31oct 14
Le moment politique retient son souffle. De l’adoption au Parlement du budget de la Sécurité sociale sans majorité à l’humiliation du pays par la Commission européenne, jusqu’au paroxysme qu’est la mort de Rémi Fraisse à la manifestation du barrage du Testet, quel séquence ! Tout montre combien le pouvoir actuel est devenu progressivement un « objet sans objet » en quelque sorte, une société à irresponsabilité illimité. Nul ne sait quand tout cela va s’effondrer comme cela est inscrit dans les données du problème. Mais il est acquis que la chronique des jours qui passent est un concentré de la décadence morale du pouvoir en place et de la coterie solférinienne à tous les niveaux de responsabilité.
Dans ce post j’explique les principes en cause dans la demande de démission du ministre de l’Intérieur. Et je mets en garde du prix que coûterait de ne pas démissionner, du point de vue de la logique de notre démocratie républicaine. Périsse le mandat de Cazeneuve plutôt qu’un principe aussi essentiel que celui de la responsabilité des actions de « maintien de l’ordre ». Puis je passe au budget de la Sécurité sociale. Je laisse de côté mon chapitre sur le résultat des élections au Brésil et en Tunisie pour cette fois-ci. Car j’ai écrit quelques lignes qui se rapportent au contenu de mon livre. Les premiers résultats de vente montrent que vous avez bien reçu les risques d’abstraction que j’y ai pris et les audaces doctrinales qu’il contient. S’il vous est utile cela m’autorise un plaisir et un devoir de « service après lecture » que j’assume ici.
De son côté le mouvement pour la sixième République suit son expansion (m6r.fr) de façon très satisfaisante. Mercredi il a passé la barre des 60 000 signatures ! Les développements de la page l’ont transformée en site et bientôt des fonctions interactives décisives seront en place. J’y reviendrai aussi en cours de semaine prochaine puisque nous serons à la veille de deux évènements militants important : la votation citoyenne pour le referendum révocatoire et la manifestation du 15 novembre prochain contre la politique du gouvernement à l’appel du collectif « triple A » qui rassemble toute l’autre gauche politique et bon nombre d’organisations syndicales de tous les niveaux.
Au moment où j’écris ces lignes, nul ne sait comment se propagera l’onde de choc de l’indignation provoquée par la mort de Rémi Fraisse dans la manifestation devant le barrage du Testet. Nous avons demandé la démission du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Nous ne faisons pas souvent ce genre de demande. En tous cas pas avec l’intensité avec laquelle Harlem Désir le faisait lorsqu’il était Premier secrétaire du parti socialiste. Aussitôt, le ministre de l’Intérieur déclare à notre sujet que nous « chassons en meute ». Cela parce que sur l’ensemble des médias où nous sommes intervenus, mes amis du PG et moi, nous avons demandé cette démission. Pourquoi nous comparer à des chiens et à une meute ? Nous sommes simplement des militants organisés pour agir ensemble sur les mêmes objectifs. Les caciques du PS ont décidément changé de camp et leur vocabulaire en témoigne. Car aurait-on imaginé qu’un héritier de Jean Jaurès dans le Tarn aille dire qu’il est stupide de mourir pour des idées comme l’a fait le président du Conseil général du Tarn ? Ou que le président du Conseil général du Jura, après avoir lui-même demandé que Valls démissionne, se risque à dire que notre proposition de referendum révocatoire est « digne de madame Le Pen » ? Bien sûr, c’est panique à bord, et ces gens parlent dans l’affolement après avoir espéré que le silence leur permettrait de passer entre les gouttes. Gonflés de contrition autour du cadavre de Christophe de Margerie (sans une fleur pour les autres passagers de l’avion), leur silence et inaction devant la mort de Rémi Fraisse laisse pantois tant elle est caricaturale !
