11juil 14

Au début de l’été

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Il y a un an, quand la CIA, qui l’avait pourtant espionné, l’a ordonné, Hollande a bloqué l’avion de Moralès. Merkel est d’un autre bois. Elle vient d’expulser le chef des espions américains en Allemagne ! Le tout sur la base du travail d’une commission parlementaire ! Bravo l’Allemagne ! Et François Hollande ? Qui ça ?

Le gouvernement d’Israël martyrise la population de Gaza sur le principe barbare de la responsabilité collective. En état de guerre, c’est évidemment un crime. Humilier une population sans défense est une chose à la portée de n’importe quelle brute. L’Histoire en regorge. Les Juifs l’ont su avant tous. Mais vaincre la haine qu’un tel comportement répand à foison et empêcher qu’elle ne submerge ensuite les bourreaux est tout simplement impossible. Les bombes du gouvernement d’Israël creusent sa propre tombe. Que dit la France à ses amis israéliens et palestiniens ? Que dit François Hollande ? François qui ? 

La deuxième session du parlement européen à Strasbourg commence le 14 juillet. Evidemment. Le Parlement européen se réunit aussi le 11 novembre de façon quasi systématique. Cette Europe-là est absolument imperméable aux symboles fondamentaux de la part culturelle commune des peuples qui la composent. En tous cas, ce nouveau Parlement a inauguré une nouvelle période de l’abaissement de la France en Europe. Son rôle institutionnel va régressant sans cesse. Mercredi dernier, nous auditionnions d’ailleurs le candidat que madame Merkel a fait préférer au Français Michel Barnier pour le poste de président de la Commission, Jean Claude Juncker. Un moment formel mais haut en couleur. J’en parle.

Ensuite, je viens sur le vote à l’Assemblée nationale et au Sénat sur le nouveau budget de l’Etat revu par Manuel Valls. Cette séquence, avec le budget de la Sécurité sociale et les quarante milliards de cadeaux au MEDEF qu’il contient, forme un tout. Manuel Valls a parfaitement contrôlé la situation dans les institutions. Le prix à payer sera terrible pour l’économie du pays et pour ce qu’il reste de gauche politique. Le pauvre couteau sans lame qui avait été agité avec des cris de guerre n’a tranché que ce qui était dans ses moyens : du vent ! Les « frondeurs », ont ainsi fonctionné comme un paravent utile au crime en donnant l’illusion d’une résistance qui s’est opportunément effacée au moment de passer à l’acte. L’effet démoralisant de cette pantalonnade se mesurera bientôt. A une gauche politique méthodiquement minée par les manœuvres d’appareil orchestrée par l’orfèvre élyséen, s’ajoute un champ syndical mis en miettes par les coups tordus. L’affaire du report de l’accord pénibilité ridiculise ceux qui en avaient fait un argument pour céder tout le reste. Là encore, les génies de la combine détruisent tout, divisent tout. Reste que Valls n’a pas seulement fait passer sans problème au Parlement le plan scélérat en faveur du MEDEF. Il a surtout assommé l’économie du pays. Le ralentissement de l’activité et le chômage vont exploser après cette nouvelle absurde saignée. D’autant qu’au niveau mondial et continental, les évaluations du FMI sur ce point sont aussi à la baisse. L’onde de choc dépressif de cette ponction de 50 milliards va se propager sur les deux années à venir au moins. Fin 2016, nous serons donc dans un champ de ruines sociales encore plus tendu qu’à présent. A ce moment-là, le chantage au vote utile commencera plein pot pour tenter de mettre au pas ce qui restera de l’espace politique de la gauche. Je pense que ce sera sans résultat électoral. Le dire, c’est aussi pointer l’ampleur du naufrage moral que les solfériniens ont déjà provoqué dans la profondeur du pays et qu’ils entretiennent. La haine que leur vouent d’amples secteurs venus de la gauche les indiffère. Aveugles, sûrs d’eux, persuadés qu’il n’y a aucune autre politique possible, ils ne bougeront pas d’un pouce de leur trajectoire. Ces gens si partisans de « flexibilité », si « modernes », et ainsi de suite, se comportent en réalité comme les pires des sectaires fanatisés. Cependant, on peut compter sur l‘addition des peurs et des lâchetés pour voir les appareils politiques petits et grands se contenter de ce viatique pour justifier d’émouvants et stérilisants « appels à l’unité ». L’élection sénatoriale qui vient en donne un avant-goût. Donc, le terrain politique va continuer à se décomposer. De ce contexte je dis aussi quelques mots. Je commence par l’Europe. Le reste à la suite.

La France flouée en Europe

Le souvenir de la grande tuerie qui nous fait le devoir de paix sur le vieux continent ne compte pour rien aux yeux des faiseurs de phrases néolibéraux qui gouvernent partout. Pas davantage la célébration de l’évènement révolutionnaire qui a « ouvert l’ère moderne » selon Goethe. Mais dans ce cas, il y plus. La détestation de tout ce qui est français par le monde politique européen voué aux valeurs anglo-saxonne est une réalité palpable de l’univers européiste. Je le ressens parce que je ne le supporte pas. Il s’enracine dans tout ce qui a résulté de l’avènement républicain et des principes politiques que celui-ci a introduit dans l’Histoire politique réelle. Ce mépris a son écho dans la conscience des Français eux-mêmes. Le mépris de soi et le déclinisme morbide des « élites » françaises et de leurs miroirs médiatiques fait le travail. A la faveur de cette mise à l’écart, les Allemands profitent de la stupidité euro bêlante des dirigeants français pour pousser leurs pions de tous côtés. La France, rappelons-le, est « contributrice nette » pour six milliards d’euros au budget de l’Europe. Cela veut dire que nous recevons de l’Europe six milliards de moins que nous lui donnons pour subir sa dictamolle. Pour autant, la France sous François Hollande est plus absente que jamais des postes clefs des institutions européennes. Soyons juste : l’abaissement a commencé avant l’actuel euro-ravi qui nous préside.

