24oct 14

Et maintenant : action !

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Cette semaine a été finalisé l’accord des membres du comité « triple A » pour appeler à une marche nationale le 15 novembre prochain contre la politique d’austérité du gouvernement. J’ai souhaité cette marche, je m’en réjouis donc. Je sais que nous allons honorer notre signature en nous mobilisant sérieusement. J’y appelle tous ceux qui m’accordent de la confiance. Ce comité « triple A » rassemble les organisations politiques et syndicales qui avaient appelé à la marche du 12 avril. Manuel Valls avait ridiculisé le nombre des participants avec la participation active des griots médiatiques habituels. J’avais été victime d’une provocation de certains médias sous influence socialiste. Plus tôt, à l'occasion de notre marche du 1er décembre pour la Révolution fiscale, Jean Marc Ayrault avait annoncé « une remise à plat fiscale » d’heureuse mémoire. Un tel déploiement de pompiers montrait bien l’étendue du feu qui couvait. Je forme le vœu que tous les idiots utiles qui se sont précipités pour nous injurier, minimiser notre action et me flétrir après avoir encensé les bonnets rouges et leurs saccages des portiques de l’écotaxe, aient rudement payés sur leur feuille d’impôt leur servilité ! C’est tout le mal que je leur souhaite ! D’autres pourraient en tirer d’utiles conclusions : peut-être est-ce le moment de passer des paires de gifles entre PS à la présence dans la rue à cette date. Au demeurant, de nouveaux partenaires seront là si j’en crois ce qu’on m’en a dit : la gauche d’EELV et Nouvelle Donne ainsi que de nombreuses structures syndicales. On va voir aussi ce qu’il en est de la gauche du PS.

Ce post donne de l’importance à la situation qu’ouvrent les surenchères verbales au PS. Depuis les représailles disproportionnée contre la rudesse de l’épitaphe de Gérard Filoche à propos du décès du patron de Total, jusqu’aux menaces d’exclusion contre Hamon de Le Foll et Mandon. J’en étais à finir un chapitre bien dosé à propos de l’interview de Martine Aubry quand tout ce tumulte se déclencha de fil en aiguille, comme une onde de choc, après son intervention. Au moment de prendre le train du retour de Strasbourg à Paris, je découvre l’interview du Premier ministre. Je comprends qu’il s’agit d’un tournant majeur. Une tendance lourde à l’œuvre dans la mutation du PS français est en train de cristalliser. Ceux qui réagissent à présent le font sans doute trop tard. Ils devront se soumettre ou se démettre car celui qui a volé les clefs du camion ne les rendra pas. A l’arrivée du train, j’apprends que le premier secrétaire du PS lance un appel au cessez le feu. Son discours glacial résonne comme la lecture d’une épitaphe.

J’écris donc sur le sujet. On m’a assez reproché de ne pas m’intéresser assez à ce qui se passe au PS. Mais je dois dire que la pièce me semble à ce point jouée que j’ai parfois du mal à commenter des épisodes dont je connais d’avance le dénouement. Cette fois ci pourtant l’entrée en scène de Martine Aubry déstabilisant en une seule interview tout l’attelage laborieusement reconstitué par Manuel Valls, puis la réplique de ce dernier à un tel niveau de violence symbolique met à l’ordre du jour le début d’une dislocation longtemps prévue. J’ai beau savoir qu’on a toujours tort d’avoir raison trop tôt, je ne peux me départir de cette sorte d’ébullition qu’un intellectuel rencontre quand les faits confirment au cheveu près ses pronostics.

Puis je parle des progrès du mouvement sixième République et d’une journée de votation citoyenne pour le référendum révocatoire.

La Commission européenne de malheur !

Elire ou pas la nouvelle commission européenne présidée par Jean Claude Junker, c’était le sujet essentiel de cette session. Pas banal. Car c’était tout de même un coup de force contre le Parlement qui se jouait. Celui-ci fit bonne figure et vota tout ce qu’on lui demanda sans broncher. Il avait pourtant exprimé ses doutes à propos de 6 des 28 candidats commissaires. Il avait demandé un rattrapage pour 4 d'entre eux ! Comme c’était mignon ! Juncker est passé en force : tout le monde ou rien ! Les lâches qui tortillaient la veille la bouche pleine de leur prétendu « pouvoir du Parlement » se mirent à genoux au premier coup de fouet. Et pourtant, l’impayable Martin Schulz avait fait les gros yeux. « A l’issue des auditions, les commissions parlementaires compétentes avaient conclu que trois commissaires devaient fournir davantage d’informations afin de finaliser leur évaluation » avait-il tempêté ! Voyons cela pour mémoire.

Le Britannique Jonathan Hill, commissaire désigné à la stabilité financière, aux services financiers et à l'union des marchés de capitaux a refusé de s'engager sur un calendrier précis en vue de mettre en place l'union bancaire, le système unique de garantie des dépôts. Il n'a pas essayé non plus de calmer les inquiétudes sur le fait que c'était un candidat d'un pays non membre de la zone euro qui était en charge de la mise en œuvre de l'union bancaire. En effet, même si le projet est ouvert à tous les États membres, seuls les pays de la zone euro participent au projet jusqu'à ce jour. Comment un tel homme avec de telles idées peut-il être là ? Son parcours professionnel répond. Il a été lobbyiste et a fondé sa propre agence de conseils. Bingo ! Ses anciens collègues vont adorer ! Il a répondu qu'il s'était séparé des parts qu'il détenait au sein de son ancienne entreprise, et ce, « moins d'une journée après » sa nomination. Rassurant, non ?

Mieux connu est le cas déplorable de l’espagnol Miguel Arias Canete au poste de commissaire à l'énergie et à l'action climatique. Il est surtout connu pour avoir réduit les subventions aux énergies renouvelables dans son pays et pour être un ancien dirigeant de compagnies pétrolières, aux Canaries, aujourd'hui dirigées par ses fils et dont il est toujours actionnaire. Il a même osé un changement de dernière minute dans ses déclarations d'intérêt financier. Amnistié ! Les mêmes qui le critiquaient vertement ont voté pour lui.

Le Hongrois Tibor Navracsics, candidat pour le poste de commissaire à l'Éducation, à la culture et à la jeunesse, semblait également mal parti. Rappelons que c'est un proche de Viktor Orban, dont le gouvernement promeut ouvertement des politiques discriminatoires envers les Roms et laisse prospérer un antisémitisme de type nazi. Tout est pardonné.

Elu en même temps que Moscovici, son nouveau collègue. Lequel s’est vu adjuger le portefeuille des affaires économiques et financières. Ouf, car tous nos « amis » européen s’étaient déchainés contre lui et contre la France dans des termes souvent inadmissibles ! Il fut tout bonnement accusé d'être un cheval de Troie envoyé par Paris, dont la mission serait de permettre à son pays de laisser filer son déficit sans avoir à subir de sanctions. Vive l’amitié entre les peuples européens ! Triste camouflet pour la France : Pierre Moscovici devra en référer à deux vice-présidents. D’abord le Finlandais Jyrki Katainen, en charge de la croissance et de la compétitivité. Bien connu pour être le chantre de l'orthodoxie budgétaire. Pour ses exploits en la matière, il a été nommé en 2008 « meilleur ministre des Finances d'Europe » par le Financial Times. Autre surveillant du Français, le Letton Valdis Dombrovskis, en charge de la gestion de l'euro et du dialogue social. Une mauvaise farce. Ce dogmatique féroce a imposé à son pays une cure d'austérité pire que celle infligée à la Grèce. Il a laissé son pays dans une profonde récession dont il n’est pas sorti. Désastre assuré. La Commission « de la dernière chance » comme a dit Junker est vouée à faire le malheur du continent.

Le PS exclura-t-il d'être socialiste ?

En tous cas il est entré en zone de grande turbulence. Sa dislocation semble en vue. On peut même se demander si la lutte pour la possession des murs, biens et sigle n’est pas commencée. Sans revenir à la longue analyse de mon livre « Enquête de gauche », paru en 2007, ou au papier écrit pour « Regard » il y a peu, je dois cependant pointer une nouvelle fois combien le fait que tous les partis sociaux-démocrates aient suivi la même pente vers un libéralisme économique bien assumé n’a pas été une aventure opportuniste mais une mutation de fond, contrainte par les évènements. Quelque chose d’aussi fracassant que l’avait été la chute du mur de Berlin pour l’ancien communisme d’État.

