice, Jacques Chirac avait déjà accepté d’entrer dans l’inacceptable. Depuis lors, en effet, la France sera moins représentée que l'Allemagne au Parlement européen. Or, il n’est d’Europe viable que sur la base d’une stricte égalité entre Français et Allemands, comme l’avaient déclaré conjointement De Gaulle et Adenauer. Et cela fut respecté quand il y avait deux Allemagnes sans que les Français, alors bien plus puissants, y dérogent jamais. Mais sitôt la réunification allemande faite, sans barguigner, la volonté de puissance fut de retour. L’argument était que le nouveau nombre des Allemands leur créerait des droits supplémentaires à être représentés plus nombreux au Parlement européen. Et les dirigeants français, gorgés d’illusions et de souvenirs dépassés, sans tenir compte des permanences de l’Histoire ni des changements de mentalités, cédèrent sans réfléchir plus avant. Munificents, ils allèrent même bien au-delà du raisonnable. En effet, l’écart entre le nombre de députés français et allemands au Parlement européen est supérieur à l’écart de population entre nos deux pays. Bien sûr, l’écart est en faveur de l’Allemagne. Le nombre de députés attribué à chaque pays est censé prendre en compte son poids démographique mais, avec ses 96 députés, l'Allemagne a 30% de députés de plus que nous pour une population seulement 25% plus nombreuse, provisoirement.
L’abaissement se traduit également dans les présidences de commissions parlementaires. La France, pays fondateur de l'Europe, avec ses 65 millions d'habitants, est singulièrement absente. Ainsi, les prestigieuses commissions Affaires étrangères, Emploi et Affaire sociales, Commerce international, Transport ou encore Contrôle budgétaire sont présidées par des Allemands. De même, les Polonais ou les Italiens dirigent quatre commissions quand seulement deux sont présidées par des Français. Du côté de la Commission européenne, ce n'est pas mieux. Les Français pressentis pour être commissaires, que ce soit Elisabeth Guigou, l’actuelle présidente de la Commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale ou encore de Pierre Moscovici, ne sont attendus à aucun poste clef. En revanche, la Grande-Bretagne, après avoir pourtant menacé d'organiser un référendum sur la sortie de l’UE, a obtenu un poste de Secrétaire général à la Commission européenne. Poste certes peu connu. Il est néanmoins tout à fait stratégique. Car c’est là que se fait la veille de l'application des traités et législations européennes. Et le titulaire participe aux nominations de hauts fonctionnaires au sein de la Commission. Après quoi c’est encore un Allemand, Martin Selmayr, ancien directeur de campagne de Jean-Claude Juncker et ancien chef de cabinet de Viviane Reding, qui obtient la tête du cabinet d’intérim du futur président de la Commission européenne.
Hollande ne dit rien, ne fait rien. Tout le fait rire sans doute, comme d’habitude. Et il fait rire tout le monde en Europe. Car la France de Hollande a capitulé d’entrée de jeu sous le nouveau quinquennat. Hollande l'avait annoncé en léchant les mains de la Commission qui frappaient notre pays : « la France est le bon élève de la classe Europe ». C'est fait : elle est la colonie la plus méprisée de la Commission européenne.
Juncker le rusé
Jean-Claude Juncker est le candidat à la présidence de la Commission soutenu par madame Merkel contre l’UMP Michel Barnier. Il se situe deux ou trois pointures au-dessus de Manuel Barroso en matière de finesse politique. Fini le régime des moulinets et des coups de menton sans contenu. Fini le temps de l’homme qui parlait huit langues pour ne rien dire. Juncker dit des choses. Il est donc possible qu’il se passe quelque chose avec lui. Au moins parce qu’il semble avoir conscience du danger qui pèse sur l’Europe actuelle du fait de la désaffection massive des peuples à son endroit. Qu’est ce qui me fait dire ça ? Sa décontraction au moment où il s’exprime là où Barroso aurait contourné volubilement et énergiquement le sujet. On comprend donc ma surprise. Pas ordinaire ici d’entendre quelque chose de clair et net. Ainsi quand il dit : « vous pouvez me traiter de libéral et tout ça, mais moi je n’aurais pas fait le Hartz IV de Schroeder ! En Europe le libéralisme c’est Blair et Schroeder qui l’ont amené ». Plus étonnant encore quand il me donne raison sur le fait que la Russie ne peut être traitée sur le mode du retour à la guerre froide ou quand il affirme qu’il ne participera pas au « Russia-bashing actuel ». Si l’on tient compte de l’ambiance asphyxiante sur le sujet, et du fait que cet homme est candidat au nom des va-t-en-guerre sociaux-démocrates et conservateurs, on doit comprendre que ce n’est donc pas rien d’entendre cela. Je donnerai d’autres exemple ensuite de ce « parler net » peu habituel dans le coton poudreux des arcanes européens
Pour le reste, il est évidemment totalement l’homme de son camp. Il s’en réclame avec habileté. Il le fait en récusant la séparation du monde entre les bons de gauche d’un côté et les méchants de droite de l’autre, suppôts du capitalisme. Rhétorique banale des conservateurs. Elle ne lui permet évidemment pas d’éviter de nous assener les simplismes ordinaires de la propagande de droite la plus éculée. Ainsi contre Pablo Iglésias (Podemos, Espagne) et ceux qui protestent contre le coût du remboursement de la dette, Juncker répond que la solution « ce ne peut être de nouvelles dettes »… Un simplisme que personne ne propose. J’ai noté aussi qu’il n’a rien répliqué à mon affirmation selon laquelle « personne ne paiera jamais la dette accumulée ». En tous cas, quels que soient les talents de séduction de l’homme venu dans une salle où il sait qu’il ne gagnera pas une voix, son identité politique lui colle à la peau. Qui me lit voudra peut-être rafraichir son savoir sur le sujet. M’y voici donc.
Jean-Claude Juncker a été Premier ministre du Luxembourg de 1995 à 2013, soit dix-huit ans pendant lesquels son pays est devenu le paradis fiscal maintes fois dénoncé. L’homme est membre du Parti populaire chrétien social. En 1989, comme ministre des Finances et du Travail du Luxembourg, il a activement participé aux négociations du traité de Maastricht. Après quoi on le retrouve dans une brillante trajectoire au sommet de l’oligarchie mondiale pendant les années où le système financier actuel s’est accroche à la gorge du monde. Ainsi est-il, de 1989 à 1995, Gouverneur de la Banque Mondiale, puis de 1995 à 2013 Gouverneur du FMI, avant d’être le Premier ministre du Luxembourg avec le résultat que l’on sait. Il a toujours défendu le secret bancaire. Il faudra qu’il soit battu aux élections pour que le Luxembourg accepte enfin le nouveau système européen « d’échange automatique d’informations » fiscales sur les entreprises, le 20 mars 2014. Point culminant sur le gâteau des bons services à la finance mondiale. Mais ce n’est pas tout. De 2005 à 2013, Juncker a été le Président de « l'euro-groupe ». C’est cette instance, membre de la Troïka, qui a piloté la réponse austéritaire de la zone euro à la crise bancaire et à celle des dettes souveraines. Dans ces conditions, cela aura été un moment bien ébahissant de l’entendre dire que, pour sa part, il n’avait jamais été partisan de l’entrée du FMI dans la Troïka. Après quoi il ajoute qu’il faudrait penser à élargir la représentativité de ce groupe. Une formule sibylline qui annonce une initiative dont mieux vaut ne pas se réjouir d’avance. Car Jean-Claude Juncker a été l’un des artisans les plus actifs de l’Europe austéritaire en tant que président de l’euro-groupe jusqu’en 2013. Le « six-pack » et Traité budgétaire ont été adopté pendant son mandat et le « two pack » a été imaginé sous son autorité. C’est dans ces documents que sont concentrés les moyens d’asservissement financier des nations européennes. Tout cela fait un pedigree politique tout à fait clair. Un réactionnaire fin et compétent en quelque sorte. Dangereux à proportion de ses qualités.
