11sept 14

Rendez-vous à la Fête de l’Humanité

Ce billet a été lu 34  812 fois.

J’ai bouclé mon post quand j’ai appris la composition de la nouvelle Commission européenne. Je commenterai ça sur mon blog europe. Mais je ne peux cacher mon écœurement. C’est un ramassis des premiers de la classe des coupeurs de budgets sociaux, d’austéritaires confits de libéralisme. Et quel dégout de voir cette liste où des socialistes réjouis sont mêlés à des énergumènes de la droite extrême comme le hongrois qui a été le ministre des lois contre la liberté de la presse dans son pays. Mais voici quelques éclairages sur mon présent politique, chemin faisant.

Ceux qui voudront m’entendre viendront à la Fête de l’humanité où je serai les trois jours comme d’habitude. Je m’exprimerai le samedi après-midi à quinze heures trente comme chaque année, sur le stand du PG.

Ce post est assez réservé à la tambouille de la politique. Je fais de mon mieux pour y faire voir un point de passage. Mais je voulais donner moi-même quelques précisions que j’ai vu demander à plusieurs reprises autour de moi. Beaucoup sont inquiets et déprimés car ils voient trop bien comment la situation d’ensemble tourne mal. Je ne dis pas que je démens leur mauvais pressentiment. Mais je les invite à plonger leur main dans le combat pour y répondre. Que faire d’autre ? Vous connaissez l’adage ? Pessimistes et optimistes sont les deux faces d’une même capitulation. L’optimiste pense que tout va s’arranger, le pessimiste dit que tout est foutu. Les deux s’en remettent au temps pour régler les problèmes. Les deux ne se reconnaissent aucun rôle dans la fabrication du futur.

Quelques mots du mouvement pour la sixième République…

Je veux y consacrer mes efforts. Je ne reviendrai ici pas sur les arguments de fond concernant la nécessité du changement des institutions. Ni sur le rôle particulier de la convocation d'une assemblée constituante pour la transformation du peuple en acteur politique. Je ne parle que de la méthode de travail. Il s’y niche en effet une difficulté que chacun peut voir facilement. Je prends l'initiative et je dispose, pour la conduire, de bien des moyens que me donnent ma propre audience et celle des camarades qui décideront de partager cette tâche avec moi. Pour autant, un tel mouvement ne peut trouver toute sa signification s'il est approprié par une personne ou par un groupe. Il ne faut pas que la façon d'avancer soit en contradiction avec l'objectif visé. Je veux dire par là qu'on ne peut vouloir imaginer une société de réelle coopération entre les individus qui la composent et utiliser une méthode qui en soit l'inverse à cause des difficultés de mise en œuvre. Ces difficultés ne sont pas nouvelles. Elles sont renforcée quand elles s’appliquent à un projet aussi totalement ouvert que l’est la préparation d’une nouvelle Constitution. Cependant, je crois que nous disposons dorénavant des moyens techniques de les surmonter. Ils commencent seulement leur apparition dans la sphère politique. Mais il est vrai que l'on n’a plus besoin des rigides structures verticales et de tout l'appareil d'organisation qui étaient nécessaire aux époques où les réseaux sociaux n'existaient pas ou bien étaient extrêmement limités.

Dorénavant, la possibilité existe de systèmes forts simples d’accès pour des connexions interactives très complexes. De plus, la participation de 27 millions de personnes en France au réseau Facebook a fourni des apprentissages d'un nouveau mode d'existence de l'espace public. Il faut d’ailleurs rappeler combien l’espace public traditionnel a été progressivement vidé de possibilités d’interventions politiques. Les digicodes, les interdictions de diffuser dans les centres commerciaux où se presse pourtant l'essentiel de la population dans ses moments de temps libres, la raréfaction des espaces d'affichage public, la parole politique réduite à un bruit de fond dans la turbulence médiatique, tout ceci a rendu l'espace concret en réalité très… virtuel. A l’inverse, beaucoup peuvent dire : mes voisins que je ne vois jamais, à qui je ne parle jamais, sont plus virtuels que mes « amis » sur Facebook qui entretiennent quotidiennement une relation avec moi. Bien sûr, ces formules caricaturent la situation mais elles permettent de rétablir l’équilibre face à un certain mépris que j'observe chez d'aucuns pour ce qu’ils nomment le « virtuel », suspect de n'avoir aucune réalité aussi longtemps que la présence physique n'est pas confirmée. À mes yeux, l’espace du réseau social n'est pas plus virtuel que l'espace physique n'est concret. Tous deux sont réels, a leur manière. Mais le plus fluide et interactif est celui du réseau social.

Je vais donc procéder par étapes dans la création du mouvement en sorte que chacune d’entre elle soit une transmission du pouvoir d'initiative au grand nombre qui décidera de s'impliquer dans ce réseau. La première étape sera la publication d'une page où venir signer une très brève déclaration qui constituera en réalité la porte d'entrée dans le réseau. Puis un appel de personnalités sera publié. La page ouvrira alors des possibilités d'intervention interactive et de prise de décision collective. À ce moment un comité d'initiatives pourra se constituer et c'est lui qui pilotera les étapes ultérieures. J'ai choisi cette méthode parce qu'elle me paraît être elle-même la plus en phase avec ce que nous voulons faire. J’en suis certain : ceux qui nous rejoindront amèneront les savoir-faire techniques qui permettront d'approfondir sans cesse les capacités de coopération entre les signataires. Le but du mouvement n’est pas de constituer un parti. Il est de provoquer dans la société un mouvement en faveur d'un but, et un seul : la convocation d'une assemblée constituante pour faire naître la sixième République. Faire naître ce mouvement, c'est donc l'alimenter et l’élargir à la fois par des initiatives d'autant plus fortes qu'elles seront originales, qu’elles seront voulues et pratiquées par le grand nombre, et par des contributions qui stimulent la réflexion. Je n'en dis pas plus pour aujourd'hui. Dans un premier temps j’ai besoin que ceux qui le veulent, parmi mes lecteurs, aident à diffuser l'existence de la page et partagent autant qu'ils le peuvent sur leurs propres réseaux l'accès à cette initiative. À mesure des étapes je donnerai ici des informations sur le déroulement de l'action.    

 

Avec le vote sur la confiance au gouvernement Valls, la semaine prochaine va tanguer  

Dans tous les cas ce sera un moment de clarification politique. On a appris que les députés du Front de Gauche ne voteront pas la confiance. C’est un bon point de départ. Il placent le Front de Gauche en position forte pour interpeller sur le sens du vote que vont faire les autres composantes de l’hémicycle. Que veulent les « frondeurs » ? Marquer des points pour négocier avec la direction du PS ? Préparer les primaires du PS ? Ou bien assumer leur opposition à la poursuite de la politique de Valls ? On comptera donc soigneusement combien de députés des bancs socialistes et écolos font un vote en conscience et cohérence. Ce sera le nombre des votes non. On comptera ensuite les votes « sans volonté exprimée », c’est-à-dire les abstentions, puisque s’abstenir c’est s’en remettre aux autres pour savoir si le gouvernement doit rester ou non. Et enfin, on notera avec soin les votes « pour » la confiance qui sont en fait la base réelle de Manuel Valls.  Il me semble qu’on peut voir tomber le gouvernement Valls.

