28juil 14
Ces quelques lignes sont un message amical à ceux qui se donnent rendez-vous sur ce blog. Les dernières heures avant mon départ ont été bien remplies. J’ai beaucoup participé aux discussions qui se menaient entre nous à propos de la façon de manifester notre solidarité avec les gazaouis. Il fallait agir. Mais il fallait aussi éviter de tomber dans les pièges que Manuel Valls et François Hollande ont tendus sans relâche pour provoquer des incidents et criminaliser le mouvement de soutien. Dans tout le pays, à l’heure à laquelle j’écris, nous avons tenu le chemin de crête. L’admirable c’est évidemment le sang-froid magnifique des manifestants et en particulier des jeunes. Les provocateurs sont restés isolés et aucun des reportages, évidemment à charge, n’a pu mieux faire que de montrer des marginaux. Je renvoie aux textes et compte rendus publiés par le site du Parti de Gauche pour apprécier le travail accompli.
D’un autre côté, toutes sortes d’évènements privés m’ont aussi tenus éloigné de mon clavier. Au point d’avoir oublié de poster mon compte rendu de séance au parlement européen qui va donc aller rejoindre la masse des discours et articles non prononcés et non publiés. Une année d’absence pour fait de réunions, meeting et cavalcades électorales m’a encore laissé une masse de paperasses à traiter. Car, bien sûr, j’ai aussi une vie d’ayant droit et de contributeur divers. J’ai intérêt à avoir tout en ordre.
Un avatar récent m’a rappelé à l’ordre ! L’administration du Parlement n’avait pas enregistré a temps ma « déclaration d’intérêts financiers ». Je fus aussitôt traîné au pilori médiatique. En effet passait par là une de ces hyènes médiatiques qui tournent en permanence autour du troupeau pour voir s’il n’y a pas des bêtes malades à harceler. Elle se fit un devoir de publier « l’affaire ». Je fus donc dénoncé sur deux radios et par trois brèves (avec photo immondes cela va de soi) comme n’ayant pas rendu ma « déclaration d’intérêts financiers » avec tout ce qu’un tel terme peut susciter de sous-entendu. Ce fut mon accueil médiatique pour l’installation du nouveau Parlement ! Bien joué coco ! Bien sûr, j’avais rendu cette « déclaration ». Pourquoi ne l’aurais-je pas fait ? Elle est passionnante ! Je n’ai aucun intérêt financier à déclarer ! Et ainsi de suite. Si j’ai le blues ce n’est pas du combat politique, de ses difficultés et cruautés. C’est de devoir subir ça. Les photos pourries, les papiers insultants sans relâche, la bêtise à front de bœuf de ces gens malveillants et suintant d’aigreurs et de haine, qui ne lisent rien, ne s’intéressent à rien vraiment, et résument tout aux quatre phrases qu’ils arrivent à comprendre tout en prétendant que ce sont les « gens qui ne s’intéressent pas ».
Le traitement médiatique de mon « recul » devenu « retrait » puis « départ de la politique » est encore un chef d’œuvre à la gloire de cette caste médiatique, de son incurable panurgisme et de sa dérive irréversible vers l’industrie du spectacle. Quelques-uns d’entre vous m’interrogent : « mais pourquoi ne démentez-vous pas ? » Votre naïveté vous honore, mes amis. Pourquoi démentir alors qu’il suffit de lire le texte de l’interview publié pour se faire une idée exacte. En fait, vous ne comprenez pas le fond de l’affaire. Ceci n’est plus de l’information depuis longtemps. Juste un spectacle. Je n’ai pas eu une ligne dans « Libération » pour mes innombrables tentatives d’instaurer le débat sur l’avenir de l’humanité en mer. Mais j’ai eu la « une » entière pour « un coup de blues ». Au moins pour une fois les papiers n’étaient-ils pas insultants. Ne parlons pas du « Monde », pathétique, cent pour cent fiel et règlement de compte personnel. Démenti ou pas, la suite est déjà écrite : « la fausse sortie de Mélenchon ». Avec leur perversité habituelle « avouez que vous l’avez bien cherché ». Avec aussi l’inévitable confidence crapauteuse du « cadre communiste qui préfère rester anonyme » pour déclarer une saleté sur mon compte. Lequel n’existe pas, bien sûr, mais cela fait si vrai ! Et cela permet peut être de recueillir ensuite des répliques aigres. Ah ! Que le métier est excitant !
Je vais me retirer (pas me pendre) quinze jours dans un moulin à eau du douzième siècle (pas entrer au monastère) au bout d’un chemin de terre (pas d’un cimetière). Avec des amis très beaux qui prennent le risque de m’accueillir et de voir l’intimité de notre séjour violée si un voyeur traîne dans le coin. J’ai amené avec moi des romans qu’on m’a offert dans l’année au fil de mes haltes. Je baillerai aux corneilles, ou bien au milieu des milliers de livres qui garnissent les murs de pierre dans l’immense pièce à vivre du bâtiment central, ou bien depuis le chemin en surplomb d’où je surveillerai l’Aveyron qui vous emporte le regard au fil du courant. La rivière coule et chante sans pause, une chanson douce qui lisse le cœur bien vite et vous le fait comme une de ces pierres qui sont au fond de l’eau, bien rondes et vertes, émouvant restes ultimes d’un faux océan qui se creusa à quelques milliers de kilomètres de là. Le flux est toujours le plus fort. Il n’a même pas besoin d’être patient. Il lui suffit d’être. Je ne sais mieux faire pour vous dire un au revoir (provisoire ! provisoire !) que de publier ce texte sur Jaurès que le JDD m’a commandé à l’occasion de l’anniversaire de l’assassinat du tribun du peuple. Je suis reconnaissant à ce journal de m’avoir donné cette occasion de m’exprimer sur un sujet plus grand que moi. Ainsi faut-il vivre je pense.
