03sept 14

Retour au clavier

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Je reprends ma place au clavier. On me pardonnera la raideur de plume de la rentrée. Ce n’est pas que j’ai les doigts engourdis par les châteaux de sable de mon été. Au contraire, j’ai passé tout mon temps ou presque à écrire. Mon livre parait en octobre. Il s’intitule « l’Ere du peuple ». Notre période estivale a été assombrie par le spectacle violent du monde. Mais aussi par des coups qui nous frappaient de plus près, comme c’est le cas dans toute communauté humaine. Ainsi, quand nous avons eu à subir la mort de notre camarade et ami de tous, Bruno Leprince, éditeur de cinquante de nos livres. Sans oublier que, parfois, le sort semble s’acharner et vouloir frapper de tous côtés en nous serrant de près.

Dans ce premier post je survole la scène. Mais je précise, pour ceux que ces questions intéressent, une vision du moment et de la stratégie à mettre en œuvre.

La géopolitique commande la politique

Cet été nous avons été les témoins d’un franchissement de seuil de la scène internationale vers une catastrophe qui s’avance à pas tranquille. Le pilonnage de Gaza n’a pas seulement martyrisé une population. Les crimes de guerre sans sanctions internationales ont créé une ambiance délétère qui effondre les repères. Mais partout la résistance des consciences aux embrigadements a été exemplaire et rien n’a permis d’en fausser la signification en dépit des tentatives honteuses de quelques agences d’influence finalement ridiculisées. Ne perdons jamais de vue qu’en Israël même, et dans de nombreuses communauté juives du monde, une courageuse gauche indépendante a aussi manifesté contre la guerre à Gaza. Ce qui est terrible, c’est de voir comment les visions de court terme font de la politique de guerre dans cette zone une suite de bêtises et d’erreurs tragiques qui fragilisent sans cesse davantage les maigres points d’appui des forces démocratiques là où il en reste quelques traces. Le choix du pire conduit au pire. Le soutien aveuglé aux opposants islamistes de Bachar el Assad conduit à armer des gens qu’on s’acharne ensuite à combattre un peu plus loin. Les voilà rendus sur le plateau du Golan comme n’importe qui pouvait le prévoir.

Même aveuglement en Europe. La compétition des agences nord-américaines de sécurité a joué le coup de trop. Menacer la Russie et croire qu’elle va réagir comme un pays sous développé est une stupidité d’une ampleur inouïe. La Russie a joué gagnant à chaque coup parce que l’offensive n’a pas les moyens de ses provocations. Le rejet de toutes les ouvertures faites par les Russes à mesure du conflit a solidarisé la société russe. Quand à l’Europe, ses peuples se mordent les doigts des sanctions qui ne fragilisent qu’eux. Et maintenant quoi ? La guerre totale avec la Russie ? Transformer en champ de bataille les alentours de Tchernobyl ? Bien sûr que non ! Et surtout pas pour soutenir un régime et un gouvernement ukrainien qui compte des néo-nazis dans ses rangs ! La presse française est assez curieusement la seule en Europe à avoir une vision strictement pro-ukrainienne du conflit. Elle est aussi la seule à ne pas mettre en rapport les faits les uns avec les autres dans une guerre d’ores et déjà globale. La réplique aux sanctions économiques que les USA ont fait adopter est déjà là, à échelle du globe. C’est la décision en juillet des BRIC cet été de construire un FMI et une banque mondiale alternatifs. C’est la décision de la Chine et de la Russie en août de s’acquitter de leurs échanges mutuels en monnaie nationale et non plus en dollars… La marche au chaos monétaire avance, en même temps que les agressions de l’Otan et les manœuvres agressives de cet empire aux abois que sont les Etats-Unis d’Amérique. Ce n’est pas un spectacle au loin. C’est un fait qui entre dans ce que va être notre quotidien sous peu. Entre deux vagues de quarante mètres dans la mer, puisque c’est paraît-il devenu courant avec le changement climatique désormais irréversible. Mais qui se saisit de ce dernier volet du problème ? Hollande ?

Valls et Hollande fabriquent de propos délibérés une crise dans leur camp

Le point de départ pour juger de ce qui va se passer après le sketch saignant des universités de la Rochelle est le suivant : la politique économique du gouvernement ne peut pas marcher. Nulle part cette recette n’a marché. Mais en fait, ce diagnostic n’est vrai qu’à condition d’observer la situation du point de vue des perdants actuels : chômeurs, travailleurs pauvres, intermittents précaires et ainsi de suite. Mais il y a un autre point de vue sous lequel cette politique est un succès total. C’est celui du CAC 40 qui se gave comme jamais. Et pour beaucoup, c’est cela qui compte. Pour beaucoup, tout le reste est du spectacle. Ceux qui se gavent sont en état de se payer les relais d’opinion et les moyens de croire qu’ils contrôleront la situation jusqu’au bout. C’est pourquoi pour le duo des fossoyeurs de la gauche entre le populo toujours mécontent et qui ne vote pas, et les puissants qui commandent et arrosent, le choix est vite fait. Le centre de gravité de leurs propos va se déplacer toujours plus loin dans la transgression et sans peur de la provocation la plus vulgaire comme l’a montré le discours de Valls reprenant le « j’aime les entreprises » en « j’aime les socialistes » devant un parterre de benêts contents d’être aimés par un tel personnage !

Mais je ne veux pas sortir du registre de la politique de scène dont nous avons été abondamment régalés ce weekend end. Les frondeurs et autres espèrent un congrès tôt, pensant pouvoir apporter la preuve du mécontentement du parti et leur droit à diriger. Le premier secrétaire fait le même calcul pour ses raisons, c’est-à-dire pour construire une position centrale qu’il occuperait sans muselière ni laisse, au nom d’une unité à préserver aujourd’hui au bord de l’abîme. Le président et le Premier ministre veulent un congrès tard, à la veille de la séquence présidentielle en 2016. Ils détruiront sans problème le parti socialiste ou, dit autrement, ils se préparent à le caporaliser comme jamais. C’est ça la ligne Blair et Schroeder. Dans tous les pays où le virage social libéral a été pris le changement de programme s’est accompagné d’un changement du parti et du système d’alliance électorale, que ce soit sous la forme des partis membres de la coalition, ou sous la forme des clientèles prioritaires du programme. Ni Valls ni Hollande ne s’arrêteront en chemin. Le dos au mur, ils n’ont pas d’autre choix. La scission du PS est donc possible. Elle est souhaitable et utile s’il s’agit de reconstruire « la gauche » dans le pays. Mais elle n’est pas indispensable. En tous cas il ne peut être question de résumer l’action à l’attendre ou à cajoler des gens pour les aider à être courageux. Au contraire, si l’on veut fédérer le peuple sur des revendications de la vie quotidienne, mieux vaut marquer ses distances pour ne pas être confondu avec les pusillanimes. Et comme il est impossible de sortir le pays de l’ornière sans une vigoureuse action de la société elle-même. Voilà qui me ramène aux leçons d’un passé récent.