Pourquoi Cazeneuve doit-il démissionner ? La question devrait être renversée. Sinon quoi ? Quelle est cette façon de se défausser sur le gendarme mobile qui a fait de son arme un usage aux conséquences si disproportionnées ? S’agit-il d’une bataille privée entre manifestants et gendarmes ? Bien-sûr que non ! Le ministre doit s’en aller car il doit assumer devant la société la responsabilité de la mort du manifestant. Car c’est l’échec suprême de la tâche de maintien de l’ordre dans une démocratie pacifique, quand une opération de police aussi banale tourne à l’opération militaire. Rappelons qu’un gouvernement démocratique n’est pas en guerre contre ses citoyens ! Il est vain d’arguer la violence de certains manifestants pour renvoyer tout le monde dos à dos. Le maintien de l’ordre, la protection des biens et des personnes est prévue pour se faire pacifiquement et dans certaines règles quelle que soit la situation. C’est d’ailleurs ce qui explique les équipements incroyables dont disposent les équipes de garde mobile et CRS. C’est donc tout un que le métier en question et ses méthodes de travail en République. Je renvoie au blog de mon camarade Corbière car il rend bien compte des antécédents en la matière.
Refuser de prendre la responsabilité de la situation c’est pousser les manifestants à se retourner contre les gendarmes et les policiers comme responsables de la situation et de la mort du jeune homme. Pourtant même si la responsabilité personnelle de celui qui a fait ce tir est décisive, ce n’est pas sous cet angle que s’apprécie la situation. La responsabilité est toute entière dans les mains de celui qui a pris les décisions et non dans celles de ceux qui les ont exécutées. Naturellement personne n’a voulu la mort du manifestant, nous le savons. Mais c’est justement pourquoi il faut se demander pourquoi il est mort si personne ne voulait cela. C’est donc bien une faute d’évaluation de la situation et des moyens mis en œuvre. Tout autre raisonnement produit pour dégager la responsabilité du ministre va conduire à une escalade aux conséquences imprévisibles. Ou alors il faut admettre qu’au lieu d’obéir, les effectifs engagés doivent se mettre à débattre, à discuter les consignes et à auto évaluer la situation et le contexte. Qui peut vouloir que les forces de l’ordre décident d’elles même de l’usage de la force ?
Du jamais vu : gouverner sans majorité parlementaire
C’est le bilan du vote sur le budget de la Sécurité sociale. Certes il a été adopté par l’Assemblée nationale. Mais avec seulement 270 voix pour. Or la majorité absolue de l’Assemblée est de 289 voix. Dans quel autre pays « démocratique » du monde un budget est-il adopté sans qu’une majorité de parlementaires l’ait voulu ? Surtout quand la conséquence est un rude coup porté à un monument de notre mode de vie : la Sécurité sociale.
Les votes se suivent et se ressemblent. Sur le budget de la Sécurité sociale : 270 voix pour, 245 contre et 51 abstentions. Une semaine plus tôt, mardi 21 octobre, les recettes du budget de l’Etat avaient été adoptées par un score quasi identique : 266 voix pour, 245 contre, 56 abstentions. A chaque fois, le gouvernement Valls est très loin d’obtenir la majorité absolue des 577 députés. Il gouverne sans majorité absolue. L’Assemblée nationale doit encore adopter les dépenses du budget de l’Etat. Le vote aura lieu le 18 novembre, après l’examen des dépenses par domaines. On va voir Valls manœuvrer pour obtenir une majorité sur les dépenses de chaque ministère, selon les oppositions et les abstentions dans son camp. Plus d’une trentaine députés PS et 14 députés Europe Ecologie sur 17 n’ont pas soutenu le gouvernement ni sur le budget de la Sécurité sociale ni sur les recettes de l’État. Ils ont préféré s’abstenir. Ce mardi, il y a 49 abstentions « de la majorité présidentielle » sur le budget de la Sécurité sociale dont 34 députés PS. La semaine précédente, il y a même eu jusqu’à 56 abstentions parmi les députés « de cette majorité » dans le vote des recettes de l’Etat dont 39 députés PS. A chaque fois, les députés du Front de Gauche et Isabelle Attard, de Nouvelle Donne, ont voté contre. Si les frondeurs avaient voté « contre », aucun des deux budgets n’aurait été adopté. En s’abstenant, ils privent Valls de la majorité absolue. Mais ils laissent passer les budgets alors qu’ils pourraient l’empêcher. Dès lors quel est le sens politique de ce vote ?