Avec le traité de Nice, Jacques Chirac avait déjà accepté d’entrer dans l’inacceptable. Depuis lors, en effet, la France sera moins représentée que l'Allemagne au Parlement européen. Or, il n’est d’Europe viable que sur la base d’une stricte égalité entre Français et Allemands, comme l’avaient déclaré conjointement De Gaulle et Adenauer. Et cela fut respecté quand il y avait deux Allemagnes sans que les Français, alors bien plus puissants, y dérogent jamais. Mais sitôt la réunification allemande faite, sans barguigner, la volonté de puissance fut de retour. L’argument était que le nouveau nombre des Allemands leur créerait des droits supplémentaires à être représentés plus nombreux au Parlement européen. Et les dirigeants français, gorgés d’illusions et de souvenirs dépassés, sans tenir compte des permanences de l’Histoire ni des changements de mentalités, cédèrent sans réfléchir plus avant. Munificents, ils allèrent même bien au-delà du raisonnable. En effet, l’écart entre le nombre de députés français et allemands au Parlement européen est supérieur à l’écart de population entre nos deux pays. Bien sûr, l’écart est en faveur de l’Allemagne. Le nombre de députés attribué à chaque pays est censé prendre en compte son poids démographique mais, avec ses 96 députés, l'Allemagne a 30% de députés de plus que nous pour une population seulement 25% plus nombreuse, provisoirement.

L’abaissement se traduit également dans les présidences de commissions parlementaires. La France, pays fondateur de l'Europe, avec ses 65 millions d'habitants, est singulièrement absente. Ainsi, les prestigieuses commissions Affaires étrangères, Emploi et Affaire sociales, Commerce international, Transport ou encore Contrôle budgétaire sont présidées par des Allemands. De même, les Polonais ou les Italiens dirigent quatre commissions quand seulement deux sont présidées par des Français. Du côté de la Commission européenne, ce n'est pas mieux. Les Français pressentis pour être commissaires, que ce soit Elisabeth Guigou, l’actuelle présidente de la Commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale ou encore de Pierre Moscovici, ne sont attendus à aucun poste clef. En revanche, la Grande-Bretagne, après avoir pourtant menacé d'organiser un référendum sur la sortie de l’UE, a obtenu un poste de Secrétaire général à la Commission européenne. Poste certes peu connu. Il est néanmoins tout à fait stratégique. Car c’est là que se fait la veille de l'application des traités et législations européennes. Et le titulaire participe aux nominations de hauts fonctionnaires au sein de la Commission. Après quoi c’est encore un Allemand, Martin Selmayr, ancien directeur de campagne de Jean-Claude Juncker et ancien chef de cabinet de Viviane Reding, qui obtient la tête du cabinet d’intérim du futur président de la Commission européenne.

Hollande ne dit rien, ne fait rien. Tout le fait rire sans doute, comme d’habitude. Et il fait rire tout le monde en Europe. Car la France de Hollande a capitulé d’entrée de jeu sous le nouveau quinquennat. Hollande l'avait annoncé en léchant les mains de la Commission qui frappaient notre pays : « la France est le bon élève de la classe Europe ». C'est fait : elle est la colonie la plus méprisée de la Commission européenne.

Juncker le rusé

Jean-Claude Juncker est le candidat à la présidence de la Commission soutenu par madame Merkel contre l’UMP Michel Barnier. Il se situe deux ou trois pointures au-dessus de Manuel Barroso en matière de finesse politique. Fini le régime des moulinets et des coups de menton sans contenu. Fini le temps de l’homme qui parlait huit langues pour ne rien dire. Juncker dit des choses. Il est donc possible qu’il se passe quelque chose avec lui. Au moins parce qu’il semble avoir conscience du danger qui pèse sur l’Europe actuelle du fait de la désaffection massive des peuples à son endroit. Qu’est ce qui me fait dire ça ? Sa décontraction au moment où il s’exprime là où Barroso aurait contourné volubilement et énergiquement le sujet. On comprend donc ma surprise. Pas ordinaire ici d’entendre quelque chose de clair et net. Ainsi quand il dit : « vous pouvez me traiter de libéral et tout ça, mais moi je n’aurais pas fait le Hartz IV de Schroeder ! En Europe le libéralisme c’est Blair et Schroeder qui l’ont amené ». Plus étonnant encore quand il me donne raison sur le fait que la Russie ne peut être traitée sur le mode du retour à la guerre froide ou quand il affirme qu’il ne participera pas au « Russia-bashing actuel ». Si l’on tient compte de l’ambiance asphyxiante sur le sujet, et du fait que cet homme est candidat au nom des va-t-en-guerre sociaux-démocrates et conservateurs, on doit comprendre que ce n’est donc pas rien d’entendre cela. Je donnerai d’autres exemple ensuite de ce « parler net » peu habituel dans le coton poudreux des arcanes européens

Pour le reste, il est évidemment totalement l’homme de son camp. Il s’en réclame avec habileté. Il le fait en récusant la séparation du monde entre les bons de gauche d’un côté et les méchants de droite de l’autre, suppôts du capitalisme. Rhétorique banale des conservateurs. Elle ne lui permet évidemment pas d’éviter de nous assener les simplismes ordinaires de la propagande de droite la plus éculée. Ainsi contre Pablo Iglésias (Podemos, Espagne) et ceux qui protestent contre le coût du remboursement de la dette, Juncker répond que la solution « ce ne peut être de nouvelles dettes »… Un simplisme que personne ne propose. J’ai noté aussi qu’il n’a rien répliqué à mon affirmation selon laquelle « personne ne paiera jamais la dette accumulée ». En tous cas, quels que soient les talents de séduction de l’homme venu dans une salle où il sait qu’il ne gagnera pas une voix, son identité politique lui colle à la peau. Qui me lit voudra peut-être rafraichir son savoir sur le sujet. M’y voici donc.