Du bon usage de l’échec

J’évoque assez régulièrement le mot « échec » à propos des européennes pour que vous l’ayez remarqué. Ce n’est pas mon habitude. D’autant que la meute en a fait un large usage à chaque étape. Dès le soir de la présidentielle il était question de mon « échec » puisque je n’avais pas atteint 18 % comme le prévoyait un sondage. Les neuf points gagnés par rapport au score de départ ne comptaient pour rien. Non plus que les mille voix gagnées en trois semaines à Hénin-Beaumont. Nouvel « échec ». Et ainsi de suite… Dans ces circonstances, je protestais plutôt contre l’usage du mot. Car je voyais bien qu’il était utilisé pour effacer ce qui avait été accompli et donc interdire l’essentiel : en tirer les enseignements positifs. C’est toujours la capacité à tirer positivement les leçons d’une situation qui est l’enjeu d’un résultat électoral. De même en ce qui concerne celui des élections européennes. Si nous n’admettons pas « l’échec » et si nous passons à la petite popote suivante, nous ne pouvons pas tirer des leçons et chercher d’autres points de passage pour notre projet. Il ne faut pas être dupe de la grossière campagne sur mon prétendu « départ à la retraite ». C’est toujours le même but: empêcher d’analyser et de comprendre. Il ne faut pas craindre ces comportements, surtout quand on a fait soi-même l’analyse de la place des chiens de garde. Pourquoi s’étonner ensuite qu’ils le soient ?

On ne doit donc pas avoir peur de discuter d’un échec ! En quoi consiste « l’échec » ? Ne pas avoir atteint notre but, bien sûr. Notre stratégie (je parle de celle de mon parti) ne s’est jamais réduit au rôle de « témoignage ». Nous avons toujours eu comme objectif la conquête du pouvoir politique par les urnes en vue d’un programme de gouvernement de rupture avec l’ordre néo-libéral. La séquence allait d’une élection européenne à l’autre. Il s’agissait, par pallier, de passer en tête de la gauche pour être le centre de la recomposition politique de notre camp. Il s’agissait de le faire à ciel ouvert devant des millions de personnes que nous rendions juges. Jusqu’à l’élection présidentielle, tout fonctionne. La progression est là, spectaculaire. Premier écueil aux législatives où nous perdons la moitié des voix qui viennent d’être gagnées même si, localement, il y a de nombreux cas où l’on fait même mieux, comme ce fut le cas de François Delapierre en Essonne, par exemple. Aucune leçon n’est tirée de ce fait. La suite vous la connaissez. Aux européennes de cette année, peu me chaut que nous ayons gagné 150 000 voix par rapport aux précédentes et que nous soyons seuls à gauche dans ce cas. Ce qui compte est ailleurs. Une abstention énorme s’est abattue. Elle nous a atteint d’autant plus facilement que nous nous étions rendus illisibles avant et même pendant. Si nous avions, comme l’extrême-droite, mobilisé les deux tiers de nos électeurs, le but était atteint. Mais c’est l’extrême droite qui est arrivée à mobiliser les deux tiers de son électorat de la présidentielle.

Au PG il y a eu une intense réflexion, de nombreuses séances de travail. Peut-être trop nombreuses, vu l’état de fatigue de la fin d’année, de sorte que certaines ont parfois été inutilement tendues. En tous cas, les axes de travail ont été dégagés. Une formule stratégique a été définie qui tient dans la phrase que vous connaissez désormais : « le système n’a pas peur de la gauche il a peur du peuple ». Cette formule a une conséquence de longue portée. Elle trace un chemin et en exclut un autre. Pour nous le « rassemblement de la gauche » n’a aucun sens concret. Se rassembler avec qui ? Pourquoi faire ? Avec le PS ? Avec les Verts ? L’un et l’autre se définissent comme membre de la majorité gouvernementale. Quel sens cela a-t-il dès lors ? Avec les partisans de la rupture qui s’expriment dans ces partis ? Pourquoi pas. Mais en quoi sont-ils en rupture ? Où sont leur vote et où sont les initiatives qui actent cette rupture ? Naturellement tout cela peut bouger. Le vote de confiance pour Valls le dira. Tant mieux si cela se fait, bien sûr. Ce serait une situation complètement nouvelle. Elle ouvrirait bien de l’espace. Mais il est vain de croire que ce sont nos cajoleries qui les aideront à avoir du courage. Dès lors tant qu’ils n’ont pas eux-mêmes fait le pas,  quel est l’intérêt de faire croire que toute la situation du pays est suspendues aux jeux des courants de ces partis ? Notre devoir n’est-il pas au contraire de former la force politique indépendante et conquérante qui sera l’appui de tous, demain, quand la bataille éclatera au grand jour ? N’est-ce pas de former et d’encourager les esprits à l’air libre du combat frontal contre la main qui nous frappe ? Bref, l’enjeu ce n’est ni de construire une agence de bons offices ni de croire qu’on va trouver un raccourci en bricolant les bois du naufrage ! C’est pourquoi, dans une formule qui reste encore générale, j’en conviens, nous disons qu’il s’agit de « fédérer le peuple » plutôt que de « rassembler la gauche ». C’est le sens du mot d’ordre de 6ème République. Il met en avant le plus grand dénominateur commun: le pouvoir des citoyens, leurs aspirations à ne plus être des jouets dans les mains des politiciens des médiacrates et des puissants. Quand je me retourne et que je regarde ce que nous avons pu dire et faire, je peux même sourire. Quand je pense qu’il y a un an on trouvait excessives mes critiques de… Manuel Valls ! Oui, mes amis, c’était seulement il y a un an !  Aujourd’hui, c’est la chasse aux chômeurs après celle aux Roms…