Ce qui doit être compris alors, c’est qu’il y a un lien constant entre le programme, la stratégie et la forme du parti. Cette intime liaison des faces de la réalité d’un courant politique de gauche est spécialement forte en France. Nous sommes le pays d’un socialisme démocratique unique en Europe par son Histoire et son système d’alliances électorales « rouge-rose-vert » jusqu’à la grande liquidation commencée par François Hollande dès la fin du gouvernement Jospin. On ne fait pas la même chose avec les uns ou avec les autres. On ne le fait pas avec le même type d’organisation. Faire le programme de Valls-Macron est incompatible avec une alliance de gauche, incompatible avec un parti où dominent les références et les habitudes même les plus bureaucratiques avec le monde des mutuelles, des syndicats et ainsi de suite. Le propos actuel d’un Manuel Valls est celui d’un liquidateur cohérent en tous points, qui cherche à mettre en harmonie les trois entrées de son action politique : programme, alliance, parti. Le changement du programme politique, au sens large du terme, est fait depuis que Hollande a adopté publiquement sans une protestation du PS, et sans coup férir, la politique de l’offre. Depuis ce moment la voie était libre pour la suite. Le complot qui a permis la prise de pouvoir de Valls n’était pas possible, d’une certaine façon, si cette partie du travail n’avait pas été faite. La suite de cette pente c’est le changement d’alliance et la liquidation du vieux parti.

Ce qui serait un changement d’alliance en France est quasiment la norme en Europe. On l’a dit pendant la campagne européenne. Une majorité de gouvernement en Europe est cogérée par la droite et le PS. La grande coalition est le destin promis de tous les partis sociaux-démocrates dans le contexte de la politique austéritaire dont la Commission Européenne est l’instrument. Pas étonnant que tous les sociaux-démocrates aient voté pour la Commission Junker. Et comme il est significatif que cette fois-ci seuls les élus de la gauche du PS français aient voté contre tandis que tous les autres votaient pour… Dans l’interview de Manuel Valls au Nouvel Observateur, son regret n’est pas d’avoir refusé de tendre la main au Front de Gauche, mais à Bayrou. Tel quel. C’est cette alliance qui est visée aujourd’hui. Mais sous une forme plus large que dans le passé. Valls sait que le retour de Sarkozy et la pression du lepénisme peuvent faire éclater le bloc actuel de l’UMP sous férule Sarkozyste. Il avance ses pions pour la grande coalition. Je crois que Hollande vise la même chose. La dissolution aiderait considérablement à cette manœuvre, surtout assortie à une dose de proportionnelle. De cela il est question de tous côtés dans Paris. C’est pourquoi j’en reste là pour aujourd’hui.

Car j’ajoute que je n’ai plus de goût à fouiller cette tambouille dont les déroulements me sont si bien connus pour avoir observé et analysé leur mise en place dans toute l’Europe et en Amérique latine dans la décennie qui vient de s’écouler. De cette effroyable catastrophe qu’est la liquidation de la gauche par ses gestionnaires, je vois la responsabilité des maîtres d’œuvre qui sont au pouvoir. « La maison commune des progressistes » à la sauce Valls, c’est le parti de Renzi en Italie. Je vois l’enchaînement des lâchetés et petits calculs personnels qui l’ont rendue possible depuis la gauche du parti. Mais j’accepte aussi notre part de responsabilité. Plus nombreux, plus clairement visibles, mieux élus, nous serions le point d’amarrage de tous les réfugiés politiques du moment. L’horizon est au contraire saturé par le pullulement des groupuscules socialistes, leur compétition d’égo, leur surenchère verbale et leurs capitulations concrètes. Le cordon sanitaire qu’ils ont tracé autour de moi, à l’exception notoire des socialistes affligés de Liêm Hoang Ngoc, est un marqueur commun qui en dit long. Tous seront bientôt entraînés dans le néant que leur promet leur pusillanimité. Valls n’en fera qu’une bouchée.

Pour autant, je crois qu’il faut maintenir la pression sur eux et notamment leur proposer sans cesse et sans sectarisme de se joindre à nous dans l’action comme celle de la manifestation du 15 novembre. Nous devons compter sur nous-mêmes et sur l’initiative populaire. Les agitations internes du PS sont sans écho dans la société, sinon de fâcher tout le monde à la fois. Ils ne fournissent aucun point d’appui à qui que ce soit. Cependant, je ne méprise pas leur contribution à la recomposition politique dans l’espace qu’ils laissent béant. Je le dis en raison de l’intervention de Martine Aubry.

Aubry : coup au but !

C’est elle l’évènement. Elle déclenche par sa seule parole une cascade de remises en cause qui bouleverse le paysage du PS. Ni la femme politique qu’elle est, ni le contenu de ce qu’elle dit, ni l’ancrage historique, ni la portée de ce qu’elle fait n’est de même nature que le petit potage des « gauches » du PS préparant au Boucau, à Méréville où ailleurs à travers des grandes phrases les bons arrangements pour les prochaines élections, le petit bout de pain pour finir le petit bout de fromage des cantonales et le petit bout de fromage pour terminer le petit bout de pain des régionales. J’ai regardé de près, et apprécié de même, ce que je lisais d’elle dans le JDD. Sans l’exaspération que m’inspirent les autres, ceux de qui j’attendais tant autrefois et qui ont manqué tous les coches alors même que la justesse et la valeur du raisonnement qui m’a conduit à quitter à temps le PS est à présent confirmée en tous points. Je présente à présent loyalement ce que je crois être quelques aspects essentiels du débat que pose ce que dit Martine Aubry. Si les socialistes peuvent se réorganiser sur un axe socialiste, ce sera bon. Mais ne comptons pas dessus. Comptons sur nous, sur l’action.

Martine Aubry a parlé. C’était dans le Journal du Dimanche. Sa parole aussitôt libérée de nombreux secteurs du PS. Grâce à sa mise en garde, le nombre des refus de vote pour le budget de Manuel Valls a pu battre un record. Une situation inouïe dans une démocratie parlementaire est ainsi créée : la première partie du budget, celle des recettes de l’État est adoptée sans majorité absolue à la chambre des députés. C’est pourquoi la prise de position de Martine Aubry doit être examinée avec sérieux, compte tenu de son impact et de son potentiel. Certes, il faut rester sans illusion devant un parti qui est devenu extrêmement politicien jusque dans ses comportements internes. On a bien noté que le principal lieutenant de Martine Aubry, l’ancien ministre François Lamy, a voté le budget qu’elle dénonçait. Mais il ne faut pas pour autant passer à la suite sans examiner avec soin ce qui est dit à chaque étape.

D’autant que Martine Aubry, au moins dans la forme, nous donne raison sur plusieurs points et non des moindres. Je propose de le vérifier, et de l’acter, en comparant les déclarations sur les sujets essentiels. De mon côté j’avais dit : « La politique d’austérité de François Hollande a créé une spirale dépressive, un cercle vicieux qui fait que plus l’activité ralentit, plus le déficit naturellement se creuse puisque les entrées fiscales ne sont pas suffisantes (…) il est responsable de l’anémie et d’une poussée du chômage ». Dès lors je suis en écho quand j’entends Martine Aubry affirmer que la politique d’austérité aggrave la crise au lieu de la résorber: « La politique menée depuis deux ans, en France comme presque partout ailleurs en Europe, s’est faite au détriment de la croissance. Les efforts fiscaux et les économies réalisées sur les budgets publics ont engendré des pertes de recettes liées à la moindre croissance qu'ils ont provoquée. Les déficits ne se sont pas résorbés et le chômage augmente ».

Nos propos sont interchangeables. Martine Aubry gronde contre le pacte de responsabilité. « Le Medef n'a pas négocié les contreparties promises ; dès lors, plus de la moitié de ces moyens ne vont pas aux entreprises qui en ont besoin, se perdent dans les dividendes et les hautes rémunérations ». J’avais dit : « Gattaz sait qu’il a gagné la partie. C’est pourquoi il franchi une étape supplémentaire. Non seulement il ne s’engage sur rien “en contrepartie” mais, au contraire, il autorise la distribution du cadeau directement aux actionnaires eux-mêmes. ».