Pourtant le budget de la Sécurité sociale doit être combattu. La symbolique de l’abstention est très mal adaptée à une situation de régression provoquée qui n’a vraiment rien de symbolique. Pour au moins trois raisons. Le budget de la Sécu est une pièce centrale dans le plan d’austérité de Manuel Valls. D’ici 2017, 21 des 50 milliards d’euros de coupes budgétaires prévus seront effectués dans le budget de la Sécurité sociale. Pour 2015, ça commence même encore plus fort : la Sécurité sociale va supporter la moitié des 21 milliards d’euros de coupes dans les budgets publics. Derrière ces chiffres, il y a une réalité sociale : des hôpitaux davantage soumis aux restrictions budgétaires, les pensions de retraite gelées, l’application de la nouvelle convention d’assurance-chômage plus restrictive pour les intermittents et intérimaires notamment…
Ces coupes marquent aussi la fin de l’universalité des allocations familiales. C’est un des points les mieux mis en scène dans le budget de la Sécurité sociale. Dorénavant, tous les enfants ne donneront pas droits aux mêmes montant d’allocations. Pour un couple avec deux enfants, les allocations seront divisées par deux à partir de 6 000 euros de revenus et par quatre à partir de 8 000 euros. Je sais que de bonne foi, certains trouvent cela « juste ». L’enfumage du gouvernement est là pour ça. Mais c’est en réalité un changement total de principe dans notre pays. Je continue d’affirmer que chacun doit toucher les mêmes allocations. La nécessaire justice doit être pratiquée au moment du prélèvement des sommes par les impôts et cotisations. Pas au moment du versement des allocations. L’idée est que chacun contribue selon ses moyens et reçoit une même prestation. Sinon, demain cotisants ou contribuables les mieux dotés seront en droit de remettre en cause une contribution devenue de pure solidarité plutôt que d’avantage acquis commun. C’est mettre le doigt dans un engrenage qui finira par broyer tous les droits universels. Demain, au gré des coupes budgétaires, un gouvernement baissera le plafond de ressources pour avoir droit aux allocations, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que des miettes pour les plus pauvres. Et progressivement, la même logique se développera pour les allocations chômage, pour les remboursements de soins par la Sécurité sociale. Une fois de plus la perversion des mots joue à plein son rôle d’empêchement de la pensée. C’est maintenant au nom de « l’égalité » qu’est mis en cause l’acquis social. Comme dans le cas du CDI dont on entend dire qu’il « crée » de « graves inégalités avec le CDD ». Et dans ce cas c’est toujours par un nivellement par le bas que se fait « l’égalité » annoncée.
Oui, il fallait rejeter ce budget de la Sécurité sociale ! C’est le premier budget annuel d’après le pacte de responsabilité adopté cet été. C’est-à-dire après la nouvelle série de cadeaux au MEDEF décidée par Hollande. Un exemple bien parlant se trouve dans ce train de mesure. Il s’agit de la baisse des cotisations sociales payées par les employeurs. Mais plus provocante encore est la suppression progressive de la « C3S ». Il s’agit d’une cotisation payée par les entreprises réalisant plus de 760 000 euros par an de chiffres d’affaires pour financer le régime social… des indépendants et le fonds de solidarité vieillesse. La solidarité patronale est abolie, à la demande… du MEDEF. Les salariés vont donc payer une cotisation pour les petits patrons, à la place des patrons ! Ces deux cadeaux représenteront plus de 15 milliards d’euros par an de manque à gagner pour la Sécurité sociale lorsqu’ils tourneront à plein régime, en 2017. Là encore, la mécanique infernale est déjà à l’œuvre. Après avoir décidé d’appauvrir la Sécurité sociale, les partisans de l’austérité viennent nous expliquer qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses et qu’il faut renoncer à indemniser les chômeurs, rembourser les malades, à augmenter les petites retraites ou combien d’autres choses qui permettent souvent seulement de survivre. Ils recommenceront demain.