Le mouvement Sixième République

Pendant que je suis à regarder en arrière pour y trouver des points d’appuis raisonnés, je viens au 5 mai 2013. Nous étions très nombreux dans la rue. L’affaire Cahuzac venait d’éclater. Elle nous avait soulevés d’indignation. Notre marche voulait montrer que d’autres institutions étaient nécessaires, qui rendraient impossibles l’impunité dont le ministre du Budget avait été le symbole. Nous faisions le lien entre la politique d’austérité que le gouvernement mettait en place en dépit de ses engagements, le régime de la monarchie présidentielle qui rendait possible ce coup de force, et le recrutement de ministres immoraux. Le thème avait rassemblé des partis et des organisations syndicales ainsi que des dizaines de personnalités. C’était marcher pour le « coup de balai » et la nécessité de la 6ème République. Tout l’appareil médiatico-politique du PS s’était arcbouté en me ciblant. « Le Monde » publiait un numéro de son magazine spécialement infâme avec photomontages et une première page ou j’étais comparé à Hitler. « Libération » m’avait attribué une phrase purement inventée : « la purification éthique » publiée à la une. La pression psychologique était telle qu’on vit même de bons amis faire des mines et des pauses lancinantes à propos du « balai » devenu symbole du populisme, caractérisation sans contenu sinon une haine du peuple mal dissimulée. Pour moi, c’était la quatrième manifestation de masse sur ce thème. Les trois précédentes avaient été appelées sur ce thème dans la campagne présidentielle, à la Bastille, place du capitole à Toulouse et au Prado à Marseille. Dans chacun des discours que j’y ai prononcés, j’ai développé un aspect de ce que l’idée pouvait contenir et ce qu’elle permettait de mettre à l’ordre du jour.

Pour moi, cette question est le cœur de la stratégie de « révolution citoyenne ». C’est-à-dire d’un changement profond de la règle du jeu social par la voie démocratique. Dans ce projet, le changement de République se fait élisant une Assemblée constituante et en étendant le processus de prise du pouvoir en tous lieux où se joue la vie quotidienne des citoyens. La 6ème République est le premier point du programme présenté au meeting de Saint-Ouen à l’occasion de la fondation du Parti de gauche. Comme les évènements ont confirmé notre analyse d’alors ! A présent, le président de la République peut offrir sans contrepartie des milliards d’argent public au MEDEF, sans qu’il soit possible de l’en empêcher. Un Premier ministre est désigné après une déroute électorale sans précédent, dans la fraction la plus minoritaire de la majorité parlementaire. Aussitôt, celui-ci affiche sans vergogne une allégeance stupéfiante aux ultras du MEDEF et au président du patronat français. Il se fait acclamer par eux et renchérit aussitôt sur des mesures de la réaction la plus grossière comme le contrôle des chômeurs. Pendant ce temps, le pays agonise dans le chômage ; la pauvreté et la mal-vie s’étendent. L’inconscience à l’égard des défis écologiques et les impératifs de l’intérêt général humain sont stupéfiants de désinvolture. Et quoi encore ? La France est aussi engagée dans des guerres et des soutiens au plan international sans aucun débat public. Quoiqu’il arrive, quelle que soit la forme de la protestation du pays, qu’elle soit électorale, sociale, parlementaire, la monarchie présidentielle n’en a cure. Dès lors, le discrédit de toutes les institutions de la démocratie est si élevé que seule l’extrême droite peut y prospérer. Ses progrès sont un symptôme. La violence de la réaction du pays encore davantage : aux élections européennes, le peuple a laissé l’extrême droite se mobiliser sans réagir et en s’abstenant massivement. Mais c’est la cause qu’il faut traiter. Le pouvoir ne peut avoir recours au coup de force permanent qu’à la faveur d’institutions qui le lui permettent. Notre diagnostic commun était le bon le 5 Mai 2013 : c’est la forme du régime qui est en cause, c’est la constitution de la Cinquième République qui rend tout cela possible.

C’est cela qu’il faut changer de fond en comble. Parfois on m’objecte : tout ça est trop abstrait, il faut mobiliser les gens à partir de leurs problèmes concrets. On sous-entend par là les questions de salaires ou de services publics et ainsi de suite. Pour ma part, je ne crois pas que l’action politique ne devient « concrète » qu’avec des discours tournés vers des clientèles concernées. Ni qu’il soit de bon augure de sous-estimer la capacité de compréhension du grand nombre. Une immense majorité de gens comprend que la question posée est : qui décide dans la société et au nom de quoi. Cette question est révolutionnaire. Elle ne connait pas de frontière. Elle s’applique aussi bien à la société tout entière qu’à la vie dans l’entreprise. Pourquoi la citoyenneté s’y arrêterait-elle ? Ce raisonnement conduit à donner une place essentielle aux processus constituants dans les révolutions de notre temps. Car en définissant la Constitution, le peuple s’identifie à ses propres yeux. Il se constitue lui-même en quelque sorte. Par exemple en disant quels droits sont les siens, en organisant sa façon de prendre les décisions, en définissant l’ensemble des pouvoirs qui agissent pour faire fonctionner tout cela.

Le processus constituant est l’acte fondateur de la conquête de la souveraineté par le peuple. Ce n’est pas un à côté de la stratégie révolutionnaire de notre temps. C’est son vecteur politique. Dans cet approche, se battre pour la convocation d’une Assemblée constituante, c’est ce battre d’abord pour l’existence même du peuple comme acteur de l’Histoire. Le peuple est constituant ou il n’est rien, comme Marx disait du prolétariat qu’il était révolutionnaire ou bien qu’il ne serait rien. Tout cela souligne l’importance d’une reconstitution solennelle du peuple politique. Il s’agit donc bien de convoquer une Assemblée constituante. Sans sa convocation, sans les élections qui la forment, sans les auditions de toutes sortes qu’elle doit organiser, la Constitution n’est qu’un coup de force supplémentaire. On en a assez vu ! Car depuis la promulgation de la Constitution de 1958 en France, le texte a été changé vingt-deux fois sans consultation populaire. Et, bien sûr, sans aucune participation des citoyens à la rédaction du texte ou des changements prévus. Quant à nous, il ne s’agit pas simplement de changer la règle du jeu mais de prendre le pouvoir. La Constituante dont je parle n’est pas un arrangement technique pour peaufiner les rouages. C’est une révolution de l’ordre politique pour répondre aux questions concrètes que le système est incapable de régler. Dans mon esprit, ce projet doit nécessairement reposer sur une action de masse dont les principes d’organisation doivent correspondre au projet. Autrement dit : tout le monde doit pouvoir y participer et l’animation doit être collégiale et tournante.

Je crois en effet que les esprits y sont prêts. Dans tous les pays où l’on a fait appel à cette démarche, la réponse a été toujours très ample et au-delà des prévisions. Ce n’est pas une découverte pour moi. Je vais me permettre de me citer. Le 5 mai je m’étais exprimé avant le départ de la marche. Et voici comment je m’étais résumé : « Rien n'est plus puissant, dit Victor Hugo, qu'une idée dont l'heure est venue ! Rien ne sera plus puissant que ce mouvement pour la 6ème République que nous construisons ensemble et dont vous voyez qu'il s'élargit, qu'il n'appartient à personne sinon qu'à vous-mêmes. Ce mouvement va encore s'élargir et je vous appelle à le construire là où vous êtes !" Ma proposition devant le Parti de Gauche cet été est de reprendre l’ouvrage là où nous l’avions laissé avant la calamiteuse période des municipales.