Jean-Claude Juncker a été Premier ministre du Luxembourg de 1995 à 2013, soit dix-huit ans pendant lesquels son pays est devenu le paradis fiscal maintes fois dénoncé. L’homme est membre du Parti populaire chrétien social. En 1989, comme ministre des Finances et du Travail du Luxembourg, il a activement participé aux négociations du traité de Maastricht. Après quoi on le retrouve dans une brillante trajectoire au sommet de l’oligarchie mondiale pendant les années où le système financier actuel s’est accroche à la gorge du monde. Ainsi est-il, de 1989 à 1995, Gouverneur de la Banque Mondiale, puis de 1995 à 2013 Gouverneur du FMI, avant d’être le Premier ministre du Luxembourg avec le résultat que l’on sait. Il a toujours défendu le secret bancaire. Il faudra qu’il soit battu aux élections pour que le Luxembourg accepte enfin le nouveau système européen « d’échange automatique d’informations » fiscales sur les entreprises, le 20 mars 2014. Point culminant sur le gâteau des bons services à la finance mondiale. Mais ce n’est pas tout. De 2005 à 2013, Juncker a été le Président de « l'euro-groupe ». C’est cette instance, membre de la Troïka, qui a piloté la réponse austéritaire de la zone euro à la crise bancaire et à celle des dettes souveraines. Dans ces conditions, cela aura été un moment bien ébahissant de l’entendre dire que, pour sa part, il n’avait jamais été partisan de l’entrée du FMI dans la Troïka. Après quoi il ajoute qu’il faudrait penser à élargir la représentativité de ce groupe. Une formule sibylline qui annonce une initiative dont mieux vaut ne pas se réjouir d’avance. Car Jean-Claude Juncker a été l’un des artisans les plus actifs de l’Europe austéritaire en tant que président de l’euro-groupe jusqu’en 2013. Le « six-pack » et Traité budgétaire ont été adopté pendant son mandat et le « two pack » a été imaginé sous son autorité. C’est dans ces documents que sont concentrés les moyens d’asservissement financier des nations européennes. Tout cela fait un pedigree politique tout à fait clair. Un réactionnaire fin et compétent en quelque sorte. Dangereux à proportion de ses qualités.

De plus, comme c’est aussi le façonnier du Luxembourg actuel, on peut craindre sans procès d’intention qu’il ait de très mauvaises inclinations particulières. D’abord parce que le Luxembourg est un paradis fiscal selon ce qu’a dit l’OCDE en novembre 2013. Et ce n’est pas d’aujourd’hui. En 2008, l'OCDE avait déjà inscrit le Duché sur la liste « grise », celle des pays non-coopératifs, des paradis fiscaux. Il a été retiré de la liste en 2009 en échange de promesse de coopération. Cela n’a pas dû être convaincant car le Forum fiscal mondial, une instance adossée à l'OCDE, est en train de revoir ses données. Il est question de refaire une liste grise en 2014. Et on trouve déjà que quatre pays ont échoué à ce contrôle de conformité, dit "par les pairs" (les pays acceptant de se noter entre eux), sur la transparence et l'échange d'informations à des fins fiscales. Il s'agit du Luxembourg, de Chypre, des Iles vierges britanniques et des Seychelles. Un joyeux club ! Un autre classement confirme cette mauvaise réputation. C’est le classement des « meilleurs » paradis fiscaux par le magazine Forbes, en 2010. Il place en première position l’état nord-américain du Delaware et en seconde le Luxembourg, juste avant la Suisse, les Îles Caïman, la City de Londres, l’Irlande et les Bermudes… Fâcheuse compagnie confirmée par les mauvais résultats obtenus lors du rapport 2010 du GAFI, le Groupe d'Action Financière International. Il s’agit là d’une organisation multinationale créée en 1989, par le G7 soi-même. Il a pour mission de veiller au respect des normes internationales dans le domaine du blanchissement d’argent… tant de mauvaises indications forment un faisceau d’indications pas vraiment rassurantes. Souvenons-nous que l’encours bancaire des établissements financiers du Luxembourg représente 21 fois le PIB de ce confetti territorial. Par comparaison, celui de Chypre, qui connut la crise bancaire majeure dont on se souvient, n’était que de sept fois le PIB de l’île…

Achevons ce portrait croisé d’un homme et du pays qu’il a façonné. Sur le terrain, ça sent aussi une drôle d’odeur. Le Luxembourg est le siège européen de nombreuses multinationales. Vraiment beaucoup ! Et pour finir, cela fait sens. Ainsi sur 100 000 entreprises déclarées dans le Duché, 30 000 seulement relèveraient de l'économie réelle. Parmi ces grandes entreprises qui ont leur siège à Luxembourg il y a bien sur Arcelor Mittal et un bon paquet des géants de la net-économie, comme Skype et Apple. Pourquoi cet engouement ? Officiellement, l’impôt sur les sociétés est fixé à 29,22%, pas loin des 33% français. Mais le contournement fiscal est la vraie norme. Ainsi pour les « fonds d'investissement », l’impôt est doux comme une plume : 0,01% des actifs. Et pour les hedgefunds, la défiscalisation est presque totale. Pour le reste, le Luxembourg est une plaque tournante du dumping par la combine des travailleurs détachés. On y trouve un nombre record des agences d’intérim « boîte aux lettres » qui profitent du site alors qu’elles n’emploient personne ! Le pompon de l’art du tour de passe-passe le voici. Il concerne le succès de la marine luxembourgeoise. De 155 navires, l’effectif est passé à 254 sous pavillon luxembourgeois en 5 ans. Pourtant, le Luxembourg n’a toujours pas d’accès à la mer !