De plus, comme c’est aussi le façonnier du Luxembourg actuel, on peut craindre sans procès d’intention qu’il ait de très mauvaises inclinations particulières. D’abord parce que le Luxembourg est un paradis fiscal selon ce qu’a dit l’OCDE en novembre 2013. Et ce n’est pas d’aujourd’hui. En 2008, l'OCDE avait déjà inscrit le Duché sur la liste « grise », celle des pays non-coopératifs, des paradis fiscaux. Il a été retiré de la liste en 2009 en échange de promesse de coopération. Cela n’a pas dû être convaincant car le Forum fiscal mondial, une instance adossée à l'OCDE, est en train de revoir ses données. Il est question de refaire une liste grise en 2014. Et on trouve déjà que quatre pays ont échoué à ce contrôle de conformité, dit "par les pairs" (les pays acceptant de se noter entre eux), sur la transparence et l'échange d'informations à des fins fiscales. Il s'agit du Luxembourg, de Chypre, des Iles vierges britanniques et des Seychelles. Un joyeux club ! Un autre classement confirme cette mauvaise réputation. C’est le classement des « meilleurs » paradis fiscaux par le magazine Forbes, en 2010. Il place en première position l’état nord-américain du Delaware et en seconde le Luxembourg, juste avant la Suisse, les Îles Caïman, la City de Londres, l’Irlande et les Bermudes… Fâcheuse compagnie confirmée par les mauvais résultats obtenus lors du rapport 2010 du GAFI, le Groupe d'Action Financière International. Il s’agit là d’une organisation multinationale créée en 1989, par le G7 soi-même. Il a pour mission de veiller au respect des normes internationales dans le domaine du blanchissement d’argent… tant de mauvaises indications forment un faisceau d’indications pas vraiment rassurantes. Souvenons-nous que l’encours bancaire des établissements financiers du Luxembourg représente 21 fois le PIB de ce confetti territorial. Par comparaison, celui de Chypre, qui connut la crise bancaire majeure dont on se souvient, n’était que de sept fois le PIB de l’île…
Achevons ce portrait croisé d’un homme et du pays qu’il a façonné. Sur le terrain, ça sent aussi une drôle d’odeur. Le Luxembourg est le siège européen de nombreuses multinationales. Vraiment beaucoup ! Et pour finir, cela fait sens. Ainsi sur 100 000 entreprises déclarées dans le Duché, 30 000 seulement relèveraient de l'économie réelle. Parmi ces grandes entreprises qui ont leur siège à Luxembourg il y a bien sur Arcelor Mittal et un bon paquet des géants de la net-économie, comme Skype et Apple. Pourquoi cet engouement ? Officiellement, l’impôt sur les sociétés est fixé à 29,22%, pas loin des 33% français. Mais le contournement fiscal est la vraie norme. Ainsi pour les « fonds d'investissement », l’impôt est doux comme une plume : 0,01% des actifs. Et pour les hedgefunds, la défiscalisation est presque totale. Pour le reste, le Luxembourg est une plaque tournante du dumping par la combine des travailleurs détachés. On y trouve un nombre record des agences d’intérim « boîte aux lettres » qui profitent du site alors qu’elles n’emploient personne ! Le pompon de l’art du tour de passe-passe le voici. Il concerne le succès de la marine luxembourgeoise. De 155 navires, l’effectif est passé à 254 sous pavillon luxembourgeois en 5 ans. Pourtant, le Luxembourg n’a toujours pas d’accès à la mer !
Le nouvel âge des luttes
Chaque jour, je reçois des nouvelles des luttes qui ont cours, soit qu’on veuille m’informer, soit qu’on me sollicite, soit que le parti décide de s’exprimer et que je sois appelé comme les autres dirigeants à donner mon avis sur un communiqué. SNCM, Hôpital de Garches, intermittents, ferme des mille vaches, Notre-Dame-des-Landes, Lyon-Turin, et ainsi de suite, la liste n’est pas aussi courte que certain se le disent. Je ne m’exagère pas la force de contagion de ces actions. Je vois bien l’émiettement du tableau. Cela n’enlève rien à chacune d’elle. Aussi bien, dans tous les cas, chacune a sa propre dynamique et son propre rythme. Mais toutes attestent une forme de combativité dont certains aspects ont directement à voir avec la sphère politique. Dans chaque cas, quel que soit le sujet, vient le moment où le choc implique le gouvernement et le PS. Dès lors, chaque combat porte comme leçon cette confrontation, souvent odieuse. C’est ici ce qu’on doit appeler une machine à détricoter. Car avant l’ère solférinienne, chaque lutte apportait sa quantité de liens créés ou renforcés avec ce qui était alors la gauche politique. Ici ce n’est plus le cas. Pas seulement parce que la lucidité des combattants leurs apprend que le PS est leur adversaire. Mais parce que, en conséquence de cela, viennent alors toutes les questions que cette prise de conscience créé. « La gauche et la droite c’est pareil ! », « Pourquoi êtes-vous alliés avec eux dans les élections ? », « Ils sont pires que les autres parce qu’ils font semblant, pourquoi ne les dénoncez-vous pas ? ». Comme on le sait, il y a bien des réponses possibles à ces questions. Elles ne sont pas convergentes, loin de là. A la fin, reste donc un goût d’inachevé et de leçon de choses incomplète. Les luttes ne produisent plus une conscience politique claire en ce qui concerne leur lien avec le champ des partis et des stratégies. On ne se rassurera pas en se disant que cela peut apporter de l’eau à notre moulin. Bien sûr, cela en apporte. Les adhésions sont là, n’en déplaisent à ceux qui se délectent des démissions. Surtout des adhésions de syndicalistes ou de citoyens très engagés dans un combat. Ceux qui entrent et ceux qui sortent ne sont pas du même bois.
Mais le fond de l’affaire est ailleurs. Pour le très grand nombre, la gauche, c’est le PS, ses alliés réels ou supposés et le gouvernement. Par conséquent, à échelle de masse, la perte est permanente, comme une hémorragie sans fin. Toute la sphère de gauche entre alors en dépression comme le montrent les dernières élections. Mais ce processus émollient fonctionne également dans une toute autre direction. Car ce qui progresse aussi à grands pas, c’est le rejet du système en général. Le système économique et le système politique. Ce rejet est un programme commun implicite. Un programme qui se croit sans parti ni état-major puisque aucun signal clair lui est envoyé qui le démentirait. Sauf, pour certains, le signal du Front National. De son côté, le Front de Gauche est inaudible, non parce qu’il manque de comités de base ni d’adhésion directe mais parce qu’il a été instrumentalisé pour des alliances et accords qui le situent dans le camp du système. Les sénatoriales n’arrangent rien, bien au contraire ! Suivez mon regard. De son côté, l’extrême-gauche incarne le sectarisme et donc l’impuissance. Une fois posée cette observation du terrain, il faut en tirer des leçons et des programmes d’action. Ce n’est pas mon sujet ici d’y entrer alors même que mes amis sont en pleines réflexion sur le sujet. Mais on sait quelle leçon essentielle nous en avons tirée : une mise à distance concrète et sans concession avec le système ! C’est-à-dire avec le gouvernement et ceux qui le soutiennent. Cela conduit à une ligne stratégique : « le système n’a pas peur de la gauche il a peur du peuple ». Ce qui est bien davantage qu’un slogan simple à manier !