Comme moi, Martine Aubry clame que la politique de l’offre n’est pas de nature à relancer l’activité. Lisez : « face aux entreprises, il faut une demande, celle des clients et des collectivités locales. En France, 50% des entreprises disent aujourd'hui faire face d'abord à des problèmes de demande ». C’est ce que je répète depuis des mois en insistant sur le besoin d’une relance de l’activité par la consommation populaire et par l’investissement public. Martine Aubry valide ainsi ce que j’avais publié sur ce blog !

Comme moi, Martine Aubry dénonce l’archaïsme de la politique libérale du gouvernement. Elle tonne: « Il faut en finir avec les vieilles recettes libérales. Ne perdons pas notre temps dans des débats du passé sans cesse remis sur la table par le Medef : le repos dominical, c'était il y a un siècle, l'assurance chômage, soixante ans, les lois Auroux et les seuils sociaux, trente ans, les 35 heures, seize ans. Les remettre en question aujourd'hui, ne nous leurrons pas, ne créera pas d'emplois. Va-t-on passer le XXIe siècle à défaire ce que l'on a fait au XXe ? ». Sur RTL, dès le 15 janvier dernier j’avais expliqué: « Nous avons eu la stupeur d’entendre le président de la République dire des choses qui sont des propos économiques de droite comme “c’est l’offre qui crée la demande”. Nous l’avons entendu parler de “charges sociales” là où autrefois nous parlions de “cotisations”. C’est tout le vocabulaire de la droite, c’est tout le point de vue des néolibéraux que François Hollande a repris. Il est sur une théorie économique qui est usée, qui appartient au passé ».

Après moi, Martine Aubry exige une grande réforme fiscale. Elle déclare ce dimanche qu’une telle réforme est « plus que jamais nécessaire pour réconcilier les Français avec l’impôt ». C’est exactement ce que je disais il y a un an quand nous appelions à une marche pour la Révolution fiscale le 1er décembre 2013. Que ne nous a-t-elle aidés alors !

De façon plus surprenante, Martine Aubry dénonce aussi Blair et Schröder. Lisez plutôt : « Il serait assez curieux, avec la crise, de s'amouracher à contretemps d'illusions des années 1980-1990, qui démoralisent notre pays. Il est temps d'ouvrir les yeux sur une réalité nouvelle : ce modèle n'existe plus. Il a été balayé par la crise. Tony Blair et Gerhard Schröder ont essayé. La mise en concurrence des salariés et des modèles sociaux de par le monde, l'impossible ambition sociale, l'abdication sur le front du plein-emploi font sans doute un choix de société, mais ce n'est pas le mien ». Je dis que c’est plus surprenant dans la mesure où elle avait rédigé la préface du programme de Blair lors de sa traduction en français. Mais cela ne fait que rajouter à la valeur de sa remise en cause de ce « modèle ».

Martine Aubry valide donc notre point de vue sur les axes essentiels de la critique du moment actuel. Tant mieux ! Cela ne signifie pas que nous soyons pour autant en phase sur la vision d’ensemble. C’est bien normal. A mon sens, elle reste enfermée dans les vieux schémas. Valls a bien senti cette faiblesse quand il dénonce l’archaïsme des critiques qu’elle lui a adressé même si, à l’évidence, sa remarque ne vise pas le même objet que nous. Martine Aubry propose ainsi de construire « une nouvelle social-démocratie ». C’est le retour du vieux logiciel social-démocrate où la croissance est une fin en soi où l’on se propose de « partager les fruits de la croissance » pour corriger les inégalités. Erreur stratégique car si le capital accumulé n’est pas mis en cause, il garde toute sa puissance d’action pour empêcher la redistribution correctrice. Surtout à l’âge du capitalisme financier transnational. Erreur de fond car ce modèle suppose la possibilité d’une croissance sans fin, donc de ressources infinies. Dans les trois pages d’interviews, elle n’a pas un mot sur la catastrophe écologique. Tous les travaux théoriques sur l’écosocialisme ne l’ont pas atteint. Croire qu’il est encore possible de faire vivre un programme social-démocrate dans le monde d’aujourd’hui, c’est se condamner à de sévères désillusions. Et à manquer de répondre aux urgences réelles de notre époque 

Martine Aubry se contente pour l’essentiel de rappeler le projet qu’elle portait à la primaire du PS en 2011 : « je défends l'idée d'une société bienveillante, attentive à chacun, mais demande à chacun d'être attentif aux autres et de respecter les règles. C'est ce qu'on appelle “le care, le share et le dare” : le lien social renouvelé, le partage et le goût du commun comme alternative aux simplismes du marché, l'audace et l'imagination pour oser produire du progrès face au déclin ». Soit. Mais il reste à dire comment et par quelles mesures ces ruptures culturelles sont possibles, à supposer qu’elles soient souhaitables dans cette forme. Je dis franchement que je ne crois pas à cette définition du modèle de société à construire. L’essentiel n’est pas comportemental. La sauvagerie de la compétition généralisée est le cœur de la dégradation des relations humaines. Mais au-delà, pour moi, la société à inventer est d’abord celle de la sobriété énergétique, du zéro déchets, de la règle verte, du personnalisme républicain et de la vertu. Ce serait un magnifique débat à organiser.

Politiquement, tout serait plus clair si Martine Aubry allait au bout de son propos.  Ainsi, elle ne dit pas un mot sur les votes qui doivent intervenir au Parlement sur le budget de l’État ou de la Sécurité sociale dans les semaines qui viennent. Qu’en pense-t-elle ? Ce mardi, les frondeurs se sont à nouveau abstenus sur la première partie du budget de l’État. Or, en s’abstenant, ils laissent Valls gouverner. Comment concilier l’idée qu’une politique est mauvaise, si mauvaise qu’un proche historique d’Aubry comme Hamon a pu parler de « mise en danger de la démocratie », et laisser cette politique s’appliquer ? De qui un député l’est-il ? Du peuple et de l’intérêt général ou de son parti. Des deux ? Soit. Mais quand il y a conflit en conscience entre ces deux appartenances, la morale civique, le « le care », le « share » et le « dare » si j’ose le dire pour plaisanter sans méchanceté, ne commandent-ils pas d’écouter la voix de sa conviction intime ?  

Je crois que l’angle mort de la critique de Martine Aubry est le refus de s’opposer aux commandements européens qui sont à l’origine de la politique de Valls. Elle soutient même François Hollande sur ce point. Elle affirme sans rire que « le président de la République défend au niveau européen la nécessité » de « réguler la mondialisation ». Sérieusement : le croit-elle réellement ? Martine Aubry sait bien que François Hollande a accepté le principe d’une déréglementation encore plus grande avec le projet de Grand marché transatlantique ! Pourquoi ne dit-elle rien sur la politique d’austérité contenue dans les textes approuvés par François Hollande comme le traité budgétaire ?

Au chapitre de la critique de ses propos, je veux pointer un autre désaccord important avec elle. Ainsi quand elle propose de garantir la moitié des cadeaux aux actionnaires décidés par François Hollande. C’est-à-dire de leur laisser 20 milliards d’euros chaque année. Pourquoi ce cadeau ? Enfin, je m’interroge sur la timidité de la démarche sur une question aussi essentielle que le changement de Constitution. C’est elle qui évoque une « nouvelle république ». Dès lors pourquoi ne dire ni comment ni contre quoi ? Sa contribution aux Etats-généraux du PS évoque bien « un nouvel âge démocratique fondé sur de nouvelles institutions ». La prochaine République doit rééquilibrer les pouvoirs de l’exécutif et du législatif, conforter encore l’indépendance de la justice, inventer de nouvelles voies d’implication des citoyens, et garantir la pérennité des services publics et de régimes sociaux, et la protection de l’environnement ». Là encore, elle parle avec nos mots. Mais, comme la contribution des « frondeurs », elle ne parle pas de passer à la 6e République ! Ni comment organiser un bouleversement de cette importance. Pour quelqu’un qui est seulement « candidate au débat d’idées », c’est une timidité incompréhensible. Pourquoi n’ose-t-elle pas ?