Le nouvel âge des luttes

Chaque jour, je reçois des nouvelles des luttes qui ont cours, soit qu’on veuille m’informer, soit qu’on me sollicite, soit que le parti décide de s’exprimer et que je sois appelé comme les autres dirigeants à donner mon avis sur un communiqué. SNCM, Hôpital de Garches, intermittents, ferme des mille vaches, Notre-Dame-des-Landes, Lyon-Turin, et ainsi de suite, la liste n’est pas aussi courte que certain se le disent. Je ne m’exagère pas la force de contagion de ces actions. Je vois bien l’émiettement du tableau. Cela n’enlève rien à chacune d’elle. Aussi bien, dans tous les cas, chacune a sa propre dynamique et son propre rythme. Mais toutes attestent une forme de combativité dont certains aspects ont directement à voir avec la sphère politique. Dans chaque cas, quel que soit le sujet, vient le moment où le choc implique le gouvernement et le PS. Dès lors, chaque combat porte comme leçon cette confrontation, souvent odieuse. C’est ici ce qu’on doit appeler une machine à détricoter. Car avant l’ère solférinienne, chaque lutte apportait sa quantité de liens créés ou renforcés avec ce qui était alors la gauche politique. Ici ce n’est plus le cas. Pas seulement parce que la lucidité des combattants leurs apprend que le PS est leur adversaire. Mais parce que, en conséquence de cela, viennent alors toutes les questions que cette prise de conscience créé. « La gauche et la droite c’est pareil ! », « Pourquoi êtes-vous alliés avec eux dans les élections ? », « Ils sont pires que les autres parce qu’ils font semblant, pourquoi ne les dénoncez-vous pas ? ». Comme on le sait, il y a bien des réponses possibles à ces questions. Elles ne sont pas convergentes, loin de là. A la fin, reste donc un goût d’inachevé et de leçon de choses incomplète. Les luttes ne produisent plus une conscience politique claire en ce qui concerne leur lien avec le champ des partis et des stratégies. On ne se rassurera pas en se disant que cela peut apporter de l’eau à notre moulin. Bien sûr, cela en apporte. Les adhésions sont là, n’en déplaisent à ceux qui se délectent des démissions. Surtout des adhésions de syndicalistes ou de citoyens très engagés dans un combat. Ceux qui entrent et ceux qui sortent ne sont pas du même bois.

Mais le fond de l’affaire est ailleurs. Pour le très grand nombre, la gauche, c’est le PS, ses alliés réels ou supposés et le gouvernement. Par conséquent, à échelle de masse, la perte est permanente, comme une hémorragie sans fin. Toute la sphère de gauche entre alors en dépression comme le montrent les dernières élections. Mais ce processus émollient fonctionne également dans une toute autre direction. Car ce qui progresse aussi à grands pas, c’est le rejet du système en général. Le système économique et le système politique. Ce rejet est un programme commun implicite. Un programme qui se croit sans parti ni état-major puisque aucun signal clair lui est envoyé qui le démentirait. Sauf, pour certains, le signal du Front National. De son côté, le Front de Gauche est inaudible, non parce qu’il manque de comités de base ni d’adhésion directe mais parce qu’il a été instrumentalisé pour des alliances et accords qui le situent dans le camp du système. Les sénatoriales n’arrangent rien, bien au contraire ! Suivez mon regard. De son côté, l’extrême-gauche incarne le sectarisme et donc l’impuissance. Une fois posée cette observation du terrain, il faut en tirer des leçons et des programmes d’action. Ce n’est pas mon sujet ici d’y entrer alors même que mes amis sont en pleines réflexion sur le sujet. Mais on sait quelle leçon essentielle nous en avons tirée : une mise à distance concrète et sans concession avec le système ! C’est-à-dire avec le gouvernement et ceux qui le soutiennent. Cela conduit à une ligne stratégique : « le système n’a pas peur de la gauche il a peur du peuple ». Ce qui est bien davantage qu’un slogan simple à manier !

La « fronde » est une fièvre bénigne du système

C’est dans ce contexte qu’a pris place l’épisode du vote dans les assemblées du nouveau budget de l’Etat et de la Sécurité sociale. Il s’agissait pour Valls d’inscrire dans la loi le cadeau de 50 milliards au MEDEF promis par Hollande. C’est donc l’acte fondateur de son mandat de Premier ministre et le vote phare sur le tournant libéral assumé du quinquennat. Le débat et le vote prennent donc deux sens. L’un concerne le symbole politique en cause pour un parlementaire de gauche. Le second implique le diagnostic économique que l’on engage. Pour résumer sur ce dernier point, il s’agit de savoir si le problème c’est le coût du travail ou celui du capital. Si ce sont les cotisations sociales ou le carnet de commande qui est l’urgence. La montée en puissance médiatique des frondeurs avait fait penser que l’importance du sujet déclenchait la prise de conscience et le sursaut parmi les parlementaires PS et Verts qui auraient ouvert une nouvelle phase politique dans laquelle une majorité alternative de gauche pouvait se constituer au Parlement et sinon dans le pays. On connaît le résultat. Rien sur le budget de l’État, sinon de maigres abstentions éparpillées à l’Assemblée nationale. Au Sénat ce fut pire. Tous les socialistes ont fait bloc en votant pour Valls. Ainsi a voté Marie-Noëlle Lienemann, qui par ailleurs fait des propositions de « plateformes alternatives à gauche » entre bons amis de la gauche plurielle ! Arrivé au vote sur le budget de la sécurité sociale où se nichait l’essentiel du cadeau au MEDEF, le dépit est double. Non seulement les effectifs de frondeurs ont fondu au PS, mais ce qui en est resté s’est aligné sur le moins disant.