La « fronde » est une fièvre bénigne du système
C’est dans ce contexte qu’a pris place l’épisode du vote dans les assemblées du nouveau budget de l’Etat et de la Sécurité sociale. Il s’agissait pour Valls d’inscrire dans la loi le cadeau de 50 milliards au MEDEF promis par Hollande. C’est donc l’acte fondateur de son mandat de Premier ministre et le vote phare sur le tournant libéral assumé du quinquennat. Le débat et le vote prennent donc deux sens. L’un concerne le symbole politique en cause pour un parlementaire de gauche. Le second implique le diagnostic économique que l’on engage. Pour résumer sur ce dernier point, il s’agit de savoir si le problème c’est le coût du travail ou celui du capital. Si ce sont les cotisations sociales ou le carnet de commande qui est l’urgence. La montée en puissance médiatique des frondeurs avait fait penser que l’importance du sujet déclenchait la prise de conscience et le sursaut parmi les parlementaires PS et Verts qui auraient ouvert une nouvelle phase politique dans laquelle une majorité alternative de gauche pouvait se constituer au Parlement et sinon dans le pays. On connaît le résultat. Rien sur le budget de l’État, sinon de maigres abstentions éparpillées à l’Assemblée nationale. Au Sénat ce fut pire. Tous les socialistes ont fait bloc en votant pour Valls. Ainsi a voté Marie-Noëlle Lienemann, qui par ailleurs fait des propositions de « plateformes alternatives à gauche » entre bons amis de la gauche plurielle ! Arrivé au vote sur le budget de la sécurité sociale où se nichait l’essentiel du cadeau au MEDEF, le dépit est double. Non seulement les effectifs de frondeurs ont fondu au PS, mais ce qui en est resté s’est aligné sur le moins disant.
Ce fut l’abstention. Un vote absurde, je n’hésite pas à le dire. Que signifie-t-il ? Que les frondeurs s’en remettaient au vote des autres composantes de l’Assemblée pour prendre la décision. De qui peut-il s’agir ? Pas de nous, les députés du Front de Gauche sont trop peu nombreux. C’est donc de la droite que devrait venir l’échec du plan Valls ? Imagine-t-on le contresens si une telle mésaventure s’était produite ? Bien sûr ce n’est pas ce que voulaient les abstentionnistes. Mais cela montre bien la limite d’une attitude où l’on refuse d’assumer ses responsabilités jusqu’au bout. Car dans un sujet aussi grave et central que les budgets de l’Etat et de la sécurité sociale, l’exigence morale est qu’il faut trancher et prendre ses responsabilités. Ceux qui votent contre doivent se considérer comme investis du devoir de proposer une autre politique, un autre gouvernement. On ne gouverne pas un pays par abstention ! Le vote des budgets est fondateur de la majorité et des oppositions. L’abstention signifie que les frondeurs ne sont pas dans l’opposition de gauche comme nous-mêmes. Soit. Quel est alors le sens de leur fronde ? Il s’agit d’un acte interne au PS de désaccord sur la ligne, je l’entends bien. Mais l’Assemblée nationale n’est pas un congrès du PS ni son conseil national ! C’est le lieu d’où l’on est censé gouverner le pays. Du coup, le feuilleton de la « fronde » qui fait pschitt a masqué l’essentiel : le contenu du plan et les 50 milliards offerts au MEDEF. Double victoire pour Valls qui a remarquablement manœuvré dans cette affaire. D’une part son plan a été adopté. D’autre part « l’alternative à gauche » parait plus lointaine que jamais. En tous cas plus politicienne que jamais. Des gesticulations périphériques y ajoutent encore une touche de combines supplémentaires.
La tambouille de « l'alternative à gauche »
Dans le registre des couteaux sans lame, on sent bien que la gamme va s’élargir bientôt fort vite. Après avoir voté le budget Valls, Marie-Noëlle Lienemann tenait une conférence de presse avec l’ancien ministre Paul Quilès, flanqués de Pierre Laurent du PCF et Emmanuelle Cosse d’EELV. Il s’agissait de faire connaitre un document « base de travail » pour « une stratégie alternative » à gauche. On a compris qu’il s’agissait d’un travail confidentiel mené de longue main. Pourtant, il y a une semaine, nous rencontrions, avec le même Pierre Laurent et tout le Front de Gauche, Emmanuelle Cosse et l’état-major des Verts. Ni Pierre Laurent ni Emmanuelle Cosse n’évoquèrent la prochaine parution de cette plateforme. Mais il est exact qu’Emmanuelle Cosse répondant à Clémentine Autain récusa sans ambiguïté que son projet soit de « créer une plateforme alternative ». Puis, répondant à Martine Billard, elle confirma que son intention était bien d’organiser un dialogue avec le PS lui-même. Son objectif assumé est de former « la passerelle entre l’autre gauche et le PS ». L’initiative Lienemann/Quilès a le même projet de façon concurrente.
On sait où ça coince. Détail révélateur, Lienemann se donne la peine d’informer que sa « porte n’est pas fermée » au Parti de Gauche, dont elle affirme qu’il « n’a pas souhaité s’associer aux travaux » de bricolage qu’elle conduit. Air connu. Cambadélis parle la même langue. L’objectif est le même : briser le Front de Gauche en isolant les irréductibles opposants à l’alliance avec le PS. Cela ne peut aboutir d’aucune manière. Le Front de Gauche n’est pas une étiquette, c’est une stratégie. Il est tout à fait possible de débaucher des composantes du cartel comme les élections municipales l’ont montré. La stratégie ne sera pas abandonnée pour autant, comme l’ont également montré les élections municipales. Evidemment, comme dit le proverbe berbère : « la seconde fois que tu te fais avoir, c’est de ta faute ». Nous sommes prévenus. La samba des sénatoriales menées de nouveau sans vergogne au nom du Front de Gauche montre que l’addiction au PS est parfois irrémédiable. Elle recommencera avec les cantonales et les régionales, et ainsi de suite. Nos devoirs pour la rentrée comportent donc une question qu’il faudra maintenant trancher une bonne fois pour que le peuple à son tour puisse trancher par ses bulletins de vote, le moment venu.
Je n'appartiens à aucun parti même si je milite tous les jours. J'ai essayé d'en être mais les systèmes politiques sont trop égocentrés qu'ils ont du mal à s'ouvrir à d'autres formes d'action ou de lignes idéologiques novatrices. Et c'est vu de l'extérieur tout en étant à l'intérieur des luttes que l'on s'en rend compte le mieux. Il n'y a actuellement aucun parti ou syndicat vraiment démocratique car les militants sont souvent mis à l'écart sauf si l'on a besoin d'eux pour s'en servir dans les actions ou financièrement mais sinon c'est les têtes d’œuf qui décident ce qui est bon pour les autres. C'est le même système que le système de la Vème république que l'on dénonce. Je pense qu'il faut s'ouvrir à ceux qui dans leur grande majorité ne sont pas militants politiques mais souhaitent suivre celle de "l'humain d'abord" afin qu'ils y participent pleinement et activement sans être obligés d'en renier une partie ou ponctuellement lorsque sa hiérarchie le réclame. C'est par une base élargie et désenclavée des chaînes des tambouilles politiques que ça prendra de l'ampleur pour construire une constituante et la VIème république qui en découlera.
@ Eric 139
Merci pour cet éclairage sur la position majoritaire des adhérents du PC qui "restent en phase avec le sommet". Comme ça, on pourra peut-être cesser de rêver. Vous nous rappelez que "les actions sont massivement portées par les militants du PC et payées également". Dans notre ville, près de 10% des citoyens ont choisi la liste "Place au peuple" sans l’aide militante et financière du PC, et si nous avions fait un meilleur score avec nos "camarades" communistes (qui avaient préféré s’allier au PS perdant), ça n’aurait pas été grâce à leur force militante ni à leur fric mais parce que nous aurions montré aux citoyens que le Front de Gauche tenait bon.
Bonjour et bon 14 juillet à tous et surtout à nous gens de la vraie gauche.
Sans blaguer cette nuit j'ai revé de la prise de la Bastille en 1789 date mémorable s'il en est et j'y étais. A cette époque, la France était gouvernée par des tyrans, le peuple avait le ventre vide et des couilles d'une grosseur proportionnellement inversée avec ce qu'il avait dans la gamelle donc est arrivé ce qui fatalement devait arriver: révolution. Aujourd'hui ce n'est plus possible on a encore quelques restes dans le frigo, la TV, facebook, le bistrot du coin et le foot, et de fait nos attributs se sont passablement réduits, c'est dommage,ce serait quand même bien, on peut toujours rêver. Surtout qu'on a de bonnes raisons. oligarchie, corruption, finance folle, mensonges, affaires Cahuzac, Sarkozy, Bygmalion, UMP, Copé, chômage et j'en passe la liste est trop longue et comme dirait Anne Roumanoff "on ne nous dit pas tout". C'était un petit aparté.