Jaurès, reviens ! Ils ont changé de camp !
Tribune parue dans le JDD du 27 juillet 2014
À l’occasion du centenaire de l’assassinat, jeudi 31, de la figure socialiste, le coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, fustige François Hollande et Manuel Valls.
Jaurès ! Ils n'ont plus que ce nom à la bouche ! Sarkozy avant-hier, Le Pen hier, Hollande et Valls aujourd'hui! D'où leur vient cette audace? Pour reprendre les mots du tribun, s'ils se battent autant pour les cendres, c'est pour mieux étouffer la braise.
Manuel Valls voulait l'enrôler pour ses sordides cadeaux au Medef. Jaurès aurait « sans doute » voté le pacte de responsabilité, a-t-il osé ! Faire parler les morts pour endormir les vivants. L'arnaque ! Jaurès aurait plutôt affronté Valls comme il avait affronté son modèle, Georges Clemenceau, quand il fallait soutenir les travailleurs face à la répression.
Une chose est sûre. Jaurès n'était pas un gentil garçon. Il ne cherchait pas l'estime des mous. Vous imaginez François Hollande capable de dire comme lui à propos de la Révolution française : « Je ne veux pas faire à tous ces combattants qui m'interpellent une réponse évasive, hypocrite et poltronne. Je leur dis : "Ici, sous ce soleil de juin 1793 qui échauffe votre âpre bataille, je suis avec Robespierre, et c'est à côté de lui que je vais m'asseoir aux jacobins. Oui, je suis avec lui parce qu'il a à ce moment toute l'ampleur de la Révolution " »
Jean Jaurès avait obtenu une première loi fixant l'âge de la retraite à 65 ans. C'était en 1910. Hollande vient de le reporter à 66 ans, comme il s'en est vanté auprès de la Commission européenne. Un siècle après, Hollande a fait pire que la réforme de Sarkozy et défait ce que Jaurès et tant de générations de militants avaient arraché au prix de tant d'efforts.
Jean Jaurès n'était non plus pas l'inoffensif « réformiste » que décrit Manuel Valls pour mieux le couper de l'aspiration révolutionnaire. Fausse route. Jaurès n'opposait pas les deux, loin de là. Son discours de 1900 sur « les deux méthodes » le dit avec clarté. Jaurès voulait faire « dans la réforme, œuvre commençante de révolution ; car je ne suis pas un modéré, je suis avec vous un révolutionnaire ».
Contrairement à Jérôme Cahuzac, qui n'a « jamais cru » à la lutte des classes, Jean Jaurès l'identifiait : « Entre les deux classes, entre les deux groupes d'intérêts, c'est une lutte incessante du salarié, qui veut élever son salaire, et du capitaliste, qui veut le réduire ; du salarié, qui veut affirmer sa liberté, et du capitaliste qui veut le tenir dans la dépendance. »
Jaurès n'était pas un apôtre de la moralisation du capitalisme ni du « donnant-donnant » avec le grand patronat et autres sornettes élyséennes. Il prônait tout autre chose ! Nationalisations, coopératives, mutuelles… Jaurès laissait le soin aux travailleurs de définir la forme concrète que devrait prendre la propriété collective. Mais il en défendait fermement le principe, « l'avènement d'un ordre nouveau dans lequel la propriété, cessant d'être monopoleuse, cessant d'être particulière et privée, deviendra sociale, afin que tous les producteurs associés participent à la fois à la direction du travail et au fruit du travail ».
La presse jouait l'exploitation des peurs pour exciter contre les « terroristes » de son temps ? Il voit le dégât si actuel : « À un peuple ainsi affolé, ainsi abêti par la peur, toute foi en la race humaine et en l'avenir n'apparaît que comme une dangereuse chimère, comme une meurtrière illusion. Il ne comprend même plus que le progrès est la condition de l'ordre. » Quand Hollande abdique le pouvoir des Français dans les mains des androïdes de la Commission européenne, Jaurès lui tire l'oreille : « Partout en Europe la lutte est engagée entre les oligarchies et la démocratie politique et sociale. » Quand il voit que Hollande leur a aussi cédé le pouvoir budgétaire du pays, il tonne : « La démocratie politique s'exprime en une idée centrale ou mieux encore en une idée unique : la souveraineté politique du peuple. » Quand Hollande soutient le gouvernement Netanyahou, il se fâche : « Il ne faut jamais abandonner à la force ce que la raison peut régler. »
Déjà caricaturé en bête furieuse, parfois une torche incendiaire à la main, toujours une bouteille de vin dans la poche, ou décrit comme un agent de l'étranger, il lui faut tout subir. Un député de droite monte même à la tribune et le frappe tandis qu'il parle. Parfois le cœur saigne : « Je n'en peux plus. Depuis quelque temps, je les sens tous là, prêts à m'insulter dans ma femme ou dans ma fille. Je reçois des lettres d'ordures. Je sens grimper les limaces. Je me sens couvrir de crachats. » Mais l'espoir est indéracinable : « Nous savons par une expérience qui s'appelle la Révolution française qu'il ne faut jamais désespérer et qu'un jour ou l'autre, dans notre pays de France, la grandeur des événements répond à la grandeur de la pensée !" »
Jaurès, reviens ! Ils ont changé de camp !
