11sept 14

Rendez-vous à la Fête de l’Humanité

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J’ai bouclé mon post quand j’ai appris la composition de la nouvelle Commission européenne. Je commenterai ça sur mon blog europe. Mais je ne peux cacher mon écœurement. C’est un ramassis des premiers de la classe des coupeurs de budgets sociaux, d’austéritaires confits de libéralisme. Et quel dégout de voir cette liste où des socialistes réjouis sont mêlés à des énergumènes de la droite extrême comme le hongrois qui a été le ministre des lois contre la liberté de la presse dans son pays. Mais voici quelques éclairages sur mon présent politique, chemin faisant.

Ceux qui voudront m’entendre viendront à la Fête de l’humanité où je serai les trois jours comme d’habitude. Je m’exprimerai le samedi après-midi à quinze heures trente comme chaque année, sur le stand du PG.

Ce post est assez réservé à la tambouille de la politique. Je fais de mon mieux pour y faire voir un point de passage. Mais je voulais donner moi-même quelques précisions que j’ai vu demander à plusieurs reprises autour de moi. Beaucoup sont inquiets et déprimés car ils voient trop bien comment la situation d’ensemble tourne mal. Je ne dis pas que je démens leur mauvais pressentiment. Mais je les invite à plonger leur main dans le combat pour y répondre. Que faire d’autre ? Vous connaissez l’adage ? Pessimistes et optimistes sont les deux faces d’une même capitulation. L’optimiste pense que tout va s’arranger, le pessimiste dit que tout est foutu. Les deux s’en remettent au temps pour régler les problèmes. Les deux ne se reconnaissent aucun rôle dans la fabrication du futur.

Quelques mots du mouvement pour la sixième République…

Je veux y consacrer mes efforts. Je ne reviendrai ici pas sur les arguments de fond concernant la nécessité du changement des institutions. Ni sur le rôle particulier de la convocation d'une assemblée constituante pour la transformation du peuple en acteur politique. Je ne parle que de la méthode de travail. Il s’y niche en effet une difficulté que chacun peut voir facilement. Je prends l'initiative et je dispose, pour la conduire, de bien des moyens que me donnent ma propre audience et celle des camarades qui décideront de partager cette tâche avec moi. Pour autant, un tel mouvement ne peut trouver toute sa signification s'il est approprié par une personne ou par un groupe. Il ne faut pas que la façon d'avancer soit en contradiction avec l'objectif visé. Je veux dire par là qu'on ne peut vouloir imaginer une société de réelle coopération entre les individus qui la composent et utiliser une méthode qui en soit l'inverse à cause des difficultés de mise en œuvre. Ces difficultés ne sont pas nouvelles. Elles sont renforcée quand elles s’appliquent à un projet aussi totalement ouvert que l’est la préparation d’une nouvelle Constitution. Cependant, je crois que nous disposons dorénavant des moyens techniques de les surmonter. Ils commencent seulement leur apparition dans la sphère politique. Mais il est vrai que l'on n’a plus besoin des rigides structures verticales et de tout l'appareil d'organisation qui étaient nécessaire aux époques où les réseaux sociaux n'existaient pas ou bien étaient extrêmement limités.

Dorénavant, la possibilité existe de systèmes forts simples d’accès pour des connexions interactives très complexes. De plus, la participation de 27 millions de personnes en France au réseau Facebook a fourni des apprentissages d'un nouveau mode d'existence de l'espace public. Il faut d’ailleurs rappeler combien l’espace public traditionnel a été progressivement vidé de possibilités d’interventions politiques. Les digicodes, les interdictions de diffuser dans les centres commerciaux où se presse pourtant l'essentiel de la population dans ses moments de temps libres, la raréfaction des espaces d'affichage public, la parole politique réduite à un bruit de fond dans la turbulence médiatique, tout ceci a rendu l'espace concret en réalité très… virtuel. A l’inverse, beaucoup peuvent dire : mes voisins que je ne vois jamais, à qui je ne parle jamais, sont plus virtuels que mes « amis » sur Facebook qui entretiennent quotidiennement une relation avec moi. Bien sûr, ces formules caricaturent la situation mais elles permettent de rétablir l’équilibre face à un certain mépris que j'observe chez d'aucuns pour ce qu’ils nomment le « virtuel », suspect de n'avoir aucune réalité aussi longtemps que la présence physique n'est pas confirmée. À mes yeux, l’espace du réseau social n'est pas plus virtuel que l'espace physique n'est concret. Tous deux sont réels, a leur manière. Mais le plus fluide et interactif est celui du réseau social.

Je vais donc procéder par étapes dans la création du mouvement en sorte que chacune d’entre elle soit une transmission du pouvoir d'initiative au grand nombre qui décidera de s'impliquer dans ce réseau. La première étape sera la publication d'une page où venir signer une très brève déclaration qui constituera en réalité la porte d'entrée dans le réseau. Puis un appel de personnalités sera publié. La page ouvrira alors des possibilités d'intervention interactive et de prise de décision collective. À ce moment un comité d'initiatives pourra se constituer et c'est lui qui pilotera les étapes ultérieures. J'ai choisi cette méthode parce qu'elle me paraît être elle-même la plus en phase avec ce que nous voulons faire. J’en suis certain : ceux qui nous rejoindront amèneront les savoir-faire techniques qui permettront d'approfondir sans cesse les capacités de coopération entre les signataires. Le but du mouvement n’est pas de constituer un parti. Il est de provoquer dans la société un mouvement en faveur d'un but, et un seul : la convocation d'une assemblée constituante pour faire naître la sixième République. Faire naître ce mouvement, c'est donc l'alimenter et l’élargir à la fois par des initiatives d'autant plus fortes qu'elles seront originales, qu’elles seront voulues et pratiquées par le grand nombre, et par des contributions qui stimulent la réflexion. Je n'en dis pas plus pour aujourd'hui. Dans un premier temps j’ai besoin que ceux qui le veulent, parmi mes lecteurs, aident à diffuser l'existence de la page et partagent autant qu'ils le peuvent sur leurs propres réseaux l'accès à cette initiative. À mesure des étapes je donnerai ici des informations sur le déroulement de l'action.    

 

Avec le vote sur la confiance au gouvernement Valls, la semaine prochaine va tanguer  

Dans tous les cas ce sera un moment de clarification politique. On a appris que les députés du Front de Gauche ne voteront pas la confiance. C’est un bon point de départ. Il placent le Front de Gauche en position forte pour interpeller sur le sens du vote que vont faire les autres composantes de l’hémicycle. Que veulent les « frondeurs » ? Marquer des points pour négocier avec la direction du PS ? Préparer les primaires du PS ? Ou bien assumer leur opposition à la poursuite de la politique de Valls ? On comptera donc soigneusement combien de députés des bancs socialistes et écolos font un vote en conscience et cohérence. Ce sera le nombre des votes non. On comptera ensuite les votes « sans volonté exprimée », c’est-à-dire les abstentions, puisque s’abstenir c’est s’en remettre aux autres pour savoir si le gouvernement doit rester ou non. Et enfin, on notera avec soin les votes « pour » la confiance qui sont en fait la base réelle de Manuel Valls.  Il me semble qu’on peut voir tomber le gouvernement Valls.