Bonjour,
Encore un exemple de ce que sont le PS et les Verts. Lors du vote de la loi relative à la sécurisation des contrats de prêts structurés souscrits par les personnes morales de droit public à l'AN le 10 juillet, loi qui est une loi d'amnistie bancaire, ces 2 groupes ont voté pour. Plus préoccupant, le silence des élus du FdG et encore plus la montée au crêneau contre ce projet de loi de Collard du FN avec des arguments que le FdG aurait pu dérouler. Pour en savoir plus, voir le Club sur le site de Médiapart: "Une nouvelle loi laxiste envers les délinquants".
@lidial 152
Même cas chez nous et bravo pour ta réponse à @Eric. On ne peut plus faire politiquement après 2012 comme on faisait avant. C'est cela que beaucoup de communistes de base, pourtant bons militants, ne veulent pas comprendre. Ils se réfèrent à un "communisme municipal" qui ne peut plus exister à l'ère du GMT, de la régionalisation et du saccage des services publics, y compris à l'échelon communal. Ils croient sauver leur parti et leurs luttes en suivant les cadres et dirigeants. Quant à ceux-ci, installés dans les institutions de la Ve (même pourries), ils s'efforcent d'y rester, ils s'imaginent même peut-être que c'est leur devoir, et ils sont prêts pour cela à accepter toutes les "tambouilles" provisoires, dont aucune ne peut tenir la route face au rouleau compresseur de la droite franco-européenne et de l'extrême-droite. Comme le dit @lemeteyerv 151, l'Humain d'abord, est une base incompressible pour un élargissement du FdG, pour une mobilisation générale. Sinon c'est la mort lente et l'échec assuré. Les gens ne lisent pas forcément les textes, mais ils regardent ce que font les acteurs !
Sympathisant du PG, j'ai décroché après les municipales du fait de l'attitude des dirigeants du PCF (pas les militants que je respecte). Il est évident qu'ils entrainent les FdG contre le mur, nous sommes devenus indéfinissables de façon profonde aux yeux de beaucoup. J'ai essayé de mobiliser autour de moi pour faire connaître le FdG et faire passer les idées jusqu'aux municipales date depuis laquelle il est devenu impossible de convaincre les indécis.
Oui, il faut trancher une bonne fois pour tout, ne restons pas avec un parti qui ne cherche qu'à préserver les postes de la nomenklatura et qui déboussole ses propres militants. Je ne parlerai pas du profond dégout que j'éprouve notamment quand j'entend les propos d'un Chassaigne (sénateur PC mais pas certain de l'orthographe de son nom) venir dire à la TV qu'il préfère avoir une attitude consensuelle et de compromis à une attitude de rupture comme certains. J'avais juste envie de lui rappeler d'où revient le PCF et qu'il n'est redevenu audible (un peu) uniquement que grâce au FdG et à la vision politique de Mélenchon.
Content de voir sur ce blog que beaucoup d'entre nous sont d'accord pour une rupture avec le...
@FrancisGard
Simple petit rectificatif. André Chassaigne n'est pas sénateur, il est député PC du Puy de Dôme, président du groupe FdG a l'assemblée nationale. Amicalement.
[Edit Webmestre : Simple petit rectificatif du rectificatif. Il n'y a pas de groupe "Front de Gauche" à l'Assemblée nationale mais un groupe "Gauche Démocrate et Républicaine" (GDR) effectivement présidé par André Chassaigne. Quitte à rectifier, rectifions correctement.]
La sagesse est l'expérience du deuil. Grâce à l'élection de Hollande, nous avons fait le deuil du parti socialiste. Grâce à Cahuzac, nous avons fait le deuil de la V République. Grâce aux élections municipales, nous avons fait le deuil de la direction du parti communiste. Grâce à l'intelligence des dirigeants russes face au problème ukrainien, nous avons fait le deuil d'une Europe qui oeuvre pour la paix et l'indépendance vis à vis des USA…
Eh bien oui, cette époque par bien des côtés est mortifère. Hollande,Valls et Fabius soutiennent les nazis d'Ukraine, les massacres en Palestine, légitiment les esprits faibles à devenir des tueurs via la Syrie, s'enlisent durablement dans la guerre au Mali et accompagnent l'air satisfait, le massacre des acteurs de la culture.
Comment peut-on encore se compromettre avec ces fossoyeurs de la France. Honte à tous ceux qui leur apportent un tant soit peu de légitimité. L'Histoire méprise les esprits mous et tordus, elle s'écrit avec les mots de Robespierre, de Hugo, de Jaures, de Lénine. Jean-Luc, aide-nous à garder l'esprit lucide et informé, aide-nous à rester intransigeant avec les valeurs de l'Humain d'abord!
@monsieur le Webmestre
Je vous prie de m'excuser. En effet ! Et en plus je le savais, donc impardonnable ! J'admire sincèrement votre vigilance.
"Un quinquennat, c'est très court", vient de déclarer Hollande, annonçant par là sa candidature pour 2017. Sa stratégie pour les trois années à venir est toute tracée. Elle consiste en un chantage d’État adressé à l'électorat et aux forces de gauche: "si vous ne votez pas pour moi, vous livrez le pays à la droite et à l'extrême-droite. Il n'y a pas d'alternative !" C'est dans ce cadre-là qu'il faut apprécier les grandes manœuvres qui ne font que commencer. Club Gauche Avenir, "frondeurs" de sa Majesté, contorsions "montebougeoises", appels à l'unité de la "grande famille de la gauche". Il faut rompre de toute urgence avec les forces prêtes à jouer le rôle de supplétifs du PS (donc du MEDEF) et de rabatteurs de voix pour Hollande au deuxième tour.
La révolution citoyenne ne se fait pas en un jour. Il faut garder notre ligne, c'est la bonne, elle va payer. Le seul moyen de renverser la table en 2017 est de rassembler large comme à la Bastille 2012 où se trouvaient même des gaullistes. Notre message a été brouillé, parfois par notre faute. Il faut donc réexpliquer concrètement la transition écologique, la VIème République, le principe de l'implication et de l'initiative populaire, surtout le référendum révocatoire qui peut inciter les gens à revoter. Ces thèmes parlent aux citoyens de tous bords. Mais pas question de suivre qui que ce soit, frondeurs ou autres. C'est à eux de nous rejoindre autour de L'Humain d'abord et d'admettre que M. Mélenchon est notre meilleur porte-drapeau. C'est notre seule chance, je ne vois aucune autre solution. Sinon la droite ne nous loupera pas en 2017 et la gauche sera fichue pour de bon. Restons clairs et intègres malgré l'urgence. Le peuple jugera, puis l'Histoire.[...]
Le commentaire @100 résume la pensée du comité PG de Cholet. Assez de magouilles et de fausses promesses. Les Français ne vont plus aux urnes parce qu'ils savent que ça ne sert à rien. Alors créons une autre force issue du Front de Gauche, avec une stratégie claire d'autonomie, un programme écosocialiste. Ceux qui ne sont pas intéressés peuvent continuer à magouiller. Vite une autre force politique dans laquelle se fondrait le PG aux termes d'assises(ou autre) claire !
[...]
Bonsoir,
Merci pour cette note de blog et ce dernier paragraphe. Enfin un peu d’oxygène et un espoir retrouvé dans une véritable alternative à gauche sans se faire parasiter, dénigrer ou insulter. Pour l'instant c'est insupportable. Et même si beaucoup de camarades communistes me disent éprouver le même sentiment je pense qu'il est temps, quitte à se séparer du PCF de Pierre Laurent, de mettre les gens au pied du mur avec un choix électoral clair et précis. L'enjeu est beaucoup trop important, l'écosocialisme doit se faire entendre et vite.