Très bien le parallèle entre Jaurés et Hollande et belle leçon d'éducation populaire. Cela doit nous donner la force, l'envie, le devoir de continuer cette nécessaire conscientisation des masses pour éclairer et développer nos actions, nos mobilisations pour l'humain d'abord. Que ces faits historiques servent aussi à démontrer à ceux qui n'arrive pas à couper le cordon avec la social démocratie qu'ils se trompent et qu'ils étouffent les perspectives et les alternatives.
Bon courage à tous. "ça suffit" !
Les temps sont au cynisme, "les eaux glacés du calcul égoïste", à la vulgarité, au mensonge et au désespoir. Merci pour ton blog JL. Tu donnes l'espérance en l'humain, la fraternité.
Cela peut paraître un brin de "culte de personnalité". Mais où sont-ils les tenants des valeurs de "gôche"? Où sont-ils les donneurs de leçons? Où sont-ils les défenseurs des libertés, les légataires de Jaurès, le social à la Française, notre diplomatie? Dans les couloirs feutrés du mensonge, de la servilité, de la courbette, de l'hypocrisie, des simagrées, de la duperie. Que l'on en finisse. Je ne peux plus les supporter. Basta.
De l'éducation populaire, on en redemande, et bien sûr qu'on peut lire notre époque avec le regard et les mots de Jaurès. Merci Jean-Luc, manifeste toi encore souvent.
@Frank_98
"Créer plutôt qu'inventer"
Vous avez raison de soulever, comme le fait toujours notre hôte éminent, l'importance des mots utilisés quant à leur sens induit. On peut aussi parler de "bâtir", de "re-fonder" un modéle post-moderne entièrement nouveau, non pyramidal, organique, "holarchique" (holacratie, Arthur Koestler). Jaurès parlait d'"évolution Révolutionnaire" pour signifier que la révolution (citoyenne) était l'aboutissement du processus de démocratisation réelle et la fin du vieux néo-capitalisme mortifère. N'a-t-il pas fait faire avec d'autres comme lui un bond de civilisation énorme à cette époque que certains n'hésitent pas à comparer à aujourd'hui ? A nous d'agir de même et de créer notre 6ème république, vite.
@wm
Pardonnez-moi si mes réactions avec jeux de mots lourds irritent, c'est à l'inverse du but recherché, faire sourire dans ce contexte plus lourd de jour en jour. "L'amour pour épée, l'humour comme bouclier" à condition que ce dernier ne soit pas trop pesant... vous avez raison.
Merci Jean-Luc d'avoir pris le temps de revenir vers nous pour nous apporter une bouffée d'oxygène par ces temps gris, pluvieux et nauséabonds, où l'on trouve pêle-mêle la récupération de Jaurès, les atrocités commises dans plusieurs zones du monde. Merci de toujours être là pour nous montrer le chemin de la lumière, bien que les commentaires font foi de ce que les militant-es sont des gens ayant une conscience politique. Il n'en reste pas moins vrai que vous lire reste un plaisir.
Bon repos et à bientôt sur le terrain.
Tu m'as rendu la politique compréhensible ce qui m'a permis de voir son utilité et son importance. Tu as réussi à me faire voter pour la 1ère fois de ma vie (Election Présidentielle de 2012). Tu as défendu un programme juste, équitable, réalisable et nécessaire. Alors tu ne vas pas t'arrêter là Jean-Luc ! Ce n'est que le début. On a et on aura besoin de toi. Salut fraternel camarade.
A la limite, à quoi bon polémiquer avec des Valls ou Hollande ? Le nom de Jaurès, n’est plus pour eux qu’un genre de vieux lapsus ! Jean-Luc n’a effectivement pas de mal à « briller », face à eux... « La Gauche » est tellement dans le cirage, il suffira de frotter un peu ses vieilles « choses sûres », cela brillera sans grande difficulté.
En fait, je trouve personnellement que ces propos au JDD de Jean-Luc pourraient ne servir que d’introduction à leur traitement plus profond. Il s’agirait de traiter l’enjeu de savoir : ç’aurait été quoi, faire vivre l’héritage de Jaurès, dans les conditions de notre temps ? Le PCF a naguère dégagé « une voie démocratique au socialisme », avant de s’embourber dans ses inconséquences (l’autogestion, par exemple, est restée sur le papier). Le PS, avant qu’il n’assume une culture de droite, sous le prétexte qu’elle serait de gouvernement. Quand a-t-il été réellement jauressien ? Au-delà de la relation lyrique au grand homme, qu’a été le mitterrandisme ? « On a tout essayé devant le chômage » ! Et Jospin « l’Etat ne peut pas tout ». Si le changement de camp a pris aujourd’hui une allure caricaturale, il ne date pas d’aujourd’hui.
Merci à toi Jean-Luc pour cette tribune dans le JDD qui remet les pendules à l'heure de la révolution prolétarienne, et qui redonne l'espoir à bon nombre de nos camarades esseulé(e)s.