Il n’est pas vrai que cela oblige à la dissolution. Cela n’oblige qu’à constituer un autre gouvernement qui viendrait de nouveau demander la confiance de l’Assemblée. Un gouvernement d’alliance à gauche ou avec le centre selon l’objectif du chef de l’État. Dissoudre, ce serait au contraire une manœuvre honteuse destinée à préparer la cohabitation dont rêve François Hollande pour se refaire une santé politique avant 2017. On dit que l’échec de Manuel Valls devant l’Assemblée obligerait le président désavoué à dissoudre. Voila qui serait bien neuf. Désavoué très cruellement, il l’a été déjà deux fois par les urnes qui l’ont mis en extrême minorité, et il n’en a tenu aucun compte. Pourquoi le ferait-il à propos d’une Assemblée où les députés élus par la gauche sont et restent majoritaires jusqu’à la fin de la mandature ? Lors du référendum de 2005, le vote « non » non plus n’a pas fait changer une chaise à la table du Conseil des ministres ! Pourtant, le désaveu était écrasant ! Je m’en tiens là. Mon but est de souligner qu’on ne saurait mettre en avant une évidence politique de la dissolution.

D’un point de vue démocratique, la dissolution serait encore plus condamnable. D’abord parce qu’elle ne voudrait rien dire d’autre qu’une punition pour le vote par lequel les députés veulent manifester leur fidélité à leurs propres engagements devant les électeurs. Ensuite parce qu’elle n’aurait pas d’autre signification qu’un coup de force de l’exécutif contre le législatif au motif qu’il lui aurait désobéi ! Etrange conception du rôle du Parlement ! Quant à la menace de dissolution pour faire tenir les rangs en file, savourons la perversité de ses instigateurs ! En fait, si le pouvoir réussit à faire peur aux députés de sa majorité, c’est seulement parce qu’ils savent qu’ils seraient lourdement battus. Et pourquoi le seraient-ils ? En raison de l’impopularité du chef de l’État et de son Premier ministre ! Donc Hollande n’a plus qu’une force : sa faiblesse ! A méditer. Et les députés qui voteraient contre seraient quand même battus ? Ils le pensent eux-mêmes. On voit que les escarmouches internes au système ne suffisent pas a redonner une légitimité populaire. Ce qui est une autre leçon à méditer d’égale importance…

Mais dans tous les cas, le gouvernement Valls ne peut pas avoir une majorité sérieuse c’est-à-dire conséquente ce jour-là. Tout ce qu’il peut faire, c’est passer entre les gouttes. Il peut espérer recevoir un modeste laisser-passer de résignation. Pas davantage. Les abstentions et les votes contre donneront à la majorité qui restera dans ce cas une forme que je dirai « résiduelle ». Pas du tout un point d’appui mais une béquille provisoire. Dans la discussion budgétaire ce serait pire, d’un vote a l’autre. Cette agonie d’un dispositif qui se vide de son sang et de son énergie à une vitesse finalement prodigieuse est le destin promis des prochains mois pour les pieds nickelés qui se sont mis dans cette situation d’échec total. Je vois bien que Hollande et Valls s’accommoderont de cette majorité misérable. Alors même que la procédure du vote de confiance existe pour faire une démonstration de force parlementaire, c’est-à-dire de légitimité !

Le vote de confiance est aussi une étape de vérité pour nous. Personne ne conteste dans nos rangs l’intérêt ou l’utilité de chercher à raccourcir le temps des souffrances populaires actuelles en trouvant si cela se peut une coalition des députés de la majorité élue en 2012. La différence est qu’après des mois de travail dans ce sens, je peux faire un bilan très circonstancié. Les « frondeurs » sont très divers. Mais ils ont en commun le cordon sanitaire qu’ils posent autour de nous, le Parti de Gauche, et de moi personnellement. Ce n’est pas une question de personne, compte tenu de ceux qui veulent entretenir avec moi de bonnes relations. C’est bien de la politique. Nous réclamons une rupture claire et nette avec la politique d’austérité. Aucune entente ou rapprochement ne peut se faire sans que ce préalable soit accepté. C’est le caractère tranché de cette approche dont dépend la confiance populaire qui semble faire problème. Ce point ne nous a pas échappé. De même que le fait que la méthode de la direction du PS, consistant à trouver et ouvrir une faille dans le Front de Gauche, soit reprise à la lettre par certains secteurs « frondeurs » nous interpelle. On les voit essayer eux aussi d’opposer le « gentil » PCF au « méchant » PG. Ce qui est une signature politique tout a fait évidente pour nous. Tout cela n’a ni importance ni portée. Voyez comment a la Rochelle la même salle applaudit notre camarade Pierre Laurent venu leur dire leur quatre vérités et ovationne Manuel Valls qui se réclame de tout ce que le précédent a pu dire. Ils sont paumés, perdus et totalement déseduqués, applaudissant au hasard d’humeurs et d’affections successives mais dans aucune rigueur de raisonnement politique. Comment pourrait-il en être autrement ? Ils ont perdu le goût d’en faire, trompés qu’ils sont sans cesse par des chefs qui leur mentent sans vergogne, en toutes circonstances et sur tous les sujets. Du coup, ces frondeurs ne vaudront jamais davantage que ce qu’ils sont prêts à faire. Rien s’ils ne font rien. Un peu, beaucoup, passionnément selon le degré de courage qu’ils assumeront. Nous sommes prêts à être agréablement surpris. Mais ce serait une naïveté puérile de compter sur des gens qui ne font rien pour faire soi-même quelque chose.

 

J’ai participé à la journée nationale du Front de Gauche le 6 septembre

J’y suis intervenu dès le matin. J’y ai passé la journée, quittant la salle le dernier ou presque. D’aucuns en furent surpris. Il est vrai qu’une intense préparation d’artillerie médiatique avait été organisée pour annoncer la fin du Front et ma responsabilité personnelle dans cet évènement. Il n’en fut rien. Une nouvelle intense batterie médiatique tira ses salves contre la mauvaise qualité des décisions prises en laissant entendre que nous aurions une responsabilité. C’est pourtant le coordonnateur politique du PG qui les présentait, Eric Coquerel. Il est vrai que la presse à ce moment-là était en dehors de la salle. Et ainsi de suite. Rien de nouveau sous le soleil. Mes amis du PG ont présenté une  proposition : les adhésions directes au Front de Gauche. Comme mise à distance on fait mieux. De mon côté, j’ai proposé le mouvement pour la sixième République. Nous avons ainsi prouvé que dans notre esprit, les deux ne s’opposaient pas. J’ajoute que si nous avons posé la question de l’indépendance a l’égard du PS dans les élections, nous avons aussi pris acte de ne pas avoir d’engagement ni de réponse avant la conférence nationale du PCF de novembre prochain. C’est pourtant la question clef dont dépend la survie du Front de Gauche. Sans faire de remarques ni manifester d’impatience sur le sujet, les animateurs du PG qui étaient là et ceux « d’Ensemble » ont montré une ferme bonne volonté unitaire. Clémentine Autain a même proposé des assises du Front de Gauche. Il n’y a pas eu d’autres propositions. Ni de réponse formelle à celles qui ont été faites. Ça viendra surement.