"Les adhésions sont là, n’en déplaisent à ceux qui se délectent des démissions.... Ceux qui entrent et ceux qui sortent ne sont pas du même bois"
Attention toutefois de ne pas verser dans le turn-over permanent. Ceux qui sortent étaient au départ ceux qui entrent. A quel moment le bois change ? et pourquoi ? Il est indispensable de se pencher sur le phénomène. Car comme dit le proverbe " pierre qui roule n'amasse pas mousse". Au delà d'un noyau dur acquis depuis 2012, il nous faut progresser.
Militant et responsable communiste, convaincu de la nécessité de rompre avec le système des vieilles alliances, je suis toujours frappé des commentaires de ce blog. Plutôt que de penser aux actes qui pourraient donner du sens au Front de gauche et lui permettre de porter une alternative politique forte, beaucoup préferent espérer une issue dans la rupture avec le PCF. Ce n'est pas une question de stratégie qui règle le débat politique, même si la clarté est indispensable.
Par ailleurs, comment prétendre vouloir rassembler toutes les énergies qui refusent les logiques du PS, de l'austérité et du capital, et être systématiquement dans l'invective vis à vis des militants communistes ? Comment voulez vous convaincre ? En sommant d'adopter telle ou telle position ? C'est contraire pour moi avec l'idée d'une réelle émancipation, d'un prenez le pouvoir, et autres slogans politiques essentiels. Alors travaillons, ensemble, à faire de notre front de gauche un outil de lutte et non de querelles intestines. Travaillons vraiment, en sortant des réflexes autoritaires et stigmatisant, ou alors nous resterons cantonnés à la marginalité politique, alors même que les libéraux...
La séquence électorale était terrible avec la lutte des places municipales, mais celà à permis de faire le tri entre les apparatchiks de gauche et de droite (qui avouent leurs turpitudes le lendemain de l'élection, pas con) et bien sur, à gauche, çà se traduit par des pseudos débats démocratiques internes (frondeurs) qui se calmeront par des distributions de subsides. La sénatoriale va achever la remise au pas du PS pour sauver les meubles et exterminer les quelques têtes dures qui restent et effectivement avec une représentation nationale en lambeau, inutile d'espérer une considération européenne. Le reste du quinquennat sera passé à échouer aux différentes recommandations amicales de Juncker. Vaste programme.
@ jean 165
Alors travaillons, ensemble, à faire de notre front de gauche un outil de lutte et non de querelles intestines.
Fort bien, c'est ce qu'il faudrait faire. Hélas cela souvent s'avère impossible. De toute manière cela ne peut en aucun cas effacer les divergences profondes entre certains dirigeants du PCF et le reste des composantes du Front de gauche. Au nombre de ces divergences, l'approche qu'il convient d'avoir de la stratégie du Front de gauche. Il ne s'agit pas d'invectiver (encore que certains sur ce blog ne s'en privent pas) il s'agit de poser les vraies questions. Comment toi qui est militant et responsable communiste opposé à la stratégie d'alliance avec le PS penses-tu pouvoir faire changer les choses au sein du PCF ? Personnellement j'ai essayé (c'était il y quelques décennies) et finalement j'ai quitté le parti car rien n'avançait. Je suis resté spectateur de la politique en votant toujours pour le PCF (par respect pour ses militants sincères). Aujourd'hui je ne m'interroge plus. Je ne voterais plus pour le PCF car je suis convaincu qu'il fait fausse route et empêche un vrai mouvement révolutionnaire d'émerger du...
Le parti communiste ou du moins ses "apparatchiks" ne sont ils pas un boulet pour le Front de gauche ? Ne faut il pas entamer une rupture avec la direction de ce parti et les communistes (les vrais) pourront peut être rallier le Front de Gauche ? Cette stratégie des "2 fers aux feu" ne finit elle pas par être mortifère et impossible à changer pour certains de ces professionnels de la politique qui poursuivent leur carrière par nécessité avec le PS ?
Toutes les discussions à propos du phénomène "je t'aime, moi non plus" qui agitent les état- majors, sont obsolètes. L'égocentrisme qui consiste à vouloir faire comprendre ses états d'âme aux autres est dérisoire. Pendant qu'on perd du temps à règler des faux problèmes, le spectre de l'effondrement s'avance, peut-être bien que très vite, le système financier va s'effondrer, tellement il a joué avec ses propres limites. Ceci entraînerait la perte de tous les acquis. Ce qui se passe depuis deux ans va plus loin que ce qu'on avait imaginé, pourquoi ce qui va se passer maintenant devrait-il être contenu dans la norme ? Il est certain que le dogme ultra libéral consiste à sacrifier complètement l'état providence, la providence ne peut venir maintenant que de notre volonté à compenser la destruction annoncée. Que les militants de toutes sortes se mettent à préparer des jardins collectifs pour le printemps prochain, ce qu'en pense Mr Junker devrait nous être indifférent. Et si on voyait le président Mélenchon donner le premier coup de bêche beaucoup relèveraient peut-être la tête.
Mmoi et mon entourage se sont abstenus lors des élections européennes à cause de l'attitude de certains dirigeants du PC lors des élections municipales. On a compris que cette attitude n'était pas une alternative à gauche sans en être étonné d'ailleurs. Je tiens a préciser que certains d'entre eux on été longtemps au PC. Ils sont partis du PC en 2002 à cause de cette dépendance au PS. Certains au FdG veulent refaire la gauche plurielle concept mort pour mon entourage et moi même. Oui il faut rompre avec tous ceux qui veulent faire cette alliance politicienne pour ne pas renvoyé une grande partie de militants ou sympathisants du FdG dans l'abstention. On se désespère de l'attitude de Pierre Laurent et consorts. Certains d'entre nous souffre de leur situation sociale et ils sont très en colère des magouilles politiciennes de ces individus.
@Francis167
Invectives envers les militants communistes ? Au plus, je n'ai jamais lu ou entendu que des appels à faire bouger ou rompre avec leurs cadres qui jouent à un sale jeu. Des invectives, j'en ai entendu et elles sont coutumières (systématiques) lors des réunions de la coordination du FdG départementale. Elles sortent de la bouche du secrétaire départemental du PCF à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon et du PG. Je peux aussi te parler des élections Européennes, quand des militants non PCF se sont vu refuser l'octroi du matériel de campagne commun au siège de la Fédé ou tout un tas d'anecdotes hautes en couleurs, sur les freins et les sabotages des actions départementales du FdG par ce personnage et sa suite. Invectives : suite de paroles violentes et injurieuses.
@Jean 165
Bien sûr que pendant ce temps, on fait tout ce qu'on peut sur le terrain pour soutenir les luttes, montrer qu'il y a des vrais opposants à la politique sarkhollande, et populariser la perspective de l'Humain d'abord. Mais l'action commune est-elle encore possible, et surtout est-elle efficace, avec des gens qui en détournent la signification au profit d'une politique de combines au sommet ? Les citoyens le voient, et n'y croient plus. On aura beau multiplier manifs, tracts et affiches, seuls les militants y croiront, mais le peuple n'y prendra pas sa place, parce qu'il a trop vu à quoi servent pour le moment les élections, à commencer par le referendum de 2005 ! Dire que c'est le FN qui s'appuie là-dessus, quel écoeurement !
Bonjour,
Cette phrase : "Il y a un an, quand la CIA, qui l’avait pourtant espionné, l’a ordonné, Hollande a bloqué l’avion de Moralès" semble établir un lien de cause à effet entre l'avion et l'espionnage de la CIA comme si E. Moralès était impliqué dans l'espionnage. Permettez M. Mélenchon que je vous dise que vous oubliez de mentionner le fait que cet avion était supposé embarquer le lanceur d'alerte par qui tout à été dévoilé. Bien entendu les lecteurs assidus de vos billets (dont je suis) auront compris l'allusion mais voilà, peut être que certains non assidus n'y auront rien compris. Vpis avez pour une révolution citoyenne
J’ai perdu ma naïveté de croire encore que le PCF aurait enfin évolué, depuis que je l’avais quitté. Je n’ai plus la naïveté de croire qu’un rassemblement des groupes ou partis de gauche est enfin possible, alors que toute ma vie je n’ai connu malheureusement entre les minorités de gauche qu’invectives, ostracisme, exclusions, refus de sortir de lignes idéologiques préconçues par des chapelles sur la base de marxismes apocryphes..