Au total, son aide argumentaire contre la politique du gouvernement ne doit pas être sous-estimée. Elle est la bienvenue. On y sent le haut-le-cœur que soulève la politique au pouvoir dans les rangs du socialisme traditionnel de la région nordiste qui en a été le berceau. De toute évidence, il ne peut être question de faire dire à Martine Aubry ce qu’elle ne veut pas dire. Donc, pour mener la bataille à venir, nous ne pouvons encore compter que sur nous-mêmes. Mais je crois que c’est une situation provisoire. Une lourde déflagration semble mûrir dans le gouffre solférinien où se sont accumulés des gaz très inflammables.

m6r.fr, déjà plus de 56 000 signatures

Nous avons maintenant bien dépassé les cinquante-six mille signatures. La progression est confirmée. Je m’amuse et me réjouis de voir que la méthode prévue fonctionne. La force de la mobilisation se confirme par le fait qu’elle est d’initiative informe et large venant de tous côtés par les signataires eux-mêmes. Ni les aigreurs, ni les jalousies, ni les perfidies médiatiques n’y ont rien fait. La sortie de Valls contre notre idée, le ralliement de Le Pen à la cinquième République devraient encore nous aider à décongeler les frileux et à faire conclure ceux qui réfléchissent encore. Le mouvement part des bases dans le pays. Le plan de marche semble bien fonctionner car nombreux sont ceux qui ont mis la main à la pâte. Ils ont élargi le cercle des signataires, notamment grâce aux nouveaux outils mis en ligne pour contacter ses propres contacts mails. Je crois que quelques émissions où j’ai parlé du site ont aidé aussi à avancer. Vous seriez stupéfait de voir sur le graphique la courbe des signatures augmenter à chaque fois que le mot « M6R.FR » est prononcé sur un média.

A présent, nous sommes passés à la phase des initiatives pour faire connaitre sur le terrain l’idée de sixième République et de cette façon travailler à la rendre majoritaire dans les esprits. J’avais raconté le travail des amis à la Réunion qui ont peint au pochoir (et peinture à l’eau) le sigle du site M6R.FR. On a vu des amis répandre sur la toile des idées d’affiches d’appel à signer. Je vais évoquer à présent des initiatives que prennent mes amis du Parti de Gauche. Je veux d’ailleurs commencer par les remercier. Car pour eux c’est une situation un peu inconfortable. On leur demande à la fois de se mettre en mouvement mais sans s’approprier le mouvement. Je sais que beaucoup ont peur de faire une erreur et balancent entre leur envie d’agir et les précautions à prendre. Je donne un exemple ici qui m’a été transmis par mes camarades du 13ème arrondissement dans Paris.

« Libérer la parole et les énergies, tel est le cœur du projet de la 6ème République afin que chacun s'empare de la vie publique ». Dans cet esprit, nos amis ont décidé d'aller à la rencontre des habitant-e-s du 13ème pour leur demander : « Si vous aviez le pouvoir, qu'est-ce que vous feriez ? » Partir du quotidien pour proposer des réformes concrètes, des réformes utiles : personne n'est mieux placé que nous-mêmes pour savoir ce qui est bon pour nous. Définir ce qu’on ferait au pouvoir, c’est dire quels droits sont en jeux. Une fois par semaine, ces militants vont à la rencontre des habitants chez eux, discutent, échangent et partagent. « Au fil des discussions, dit leur compte rendu, les propositions s'affinent, s'affutent. Elles sont finalement posées sur le papier pour devenir des affiches ». Celles-ci sont ensuite collées dans la bonne humeur et l’humour. Parlant des gens qui se croisent sans se connaître ni se parler, mes amis expliquent : « Si nous partageons nos idées, nous sortons de l'isolement, nous sommes en mesures de décider de ce que nous voulons pour nous-mêmes ». Ce travail se donne une ligne d’horizon. « Toutes ces rencontres et échanges déboucheront sur une fête dans le 13ème arrondissement le samedi 6 décembre. Rien n'est plus subversif que des hommes et des femmes qui échangent joyeusement pour imaginer un monde plus juste ».

Il me semble que c’est là le travail dont j’entends souvent parler par toutes sortes de gens mais que je vois rarement se mettre en œuvre. Disons les choses comme elles sont : ce sont des militants organisés qui peuvent mener ce travail d’éducation populaire. Mais ils n’éprouvent pas pour le faire le besoin de tout ramener à leur parti. D’ailleurs pensons-y : qu’est-ce que le Parti ? C’est son programme, ses objectifs. Il n’y a donc aucune contradiction dans le fait de faire avancer une idée sans lui mettre une étiquette de propriétaire.

Votation pour le référendum révocatoire

Pendant le long week-end des 8, 9, 10 et 11 novembre, le Parti de gauche a décidé une action commune pour faire vivre une idée qui compte beaucoup pour lui (et pour moi aussi comme vous le savez) : le référendum révocatoire.

Je le félicite pour l’action imaginée. Elle prend une forme très pédagogique puisque qu’il s’agit d’installer des tables dans la rue avec une urne pour voter sur le thème. Nous sommes convenus qu’il y aura aussi distinctement des feuilles de signatures pour le M6R.FR qui seront ensuite centralisées dans le pot commun des signatures directes en ligne. Tout le monde peut commander une urne (je crois qu’elle coûte dix euros) et faire le travail s’il le souhaite avec des amis ou même tout seul pour les plus audacieux. Je reviendrai s’il le faut sur cette initiative et sur d’autres dont je suis saisi à mesure. Une bonne façon de me faire connaitre les initiatives consiste à les inscrire sur mon actualité sur ma page personnelle sur Facebook. Dès lors je pourrai les installer ensuite sur la page officielle qui a déjà presque deux-cent mille abonnés.

J’en reste là pour cette fois-ci. Mon idée était à cette occasion de débrider les énergies qui se contenaient. Avancez ! N’attendez pas les consignes. La créativité et l’initiative de chacun a toujours été notre plus grande force. Qu’il en soit de même à présent.


82 commentaires à “Et maintenant : action !”
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  1. leleu dit :

    Après une longue absence, je vous retrouve avec un plaisir certain, continuez ne lâchez pas, le temps va devenir propice plus vite qu'annoncé et même qu'espéré.

  2. cris dit :

    Bonjour,
    Bien sur qu'on ne peut que confirmer ce que vous dites depuis des mois. Les faits, inlassablement vous donnent raison pour notre malheur à tous. Mais je ne peux voir qu'une posture de recours de plus pour le système en la personne de Mme Aubry.
    J'ai beaucoup apprécié votre intervention à onpc mais je trouve que le problème de l'UE n'est pas assez abordé car c'est pourtant le fond du problème cette Europe. Doit-on y rester ou la mettre par terre et le l'ordre économique mondial avec par la même occasion? Votre position me semble floue à ce sujet mais peut-être n'ai je pas bien lu vos écrits. Regardez ce qu'ils ont fait cette nuit. L'abandon pur et simple de toute ambition dans la lutte contre le réchauffement pour ne pas contrarier les entreprises de l'énergie fossile. Bref, que peut-on attendre de cette UE ?
    J'ai commandé votre ouvrage mais ce recours au peuple me semble flou aussi. De quel peuple s'agit-il ? Celui qui s'apprête à voter bêtement à droite parce que le PS a échoué alors qu'il applique la même politique que l'UMP (niveau réflexion alors proche de celui d'une moule)) ou ce peuple des abstentionnistes qui ne veut plus se bouger ?

  3. Augustin dit :

    Nous lisons, nous adhérons, nous essayons de faire. Un car partira de Valenciennes le 15 pour, au moins, marcher avec les autres lecteurs.

  4. Prevost dit :

    Je ne vois toujours pas comment on peut en sortir sans un mouvement insurrectionnel de masse passant, comme nous l'enseigne l'histoire, par une gréve générale initiée par la fonction publique, un blocage des leviers du pouvoir par une occupation illimité de la voie publique, débouchant sur des états généraux et une constituante. Tout autre chemin est piégé ! Ce n'est pas en défilant bien gentiment, dans l'ordre et la discipline, de Bastille à République aller retour qu'on fera bouger les choses! Je m'étonnerai toujours que JL Mélenchon reste en retrait de cette évidence !

  5. Jean-Paul BIANCAMARIA dit :

    Bonjour,
    Tout d'abord félicitations pour votre blog pédagogique qui nous aide à mieux comprendre les enjeux nationaux et internationaux. Par contre il vous faudra bien réfléchir si nous n'arrivons pas à nous qualifier pour le deuxième tour d'une élection, avant de nous appeler à faire barrage à la droite ou à Le Pen en utilisant le bulletin PS, PRG ou Les Verts. Qu'ils se débrouillent puisque nos voix du deuxième tour de la présidentielle n'ont été récompensées que par du mépris. Ils s'en sont même servi pour nous faire un bras d'honneur en continuant la politique de Sarkozy. Je n'oublie rien et à mon tour je leur témoignerai mon mépris en utilisant le même bulletin Front de gauche à tous les tours !
    Cordialement.