Difficile de ne pas être hors sujet. Aussi, Jean Jaurés occupe une telle place dans la cosmologie socialiste, que les autres grands noms du socialisme français de son époque sont totalement effacés des mémoires et des textes contemporains, et pourtant un homme tel que Jules Guesde n'a rien à lui envier, il fut même l'instigateur du socialisme moderne, bien plus et bien mieux que Jean Jaurés qui n'en était que le tribun. L'un fut le héraut du prolétariat révolutionnaire et du collectivisme, l'autre fut celui du socialisme bourgeois.
Après les élections européennes, la tentation de la cabane au milieu de la forêt est grande. Ce n'est pas l'attitude prévisible des puissants qui est affligeante, c'est surtout celle du peuple des salariés qui votent pour les nantis dont ils peuvent se douter que les mesures qu'ils prendront seront pour leur pomme. Un espoir était donné par le FG, on y a cru. C'était sans compter sur l'ignorance, l'indifférence des électeurs. Alors, attendre la révolte? La souhaiter? Faire l'autruche comme les autres? Compter sur les prochaines élections? Lorsqu'on lit le blog de JL et la plupart des commentaires/réactions on est gonflé à bloc, on ne se sent pas tout seul et puis, arrivent les élections...
Samedi 2 août place Jean Jaurès nous organisons un rassemblement contre l'insoutenable massacre du peuple palestinien et c'est comme si l'un Jean Jaurès soutenait l'autre le rassemblement pour la paix. Merci Jean-Luc de mettre du sens encore et encore, de dénoncer l'imposture, et de tracer une ligne de perspective même sous les bombes.
Nous avons tellement besoin de vous. La finesse de vos analyses et votre savoir me sont indispensables, éclairent ma petite cervelle qui voudrait bien comprendre la politique de ceux qui se disent "socialistes". Surtout n'abandonnez pas !
Quelle allégresse de te retrouver très cher JL ! Ce Parti Solférinien est responsable de trop nuisances à notre chère France, à son présent et à son avenir. Le peuple n'en peut plus. L'usurpation et la souillure systématique de notre identité de gauche et de tout le contenu de notre programme "L'Humain d'abord" par ces solfériniens et les media complices de leurs crimes nous rendent complètement inaudibles et aggravent trop nos difficultés actuelles. Tu nous redonnes l'espoir que la victoire du peuple souverain est certaine et proche. Il nous faut persévérer, nous inspirer de la force de tes lumières et de tes luttes parmi nous. Tu es un guide irremplaçable pour le moment. Nous avons besoin de toi et de toute l'équipe dirigeante du notre Parti de Gauche. Mais de grâce, il devient extrêmement urgent de nous éloigner clairement et définitivement des tireurs dans le dos du genre Pierre Laurent et ses semblables qui polluent notre FdG ! Dans cette optique, j'espère que vous, nos dirigeants, serez fermes cette fois-ci. "L'automne sera décisif" a promis Eric. Ainsi soit-t-il ! Sinon... Et enfin mille mercis pour tout ce que tu nous donnes sans compter.
Sur Jaurès, j'ajouterai deux personnages actuels qui m'ont éclairé sur la justesse de notre combat. A la fête des Coteaux à Fleury dans le Calvados, Charles Sylvestre, militant PCF et principal animateur des Amis de l'humanité a évoqué l'évolution de Jaurès au fil des années. Ce fut avec les syndicalistes révolutionnaires de l'époque les deux courants qui s'opposaient à la guerre. Et puis ce jour, dans l'Huma, l'intervention de Roland Weyl sur le droit international " bien au-delà de Gaza ". Oui, une fois de plus, on voit malheureusement les trahisons successives dans l'histoire des sociaux démocrates de la 2éme internationale aujourd'hui représentés par la 2éme gauche au pouvoir. Que faire encore avec ces gens là, ils seront encore balayés par l'histoire, mais malheureusement, après quels dégâts !
@Lilly 54
Pourquoi ces paroles mordantes envers P. Laurent et Chassaigne, alors que M.G Buffet est sur la même ligne politique que ces deux responsables communistes ? Moi-aussi, j'ai apprécié le billet fort brillant de Jean-Luc Mélenchon, tout en regrettant qu'il n'ait pas cité le journal L'Humanité fondé par Jean Jaurès, une presse libre et indépendante du capital. Lors de la campagne électorale, il conseillait même à son auditoire de lire l'Humanité, comme il le faisait disait-il. Oui, l'Huma est un véritable outil qui apporte l'information à ses lecteurs pour leur permettre de faire leur propre analyse et élever ainsi leur conscience politique. Je constate avec tristesse, compte tenu de toutes ces contre-vérités déversées sur les blogs de Jean-Luc Mélenchon, que la lecture de l'Huma échappe à certains-e-s. C'est peu encourageant pour la réussite du FdG. Mais optimiste toujours, et la lutte sera dure !
Merci pour vos billets Monsieur Mélenchon.
@KIKI
Une tribune dans le JDD a ses limites et en l'occurrence Jean Luc Mélenchon les a magistralement fixées en fonction de son lectorat. Pour ce qui est de Jaurès et l'Humanité, le texte de Mathieu Lépine mis en ligne sur le site du Parti de Gauche le 13/07 est toujours consultable sous le titre "Jaurès et la nécessaire indépendance de la presse". En regrettant de ne pas savoir mettre le lien, je suis sure que sa lecture vous rassurera sur l'intérêt que les militants PG portent à toutes les prises de position et actions de Jaurès.