Le petit PG autour de Jean Luc Mélenchon doit se contenter de développer son analyse de la situation révolutionnaire où nous sommes, et proposer au souverain, le peuple, une stratégie pour éviter le pire auquel il faut s'attendre Sans baser cette stratégie sur le résultat des sondages et des élections successives … Il ne s’agit pas de prendre le pouvoir, au nom d’un parti ou d’une coalition, mais de le transmette à la souveraineté du peuple. Si j’ai bien compris notre projet de 2012, au Front de Gauche?
Pourquoi se fatiguer à tendre le bras aux "socialistes" du PS (frondeurs? laissez-moi rire) et des Verts urbano-bourgeois? Le seul résultat ne sera que mépris et fuite supplémentaire de l'électorat populaire. C'est ce qui s'est passé aux municipales. Un sociologue le décrit parfaitement sur un site ami. Notre seule chance est de mettre en avance ces 2 concepts (en plus de l'éco-socialisme) : Nation et anti-européanisme/mondialisation. Le basculement de l'électorat est mûr pour ne plus croire dans les mensonges du Système sur "l'impérativité" de l'Europe.
Tu as raison mon cher Jean-Luc, comme toujours. Mais parler de stratégie quand on est pris dans le maillage du jeu de l'adversaire, c'est être un bien piètre stratège ! Désolé !
C'est le logiciel qu'il faut changer, pas les hommes qui l'utilisent ou qui le subissent. La stratégie devrait d'abord consister à répéter cela en toute occasion, dans tous les écrits, toutes les interventions. A bas le régime présidentiel. Vive la 6ème République. Vive un régime parlementaire. Vive la réappropriation du politique par le peuple et ses et pas son représentants. C'est le seul moyen de sortir de la déprime spécifiquement française, sauf à croire que la France se réveillera un beau matin avec une majorité FdG. La mère des batailles doit être la bataille pour cette idée-là. Il sera temps ensuite d'essayer de prendre le pouvoir ou au moins de peser sur les décisions. Sans cet horizon, quelle différence entre les gesticulations de Laurent, Causse, Lieneman et la stratégie du PG-FdG ?
Cher Jean Luc,
De nombreux appels émanant de différentes sources tentent de relancer la dynamique d'un FdG en lambeaux. Les discussions tournent autour du contour politique éventuel, en terme d'organisations politiques. Je pense d'une part qu'il faut prendre le temps de la réflexion, d'autre part que la solution n'est pas dans des accords politiques d'état-majors préalable et illusoires. L'élection présidentielle avait mobilisé beaucoup de militants "hors parti", malheureusement les partis du Front de gauche ont laissé ces gens là sur le bord du chemin, sans vraie reconnaissance, avec parfois un certain mépris et semblent s'étonner que le FdG ne s'élargit pas facilement. Ce qui est vrai pour ces militants l'est aussi pour une grande partie de nos électeurs de la présidentielle. La révolution citoyenne que nous proposons doit commencer au sein des organisations du Front de Gauche elles-même. Chers dirigeants, ayez l'audace de donner la parole au terrain, la constituante que nous prônons pour la 6eme république, mettons la en place pour notre propre organisation. Montrons à tous que nos pratiques diffèrent de celles d'un vieux monde politique obsolète désavoué par...
@ pierre34
Vu l’état des choses, j’ai plutôt tendance à voir une telle "constituante du FdG" comme une chose qui servirait de prétexte pour ne pas s’occuper de ce qui ne va pas au FdG, comme une sorte d’espoir que la main invisible d’une telle "constituante" irait tout mettre en ordre. Je pense qu’il faut plutôt regarder du côté de Syriza en Grèce, Podemos en Espagne ou même M5S en Italie, et on peut constater que dans chaque cas, ces formations (qui sont en réalité mouvement social) n’ont aucun lien avec le pouvoir, ne se compromettent pas, ce qui n’est pas le cas du FdG. Donc on voit bien comment un front/coalition (Coalition pour l’humain d’abord ?) avec le PG, le NPA, et plus largement tous les mouvements sociaux (c’est-à-dire dans un cadre hors parti/qui fait exploser le concept de parti) pourrait être bien plus proche de ces mouvements que le FdG. Vous savez aussi bien que moi que le PCF refuse de se soumettre à une ligne majoritaire d’opposition claire au PS, donc toutes ces rêveries n’ont malheureusement jamais étaient réalistes. Le ver est dans la pomme.
[Edit webmestre : La seconde partie de votre "commentaire" est une recopie exacte de votre commentaire d'hier à 9h46. Essayez de vous renouveler ! Ou mieux, si vous n'avez rien de plus original à écrire, abstenez-vous.]
Ayant déjà mis moult commentaires du même tonneau, je ne peux que surenchérir sur celui de Pierre 34 (16h23). Le FdG cartel de partis a échoué au fond d'une impasse. Il faut maintenant faire ce qui aurait dû être fait dès l'été 2012, passer au FdG rassemblement des gens de gauche au moyen d'une constituante du FdG. Ça ne sert à rien de prôner une constituante de la République si on n'est même pas capables d'en mettre une en place pour nous-mêmes. La Révolution citoyenne ne consiste pas à persuader les gens qu'on a raison et à vouloir à tout prix faire leur bonheur malgré eux mais à leur permettre de choisir leur destin et le mettre en oeuvre par la démocratie. De plus rien ne vaut la démonstration par les actes. Rien ne serait plus efficace qu'une constituante du FdG réussie pour rallier le peuple à cette cause en démontrant que c'est autre chose qu'un baratin pour récolter des voix. À moins que ce qui gêne ce soit de devoir renoncer à diriger le peuple d'en haut.
"Nos devoirs pour la rentrée comportent donc une question qu’il faudra maintenant trancher une bonne fois pour que le peuple à son tour puisse trancher par ses bulletins de vote, le moment venu."
Trancher, il faut le faire vite ! Et repartir en donnant un nouvel élan. Mieux vaut être seul que mal accompagné. Cet entre-deux est minant pour les militants. Convaincre nos concitoyens représente déjà beaucoup de travail, mais en plus devoir s'expliquer en permanence sur les stratégies de nos alliances... Ouf ! En avant !
Dur dur pour les militants communistes au sein du FdG. Ce n'est pas aisé de quitter son parti, mais parfois il semblerait que cela soit nécessaire et si ceux qui,comme moi, sont en désaccord avec P Laurent créaient le parti "des intransigeants" un plus pour le FdG et une claque pour ceux qui s'allient avec les Solfériniens. Nous traversons un sale moment, sans doute un des pires de l'histoire de la gauche, le moral en berne et pleins d'interrogations, celle qui m'obsède c'est mais pourquoi ça ne prend pas ? Nous pouvons prouver que cette politique nous mène dans le mur, nous avons les bons arguments et tout le monde s'en fiche, plus personne ne croit plus a rien et c'est tout bénéf pour les Le Pen et compagnie, c'est douloureux certes mais nous sommes là, nous existons, alors ne lâchons rien le peuple qui souffre saura nous trouver, heu j'espère.
Quel plaisir de vous lire, mes camarades ! En marche pour la VIème ! La tâche est grande, cette République nouvelle, honnête et loyale que nous réclamons de nos voeux n'a encore jamais existé. Voilà notre principal objectif et notre plus bel espoir. Nous en sommes plus proches que nous ne l'imaginons. Certes, notre dernier score aux Européennes n'est pas fracassant. Mais si on y ajoute les 3% de Nouvelle Donne qui a repris les bases de notre programme, et les 2-3% perdus suite à la confusion des municipales, ça nous place en réalité à presque 13%, à seulement deux points du PS. Ceci alors que le FG a à peine cinq ans d'existence et que nous avons eu tous les médias contre nous depuis 2012. Continuons à élaborer notre stratégie sur cet indispensable blog, sans lequel que ferions-nous ? Mais n'en faisons pas un cocon, et allons aussi propager la bonne parole sur les autres sites, car on y lit trop de bobards rarement démentis. Soyons modernes, tout se passe sur internet de nos jours. Si on veut gagner en 2017, ça se joue là, surtout pour la jeunesse.