Il n’est pas vrai que cela oblige à la dissolution. Cela n’oblige qu’à constituer un autre gouvernement qui viendrait de nouveau demander la confiance de l’Assemblée. Un gouvernement d’alliance à gauche ou avec le centre selon l’objectif du chef de l’État. Dissoudre, ce serait au contraire une manœuvre honteuse destinée à préparer la cohabitation dont rêve François Hollande pour se refaire une santé politique avant 2017. On dit que l’échec de Manuel Valls devant l’Assemblée obligerait le président désavoué à dissoudre. Voila qui serait bien neuf. Désavoué très cruellement, il l’a été déjà deux fois par les urnes qui l’ont mis en extrême minorité, et il n’en a tenu aucun compte. Pourquoi le ferait-il à propos d’une Assemblée où les députés élus par la gauche sont et restent majoritaires jusqu’à la fin de la mandature ? Lors du référendum de 2005, le vote « non » non plus n’a pas fait changer une chaise à la table du Conseil des ministres ! Pourtant, le désaveu était écrasant ! Je m’en tiens là. Mon but est de souligner qu’on ne saurait mettre en avant une évidence politique de la dissolution.

D’un point de vue démocratique, la dissolution serait encore plus condamnable. D’abord parce qu’elle ne voudrait rien dire d’autre qu’une punition pour le vote par lequel les députés veulent manifester leur fidélité à leurs propres engagements devant les électeurs. Ensuite parce qu’elle n’aurait pas d’autre signification qu’un coup de force de l’exécutif contre le législatif au motif qu’il lui aurait désobéi ! Etrange conception du rôle du Parlement ! Quant à la menace de dissolution pour faire tenir les rangs en file, savourons la perversité de ses instigateurs ! En fait, si le pouvoir réussit à faire peur aux députés de sa majorité, c’est seulement parce qu’ils savent qu’ils seraient lourdement battus. Et pourquoi le seraient-ils ? En raison de l’impopularité du chef de l’État et de son Premier ministre ! Donc Hollande n’a plus qu’une force : sa faiblesse ! A méditer. Et les députés qui voteraient contre seraient quand même battus ? Ils le pensent eux-mêmes. On voit que les escarmouches internes au système ne suffisent pas a redonner une légitimité populaire. Ce qui est une autre leçon à méditer d’égale importance…

Mais dans tous les cas, le gouvernement Valls ne peut pas avoir une majorité sérieuse c’est-à-dire conséquente ce jour-là. Tout ce qu’il peut faire, c’est passer entre les gouttes. Il peut espérer recevoir un modeste laisser-passer de résignation. Pas davantage. Les abstentions et les votes contre donneront à la majorité qui restera dans ce cas une forme que je dirai « résiduelle ». Pas du tout un point d’appui mais une béquille provisoire. Dans la discussion budgétaire ce serait pire, d’un vote a l’autre. Cette agonie d’un dispositif qui se vide de son sang et de son énergie à une vitesse finalement prodigieuse est le destin promis des prochains mois pour les pieds nickelés qui se sont mis dans cette situation d’échec total. Je vois bien que Hollande et Valls s’accommoderont de cette majorité misérable. Alors même que la procédure du vote de confiance existe pour faire une démonstration de force parlementaire, c’est-à-dire de légitimité !

Le vote de confiance est aussi une étape de vérité pour nous. Personne ne conteste dans nos rangs l’intérêt ou l’utilité de chercher à raccourcir le temps des souffrances populaires actuelles en trouvant si cela se peut une coalition des députés de la majorité élue en 2012. La différence est qu’après des mois de travail dans ce sens, je peux faire un bilan très circonstancié. Les « frondeurs » sont très divers. Mais ils ont en commun le cordon sanitaire qu’ils posent autour de nous, le Parti de Gauche, et de moi personnellement. Ce n’est pas une question de personne, compte tenu de ceux qui veulent entretenir avec moi de bonnes relations. C’est bien de la politique. Nous réclamons une rupture claire et nette avec la politique d’austérité. Aucune entente ou rapprochement ne peut se faire sans que ce préalable soit accepté. C’est le caractère tranché de cette approche dont dépend la confiance populaire qui semble faire problème. Ce point ne nous a pas échappé. De même que le fait que la méthode de la direction du PS, consistant à trouver et ouvrir une faille dans le Front de Gauche, soit reprise à la lettre par certains secteurs « frondeurs » nous interpelle. On les voit essayer eux aussi d’opposer le « gentil » PCF au « méchant » PG. Ce qui est une signature politique tout a fait évidente pour nous. Tout cela n’a ni importance ni portée. Voyez comment a la Rochelle la même salle applaudit notre camarade Pierre Laurent venu leur dire leur quatre vérités et ovationne Manuel Valls qui se réclame de tout ce que le précédent a pu dire. Ils sont paumés, perdus et totalement déseduqués, applaudissant au hasard d’humeurs et d’affections successives mais dans aucune rigueur de raisonnement politique. Comment pourrait-il en être autrement ? Ils ont perdu le goût d’en faire, trompés qu’ils sont sans cesse par des chefs qui leur mentent sans vergogne, en toutes circonstances et sur tous les sujets. Du coup, ces frondeurs ne vaudront jamais davantage que ce qu’ils sont prêts à faire. Rien s’ils ne font rien. Un peu, beaucoup, passionnément selon le degré de courage qu’ils assumeront. Nous sommes prêts à être agréablement surpris. Mais ce serait une naïveté puérile de compter sur des gens qui ne font rien pour faire soi-même quelque chose.

 

J’ai participé à la journée nationale du Front de Gauche le 6 septembre

J’y suis intervenu dès le matin. J’y ai passé la journée, quittant la salle le dernier ou presque. D’aucuns en furent surpris. Il est vrai qu’une intense préparation d’artillerie médiatique avait été organisée pour annoncer la fin du Front et ma responsabilité personnelle dans cet évènement. Il n’en fut rien. Une nouvelle intense batterie médiatique tira ses salves contre la mauvaise qualité des décisions prises en laissant entendre que nous aurions une responsabilité. C’est pourtant le coordonnateur politique du PG qui les présentait, Eric Coquerel. Il est vrai que la presse à ce moment-là était en dehors de la salle. Et ainsi de suite. Rien de nouveau sous le soleil. Mes amis du PG ont présenté une  proposition : les adhésions directes au Front de Gauche. Comme mise à distance on fait mieux. De mon côté, j’ai proposé le mouvement pour la sixième République. Nous avons ainsi prouvé que dans notre esprit, les deux ne s’opposaient pas. J’ajoute que si nous avons posé la question de l’indépendance a l’égard du PS dans les élections, nous avons aussi pris acte de ne pas avoir d’engagement ni de réponse avant la conférence nationale du PCF de novembre prochain. C’est pourtant la question clef dont dépend la survie du Front de Gauche. Sans faire de remarques ni manifester d’impatience sur le sujet, les animateurs du PG qui étaient là et ceux « d’Ensemble » ont montré une ferme bonne volonté unitaire. Clémentine Autain a même proposé des assises du Front de Gauche. Il n’y a pas eu d’autres propositions. Ni de réponse formelle à celles qui ont été faites. Ça viendra surement.