  6. Julian Augé dit :

    Tiens, ça remonte un peu, mais je repense à ce cher Patrick Cohen prenant un air supérieur pour expliquer à Jen-Luc Mélenchon que "la justice s'était déjà prononcée trois fois" sur l'affaire Kerviel. Mais sur l'affaire Dreyfus, elle s'était prononcée combien de fois avant d'innocenter le capitaine Dreyfus ? Une fois lorsqu'elle l'a condamné sur la base de faux, une autre fois lorsqu'elle a acquitté le coupable Estherazy pour sauver les apparence, une autre fois lorsqu'il s'est agi de gracier Dreyfus, et non de l'acquitter ! Bref, il ne suffit pas de prendre un air important pour dire la vérité.

  7. Poncet dit :

    Je corrige une inexactitude : "Erreur de fond car ce modèle suppose la possibilité d’une croissance sans fin, donc de ressources infinies.".
    Non, la finitude des ressources n'est pas une limite à la croissance. La croissance dont on parle est celle de la "valeur ajoutée", c'est à dire de l'activité humaine (cf. article n°75 sur mon site). Ce modèle suppose donc une croissance sans fin de la population. La seule ressource qui pourrait limiter cela serait l'espace disponible, mais nous savons que ce ne sera pas le cas, la population de la planète plafonnera à 9 ou 10 milliards d'habitants puis commencera à décroître, donc bien avant que tout l'espace disponible ait été utilisé. Je précise, pour les sceptiques, que l'accroissement de la population porte en lui les germes de sa décroissance, notamment l'urbanisation et la réduction de la natalité qui en résulte nécessairement. Ces lois sont presque évidentes pour qui admet que les contingences matérielles ont plus de poids que les "mentalités". Pour les autres, je ne peux rien. Quoiqu'il en soit, la conclusion est la même, il ne peut y avoir de croissance sans fin.

  8. Prevost dit :

    Qui va enfin initier le rassemblement de l'aile gauche du PS et des frondeurs, des verts, des communistes, de l’extrême gauche afin de refonder une gauche crédible, puisqu'une partie du PS glisse au centre, que le centre dérape à droite, que la droite vire à l’extrême droite, et que l’extrême droite est la seule à tirer les marrons du feu ! Jean-Luc Mélenchon ? Il y a urgence !

  9. Frank dit :

    Bonjour,
    Une question technique concernant l'outil pour "contacter ses propres contacts mails". Ceci pose l'inquiétude que nos amis reçoivent ensuite des courriels réguliers au sujet de la 6ème alors qu'ils n'ont rien demandé. Ce qui rendrait peu correct de notre part d'avoir donné leur adresse. Je n'attends, pour utiliser l'outil, que la confirmation que mes contacts ne recevront qu'un seul et unique mail et puis qu'ensuite, on les laissera en paix s'ils ne souhaitent pas répondre. Merci de me donner confirmation ou infirmation de ce point

    [Edit webmestre : Ce blog n'est pas le SAV du site m6r. Il y a sur m6r une adresse de contact où vous pouvez poser ce genre de questions. Il ne saurait être question de discuter ici des aspects techniques de ce site, géré par une équipe distincte.]

  10. Pagliarini dit :

    [...] Je suis convaincu que le Front de Gauche ne pourra jamais décoller tant qu'il n'affirmera pas fermement sa volonté de sortir de l'UE. J'avais pourtant bien saisi la méthode qui consistait à ne pas sortir de l'euro comme un malpropre sans avoir au moins tenté auparavant de changer son orientation politique afin de ne pas isoler la France dans un retentissant "claquement porte". Mais cette prétention à vouloir changer l'UE m'apparaît désormais comme un handicap majeur pour le FdG. Et tant que nous apparaîtrons comme un parti voulant rester au sein de l'UE, alors nous ne pourrons jamais faire de bons résultats électoraux. Cela m'apparaît avec tant de clarté aujourd'hui que je me demande même si je pourrais à nouveau voter pour le FdG sachant qu'il ne pourra jamais atteindre les scores qu'il mérite tant qu'il continuera à naviguer dans des eaux obscures et ambiguës (du moins du point de vue légitime de la majorité de la population française.) Tout comme il n'y a point de salut pour la France au sein de l'UE, il n'y en a pas non plus pour le FdG tant qu'il n'affirmera pas sa volonté sans équivoque de sortir...

  11. Monique LC dit :

    Jean Luc je sais que tu lis les commentaires que nous faisons et me permets par ce biais en direct de donner un point de vue qui paraitra peut être excessif à certains mais qui me vient de loin. Je suis militante, avec des arrêts, depuis 55 ans, un passage au PC (20 ans) et enthousiaste pour la grande aventure du Programme Commun, à présent 4 ans au PG. Cela pour mieux éclairer la suite les propos suivants. Depuis 1983 j'ai compris par le virage de F Mitterrand ce que sociale démocratie voulait dire. Et alors rompu définitivement avec tout ce qui était PS, pour moi ils pratiquent une politique de droite et malheureusement la démonstration est claire aujourd'hui. Au moment des primaires les socialistes nous ont produit judicieusement un panel allant de la droite à la "gauche" (c'est mon avis). Et là je pense que M. Aubry qui était dans le passé ma favorite est un recours et qu'il ne faut plus trop en attendre. Le mot socialisme est bafoué, et les solfériniens probablement incurables. Par contre il y a la majorité, les militants et adhérents PS sincères qui sont probablement pour certains perdus et auxquels on doit s'adresser. Mais pas d'alliance "à la tête".

  12. ROLLAND dit :

    Je pense que Jean-Luc Mélenchon a trouvé le ton juste pour s'adresser à celles et ceux qui sont sur le chemin d'une rupture avec la ligne actuelle et les dirigeants de Solférino. Non seulement, il met bien en relief ce qui le et nous rapproche, mais aussi il est d'une modération dans la formulation qui est pour nous tous un exemple de ce que doit être une discussion politique. Pas de caricature, pas d'invective, mais une fermeté sur les positions que l'on pense être justes et nécessaires. Et toujours revenir à l'essentiel : "changer la règle du jeu", et non procéder au N ème replatrâge.

  13. Laulau dit :

    Je crois qu'on a tord de se réjouir des paroles de Martine Aubry. En fait l'aile "gauche" du PS essaie de sauver la baraque et de pouvoir se présenter comme des vierges innocentes devant les électeurs de gauche, il s'agit de faire écran devant le FdG pour éviter que les déçus de F. Hollande ne se tourne vers lui. Mélenchon a tord de se réjouir car il peuvent y parvenir, avec l'aide des média qui feront tout pour nous marginaliser.

  14. jcmig dit :

    Tout à fait d'accord avec Pagliarini. Je pense que le Front de gauche a tout intérêt à prôner la sortie de l'UE. On n'a plus rien à attendre de cette bande guignols qui nous imposent une UE ultralibérale et qui n'a rien d'écosociale.

  15. Vince_BZH dit :

    Bonjour,
    A propos du mouvement pour la 6 ème République, c'est tout de même compliqué de prendre le temps d'expliquer correctement les choses aux gens, le rôle d'une constituante par exemple. Je ne sais pas si l'idée à déjà été soumise ou débattue mais ne serait -il pas envisageable de créer une sorte de QCM sur les défauts de la 5ème afin de mieux viser l'argumentaire à avoir ? Un questionnaire en 25/50 questions ? Est-il normal de faire 40 ans de carrière politique sans jamais être confronté à la réalité du travail ? A combien devraient être limitées les indemnités des élus ? Comment créer de vraies passerelles entre l'action publique et privée pour faciliter l'action citoyenne ? etc. Enfin y'a certainement mieux comme questions mais le principe serait de comprendre se qui compte vraiment pour les individus. Trouver le maximum de point commun à l'action. Je n'ai pas forcément la capacité de sortir et d'avoir la facilité de communiquer, ce serait beaucoup plus simple pour que des personnes comme moi puissent aider un peu.

  16. D'hautcourt dit :

    Je n'ai pas pu tout lire. Mais je progresse. J'ai avalé plus de la moitié. La révolution est permanente. Je ne peux pas l'oublier et je vous remercie de me le rappeler Monsieur Mélenchon. Je reconnais que je m'étais un peu assoupi. Mes paupières doucement s'entrouvrent grâce à vous depuis 2012.