A Jean Luc un grand merci, militant et cordial.
Bonjour Jean Luc et toutes et tous,
Que peut-on dire de plus a part merci, merci beaucoup cher Jean-Luc Mélenchon pour tout ce que vous nous avez donné et que vous nous donnerez encore. Pour tout ce que vous avez rectifié et dénoncé des mensonges que les hommes politiques et les médias polluaient notre savoir, mais le gardien que vous êtes est toujours présent pour éclairer la vérité, l’honnêteté et la fraternité. Nous avons tellement besoin de vous. Reposez vous bien, vous avez déjà tant fait. Mon estime, ma confiance et mon respect vous sont acquis pour toujours.
A mon humble avis, la politique est morte dès sa naissance et il n'y que deux positionnements, la Finance, dans toute sa laideur et l'Humanisme, dans toute sa grandeur. Jaurès et Mélenchon sont de grands humanistes ! Tout le reste n'est là que pour compliquer et manipuler. La Politique n'est qu'arrangements et compromis, l'Humanisme parle de lui-même et ne passe par aucune fourche caudine. Le Programme "l'Humain d'abord" se suffit à lui-même, pour cette raison. Personne n'est de droite ou de gauche, il est humaniste ou pas. Salut fraternel à tous les humanistes de ce monde et de ce blog.
@KIKI (114)
Je n'aime pas me servir du blog de Jean-Luc comme face-book. Mais puisque tu m'interpelles, je te dirai simplement que durant 40 ans j'ai été militante communiste et adhérente et abonnée à l'Huma. J'ai quitté mn parti il y a quelques mois et tu en sais les raisons si tu m'as déjà lue. N'inverse pas les rôles. C'est Chassaigne qui mord et Laurent qui trahit. Quant à Jean-Luc, il lit l'Huma chaque jour. Pour ce qu'il y est respecté, c'est une belle preuve de courage. Vois-tu, je ne suis pas certaine que MGB est en total accord avec la ligne. Mais bon, c'est l'affaire des communistes dont je ne porte plus que les valeurs.
Merci Jean-Luc, merci pour la vérité.
Aujourd'hui quand les nuages couvrent la maturité politique de bon nombre de français (surtout les plus jeunes) il faut crier fort les valeurs sociaux et la réalité. Solidaires salutations révolutionnaires.
"J'ai apprécié le billet fort brillant de Jean-Luc Mélenchon, tout en regrettant qu'il n'ait pas cité le journal L'Humanité fondé par Jean Jaurès".
Peut-être que Jean-Luc a oublié délibérément ou inconsciemment de citer L'Humanité, peut-être est-ce par ce qu'il aurait été abasourdi en lisant l'article d'Olivier Dartigolles dans cet illustre journal, le 25 juillet.
Ce porte-parole du PC parle « des frondeurs », des désaccords (d'après lui non conjoncturels) de Martine Aubry et d'Arnaud Montebourg. Il parle de faire évoluer le Front de gauche. Je ne retrouve pas l'article fondateur du Front de gauche mais inutile de l'avoir devant les yeux pour être sûr que ceux qui l'ont écrit étaient opposés à toute alliance avec des personnes s'abstenant ou votant pour les politiques d'austérité. Comme je n'ai pas le droit de me mettre à la place de Jean-Luc, je me garderai bien me mettre à la place Jean-Jaurès. Mais croyez-vous qu'il aurait été heureux de lire cet article dans son journal ?
@ Respect
Non, tu ne prends pas la place de Jean-Luc quand tu t'interroges sur les acrobaties piteuses de certains du PCF. Certes, le FdG peut recevoir les "frondeurs", EELV ou encore d'autres afin d'envisager des convergences et des modes d'action. Mais comment s'entendre avec des élus qui votent pour l'ANI, la future privatisation du rail, le pacte medefien de Moscovici-Valls et la réforme de la retraite à 66 ans ?
@ Radar
Justement, aussi inquiet que nous tous après les européennes, ne peut-on pas rappeler non seulement la confusion électoraliste entretenue juste auparavant par les Laurent et Brossat aux municipales, surexploitée par les médias ainsi que cette posture intenable du FdG en général sur l'UE, "une UE sociale". Qui peut y croire ? Aussi pour les remue-méninges de Grenoble, je pense à la majorité des citoyens, aliénés à la survie et acculés à la compète agressive au boulot, gavés de pensée unique. Ils ont besoin de repères clairs, de propositions simples et réalistes. Des contre-projets économiques et politiques du PG-FdG sont attendus à chaque décision pourrie du pouvoir. Courage !
Les propos les plus justes que j'ai entendus sur ce qui se passe en Ukraine sont ceux de Jean-Luc Mélenchon. Devant le rouleau compresseur des médias pour pousser à un conflit majeur avec la Russie et nous assujettir encore plus à ceux qui mènent cette campagne, via TAFTA, TISA et autres, n'est-ce pas continuer le combat de Jean-Luc que d'en parler sans frilosité ? Je ne comprendrais pas que nous commémorions les combats de Jaurès sans reprendre dans ses dimensions actuelles celui qui fut son dernier : lutter contre la montée du bellicisme et la volonté dévorante de domination qui l'anime.