Ce fut l’abstention. Un vote absurde, je n’hésite pas à le dire. Que signifie-t-il ? Que les frondeurs s’en remettaient au vote des autres composantes de l’Assemblée pour prendre la décision. De qui peut-il s’agir ? Pas de nous, les députés du Front de Gauche sont trop peu nombreux. C’est donc de la droite que devrait venir l’échec du plan Valls ? Imagine-t-on le contresens si une telle mésaventure s’était produite ?  Bien sûr ce n’est pas ce que voulaient les abstentionnistes. Mais cela montre bien la limite d’une attitude où l’on refuse d’assumer ses responsabilités jusqu’au bout. Car dans un sujet aussi grave et central que les budgets de l’Etat et de la sécurité sociale, l’exigence morale est qu’il faut trancher et prendre ses responsabilités. Ceux qui votent contre doivent se considérer comme investis du devoir de proposer une autre politique, un autre gouvernement. On ne gouverne pas un pays par abstention ! Le vote des budgets est fondateur de la majorité et des oppositions. L’abstention signifie que les frondeurs ne sont pas dans l’opposition de gauche comme nous-mêmes. Soit. Quel est alors le sens de leur fronde ? Il s’agit d’un acte interne au PS de désaccord sur la ligne, je l’entends bien. Mais l’Assemblée nationale n’est pas un congrès du PS ni son conseil national ! C’est le lieu d’où l’on est censé gouverner le pays. Du coup, le feuilleton de la « fronde » qui fait pschitt a masqué l’essentiel : le contenu du plan et les 50 milliards offerts au MEDEF. Double victoire pour Valls qui a remarquablement manœuvré dans cette affaire. D’une part son plan a été adopté. D’autre part « l’alternative à gauche » parait plus lointaine que jamais. En tous cas plus politicienne que jamais. Des gesticulations périphériques y ajoutent encore une touche de combines supplémentaires.

La tambouille de « l'alternative à gauche »

Dans le registre des couteaux sans lame, on sent bien que la gamme va s’élargir bientôt fort vite. Après avoir voté le budget Valls, Marie-Noëlle Lienemann tenait une conférence de presse avec l’ancien ministre Paul Quilès, flanqués de Pierre Laurent du PCF et Emmanuelle Cosse d’EELV. Il s’agissait de faire connaitre un document « base de travail » pour « une stratégie alternative » à gauche. On a compris qu’il s’agissait d’un travail confidentiel mené de longue main. Pourtant, il y a une semaine, nous rencontrions, avec le même Pierre Laurent et tout le Front de Gauche, Emmanuelle Cosse et l’état-major des Verts. Ni Pierre Laurent ni Emmanuelle Cosse n’évoquèrent la prochaine parution de cette plateforme. Mais il est exact qu’Emmanuelle Cosse répondant à Clémentine Autain récusa sans ambiguïté que son projet soit de « créer une plateforme alternative ». Puis, répondant à Martine Billard, elle confirma que son intention était bien d’organiser un dialogue avec le PS lui-même. Son objectif assumé est de former « la passerelle entre l’autre gauche et le PS ». L’initiative Lienemann/Quilès a le même projet de façon concurrente.

On sait où ça coince. Détail révélateur, Lienemann se donne la peine d’informer que sa « porte n’est pas fermée » au Parti de Gauche, dont elle affirme qu’il « n’a pas souhaité s’associer aux travaux » de bricolage qu’elle conduit. Air connu. Cambadélis parle la même langue. L’objectif est le même : briser le Front de Gauche en isolant les irréductibles opposants à l’alliance avec le PS. Cela ne peut aboutir d’aucune manière. Le Front de Gauche n’est pas une étiquette, c’est une stratégie. Il est tout à fait possible de débaucher des composantes du cartel comme les élections municipales l’ont montré. La stratégie ne sera pas abandonnée pour autant, comme l’ont également montré les élections municipales. Evidemment, comme dit le proverbe berbère : « la seconde fois que tu te fais avoir, c’est de ta faute ». Nous sommes prévenus. La samba des sénatoriales menées de nouveau sans vergogne au nom du Front de Gauche montre que l’addiction au PS est parfois irrémédiable. Elle recommencera avec les cantonales et les régionales, et ainsi de suite. Nos devoirs pour la rentrée comportent donc une question qu’il faudra maintenant trancher une bonne fois pour que le peuple à son tour puisse trancher par ses bulletins de vote, le moment venu. 


268 commentaires à “Au début de l’été”
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  1. educpop dit :

    Il donc Impossible d'échapper à ce carcan historique, la réponse idéologique des vieux communistes à l'obligation de se mettre en marge des comportements habituels est une mantra qui n'est pas politique. Comme toutes les mantras elle est religieuse, répéter indéfiniment des phrases-clé fait office de système d'appartenance. C'est le fonctionnement des sectes, l'habillage de laïcité est un costume qu'on porte pour les cérémonies et les dirigeants organisent beaucoup de cérémonies pour maintenir la pression. C'est naturellement révoltant et impossible pour les vieux militants d'admettre cela. Que nous soyons comme fascinés par ce scénario indique que nous ne sommes pas loin d'en faire partie, il faudrait parler d'autre chose, que l'actualité semble nouvelle plutôt que de sembler être la suite d'une vieille histoire. La victoire du capitalisme financier est récente, on n'est plus dans l'opposition mais dans la reconstruction.