Ça me rappelle le fameux tir de barrage contre la tactique « front contre front » que j’avais appliquée à Hénin-Beaumont faute d’UMP à combattre puisque celui-ci avait disparu du paysage. Je gagnais mille voix en quinze jours par rapport à mon propre score à la présidentielle. Mais cela fut réputé mauvaise méthode. Plusieurs savants cosinus ressortirent les grimoires sacrés pour montrer mon erreur. Ils oublièrent de proposer autre chose et son mode d’emploi. Ensuite, plus personne n’en parla. Tout l’acquis d’identification et de sympathie acquis dans cette bataille fut perdu. On ne fit plus rien du tout. On s’était contenté de se démolir soi-même dans la grande tradition des petites chapelles. A présent, il va de soi que la sixième République « ne peut pas être l’unique campagne » comme c’est devenu un des refrains que j’entends dans nos cénacles. J’en suis bien d’accord. Mais je ne sais pas quelle autre campagne est proposée pour unifier et fédérer comme je crois qu’il faut le faire. Bavarder aimablement avec des frondeurs ne peut en tenir lieu. Pas davantage qu’entre nous.

Je ne crois pas que le « rassemblement sans condition » suggéré à la tribune soit non plus une idée fédératrice. Le PS est un repoussoir absolu. Je ne m’en plains pas. Pas questions de laisser croire d’une quelconque façon qu’il s’agit d’aller solliciter d’improbables rassemblements avec la chose solférinienne qui condamne à la mort lente toute la gauche. Ses marges « frondeuses » sont pour une part des révoltés de fraîche date. Pour le reste et pour certains, ils étaient avant cela très engagés dans la politique d’austérité, l’ANI et autres trouvailles social-libérales du quinquennat. Les anciens ministres ont à leur actif des moments d’enthousiasme pour le précédent budget dont le journal officiel garde un trace trop fraîche pour être publiée sans précaution. Je m’évite les citations et les rappels pour ne pas gâcher l’ambiance, ni navrer les illusions rassurantes. Mais mon analyse du peuple contemporain, de la place des constituantes dans le processus révolutionnaires de notre temps et des conséquences de la pulvérisation des statuts sociaux me semblent mériter mieux que les traditionnelles récitations de catéchisme à propos de « l’importance du social » pour captiver l’intérêt populaire, et autres resucées du trade-unionisme du 19ème siècle ! Tout de même, quel mépris pour l’intelligence populaire ! Curieux alter mondialistes, pour ne rien dire d’autres, que ceux qui ne croient déjà pas à la capacité des gens qui ont été à l’école de comprendre que la règle du jeu détermine le jeu auquel on participe ! Curieux militants que ceux qui veulent alerter et faire admettre un plan mondial contre les conséquences du changement climatique mais pensent qu’un changement constitutionnel est trop « abstrait » à expliquer…

Samedi à 15 heures 30 dans le stand du PG à la Fête de l’Huma, comme chaque année je ferai un discours comme l’ont décidé mes amis qui dirigent le PG. Il portera sur ce sujet. On ne doit jamais faire la politique de ses moyens mais celle de ses ambitions. Peu me chaut que nous soyons tenus à distance par les importants, certains de leurs médias et leurs réseaux de copinage. Qu’attendrions nous d’eux, sinon ? Qui a envie de figurer derrière le corbillard du futur que conduit François Hollande ? Ne compte que la capacité à entrainer. Et elle ne peut se faire que sur des objectifs politiques de haut niveau. Les gens ne sont pas médiocres. Ils sont disponibles pour les grands combats. Ils ont appris à se méfier des luttes d’apparences.  

 

L’extrême droite peut dire merci à bien des médias

Un sondage bidon qui lui était ultra favorable pour le deuxième tour de 2017 est paru. Le PS s’est fâché et il a réveillé l’inepte et grotesque commission chargée de les surveiller. Après bien des auditions, elle a même condamné les auteurs du sondage. Il n’en a pourtant pas moins été commenté pendant des heures et même des jours par le système médiatique. Les brillants professionnels ne s’étaient même pas donné la peine de vérifier si ce sondage était réel ! La commission prétend qu’il n’y a pas de preuve de son existence ! Le gag. Cela n’empêche aucun de ces grands esprits de dormir. « Le Monde » a repris sa série d’interviews permanentes et photos aguichantes de madame Le Pen. Bref, il restera de la période que nous vivons un fait avéré. L’une des contributions les plus directes et les plus méthodiques à la montée de l’extrême droite en France sera venue d’une partie notoire du système médiatique. Deux raisons y ont conduit : le besoin de vendre du papier, et le code génétique politique des gardiens de moutons.

Pour servir la première raison il faut voir la situation comme elle est du point de vue médiatique. Les journalistes du premier cercle des déjeuners en ville ont beaucoup de mal à renouveler l’intérêt pour la vie institutionnelle. Que faire vivre comme débat dans un monde surplombé par une uniformité voulue et martelée : une seule politique est possible ! Quelle place occuper quand des livres vengeurs captent toute l’attention et l’intérêt ? Où poser l’appât du sensationnel dans une vie politique aussi terne ? Le grand frisson venant de chez la bête immonde est tellement excitant ! Et surtout sans danger, pour beaucoup. Cet état d’esprit intervient dans un contexte qui l’aggrave considérablement. Sans même qu’ils en soient sans doute conscients, ces gens organisent un déversement permanent des ingrédients traditionnels qui font le terreau de l’extrême droite depuis la naissance de la démocratie. D’abord l’agitation sans fin du thème de la décadence du pays : c’est le rôle des déclinistes. Tout va mal ! Des dizaines d’articles centrés sur la même variété de titres « la France à la traine… », « La France lanterne rouge… », « La France a beau faire cocorico, mais… ». Ensuite, la décadence des mœurs. Ce sont alors les innombrables articles mettant en scène des faits scabreux, des meurtres abominables, des faits divers anxiogènes et ainsi de suite. Enfin, la décadence politique : une stigmatisation permanente et harassante de tous ceux qui font de la politique. Vient ensuite la fabrication d’une culture du dégoût pour la politique. Sous prétexte d’indépendance, de « refus de servir la soupe », prévaut une manière de faire injurieuse qui ne tient aucun compte ni des idées ni du programme mais seulement des aspects personnels de la lutte, du jeu des ambitions réelles ou supposées, des personnes. En fait, c’est là un pur reflet de l’ambiance pourrie de maintes rédactions où les luttes pour le pouvoir ne sont jamais sanctionnées par des votes ou par le talent mais par des intrigues de palais. Le besoin de salir est permanent. Il est considéré comme un devoir. Il s’exprime par les soi-disant « questions décalées » auxquelles s’ajoutent dorénavant les « photos décalées » qui sont autant d’offenses contre l’esprit et la dignité personnelle avant même d’être l’expression d’une arrogante stupidité gratuite. Ce qui en reste est toujours une image pitoyable et guignolesque. En ce qui concerne les questions, c’est parait-il un devoir « d’impertinence », quant aux photos ce serait de l’art… Fermez le ban. D’une façon générale il s’agit d’enseigner jour après jour, article après article, ligne après ligne que la politique est une apparence, un rideau d’ombres servant à habiller des passions personnelles viles et basses. Je sais combien ce n’est que rarement intentionnel.

La plupart de ceux qui font cette sale besogne sont très ignorants des doctrines et programmes, de l’histoire politique. Leur culture générale reste aussi extrêmement superficielle. En fait, s’ils agissent comme ça et ne s’intéressent qu’à ça c’est parce qu’ils ne savent rien faire d’autre. Parfois, bien sûr, c’est vraiment intentionnel. Ainsi quand « Libération » prétend mettre en scène le débat du PS comme un retour du débat entre gauche révolutionnaire et gauche réformiste pour distinguer Manuel Valls de Christian Paul… Mais au total, cet environnement médiatique aigre et persifleur est le terreau actif, servi gratuitement et sans limite comme contribution à la bataille culturelle de l’extrême droite. Face à nous, c’est évidemment un réflexe de caste. Plus aucune obligation déontologique ou professionnelle ne tient. J’ai déjà expliqué ici comment le même phénomène de haine aveuglée prévaut sous toutes les latitudes avec les mêmes leitmotivs, bestialisant pour les hommes et davantage encore contre les femmes leader de l’autre gauche.

Chez nous cet été on aura vu l’incroyable. J’ai été mis a la retraite d’office par des gens qui n’avaient ni lu ni cherché à lire ou à entendre l’interview de moi qu’ils commentaient. Ça ne s’est pas arrangé depuis. La rentrée dans « Libération » et « le Monde » reprend l’interminable guerre que ces deux quotidiens mènent contre nous. Je me suis amusé de lire le malheureux futur livreur de pizza de « Libération » écrire qu’à force de « taper comme un sourd sur Hollande » je ne serai « plus écouté de personne ». C’est clair que ceux qui ont porté sur leur dos Hollande comme l’a fait ce papier d’emballage vont tellement bien ! Quand à moi, stable à dix pour cent dans les sondages, je viens de participer au record d’audience depuis 2012 de l’émission « C/Politique ». Je m’amuserai de cette rage impuissante contre moi, si ce n’était un signal si profond de la nécrose mentale de ce milieu qui est en train de se décomposer au profit du pire. Car franchement, quand on se dit « journal de toutes les gauches » comme « Libération » le fait à chaque crise pour retenir les lecteurs écœurés, n’y-a-t-il rien de mieux à faire avec moi, même si on ne m’aime pas, que ce pilonnage sans fin par le texte, l’image et le titre ? 

Et comment ne pas voir le contexte dans lequel cette débandade s’inscrit ? Ainsi quand « Le Monde » met en danger la vie des otages de Syrie au nom de je ne sais quel devoir d’information. De quelle utilité ou urgence est pour chacun d’entre nous l’information donnée à propos de ce criminel ? De quel intérêt est celle donnée par « Libération » à propos d’un projet d’attaque du 14 juillet par le même ? Surtout sans que soit précisé s’il s’agit d’une vantardise ou d’un projet précis. Passé le moment de stupeur devant ces deux actes irresponsables de deux quotidiens appréciés par les importants, je me suis dit qu’on ne pouvait imputer la seule stupidité ou goût pour le scoop à n’importe quel prix sur n’importe quel sujet. Les deux journaux servent une thèse qui est au cœur des délires actuels dans certains milieux. La France serait remplie de dangereux islamistes tortionnaires prêts à des massacres de masse. Une manière insidieuse permanente de stigmatiser certaines populations, d’accréditer les fantasmes des autres et de les justifier. Au total, une bonne façon de plus faite à l’extrême droite.


193 commentaires à “Rendez-vous à la Fête de l’Humanité”
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  1. Autrement dit :

    Pleinement d'accord avec @chris_84. Il n'y aura pas de VIème république digne de ce nom (vive la sociale !) s'il n'y a pas d'abord un grand mouvement populaire pour réclamer une constituante et se réapproprier la politique, c'est-à-dire se mettre en position de décideur. Et sans ce mouvement, il n'y aura pas non plus de contenu social et émancipateur à attendre des divers ersatz de "VIème république" qu'on nous ressort ici et là pour faire diversion. C'est d'un seul mouvement qu'il faut revendiquer une constituante et la restauration et l'élargissement de tous les droits sociaux, dans le cadre d'un projet de société écosocialiste. Les luttes sociales elles-mêmes ne suffisent plus. Sans la lutte pour le renouveau de la prise de décision citoyenne, il n'y aura rien que la continuation de la cuisine politicienne.

  2. Md59 dit :

    Pierre Laurent continue à parler d'union de la gauche ! Mais on ne veut plus de ces magouilles politiciennes que nous avons déjà testées. Ce ne sont que des solutions pour garder des avantages que donne le système politique de la Vème république. Non à l'unsion de la gauche, oui à la constituante pour la VIème république !

  3. Gilbert Delbrayelle dit :

    Rendez-vous à la fête de l'Humanité ? En tout cas, si on n'y a vu Kerviel accueilli en vedette, il y manquera sûrement ce peuple abandonné de la France périphérique étudiée par Christophe Guilluy. Ces embrassades sont un affront à cette France ignorée. Ces séquences médiatiques répétées avec Kerviel sont mortifères et poussent les oubliés dans les bras de Le Pen. Je suis révolté.

  4. red2 dit :

    J'ai signé pour la 6eme république, cependant il faudra faire très attention à la manière dont sera mis en place la constituante, parce que le "Je demande l’élection d’une assemblée constituante qui fonde avec les citoyens la 6e République." peut être dangereux fonction de la forme que prend cette élection. Si il y a un élection, on peut aussi se retrouver avec Le Pen et Sarkozy, attention ! Il faudra donc une participation maximale du peuple et ne pas réserver la constituante à une aristocratie d’élus, une part de tirage au sort pour designer les constituants peut-être ?

  5. marianne31 dit :

    Pour avoir une participation maximale du peuple il faudrait peut-être arréter de pinailler, sinon le peuple va vous envoyer sur les roses. Soutenons Monsieur Mélenchon a fond au lieu de défendre chacun sa chapelle.
    Pour la VIème.

  6. Autrement dit :

    @ Gilbert Delbrayelle 153
    Ah bon ? L'affaire Dreyfus ça ne concernait pas le prolétariat ? Vous vous indignez que l'auteur de Germinal ait défendu Dreyfus ?

  7. turmel jm dit :

    Si nous pensons que les Français sont capable de comprendre la nécessité d'une 6ème République, ils sont également capable de mon point de vue de comprendre que Kerviel est le bouc émissaire d'un système qu'ils condamnent de plus en plus. Etant de Bordeaux je peux vous dire que durant l'exode de Juppé au Canada, "ce peuple abandonné" que certains nomment et dont je fais partie, n'avait de cesse de plaisanter ainsi démontrant leur perspicacité politique " le fusible est parti se refroidir! " Alors n'exagérons pas sur les effets ravageurs d'un Kerviel reçu à la fête de l'Huma. Pour ce qui me concerne certains(e) invités me posent davantage de problème, bien qu'après tout, ce soit un lieu de rencontre et d'échange y compris sans concession.

  8. eric dit :

    Bonjour,
    La VIe république serait écosocialiste ? Je ne le crois pas. Pourrait devenir ? Oui. La convocation d'une constituante amène à se poser la question : faut-il changer le régime en profondeur ? Sortir de cette démocratie dite représentative ou indirecte pour la démocratie directe ? Celle plus transversale, plus en cercle. Ce qui implique aussi la fonction de l'état,sa nouvelle articulation et orientation. Je comprend le sentiment d'urgence que je lis un peu partout mais je pense qu'il manque quelque chose dans "la notice explicative", j'ai bien peur que les gens croient "VIe republique, augmentation immédiate du smic". Je pense qu'il nous faut expliquer "le temps long", que si les institutions changent, sera mis en débats publics les enjeux d'avenir pour notre pays.

  9. Donner un orientation incluse dans la constitution ferait obligation aux gouvernants à venir d'agir dans le sens voulu par la constitution. De plus toute les lois qui auraient des orientations contraires aux orientations constitutionnelles seraient retoquées par l'organe de contrôle défini par les constituants. Le débat et bien sur nécessaire avant d'arriver à l'adoption du nouvelle constitution. Vive la 6ème République...Vive La Sociale!

  10. Vassivière dit :

    Discours de Jean-Luc Mélenchon, hier à la Fête de l'Huma, époustouflant !

  11. Franck dit :

    @ vassivière.
    Auriez-vous un lien pour le visionner svp ? ça me mettrait du baume au cœur, car je viens de parcourir pas mal de "papier" sur le net à ce sujet et lu les commentaires de certains communistes accrochés aux vieux schémas. Déprimant si je n'était convaincu du bien fondé et de la bienveillance collective de notre démarche.

  12. Voici le lien audio que cherche Franck.

  13. lucie dit :

    Bonjour,
    Un seul regret, que le son ne soit pas top, mais sans doute les conditions techniques était-elles difficiles. Un discours très fort et pédagogique qui ouvre des perspectives auxquelles on ne peut que souhaiter que le maximum de citoyennes et citoyens adhèrent.

  14. POUCET dit :

    Merci de tout cœur à M. Mélenchon d'avoir reçu J.Kerviel a la fête de l'Huma.

  15. Alain GUILLOU dit :

    Tenir la main d'un lampiste, c'est accepter toutes les dimensions de notre devise commune "L'humain d'abord" ! Bien sûr Kerviel n'est pas un exemple à suivre, mais il est un cobaye du système,capitaliste, or si chaque ouvrier d'armement, du pétrole, ou du béton est accusé de crime de guerre, de pollution ou de bétonnage littoral, si chaque petit agriculteur poussé à doper sa terre par la coopérative aux ordres de la finance est traité d'ennemi public, si chaque élu local PS est traité comme la peste brune, alors, en effet, le label Front de gauche devient brun lui-même. Le front du peuple ne se construit pas en stigmatisant le peuple, mais en accueillant les repentis, les lampistes, les salariés gros ou petits, les chomeurs et les clochards, sans exclusive, du moment qu'ils viennent un tant soit peu dans le sens de la dynamique à amplifier !
    Fraternellement.

  16. gorepita dit :

    Oh oui, vivement la sixième ! Et repensons complètement nos mécanismes de fonctionnement qui n'ont conduit qu'à la multiplications de systèmes arc-boutés sue leur propre survie. Il est grand temps de repenser notre société en termes d'organisation, c'est à dire de rapports d'échanges d'informations pour servir une finalité qui n'a jamais été démentie depuis 1789, la liberté, l'égalité et la fraternité pour tous les citoyens et entre tous les citoyens. Depuis le deuxième départ de de Gaulle, la France marche à côté de ses pompes, incapable de s'adapter à l'évolution du monde, ni a fortiori de proposer un message, une voie, une idée pour que la mondialisation dont tout le monde nous bassine cesse d'être le racket du plus fort réseau mafieux qui soit, l'argent anonyme ! L'utopie du "citoyen du monde" est bien morte, et pourtant seules les utopies sont porteuses de germe d'avenir. Sans le rëve, il ne reste que le cauchemar. Alors, osons, et donnons nous les moyens de rêver !

  17. Patrick Seignon dit :

    La fête de l’Humanité pourra s’enorgueillir cette année d’avoir été le lieu de rencontre de toute la vraie gauche. Gérard Lavilliers s’y produisait pour la huitième fois, mais il y avait aussi Jean-Luc Mélenchon revenu semble-t-il de ses états d’âmes de l’été, Jérôme Kerviel avec son bracelet électronique juste nécessaire à l’humilier puisque par les temps qui courent ils peuvent tout aussi bien le suivre à la trace à l’aide de son téléphone mobile. On y vit aussi tout le staff des frondeurs du PS. Cela donnait au rendez-vous annuel du journal du PCF des parfums de nostalgie, d’Union de la Gauche refondée pour les moins hardis, d’évènement fondateur d’un Nouveau Parti Anticapitaliste pour les plus imaginatifs. Nous en sommes loin en vérité. Pierre Laurent a affirmé que "cette union en marche il ne voulait pas la compromettre en posant des ultimatums". Il voulait dire par là qu’il respectait le choix des frondeurs du PS qui veulent seulement s’abstenir lors du vote de confiance que Manuel Valls sollicitera pour son nouveau gouvernement le mardi 16 septembre. Encore...

  18. lemetayerv dit :

    En regardant les commentaires au sujet de la 6ème république et sur la constituante, ailleurs sur la toile, je suis assez consternée pour une fois qu'on a le droit à l'expression et à l'action politique en tant que citoyens, de voir certaines personnes dubitatives. D'un côté, elles disent qu'elles ne font plus confiance aux partis ou hommes politiques mais elles attendent quand même que ceux-ci les sortent de leur misère (réelle ou supposée, morale ou économique). Qu'organiser notre propre avenir ne serait pas une bonne chose car ça pourrait échouer et tomber entre de mauvaises mains (celles des oligarques). En fait, il ne faudrait rien faire car cela ne pourrait peut être pas aboutir. Pour ma part, je serais fière de dire à mes enfants et petits-enfant, qu'un jour grâce un peu à moi et à beaucoup d'autres, j'ai modifier ou essayer de le faire, la vie à laquelle ils auront droit demain. Et si ça échoue, je serais fière de dire que j'aurais essayer car à n'en pas douter cela sera écrit un jour dans les livres d'histoires. L'histoire c'est ceux qui participent qui l'a font pas ceux qui doute sur tout et qui du coup ne font rien.

  19. JeanLouis dit :

    Kerviel comme combat il y a mieux et croyez bien que je comprends parfaitement le feuilleton et les données de l'affaire SG. C'est une erreur tactique difficilement compréhensible. Attention à ne pas se déconnecter du vrai peuple, ce qui est hélas, triple hélas en marche

  20. @168 lemetayerv
    "En fait, il ne faudrait rien faire car cela ne pourrait peut être pas aboutir"

    Le pouvoir pyramidal s'étends de l'exécutif vers les moyens de communications contrôlés par les néo-capitalistes et le citoyen lambda ne sait plus que son pouvoir est patent, car n'ayant plus les outils pour l'action. TF1 dirait qu'il prépare les cerveaux pour coca-cola par exemple. L'information est formatée (pour l'essentiel), lire un journal quel qu'il soit, même gratuit, n'amène pas le citoyen à exprimer son pouvoir ailleurs que pour les élections. Les sondages agitent des épouvantails pour rabattre les électeurs vers les parti de pouvoir. Si l'on ajoute à cela les jeux de 20H... Il nous faut revivifier la vie citoyenne, et je serais fier moi aussi d'y avoir participé. Vive la 6ème République Vive la Sociale..

  21. Max Bézard dit :

    Merci de cette initiative qui, j'ose espérer, fera date. Un mot me retient cependant, celui de "personnels" plutôt qu'"individuels". La question reste sur la sémantique et devrait rejoindre votre soucis de ne pas mélanger l'eau et le gaz en cette matière sensible que nous défendons ainsi que quelques autres. Nous n'en serions pas là si nos ancêtres avaient surveillé le logos, donc le langage qui en découle. Pourtant les grandes pierres alignées sont visibles, mais leurs signe n'apparait pas autrement que vue du ciel (pas tombé sur la tête). Le serpent est multiforme mais la multitude ne surveille pas trop. Et le Lotus en vient souvent. Aussi ce choix était inévitable mais les précautions instinctives contre la systémie sclérosante apparaissent maintenant au grand jour fonctionnelles, et nécessaires en regard des affres du marché du langage politique. Une idée sur la répartitions des secteurs d'influences respectives pour chaque souverain vient à poindre. De vielles idées de paix telle la fleur au fusil (mais encore dans la Lune). Étrange comme le sème "ministère de l'intérieur" prend soudain un "virage" inattendu.
    A bientôt

  22. Tshebourashka dit :

    La fête de l'Huma fût une bien belle fête, et son point fort, son point beau, son point heureux fût le discours de Jean-Luc Mélenchon. Adoré ce discours ! Je guette le blog, épie youtube, et espionne Dailymotion pour le retrouver en ligne et le partager. Amis et camarades, en avant ! Signons et bougons nous ensemble, chacun avec son identité, pour la 6ème république ! Les gens vont débattre et s"intéresser. Ça va marcher !

  23. j-jour dit :

    @Tshebourashka
    Adoré ce discours !
    Il est ici.

  24. giuseppe dit :

    Bonjour
    Belle fête de l'Huma ce week end. De très chaudes et bonnes ambiances un peu partout. Cela fait du bien. Mais,il y a quelque chose qui me dérange. Samedi après-midi, j'ai assisté sur le stand du FdG (en plus du stand d'Ensemble, du PG, des différents stands PCF) un débat autour des SCOP. A peine une vingtaine de personnes pour écouter. Alors que l'on parlait d'exemples concrets d'entreprises reprises par leurs salariés. C'est navrant. Beaucoup de gens sont là pour les vedettes (artistes et personnalités politiques), malheureusement.

  25. Vassiviere dit :

    @169
    L'affaire Kerviel est un combat politique contre la toute puissance bancaire, ses pratiques frauduleuses qui autorisent dans ce cas précis un transfert de 1,4 milliard d'argent public dans les caisses de la banque, sans preuve, et contre la propagande néolibérale pour couvrir le tour de bonneteau.

  26. Gorepita dit :

    Un modèle, ce discours ! Croire en ce que l'on fait est toujours mobilisateur. Une remarque pourtant à propos du "réseau social" VIème République. Certains se souviennent peut-être de "Désirs d'avenir" où chacun pouvait avoir le sentiment de contribuer à un débat sur les grandes (et petites) orientations à donner à un programme politique. En réalité, il s'agissait d'une forme de sondage d'opinion qui permettait de promouvoir des idées préexistantes en les justifiant, un peu démagogiquement, par des citations de contributeurs. Il ne faudrait pas que le peuple soit canalisé et je souhaite bon courage à ceux et celles qui auront à modérer les contributeurs.

  27. Rosaire Amore dit :

    Salut
    C'est quand même malheureux que sur le blog d'un révolutionnaire on soit obligé d'utiliser les produits Microsoft ou Apple pour visualiser les vidéos ! J'utilise Linux avec Firefox et sur vos vidéos je n'ai que le son. Il vous suffirait d'utiliser les standards du Web (voir W3C) pour que tous les citoyens soient à égalité (avec le format webm plutôt qu'avec flash).
    Merci d'y réfléchir

    [Edit webmestre : C'est tout de même malheureux qu'un révolutionnaire sur le blog raconte n'importe quoi !
    Nous n'utilisons aucun produit Microsoft ou Apple. Ce blog est construit sur un logiciel libre (WordPress) et hébergé sur un serveur Linux. Les vidéos ne sont pas hébergées sur le blog pour 2 raisons : nous n'avons absolument pas la capacité nécessaire pour stocker ces vidéos sur ce serveur, ni la bande passante requise pour les diffuser. Aussi sont-elles hébergées principalement sur Dailymotion, car Dailymotion délivre un contenu compatible avec la plupart des navigateurs. Dailymotion délivre en effet une vidéo H.264 (format sous licence, développé par un consortium auquel appartiennent les deux compagnies que vous citez) dans un iframe HTML5 ou au moyen d'un lecteur Flash, selon votre navigateur. Les vidéos de ce blog sont ainsi parfaitement visibles sur une tablette ou un smartphone et les systèmes non compatibles sont très peu nombreux (Firefox Apple ou Linux) ! Au contraire, WebM (que vous suggérez), quant à lui, est un format prometteur puisque ouvert, mais n'est supporté par aucun produit Microsoft, ce qui semble-t-il ne mettrait pas "tous les citoyens à égalité". Selon les statistiques de ce blog, moins de 2,4% des visiteurs de ce blog utilisent Firefox sous Linux, alors que 67% utilisent les produits Microsoft. Voudriez-vous les priver de vidéo pour en bénéficier ?
    Révisez vos "standards du Web" et réparez votre matériel. Puis revenez faire amende honorable...]

  28. jnsp dit :

    Merci pour le lien vers la belle intervention de Jean-Luc Mélenchon
    Il y a cependant un Hic, l'importance accordée au réchauffement climatique "contre lequel il faut lutter", qui serait donc à portée d'une réaction de l'humanité, ce qui est de moins en moins sûr. Toutes ses positions écologiques sont très pertinentes mais les justifier en utilisant le réchauffement climatique est une erreur, il est de moins en moins sûr que son origine soit anthropique. Ce n'est pas parce que cette position est actuellement minoritaire qu'elle est erronée, de même que ce n'est pas parce que le Front de gauche est minoritaire que ses positions sont erronées.

  29. jeannine dit :

    @169
    En effet, moi tout comme Vassivière, je comprends l'inverse de votre déduction. Kerviel est d'abord et avant tout un être humain et si nous comprenons pas cela a la fête de l'Humain d'abord alors ! Des Kerviel, vous savez, ils se ramassent a la pelle comme les feuilles mortes, victimes ou non, dans ce système pourri, et s'en prendre a eux c'est cautionner et se tromper radicalement de coupable. Que craignez vous ? La critique des média a l'encontre de Monsieur Mélenchon ? C'est fait ou se fera tant que eux aussi seront les "victimes" de leurs patrons et que ceux-ci ne serons pas virés aussi comme les banquiers vrais coupable a la place de tous les Kerviel.

  30. Autrement dit :

    @giuseppe 174 (7h25).
    Votre regret est justifié: les SCOP, et tous les efforts des collectifs locaux qui modifient déjà partiellement, dans le concret, le fonctionnement inhumain de notre société (entreprises sauvées comme coopératives, agriculture bio, échanges et entraide, vie associative), méritent d'être connus et soutenus. Bravo à tout ce qui se développe d'humanité solidaire dans les interstices du "système" ! Cependant, je ne tirerais pas la même conclusion que vous du déficit de participation à ce stand de la fête de l'Huma. Je trouve que c'est un signe très positif de maturité politique que les citoyens (lors de cette fête si riche en offres diverses) s'intéressent prioritairement, non pas aux "vedettes", comme vous dites (qui ne sont là que comme porte-paroles des discussions en cours), mais à travers eux, aux questions politiques majeures qui concernent la société toute entière. Dans la lutte pour une 6ème république, les citoyens seront amenés à être eux-mêmes les décideurs de toutes les décisions importantes pour l'avenir. Et pour cela, il faut qu'ils soient bien conscients des enjeux nationaux.

  31. sylvie974 dit :

    @jnsp
    Tout comme vous, moi aussi cette position sur l'origine anthropique du réchauffement climatique me gène dans le discours. La montée des eaux n'est pas avérée. L'irresponsabilité oui ! (constructions en zone inondables, destructions des mangroves, constructions de digues mal adaptées aux mouvements de la mer). Tout ça me semble davantage destiné a nous préparer à de nouvelles taxes sur des phénomènes naturels qui existent depuis que le monde est monde (tempêtes, érosion). Quand on donne des permis de construire dans une zone située entre une rivière et un océan qui plus est dans une région ultra plate comme la Vendée, ce n'est pas le réchauffement climatique anthropique qu'il faut dénoncer mais la connerie anthropique et à mon humble avis c'est surtout elle qu'il faudrait taxer et là, c'est sûr, c'est le jackpot ! Une belle manne pour investir ds les énergies propres. Même si j'adhère totalement au reste de l'intervention. cela m’apparaît comme une diversion qui participe au catastrophisme ambiant et nous détourne des vrais combats à mener. D'accord pour une révolution écologique mais pas d'après les rapports fallacieux du GIEC. Vive la 6ème ! Bravo.

  32. maris dit :

    @sylvie974
    Il va te falloir réviser tes données. Les experts du GIEC ne sont pas des branquignolles et il est triste que cette mascarade puisse être encore brandie pour mettre en doute la réalité quotidienne. Que Allègre, et quelques autres aient raconté des salades pour tenter de discréditer les résultats des analyses et des modèles utilisés par le GIEC est une certitude et leur influence reste grande même si, comme le bouquin de Allègre paru en 2013, leur pseudo scientificité n'est que fumisterie. Je conviens que quand Jean-Luc se lance dans un discours sur le réchauffement climatique, il ne prend pas les gants nécessaires mais il n'a rien dit qui soit faux, à la limite un peu rapide et approximatif mais certainement pas faux intrinsèquement. Il n'y a pas de catastrophisme à considérer que la situation est grave et empire à toute vitesse. L'angle selon selon lequel il vaudrait mieux se positionner va plus loin que le simple réchauffement climatique, et à la façon de P Rabbi, j'y vois plus les conditions que l'Homme a créées pour se faire éliminer par l'écosystème de la planète. C'est bien plus grave !

  33. raphaël dit :

    @ maris
    Je te suis complètement dans ton analyse [...]

    [Edit webmstre : Eh bien dans le cadre de ce blog, nous nous en tiendrons à cette excellente nouvelle !
    Le propos de Jean-Luc Mélenchon réfère souvent d'une manière générale au rėchauffement du climat et à ses origines, mais une discussion sur les conclusions du GIEC quant à la nature anthropique du réchauffement climatique est tout à fait hors sujet. Les forums ne manquent pas ou les tenants d'une théorie étripent ceux de l'autre et vice versa. Allez-y !]

  34. richard30 dit :

    Bonjour.
    Le M6R, ne doit pas être un mouvement construit sur les bases du "circuit fermé", entre adhérents et sympathisants d'un parti, avec les moyens médiatiques réservé à ce parti, ni le seul avis de ceux qui optent pour ce parti, car dans ce cas précis, les résultats sont connus et reflètent les scrutins électoraux précédents. Non, le raisonnement est totalement différent, ce mouvement doit être construit sur les bases du "circuit ouvert" mais à tous car cette fois-ci, contrairement à tout ce qui a été fait précédemment, le sujet est totalement différent et touche la quasi majorité des citoyens électeurs. Les citoyens électeurs vont refaire la Constitution en redéfinissant l'attribution des pouvoirs et en l'écrivant eux-mêmes. Il n'est plus question d'utopies concernant les richesses, à gauche le partage et à droite l'accaparement mais de réalisme en déterminant ensemble les meilleures règles d'une vie sociale commune, écrites pour mettre hors d'état de nuire les êtres "hors normes", les fous, les prédateurs. Donc construire ce mouvement c'est vouloir tourner la page aux pratiques du passé et réfléchir autrement.

  35. Spinnaker dit :

    Comment peut on parler de constituante sans parler des travaux sur le tirage au sort, indispensable, d’Étienne Chouard.

  36. raphaël dit :

    @ webmaster
    Je ne peux que prendre acte de ta modération, cher WM, néanmoins, mon petit commentaire ne traitait pas de la nature anthropique ou non du réchauffement climatique (à la limite, peu m'importe...), mais des dangers potentiels d'une focalisation sur cet aspect de la catastrophe écologique en cours et donc de la nécessité d'élargir la perception de cette dernière à ses aspects souvent négligés: effondrement de la biodiversité, pollution marine,... Cela ne le rendait pas forcément plus intéressant pour autant, mais bon.
    Allez, pour revenir alimenter le débat sur la constituante, une interview "maison" à la revue "Regards". Cela sonnera un peu comme une réponse à Spinnaker.

  37. Francis dit :

    Kerviel n'est qu'un pauvre petit humain qui croyait pouvoir se rapprocher du soleil. Des Kerviel il y en a des millions dans notre pays, ceux que la novlangue nomme "les classes moyennes", les cadres et qui dans leur grande candeur pensent avoir des intérêts communs avec les puissants de ce monde. Ils ne se rendent pas compte qu'ils ne sont que des jouets dans les mains de ceux qui les manipulent. Combien de ces Kerviel outrepassent les règles dans les entreprises ? Faut-il rappeler le scandale de l'amiante, celui du sang contaminé et bien d'autres. Faut-il parler même plus simplement de ceux qui n'étant pas cadre délaissent les règles de la prudence pour parvenir à respecter des objectifs de production et de profits irréalistes fixés par des conseils d'administration toujours plus exigeants ? Un simple exemple, les chauffeurs routiers qui dépassent les vitesses ou les heures de conduites autorisées au mépris de leur sécurité et celle des autres utilisateurs de la route. Ils sont également des délinquants. S'ils n'ont pas d'accident ou ne se font pas prendre personne ne trouve rien à redire, dans le cas inverse ils sont seuls face à leurs conscience et leurs juges. Combien de cadres dépassent allègrement les horaires de travail maximum fixés par le code du travail et cela au mépris de leur santé psychique et physique, combien de dégâts collatéraux (toujours la novlangue) sont dérivés de ces pratiques délinquantes ? Au delà de l'individu Kerviel c'est de tout cela qu'il s'agit. Kerviel innocent ? Chacun jugera. Les députés socialistes qui s'apprêtent à trahir leurs électeurs en votant la confiance à un gouvernement qui fait l’exact inverse de ce qu'ils sont censés défendre ne sont ils pas aussi coupables que Kerviel ? Ici également la décision qu'ils prendront dans le cadre de leur mission va avoir des conséquences désastreuses sur la vie de millions d'individus.

  38. Georges 69 dit :

    Par foi je doute, le doute est le pendant de la foi, et ce que je redoute c'est le passage par le bleu Marine car en dehors des vociférations "Nous ne laisserons pas confisquer la Patrie" les masses laborieuses ne semblent pas prêtes à rentrer en résistance. Ici nous sommes entre gens qui nous comprenons et tirons dans le même sens, même si nous apercevons des points de vue différents. Je suis adhérent d'un club sportif de gens H et F de 60 ans et plus, tous retraités(es) tir à l'arc et piscine et pour 20% animés par la compétition. Anciens cadres, enseignants ouvriers milieu favorable à la discussion, tous informatisés j'y suis connu pour mes opinions et apprécié par respect et éthique, on a commencé à me poser des questions sur Jean-Luc Mélenchon la VIéme bien sûr, je réponds par le pouvoir personnel que laisse la Véme, promesses non tenues, l'emploi des jeunes 3 de mes poussins diplômés sont en difficulté. le discours de Jean-Luc Mélenchon à la Fête de l'Huma, je suis d'accord en tous points, je vais signer et faire signer, prise de paroles qui rappelle celle de Marcel Cachin ou Jacques Duclos en 1939 au Congres de Villeurbanne du PCF. En avant pour les 100...

  39. Alain Doumenjou dit :

    Spinnaker @185
    "Comment peut on parler de constituante sans parler des travaux sur le tirage au sort, indispensable, d’Étienne Chouard."

    Il me semble au contraire qu'on peut fort bien se dispenser des "travaux" d'Etienne Chouard, lesquels ont amené celui-ci à proclamer qu'il avait identifié "la cause des causes" de l'injustice sociale, le vice essentiel et rédhibitoire qui détruit la démocratie au profit des oligarques, savoir: le suffrage universel, cette abomination que selon Chouard il est aussi indispensable qu'urgent de faire disparaître ! Il y aurait beaucoup à dire sur les "travaux" et la pensée aussi pernicieuse que confuse de cet oracle qui hélas fait des adeptes. D'autres que moi, comme Raoul Jennar l'ont déjà fait avec talent.

  40. jnsp dit :

    @ Doumenjou
    Décidemment je n'ai pas de chance avec vos interventions, vous avancez que pour E.Chouard "la cause des causes" de l'injustice sociale, le vice essentiel et rédhibitoire qui détruit la démocratie au profit des oligarques est le suffrage universel. Comment peut-on avancer cela, Chouard dit simplement que le véritable suffrage universel est le vote direct des lois par les citoyens. Critiquer la démocratie représentative n'est pas anti-démocratique. Je ne partage pas son avis sur beaucoup de choses mais il ne faut pas déformer les positions d'autrui, tôt ou tard cela se retourne contre nous. D'autre part il faut bien admettre que parfois on peut apprendre d'un adversaire.

  41. Jauresist dit :

    Je suis très enthousiaste à l'idée de faire campagne pour changer les institutions. Je suis convaincu que la Vème est devenu le fief de l'oligarchie, le système du pantouflage, des conflits d'intérêts etc. Je pense que la plupart de nos concitoyens en sont à faire le même constat. Il faut dégager tout un monde de politiciens et changer les règles pour éviter que le même pourrissement ne recommence ensuite. Je rejoins donc sans hésiter le mouvement pour la 6ème République.
    Mais suite au discours de Mélenchon à la fête de l'Huma, je suis dubitatif. Je trouve malvenu d'énumérer d'ores et déjà toutes les politiques et valeurs de gauche qui devraient être "sacralisées" dans la future Constitution. Ne dénoncions nous pas le vice fondamental du TCE d'inscrire des politiques et des principes économiques dans une Constitution alors que le rôle de celle-ci est essentiellement de définir les mécanismes du pouvoir ? Et là nous tomberions dans le même travers ? Je dis stop ! Une constitution "rouge" n'a aucune chance de rassembler une majorité de Français. Contentons-nous d'exiger une République indépendante et...

  42. @Jauresist
    Il ne s'agit pas de valeur uniquement de gauche, quand il s'agit de préserver la bio-diversité par exemple, mais de valeur qui concourent à assurer l'avenir de notre pays. Que ces valeurs entraînent des développement économiques ne revient pas à dire quelles sont d'ordre économique. Ne pas oublier que la nouvelle constitution devrait (j'espère) mettre en place une nouvelle distribution des pouvoirs en faveur de l'irruption des citoyens dans la vie politique, mais elle n'assurera pas la permanence d'une politique "rouge". Seule la conviction des citoyens pourrait faire perdurer l'écarlate de la politique des gouvernements successif, ce qui serait souhaitable par ailleurs, à mon sens. Vive la VIeme République, Vive la Sociale!

  43. richard30 dit :

    @ Jauresist, 191.
    Parfaitement en accord avec votre commentaire. Qui détient le pouvoir aujourd'hui ? La ploutocratie. Qui parvient à « convaincre » les mandataires politiques de rédiger telle loi, telle norme, telle règle . Les ploutocrates. Pourquoi les mandataires politiques évoluent dans les conflits d'intérêts ? Parce que les règles établies ne les en empêchent nullement. Pourquoi l'ensemble des citoyens de France qu'ils soient de droite, de gauche ou abstentionnistes ne possèdent aucun pouvoir aujourd'hui ? Parce que les règles établies les en privent. La synthèse est simple. Il faut abolir les règles établies et les réécrire en prévoyant le contrat qui nous lie à nos mandataires, leur contrôle, ainsi que leur révocation en cas de manquement. De plus, il faut prévoir le contrôle des pouvoirs délégués. Ces règles sont nos règles constitutionnelles qui ne doivent plus être écrites par les mandataires de nos pouvoirs mais par nous-mêmes, quelles que soient nos couleurs politiques. Les nuances, les idées politiques ne doivent apparaître qu'ultérieurement, lorsque les règles auront été rédigées, par l'ensemble des citoyens, au sein de notre Constitution.


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