Ça me rappelle le fameux tir de barrage contre la tactique « front contre front » que j’avais appliquée à Hénin-Beaumont faute d’UMP à combattre puisque celui-ci avait disparu du paysage. Je gagnais mille voix en quinze jours par rapport à mon propre score à la présidentielle. Mais cela fut réputé mauvaise méthode. Plusieurs savants cosinus ressortirent les grimoires sacrés pour montrer mon erreur. Ils oublièrent de proposer autre chose et son mode d’emploi. Ensuite, plus personne n’en parla. Tout l’acquis d’identification et de sympathie acquis dans cette bataille fut perdu. On ne fit plus rien du tout. On s’était contenté de se démolir soi-même dans la grande tradition des petites chapelles. A présent, il va de soi que la sixième République « ne peut pas être l’unique campagne » comme c’est devenu un des refrains que j’entends dans nos cénacles. J’en suis bien d’accord. Mais je ne sais pas quelle autre campagne est proposée pour unifier et fédérer comme je crois qu’il faut le faire. Bavarder aimablement avec des frondeurs ne peut en tenir lieu. Pas davantage qu’entre nous.

Je ne crois pas que le « rassemblement sans condition » suggéré à la tribune soit non plus une idée fédératrice. Le PS est un repoussoir absolu. Je ne m’en plains pas. Pas questions de laisser croire d’une quelconque façon qu’il s’agit d’aller solliciter d’improbables rassemblements avec la chose solférinienne qui condamne à la mort lente toute la gauche. Ses marges « frondeuses » sont pour une part des révoltés de fraîche date. Pour le reste et pour certains, ils étaient avant cela très engagés dans la politique d’austérité, l’ANI et autres trouvailles social-libérales du quinquennat. Les anciens ministres ont à leur actif des moments d’enthousiasme pour le précédent budget dont le journal officiel garde un trace trop fraîche pour être publiée sans précaution. Je m’évite les citations et les rappels pour ne pas gâcher l’ambiance, ni navrer les illusions rassurantes. Mais mon analyse du peuple contemporain, de la place des constituantes dans le processus révolutionnaires de notre temps et des conséquences de la pulvérisation des statuts sociaux me semblent mériter mieux que les traditionnelles récitations de catéchisme à propos de « l’importance du social » pour captiver l’intérêt populaire, et autres resucées du trade-unionisme du 19ème siècle ! Tout de même, quel mépris pour l’intelligence populaire ! Curieux alter mondialistes, pour ne rien dire d’autres, que ceux qui ne croient déjà pas à la capacité des gens qui ont été à l’école de comprendre que la règle du jeu détermine le jeu auquel on participe ! Curieux militants que ceux qui veulent alerter et faire admettre un plan mondial contre les conséquences du changement climatique mais pensent qu’un changement constitutionnel est trop « abstrait » à expliquer…

Samedi à 15 heures 30 dans le stand du PG à la Fête de l’Huma, comme chaque année je ferai un discours comme l’ont décidé mes amis qui dirigent le PG. Il portera sur ce sujet. On ne doit jamais faire la politique de ses moyens mais celle de ses ambitions. Peu me chaut que nous soyons tenus à distance par les importants, certains de leurs médias et leurs réseaux de copinage. Qu’attendrions nous d’eux, sinon ? Qui a envie de figurer derrière le corbillard du futur que conduit François Hollande ? Ne compte que la capacité à entrainer. Et elle ne peut se faire que sur des objectifs politiques de haut niveau. Les gens ne sont pas médiocres. Ils sont disponibles pour les grands combats. Ils ont appris à se méfier des luttes d’apparences.  

 

L’extrême droite peut dire merci à bien des médias

Un sondage bidon qui lui était ultra favorable pour le deuxième tour de 2017 est paru. Le PS s’est fâché et il a réveillé l’inepte et grotesque commission chargée de les surveiller. Après bien des auditions, elle a même condamné les auteurs du sondage. Il n’en a pourtant pas moins été commenté pendant des heures et même des jours par le système médiatique. Les brillants professionnels ne s’étaient même pas donné la peine de vérifier si ce sondage était réel ! La commission prétend qu’il n’y a pas de preuve de son existence ! Le gag. Cela n’empêche aucun de ces grands esprits de dormir. « Le Monde » a repris sa série d’interviews permanentes et photos aguichantes de madame Le Pen. Bref, il restera de la période que nous vivons un fait avéré. L’une des contributions les plus directes et les plus méthodiques à la montée de l’extrême droite en France sera venue d’une partie notoire du système médiatique. Deux raisons y ont conduit : le besoin de vendre du papier, et le code génétique politique des gardiens de moutons.

Pour servir la première raison il faut voir la situation comme elle est du point de vue médiatique. Les journalistes du premier cercle des déjeuners en ville ont beaucoup de mal à renouveler l’intérêt pour la vie institutionnelle. Que faire vivre comme débat dans un monde surplombé par une uniformité voulue et martelée : une seule politique est possible ! Quelle place occuper quand des livres vengeurs captent toute l’attention et l’intérêt ? Où poser l’appât du sensationnel dans une vie politique aussi terne ? Le grand frisson venant de chez la bête immonde est tellement excitant ! Et surtout sans danger, pour beaucoup. Cet état d’esprit intervient dans un contexte qui l’aggrave considérablement. Sans même qu’ils en soient sans doute conscients, ces gens organisent un déversement permanent des ingrédients traditionnels qui font le terreau de l’extrême droite depuis la naissance de la démocratie. D’abord l’agitation sans fin du thème de la décadence du pays : c’est le rôle des déclinistes. Tout va mal ! Des dizaines d’articles centrés sur la même variété de titres « la France à la traine… », « La France lanterne rouge… », « La France a beau faire cocorico, mais… ». Ensuite, la décadence des mœurs. Ce sont alors les innombrables articles mettant en scène des faits scabreux, des meurtres abominables, des faits divers anxiogènes et ainsi de suite. Enfin, la décadence politique : une stigmatisation permanente et harassante de tous ceux qui font de la politique. Vient ensuite la fabrication d’une culture du dégoût pour la politique. Sous prétexte d’indépendance, de « refus de servir la soupe », prévaut une manière de faire injurieuse qui ne tient aucun compte ni des idées ni du programme mais seulement des aspects personnels de la lutte, du jeu des ambitions réelles ou supposées, des personnes. En fait, c’est là un pur reflet de l’ambiance pourrie de maintes rédactions où les luttes pour le pouvoir ne sont jamais sanctionnées par des votes ou par le talent mais par des intrigues de palais. Le besoin de salir est permanent. Il est considéré comme un devoir. Il s’exprime par les soi-disant « questions décalées » auxquelles s’ajoutent dorénavant les « photos décalées » qui sont autant d’offenses contre l’esprit et la dignité personnelle avant même d’être l’expression d’une arrogante stupidité gratuite. Ce qui en reste est toujours une image pitoyable et guignolesque. En ce qui concerne les questions, c’est parait-il un devoir « d’impertinence », quant aux photos ce serait de l’art… Fermez le ban. D’une façon générale il s’agit d’enseigner jour après jour, article après article, ligne après ligne que la politique est une apparence, un rideau d’ombres servant à habiller des passions personnelles viles et basses. Je sais combien ce n’est que rarement intentionnel.