Ah ! Il parait que le FG se cherche un nouveau nom ? Pourquoi "L'Humain d'abord", simplement.
C'est dit ! Bravo ! Je suis à fond avec vous Jean Luc et bien sûr tous les camarades du Front. Ma façon de militer depuis que je ne suis plus encartée au PC, 1976 j'avais 20 ans, ni nulle part, tout en votant toujours PC, se situe dans mon quotidien, soit sur le terrain. Je survis en HLM (RSA) et je n'hésite pas à discuter avec mon entourage. C'est simple au café on me surnomme "Merluchonnette " et j'en suis fière. Dans les bistrots il n'y a pas que des alcoolos c'est un lieu de rencontre. Il faut tout exploiter pour informer le peuple. J'ai très envie d'adhérer au Front mais de gros problèmes de santé et de finances m'ont contrainte à m'interdire de m'engager. Je me suis rapprochée plusieurs fois, dès mon arrivée sur Arles auprès de la section du PC où le responsable, 1er adjoint est au Front de Gauche sans retour d'invitation aux réunions. Alors je continue de vous lire, j'adore vous respectez tellement notre belle langue et puis j'apprécie plus que tout votre authenticité si rare dans ce monde d'apparences. Je continue d'échanger avec mes semblables pour les éveiller, les réveiller. Merci à vous.
Merci Jean Luc pour tout ce que tu fais.
"le système n’a pas peur de la gauche il a peur du peuple".
Oui, le peuple. Il n'y a plus rien à attendre du PCF. La direction du PCF ne représente que peu de voix par rapport à l'ensemble des militants et sympathisants. Il faudrait donc s'en affranchir en proposant directement au peuple et militants des partis d'adhérer à un nouveau mouvement ou structure, fondé sur l'écosocialisme, donc avec un programme clair et facilement explicable à tous. Je pense qu'il n'y a plus de droite ni de gauche aujourd'hui, mais plutôt le 1% de riches qui gouvernent ce monde face aux 99% restants qui sont le peuple. Le message du FdG, avec le PCF actuel ne peut plus être clair et le PCF ne voudra jamais le quitter. Il faudrait donc arrêter le FdG et créer une nouvelle structure, peut-être sans le mot Gauche dans son sigle mais plutôt peuple. Il faut redonner envie au peuple, et il faut reconnaitre que le FdG ne peut plus atteindre cet objectif, même si j'aurais souhaité l'inverse.
N'est-il pas temps de penser à un dépassement écosocialiste du Front de Gauche ? N'est-il pas temps de proposer aux composantes du FdG mais aussi à toutes celles et tous ceux qui partagent l'ambition d'une VIe République écosocialiste un nouveau rassemblement ? Viendront celles et ceux qui sont fatigués des espoirs déçus par les petits calculs de la lutte des places.
En 2012, les français ont votés, il me semble, pour une alternative de gauche. Alors maintenant, que les mêmes (PS et EELV) proposent une alternative de gauche à l'alternative de gauche est risible (eux qui depuis deux ans valident par leurs votes toutes les orientations néolibérales). Mais que vient faire le PCF dans cette galère ?
Donc ce FdG qui m'a ramené à la politique (à l'espoir) est lui aussi un astre mort ? Je le pense sincèrement et le regrette profondément comme beaucoup. En ces temps de radicalité néolibérale et de domination étouffante de l'oligopole propagandiste (Lordon) ce bien commun, si il l’était vraiment, serait bien utile. Mais un FdG à géométrie variable ou sans le PCF n'est plus lisible pour ceux que nous devons convaincre de croire de nouveau à la politique et de voter. [...]
Je pense qu'à la rentrée nous devons nous unir autour de deux axes, clarifier toute démarche vis à vis du PS, les rencontres éventuelles avec d'autres forces doivent être avalisées par des assemblées citoyennes représentatives localement et ouvertes aux non encartés. Deuxièmement, dire que la situation sociale demanderait une bonne grève nationale de 24 heures qui pourrait unifier aussi les forces alternatives de gauche et le mouvement social. La parole a la coordination nationale du Front de Gauche. La base attend des changements réels dans le fonctionnement et vite !
Cela fait deux ans que je suis adhérente au parti de gauche. Je n'ai pas de formation et de culture politique mais ma foi j'ai toujours eu ces idées et c'est vrai qu'avec l'âge j'aimerais les faire partager et surtout les voir appliquer un jour. J'ai bien peur que dans la population ils y ait comme moi beaucoup de cancres de la chose politique et j'imagine que pour nos instances notre manque de professionnalisation n'est pas facile à gérer mais nous avons quand même nos intuitions et surtout nous appartenons à ce monde où il nous faut plusieurs boulots pour y arriver quand on arrive à en trouver. Alors politique ou pas on sait quand ça nous concerne.
Sur cette question de refondation si importante pour la suite des événements pourquoi ne pas faire participer tous les adhérents? À titre personnel je suis comme M. Raoul Marc Jennar partisane de ce grand rassemblement car en local sur les élections communales et sur différentes luttes nous avons créé des liens forts avec nos amis militants (c'est vrai pas avec tous) des autres composantes de la gauche et cela pour moi est notre plus grande force. Pour ainsi dire "l'humain avant la stratégie!"
Bon, y'en a marre de s'affliger, faut trancher, en effet. Même si nous sommes seuls et ce ne sera pas le cas, nous devons quitter ce Front de gauche moribond et lamentable qui est un subterfuge et plus qu'un nom sali. Le PC s'est récupéré l'étiquette, il ne sait faire que cela. C'est d'ailleurs ce qu'il avait fait avec les comités contre le TCE avant qu'ils ne meurent de leur belle mort, eux aussi. Donc, faut se tirer avant qu'il ne soit trop tard. Même seuls, nous, au moins, on aura les mains propres. Et les gens n'en peuvent plus des subterfuges, moi non plus. Basta.
Monsieur Mélenchon, vos constats sont implacables de véracité et d'effroi. L'état des lieux est dressé, à quand la feuille de route, quelles sont vos consignes ? Nous avons besoin d'un leader et afin de vous porter à nouveau au devant de la scène il nous faut être unis et rassemblés autour de vrais objectifs, concrets, pragmatiques, incisifs et déterminants. Chacun s'accorde à dire que vos discours sont beaux et lumineux mais, au fond, on y croit pas. Trop révolutionnaires, trop révoltés, trop à vif. Donnez donc à tous vos détracteurs les leçons qu'ils méritent, quelques cours d'économie qui nous amèneront demain à redresser ce pays, à sauver la vie des plus mal lotis, des malheureux désespérés en quête de justice sociale et d'équité. Sachez toucher l'intelligence de cœur de vos compatriotes. Nous n'en pouvons plus d'attendre, ne nous laissez pas tomber maintenant. A delante senor!
D'accord avec beaucoup d'interventions qui proposent avant tout de faire connaître le programme L'Humain d'Abord. Mais plus qu'en paroles, c'est en actes que nous devons le présenter. Participer au soutien des grévistes dont on ferme l'entreprise, participer aux Restau du Cœur, à la Banque Alimentaire, au Secours Populaire, au Secours Catholique, etc. etc. Vivons concrètement l'Humain d'Abord, là où nous pouvons, une heure par semaine, ou une demi-journée, davantage si on peut. Et si nous sommes connus de quelques-uns pour cet engagement concret, au service de tous, les explications de l'Humain d'Abord tomberont sur des oreilles attentives. Et ce témoignage sera plus fort que les paroles et les images des médias dominants.
@ Webmestre.
Mon dernier commentaire sur l'idée d'une généralisation de "l'humain d'abord" via drapeau, pochoir, impression sur vêtements, n'a pas eu vos faveurs ? Bon, ce n'est pas grave, je vous aime même si je ne vous ne connais pas. C'est le moins si l'on a lu le programme du même nom. Bonne nuit.