  17. jorie dit :

    Vous avez été super bon aux dernières émissions et vous avez gagné à renoncer "au parler cru et dru", surtout maintenant que les choses se corsent et viennent vous donner raison sur tous les tableaux. J'espère qu'enfin vous serez mieux écouté par nos concitoyens ! La lettre de la commission est un ultimatum à la France. Caché par Hollande.
    @Pagliarini 12h50
    J'approuve votre position. Mais écoutez donc l'interview de notre économiste au PG, M.Jacques Généreux, sur Médiapart (j'ai envoyé le lien sur twitter) si on est pour l'Europe, on se propose de "violer les traités", c'est à dire de désobéir, ce qui forcera inévitablement l'Allemagne à plier. De toute façon, on désobéira. A eux de nous exclure et ils ne pourront pas le faire (rien ne le prévoit dans les textes, rappelez vous la chaise vide du Général De Gaulle, rappelez vous le trajet en solitaire de la GB). Au contraire, d'autres pays étranglés par la politique monétariste de l'Europe vont nous suivre ! Cela étant, faut qu'on vote pour nous. C'est une autre histoire.

  18. mangione daniel dit :

    Je viens juste de finir "l'ére du peuple". J'en ai les neuronnes en ébullition. Mais je crois avoir tout compris et capable même de donner envie a mes amis de le lire. C'est magistral. Je vous souhaite un grand succès de librairie par une grande popularisation. Bravo ! Je fais deja circuler dans mon foyer (famille) et ça se bouscule !

  19. maryse dit :

    Je signe le commentaire sur vos récentes prestations qui m'ont plu comme d'habitude et soulagée et enthousiasmée quand j'y ai perçu l'arrêt du "cru et dru" et la distance superbe et tranquille face à des attaques sans intérêt. Votre "audibilité" ne peut que considérablement augmenter, déjà qu'elle est acquise par les milliers d'entre nous. Splendide ! Petite considération strictement personnelle, je serai à l'étranger la semaine du 11 novembre. Du coup, comment voter ? Et à part cela je reste curieuse des alliances qui pourraient (?), vont (?) se créer dans les mois à venir autour de ces projets de 6e. Quid des organismes ou groupements ou membres individuels de certains partis ou organisations de tous genres, comment faire pour les accueillir, entendre, reconnaître, comment faire pour créer de vraies alliances qui feront que nos 56000 signataires deviennent 560000 et plus ?

  20. zaz38 dit :

    Pourquoi voter quand c'est un mal pour un mal ? J'attendais depuis longtemps un discours politicien comme le vôtre, plein de bon sens et pour le bien commun. Je n'ai pas tout lu, mais je voulais vous soumettre l'idée que le vote blanc compte, ce qui me permettrait, si l'histoire se répète, de pouvoir faire savoir mon opinion de non-choix. Bon courage et ne lâchez rien !

  21. Pierre Pifpoche dit :

    Super nouvelles ! Enfin, cela bouge et il y a de l'action. Voir ainsi le paysage du pays changer, ou un nouveau paysage s'esquisser fait plaisir. Et ce n'est qu'un début ! (Continuons le...)

  22. Didfly dit :

    J’ai lu «L’ère du peuple» de Jean-Luc Mélenchon. Voilà un livre dont les médias devraient parler plutôt que de continuer la propagande quotidienne pour le torchon infâme de Zemmour. Que ne feraient-ils pas si la fille Le Pen sortait un bouquin ? Par chance elle en est incapable…

  23. Maximilien R. dit :

    Attention à Martine Aubry ! J'habite Mons-en-Baroeul, dans la banlieue de Lille. J'ai le privilège d'avoir un maire de droite, élu une première fois avec les voix de l'UDF, et qui s'est déclaré "socialiste" dans la foulée, qui a été soutenu par les solfériniens depuis cette date. J'ai,encore un privilège, comme députée, la directrice de campagne de la Maire de Lille, alliée, en l'occurrence, au patron millionnaire des HLM, maintenant bombardé président du Conseil Général, après nomination du précédent au gouvernement Valls. Ne nous trompons pas de combat, la Maire de Lille est de droite, comme ses affidés, les pseudo députés frondeurs soutiennent en fait l'intégralité de la politique actuellement menée, puisqu'ils n'ont pas trouvé le courage de voter contre.

  24. j.lou dit :

    Sur l'intervention de Martine Aubry. Dans un premier temps je me suis dit qu'enfin quelqu'un du PS faisait entendre une autre voix pour une autre voie plus sociale. Dans un second temps je me suis rappelé que les petits députés aubrystes que je connaissais avaient tous bien voté l'Accord National Interprofessionnel. Pour faire vite que ces mêmes aubrystes pensaient davantage à leurs ambitions qu'à leurs convictions. En bref qu'une nouvelle offre politique faisait sa réclame en vue des futures primaires du PS ou ce qu'il en reste.

  25. GM dit :

    Je ne parviens pas à comprendre (je n'ai pas encore lu votre livre, peut être y trouverai-je la réponse) pourquoi le peuple parviendrait aujourd'hui mieux qu'hier à définir son intérêt lorsqu'il a déjà eu l'occasion de le faire et de voter pour. Incontestablement vos propositions représente l'intérêt commun. Lisser les tranches d'impôts, un poids plus important donné dans un conseil d'administration à celui qui investit dans l'entreprise, une proportion raisonnable entre le salaire du patron et celui des ouvriers, le droit de reprendre l'entreprise quand celle ci est en bonne santé et qu'elle est délocalisée seulement pour honorer le carnet de commande en dehors de la France, etc. S'il en est capable, comme vous l'affirmez, et je prie pour que cela soit, pourquoi ne l'a-t-il pas été avec vous, et pourquoi le sera-t-il mieux aujourd'hui par lui même ? Qu'est-ce qui change cette fois ? A l'évidence vous êtes notre grand homme politique. La politique ne fait pas les hommes, les hommes font la politique et vous la portez à belle hauteur. Votre discours contient quelque chose d'absolument vivifiant qui porte à aimer la vie et, conséquemment, les autres...

  26. Alain Doumenjou dit :

    "Désastre assuré. La Commission « de la dernière chance » comme a dit Junker est vouée à faire le malheur du continent."

    Et pour éviter à la France ce malheur, on propose quoi ? "Violer les traités" comme le développe Jacques Généreux et comme Jean-Luc l'a lui même plusieurs fois évoqué par le passé ? Tant au regard des règles du droit positif international en matière de traités, qu'à celui en particulier de celles de la Convention de Vienne, c'est impossible sans se mette hors la loi et perdre toute crédibilité. Il ne suffit pas d'être la deuxième puissance économique au sein de l'UE pour pouvoir espérer raisonnablement créer de cette façon un rapport de force dont on sorte victorieux. Pour violer le droit international et les traités en toute impunité il faut être une super puissance comme le sont les USA. Or il existe un moyen parfaitement légal de sortir des traités imposés aux peuples par l'oligarchie dont l'UE est l'instrument et le bras armé, l'article 50 du Traité de Lisbonne. Quand cette question essentielle sera-t-elle enfin abordée avec courage et lucidité ? Tant qu'elle ne le sera pas le peuple ne se mobilisera pas et on le comprend !

  27. Mickaël VD dit :

    Bonjour, je vous remercie pour ce que vous faites et je vous donne mon soutien pour cette grande aventure qu'est la 6ème République. Il y a une problématique essentielle que je souhaite vous soumettre : sur la question de la réforme territoriale, je crains que l'Alsace nombriliste et centré sur elle-même (Elsass Frei) ne face tout son possible pour ne pas faire partie de la super région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, ce que je peut comprendre étant donné que les alsaciens n'ont absolument rien en commun avec les champenois. Historiquement parlant l'Alsace a été, certes pas là seule, mais une des raisons de 2 guerres mondiale opposant systématiquement la France et l'Allemagne. C'est pourquoi je pense qu'il est nécessaire d'ancrer l'Alsace dans le paysage français par une fusion avec la Lorraine avec qui elle a en commun une culture et une identitée relativement proche. Une Alsace seule est une Alsace faible en proie à une Allemagne dont l'influence est grandissante rien qu'au niveau Européen (Angela Merkel n'est-elle pas surnommé la "chef de l'Europe"). L'Allemagne n'a pas peur de ses ambitions, je pense que vous en me contredirez pas sur ce point.