Jean-Luc reviens ! Ils sont en train de préparer la prochaine guerre mondiale. La préparation des opinions est déjà bien avancée.
Dans un grand salon du bien-être parisien où travaillent une vingtaine de salariées, "en famille" comme aime à le répéter le patron, celui-ci vient de leur présenter des cadres de sa banque, et s'est porté garant pour les emprunts que ces salariées ont pu obtenir sur le champ. Fini le turn-over d'un personnel bien payé mais largement ignorant de ses droits sociaux, et subissant de dures conditions et le bon vouloir "bienveillant" du patron. La paix sociale des trente glorieuses, petit miracle de l'histoire, et dont 40% de français croient encore qu'elle sera éternelle va tourner au combat de tranchées pour défendre le simple droit de tout un chacun à disposer de 8 heures de sommeil, là où le productivisme a l'ambition de faire tourner la planete 24H/24, 7J/7, pour rentabiliser les machines, et s'attaque aux repos des citoyens désormais reliés à leur entreprise par un bracelet électronique, c'est-à-dire leur smartphone...
Merci M. Mélenchon de remettre les pendules à l'heure.
Beaucoup d'entre nous comptons toujours sur vous.
Beau billet de Jean-Luc Mélenchon.
Moi j'aimerais qu'on arrête de se tirer dans les pattes à l'intérieur du FdG. Les gens en ont assez. Toutes les composantes du FdG ont fait des erreurs lors de municipales, PCF bien sur mais aussi le PG. Ou nous avons la capacité à rebondir ou alors nous allons tous à LO ou au NPA puisque il n'y aurait qu'eux qui ne se soient pas trompés.
Parmi les hommes politiques français de premier plan, s'il en est un qui peut le mieux se réclamer de Jaurès, c'est toi, Jean-Luc. Pour la fidélité aux idéaux, pour la position républicaine et sociale, pour la culture et l'éloquence, pour le courage, pour l'exposition aux insultes...
Beaucoup ici parlent de Jaurès en écho au billet de Jean-Luc Mélenchon. Je souhaite qu'ils achètent et lisent l'Humanité d'aujourd'hui qui consacre presque entièrement ces pages à l'anniversaire de l'assassinat de Jean Jaurès. Ils pourront lire un très bon éditorial de son directeur Patrick Le Hyaric et un bel article de Pierre Laurent. Ce qui permettrait à quelques uns ici, si prompts à s'acharner sur les dirigeants du PCF, de voir combien le PCf restent fidèle à l'idéal de Jaurès en particulier dans la recherche de l'unité de la gauche transformatrice en s'adressant à tous ceux qui souhaitent en finir avec ce social libéralisme de Hollande.
Merci Monsieur Mélenchon, en effet, ils ont volé Jaurès ! Ici aussi, en Belgique, nos "élus" récupèrent, voir instrumentalisent l'œuvre de Jaurès. Ah, si Jaurès revenait, il serait bien estomaqué par ce qu'il verrait, il ne se reconnaîtrait pas dans ceux qui se proclament haut et fort ses héritiers, car son héritage est constamment bafoué par ces usurpateurs qui se prétendent les seuls et uniques représentants de la gauche. Puisse ce dramatique centenaire raviver la flamme de Jaurès, et ouvrir les yeux de bien des aveugles...
Bonjour à tous et à vous cher Jean Luc.
Merci pour ce post et pour compléter la célébration du centenaire de la mort de Monsieur Jean Jaurès, je vous propose 2 liens. Une émission de France Culture du "grain à moudre" intitulée "Pourquoi ont-ils récupérés Jaurès" avec la participation d'Alexis Corbière. Puis après que vous ayez écouté ce débat, pour mieux en comprendre toute la subtilité et l'imposture de la récupération, lisez la retranscription d'un discours prononcé ce jour même par Raoul Marc Jennar à Amelie les Bains pour célébrer et faire "Entendre, aujourd’hui, la voix de Jaurès". Merci Messieurs de rétablir toutes ces vérités.
Le 20ème siècle est parait-il derrière nous. Après les expériences du socialime dit réel, la citation classique de J.Jaurès, « il faut aller à l’idéal et comprendre le réel » doit être réexaminée à nouveaux frais. Par exemple l’idéal de la paix a pu servir de censure, obligeant à choisir son camp, entre l’Est et l’Ouest. Les dits échecs du mouvement ouvrier ont justifié le néo-« réalisme» réactionnaire actuel, qui est l’alibi d’une nouvelle stratégie du choc, destinée à désespérer l’alternative. Nous sommes désormais en un temps où le management a fait perdre le sens des mots. Ainsi, la catégorie de responsabilité. Sous couvert de l’opposer à l’assistanat, les actuels dominants ne s’en servent que pour pervertir l’idée d’autonomie et justifier la fracture sociale. Même des expressions comme « l’humain d’abord », ou « prenez le pouvoir » pourraient à la limite servir de publicité managériale. C’est dire qu’aux nouvelles dimensions de l’aliénation doit répondre un approfondissement des questions de l’émancipation, autour de justice et liberté ! Moins que jamais, les deux aspects ne sont séparables.
Merci Jean Luc tu fais jaillir la lumière et la vérité en ces temps de mensonge et d'obscurité que nous imposent la droite, l'extrême droite et aussi le pouvoir en place par média interposé.