    [Edit webmestre : Excusez-moi l'aparté, mais pour modérer les commentaires, je dois les lire. Et j'avoue que la lecture de celui-ci me pose deux questions. De quelle partie du billet de Jean-Luc Mélenchon est-ce une commentaire ? En deux mots, pouvez-vous résumer ce meli-mélo de périphrases et de métaphores afin que j'en devine le sens ? Et peut-être une troisième question. Êtes vous certain que le pseudo "educpop" décrive bien ce que vous écrivez depuis si longtemps et dont je n'ai que rarement réussi à percer le mystère ?]

  2. françois 70 dit :

    La présence annoncée de Laurent en vedette américaine aux Solférinofolies de La Rochelle est tout sauf anecdotique. Après avoir torpillé le Front de Gauche aux municipales, et par voie de conséquence aux européennes, la nomenklatura du PCF s'apprête à rentrer au bercail de l'union-de-la gauche-plurielle-aux-ordres-du-PS. Laurent va d'ailleurs retrouver à La Rochelle son compère Hue qui l'avait précédé dans le rôle de bouffon du néolibéralisme "de gauche". Lequel des deux sera ministre lors du prochain remaniement ? Je mettrais volontiers une pièce sur Laurent. L'autre n'a que son groupusculaire Mup à mettre dans la corbeille de la mariée, cela ne pèse pas lourd à côté du scalp du Front de Gauche ! Au fond, l'appareil du PCF aura utilisé la campagne de 2012 pour sortir du trou en s'abritant derrière le talent et le charisme d'un candidat qu'il était incapable de trouver dans ses rangs. La page du FdG façon 2012 est tournée, mais pas celle de l'espoir qu'il a fait naître. Je crois que l'heure est venue pour Jean-Luc de lancer un appel solennel aux 4 millions d'électeurs et aux dizaines de milliers de militants, y compris communistes, pour ouvrir une...

  3. Bonjour, j'ai toujours été de droite comme certains ont toujours été de gauche mais je le suis sociologiquement, c'est mon lieu de naissance. Je peux être de gauche sur le plan des idées, (légèrement quand même) quand un industriel achète un journal c'est pas pour rigoler. Mon idée est que la massification de l'accès aux études supérieures a tué l'expression du Marxisme dans notre pays. L'attachement trop entier à des valeurs empêche le débat parce que changer d'idée fait souffrir alors le contredit se fâche, la communication s'éteint. Ce n'est pas le communisme qui est en cause mais le radicalisme.

  4. educpop dit :

    Avant d'être à la retraite j'étais directeur de MJC et délégué syndical. Aujourd'hui je suis adjoint dans une petite commune, et un des délégué de l'Isère au CN du PG.
    Le pseudo "éduc pop" m'a été donné il y a très longtemps par des collègues parce que je parlais beaucoup des valeurs de l'éducation populaire. C'était peut-être avec des périphrases et des métaphores. Malgré tout je fais partie de ceux qui se tiennent sur la ligne de front, et connu en tant que tel, pour rechercher la finalité des analyses ou de l'action. Je vois évoluer l'état d'esprit de Jean-Luc Mélenchon vers une nouvelle approche du FG, je l'approuve et j'essaie de l'accompagner à ma manière. Je suis sûr que cela recouvre des situations très tendues à venir pour lesquelles il faudra sortir d'une sorte de conformisme que notre histoire tend à considérer comme des pré recquis, alors que c'est un obstacle. J'essaie d'entrouvrir une porte pour approcher le moment où il faudra renverser la table. N'en prenez pas ombrage, je suis fidèle en amitié et ne dénigre jamais le travail des camarades. Mais s'il le faut je cesserai d'exercer cette forme de singularité.

  5. Dominique FILIPPI dit :

    Ou ceux d'en bas au PCF préfèrent la secte et ceux d'en haut le plat de lentilles servi par le PS qui leur permet d'éviter Pôle emploi ou ils sont fidèles à Jean Jaurès, mais aussi à Aragon, à J.P. Timbaud, à J. Duclos qui eux étaient des gens honnêtes par delà leurs différences.

  6. Aubert Dulac dit :

    Toutes les discussions sur les positionnements cohérents ou pas d’opposition de gauche au pouvoir actuel ne peuvent pas résumer la question stratégique. La stratégie, c’est savoir s’opposer clairement, mais surtout tout en construisant l’alternative : oui, un nouvel âge des luttes. Parallèlement à l’annonce de la présence de Pierre Laurent à l’université d’été du PS, et à la déclaration du PCF mendiant un accord « de gauche » pour les élections au Sénat, j’ai noté leur absence à Notre-Dame des Landes, et pas même une ligne de reportage dans l’Humanité.