211 commentaires à “Retour au clavier”
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  1. Brice dit :

    Voici une proposition d'un mode d'élection pour une législative dans la 6ème république. Il combine les avantages de l'élection classique et du tirage au sort
    Bon courage à tous.

  2. chti'lulu dit :

    Ma réflexion icônoclaste sans doute pour un certain nombre de camarades, faire attention aux termes employés qui sont souvent surranés, d'une autre époque et/ou trop connotés pour le plus grand nombre si l'on veut que nos arguments soient audibles. Peuple vient de populus et le lien est vite fait avec populisme. Donc Fédérer les citoyens plutôt que fédérer le peuple. Révolution, c'est le chaos et la terreur et le fait d'y accoler citoyenne n'y change rien, laisser Robespierre reposer en paix. Communisme est à proscrire d'urgence.
    Même les notions de droite, gauche, centre devraient être abandonnées. Les citoyens doivent travailller ensemble, dans le même sens et ils ne peuvent pas le faire s'ils sont cloisonnés ainsi. J'ai des amis de tous bords et de tous horizons, on se nous nous rejoignons pourtant souvent sur beaucoup de points. Une réflexion sur la sémantique à utiliser est primordiale avant de déployer la stratégie pour faire émerger la 6ème République. En tout cas, merci pour ces analyses de géopolitique qui sont une aide précieuse au décodage de notre environnement.
    Amitié écosocialiste.

  3. Pascal Jean-Michel dit :

    @ Guerbert 147
    Perso, je n'ai pas compris qu'il y avait une priorité entre la sixième et le programme. La stratégie définie à Grenoble nécessite que l'on soit sur les deux fronts qui se nourrissent l'un l'autre.

  4. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    Votre réflexion a une grande importance, mais je voudrais tenter une "reconnotation" des termes que vous estimez "surannés". Dans la conception politique portée par le FdG (entre autres), le "peuple", c'est la multitude qui se constitue en unité par une prise de conscience. Le terme n'est pas substituable par celui de "citoyens", qui sont les individus reconnus par la loi comme appartenant à la communauté. Une "révolution", c'est une réforme profonde, radicale, des institutions, des normes, de la propriété ; elle est "citoyenne" lorsqu'elle donne la priorité aux voies légalistes. Dans le "clivage gauche/droite", l'important est la reconnaissance qu'il existe des conceptions différentes, non réconciliables, entre des traditions philosophiques et politiques, et pas les étiquettes dont le spectacle médiocratique affuble les deux partis dominants qui, sur ces points, ne se distinguent qu'à peine à la marge. Le choix informé et conscient entre ces conceptions fait partie du processus constituant le peuple. Pour favoriser cette réflexion, c'est à chacun de ceux qui se sentent concernés d'utiliser à bon escient les termes et d'en expliciter la sémantique.

  5. flo dit :

    Ce qu'il faut changer de fond en comble, qui décide de quoi dans la société et pour quoi faire ? Soit. Mais aussi, qui possède ? Tant que cette question ne sera pas posée, nous serons nous travailleurs toujours dans la même impasse.

  6. lemetayerv dit :

    Les doléances pour la constituante doivent se faire bien sûr via les réseaux sociaux mais aussi dans la rue. Surtout dans la rue car les gens ne viendront pas spontanément chercher la manière de la faire ou ne sont pas informé ou s'en foute. Mais lorsqu'ils vont au marché ou ailleurs dans l'espace public et qu'ils voit un stand ou un mur où tout le monde peut s'exprimer, là, ils se sentent interpellé, ils se sentent utiles et en définitif deviennent acteur conscient et motivé. Cela existe déjà à Montpellier ou un mur d'expression s'est créé. Maintenant il faudrait que ça s'élargisse dans toute la France et régulièrement. Surtout le faire savoir, que cela ne reste pas confidentiel ou occasionnel. D'ailleurs moi-même étant de Montpellier et militant indépendamment et me tenant au courant de ce qui se passe pour des actions ou info, je n'étais pas au courant. Il faut se montrer, il faut informer. J'ai été informé par le plus pur des hasard en regardant le lien "sites amis" - le site du parti de gauche - Encart : "vie de gauche" montpellier : "Un mur pour la 6ème république". C'est quand même fort de café ! Notre faiblesse, l'information et sa diffusion.

  7. tarnacien dit :

    Bravo Jean-Luc. Il faut effectivement faire passer le combat politique partisan au second plan, sans l'abandonner pour autant, et passer au combat institutionnelle. Le peuple français doit se réapproprier la politique et se guérir enfin de sa "présidentialite aigüe" ! 6ème République, bien sûr. Il faut travailler l'argumentaire pour gagner la bataille des idées.
    Je rappelle l'argument majeur : aucun exécutif reconduit dans ses fonctions par le peuple depuis 1978. 81, 86, 88, 93, 95 (Chirac contre Balladur), 97, 2002, 2007 (un peu spécial, Sarko contre Villepin), 2012, 2017 à l'évidence. Les élections intermédiaires toutes perdues depuis longtemps (vérifier pour pouvoir égrener efficacement). Qu'est-ce que ça veut dire ? Que les Français ne savent pas ce qu'ils veulent ? Qu'ils sont fous ? Qu'ils sont malades ? La maladie qu'ils ont attrapé s'appelle la "présidentialite". Le virus est inoculé depuis 62. Au début, ça passe, et puis il se développe et rend tout le corps politique complètement fou. On est à ce stade. On peut faire la chronique quasi quotidienne des symptômes. Les deux derniers en date : les confidences de la compagne démontre que la fonction n'a plus...

  8. Pascal Jean-Michel dit :

    @ lemetayerv 157
    Camarade, tu soulèves un vrai problème qui est aujourd'hui un passage obligé. Nous devons impérativement alimenter les réseaux sociaux, les blogs, les réactions dans les journaux. Nous devons également mettre en place des mailings complets pour mobiliser sur une initiative, une manif. Ce travail doit s'accompagner d'une formation des militants à la fois sur le plan technique et sur le plan des contenus. Dans le même temps, nous avons à approfondir la critique sociale et à être présents dans les luttes. Nous avons enfin à susciter les luttes sociales lorsqu'elles ne se manifestent pas. C'est dire le niveau d'engagement des militants. C'est pour maintenant et ça ne peut pas attendre.