La plupart de ceux qui font cette sale besogne sont très ignorants des doctrines et programmes, de l’histoire politique. Leur culture générale reste aussi extrêmement superficielle. En fait, s’ils agissent comme ça et ne s’intéressent qu’à ça c’est parce qu’ils ne savent rien faire d’autre. Parfois, bien sûr, c’est vraiment intentionnel. Ainsi quand « Libération » prétend mettre en scène le débat du PS comme un retour du débat entre gauche révolutionnaire et gauche réformiste pour distinguer Manuel Valls de Christian Paul… Mais au total, cet environnement médiatique aigre et persifleur est le terreau actif, servi gratuitement et sans limite comme contribution à la bataille culturelle de l’extrême droite. Face à nous, c’est évidemment un réflexe de caste. Plus aucune obligation déontologique ou professionnelle ne tient. J’ai déjà expliqué ici comment le même phénomène de haine aveuglée prévaut sous toutes les latitudes avec les mêmes leitmotivs, bestialisant pour les hommes et davantage encore contre les femmes leader de l’autre gauche.

Chez nous cet été on aura vu l’incroyable. J’ai été mis a la retraite d’office par des gens qui n’avaient ni lu ni cherché à lire ou à entendre l’interview de moi qu’ils commentaient. Ça ne s’est pas arrangé depuis. La rentrée dans « Libération » et « le Monde » reprend l’interminable guerre que ces deux quotidiens mènent contre nous. Je me suis amusé de lire le malheureux futur livreur de pizza de « Libération » écrire qu’à force de « taper comme un sourd sur Hollande » je ne serai « plus écouté de personne ». C’est clair que ceux qui ont porté sur leur dos Hollande comme l’a fait ce papier d’emballage vont tellement bien ! Quand à moi, stable à dix pour cent dans les sondages, je viens de participer au record d’audience depuis 2012 de l’émission « C/Politique ». Je m’amuserai de cette rage impuissante contre moi, si ce n’était un signal si profond de la nécrose mentale de ce milieu qui est en train de se décomposer au profit du pire. Car franchement, quand on se dit « journal de toutes les gauches » comme « Libération » le fait à chaque crise pour retenir les lecteurs écœurés, n’y-a-t-il rien de mieux à faire avec moi, même si on ne m’aime pas, que ce pilonnage sans fin par le texte, l’image et le titre ? 

Et comment ne pas voir le contexte dans lequel cette débandade s’inscrit ? Ainsi quand « Le Monde » met en danger la vie des otages de Syrie au nom de je ne sais quel devoir d’information. De quelle utilité ou urgence est pour chacun d’entre nous l’information donnée à propos de ce criminel ? De quel intérêt est celle donnée par « Libération » à propos d’un projet d’attaque du 14 juillet par le même ? Surtout sans que soit précisé s’il s’agit d’une vantardise ou d’un projet précis. Passé le moment de stupeur devant ces deux actes irresponsables de deux quotidiens appréciés par les importants, je me suis dit qu’on ne pouvait imputer la seule stupidité ou goût pour le scoop à n’importe quel prix sur n’importe quel sujet. Les deux journaux servent une thèse qui est au cœur des délires actuels dans certains milieux. La France serait remplie de dangereux islamistes tortionnaires prêts à des massacres de masse. Une manière insidieuse permanente de stigmatiser certaines populations, d’accréditer les fantasmes des autres et de les justifier. Au total, une bonne façon de plus faite à l’extrême droite.


193 commentaires à “Rendez-vous à la Fête de l’Humanité”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. Albert dit :

    Cher camarade,
    Je comprends cette idée d'une adhésion directe au Front de Gauche. Mais elle posera juste un problème d'organisation et de représentation. Une assemblée de militants FG aura-t-elle la légitimité pour faire plier un PCF encore fort d'adérents, d'expériences et de finances ? Je comprends ton idée et ne la repousse pas à priori. Mais tu te rends compte qu'elle posera des questions pratiques qui ne seront pas toutes illégitimes. Quant à cette nécessaire mise au clair avec les soi disant "frondeurs" et autres sous tribus PS, je ne peux être que d'accord avec toi. Mes amitiés. Albert (PCF)

  2. semons la concorde dit :

    Mise au point salutaire ! J'attends avec impatience l'ouverture du site dédié à la constituante, et j'espère qu'une importante base de données nous permettra de consulter des constitutions existantes dont on pourrait s'inspirer (traduites en français, cela va de soi), de même que des projets en cours. Faisons feu de tout bois !

  3. Pierre 30 dit :

    Merci encore pour ce billet empreint de rêves que nous ne manquerons pas de réaliser ensemble.

  4. Denys 54 dit :

    Oh! Quel bonheur de lire ce joli jeu de mots " Le malheureux futur livreur de pizza de Libération"! Oh que ça fait du bien !

  5. Didier dit :

    Ce mini épisode est pour Jean-Luc une source de méditation. Elle devrait l'être aussi pour tous ceux dont les réactions caractérielles ou sectaires (rien de grave il y en a partout) apparaissent au fil des commentaires et des mois. Franchement mettre dans la balance l'outil d'un côté et l'objectif de l'autre et donner la primeur au premier est une attitude pour le moins étrange. Préféreriez-vous périr dans les flammes plutôt que descendre à l'échelle au motif qu'elle serait fondue par un capitaliste comme Mittal ? Pour ma part, je disais que FB n'était rien d'autre qu'un outil. Tout dépend de l'usage qu'on en fait et des précautions qu'on prend. J'ai toujours refusé jusqu'ici d'utiliser les réseaux sociaux au motif que le jeu n'en valait pas pour l'instant la chandelle. Mais aujourd'hui avec la 6ème et aussi l'élan que le mouvement va nous donner, j'adopterai sans hésiter l'outil qu'on me proposera quel qu'il soit. Des problèmes il y en aura, des solutions aussi. Salut et fraternité.

  6. JM Salmon dit :

    En avant pour le Web 6.0 ! Désigne l'ensemble des techniques, des fonctionnalités et des usages du World Wide Web qui vont précéder la forme originelle de la 6ème République. Elle concerne en particulier les interfaces permettant aux militants et sympathisants ayant peu de connaissances politiques de s'approprier de nouvelles fonctionnalités de l’état Français. Les « constituants » peuvent d'une part contribuer à l'échange d'informations et interagir (partager, échanger, etc.) de façon simple, en créant notamment le Web socio-politique. L'internaute devient, grâce aux outils mis à sa disposition, une personne politiquement active sur la toile.