[Edit webmestre : Je n'ai pas vocation à être connu. Ni a être aimé non plus. Mais je vous rappelle que le billet de Jean-Luc Mélenchon relate les bombardements israéliens de Gaza, les questions européennes, les bidouillages électoraux en vue des sénatoriales, ce qui laisse le champ à des commentaires particulièrement pertinents. Mais comme chaque fois, dans la vie d'un billet et de ses commentaires, et particulièrement quand les donneurs de leçons et pinailleurs habituels sont en vacances, on tourne à la conversation de bistrot. Aussi, votre "commentaire" m'a paru de cette nature, tout comme celui de AlainV juste au dessus, qui confond allègrement charité et solidarité, militantisme et bénévolat et que je n'ai laissé que pour illustrer mon propos.
Bref, on commente lorsque l'on a quelque chose de pertinent à rajouter (ou a retrancher !) au billet de Jean-Luc Mélenchon, mais pas pour "faire marrer les copains"...]
Bonjour à tous et à toutes camarades, bonjour Jean-Luc,
Je ne suis pas surprise avec Hollande et ses soit-disant socialistes, il faut s'attendre à tout et à n'importe quoi. Mais je pense que le FdG devrait soit ne plus faire alliance avec le PC dont certains font bon ménage avec le PS. Le PC n'est plus tout-à-fait ce qu'il était, comme au bon vieux temps de notre regretté Georges Marchais, là le score était à 22% (il me semble). Dans le PC certains restent Staliniens, ça fait du tort aux électeurs qui ne voient que les camps imposés par Staline. Je crois qu'il serait bon que la vraie gauche se mettre d'accord, avec pourquoi pas, NPA, Nouvelle Donne, ces petits partis qui sont (minoritaires) pourraient faire avancer le FdG et les vrais à gauche. [...]
Quelle clairvoyance en même temps c'est un peu désespérant. Le travail incombe maintenant autant que nous le pourrons aux militants communiste qui doivent faire valoir que le Front de gauche n'est pas une étiquette mais une stratégie et ça c'est pas gagné. Sinon je vois poindre des difficultés qui risquent de couper les pattes à ceux qui s'aventureraient à combattre la politique du gouvernement. Les colères rentrées sont les pires des poisons.
Cher Jean Luc,
Ici, pres de Cavaillon, on voit bien que l'esprit des gens est un buvard de l'idéologie FN. Je pense que le moment est venu de se séparer du PCF puisque lui même nous en donne l'occasion, ce qui fait qu'on ne pourra jamais nous traiter de sectaire et du coup, pourrons récupérer tous ceux qui en font la qualité. Je ne cesse de dire à mon entourage, pour un PC de perdu, 100, 1000, je l'espère, de retrouvés, parmi tous ceux qui sont perdus politiquement. Il m'est arrivé, je l'avoue, de penser qu'il fallait vous remplacer par un Gabriel Amard, à cause que vôtre image est tâché par quelques attitudes pas très médiatiques, surtout à des débats radios. Amard, parce qu'il est l'incarnation du métissage et pas souillé, encore, par les médias. Mais, au fond de moi, je vous adore, comme mon métier d'apiculteur. Je suis donc engagé dans un combat contre Immo Auchan et ferais parti de ceux qui vont s'affronter avec la machine judiciaire, comme à la "ferme des bouillons" (cf leur site). Le soleil commence à chauffer, faut vous quitter.
Avec tout mon respect.
Rappelons nous le deuxième couplet de l'internationale, le chant de la Commune: "Il n'est pas de Sauveur suprême, ni dieu, ni César, ni tribun" [...]
La clarification par rapport au PS, EELV, et surtout PCF ne peut se faire que dans le cadre d'un congrès du PG. Nous n'avons pas tous les mêmes expériences ni les mêmes pratiques avec nos camarades du PCF (et réciproquement). C'est à partir de celles-ci que doit venir notre décision commune. Le FdG ne peut rester un cartel d'organisations; il doit se transformer et l'un des premiers moyens est la possibilité d'adhésions directes.
Je trouve l'idée d'une constituante du FdG fort intéressante car réalisable, pratique, inscrite dans notre démarche d'éducation populaire. Nous avons plus d'un an sans élection au suffrage universel. Profitons-en pour faire de la politique !
Si le FdG stagne aux élections c'est en grande partie a cause des médias qui n'ont pas cessé de faire monter le le FN et de diaboliser Monsieur Mélenchon. Et les gens qui ne connaissent rien a la politique, qui ne se renseignent pas et qui ne votent pas ou votent FN c'est grâce a la "com", c'est de la pub. Nous sommes écrasés par les médias de propagande libérale. Encore peu de gens lisent le monde diplomatique et ne connaissent même pas "Le Grand soir "ou d'autres journaux alternatifs. Leurs infos viennent de la télé et qu'entendent ils a la télé ? "Mélenchon parle trop fort" c'est un comble !
Sur Gaza, voir ici une preuve de plus de l'acharnement barbare du pouvoir israëlien, et des flots de mensonges véhiculés par nos médias pour tromper l'opinion. Autres témoignages et articles intéressants sur le même site, notamment, et l'ouvrage du même auteur "Résistance en Palestine. Une histoire vraie de Gaza". On sait bien que le conflit israëlo-palestinien empoisonne tout le Moyen-orient, et par contre-coup, les pays d'Europe. En France, Hollande s'apitoie sur Netanyahou et alimente ainsi l'islamophobie dont s'engraisse le FN. Ce n'est pas seulement une question de politique extérieure, les récentes manifestations en faveur des Palestiniens, et leurs faux-compte-rendus dans la grande presse (dissimulant le véritable rôle de la LDJ devant une synagogue), le prouvent aussi ! Le combat pour une authentique laïcité de l'Etat s'avère, partout, plus nécessaire que jamais.
Il faut arrêter de penser faire alliance avec des frontistes qui se dégonflent devant le mur ou avec le PCF et autres qui ne visent pas le même et seul but à atteindre pour un gouvernement, l'intérêt général et le bien commun. Le PG doit se soucier des abstentionnistes. 50% des gens inscrits et les autres ? Ce qui représente très certainement environ 60 à 70% de la population qui ne croit plus au pouvoir du politique. Oui, l'État peut tout. Il faut le prouver par un programme clair que chacun peut comprendre avec l'idée de créer la 6ème République qui en aura les prérogatives. Souvenons-nous des paroles de Pierre Mendés-France: « La République doit se construire sans cesse car nous la concevons éternellement révolutionnaire à l’encontre des inégalités, de l’oppression, de la misère, de la routine, des préjugés, éternellement inachevée tant qu’il reste un progrès à accomplir. »
Ne lâchez rien Camarade Jean-Luc et toute ton équipe. Fraternellement.
Philippe 44
J'était à la première manif de Paris et depuis je les ai toutes faites. Je ne suis pas encarté cela ne m'a pas empêcher de participer à l'élaboration au programme pour les municipales du Ffront de gauche. Je ne me suis pas encarté car l'unité des composante du Front de gauche me semblait pas solide. En marchant avec des camarades du PC j'ai pu juger de leur sincérité. Il n'en est pas moins que leurs responsables on fait des choix négatifs pour le front. Si la démocratie existe encore au PC peut être que les militants arriverons à changer les choses. Pour le Front de gauche il ce pendant temps de tranche, cela pourrait aider nos camarades par la même occasion et précipiter la remise en cause de leur dirigeants. A vous de jouer camarades car c'est urgent. Pour ma part si la situation s'éclaircit je serai plus tenté de prendre ma carte au PG. Ce qui motivé mon engagement c'est l'édification d'une nouvelle république. N'est il pas temps d'en parler sérieusement et pour çà de lancer les nouveaux cahiers de doléances pour intégrer un maximum de citoyens à notre programme en prenant nos distance avec l'électoralisme. Adaptons une stratégie qui nous pousse vers le futur.