Pendant ce temps, personne ne demande au gouvernement et au MEDEF comment lutter contre la fraude des patrons qui ne paient pas les cotisations sociales : heures supplémentaires non déclarées, travail au noir, utilisation frauduleuse du régime de détachements travailleurs… Pourtant, selon un récent rapport de la Cour des comptes, cette fraude a doublé entre 2007 et 2012. Cette fraude patronale à la Sécurité sociale est estimée à 20 à 25 milliards d’euros par an ! C’est deux fois le montant du déficit de la Sécurité sociale, attendu en 2014 autour de 11,7 milliards d’euros. Dit autrement, sans la fraude patronale, il n’y aurait pas de « trou » de la sécu ! C’est aussi 5 à 10 fois le montant de la fraude aux prestations sociales dont on parle pourtant beaucoup plus. Tel est le monde des fripons qui, de la Commission européenne aux palais de la monarchie présidentielle, gouvernent au mépris du grand nombre des gens simples qui les croient utiles au bien commun.
La démonstration par laquelle commence « L'ère du peuple » concerne l'importance du nombre des êtres humains sur l'évolution de leur civilisation globale. J'ai même risqué une phrase un peu à l’écart d’une certaine doxa. J’ai écrit que « l'Histoire est l'histoire de l'évolution de ce nombre ». Autrement dit : c'est dans cette évolution que réside la dynamique de l'Histoire humaine. Ce n'est pas tout à fait la formule selon laquelle l'Histoire serait l’histoire de la lutte de classes. Au contraire. La lutte des classes apparaît comme conséquence de l'Histoire et non comme sa cause. La lutte des classes pour la répartition des richesses n’est possible qu'à partir d'un certain développement complexe de la société humaine. Ce processus initial ne s’interrompt pas avec le passage au stade suivant du développement de la société. Mon livre affirme que cette complexification résulte du nombre et non des qualités individuelles, même si celles-ci sont indispensables pour que l’effet du nombre se produise. Elle en résulte mécaniquement, spontanément comme une propriété émergente.
Mon livre affirme que le nombre provoque une transformation qualitative des individus qui constituent le groupe. Il ne s'agit pas seulement d'une transformation de leur situation sociale les uns vis-à-vis des autres. Il s'agit de ce que les individus perçoivent d’eux-mêmes, de leur identité, de leur rapport à la réalité en fonction de la culture et des savoirs que chaque génération assimile. Mais affirmer n'est pas démontrer. La bonne surprise pour moi, cette semaine, a été d'acheter le numéro spécial de novembre 2014 de la revue « Pour la science » dont le thème est « L'odyssée humaine, les moteurs cachés de notre évolution ». J'ai été spécialement attiré par les surtitres, à vrai dire alléchants du point de vue de ce que j'avais besoin d'approfondir. Je les cite avec le sourire : « Un gros cerveau grâce à la monogamie ? », « L'origine du bond technologique il y a 50 000 ans », « Un rameau humain taillé par les aléas du climat ». On peut dire que je pouvais me sentir directement concerné de bien des façons. Je fais là une publicité gratuite suffisante pour pouvoir passer immédiatement à la suite. L'article qui m'intéressait très précisément est celui qui concerne l'origine du bond technologique observé il y a 50 000 dans les cultures humaines.