  7. mettra dit :

    Je ne suis pas de gauche, ni donc membre ou sympathisant du FdG, je serais plutôt de droite sur certains aspects (mais pas sur d'autres, et en particulier l'ordo-libéralisme régnant!). Mais, pour moi, le vrai clivage est celui de la Nation. Ceux qui la défendent, et ceux qui l'ont définitivement rangée, comme ils le font ouvertement pour les départements ou les régions, au rang des oripeaux dépassés. Il me semble que, vu l'urgence, l'aggravation constante de la situation intérieure et tout autant extérieure, le temps est plutôt au rassemblement des patriotes, dans le respect des différences de chacun, mais sur certains principes essentiels et par conséquent d'actions communes. Mais je lis toujours avec intérêt vos analyses, M.Mélenchon, en qui je vois un homme droit, qui prend la politique au sérieux, et un patriote. J'ai voté pour vous aux dernières européennes. Alors, devant les périls, et bien au-delà de ces questions qui vous agitent dans ce débat, ne faut-il pas se préparer à des évolutions inenvisageable il y a peu ? Ne serez pas cet homme réconciliant la Nation avec elle-même?

  8. lemetayerv dit :

    Sur le conflit de Gaza et d’Israël, allez voir l'article d'Acrimed "Offensive Israélienne contre Gaza, les partis pris du traitement médiatique." (Désolé je ne sais pas mettre un lien). Vraiment après avoir lu cet article, on ne voit plus les choses de la même façon même si l'on a conscience de la propagande des plus forts.

  9. tchoo dit :

    On débat beaucoup du PC, des communistes, des militants communistes, confondant le tout trop souvent, ce qui brouille le message. Certains faisant semblant de se croire attaqué, vilipendé et d'autres laissant planer parfois un anti-communiste à peine voilé. Mais voila, je ne vois jamais quelqu'un qui m'explique avec des mots simples et démonstrations compréhensibles que veulent les dirigeants communistes en allant tenir langue et s'afficher avec les membres Ô combien dissidents du PS. Quel est leur stratégie, quel but poursuivent-ils ? Vous militants communistes qui vous sentez offensés quand on souligne l'incongruité de ces comportements et la cause de la défection des électeurs envers le FdG, pouvez vous expliquer le comportement de vos dirigeants ?

  10. lucie dit :

    Peut-être suis-je naïve, mais il me semble que l'appartenance au Front de Gauche devrait se faire sur des bases stratégiques claires, avec un véritable engagement. Les sinueuses tergiversations de Pierre Laurent, rendent le Front de Gauche "inaudible, non parce qu’il manque de comités de base ni d’adhésion directe mais parce qu’il a été instrumentalisé pour des alliances et accords qui le situent dans le camp du système", comme l'écrit Jran-Luc Mélenchon. Cette base pourrait être, a minima : autonomie par rapport au PS, anticapitalisme, Sixième République, écosocialisme.

  11. Logitor dit :

    M Mélenchon, je vous lis souvent avec toujours le bénéfice d’en apprendre et d’en comprendre un peu plus, je vous en remercie. Pourtant, plus ça va et plus je vous écoute et moins je me sens « de gauche ». Cette gauche médiatiquement réduite aux municipales au PS et aussi à ce qui reste de carriéristes dans de vieux et plus petits partis. Mais avec les dénominations Front de Gauche et Parti de Gauche, l’assimilation au PS est naturellement induite par les commentaires. Alors il est vrai que je partage 95 % de vos analyses, par contre, j’ai du mal avec « le mariage pour tous ». Au total, je regrette pour ces raisons « sociétales » et de marquage « à gauche » de ne pouvoir donner ma voix à ceux qui pourraient porter un espoir de renouveau et une ambition écologiste sociale et républicaine pour la nation. Les mots ont leur importance et celui de « gauche » sent de plus en plus mauvais. Voilà, j’espère que vos désappointements présents relatifs à l’attitude de vos partenaires du PCF ne vous conduiront pas à vous éloigner un peu plus de ceux que vous avez pu séduire de l’autre côté de la cartographie électorale habituelle.

  12. jeannine dit :

    Eh bien, je suis entièrement d'accord avec les deux derniers intervenants, particulièrement avec tchao 260 et 261. Moi aussi, j'aimerai simplement, calmement entendre de la part de mes camarades communistes avec lesquels nous avons tant de combats en commun, tant de fraternité (du moins je veux le croire) ensemble, s'ils ont compris la stratégie de leurs dirigeants. J'ai tenté une fois en public dans une réunion commune pour les municipales avec un personnage important de ce parti, j'ai tenté dis-je, une explication en public pour leur position vis a vis du PS, eh bien quel clash camarades ! Un moment moi pauvre PG je me suis sentie bannie, je dis bien bannie, mais je vous rassure cela n'a pas perduré car on m'a défendue, et puis je suis bien capable de le faire toute seule. Ceci étant dit, oui nous aimerions, tous les militants en commençant par le premier d'entre nous, c'est a dire notre hôte, comprendre, vous comprendre. Nous ne sommes pas hostiles, non nous ne comprenons pas c'est tout.

  13. turmel jm dit :

    Tchao @ 260
    Vous demandez que l'on vous explique. Pourquoi pas, même si tout a été dit sur ce blog et pas toujours avec une volonté de débat bien intentionné. Beaucoup de camarades communistes même avec des doutes ont un comportement de "défenseurs de la forteresse assiégée" face à ce qu'ils considèrent parfois comme des attaques injustes. Nombreux sont également celles et ceux qui, comme Claude Mazauric dénoncent cette stratégie y compris au sein du CN organe dirigeante du PCF. Certains(e), insuffisamment à mon goût, réclament un congrès, et pour les Municipales nous avons mené un beau combat interne afin qu'un maximum de villes partent FdG. Alors aujourd'hui, malgré tout cela face à cette fuite en avant nous sommes comme vous ! Nous avons conscience que ce n'est pas le bon chemin si ce n'est celui de la disparition du FdG. Savoir qu'elles sont les raisons profondes qui animent Laurent et ses amis(e),on s'en fout. Notre combat c'est essayer d'empêcher ce scénario catastrophe, et la solution n'est certainement pas dans la rupture avec le PCF comme le proposent ici et là quelques apprentis sorciers. Personne n'y gagnerait je dis bien personne et surtout pas...