  9. Samuel Bellamy dit :

    Tirer au sort l'assemblée constituante est la seule façon de s'assurer que les puissants n'ont aucun contrôle sur les constituants. Élire les constituants, c'est reconduire le pouvoir des puissants, qui s'opère par la sélection de ceux qui passent dans leurs médias. Le tirage au sort est la seule procédure possible pour convoquer une assemblée susceptible de rédiger une constitution démocratique.

  10. naif dit :

    @tarnacien 11h39
    "Aucun exécutif reconduit dans ses fonctions par le peuple depuis 1978. [...] Qu'est-ce que ça veut dire ?"

    Moi aussi le me suis posé la question. Et je ne vois qu'une seule réponse. A chaque élection présidentielle les citoyens sont appelés à choisir le candidat-e qu'ils pensent être le moindre mal, à partir d'une information de masse biaisée (sondages, évènements ponctuels ou conjoncturels, craintes supposées). En aucun cas ils ne prennent en compte l'ensemble des politiques proposées. Depuis De Gaulle les politiques économiques menées ont toujours été libérales. Donc in fine deux ans plus tard les électeurs sont forcément déçus et un petit pourcentage (5 à 10%) basculent soit à droite soit à gauche. Les médias ont donc tous les leviers pour manipuler cette cible d'indécis et imposer le thème prioritaire de l'élection.

  11. Esther dit :

    Je viens de suivre l'émission sur la 5 et j'en suis enchantée. Je vois que vous avez toujours autant la niaque. D'accord avec vous sur le fond. J'étais à deux doigts de laisser tomber la politique mais bon, grâce à vous, je reprend un peu confiance. Merci.

  12. Anny Paule dit :

    Excellente intervention sur la 5. Même le journaliste du Figaro magazine n'a pu couper ou briller !
    L'idée d'une nouvelle constitution fait son chemin. Sur MDP, ce soir, intervention d'un certain Dominique Rousseau, prof. à Paris Sorbonne, qui avançait cette idée. Même si nous ne pouvons être totalement en accord avec son propos, cette idée force est bien dans l'air. A nous de savoir nous en saisir, il y a urgence. "Le tiers état" a besoin d'être présent dans le gouvernement et dans la pensée qui sous-tend le gouvernement.

  13. alain dit :

    Oui bien sûr qu'il faut redonner le pouvoir au peuple et mettre en place une constituante mais.... comment mobiliser le peuple sur cet objectif ? Difficile de voir une stratégie dans tes propos Jean Luc, expliques nous comment tu vois les choses. Merci !

  14. Triple A dit :

    Quels états nord-américains pratiquent le référendum révocatoire, SVP ? Jean-Luc Mélenchon ne les cite jamais nommément. On pourrait aller se renseigner sur leurs modalités locales concrètes de cet important dispositif constitutionnel.

  15. Titoune dit :

    Ce fut un réel plaisir sur la 5, c'était parfait, quand aux images de vous ma fois elles n'étaient pas horribles, elles montraient un homme passionné et indigné rien de plus normal pour un homme politique de gauche, l'idée de la 5éme République rentre dans les foyers, mais que peuvent comprendre ceux qui sont prêts à mettre le FN au pouvoir ? Comme vous je pense qu'il est temps que les intellos les artistes s'emparent de ce projet politique, vous êtes très courageux et c'est exactement ce qu'il faut à notre pays ainsi qu'a l'Europe, il vous faudra convaincre, convaincre et encore convaincre surtout au delà du cercle des militants, nous ici imaginons des repas débats, les Français commentent la politique mais rarement ailleurs que chez eux, leur donner la parole serait un bon début pour leur donner l'envie possible de prendre le pouvoir, et vu les difficultés économiques des uns et des autres l'auberge espagnole est envisagé, convivialité échange ça peut prendre. Encore Merci de nous représenter avec autant de passion !

  16. Franck dit :

    Juste un petit message pour dire que j'ai très très bien ressenti l'interview dans C/Politique, ça donne du courage.
    Bravo !

  17. thersite69 dit :

    Le mot le meilleur, hier soir, à diffuser aussi largement que possible, c'était "votre com-pé-ti-ti--vité... faut pas le dire trop vite quand on a un dentier !" Merveilleux Jean-Luc Mélenchon!

  18. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    @ Triple A (10 h 24)
    19 Etats US (Alaska, Arizona, California, Colorado, Georgia, Idaho, Illinois, Kansas, Louisiana, Michigan, Minnesota, Montana, Nevada, New Jersey, North Dakota, Oregon, Rhode Island, Washington, Wisconsin) pratiquent le référendum révocatoire, ou "rappel", au niveau de l'Etat (gouverneurs, sénateurs et députés), et 39 au niveau local (sheriffs, magistrats, maires, conseillers municipaux, dirigeants de services publics, médicaux, éducatifs...). Les législations sur le rappel varient d'Etat à Etat. Je suis en train d'en préparer une synthèse, avec notamment les critères, les conditions de pétition et de tenue d'un référendum révocatoire, les échecs et succès... que je mettrai en ligne sous peu.

  19. eric dit :

    Bonjour Mr Mélenchon,
    Suite à votre intervention dimanche, je relève que vous avez appelez les intellectuels et artistes à prendre position et à s'engager dans une démarche progressiste. Vous avez tout à fait raison, car il est temps que le blabla dont on a l'impression qu'il ne sert à se faire mousser, cesse. Pour ma part, j'en ai déjà aiguillonné quelques-uns (des intellectuels) en leur demandant quand se décideront-ils à montrer autre chose que de l'abstrait.

  20. Antibrouillard69 dit :

    Bonjour les amis,
    Après avoir vu l’émission sur France 5, un petit slogan : "L’intérêt général, c'est mon intérêt personnel !"

  21. Pierre de Marseille dit :

    @160 Samuel Bellamy
    "Tirer au sort l'assemblée constituante est la seule façon de s'assurer..."

    On peut garantir aussi le droit à chacun de pouvoir se présenter et ensuite voter. Il n'est pas certains que certains souhaitent participer à l'assemblée. Le tirage au sort ne garanti pas une assemblée équilibrée. La première des lois à faire valider par référendum, c'est le mode de désignation des constituants. La réflexion est ouverte, peut-être faudra-t'il un mix en plusieurs étape : au sort pour assurer la répartition territoriale, le choix des citoyens par vote aux suffrage universel après contrôle éligibilité et par région, puis vote national nominal pour chacun des constituants au suffrage universel. Cela est à débattre. Vive la 6ème République !