  7. fleury dit :

    Facebook est un moyen rapide et fluide de communication pour de nombreuses personnes, pour beaucoup de jeunes. C'est une réalité de fait. Nul n'est obligé d'apposer sa photo, d'y raconter sa vie privée et tutti quanti. S'en servir pour informer, intervenir, débattre, exposer ses idées et les défendre est sans doute "dangereux" car tout y est analysé, classé, soupesé, utilisé. Mais alors, nous faut-il discuter sous cape, dans des cercles fermés, privés, montrer patte blanche et j'en passe. Je suis fière de ma citoyenneté et j'expose qui je suis, y compris sur Facebook.
    Bon courage à Jean Luc Mélenchon et aux militants du PG !

  8. RADAELLI dit :

    Je suis partant plein pôt avec vous ! Jean Luc oui je vous fait confiance car vous êtes l'homme qui assurera par vos idées avant-gardistes la sauvegarde de notre pays. Vous m'avez convaincu dès vos premières interventions politiques au Front de gauche. Donc comptez sur moi pour soutenir votre projet, celui de la France et ses travailleurs, qui sont les premiers acteurs de son économie. Arrêtons ce gâchis de façon de gouverner qui nous amène droit à la faillite sociale et économique. Redonnons l'espoir ensemble avec le front de gauche et la 6ème république un chantier qui sauvera notre société. Tous ensemble pour votre proposition et merci Monsieur Mélenchon !

  9. herisson83 dit :

    Enfin un vrai mouvement pour une sixième République ! Je vais faire suivre le lien à tous mes contacts, par mail uniquement car je boycotte Facebook et autres réseaux dits sociaux.

  10. lilou 45 dit :

    Depuis des mois Etienne Chouard organise des ateliers constituants dans toute la France. C'est une belle expérience qui est faite là, et qui prouve que le peuple peut écrire sa Constitution lui même. La route que tu nous a ouverte, cher Jean-Luc, n'est pas ordinaire, elle est révolutionnaire.

  11. Nuno dit :

    De toute manière la décomposition du pouvoir du souverain est tellement énorme, sa légitimité est tellement faible que l'on peut s'attendre à tout dans les mois qui viennent. Le plus étonnant est qu'à l'inverse d'autres pays comme le Portugal, l'Espagne, ou la Grèce, on n'a pas encore réellement appliqué les politiques d'ajustement structurel réclamées par Bruxelles et Berlin et comme nos élites libérales atlantistes et "à plat ventriste" ne manqueront pas de les appliquer, il se pourrait bien que le peuple Français moins docile que certains autres face exploser les carcans des règles d'or et peut être par la même cette Europe là. Car sans la France, Bruxelles c'est fini.

  12. gachou dit :

    Je trouve positif de vouloir "impliquer" le Plus de gens possible dans le mouvement de la 6ème en utilisant internet, car il faut encourager la participation et la démocratie directe, mais utiliser Facebook est selon moi une mauvaise idée. Cela va empêcher un certain nombre de personnes de participer, ceux qui ne sont pas inscrits dessus et qui sont contre cette entreprise dangereuse voire néfaste.

  13. françois dl dit :

    @62 gachou
    Allez donc lire le commentaire 45.

  14. magda corelli dit :

    @Jean Luc Mélenchon - Rassurez-vous, vos billets sont tellement riches qu'ils sont dévorés une première fois puis relus et relus.
    C'est mon cas.Le fait de rejeter Facebook ne signifie pas que l'on n'adhère pas à la 6ème République et je me doutais bien que
    toutes les solutions seraient envisagées pour atteindre le plus grand nombre, même les phobiques des réseaux sociaux.
    Sympa votre prestation sur Canal plus que je ne regarde jamais.Merci de vous dévouer ainsi.Peut-être allons nous échapper
    à la Le Pen que les deux journaux que vous citez veulent nous installer à l'Elysée en chaise à porteur !

  15. toto34 dit :

    Le site m6r.fr serait-il planté sous l'affluence ou victime de piratage ? Impossible de s'y connecter...

  16. Cleony dit :

    Bonsoir,
    Je suis réfractaire aux réseaux sociaux et j'attends avec impatience le mode choisi pour participer à ce grand mouvement. Je suis en accord avec Mme Hélène Lacheret, il est surement possible de réactiver ce genre de formule.

  17. Maddy COLLONGE dit :

    On peut aimer ou non Facebook, mais c'est un réseau social très prisé et donc il constitue une porte d'accès. On peut faire confiance à Jean-Luc et son équipe pour qu'il en existe d'autres ! D'ailleurs il le laisse entendre. Actuellement il faut uitliser tout qui est en mesure de faire connaitre le mouvement. Travailler en comités, etc. Bonne route et droit devant, cap sur la Constituante. En avant toute.

  18. Sylvain dit :

    Ce qui me frappe le plus avec le bal médiatique, c'est son étonnante capacité à créer du vide sans relâche en rabâchant continuellement les mêmes inepties stériles. Je travaille dans un atelier et j'écoute la radio tout comme les collègues. Il est très étonnant de constater que nous avons exactement la même info à peine retouchée d'une heure à l'autre avec, comme tu l'expliques si bien dans ton billet, les thèmes récurrents sur l'économie désastreuse de la France, l'engeance islamiste intégriste dans nos portes alimentée par l'hystérie savamment dosée des journalistes qui corroborent l'avis d'éminents "spécialistes" formés à "toutes ces questions de fond". Une information bidon à passer comme une grosse couleuvre ? Pas de problème, truchnuK vient dire tout le mal qu'il pense de Poutine parce qu'"on connaît tous la pensée d'Alexandre Adler" au sujet de la Russie, du KGB et de la Stasi. Mais que croyez-vous que récolte un tel ronronnement à longueur de journée de la part des collègues ? Simple, "Y en a marre de tous ces bougnouls" et "Poutine est pire qu'Hitler, il va finir par nous déclencher la guerre". Allez chercher à discuter après ça et vous vous...

  19. PATRICK F32 dit :

    Bonsoir,
    Je n'avais plus laissé de commentaire sur ce blog depuis avril 2012 et mon agacement lié aux attaques stériles et inefficaces de Marine Le Pen. Il me semble que Jean-Luc Mélenchon a changé depuis quelques mois (semaines) le fusil, non pas d'épaule mais de portée, pour s'engager, nous engager, dans un processus plus exaltant, la 6ième. J'y participerai avec enthousiasme et en utilisant tous les moyens modernes qui existent, mais pas Facebook ! Désolé, espère qu'il y aura une autre alternative.