  14. jpp2coutras dit :

    Merci Jean-Luc Mélenchon de tenir le cap dans cette houle cassante ! Un peu de repos et de roue libre pour vous recharger nous l'espérons.
    Constats d'événements amers. D'abord le presse-purée Solférino la main sur les patates chaudes qui tombent la robe de chambre prolétaire, leurrées par le mirage électif. Gouffre infernal pour sans foi ni loi qui s'y perdront. PL se voit qu'en gourou. Les partis, et surtout ceux constitués de longue date, non traversés par un maximum de démocratie militante, tombent fatalement dans une sorte d'intégrisme (sectes?), afin d'être efficace dans la compétition imposée par la cinquième longue. De ce fait ils sont mobilisés au service d'une caste dominante, à renier leur foi. Une des raisons, avec la méconnaissance politique, qui fait qu'une majorité de citoyens ne veut pas rentrer dans des cases pour ne pas agir, même passionnés. Encasernés, non. Coopérants, oui. D'où l'urgence d'une force au-dessus des partis (maîtres dans l'action) où chacun peut participer et puiser l'instruction, agir et transmettre. Une PEPS, Plateforme Ecolosociale du Peuple Souverain, rouge et verte, plutôt qu'un remake de gauche plurielle à base de PS. Penser Valmy.

  15. Cocu 77 dit :

    Tres difficile d'expliquer la stratégie du Parti Communiste en 1180 caractères et espaces. Il faut tellement synthétiser qu'il devient impossible d'expliquer. Sachant que de toute façon, il y a ce que disent les dirigeants qui selon moi est conforme aux décisions de congrès. Il y a ce qui en est dit par les médias (toujours déformé). Il y a ce qui en est dit par les autres parti (ce qui arrange). Enfin il y a ce que chacun comprend de tout cela, sachant que tres peu va s'informer à la source se contentant de regarder la TV ou de faire du copier-coller.

  16. georges13 dit :

    @educpop
    C'est quoi ce "bidule" qui semble croire que nous vivons une réalité qui supposerait aucune expérience aucun vécu. Vivre sur la base de vécus serait incorrect, désuet et surtout dépassé. Parler de la victoire du capitalisme comme d'une "victoire récents" tient d'une ignorance profonde. C'est oublier 100 ans de règne (au moins) et de manipulations par le grand patronat et par nombre de politiques réformistes, sociaux démocrates et toutes les droites qui ont toujours fait le jeu des fascistes en étant malheureusement, souvent, leur complices (lire le "choix de la défaite" de Annie Lacroix Riz). Je suis communiste, j'ai des principes et des repères qui me permettent d'analyser, de comprendre beaucoup de choses (en ayant conscience de ne pas être à l'abri d'erreurs) y compris en discutant grâce à mon organisation qui n'est pour moi aucunement une secte au sens d'adorer et de suivre les yeux fermés comme certains voudraient que l'on fasse avec le camarade Mélenchon que j'apprécie dans toutes ses interventions et billets sans por autant être toujours d'accord avec sur tous les sujets.

  17. Anny Paule dit :

    Viennent de précéder trois messages émanant de gens de droite respectueux de nos idées. Ceci ne manque pas d'intérêt dans le marasme qui est le nôtre. Nos camarades communistes acquis au FdG le resteront, quoi que fasse la direction du PC, les autres, nous n'en avons rien à faire. En d'autres temps, au moment du CNR, des hommes ont su se rassembler au nom d'un intérêt supérieur. Nous vivons encore (si peu !) sur ces acquis. Sans sectarisme, ils avaient fait fi de leur appartenance. Serait-ce une piste à explorer ? Les medias désignent le PS comme la gauche. Ce PS a tout faux. Toute la Gauche est donc assimilée à cette faute. Peut-être serait-il bon pour tous de revoir notre dénomination : Front du Peuple, par exemple. Cela aurait l'avantage de couper l'herbe sous les pieds de ceux qui abusent du FdG, de s'ouvrir à ceux pour lesquels les idées priment sur l'étiquette, et de clarifier la situation. Par ailleurs, il semblerait qu'il faille déborder la forme parti contraignante. Conserver le PG comme base mais accepter tous ceux qui optent pour L'humain d'abord. On nous accuse d'être intellos, classes moyennes... ouvrons ! Faisons comme en 46, l'urgence est grande.

  18. Antoine Lacroix dit :

    Ce que je respecte pour moi qui suis de droite, c'est le courage des militants et la constance dans l'engagement politique. Mais c'est souvent difficile de travailler avec des municipalités communistes parce qu'on rencontre en leur sein des manières de réfléchir pour moi insuffisamment travaillées et qu'il est dur de faire changer d'avis des personnes convaincues. Alors les militants nous disent que leur motivation est du à leur sens de la justice face à une société inégalitaire. Mais moi je me fous de la vérité et de la logique si je ne suis pas capable de la vivre et d'en suivre les préceptes. Je la suivrais quand j'en serai capable à mon rythme. Est-ce que l'action politique trsè engagée de quelque bord qu'elle soit, respecte ce rythme de ceux qui ne pensent pas comme eux, J'ai un doute. On parle beaucoup des efforts à faire en ce qui concerne le contenu mais beaucoup moins sur la manière de se parler. J'ai pris le train un jour avec des cheminots, on se regardait entre voyageurs, et nous qui payions notre billet, on s'est tus alors qu'on auraient du se lever et exprimer notre colère devant t


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