@ 127 Philippe40
Très bien dit ! Die Linke en Allemagne a aussi connu une période où polémiquer sur les problèmes internes, les orientations stratégiques sans compter les problèmes de personne paraissait plus important que de faire de la politique réelle. Le résultat en a été un recul électoral. Quand Die Linke a recommencé à faire autre chose que de se regarder le nombril, il a recommencé à progresser. Pour le Front de Gauche c'est pareil. Certains font déjà une croix sur le Front de Gauche. Quand on voit les résultats du NPA aux Européennes, il faut être prudent. le NPA nous talonnait, cette fois-ci, il s'effondre (alors qu'il a été très indépendant du PS mais il faut croire que ça ne suffit pas). Répéter en boucle que Pierre Laurent et toute la direction du PCF ne sont que des traitres pose comme principe de base qu'il n'y a plus rien à faire avec eux : on ne va pas discuter avec des traitres, ou faire quoique ce soit avec eux, non ? Et on sent dejà poindre les critiques contre Ensemble et Clémentine Autain. Le Front de Gauche doit tendre à s'élargir, pas à se rabougrir en un petit machin sectaire qui considère que tout ceux qui ne sont pas avec lui sont contre lui.
Estomaqué ce matin en tombant sur RMC qui pour "célébrer" le centième anniversaire de l'assassinat de Jean Jaurès avait invité Marine Le Pen ! Jusqu'où vont ils aller dans l'ignominie et la honte ? Radio a boycotter d'urgence !
Tout à fait d'accord avec Bernard 124:
"Ils sont en train de préparer la prochaine guerre mondiale. La préparation des opinions est déjà bien avancée."
Malheur à nous si nous n'organisons pas la résistance, et s'il est vrai que l'enjeu suppose un soulèvement collectif, rien ne se fera sans un déclic. Tant mieux que Jean Luc Mélenchon soit à même d'en animer la mise en oeuvre avec toutes les citoyennes et tous les citoyens qui se sentent concernés et sont prêts à oeuvrer pour, s'il en est encore temps, éviter le pire et reconstruire un bien vivre ensemble.
Hier le terme "socialisme" était un concept porteur de la flamme révolutionnaire. Aujourd'hui il est vidé de son sens. Il en va de même pour celui de communisme. Nous avons besoin plus qu'auparavant de termes mobilisateurs pour résister au mieux face à la déferlante vague de destruction de l'humain en nous.
Face à l'urgence et à la gravité de la situation, je suis désormais convaincu que le rassemblement doit être républicain, patriote et humaniste, plus que se revendiquer de la gauche seule. L'élargissement ne se fera pas de façon productive avec ceux qui pensent qu'on peut s'allier avec un appareil qui nous enfonce et qui joue la complète partition néolibérale. Si le Npa ne progresse pas, c'est qu'il souffre de son côté anarchiste, comme le Pc est décrédibilisé par sa seule étiquette auprès des citoyens peu politisés. Être indépendant du Ps ne suffit en effet pas, même si c'est une condition nécessaire à l'émergence d'une force politique alternative. À ce titre le FdG est condamnée dans sa forme et appellation actuelle. C'est un mouvement unifié de résistance qu'il faut porter. Jean-Luc Mélenchon peut parfaitement en être le porte parole car il m'apparaît relier le fil historique d'une tradition politique française, de Robespierre à De Gaulle en passant par Jaurès, et dessiner une modernité progressiste et fédératrice de la base.
Manuel Valls a dit que Jaurès aurait voté le pacte de responsabilité. C'est quand même une belle ordure ce Valls. Faire croire aux gens que Jaurès aurait été de leur côté, en somme qu'il était capitaliste. C'est insulté la personne de Jean Jaurès.
En vous lisant chers amis, force est de constater que la politique n'est qu'un moyen de brouiller les cartes et je maintiens que pour l'avenir qui s'assombrit et fait naître la crainte des pires horreurs que notre espèce connait et a connu et reproduit au fil des siècles, il est plus que temps de revenir à l'essentiel : l'Humanisme ! Il y a les humanistes et les autres, les barbares contre lesquels nous perdons notre énergie tels des Don Quichotte. Il nous faut absolument sortir de ce piège qu'est la politique, Janus s'il en est..
Merci Jean-Luc Mélenchon ! Merci !
Je partage dans l'ensemble ce que vous avez écrit M. Mélenchon, mais je suis en désaccord par rapport à l'âge de la retraite.
En effet, nous ne sommes plus en 1910, mais en 2014. L'espérance de vie a augmenté, le travail est devenu moins pénible grâce aux différentes machines qui aident les travailleurs et les heures de travail dans la journée ont diminué. Pour financer des retraites, il faut des cotisations adaptées. Mais il s'agit là d'un vaste débat et ce n'est pas mon intention de faire une bataille de chiffre. Je tenais juste à souligner que ce type de comparaison peut vous discréditer aux yeux de vos adversaires, car comparaison n'est pas raison.
Je pense aussi que ce n'est pas l'âge de la retraite qui pose des problèmes, mais les conditions de travail (bonne ambiance), la reconnaissance du travail effectué, et un salaire convenable qui doivent être développé.
Il faudrait habituer les consommateurs à acheter des produits ou des services dans des entreprises qui respectent ces principes, et tout le monde y gagnerait.