  20. Nicolas.B dit :

    Il doit bien y avoir des architectes du web qui sont partant pour cette sixième république, c'est à eux qu'il faut s'adresser pour modeler ce réseau 6ème République, j'espère qu'ils nous rejoindrons. En tout cas la première pierre est posée de notre coté, j'ai pas pu m'y connecté, mais la patience est la mère de toute les réussites. Quand à la règle du jeu, elle découle de la constitution, des traités. Alors ceux qui sont pour la rafistoler, veulent finalement maintenir le système en place en distribuant quelques miettes ou gamelles pour contenter et endormir le peuple. J'espère que toutes les idées pourront s'y exprimer, ceux qui ont déjà beaucoup œuvrer sur la sixième aussi, tout en restant humbles. Et que ce réseau pourra s'étendre au fil des contributions, et des ateliers publics, pour avoir un outil permettant à chaque citoyen(ne) de s'exprimer. De tout cœur avec toi camarade Jean Luc, vive la VIe !

  21. Jauresist dit :

    La compréhension de la nécessaire dé-verticalisation et dé-personnification du mouvement pour la 6ème, c'est très encourageant. Comme beaucoup de visiteurs ici, je partage le grand enthousiasme de participer à cette initiative, qui est aussi selon moi la seule voie pour fédérer positivement le peuple et le détourner du FN (bien mis en avant par les médias de l'oligarchie). Bravo sincèrement Jean-Luc d'avoir opéré un tel recul sur les leçons électorales. C'est d'un grand mérite de reconnaître ses erreurs et de réajuster le tir. A travers ce combat pour une Constituante, on va faire ressurgir au grand jour l'oligarchie confortablement installée dans cette République noyautée. Comme en 2005 quelque part. Je suis sûr que les Français peuvent être sensibles à cet enjeu institutionnel. De toute façon, ils vont bien voir que ceux qui profitent des bonnes places sortent les crocs. Tu peux compter sur moi.

  22. Poncet dit :

    "Un gouvernement d’alliance à gauche ou avec le centre selon l’objectif du chef de l’État."

    En l'occurrence, je ne crois pas que le chef de l'Etat ait de volonté propre. Il a été élu (ou son adversaire a été battu, selon la façon dont on voit les choses) en grande partie grâce à la volonté d'une fraction de la bourgeoisie qui l'a choisi comme moyen de préserver la stabilité du régime, choisi à condition qu'il poursuive la politique déjà engagée. Il est prisonnier de cet engagement et il le sait. Il ne fera pas d'alliance à gauche. Je ne nie pas la part de volonté populaire qui s'est exprimée lors de son élection, mais elle n'aurait pas suffit sans la frange molle de l'électorat qui obéit aux préceptes médiacratiques parce qu'elle se croit libre en le faisant. Si le gouvernement Valls tombe, nous aurons sans doute directement une cohabitation sans passer par la dissolution de l'assemblée. Je parierais même volontiers qu'on nous parlera de "gouvernement d'union nationale".

  23. Jean-François91 dit :

    Si Assange, Snowden et quelques autres méritants n'ont pas travaillé pour rien, alors il est clair que la question des propriétaires de réseaux (et de leurs accointances) utilisés n'est pas anodine. Mais je suis confiant, le Libre est bien représenté au FdG (et à la fête de l'Huma, merci aux camarades du PC). Donc, on fonce, en réseau libre, et vive la VIè !

  24. Henri BIRON dit :

    Je suis pour la 6ème République et le mouvement populaire citoyen pour une assemblée constituante y répondant. Je suis pour l'adhésion citoyenne individuelle au Front de Gauche porteur d'un projet révolutionnaire écosocialiste. Ne lachons rien !

  25. RV dit :

    Bonjour monsieur Mélenchon
    "La première étape sera la publication d'une page où venir signer une très brève déclaration qui constituera en réalité la porte d'entrée dans le réseau."

    J'ai hâte de lire cette "brève déclaration", pour voir si vous avez l'intention de prendre en compte tous ces sites qui ont pour thème essentiel la convocation d'une constituante, pour voir comment vous comptez vous inscrire dans ce paysage déjà fort riche.

  26. OPTIMIST dit :

    La Ligne Maginot de l'ordre libéral y compris du PS, ne s'affronte pas mais se contourne pour foncer vers la 6ème République. Tu peux compter sur moi.
    Salutations

  27. Bruno dit :

    Ce qui m'intéresse dans l'idée d'une 6ème République, c'est sa portée universelle.

  28. Daniel Fleury dit :

    6e République, naissance d'un mouvement. Mais dois-je rappeler que sur le net, nous sommes encore une quarantaine de blogueurs qui avec toi avions mis en place un réseau 6.0 dont tu devais toi aussi faire partie. Il a connu quelques difficultés, mais pour l'essentiel existe encore. Nous pourrions le réunir à nouveau pour le joindre au dispositif. Qu'en penses-tu ?
    Par ailleurs, je comprends que tu sois lanceur d'initiatives, mais il faudra bien veiller à prendre en compte toutes celles et ceux qui profondément orphelins d'un FdG qu'ils avaient rejoints puis quittés faute de structures démocratiques larges, ont depuis commencé à fédérer des cercles citoyens locaux. Oui, bien sûr, pas de faux débats entre le bas et le haut. Mais l'expérience difficile du FdG a laissé des traces qu'il faut savoir prendre en compte. Alors ouvrons les fenêtres en grand.

  29. Rémi dit :

    Merci M. Mélenchon pour ce nouveau billet toujours aussi informatif. En effet, et ce n'est pas une nouveauté, les médias ont une lourde responsabilité quant à ce qui est diffusé dans les esprits. Et comme à l'accoutumée, les citoyens les moins bien informés en sont les victimes.
    En ce qui concerne les modalités d'écriture d'une nouvelle Constitution, et en vue de concilier les "chouardiens" avec les "non-chouardiens", il me semble judicieux de mentionner aussi qu'il existe déjà une sorte de Constitution écrite par ceux qui la désirent, écrite pour ceux qui l'utilisent, et révisable à tout moment par ceux qui l'ont écrit. Il s'agit du site Wikipedia. Gratuit, participatif, ouvert à tous les internautes. Cela pourrait être une source d'inspiration ?

  30. JULES IMPRÉCATEUR dit :

    Ça me va, un large débat peut s'ouvrir qui ne sera pas celui que les "brouteurs de cervelles de la connivence médiatico financière" veulent imposer par détournement de la démocratie après les votations des échéances électorales qui n'ont pour objet que de dé-saisir les citoyen de leur pouvoir de débat, de propositions, et de contrôle des décisions. Un espoir se lève qui témoignera de la vitalité des citoyens de la République, de leur engagement, de la qualité et du haut niveau de leurs aspirations politiques, de leur capacité de bâtisseurs du "Bien Commun".
    Allons-y, préparons la Constituante et la mise sur pied de la République Sociale et Solidaire [donc Écologique] si l'on veut lui donner un nom plutôt qu'un numéro et en faire un exemple pour les autres peuples d'Europe et pourquoi pas de la Planète. L'Humain d'Abord, plus que jamais !