  22. Francis dit :

    Belle prestation de Jean-Luc Mélenchon hier soir sur la 5, sonnait juste et fort. La parabole du chien qu'ils tenaient en laisse pour faire peur et qui a sauté sur la table pour manger dans leur assiette, chapeau, on ne peut pas trouver mieux comme image.

  23. jeannine dit :

    Bonjour Monsieur et a tous ceux qui fréquentent ce blog
    Belle rentrée sur la cinq. Nous voila rassuré-e-s si tant est que nous ayons été inquiets, mais pour les détracteurs et ceux porteurs de mauvaises nouvelles je pense qu'ils ont le "caquet coupé". Ceci étant dit, la ligne commence a se dessiner pour moi. Alors en continuant a vous "entendre" le chemin sera clair. Car ce qui est important aussi c'est trouver, enfin, les mots pour communiquer avec le peuple. A mon avis, fini les slogans surannés, oui a un espoir réalisable sans défaillance, car c'est cela qui a été mortel pour les dirigeants en place actuellement pour rester sobre dans les propos. Rassembler, élargir, oui mais dans le cadre sans défaillance de Républicains non libéraux, ce mot a bannir, et surtout anti-capitaliste, monde des profiteurs de ce peuple méprisé, pauvre certes mais digne avec ou sans dents pour mâcher leur pain noir. Salut a la République de la dignité qui se profile avec vous Monsieur Mélenchon.

  24. Michel dit :

    Bonjour JL Mélenchon,
    Je suis un militant du PG qui considère comme toi et bien d'autres, des plus humbles aux plus célèbres, que passer à la 6ème république est le passage incontournable pour faire la révolution citoyenne. Michel Rousseau (prof de droit constitutionnel) indique sur Médiapart les nécessités du moment et quelques pistes de travail. Je considère que ses propos font échos à ceux des tiens sur le sujet, il y insiste par ailleurs sur la nécessaire implication des citoyens. Je suis impatient de voir toutes les initiatives converger et d'y participer.
    Cordialement

  25. Curtillat dit :

    "Pour éviter la catastrophe la gauche doit s'émanciper de Hollande et Valls" Ce n'est pas un communiqué du PG, c'est la Une de l'Huma d'aujourd'hui ! La descente aux enfers des solfériniens (et ils peuvent descendre encore plus bas) semble avoir provoqué une prise de conscience salutaire que seule la pédagogie des catastrophes est capable de réveiller.

  26. Pascal Jean-Michel dit :

    Jean-Luc Mélenchon, bravo pour ta prestation et ton aptitude à leur tenir tête.
    Il nous faut à présent foncer sur le Mouvement pour la Sixième République. Dès la mise en place de la plate-forme dont tu as parlé, il faut s'en emparer dans les départements. De même l'exemple de Montpellier est excellent. Partout où nous pouvons le faire, montons des murs citoyens. C'est la guerre et il nous faut la gagner !

  27. fred56230 dit :

    Certes sur le fond je pense qu'il faut passer à la 6è République, mais pour l'heure rien n'interdit de mettre en œuvre une autre politique, d'ailleurs Jean-Luc Mélenchon ne dit pas autre chose quand il se dit prêt à être premier ministre et gouverner avec l'appui d'une majorité qui, au moins arithmétiquement, existe à l'assemblée nationale. Donc pour importante qu'elle soit la question des institutions se pose davantage dans l'usage qui en est fait que sur les textes eux mêmes, partant de là le combat est à mener sur les deux fronts, changer de constitution pour mettre fin aux dérives monarchiques et en finir avec les mensonges d'Etat à la Hollande Sarkozy et autres (la liste est à compléter à l'envi) et être présents sur le terrain des luttes pour convaincre ceux qui en sont éloignés que la politique n'est pas un gros mot, et que cela nous concerne tous. Rassembler donc mais au préalable il faut être convaincu qu'il n'y a rien à attendre du PS et de sa prétendue aile gauche, et autres frondeurs, (sauf s'ils quittent ce parti) mais pour l'instant le PS est une troupe de théâtre aux acteurs mauvais mais qui occupent tous les rôles de la droite à la "gauche" mais cela reste une...

  28. educpop dit :

    Il ne faudrait pas croire que le terme "sans dents" est accrocheur pour la population. Le but poursuivi en l'employant était peut-être de créer une image concrète pour la privation d'une faculté indispensable pour vivre, mais le résultat est que ce terme semble au contraire déconnecté de la réalité. Les gens savent très bien comme c'est difficile de payer le dentiste et cette image d'un peuple édenté paraît être une sorte d'évocation douteuse, une exagération dramatisante. Attention à l'utilisation du second degré, c'est elle qui différencie souvent la base abusivement simplificatrice d'avec des organisations politiques qui semblent complexifier inutilement les problèmes.

  29. Pierrot de Pont dit :

    Suite à l'émission sur France 5, un ajout à mon commentaire précédent (n° 69) que faut de place je n'avais pu développer. De ma modeste (mais géniale ?) expérience de militant syndical Cgt (salut camarades du 77), j'ai effectivement toujours constaté qu'on était toujours plus intelligents à plusieurs que tout seul (surtout moi). Même s'il ne faut pas nier que certains sont plus géniaux ou costauds que d'autres, la réflexion collective, outre qu'elle répond à la définition même de la démocratie, produit plus d'effets, notamment d'entraînement, qu'un discours, certes brillant, mais solitaire. Ceci dit pour aller à l'encontre de certains propos, y compris ici, qui douteraient de l'intelligence du peuple en action. Là encore, il faut aller dans les cafés écouter ce qui se dit autour des comptoirs "à certaines heures pâles de la nuit" ou plus tôt ou tard. Certes, on y entend des quelques stupidités mais passées au tamis de la critique collective, elles ne résistent pas longtemps. Ne pas oublier où s'est faite la révolution française et que l'alcool (à consommer etc.) n'est pas forcément ennemie de la bonne réflexion (cf. Sartre, Debord, et tant d'autres).