Lettre ouverte à J-L. Mélenchon par J Sapir.
[Edit webmestre : Va pour le lien, mais ce n'est certainement pas ici le lieu pour commenter les écrits de M. Sapir. Les commentaires sont ouverts sur cet article de son blog. Faites en bon usage.]
Merci Jean Luc, il fallait le dire, remettre les choses, les paroles et les faits à leur place !
Bonjour à toutes et tous.
Bonne intervention de Jean-Luc sur RTL hier matin au sujet de Jaurès et sa récupération.
Cher Monsieur Mélenchon, depuis 2009 que je vous suis et sans regret, à l'heure où vous semblez vouloir faire évoluer ce mouvement dont vous êtes un des architectes, je reprendrai à mon compte la conclusion de Monsieur Plenel qui vous recevait à la rédaction de Médiapart la veille de la marche pour la VIème République : "Je pense que votre agenda est le bon". Vous êtes un très grand homme d'Etat. A nous tous de ne rien lâcher.
OK Jaurès est un grand homme et un visionnaire dont le projet était de créer une société plus juste. Ce projet reste le même au Front de Gauche, seul le chemin pour y parvenir fait débat. Je viens de lire la lettre ouverte de Jacques Sapir à M Mélenchon. C'est très intéressant, et on voit bien qu'on est au milieu du gué. Sortir de l'Euro et se recentrer sur l'intérêt de la population française, je trouve ça parfait, sauf que l'économie nationale est tellement intriquée avec l'économie mondiale (et c'était le but des libéraux) que le retour en arrière sera très difficile. Si on ne nationalise pas toutes les banques (qui nous ont déjà pompé 10% du PIB pour leur sauvetage, paraît-il), et si on ne règle pas le problème des paradis fiscaux, on n'y arrivera pas. Voilà pour quoi la stratégie n'est pas claire, mais c'est vrai qu'il va falloir choisir. Et puisque beaucoup de nos concitoyens sont dépolitisés ou allergiques au PC ou au mot "gauche", trouvons plus rassembleur : Tous Citoyens Tous Responsables, par exemple. Un brain storming a-t-il été lancé sur le sujet ?
@ 142 Lucignolo
J'ai bossé durant 43 ans dont la moitié en atelier de production et l'autre moitié comme gestionnaire de contrats. Je suis donc en mesure de comparer la difficulté de l'une et de l'autre situation. Je ne classerais ni l'une ni l'autre en première et en seconde position car les deux présentent des difficultés. Ce que sais c'est que 43 ans de travail c'est très long et très usant. Allonger la durée de la vie professionnelle est à mon sens une hérésie au moment ou il faudrait au contraire réduire le temps de travail pour faire travailler tout le monde. La productivité doit servir à réduire le temps consacré au travail de tous. Au contraire aujourd'hui celle-ci sert à charger plus un nombre toujours réduit de salariés. Le temps de travail global est réduit avec comme conséquence une montée continue du nombre de salariés privés d'emploi.
Ayant regardé l'émission spéciale hier soir de Médiapart sur Jaurès, j'ai beaucoup appréciée le récit de l'historien mais aussi la mise en perspective d'E. Plenel de l'homme politique si différent de ses collègues ce qui m'a rappelé quelqu'un que nous aimons bien ici.
Jamais de ruse chez Jaurès, de main en arrière, dixit J-L.M sur RTL. Ses diverses récupérations, c’est du moins la preuve d’une action politique à visage découvert. Il n’existe pas de krypto-jauressisme. La pensée chez lui n’est pas une pensée de planqué. Oui, "semons-la-concorde", dire tous responsables, tous citoyens, c’est lui faire écho. C’est un appel au remue-méninges collectif sur l’actualisation des droits de l’homme, dont les devoirs, toujours nouveaux, qui en découlent. Car nul n’est irresponsable de ce qui se décide, là où il est concerné. Il fallait répondre "chiche!" au « pacte de responsabilité », en faisant voler en éclat l’idéologie du donnant-donnant, qui n’est faite que pour les dominants. Aller vers une redéfinition des droits nouveaux. Cela ne se réduit pas à une rivalité électorale et crispée avec le Front National, sur la question de la souveraineté, du « retour à la Nation ».
Au risque de surprendre, je ne crois plus à la lutte des classes, je crois qu'il faille faire la guerre des classes si nous voulons vraiment faire changer les choses. Il est vain de vouloir aménager le capitalisme avec du social, nous devons l'anéantir en abrogeant la propriété lucrative, en supprimant l'héritage et la valeur argent et enfin en collectivisant l'énergie et la production représentant un intérêt commun et national ; ceci ne fait pas partie du programme "l'humain d'abord" mais devrait en devenir le cœur et ses mots d'ordre, la crainte de nos adversaires est là, ils n'ont jamais eu peur de la gauche. N'oublions pas qu'ils sont moins de 1% et nous plus de 99%, sans les prolétaires le capital n'est rien !
J'entends déjà les cris d'orfraie que vont pousser tous les faux révolutionnaires : utopie, anarchie ce mec veut la guerre civile !
Non messieurs dames les timorés, ceux qui ne savent voir plus loin que le bout de leur nez, dont la seule réflexion s'arrête à ressasser l'histoire ancienne et refaire vivre les morts. Non ce n'est pas utopique de vouloir vivre enfin une démocratie réelle et non-imaginaire...