  31. Alain Doumenjou dit :

    C'est tout de même étonnant de voir combien lisent sans prêter suffisamment attention à ce qu'ils lisent. Dés que j'ai vu apparaître les premiers commentaires déclarant (en gros) "d'accord mais pas question d'aller sur Facebook" j'ai eu envie de rappeler que Jean-Luc avait frès exactement écrit, à titre d'exemple sur la pratique que nombreux d'entre nous ont des réseaux sociaux, que "la participation de 27 millions de personnes en France au réseau Facebook a fourni des apprentissages d'un nouveau mode d'existence de l'espace public". Une fois n'est pas coutume, il est venu lui même sur le blog faire une mise au point qui fait gagner du temps à tout le monde. Son texte est par ailleurs, et sur tous les points, d'une clarté et d'une lucidité qui ragaillardit et invite à participer à une initiative que j'espère prometteuse. Ceci étant je fuis également Facebook comme la peste !

  32. Dany33 dit :

    Je suis très étonné de voir ici une intervention de Mr Mélenchon, j'avais l'impréssion que comme souvent la page commentaires n'était réservée qu'a des échanges (gratuits et entre nous) jamais lus ou même entrevus par les... du PG où le charismatique Jean-Luc. Je me suis trompé. Dont acte. Je ne me mêle jamais par écrit (je n'en ai pas la capacité) de ces échanges d'idées, de stratégies, mais j'en prends connaissance avec grand intérêt. Que Jean-Luc Mélenchon sache "qu'aux fins fonds des campagnes" une partie du monde paysan (j'en suis) ne l'oublie pas. Soyez remercier vous tous de tout ce que vous faites, des luttes que vous menez. La 6eme est certainement à notre portée, ce combat il faut que nous le menions ensemble, intellos, paysans, salariés, ouvriers... Que personne ne soit ignoré. Ensemble, tous Ensemble ! Nous gagnerons, on va gagner !

  33. Gruchet Erik dit :

    Merci de mettre tout votre poids dans cette initiative libératrice qui pourrait enfin, avec la participation du plus grand nombre, aboutir à une vraie démocratie où le peuple fait la loi qui s'applique à lui. Avec la main mise des plus riches et des puissants sur les systèmes médiatiques et de communication (hors réseau sociaux), le système électif montre clairement l'impasse où nous sommes plongés. Les pourcentages sont directement liés aux temps d'antenne ou de diffusion divers et le système vend les acteurs politiques comme il vend des lessives qui lavent plus blanc que blanc! Avec un tel verrou, impossible de proposer une alternative. Initions le changement avant le chaos annoncé!

  34. willy du Sud-Est asiatique dit :

    Les thèmes ressassés par les médias comme tu le soulignes sont ceux de l'extrême-droite traditionnelle en France au moins depuis 1790 (l'abbé Barruel, Louis de Bonald, Joseph de Maistre et Maurras), la décadence du pays avec la crise partout répétée à la fois économique mais aussi morale, celle du dégoût des hommes politiques qui ne poursuivent que leurs intérêts personnels et donc de la politique comme outil utile au changement, le réflexe de caste et des affrontements de tous contre tous. Les média de masse diffusent des conceptions de l'histoire comme la théorie du complot, le bon temps des monarchies où le citoyen disparaît au profit du sujet administré, le voyeurisme à la place de l'information. Ya du boulot!

  35. durluche dit :

    Je vois que "pour aider", on nous demande quelle(s) compétence(s) particulière on a. Pour l'instant, il faut les architectes de la structure. Taper "m6r" dans un moteur de recherche ne donne pas encore le site dans les premiers résultats, ça devrait venir sans rien faire mais bon. m6r

  36. STUBERT Michèle dit :

    Je signe des 2 mains pour la 6 ème République.Mon conjoint, qui a la même adresse électronique peut-il le faire aussi ?
    Nous ne serons malheureusement pas à la fête de l'Huma, c'est trop fatigant à notre âge et trop coûteux ! Mais nous lisons l'Huma et l'Huma Hebdo. N'oublions pas de soutenir notre presse, sinon, qui publiera nos idées, y compris celles de J-L Mélenchon, face aux mensonges et autres enfumages des médias habituels ? Courage à tous ! Bonne fête.

  37. LEPLAT dit :

    Une 6ème république ou une 6ème ripoublique ? Car Mr Mélenchon, pour que les révoltés vous suivent, encore faudra t'il que la constitution ne soit pas rédigée par une élite politique qui en arriverait là par l’élection. Ce n'est pas aux hommes de pouvoirs et des partis politique d'écrire les règles du pouvoir, car ils programmeront de fait leur puissance politique et notre impuissance à nous le peuple. En 1789 ce n'est pas le peuple qui à pris les commandes, mais les bourgeois, les riches commerçants, les réseaux Franc Maçons. D'ailleurs il suffit de regarder le symbolisme de la constitution de l'époque pour s'en rendre compte. Le peuple n'a pas pris le pouvoir, il a permis aux marchands et les plus riches de prendre la place de la monarchie, remplaçant le clergé par la nouvelle religion d'Etat.

  38. Willia dit :

    Bonjour à tous, bonjour Jean-Luc,
    Je suis heureuse de trouver ce billet alors qu'on entend par ci par là et un peu partout surtout dans les médias, y compris dans la presse locale, que Jean-Luc serait démissionnaire du FdG, je me doute de sa fatigue après des efforts restés vains, avec des résultats décevants, il faut continuer à se battre pour une 6ème République, la 5ème est morte et enterrée, Hollande suit la même politique que Sarkozy voire pire, au moins Sarkozy avait le mérite de ne pas se dire de gauche, Hollande comme toujours les soi-disant socialistes se servent de ce mot pour se faire élire point c'est tout. Il fait grimper le FN à la vitesse grand V et pas à la petite vitesse où les wagons s'arrêtent à toutes les stations. Les médias surtout à la télé on ne voit que la Le Pen et 5 colonnes à la une SVP, il faut dire que les électeurs de ce FN sont la plupart jeunes ignorent ce qu'est capable de faire si par malheur elle était élue (comme le prétendent les sondages) ? Les vrais de gauche doivent écouter le FdG mais avec le soutien des autres vrais de gauche quelques PS qui sont restés PS comme Jean-Jaurès, et Le PC entier et pas 1/2.

  39. Jean Destrée (Belgique) dit :

    Bonjour
    Je ne peux signer l'appel pour la 6ème République. Je ne suis pas Français et rien que pour cela, je le regrette. Je souhaite que ce projet recueille le plus d'adhésions possible, plusieurs millions! Français, vous avez l'occasion de renouer avec votre histoire si riche. Ah! si la Wallonie redevenait française comme en 1795 ! Vive la république, la vraie, pas celle du présent polluée par des politiciens qui ne recherchent que gonfler leur ego. Courage, Jean-Luc.

  40. OPTIMIST dit :

    Les "sans dent" c'est nous mais les "cent dents", c'est nous aussi, pour mieux les mordre.