    [Edit webmestre : Puisqu'il s'agit d'une "problématique essentielle", pourquoi ne la soumettez vous pas sur le site m6r ? Parce qu'ici, ce n'est pas dans le sujet du billet et la discussion qui en découlera, au cas où les je-sais-tout de service débarqueraient, sera inévitablement modérée.]

  28. gilles dit :

    La planification de la liquidation du PS n'a pas pris en compte deux éléments. Martine Aubry effectivement, et Macron. Martine Aubry qui a assez de stature pour reprendre un PS sans Valls ni Hollande. Du coup l'opération est vouée à l'échec. Si un PS demeure malgré le dépôt de bilan, le nouveau mouvement ne peut être qu’anecdotique. Et Macron, qui a le même profil que Valls, la même idéologie, avec de la légitimité en plus (Valls n'est pas un enfant de la Banque), et certainement les mêmes ambitions. Hollande l'a lancé dans les pattes de Valls comme un jeune loup qui veut détrôner le vieux. Quelque soit le résultat Valls en sortira amoché. Il restera aux éléphants entêtés une cartouche pour abattre le PS : les affaires. En faisant éclater quelques grenades, le PS, comme l'a fait le RPR/UMP, devra alors changer de nom, dirigeants, ligne. Valls (ou Macron, Hollande) ramassera les miettes. Mais qui survivra à cela ? Bref, il va y avoir du sport et du spectacle.

  29. THOMAS dit :

    Bonjour Jean Luc,
    Je viens de lire "l'ére du peuple". Merci d'avoir écrit un tel livre et j'adhère entièrement à son contenu qui contient des idées fortes quant aux perspectives qu'il offre et à la critique sans langue de bois de la politique actuelle des Hollande, Valls et consort qui nous ont volé cette expression de gauche avec tout ce politiquement elle représente historiquement. Je soutiens notamment les quatre propositions exprimées en conclusion de votre livre et surtout, avec vous, on ne lâche rien. Courage et surtout poursuivez dans l'écriture de votre blog !

  30. stephane.D dit :

    Pour info, le parti de gauche va organiser du 08 au 11 novembre, une votation citoyenne sur le droit de révoquer des élus, du président de la république au conseiller municipal en cours de mandat. Partout en France des urnes seront placées par les comités du parti de gauche et par tout citoyen ayant commandé l'urne en ligne. La question sera "êtes-vous favorable au droit de révoquer les élus ?". L'idée fait partie du mouvement pour la VIe république.
    Mr webmestre, l'info n'est peut-être pas à son bon endroit, mais je pense que plus de gens verrons le texte plus de gens irons vers l'urne pour répondre. Vive la VIème république.

    [Edit webmestre : Libre à vous de ne pas lire les billets de Jean-Luc Mélenchon. Vous n'êtes, en ce sens, pas très différent de beaucoup d'autres "commentateurs". Mais si vous aviez pris cette peine, vous auriez probablement remarqué que Jean-Luc Mélenchon y consacre un chapitre entier de son billet. Lisez également le reste du billet, pendant que vous y êtes...]

  31. Michel dit :

    Un bon billet, une fois de plus. C'est tout de même mieux quand c'est clairement expliqué. La marche de Novembre sera un révélateur qui, je l'espère, nous confortera dans nos idées.

  32. Gilles dit :

    C'est bien de vouloir changer de république et d'utiliser les ressources de la mer, c'est bien aussi d'être dans l'économie ici et maintenant. S'investir politiquement dans les circuits courts, les monnaies sociales et alternatives, les coop et l'ESS. On a besoin de concret, de perspectives immédiates pas seulement de "grands projets".

  33. Nicolas dit :

    Bonjour, vous parlez souvent de la mer, des océans. Moi aussi j'adore le milieu marin, le maritime, à tel point que j'ai navigué durant des années sur tous les océans du globe à bord de navires de commerce. Si j'avais une suggestion à vous faire, c'est d'évoquer de temps en temps les pavillons de complaisance français (le TAAF créé sous Mitterrand dans les années 80 et le RIF créé sous Chirac dans les années 2000). Pour faire court, un navire sous pavillon bleu-blanc-rouge avec à son bord du personnel venant de pays du Tiers-Monde. Elle est pas belle l'histoire ?

  34. lemetayerv dit :

    A Gilles (32).
    Les deux ne sont pas incompatibles car elles sont complémentaires. D'ailleurs toute deux se font sur le terrain. C'est pour faciliter la mise en place de ces alternatives économiques et sociales qui sont souvent bloquées, détruites ou interdites par le système de la 5ème république grâce à son fonctionnement et à la corruption à tous les niveaux (politique, judiciaire, financière, monopole industriels, lobby, administratif et médiatique) qu'il faut changer les institutions, les lois et la manière d'élire nos représentants grâce à la constituante décidée, écrite et mise en place par le peuple pour introduire la 6ème qui en facilitera la mise en place. Ainsi les luttes pour la défense des territoires naturels contre les Grands Projets Inutile et Imposés (NDDL, le barrage de Testet, les lignes à THT sur Lyon, les mégas stades, les méga centres commerciaux et des loisirs et j'en passe) financés par les partenariats public/privé pour satisfaire aux intérêts privés au dépend de l'intérêt général, n'aurons plus lieu d'être car elles s'intégrerons dans la nouvelle constitution avec la règle verte (par exemple). Pour le moment elles sont hors la loi.

  35. LE CORRE dit :

    Tout est dit dans le livre. Merci Jean Luc.

  36. Francis dit :

    @27 Alain Doumenjou
    Sortir de la CE en application de l'article 50 signifierait que nous renonçons à changer la CE et que nous abandonnons les positions aux forces réactionnaires qui s'empresseraient d'exacerber les nationalismes. Dans les faits l'idée défendue par J.Généreux c'est que la France grande puissance fondatrice de la CE arrête d'appliquer des traités mortifères qui entrainent l'Europe par le fond. J.Généreux fait le pari que cette attitude de combat permettra de reprendre la construction européenne sur des bases nouvelles en ayant le soutien des peuples qui sont aujourd'hui victimes des puissances financières spéculatives et des multinationales apatrides. Ne croyez vous pas que cette stratégie de lutte est bien plus efficace qu'une fuite dans un protectionnisme illusoire compte tenu des interpénétrations des économies de la zone.

  37. stephane.D dit :

    @webmestre, je lis les billets en plusieurs fois, et sur son dernier je n'étais pas rendu à ce paragraphe, la prochaine fois j'irai jusqu'au bout.

  38. Véga dit :

    @Alain Doumenjou
    L'article 50 du Traité de Lisbonne qui permet à un État de se retirer est en fait semé d’embûches et a été conçu ainsi pour que cet acte de souveraineté retrouvée soit difficile à réaliser. La preuve c’est qu’on ne tient même pas compte de référendum populaire. En effet ce retrait ne peut se faire unilatéralement et sans l’accord de l’UE qui définit seule les modalités de ce retrait. Lire bien le contenu de cet article qui dit «L’État membre qui souhaite se retirer notifie son intention au Conseil européen, qui présente des orientations pour la conclusion d’un accord fixant les modalités du retrait. Cet accord est conclu à la majorité qualifiée par le Conseil au nom de l’Union européenne (UE), après approbation du Parlement européen. Les traités cessent de s’appliquer à l’État qui en fait la demande, dès l’entrée en vigueur de l’accord, ou au plus tard deux ans après la notification du retrait. Le Conseil peut décider de prolonger cette période.»
    Le M6r doit nécessairement aboutir à une non reconnaissance de l’autorité de l’UE car elle met en péril notre souveraineté citoyenne qui est inviolable.

  39. jean ai marre dit :

    Valls mène la danse, c'est lui qui a la main. Effectivement M Aubry est obligée d'intervenir, l'astre mort a un sursaut ! Chût, il respire encore, pour combien de temps ? Le temps que le congrès se fasse, que Valls en prenne les commandes et qu'il change de nom. A moins qu'il soit plus intelligent, qu'il claque la porte avec grand fracas médiatique, en prétextant que cette gauche est tellement rétrograde et archaïque, qu'il est obligé d'aller voir ailleurs avec ses copains et former avec les Macrons et les commis de la société civile, une Union de Progrès et de Modernité. Ouf, nous voilà enfin face aux choix des socialistes, débarrassés des ennemis de la gauche. L'alternative à la social démocratie, pourra alors prendre sa pleine puissance.

  40. jonopap dit :

    Tout à fait d'accord avec @Francis (36). La plus part des peuples des autres pays en ont ras le béret. A partir du moment où la France aura dit non à Merckel, à tous les technocrates de la commission européenne, on peut penser que d'autre pays nous rejoindrons dans cette confrontation et ainsi peser sur le sort de l'Europe. En somme ce que nous proposons c'est que "Liberté Égalité Fraternité" deviennent européen et pourquoi pas universel. Il y aurait beaucoup plus de peuple à dire oui que le contraire.

  41. richard30 dit :

    Que peut-on, doit-on penser, d'un contrat qui est rédigé dans le but de léser ceux qui doivent, de surcroît sans leur consentement, y souscrire par obligation ? Que les rédacteurs de ce contrat sont des responsables qui abusent de leur pouvoir ? Que les rédacteurs de ce contrat sont des responsables qui abusent de notre confiance ? Que la démarche utilisée par ces responsables n'est pas légale ?
    Le Traité sur le fonctionnement de l'Union Européenne serait donc un document qui devrait pouvoir être rendu illégitime par le peuple auquel ce contrat européen est imposé, ces types d'abus étant condamnables. De plus, les citoyens français n'ont pas donné leur consentement pour le TCE et il ne l'ont donc pas fait non plus pour une Constitution Européenne qui reste d'ailleurs à écrire. Sommes-nous en train de nous poser les bonnes questions pour ce qui concerne le fonctionnement de l'Union Européenne et des 500 millions de citoyens qui y vivent ? Devons-nous demander l'autorisation aux instances européennes, qui ont pris le pouvoir, pour leur signaler que ce traité, ce "contrat", est objectivement illégitime ?

  42. combe dit :

    Je viens de visionner votre exposé à l'IEP de Strasbourg. Enfin, je retrouve le Jean-Luc Mélenchon de 2012, exposant ses idées, et les argumentants d'une manière exceptionnelle. Votre force est là, et nulle part ailleurs.

  43. daniel martin dit :

    Au webmestre
    Fidèle lecteur de Jean-Luc depuis le debut et supporter cohérent du Front de gauche, j'ai a chaque élection voté pour Jean-Luc mais... Je voudrais dire que vous devriez utiliser un ton un peu plus "généreux" lorsque vous intervenez. En effet on sent du mepris et de la suffisance dans vos propos et cela ne va pas dans le bon sens car cela risque d'en décourager certains. Publiera, publiera pas ?

  44. FABIEN11 dit :

    @daniel martin 43
    Fidèle aussi depuis le début, je me régale à lire les interventions du webmestre. Un peu de distance et beaucoup d'humour. Je le trouve très utile pour nous aider à nous décentrer et à repartir sur l'essentiel... Bravo à lui (eux?) et à elle (elles ?). Le collectif, donc nous, apprenons beaucoup grâce à lui. Merci pour le boulot !

  45. PIETRON dit :

    J'ai de plus en plus de mal à cerner la cohérence de cette révolution citoyenne, je l'avoue. Aubry n'est finalement qu'un avatar des revirements incessants d'un PS historiquement avide de reniements. La dame des 35 heures sans embauches compensatoires, de la modération salariale plus que modérée aujourd'hui encore, des exonérations de cotisations sociales par milliards, au MEDEF notamment, bref des 35 heures à très forte exploitation des forces de travail, n'est pas un recours mais une continuité de la vision capitaliste de la société. Europe incluse en ce qui la concerne. Cela dit, cette cohérence trouve ses limites dans une démarche qui semble surtout opter sur le pari d'une "recomposition" à gauche. Une redistribution des cartes "capitalistes" en quelque sorte entre des personnes à forte notoriété médiatique qui deviendraient des espèces d'aiguillons politiques de la masse des salariés, retraités et chômeurs. Ces derniers, certes, il faut les convaincre. Et comment les convaincre sinon par l'affirmation explicitée des nécessités de la lutte, en entreprise, au dehors, et par l'impérieuse nécessité d'affirmer la vacuité absolue d'une Europe toute dédiée au capital.

  46. Georges ROULLIER dit :

    @Vega-Doumenjon et autres partisans,
    La vidéo de l'interview de Jacques Généreux nous remémore dans notre m6r ce que nous savons tous quand une idée s'enracine dans le peuple son avancée est irrésistible, Généreux conclut rien n'arrêtera le peuple s'il choisit la voie qu'on lui propose, les menaces ne pèseront pas lourd et les textes signés encore moins. La dette pas plus. Le bateau PS prend l'eau de toute part pour nous plein vent droit devant en direction de M6R ensuite l'écosocialisme. Chômeurs, retraités eux aussi possèdent des neurones, certains ont voté FN, j'en connais qui viennent de signer m6r.

  47. Mésange bleue dit :

    Bonsoir Jean-Luc.
    D'abord je tiens à t'exprimer toute ma sympathie et mes encouragements pour tout ce que tu fais. La voix et certains actes du peuple sont parfois déconcertants, voire décourageants. J'étais hier à Sivens et ais vécu comme une profonde injustice l'altercation que tu as eu avec cette dame qui rejette paroles et écrits de tous les politiques. Tu as été bien inspiré de déclarer à la Dépêche du midi tes réserves quant aux pratiques de certains "zadistes". L'irréparable s'est produit. Ce que j'ai pu voir durant les 3 heures où je suis resté sur le site, avant les échauffourées. Les forces de police bien qu'en extrémité de zone étaient "visibles". Peut être auraient-elles du rester à environ 200 mètres prés de la départementale ? Sur le site, j'ai croisé plusieurs personnes totalement camouflées. Peut-être auraient-elles du être interpellées, à commencer par moi qui les ai croisées ? J'ai lu sur un drap apposé contre un véhicule "mort au flics et aux curés" L'extrémisme ne fera pas avancer notre projet.

  48. turmel jm dit :

    Je serai assez réservé sur la signification que donne JL Mélenchon à l'intervention de M Aubry lorsqu'il écrit "Si les socialistes peuvent se réorganiser sur un axe socialiste ce sera bon". Au cours de l'histoire le PS s'est toujours positionné qu'en fonction du rapport de force. C'est ce dernier qui l'orientait quant à son programme plus ou moins transformateur dans le sens des intérêts du peuple. Aujourd'hui alors que nous sommes au fond du trou, coté lutte de classe, les baptisés frondeurs, M Aubry (en réserve de la république, vive la 5 doit-elle penser), et tout un tas d'autres qui ont peur pour leurs circonscriptions veulent sauver qu'une chose, le PS et ainsi sauver l'économie de marché et sa politique de l'offre qu'ils espèrent réguler, comme si on pouvait apprivoiser une bête sauvage. Et dire que mon parti le PCF, sous un vocable de rassemblement de la gauche n'est pas insensible à cette stratégie. Autonomie totale vis à vis du PS, FdG élargie, et lutte pour une 6ème république, c'est ce que je pense juste et nécessaire.

  49. JeanLouis dit :

    J'ai visionné avec le plus grand plaisir, comme d'habitude pour toute intervention, la conférence du 17 10 de JL Mélenchon à l'ENS. Je veux attirer son intention, une nouvelle fois, sur une forme de contresens qu'il fait dans l'usage du terme benchmarking. Ce ne sont pas les pratiques de recherche et de mesure court terme de la maximisation des chiffres d'affaire et de profit, bilans trimestriels, mais une pratique d'amélioration des méthodes de gestion, de travail, en vue bien sur d'améliorer l'efficacité des entreprises processus orienté sur la compréhension des modes d'organisation des autres entreprises afin de s'en inspirer et d'en tirer le meilleur.

  50. Gaby Comets dit :

    Je suis PCF, mais Front de Gauche, le 10 octobre 2014, en réunion départementale PCF 40, au delà du fait que j'ai pris l'habitude de rappeler pourquoi j'ai adhéré au PCF en 1974 que je précise brièvement, la démocratie, la lutte de classe et le changement de société, j'y ai affirmé comme certains le soulignent dans leurs commentaires, pour moi aussi, d'expérience, je pense que les frondeurs restent tous très attachés à leurs fondements idéologiques à savoir des gestionnaires loyaux du capitalisme. En 35 années d'allées et venues entre la droite et eux, excepté 1981 et 82, regardons et comptons les dégâts. Pour moi l'attitude des frondeurs correspond exactement à ce j'ai déjà affirmé en réunion PCF, avoir les deux fers au feu !


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