  30. MAZEAUD Yves dit :

    "Se rassembler avec qui ? Pourquoi faire ? Avec le PS ? Avec les Verts ?" dites-vous. Mais peut-on espérer "fédérer le peuple" en prenant appui sur un FdG dont la force principale passe son temps à saboter la dynamique, pseudo-locomotive aussi opportuniste qu'inaudible parce qu'irrémédiablement rejetée par l’histoire ? En 1971, P. Maurois nous disait déjà : « La gauche a besoin du concours du Parti communiste, et après évolution, de sa participation pour battre la droite et la réaction, et pour pouvoir avoir en France un gouvernement de gauche. Ça, c’est le 1er élément. Mais de la même façon, une gauche dominée par le PC n’a aucune chance d’accéder au pouvoir, et serait le plus beau cadeau que nous pourrions faire à l’UNR ». Cette leçon vaut encore aujourd'hui.
    "Prendre appui sur le FdG" impose donc au PG de travailler à devenir la force majeure du FdG, y compris électoralement pourquoi pas ! Sinon, fédérer le peuple sera un espoir rapidement déçu, sauf à considérer qu'à court terme les événements le poussent à s'auto-fédérer sur une base claire d'autonomie par rapport au système. Mais comment amorcer la pompe ? Par l'ancrage territorial, en prenant appui...

  31. Guilloux dit :

    Votre angle d'attaque pour casser le système est non seulement judicieux mais suscite l'enthousiasme. Je vous suis dans ce combat pour la VIe République et je suis prêt à apporter ma modeste contribution.

  32. dadafanfaron dit :

    Du grand Mélenchon dans C/politique Dimanche sur la 5. Bravo c'était clair et net. Enfin pour moi. Vive la 6ème le plus vite possible.

  33. mercier françois dit :

    Jean luc chapeau, comme d'habitude. Mais il y a un seul moment où tu es moins bon, c'est contre ces foutus "spécialistes". Tu rentres dans leur cadre. Impose ton cadre et tes arguments massue : qui a augmenté ses revenus de trente pour cent en 2013 ? Le cac 40. Qui va recevoir des cadeaux du gouvernement ? Le cac 40. Qui ne paie que 8 pour cent d'impôts ? Madame Bettencourt. Pourquoi SANOFI liquide sa recherche en France alors qu'il beneficie de millions de credit impots recherche ? Monsieur Carl Meeus sera bien en peine de repondre a ceci. Et tout ceci sans lever la voix, sinon ils réussissent toujours à brouiller l'écoute et ça m'énerve.

  34. raphaël dit :

    C'est vrai, Mr Mélenchon, nous sommes républicains et cherchons donc à rebondir à partir des institutions actuelles. La présidentielle est le verrou à faire sauter. Mais il faudrait enclencher le processus avant. Denis F. propose ici d'exiger que les cantonales de 2015 deviennent constituantes. C'est une bonne idée, élections à la fois nationales et locales, et en plus condamnée à être la dernière de ce type. Mais peut-être est ce un peu prématuré. Par contre on pourrait, sans viser forcément l'élection de conseillers généraux, profiter de la dynamique électorale pour initier l'appropriation de ce processus constituant par le plus grand nombre: appel à tous les citoyens volontaires à l'échelle de chaque département pour constituer des assemblées citoyennes et une liste au sein de laquelle sera tirer au sort les candidats aux cantonales. Qui auront pour mission dans chaque village, chaque quartier, d'aller à la rencontre des citoyens, d'expliquer le processus constituant et de les amener à y participer en livrant leurs analyses et attentes, en venant grossir les assemblées citoyennes et de faire remonter ces "cahiers de doléances".
    Voilà une campagne qui sera bien...

  35. durluche dit :

    Reprendre en main notre destin par une nouvelle constitution nous pousse à réfléchir à la place de la France dans le monde, combien de traités et d'alliances avons nous qui n'ont pas été approuvés par le peuple ? Tu parles de quitter l'OTAN, c'est le moins mais une nouvelle constitution pourrait décider de la révision de tous le traités et arrangements divers jusqu'à envoyer paitre l'OMC et le FMI, le rêve mais les possibilités liées à une constitution sont énormes et incontrôlables.

  36. Boudine dit :

    La mise au premier plan d'une réforme des institutions est actuellement partagée par l'UMP (Lemaire sur FI), l'écologie la plus "trans-politique" (Mamère sur FI ce matin) et certainement bien d'autres. Cela sonne comme une capitulation devant les tâches réellement socialistes qui visent au partage du travail et des ressources, la taxation du capital. Nous fuyons ! La constituante, c'est une évidence historique, vient après un changement de régime. Renverser la dictature du Capital ne se fera pas autour de la question de la proportionnelle ! Si Le PG s'embourbe dans cette histoire, il disparaîtra.

  37. @ Boudine 188
    Je ne partage pas cet avis. Des dernières élections, nous avons retenu, entre autres leçons, le fait que nous étions inaudibles, du fait que nous sommes mis dans le même panier que les autres et que de ce fait, on ne nous écoute pas. Il faut donc sortir de cette situation et nous sommes un certain nombre à penser que pour 2017 notre candidat c'est la Sixième République, de façon à ce que le peuple puisse changer les règles, balayer le monde politique des nombreuses scories et enfin mettre en œuvre les bonnes mesures pour sortir la France de l'ornière dans laquelle elle se trouve. Pour autant nous continuons de mener les luttes, de participer à celles-ci et de contribuer à créer les conditions pour faire reculer le Capitalisme et "renverser la dictature du Capital" (à terme).

    [Edit webmestre : Je crois que vous n'avez pas bien compris la fonction "laisser un commentaire". Comme vous êtes relativement nouveau, les précédents rappels à l'ordre vous ont probablement échappé. Pour des questions de lisibilité, cette section du blog n'est pas un lieu de débat ou de discussion. Il n'est tout simplement pas structuré pour cela, les conversations étant entremêlées. Or, vous rebondissez plusieurs fois par jour sur les commentaires des autres intervenants, la plupart du temps pour enfoncer des portes ouvertes. Bien que j'aie déjà modéré une partie de vos innombrables interventions, il en reste plus d'une dizaine sur ce seul billet. Je vous remercie donc de vous raréfier un peu, et d'attendre la plateforme 6ème république dont Jean-Luc Mélenchon a parlé pour laisser libre cours à votre clavier.]

  38. sergio dit :

    Je suis très satisfait du changement de stratégie de Jean-Luc. Le FdG a bien rempli son rôle jusqu'aux présidentielles de 2012 avec 4,1 millions d'électeurs pour marquer une résistance aux partis "institutionnels" et libéraux (PS, MODEM, UMP et FN). Désormais les notions de "gauche" et de "socialisme" ont été trop brouillées par les discours, les attitudes et les décisions du gouvernement et de ses alliés épisodiques (les quelques opportunistes du PCF alliés électoralement au PS).
    Il faut s'adresser aux 60 % d'inscrits dégoûtés par les trahisons et par le régime pour viser plus haut : défaire le système présidentialiste et refonder la république sur autre chose que le professionnalisme politique, l'hérédité ou la cooptation des mandats et postes, placer au coeur de la constitution des droits sociaux fondamentaux, séparer les trois pouvoirs et ménager une frontière entre le monde de la finance et celui des pouvoirs.

  39. alain dit :

    Jean-Luc Mélenchon a raison. Les diverses stratégies d'alliances au sein du le FdG l'on conduit à l'échec. Seules les autruches, les divers boulets, peuvent dire le contraire. La réunion du 06/09 n'a semble t-il rien apporté de nouveau sur cette question. Nous continuons donc sur la route de l'échec qui nous mène droit dans le mur. C'est le manque de décision sur cette question qui tuera le FdG. Il faut maintenant agir.

  40. alterb dit :

    Pour sortir de l'impasse politique et économique où la France se trouve, il faut apporter une alternative au capitalisme ultra libéral et au système monétaire en changeant de paradigme. Développer un capitalisme mutualiste et solidaire qui permet la maitrise de l'économie, garantit l'épargne investie. Généraliser la cogestion, la participation à la valeur ajoutée, à la plus value en capital (salariés et etat). La monnaie, renégocier Maastricht tout en gardant l'Euro permettre à l'Allemagne de réévaluer en référant au Mark (au niveau des comptes et salaires allemands), puis dévaluer l'Euro. Créer un Euro local pour acheter et investir européen. Payer avec l'Euro local une partie des hauts salaires et retraites, des niches fiscales. Conséquence, la dette en Euro baissera car remplacée par une dette en Euro local, et l'austérité sur les salaires et retraites pourra être évitée. Créer une monnaie solidaire.

  41. Adrien78 dit :

    @ webmestre
    Ayant consulté la rubrique "sites amis" j'ai noté l'absence du site d'"Ensemble" ainsi que dans journaux, de celui de "Regards".
    N'y voyez aucune acrimonie, c'est juste un constat.

    [Edit webmestre : Votre remarque est parfaitement justifiée. N'y voyez pas un constat, ce n'est que de l'acrimonie ;-)]

  42. Gédéon dit :

    Merci de continuer ta lutte cher camarade, contrairement à ce qu'espéraient beaucoup de commentateurs des médias pourris qui cherchent à dominer et à abattre toutes les tentatives de raisonnement des citoyens.
    Comme vieux militant du PS j'avais espéré que les socialistes arriveraient à "changer la vie" des plus défavorisés d'entre nous. Il n'en est rien et j'ai renvoyé ma carte après des décennies de militantisme. C'est te dire mon âge ! Le gouvernement actuel est insupportable et risque de nous conduire à une quasi extinction de la gauche pour vingt ou trente ans. Comme toi je pense que la VIème république est nécessaire. J'ai bien peur de ne pas en voir la naissance et malgré tout je reste optimiste parce que les citoyens nos compatriotes ne sont pas aussi bêtes que les princes qui nous gouvernent voudraient nous le faire croire.
    Merci pour mon espoir.

  43. Pierrot de Pont dit :

    @webmestre.
    Même s'il n'est pas préconisé de commenter les commentaires, j'approuve le précédent et l'abonde en demandant que soit mise à jour la liste des sites amis qui en mentionne certains périmés (C. Autain) ou à l'abandon (M. G. Buffet par exemple). Je l'avais déjà signalé, mais c'était pendant les vacances ! Ceci dit en toute fraternité, en attendant de toute façon le site de mise en route de la 6ème que nous sommes beaucoup impatients de découvrir et faire vivre activement.

  44. gege dit :

    Quelle crédibilité retenir par rapport aux sondages faits de façon publicitaire en direction du FN ? Le danger est-il si grand même s'il ne faut pas le sous-estimer ? Il montre que la 5ème telle qu'elle est lui convient très bien, sur le plan économique il ne désavoue pas la politique ultra-libérale de la gôche de droite, aux européennes le FN n'a pas effrayé les abstentionnistes ce qui signifie que la petite tanbouille qui consiste à tenter de le faire monter n'est heureusement pas assurée malgré les tentatives. Il faut continuer à le dévoiler et à combattre ses idées bien sûr pour définitivement ruiner sa stratégie comme celle des journaleux soumis à la politique de la gamelle à tenter de le faire monter. La sixième république ainsi que la multiplication des affaires et des comportements devraient y contribuer largement.

  45. Baptistina dit :

    116 961 personnes ont signé (sur la toile qui nous rassemble) la pétition réclamant la démission pure et simple du député fraudeur Thomas Thevenoud (la négligence, qui peut y croire lorsque cet homme ne montre aucun signe d'excuse ?). Ce nombre important de signatures, en si peu de temps, pourrait-il permettre de convoquer un référendum révocatoire si une 6ème République advenait ? C'est seulement ici que ma question a une chance d'obtenir une réponse. Merci de votre aide, monsieur Mélenchon. Merci aussi au W.M. car j'imagine la difficulté de son boulot et le temps qu'il y consacre.

  46. justin dit :

    Pour parler de souveraineté populaire encore faudrait-il reconstruire une souveraineté nationale. A quoi sert une République si la République ne peut rien ?
    Imaginer quelque chose qui ressemble, même de loin, au programme du Front Populaire ou du CNR dans une République, 5ème ou 6ème, membre de l’Union Européenne ne me semble pas faire sens.

  47. Busque Patrice Paris 11 dit :

    C'est au peuple d’écrire lui même la nouvelle Constitution pour refonder la République.

  48. JeanLouis dit :

    Bravo pour la prestation sur la 5. Détendu, pédagogue, serein dans l'expression, dense sur le fond. Dans un tweet vous dites merci d'avoir suivi votre échange avec C. Roux, mais je pense qu'il faut aussi la féliciter, elle, c'est une des rares journalistes (la seule ?) à laisser s'exprimer ses interlocuteurs, à faire des relances intelligentes, à ne pas se poser en censeur. Et donc un vrai plaisir pour nous de regarder cette émission, bien plus intéressante et instructive que le passage récent sur Europe 1.

  49. Roro 19 dit :

    Il ressort de la situation internationale, que le capitalisme cherche le désordre voire la guerre pour maintenir sa domination. "Le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l'orage"

  50. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    @ Baptistina
    Tout dépendra si l'on considère qu'un député est élu nationalement ou seulement localement, et que ce sont les suffrages exprimés ou bien les listes électorales qui servent de base. Selon les Etats US où la Constitution permet le rappel d'un sénateur ou d'un représentant (député), ce minimum peut varier ici et là entre 15% et 40% des exprimés ou entre 10% et 35% des inscrits. Dans le cas de Thévenoud, les suffrages exprimés lors du vote ayant conduit à son élection dans sa circonscription de Saône-et-Loire se montent à 39 769 voix.


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