  41. Milie Coquille dit :

    La seule, l'unique urgence, sortir de l'inertie. Merci de nous en offrir la possibilité !

  42. simon dit :

    Bonjour à tous
    Depuis des années, je m'évertue à penser et à dire parfois que le monde a changé, qu'il ne faudra pas aller à l'encontre de la Chine, de l'Inde et nombreux autres pays "émergants", qui aspirent pour la plupart à une vie meilleure sans haine et sans guerres. Il va falloir" jouer des coudes" pour que chacun trouve sa place mais une chose est sûre, la puissance de l'argent roi et tout ce qu'il représente, le matérialisme seront de plus en plus présents, car c'est le propre de l'homme de vouloir toujours plus.

  43. françois dl dit :

    @ simon
    La légitime aspiration des pays émergeants a vivre mieux pose la question de la capacité de la planète à fournir et supporter. C'est donc tout ce système économique dépendant d'une croissance infinie qu'il faut remettre en cause. Jean Luc Mélenchon est le seul homme politique a avoir soulevé la question et ça lui vaut les tirs de barrage des libéraux qui ne peuvent concevoir un autre système. La VIème République offre la possibilité, entre autres, de mettre cette question capitale sur la table de travail. Il y va de la survie de l'écosystème mondial et la France, qui a souvent montré l'exemple, va enfin pouvoir retrouver son rôle de pays phare. Mais commençons par le commencement, mettre la VIème en place.

  44. Christine Cardot dit :

    Que d'excitation et d'espoirs ! J'espère surtout que l'association La quadrature du Net sera une des premières à nos côtés dans cette grande aventure démocratique sur le Net.

  45. Citoyenne exaspérée dit :

    Je ne peux signer l'appel à l'élection pour une assemblée constituante pour deux raisons. Je rejoins la position de LEPLAT (commentaire 87) : saurons-nous pour qui nous allons vraiment voté ? L'époque incite à la méfiance ! Pour moi, c'est mettre la charrue avant les boeufs. Avant de voter pour quoi que ce soit et pour qui que ce soit, il faudrait savoir vers quoi voulons-nous aller et si nous pouvons dégager un consensus optimal sur la direction à prendre. Et cela doit être fait avant même de penser à une nouvelle constitution. C'est tout un projet de société qu'il faudrait développer, au niveau de la base, quartier par quartier, commune par commune. Les comités locaux du PG pourraient être parfaitement les lieux appropriés pour cette étape. Ce sera sans doute plus long, mais il me semble que cette méthode permettrait d'avancer sur des fondations consolidées. Merci de ne pas nous faire le coup d'un fonctionnement démocratique du style "propositions qui remonteraient à une soi-disante élite" qui finira par en retenir que celles qui lui plairaient, type Nouvelle Donne !
    L'élite n'a pas le monopole de la clairvoyance : on en a suffisamment fait...

  46. Jean Vivès dit :

    @11 marianne31
    Tu as raison pour le droit devant, j'ajouterai "droit dedans !"
    Cessons de commenter la santé du "grand cadavre à la renverse" et/ou nos dissensions avec le PCF, avançons vers la construction de la 6ème république, en faisant preuve de force de conviction, en rencontrant les gens, en tractant sur les marchés, en faisant du boîtage, comme de vrais militants. Ceux qui y croient nous suivront, même des élus, même des non encartés. N'oublions-pas que la tâche est rude pour convaincre chacun de s'impliquer, mais nous ne manquons ni de courage ni d'envie. Changeons !
    Salutations fraternelles et militantes.

  47. Philippe Bourdert dit :

    Cessons d'opposer, et encore plus de confondre, les tactiques et la stratégie. Les tactiques de la lutte sociale ou dans les institutions ne peuvent tenir lieu de stratégie, et une stratégie ne mérite ce nom que on s'occupe de lui donner vie. L'articulation, c'est la construction d'un rassemblement de toutes celles et ceux qui agissent ou sont susceptibles d'agir sur la base de valeurs et d'objectifs politiques partagés. A ce rassemblement, il faut une forte volonté de changement, nos gouvernements font le nécessaire, une organisation pour agir de manière cohérente et coordonnée sur des terrains divers, et des points de raillements. Nous, la gauche anticapitaliste dans sa diversité, avons eu un point de ralliement avec le Non au traité constitutionnel européen, avons un point de ralliement avec la candidature et le programme de Jean-Luc Mélenchon. La constitution d'une 6ème république peut constituer un excellent point de ralliement pour continuer. Reste que la question de l'organisation du mouvement populaire capable de porter les changements de sociétés attendus reste entière.

  48. ALAIN STEINBERG dit :

    J'aurais préféré un forum a plusieurs parties ! les adhérents du Parti de gauche, les sympathisants du FdG et les aficionados de la 6eme république. Trois parties séparées et assorties de mots de passe pour que nos "travaux" soient un peu plus a l'abri de piratages-sabotages. J'en profite dès a présent pour réitérer la proposition de choix des constituants au tirage au sort sur listes électorales !
    Bon courage a nous tous.

  49. chantal catherine dit :

    Juste une petite question : il existe un site, un blog, (enfin quelque chose internet quoi !). Il s'appelle Place au peuple. Pourquoi on ne s'en sert pas pour cette VIème ? Le nom est parlant, peut être qu'il y a des choses à faire concernant la sécurisation des données. A la fête de l'huma, il y a les "fablab" (nom approximatif), pourquoi ne pas en profiter pour discuter avec eux sur la manière de transmettre des informations sans se faire pirater par la NSA et autres Prism ? et pourquoi ne pas saisir cette occasion d'inviter des gens comme moi, c'est à dire nulle en ce genre de chose, à apprendre comment ça marche.
    Et dernière suggestion, pour les personnes qui ne connaissent pas l'histoire de la fête de l'Huma. Renseignez vous, la fête a été créée au départ pour renflouer les caisses du journal du Parti Communiste, l'Humanité. Pour moi qui suis venue pour la première fois à cette fête dans le ventre de ma mère et qui depuis n'a jamais cessé son amour/désamour pour cette fête, la fête, c'est la mienne ! Fille, petite fille et arrière petite fille du Parti Communiste Français, dit le parti des fusillés lors de la seconde guerre, j'ai le plaisir de vous inviter à...

  50. Philippe Bourdert dit :

    Concernant l'organisation, le billet de Jean-Luc Mélenchon ainsi que les commentaires ont le rappeler, d'une part qu'il faut être lucide sur les capacité des organisations existantes, d'une part qu'on en peut faire abstraction du contexte sociologique et technologique lorsqu'on s'attèle à imaginer quelle organisation mettre en place pour porter un projet aussi ambitieux que celui qui nous rassemble. Limiter la question de l'organisation à celle de la mise ne place d'un "réseau social" serait aussi réducteur que de la limiter à celle de l'adhésion à un mouvement "vertical". La question de fond est celle de construction, ou de reconstuction, de multiples lieux et de multiples structures capables de contribuer localement à définir et à porter dans la vie quotiidienne un projet global de changement de société.


Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive