17sept 14
Ce post commence par un commentaire du vote de l’Assemblée nationale sur la confiance demandée par le Premier ministre. J’y vois un vote d’affaiblissement de Manuel Valls. Une manœuvre entièrement ratée qui, au lieu de le fortifier, l’aura épuisé.
Ensuite, je donne des informations sur l’état du lancement du « Mouvement pour la sixième République ».
Puis je viens sur la fête de l’Humanité et son message tranquille. Je dis deux mots du Front de gauche.
Et je raconte une séance de guerre froide particulièrement lamentable au Parlement européen.
J’ai volontairement raccourci mon propos dans la mesure où je vous appelle à écouter, si vous le pouvez, mon (trop) long discours à la fête de l’Humanité sur le thème de la sixième République.
Manuel Valls arrache la confiance mais pas la majorité
La confiance est acquise par 269 voix contre 244. D’un moment censé le renforcer, Manuel Valls ressort plus faible encore. C’est bien moins que les 306 voix qu’il avait obtenues il y a seulement cinq mois. Et c’est moins que la majorité absolue des députés. 53 députés se sont abstenus, dont 31 socialistes. EELV et les trois élus du Mouvement républicain et citoyen (MRC) se sont abstenus. S’ils avaient voté « contre », le gouvernement tombait et le dénouement de la crise pouvait commencer. C’est au contraire l’agonie qui va continuer. Celle du gouvernement désormais sévèrement affaibli par un vote fluet et maintenu du seul fait de la bienveillance des opposants internes à sa majorité. Celle de « la gauche » réduite à cette caricature d’attelage branlant, cruel et inefficace. Celle du pays gouverné par des gens qui ont ouvert des vannes d’appétits provocateurs au MEDEF qu’ils ne savent plus contenir. Quel gachis !
Les frondeurs n’ont pas su faire mieux que ce qu’était déjà une fronde sous l’ancien Régime : une révolte sans autre ambition que celle de ses meneurs. Ils ont affaibli Valls sans aucun profit pour le changement qu’il fallait obtenir. Cet épisode était la dernière pompe à énergie avant le désert. Il ne reste plus une goutte du carburant qui a fait le résultat de 2012. Tout dans la prestation du Premier ministre a montré l’épuisement de ce qu’il incarne à cet instant : le ton poussif, les empilements de mesures anciennes citées sans ordre ni hiérarchie, les brutalités sociales cruelles comme le travail le soir et le dimanche emmêlées avec le détail du capharnaüm des changements dans l’organisation territoriale. Le tout amplement ouvert par la récitation de tous les fantasmes sécuritaires tirés du vocabulaire de la droite et de l’extrême-droite. Et pour finir, en état d’asphyxie, un bouquet d’envolées virilistes avec le vieux discours tout aussi usé sur le « courage de dire la vérité » avant de proférer des flots de mensonges et d’approximations. Il ne semblait même pas y croire lui-même. J’ai savouré l’art des assistant et des communicants nous reprenant des bouts de phrases pour mieux tuer les mots en les empilant sans rime ni raison dans la bouche de quelqu’un qui en est la négation. Mais au total on a entendu un discours poussé devant soi, croulant comme sous le poids d’un âne mort.
Jeudi François Hollande nous fera le deuxième service. Et ce numéro durerait encore deux ans et demi ?
Des nouvelles du lancement du Mouvement pour la 6e République
Jeudi soir dernier a été ouverte la page d'accueil de signatures pour ceux qui veulent entrer dans ce réseau citoyen. Dans la minute qui a suivi, la page Internet a immédiatement explosé sous le poids des entrants et il a fallu attendre plusieurs heures pour que le contact puisse être établi. Mais dès le lendemain matin, les signatures arrivaient à jet continu. À l'heure à laquelle j'écris nous en avons recueilli plus de 22 000. De plus, 700 personnes ont proposé leur aide dans les domaines les plus divers. Je crois bien que nous avons d'abord besoin d'aide venant de gens qui aient la qualification pour… organiser cette aide. Dans les prochaines heures sera publiée d'abord une contribution d'intellectuels, puis ce seront des responsables politiques et enfin des syndicalistes. Pour parvenir à formaliser de cette façon les publications et leur donner ainsi toute leur portée il y a un important travail de tri à faire comme chacun le devine. Mais il est essentiel que la collecte des signatures continue. J’ai donc bien besoin que vous soyez nombreux à relayer l’initiative pour qu’elle puisse être très vite opérationnelle, c’est-à-dire assez nombreuse pour être significative et pouvoir prendre des initiatives.
Deux étapes cruciales devront être franchies. La première consistera à constituer un comité d'initiatives qui prendra en charge l'impulsion des étapes suivantes de la vie du « mouvement ». La seconde, ce sera la mise en place d'un site interactif pour accueillir une vie aussi horizontale et coopérative que possible. Ce sont deux moments délicats et je ne dis pas que je suis certain de les voir franchis d'un bond. Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'exposer ici même, une autre difficulté vient du fait que je suis à la fois l'initiateur de la démarche et celui qui doit en transmettre le contrôle aussi vite que possible. Pour moi, l'idée essentielle est que le « mouvement pour la sixième République » n'est pas un parti ni quelque chose qui y ressemble. Il s'agit d'un courant d'opinion aussi large que possible puisant sa motivation aux sources les plus diverses. Une autre difficulté vient de là, d’ailleurs.
On ne peut imaginer de proposer une Constitution clé en main au moment où l'on propose sa rédaction par le peuple lui-même. Cependant, j'ai bien compris que si l'on en reste au simple énoncé de l'objectif, c'est-à-dire la convocation d'une assemblée constituante pour écrire une nouvelle Constitution, beaucoup de personnes pourraient comprendre qu'il s'agit seulement d’une construction institutionnelle. Le contenu démocratique, social, écologique ne se voit pas dans le seul mot « sixième République ». J'ai donc pensé que je pouvais aider à encourager et à rassurer sur ce point en faisant de ce thème l’objet de mon discours à la Fête de l'Humanité samedi dernier. J'admets qu'il est un peu long, mais je n'ai su faire mieux. Ceux qui donc s'inquièteraient en pensant que le changement de Constitution est « un thème abstrait » seront peut-être rassurés en m'écoutant. Je n'ai pas parlé pour autre chose et c'est en faisant comme si tous mes auditeurs ce jour-là étaient de ce point de vue que j'ai argumenté. C'est pourquoi je renvoie à mon propos plutôt que d'en faire aujourd'hui un résumé.