Cet article de la revue « Pour la science » fait le point. Il y a 200 000 ans coexistaient différentes branches d’êtres humains. Ils avaient des modes de vie et produisaient des instruments à peu près comparables. Mais il y a environ 50 000 ans, tout d'un coup, les moyens de subsistance sont devenus beaucoup plus complexes et plus efficaces. Pour quelle raison ? Comment expliquer ce qui apparaît d'abord comme une complexification très soudaine ? L'idée qui dominait était la suivante : une modification génétique est apparue qui a donné à notre ancêtre le moyen de dépasser en capacité d'invention et de compréhension les autres branches humanoïdes et, naturellement, celle de tous les autres animaux. À présent il apparaît que cette façon de voir est beaucoup trop limitée. Les capacités intellectuelles individuelles, si élevées qu'elles soient, ne suffisent pas à faciliter l'adaptation à l'environnement et à l'amélioration des performances pour exploiter cet environnement. Ce point est vérifié par des expériences concrètes bien connues. Un individu projeté dans un environnement qu’il ne connaît pas est bien menacé de périr, surtout si cet environnement est très hostile. Il ne survit en général que si les populations autochtones l’accueillent et l’informent des moyens de subsister. « La difficulté des explorateurs à s'adapter à ce type d'environnement hostile illustre les limites de nos capacités d'innovations individuelles », dit l’article. Le processus clef ici à l’œuvre dans le succès de notre espèce tient à une autre qualité qu'à celle des individus qui le constituent. Il s'agit de la capacité à accumuler des savoirs à travers les générations. « Les historiens des techniques défendent en effet l'idée selon laquelle les outils complexes ne sont jamais inventés spontanément mais résultent de l'accumulation successive de nombreux changements mineurs ». Dès lors, « ce processus, nommé culture cumulative, nécessite que les innovations produites par un individu soit transmise à d'autres individus ». Le mécanisme de cette transmission, puis celui de la capacité à accumuler les savoirs au point qu'ils constituent une base de nouveaux savoirs plus complexes, est le moment essentiel du phénomène dont nous parlons. Commençons par voir comment cela fonctionne.
Tout commence par la capacité d'acquérir de l'information en observant un autre individu. C'est le mécanisme de l'apprentissage social. Cependant, de nombreuses espèces partagent cette qualité parmi les animaux. Pour autant, cela ne signifie pas que toutes la pratiquent de la même façon ni surtout avec la même efficacité. Cette différence s'observe et peut même se mesurer. Les êtres humains acquièrent une technique par l'observation d'un congénère de façon plus rapide, plus précise et plus systématique que n'importe quelle autre variété d'animaux, mêmes parmi les plus proches de lui comme les singes. « En d'autres termes, lorsqu'une innovation apparaît au sein d'un groupe humain, la probabilité qu'elle soit transmise est bien supérieure à ce qui est observé chez le chimpanzé ». Une caractéristique spécifique aurait ajouté à la fixation de ces qualités d'apprentissage social. Il s'agit ici des comportements pédagogiques. Ceux-ci sont observés dans toutes les cultures humaines. Aujourd'hui même on peut constater comment les enfants humains « cherchent spontanément à faciliter l'apprentissage de leurs semblables en effectuant des démonstrations, lesquelles favorisent la réussite des observateurs ». Bien sûr, ce processus est extraordinairement facilité par l'existence du langage articulé. D’ailleurs, le langage lui-même peut être considéré comme le produit d'une culture cumulative. Quoiqu’il en soit, la production d'une syntaxe et d'une grammaire permet de combiner des mots pour former des phrases et des significations bien définies. Elle améliore de façon considérable la transmission d’information, et donc les capacités d'apprentissage social. Cela, aucune autre espèce ne le connaît. Une fois tout cela posé nous n'en sommes qu'au début de la découverte à faire pour comprendre le rôle décisif du rôle du nombre des êtres humains dans le processus de formation de cette culture cumulative qui va être son atout maître. Voici le raisonnement qui y conduit.