Sous le soleil, la Fête de l’Humanité a fait mieux que le plein
Dès le vendredi, on devinait que ce serait un moment très fort. Car d'habitude, ce jour-là, le soir, à l'heure de l'inauguration des stands, les allées sont très faiblement remplies jusqu'à l'heure du concert. Ce vendredi pourtant, il y avait foule déjà. Le samedi et le dimanche, ce fut un pullulement d'une densité incroyable. Le soleil n’explique pas tout. Et j’en suis le premier surpris. Après l'année désastreuse que nous avons vécue entre les municipales et les élections européennes, sous les coups de l'ultra droitier gouvernement Valls, je m'attendais à une ambiance morose. Ma surprise a été de voir que tel n'était pas le cas. Je suis passé dans assez de stands et j'ai bavardé avec assez d'équipes militantes pour m'être rendu compte qu'un autre état d'esprit régnait. D'abord, il n'y avait aucune acrimonie entre militants. Ni contre moi. J'aurais compris qu'il y en ait partout où les camarades n'ont pas fait le même choix d'autonomie que nous à propos de municipales. J'ai eu le sentiment que ce moment est déjà dépassé. J'en suis réconforté. J'invite tous nos camarades à faire de même. Il faut impérativement passer à la suite. Et pour cela, il faut une fois de plus se regrouper. J’ai senti une grande attention, beaucoup de gravité. Et surtout une soif de comprendre extraordinaire. Au stand du PG, les livres de nos collections de formation partaient comme des petits pains. Mon discours expliquant le mot d’ordre de sixième République a été suivi sous un soleil de plomb dehors et une chaleur étouffante dedans sans un départ en cours de route. Ce sont de tous petits signes mais de très bons signaux. On ne mène jamais un combat gagnant avec des vaincus d’avance. Ce n’est pas cela que je vois dans nos rangs.
Bientôt la direction communiste donnera sa réponse…
concernant la stratégie pour les prochaines élections cantonales de mars 2015. Autonomie ou coalition avec le PS ? Ce sera un moment décisif. Je l'attends avec confiance. Il ne faut rien compliquer par des déclarations ou des attitudes qui crisperaient qui que ce soit. Je me conforme à cet impératif. C'est pourquoi j'ai accepté l'invitation de Pierre Laurent au déjeuner avec des frondeurs et des membres d'EELV. Je n’en suis pas resté à la méfiance que m’inspirent les choix politiques récents de plusieurs d'entre eux. Mon intention était de donner un signal amical à Pierre Laurent et à ses camarades. Pierre m’a personnellement contacté pour m’expliquer son initiative. Je l’ai senti passionné de réussir. Ensuite, Marie-George Buffet a beaucoup insisté pour que je réponde positivement. Je n’avais pas de raison de refuser mon aide, même si je restais sceptique. Mais si j'avais refusé cette invitation, l'événement aurait été dominé et peut-être écrasé médiatiquement par notre divergence. Au lieu de quoi ce fut aux participants socialistes et Verts de devoir s'expliquer ensuite sur la cohérence entre leur présence à cet endroit, en telle compagnie, et leur vote de simple abstention ensuite. Je n'ai donc aucun regret sur le choix qui fut fait. Je pense que l’initiative de Pierre était utile.
Elle montre qu’au Front de gauche, on fait tous les efforts. Et chacun peut juger de la façon dont ils sont suivis d’effet, non de notre fait mais de celui de nos interlocuteurs. Pour ma part, je ne crois pas qu'aucun d'entre eux fasse autre chose que de la figuration ou de la négociation de son pouvoir de nuisance à l'égard des puissants qui gouvernent. J’ai payé pour le savoir. Je voudrais rappeler le temps que j'ai passé à demander le débat public entre août 2011 et la fin de la campagne présidentielle. Puis le nombre de mes déclarations en faveur d'une majorité alternative à l'Assemblée nationale jusqu'au point où j'avais même proposé d'en prendre la tête pour rendre la perspective plus concrète et médiatiquement alléchante. Tout ceci fut fait en vain. Au contraire, un véritable cordon sanitaire a été installé par le PS autour de moi et son franchissement constitue aujourd'hui la ligne jaune du bal des élégances à gauche… Le temps me rendra justice de ce sectarisme. Ceci étant dit, je n'exclus pas que certaines circonstances tout à fait exceptionnelles conduisent ces gens à faire un peu mieux que d'habitude. Si cela est possible, tant mieux. Après le vote sur la confiance à Valls, ce sera une bonne surprise. Nous ne laisserons pas l'occasion passer. Mais d'après moi, il est absolument vain de faire dépendre notre action et notre stratégie de la volonté de tels personnages qui, dans la majorité des cas, en sont absolument dépourvus. Il faut agir par nous-mêmes et chercher les moyens de fédérer le peuple davantage que de vouloir rassembler une gauche aussi indéfinissable. On peut donc marcher des deux côtés en même temps à condition que le « rassemblement de la gauche » ne soit le plus sûr moyen de ne pas arriver à « fédérer le peuple ».
A cette heure, l’urgence est ailleurs
Pour le Front de Gauche, au quotidien, il faut multiplier les occasions d'agir ensemble. Non seulement pour être ensemble, mais surtout parce que c’est nécessaire pour agir efficacement dans le contexte. La priorité est de se placer, partout où l'on se trouve, à la rescousse des luttes, et de ceux qui sont au combat. Donner de la fraternité, de la solidarité et mener des actions de popularisation, c'est entretenir les foyers d'où la flamme va repartir. En toute hypothèse, il est essentiel de ne pas laisser s'effondrer ce qui forme la ligne de pointe de notre mouvement. Je le dis parce que je note que dans divers secteurs, il y a une extension et une intensification des actions de lutte. C'est le cas en particulier dans la santé. La difficulté de ces combats, le caractère odieux des manœuvres et de refus qu'y oppose le gouvernement soulève une indignation et une prise de conscience très profonde parmi tous ceux qui y participent. Nombreux alors sont ceux qui comprennent parfaitement l'ampleur du sujet et sa connexion avec l'idée que l'on se fait de la vie en société en général ; on parle des soins et de l'attention que l'on voudrait voir porter aux malades. Dans ces secteurs, la détestation du pouvoir socialiste est à son comble. Et la volonté d'autodétermination me semble l'emporter de très loin sur tout autre forme de sympathie politique ou syndicale. Je ne cite que ces secteurs dans la mesure où c'est de là que me vient le plus grand nombre de témoignages, actuellement. Mais dans une lutte comme celle qui se mène contre le barrage agricole du Testet dans le Tarn, on voit aussi une forme de conscience citoyenne extrêmement large s'exprimer ou se faire jour dans maints esprits. mon emploi du temps m'empêche d'aller sur place jusqu'à ce jour. Mais comme on me tient informé quasi quotidiennement, je crois que j'arrive à comprendre l'état d'esprit. Comme dans le cas de l'évacuation forcée des enfants cancéreux de l'hôpital de Garches, le sujet de la lutte soulève une lourde houle d'indignation et de dégoût pour ceux qui prennent les décisions ou qui s'en rendent complices.
C'est quelque chose de nouveau de très profond : on identifie dorénavant l'inhumanité de ceux qui décident. C'est-à-dire que la décision semble monstrueuse, hors des normes morales habituelles. Cela vaut aussi bien dans le cas des enfants cancéreux que dans celui du barrage du Testet. La mobilisation prend du coup une densité et une profondeur que l'on ne connaît pas souvent dans les luttes sociales. S'y ajoute le spectacle incompris et inadmissible de violence déployée contre ceux qui s'impliquent dans la lutte. Les vigiles et les CRS ici, CRS et lacrymos là-bas, l'appareil qui fonctionne d'habitude en ville contre les queues de manifestations se découvre dans des secteurs où l'on n'a jamais connu aucune violence de cette nature. Des gens simples et paisibles se voient traiter avec une brutalité qui les stupéfie. Comme dans tous les cas il y a toujours un socialiste quelque part au poste de commande, et en particulier dans les deux luttes que je viens d'évoquer, ce parti est donc considéré à juste titre comme l'auteur de ces violences et de cette inhumanité. Il est tout à fait important de faire connaître ces situations, de publier des photos sur les réseaux sociaux, de façon à exercer la pression la plus forte sur la réputation du PS et provoquer la réaction de ce qui reste d’adhérents de base.
Répugnante matinée au Parlement européen
Il s'agissait d'adopter l'accord de coopération commerciale avec l'Ukraine. Et un codicille concernant la circulation libre des personnes. Deux votes seulement pour prononcer une annexion économique. Mais l'hémicycle était bondé. Auparavant, il y avait eu une « discussion » entre des rangs certes bien plus clairsemés. Elle portait sur cet accord. Elle était sidérante. Un nombre incroyable de va-t-en-guerre se succédaient pour exiger des mesures de représailles contre la Russie. Je pense que, dans de telles circonstances, on ne se contente pas seulement d'être intellectuellement affligé par la pauvreté des vues que de telles déclarations violentes expriment. On prend conscience du danger d'avoir des élites ou supposées telles à ce point aveuglées dans des moments de l'Histoire aussi tendus qu'à présent. Mais ce jour-là, le pire était encore à venir. Soudain, Martin Schultz, le président de l'Assemblée, dans le style habituel de ses aboiements les plus impératifs, nous demande de nous asseoir et de nous taire. Il s’agissait de pouvoir commencer une séance où l'on voterait en même temps, les uns sous les yeux des autres, grâce à la magie audiovisuelle, au Parlement de Kiev et à Strasbourg, l'accord de coopération entre l'Ukraine et l'Union Européenne. On subit d'abord une petite harangue après laquelle toute demande de prise de parole contraire fut interdite. Puis la parole fut donnée au président de l'Ukraine.
C'était trop pour nous. En tout cas pour moi. Je me levais et je quittais la salle aussi bruyamment que je le pus. En même temps que moi sortirent mes collègues portugais et les Espagnols de Podemos ! Ensuite sortirent également les Grecs de Syriza, la gauche de Die Linke et divers autres courageux. C'est peu dire que nous étions fort fâchés. Cette retransmission en duplex était une pression insupportable. Le refus de la parole était odieux, surtout au moment même où le président de séance nous infligeait de si touchantes odes a la démocratie. Et enfin, c’était vraiment trop de devoir supporter d’entendre, sans pouvoir répondre, un oligarque corrompu comme celui qui préside l'Ukraine. A plus forte raison en le voyant parler devant un Parlement d'où les députés communistes ukrainiens ont été exclus ! Toute cette comédie avait commencé sous les applaudissements nourris d'un bord à l'autre de l'hémicycle, la droite, les sociaux-démocrates et même les Verts pétaradants de joie et confis de postures héroïques. Après la harangue de l’oligarque ukrainien, l'enthousiasme était moins vif. Seule la droite applaudissait. Je note cependant que quelques Français se sont abstenus dans les rangs de l'UMP, dont Alain Cadec député breton. « si l’on veut la guerre totale, c’est comme ça qu’il faut continuer » dit-il très amer ! J'ai voté contre cet accord pourri, cela va de soi. Après le résultat du vote, le bel enthousiasme du début reprit ses droits : la droite, les sociaux-démocrates et les Verts, les uns debout les autres assis, applaudissaient l'heureuse conclusion de cette grossière provocation.
L'enthousiasme de tous ces gens ne durera pas. Pour l'instant, seule l'Europe souffre des sanctions économiques que les Nord-Américains lui ont fait adopter. L'Europe et les États-Unis ne peuvent pas gagner avec ce genre de méthode face à la Russie dorénavant plus intimement liée que jamais au bloc des BRICS. Plus les ponts seront coupés avec les Russes, plus ceux-ci étendront leur liaison avec les Chinois et les Indiens. 450 millions de consommateurs de notre côté, 1,4 milliard de Chinois et autant d’Indiens de l’autre ! Déjà cet été, ces deux pays ont décidé de commercer entre eux, notamment dans le domaine crucial de l'énergie, dans leur monnaie nationale et non plus en dollars. Cette décision vient après celle de Fortaleza au Brésil au mois de juillet, où le pays d'accueil, l'Inde, l'Afrique du Sud, la Chine et la Russie sont convenus de créer l'équivalent de la banque mondiale et du FMI. Ainsi commence une ère nouvelle : le temps est fini où seul les Nord-Américains étaient en état de frapper les autres pays. À présent que les voici embarqué de surcroît dans une opération extrêmement hasardeuse en Irak et en Syrie, mon opinion est que le nombre de fronts et d'adversaires qu’ils se sont faits avec toutes leurs récentes gesticulations excèdent leurs moyens d'action. Le caniche européen finira bientôt par se rendre compte combien son intérêt est éloigné de tout cela. Mais ce sera trop tard, bien sûr. En attendant, les aventures ukrainiennes, les sanctions économiques et les autres balivernes vont aggraver la récession. Elles frapperont plus particulièrement l'économie allemande, et par conséquent toutes les autres, et notamment celles de l'Est de l'Europe. La situation est donc extrêmement dangereuse : de tous côtés, sous toutes les formes, s'accumulent les matériaux qui ont l'habitude d'enflammer la vieille Europe.
Au-delà du texte toujours aussi pertinent et éclairant de Jean Luc, j'ai lu tous les commentaires. J'ajouterais mon grain de sel. Pour notre Constituante, en réunissant des arguments trouvés plus haut, nous pourrions envisager de tirer au sort parmi les citoyens volontaires, hors "élite adoubée" et politiques déjà en place, les futurs constituants, en respectant scrupuleusement des quotas : exacte représentation des catégories sociales et proportionnalité en nombre ("pauvres" majoritaires, classes moyennes et supérieures, fonction de l'image réelle de notre société). Ces constituants donneraient une représentativité à tous ceux que le système actuel ignore et il est certain qu'ils ont des choses à proposer et ne manquent pas d'idées. Instituer une nouvelle République plus juste, plus humaine, plus respectueuse des contingences environnementales et économiques c'est tenir compte de la société toute entière dans sa complexité. Nous disposons d'un canevas de réflexion : "L'humain d'abord". A nous tous de nous en saisir pour motiver nos concitoyens. Par ailleurs, pensons au CNR, tous s'y étaient attelés, indépendamment des partis politiques constitués...
Excellente analyse, Jean-Luc Mélenchon, sur le parlement européen, sur les frondeurs. J'adhère à cette sixième république et j'attends la mobilisation dans la rue pour faire plier tous ces tartuffes.
La question élection ou tirage au sort des constituants est effectivement la question critique, pour les partisans du tirage au sort (dont moi). Nous arguons qu'une assemblée élue serait constituée quasi exclusivement professionnels de la politique venant de l'UMP, du FN et du PS, à l'image de l'Assemblée Nationale. Imaginez la constitution qui en sortirait. C'est pourquoi la présence du mot "élection" sur la pétition ne doit pas être sous-estimée. C'est un point de blocage absolu pour beaucoup (dont moi).
[...]
@ Georges70et25
J'ai suivi votre conseil puis j'ai demandé l'avis de Larousse et Robert. Pour eux, l'élection est un mode de désignation Par voie de suffrage. Pour eux encore, le mot "élite" est un ancien participe du verbe élire. Malgré ses 24 000 entrées sur Google, l’"élection par tirage au sort" est donc un contresens et l'élection reste élitiste.
Le choix entre élection et tirage au sort divise les groupies de Mélenchon et les groupies de Chouard. Pourtant il me parait important qu'ils unissent leurs forces pour promouvoir l'idée d'une nouvelle constitution. Au lieu de balayer la question sous le tapis, il faudrait reconnaitre qu’elle existe et décider qu'elle sera traitée démocratiquement, par referendum. J'espère pouvoir signer bientôt une pétition demandant la désignation d'une constituante pour la VIème.
Constituons...
Le travail de la Constituante sera de préparer un Constitution qui devra bien entendu être validé par un référendum. Le choix des citoyens pourrait, si les constituants le décident ainsi, ne pas être formulé par un oui ou non pour la globalité de la Constitution. Des listes de questions pour chacun des articles pourraient être proposées, le texte de la Constitution résultant validé par un second référendum, avec quelques questions complémentaires pour régler les problèmes de cohérences qui pourraient survenir dans la mouture terminale. Cela permettrait de lever tous les soupçons relatif au mode de désignation et de remettre la décision finale au choix du peuple. Mais ce n'est qu'une idée. Vive la VI République! Vive la Sociale!
Le référendum à posteriori, bien qu'indispensable, ne suffit pas. Avec un matraquage suffisamment massif, les médias aux ordres peuvent faire passer la pire des constitutions. Au besoin, après un refus, les constituants pourront toujours changer un détail et la soumettre à un nouveau référendum (cf le TCE de 2005 en Irlande), jusqu'à ce qu'elle passe. Vu les enjeux, nul doute que les médias mettront du coeur à l'ouvrage, et que l'argent des ploutocrates pleuvra. La dernière présidentielle aux USA a coûté 6 milliards de dollars. Combien sont-ils prêt à dépenser pour asseoir leur pouvoir dans la constitution ? Le peuple doit définir la constitution lui-même. On n'est pas chez les bisounours.
Fidèle lectrice de ce blog depuis plus de 3 ans, je parcours quasi quotidiennement les commentaires. J'ai signé sans me préoccuper des termes choisis la pétition pour la 6e République, qui a été le principal moteur de ma participation au rassemblement du 18 mars 2012 à la Bastille, marche inaugurale pour moi de toutes celles qui ont suivi. Aujourd'hui encore, je pense que c'est la base de toutes les actions à venir et il est hors de question pour moi de contribuer à une nouvelle mascarade de démocratie en 2017. Je n'ai pas d'avis pour ma part sur les opinions d'E. Chouard que je connais mal (et dont j'ai entendu parler pour la première fois aux Remue-méninges du Parti de Gauche en 2012 où il avait vraisemblablement quelques adeptes). Mais, de manière assez consensuelle, je recommande à tous la lecture très instructive (et très aisée) de "Contre les élections" de D. Van Reybrouck, interviewé sur Mediapart (vidéotoujours disponible) par J. Confavreux.
Je suis surpris de voir la méfiance autour de ce projet de sixième république. Elle me semble témoigner d'un défaut de projection vers le contexte qui permettrait la victoire du mouvement. En effet, le cas échéant, cela voudrait dire que les électeurs ont donné une majorité à un candidat qui les a convaincu qu'il fallait changer nos institutions. Certes, nos adversaires ne resterons pas les bras croisés, mais comment imaginer que les citoyens qui auraient soutenu le projet, fassent ensuite porter leur confiance aux tenants de l'ancien régime ? Pour le moment, la difficulté est bien de faire en sorte que les gens soient convaincus qu'il faut changer la constitution. Ensuite, il sera temps de définir les modalités de sa convocation.
@Nicks (108)
Je partage sa surprise et j'en viens à me demander si beaucoup de gens ont compris vraiment de quoi il s'agissait. C'est pourquoi, si notre hôte bien évidemment et notre webmestre le permettent, je voudrais mettre un lien afin que beaucoup puissent voir la vidéo condensée de Charlotte Girard (Maître de conférences à l'Université de Nanterre). En 23mn, elle répond aux 1ères questions que peuvent se poser naturellement nombre de français : Pourquoi ? La méthode, (à la 4e min) Comment ça marche ? (à la 11e min). Sans doute, beaucoup d'entre-vous l'ont déjà vue mais je pense aux autres, à tous les autres.
Amitiés à tous
6ème république, banco! Nous sommes liés (à tous les sens du terme) aux autres pays européens. Lançons l'idée d'une nouvelle vraie constitution européenne démocratique.
@106 Jean-Pierre Ragey
Il faut assumer l'idée que nous puissions avoir une assemblée qui soit libre dans ses débats. Si tous ces gens qui seront désignés pour nous concocter une nouvelle constitution sont des futurs corrompus, alors faire son deuil de nouvelles avancées de la démocratie. Et bonne nuit les petits. Le débats populaire doit avoir lieu! Vive la VIème République!
Enfin une prise de conscience qui bizarrement passe inaperçue pour l'ensemble des commentateurs, " Il faut agir par nous-mêmes et chercher les moyens de fédérer le peuple davantage que de vouloir rassembler une gauche aussi indéfinissable. On peut donc marcher des deux côtés en même temps à condition que le « rassemblement de la gauche » ne soit le plus sûr moyen de ne pas arriver à « fédérer le peuple »."
Toutes autres approche que celle de ce constat afin de concrétiser le "m6R" sera condamné d'avance. Nous ne réaliserons la prise de conscience du peuple que si cette démarche se veut volontairement hors parti pris. Tous les citoyen(ne)s doivent se sentir concerné(e)s et doivent pouvoir avoir accès au statut de constituant.
Si cela doit se faire dans la légalité, et il le faut, nous avons dans le calendrier électoral qui arrive une opportunité qui est celle des élections cantonales, le "m6R" doit proposer et exiger qu'elles se transforment en élection de base des futurs constituants du peuple dans le peuple par inscription sur liste des postulant(e)s intéressé(e)s, pourquoi attendre 2017 ?
De nombreuses organisations parlent maintenant de la 6ème République comme d'une projection interressante et comme s'ils prenaient à leur compte cette proposition. S'il n'y a pas de présentation unitaire et que la population croit voir que des partis politiques se disputent la paternité d'une solution, les gens refuserons de s'y intéresser. Il y a un intérêt majeur à montrer que ce n'est pas un rebond politicien. Donc se pose toujours la question du Front de gauche, qui pour l'occasion va s'élargir. Jean-Luc Mélenchon a bien vu ce problème et rappelle la nécessaire unité pour éviter un cafouillage qui interdirait tout nouveau départ pour la gauche. C'est sûrement avant la fin de cette année qu'on verra si le vaisseau 6ème République fend les vagues où s'il tourne en rond. Pourvu que les leçons de l'année électorale 2014 aient pu être tirées, et que les intérêts partisans puissent s'effacer devant l'intérêt général. Ceux qui ne l'avaient pas vu avant vont-ils le voir maintenant ? Peut-être que cette notion de dépassement est trop difficile à intégrer pour certains, si c'est le cas il faudra s'indigner très très fort.
Une information soigneusement passée sous silence par nos médias mainstream. Le 9 septembre, l'Assemblée Générale de l'ONU a approuvé, par 124 voix contre 11 (41 abstentions) une résolution, soutenue tout particulièrement par l'Argentine et les BRICS, destinée à modifier considérablement les modalité de règlement des dettes souveraines, dans le but de freiner les appétits des marchés spéculant sur l'endettement des états (tout en l'aggravant pour mieux les affaiblir) et des "fonds vautours". Sans surprise, parmi les pays ayant voté contre, on trouve les USA, l'Angleterre, l'Allemagne, le Canada et l'Australie. La France s'est abstenue. Les plus acharnés contre cette résolution ont été bien évidemment les américains, dont l'argument principal résume à lui seule la "pensée" libérale "Traiter cette question aux Nations Unies a pour effet de la politiser, alors qu'il s'agit d'une question de nature technique". Quel aveu de mépris total à l'égard des peuples, de la chose publique, de l'intérêt général et de la démocratie !
Merci à @Alain Doumenjou (114) pour cette info très intéressante en effet. Enfin une petite lueur d'espoir pour les victimes de la mondialisation et de l'ultralibéralisme instaurés par les américains et leurs affidés anglo-saxons. Nos zélites zêlées auraient-elles aussi retrouvé les deux neurones qu'elles avaient perdus (comme Sarko) pour s'asbtenir ? Allez, encore un petit effort avant qu'il soit trop tard ! Si un troisième neurone leur revient, elles verront tout l'intérêt de voter oui, c'est à dire de desserrer l'étau économique qui broie tant de pays et tant de gens, même dans les pays riches !
La réussite de la démarche envisagée ne tient pas prioritairement aux hypothèses émises (voire préalablement retenues) sur les questions qui se posent mais bien dans la mise place du mouvement porteur du projet. Le vécu de beaucoup de collectifs de 2005 contre le TCE pourrait utilement inspirer la méthode de travail à mettre en place qui pourrait consister à susciter, animer et coordonner des groupes locaux à qui il serait proposé de faire remonter les questions dont la prise en compte prioritaire devrait être envisagée, de désigner selon une méthode appropriée à trouver les membres du « Collectif National » chargé de présider le mouvement, de gérer la mise en œuvre du processus, de mettre à disposition les coordonnées de spécialistes confirmés et autorisés concernant les questions à débattre et en finale de proposer au vote des collectifs locaux les différentes hypothèses de propositions reconnues comme souhaitables au terme des remontées locales et jugées juridiquement faisables, de programmer et d’animer localement les réunions convoquées pour des échanges et des réponses à faire remonter sur les questions précises proposées par le Collectif National, d’avoir...
Bonjour,
"Le principe de base de la constitution, c'est la Liberté. Et l'une des formes de la Liberté, c'est être tour a tour gouvernés et gouvernants." (Aristote)
Je vous demande donc de réfléchir au fait que cette Assemblée constituante soit représentée, sans partis politiques, hommes politiques, ni syndicats. Cela afin d'éviter les conflits d'intérêts. Donc, pour une nouvelle démocratie, saine, durable et crédible, il nous fonder cette Assemblée constituante par le peuple et pour le peuple. Merci. Cordialement.
Comment mettre en place cette assemblée constituante qui statue sur la 6ème sans disposer du pouvoir dans le cadre existant de la 5ème ? Sans doute une question idiote, n'étant pas évoquée, mais je ne vois pas.
Merci pour votre "éclairage", mot répété en boucle par les médias qui informent le bon peuple.
Comment mettre en place? En commençant par signer pour la 6eme République.
@ Blin Florence (109)
Charlotte Girard me semble avoir très bien étudié le petit carré d'histoire qui est immédiatement à l'origine de la Vème république, avec De Gaulle etc, (ainsi que certains détails de dysfonctionnements de cette république), mais ca ne me parait quand meme pas à la hauteur de l'enjeux, elle fait les memes contresens que Jean-Luc Mélenchon quand il dit qu'il faut que le peuple s'occupe lui même de ses affaires etc. "donc, qu'il élise une assemblé constituante" (patatras), ou encore que le meme Jean-Luc Mélenchon quand il dit qu'il est universaliste, donc pour les allocations familiales universelles, pour l'eau gratuite universelle mais pas pour le revenu universel (re-patatras). Charlotte Girard est d'ailleurs d'accord que la "méthode" determine la suite, c'est pour cette raison qu'il est indispensable de remplacer "Je demande l’élection d’une assemblée constituante" par "Je souhaite la designation d’une assemblée constituante", puisqu'il faut ne pas laisser la méthode aux initiateurs, mais en discuter démocratiquement.
@ ouax
En désignant la VIème comme candidate aux prochaines présidentielles, il est bien question de commencer par faire sauter ce verrou, et d'utiliser ensuite le pouvoir présidentiel pour convoquer cette Constituante. Mais comme l'a déjà proposé Denis, pourquoi ne pas profiter déjà des cantonales de 2015, en exigeant qu'elles désignent cette assemblée, et si cette exigence n'était pas accordée (ce qui risque d'être le cas...) en proposant des candidats constituants, tirés au sort parmi les volontaires des collectifs m6r, qui devront, élu ou non, entretenir les liens tissés pendant la campagne pour permettre une appropriation par la multitude, le peuple, de ce processus constituant. Et, comme je l'ai déjà dit, de s'investir dans la résistance contre le Grand Marché Transatlantique, processus constituant impérial mené par le capital, aux objectifs exactement inverses de ceux de la VIème, et susceptible de mobiliser large tellement son adoption serait dévastatrice et de susciter en retour une prise de conscience politique globale et féconde. Le 11 octobre est une journée de mobilisation européenne contre le GMT, avec des actions décentralisées partout en France.
30 000 signatures aujourd'hui c'est très peu, surtout quand on voit qu'en deux jours on avait déjà la moitié. Elle se tasse et on atteindra peut-être les 100 000 mais pas de sitôt. Ne voit-on pas qu'il y a là quelque chose qui cloche ?
Un versant du problème touche au mode de constitution de la constituante. Le tirage au sort est une idée maîtresse en devenir et la sacralisation de l'élection chez certains républicains irréprochables (comme Jean-Luc Mélenchon) m'apparaît de plus en plus pathétique et à côté de la plaque. L'élection est exactement ce qui paralyse la décision politique, car c'est la sanction de la paralysie calculatrice des politiciens par l'absence de réflexion des citoyens. Non, les gens ne réfléchissent pas sérieusement pendant une campagne électorale, tout au plus font-ils l'effort d'apprendre la propagande de leur camp pour défendre une orientation a priori : le reste est indifférent ou marginal. Réfléchir sérieusement, des citoyens tirés au sort peuvent le faire si on leur en donne le temps et les moyens, contrairement aux citoyens désabusés et assommés de médiocrité médiatique lors des élections.
Des manifestations sont à venir les jours prochains, serait-il pas judicieux d'affirmer cette VIéme république en urgence avec des pancartes ou autres et surtout de la faire signer, de nombreux citoyens seront présents et je suis sure que certains n'auront pas encore signé pour la VIéme ou ne sont pas au courant de cette démarche, j'évoque cette idée, mais je suis sure qu'elle est déjà en préparation.
Vive la VIéme république !
Je vois que d'aucuns n'ont toujours pas compris qu'en discutant du mode de convocation avant même d'avoir convaincu la masse des non politisés de la nécessité de changer les institutions, c'est condamner le mouvement à rester dans l'entre-soi de l'extrême-gauche. Avant de discuter du mode opératoire, il faut faire en sorte de rassembler le maximum de citoyens. Le tirage au sort parle aux anarchistes mais à qui d'autre pour le moment ? Quand une majorité se sera dessinée pour la sixième république alors là les discussions pourront réellement commencer sur le contenu et la façon de le produire.
Toujours les mêmes rengaines républicaines du parlementarisme bourgeois. Le problème qui est posé c'est celui des élections de représentants, c'est à dire de la sélection d'une élite par les machines électorales que sont les partis politiques quelle que soit leur idéologie et leur programme et sur lesquels les électeurs se prononcent en abandonnant leur souveraineté pour un temps déterminé sans contrôle si ce n'est la sanction de l'élection suivante. Ce système est fondamentalement pervers à tous les niveaux. Les partis deviennent des machines électorales où il s'agit de séduire et de capter des électeurs essentiellement par la démagogie et la propagande. Il personnalise les choix politiques et fait passer les enjeux politiques réels derrière l'habileté à convaincre, la rhétorique incantatoire, les effets de discours. Alors évidemment un Jean-Luc Mélenchon, qui joue à fond dans ce registre, défend des conceptions éthiques et programmatiques qui nous correspondent. Mais comment parier sur une personnalité qui du jour au lendemain peut disparaître. Ce qu'il faut défendre ce sont des institutions qui permettent le débat collectif et la décision collective en...
Je pose cette question. Le tirage au sort aurait-il désigné Robespierre comme représentant ? Ou dit autrement, a-t-il pas été élu pour ce qu'il représentait en tant que porte-parole, ou par hasard ?
Salut,
Je trouve que ce serait une bonne idée d'ajouter quelques explications sur l'origine du site M6R et sur les suites qui sont prévus car pour l'instant à part le blog de Mélenchon et le site du PG, il y a rien d'expliqué sur la page M6R, ce que je trouve très gênant. De plus un forum simple pourrait déjà être mis en ligne sur le site M6R afin de commencer à discuter comme on le fait ici. Ça me dérange vraiment (mais je le fais quand même) de partager le lien sur la M6R avec si peu d'explications fournies. Ce serait bien de ne pas attendre les 100 000 signataires pour avancer et développer le site et créer un forum interactif.
J'abonde dans le sens de Mister Stone, il faudrait ouvrir un forum de discussion sur le M6R. Si des gens ont des choses à dire ils seront intéressés, et beaucoup de gens ont des choses à dire. Signer pour une 6ème république sur un portail ouvert par le PG (c'est ainsi que c'est perçu), avec toute l'estime que j'ai pour le PG, c'est pas très sexy. Avec les réseaux modernes et les 4 millions qui ont adhéré à la campagne de 2012, on en est à 30 000 après plusieurs semaines de diffusion. C'est ridicule, il faut mesurer cela sans détour. Je dis ça, j'ai signé et diffusé sur internet, mais clairement, ça ne prend pas.
Le mot "politique" est carrément devenu tabou et il faudra bien de l'audace pour le redorer. Cela passe par le dépassement d'une forme de la démocratie d'opinion, où les partis les plus puissants sont par construction les meilleures boîtes de com'. Rien qui ne transcende le débat ne prendra en France, où des idées radicales ont déjà diffusé. Notre socle de départ est déjà plus loin que le M6R.
Le M6R se doit de bien débuter. Le but d'une nouvelle constitution sera de sortir de ce système qui n'apporte plus de solutions aux enjeux sociaux, économiques ou environnementaux… Redonner le pouvoir au peuple apportera une véritable réflexion des individus sur ces problématiques, en donnant une légitimité d'agir à chacun quel que soit son milieu, son origine ou ses idées. La démocratie est le moyen juste de répondre efficacement aux attentes du plus grand nombre et de solutionner les problèmes de notre époque. Le choix de la méthode est crucial pour mettre en œuvre avec succès un projet aussi fondamental. C'est elle qui structure les différentes étapes et les plans d'actions et fédère efficacement toutes les compétences volontaires disponibles.
Aux pinailleurs et donneurs de leçon plus haut, si vous avez signé l'appel pour la sixième république et que consultez vos courriels, vous verrez que des choses sont annoncées, diantre !
Dire que le système actuel ne vaut rien c'est ignorer la masse de travail accompli chaque jour par des personnes compétentes dans une multitudes d'instances, et c'est mépriser ces personnes. Les agents des services publics se sentent maintenant majoritairement menacés par l'austérité, et ils seraient prêts à cautionner une proposition qui fasse appel à eux pour rétablir la qualité de leur travail. La 6ème est nécessaire parce que la 5ème a perdu le sens de l'équilibre : celui des forces en présence et celui des paroles avec les actes. L'appel qui sera entendu c'est celui qu'on adressera à ceux qui maîtrisent les procédures qui régissent les actes de la vie quotidienne pour tous, et la masse des gens suivra ceux qui sembleront les mieux placés. Si nous croyons à une brusque prise de conscience du peuple concernant un changement de direction à 180 °, nous nous complaisons dans l'illusion.
Le mouvement très lent de la conscience populaire s'accélère parfois provisoirement pour porter au pouvoir des héros et ce n'est qu'une fois au pouvoir qu'on peut dire comment on va l'exercer.
Dans les prochaines heures sera publiée d'abord une contribution d'intellectuels, puis ce seront des responsables politiques et enfin des syndicalistes.
Le post datant d'une semaine, quelqu'un sait-il ce qu'il en est car je ne vois rien venir ?
Il faut résolument quitter et combattre l'Europe américaine de Bruxelles, issue du plan Marshall par la volonté impérialiste des USA et de l'OTAN. Y rester c'est la cautionner. Une glu impossible à combattre de l'intérieur. Elle est conçue pour ça. Exiger, imposer le rétablissement de nos frontières, de notre protectionnisme, de notre monnaie nationale, à l'instar de toutes les grandes puissances de ce monde. Ériger le socialisme interne et la solidarité avec les peuples en lutte à l'extérieur. Innover avec une écologie des Lumières et non de l'obscurantisme, renforcer la recherche fondamentale, entre autres pour le nucléaire dont personne ne pourra se passer sous peine d'affaiblissement. Substituer la croissance sociale à la croissance ultralibérale. Car il faudra une croissance sociale qu'on le veuille ou non. Organiser le territoire national et solidaire débarrassé de la tutelle de Bruxelles et de ses manoeuvres antinationales sur ses fondements historiques, culturels, économiques. Défendre bec et ongles la langue française et, solidairement, l'humanisme des langues régionales.
Si les citoyens ne voient pas l'utilité de l'objectif, ce n'est pas la méthode qui y changera quoi que ce soit. Il faut d'abord convaincre que les institutions actuelles empêchent un quelconque changement. C'est déjà une très lourde tâche. Ensuite il sera temps de s'atteler à la méthode, sachant que la prise de conscience sera déjà le signe que les gens ont compris qu'ils doivent s'impliquer directement dans la vie politique.
@Zaccio
Je consulte tous les jours ma boite mail, et je ne vois rien concernant la 6ème république. Pourtant j'ai signé depuis le début.
Extrait du courriel du 23 sept par m6r.fr : "D’ici quelques semaines, la plateforme m6r.fr vous permettra de participer directement aux prochaines étapes de ce réseau citoyen. Bientôt, nous pourrons y débattre et voter sur les propositions qui seront avancées par les participants." Patience et sinon vérifiez vos courriels indésirables.
Moi aussi je partage le lien, rares sont ceux de mes contacts pourtant ciblés qui ont répondu.
@georges70et25
...Ils pourront constater que tirer au sort est un des moyens pour élire.
Non, nous ne sommes pas là pour jouer sur le sens des mots, le mot "élection", de mon point de vue, a été murement réfléchi. Le débat au sein du PG a eu lieu au sujet du mode de désignation des constituants. Et en utilisant ce mode de désignation dans la profession de foi, il semble bien avoir été tranché.
Idée prometeuse et futuriste, m6r a une patte qui traine en arrière. Les taux d'abstention nous montrent que les gens ne veulent plus d'élection. Même s'ils étaient tous convaincuse du mal que nous fait la cinquième et de l'impérieuse nécessité de passer à la sixième, ils auraient du mal à adhérer à un mouvement qui propose l'élection d'une constituante. Il ne faut pas chercher plus loin les raisons de ce démarage poussif.
J'ai hautement apprécié les interventions des Espagnols de Podemos sous le stand du PG. Ces expériences (démocratie internet, aucun signe d’appartenance politique dans les manifestations, les 800 comités locaux...) dont nous devons suivre de près les évolutions, vont nous permettre de mieux nous préparer pour nos états généraux et les consultations populaires pour la constituante et pour la 6ème république. Ce sera une période difficile, car nos opposants seront farouches, soutenus par le capitalisme mondial et, en particulier, les USA qui soutiennent les pro-nazis en Ukraine pour imposer l'Otan aux portes de la Russie. Nous aurons d'autant plus intérêt à avoir un soutient populaire le plus large possible, ainsi que tisser des liens internationaux avec nos camarades Grecs, Espagnols, Portugais. Nous devons dors et déjà faire comprendre, si ce n'est avertir, tous ceux qui font du zèle pour le pouvoir en place (journalistes partisans, forces de police violentes avec le peuple) que l'heure des comptes viendra, le peuple jugera.
@138 RV 24
Le débat à peut être été tranché chez nous, mais je vois de ci, de là, quelques hésitations à passer à l'acte pour signer. Notre souci essentiel est d'inviter le peuple au débat sur la 6ème et qu'il réponde présent. Après il pourra trancher sur ce lui paraîtra le mieux adapté pour la convocation d'une constituante. Vive la 6ème République.
Les problèmes qui peuvent gêner le déclenchement d'un mouvement vers une nouvelle constitution sont sûrement nombreux. J'en vois un qui a mon avis est le principal. Le mouvement qui promeut cette constitution ne doit pas être regardé comme sectaire même si au fond il ne l'est pas. Le peuple, oui mais tout le peuple, y compris ceux qui votent front national, ne doivent pas se sentir ostracisés ou insultés pour avoir envie d'y participer. Il faut faire cette ouverture ou alors ça sera "eux" qui la feront. D'ailleurs les gardes chiourmes médiatiques sentent le danger et arrivent par leurs jugements à bloquer cette ouverture vers le peuple mais tout le peuple.
Il me semble que le site m6r a du mal à se mettre en place. J'ai signé comme beaucoup d'autres, mais je ne vois pas d'activité en cours. Pourtant il serait facile de mettre des liens qui renvoient aux constitutions existantes ou en projet. Si le peuple doit choisir, il faut qu'il soit documenté. Pourquoi demander une inscription supplémentaire et annoncer ses compétences ? Cela exclut d'emblée la plupart de nos concitoyens qui ne se voient pas de compétence particulière. Savoir lire et écrire me semble une compétence suffisante pour participer.
S'il vous plaît, vite, il faut agir pour la paix dans le monde...
La patience est aussi le signe de la détermination. J'en vois qui voudraient que nous soyons déjà en train de rédiger la constitution alors que nous n'avons jamais été aussi loin du pouvoir. Entre ceux qui voudraient imposer un mode de désignation de la constituante, qui peut être discuté, mais qui pour le moment est très marginal, et les autres qui voudraient être arrivés avant d'être partis, nous avons là les faiblesses du mouvement qu'il faut corriger avant de se lancer. Rien ne sera facile et immédiat, pas plus que cela ne pourra contenter tout le monde. Pourtant nous avons besoin de casser la spirale toxique actuelle, qui n'est pas le seul fait de l"élection", mais est due au fait que ce sont toujours les mêmes qui s'y présentent et que ça ne peut être que les mêmes. Encore une fois, si les citoyens arrivent à la conclusion qu'il faut changer la constitution pour faire cesser ce cercle vicieux, alors tout est permis. C'est une question d'objectif. Dans un projet, on définit d'abord le but, ensuite les moyens. L'inverse s'inscrit dans une démarche partisane qui ne peut qu'aller à l'encontre de l'objectif fédératif du m6r.
@semons la concorde
Avez vous imprimé les affichettes, avez vous commencé a les distribuer ? Parce que cela ne se fera pas tout seul. Nous demandons plus de démocratie, il faut maintenant s'activer.
D'accord avec Stéphane.D. C'est l'information qui impulse la prise de conscience. Cela est notre point faible, à savoir que les gens ne cherchent pas spontanément les infos surtout si ils ne savent pas que ce qu'il rechercherait existe. On pourrait utiliser les manifs, les murs (écrire dessus avec de la grosse craie par exemple pour ne pas être accuser de détruire le bien public, utiliser les panneaux publicitaires, étendre des banderoles fixes à des endroits stratégiques (routes départementales, autoroutes), des stands sur tous les marchés, des clowns militants dans les transports public, des scénettes théâtrales sur les places publiques; faire des tubs avec chansons qui expliquent, qui motivent et qui fasse réfléchir. Il y a plein d'autres possibilités à nous d'être créatif.
"Pour notre Constituante, en réunissant des arguments trouvés plus haut, nous pourrions envisager de tirer au sort parmi les citoyens volontaires, hors "élite adoubée" et politiques déjà en place, les futurs constituants, en respectant scrupuleusement des quotas : exacte représentation des catégories sociales et proportionnalité en nombre "
Qui établirait les catégories en question ? Vous voulez remplacer une élite par une autre. Accessoirement, vous serez incapables de dire si les votes de votre échantillon sont représentatifs ou non de la population, car la méthode des quotas interdit de calculer l'écart-type. Les quotas sont une combine introduite par les instituts de sondage, soit-disant pour améliorer la représentativité de l'échantillon, en réalité pour biaiser les résultats (rien n'est plus représentatif qu'un échantillon tiré au sort, s'il est assez grand : toute manipulation ne peut que réduire sa représentativité). Cette proposition a le mérite de synthétiser le véritable objectif des partisans du tirage au sort : sous couvert de démocratie, introduire une véritable "élitocratie" dans le processus.
60% d'abstentionnistes, une gauche à la ramasse, et certains sur ce blog s'étonnent que le mouvement n'ait pas encore récolté les 4 millions de signatures de 2012 ? C'est bien cette situation de dépolitisation populaire que le mouvement veut combattre, et nous ne le ferons pas en faisant une analyse à contresens de l'état actuel de la consciençe du peuple. Les discussions byzantines sur ce blog sur élection ou désignation des membres de la constituante me semblent être en l'état un parfait repoussoir (c'est peut être le but ?). Il s'agit de convaincre les non convaincus, les déçus, les hors champs, qu'une nouvelle constitution peut changer leur vie. Le chantier est immense, ne le réduisez pas des le début à des joutes démagogiques.
@Vassiviere 25/ 9 11h08
Bien d'accord avec vous pour dire que l'urgent est de faire passer l'idée d'une 6ème République en avant. Cette 6ème République appartiendra au peuple et non pas à tous ceux qui ont des solutions toutes prêtes aujourd'hui. Et, je ne cesse de le dire, nous pouvons proposer des lignes de réflexion, mais il convient que le peuple soit consulté pour décider du mode de désignation des constituants.