L’émergence de techniques complexes ne peut être expliqué à soi seul, ni par l'intelligence individuelle, ni par le mécanisme d'apprentissage social. « L'explosion culturelle du paléolithique supérieur n'a pas été homogène ni dans l'espace ni dans le temps. Cela suggère que la complexification culturelle ne résulte pas directement de l'apparition soudaine de capacités individuelles spécifiques, et que d'autres facteurs sont susceptibles de déclencher l'émergence ou la disparition de pratiques culturelles complexes. » Ce qui a permis de trouver la solution, c'est une enquête sur un phénomène de régression culturelle à l'intérieur d'un groupe humain. On connait une situation où, à une époque de son histoire, une communauté humaine a fonctionné avec un équipement d'outils moins nombreux et moins sophistiqués qu'à la période précédente. Que s'était-il passé entre les deux moments de cette histoire ? Le groupe humain sur lequel on enquêtait s'était trouvé pour des raisons de changement climatique et de montée des eaux, coupé des autres groupes humains. « Cette observation a conduit à la formulation d'une nouvelle hypothèse liant la complexité technologique à la taille des populations ». Le cheminement qui conduit à cette hypothèse est simple. Voyons.
Le mécanisme d'apprentissage social est toujours imparfait. Quand il s'agit d'une technique complexe il l’est encore plus. Dès lors, plus un groupe est petit, plus la chance que celui ou celle qui a la connaissance complète disparaisse est grand. Avec cette personne disparaît alors le savoir pour tout le groupe. A l’inverse, « dans un groupe d'une taille plus importante la probabilité que personne n'arrive à acquérir la technique est plus faible car la probabilité qu'un individu doué pour cette tâche soit présent dans le groupe est plus importante ». On peut facilement comprendre en effet que l'acquisition d'une technique complexe soit moins courante que si c'est une technique simple. Le nombre de ceux qui sont susceptibles de l'acquérir est donc un facteur décisif de la capacité de transmission de ce savoir. Une autre question est réglée par ce constat. Si le nombre joue un rôle dans le maintien de pratiques culturelles complexes joue-t-il aussi un rôle dans l'apparition des innovations ? Oui. Voyons comment.
Les innovations dépendent à la fois les savoirs accumulés antérieurs et de déductions à partir d’eux. Mais aussi d'erreurs apprentissage ou de hasard d'exécution. La probabilité que de telles occurrences apparaissent est plus grande dans un groupe plus nombreux que dans un groupe plus petit. Les observations d'archéologie confirment le lien entre l'évolution de la taille des populations ancestrales et les changements majeurs concernant les techniques utilisées. Ce point se vérifie d'autant plus facilement aujourd'hui que nous sommes en état de décrypter la composition génétique des populations. Plus la diversité génétique s'observe dans les restes d'une population, plus on sait que celle-ci a été nombreuse. « Les données obtenues par les généticiens des populations ont permis de vérifier dans quelle mesure les différentes augmentations de complexité culturelle observée dans les vestiges archéologiques correspondent à des densités de population supérieure à un certain seuil. » Après ce tour d'horizon nous voyons s'enchaîner les composantes suivantes : capacités d'apprentissage social, capacité de faire émerger une culture cumulative, augmentation et protection de cette capacité par l'extension du groupe humain considéré. Il reste bien entendu à préciser que l'amélioration des savoirs et la complexification des techniques permettent l'acquisition d'avantages particuliers permettant d'occuper de nouveaux espaces et d'accéder à de nouvelles ressources de sorte que le groupe humain s'accroît du fait de son savoir accumulé car les conditions de son existence et celle de ses jeunes sont augmentées. L'article de la revue « Pour la science » précise bien que « l'identification des facteurs indispensables à l'émergence de la culture cumulative ne constitue qu'une étape dans la compréhension de son origine ». Mais je crois bien qu'elle est déjà sérieusement décrite par tout ce qui précède.
Un autre concept pourrait être introduit qui permettrait de décrire les événements qui ont conduit à la naissance cette culture cumulative. Ce serait celui de « propriétés émergentes ». Un ensemble étant davantage que la somme des parties qui le composent, les propriétés qui le définissent peuvent être considéré comme « émergentes » du nombre d’éléments qui le constituent. L'ensemble des individus et des savoirs particuliers qu'ils ont acquis individuellement produisent dans un groupe une propriété émergente qui est la culture globale de ce groupe à l'intérieur de laquelle chaque nouveauté va pouvoir prendre place ou être détruite comme dans un écosystème qui évolue à mesure que sa population s'étendrait. Ainsi, j'ai trouvé dans cet article la démonstration à partir des comportements de base des êtres humains du rapport qui existe entre qualité et quantité. La description du mécanisme conduisant au fait que le nombre est le facteur décisif de l'évolution des groupes humains et non pas seulement son résultat. Cette démonstration valide entièrement la démarche particulière du matérialisme appliqué à l'Histoire : se sont donc bien les relations sociales réelles qui définissent le niveau de la richesse intellectuelle des êtres humains. C'est d'ailleurs ce que disait Marx.
Sauf erreur de ma part, pour trouver des morts dans une manifestation sous un gouvernement socialiste (ou tout au moins un Ministre de l'Intérieur socialiste) il faut remonter au moins à la guerre d'Algérie (François Mitterrand était garde des sceaux et à l'époque, il n'était pas socialiste) et peut-être même à Jules Moch pendant la grève des mineurs en 1948... quel héritage !
Votre livre met bien en perspective les trois défis majeurs que l'humanité a à relever si elle veut poursuivre son aventure et des moyens pour y parvenir. A contrario, le début de votre post montre une politique "à la petite semaine", sans visibilité ni perspective autre que des économies de bout de chandelle au regard de ces enjeux. Vous montrez aussi que le langage est perverti et contribue à noyer la compréhension de ce qui se joue. L'argent aussi est perverti. La monnaie est un symbole qui doit permettre de simplifier les échanges. Si elle devient une fin en soi, son accumulation conduit à la sclérose de pans entiers de la vie et à la cancérisation d'autres. C'est donc un enjeu majeur de remettre la monnaie au service du vivant. Entre 1050 et 1290, l'Europe a connu une période d'abondance exceptionnelle car la monnaie était régulièrement refondue, perdant ainsi de sa valeur. L'accumuler signifiait s'appauvrir volontairement. Notre civilisation a perdu le bon sens en mettant le symbole prioritaire avant ce qu'il représente. Merci de nous aider à réfléchir et de nous offrir cet espace de débat.
J'adresse une pensée émue à la famille et aux amis de Rémi Fraisse.
Benoit Hamon et Aurélie Filippetti se sont abstenus de cette loi anti-française (pour démontrer les dissidences). Un ministre de l'intérieur sans scrupules pour ses ordres non-assumés (trop de cacique dans le verre). Une monarchie présidentielle sans majorité absolue (à l'image de son élection). Il faut savoir que le montant des allocs (129€) n'a pas la même saveur pour une famille à petits revenus (1500 net) que pour une famille avec 8000€ de salaire. Cette loi gomme aveuglement une partie de notre devise gravé en majuscule provoquant une incompréhension dans nos esprits savants et démontre à quel point ce gouvernement est tenu en laisse. Ce gouvernement et (ceux d'avant après Mitterrand) utilise les belles paroles comme maquillage pour camoufler les imperfections. Mais lorsqu'il y en a trop, nous le voyons.
Commentaire d'un jeune étudiant en colère non-violente.
La situation des bipèdes constitue manifestement un avantage exorbitant au regard celle des unijambistes !
Toutes mes condoléances à Rémi Fraisse ! Ce n'est peut-être pas l'endroit mais nous y pensons tous.
Merci pour votre travail. Et quel plaisir que ce service après lecture ! Il donne envie de créer un wiki théorico-pratique des militants écosocialistes. Rien que le commentaires n°2 sur la monnaie m'évoque l'Argentine et les SEL comme alternatives concrètes aux capitalismes. Je pense aussi à Bernard Friot et son analyse du salariat et du système par répartition. Je viens de finir votre livre qui fait une bonne synthèse de ce que vous nous donnez à lire ici, vous avez le mérite de faire avancer notre mouvement, dont on sent l'ampleur grandir même si la traduction dans les urnes n'est pas évidente. Continuons !
Il est évident que si le commandant de gendarmerie dit ne pas sanctionner le lanceur de grenade tueuse, c'est que la responsabilité vient du donneur d'ordre, qui est-il si ce n'est en premier lieu le Ministre de l'Intérieur, soit parce qu'il a été mal compris, soit parce qu'il n'a pas donné les bons moyens, dont responsable sans aucun doute. Après avoir visionné la vidéo sur La Dépèche, tournée par des manifestants l'après midi avant la mort de Rémi, on peut s'interroger sur la technique employé par les forces de l'ordre pour assurer celui-ci, on a quand même l'impression qu'il s'agit presque de forces du désordre. Je regrette que vous ne vous exprimiez pas sur ce que vous avez vécu là-bas, puisque vous y étiez ce même jour. Dommage, même si je peux comprendre votre retenue eu égard au drame qui s'y est déroulé. Pensées émues à la famille de Rémi Fraisse.
Si je peux me permettre, il me semble qu'il y a quand même un danger à placer sa confiance en le progrès technique. La foi dans le futur est une version de l'optimisme que vous dénonciez par ailleurs car il consiste à ne pas agir soi-même. Dire que les problèmes environnementaux et humains peuvent trouver une solution dans le progrès technique consiste à compter sur des forces que nous n’avons pas pour trouver des solutions à des problèmes que nous avons. C’est le vieux paradigme selon lequel du progrès des sciences et de la connaissance viendra notre salut. Placer sa confiance dans le progrès technique futur c’est oublier que les défis actuels viennent d’une surabondance de technique, si l’homme est aujourd’hui la première force géologique de la planète, ce n’est certainement pas à cause de sa façon de chanter. Une meilleure idée ne serait-elle pas de compter sur ce que nous avons déjà plutôt que sur ce que nous n’aurons que peut-être, dans le style de l'adage selon lequel « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ». Enfin, il me semble.
Je pense qu'il est bon d'insister sur l'universalité des prestations sociales et du lissage final des inégalités par l'outil précieux de l'impôt sur le revenu. Chacun doit pouvoir bénéficier du système indépendamment de ce qu'il gagne à partir du moment où il cotise. C'est une façon de l'impliquer dans le solidarisme collectif. Qu'on fasse cesser cette universalité et cela autorise celui qui donne sans recevoir à se soustraire complètement du système, puisqu'il n'est plus qu'à moitié concerné. Le début en effet d'un cercle infernal qui mène à la destruction totale des structures protectrices de l'Etat au profit des plus puissants naturellement.
Il est frappant, à la lecture de ce post, de comparer d'une part les réflexions sur la pédagogie humaine en rapport avec l'augmentation du nombre d'individus, qui engendre les progrès majeurs, et d'autre part la pédagogie mensongère du gouvernement concernant la sécurité sociale, qui nous enfonce dans une ère de régression politique et sociale. Comme quoi l'articulation de ce propos anthropologique avec la lutte des classes n'est pas superflue...
Merci Jean-Luc pour ce travail de fond, et pour ton livre qui m'en apprend beaucoup : c'est un outil pédagogique précieux !
L'ère du peuple est un livre qui se dévore, puis en seconde et troisième lecture, un stylo et un papier à la main qui se met à remonter le moral des troupes et nous donnons des pistes voire des solutions à cette situation que tout le monde parait dire qu'elle est inéluctable, que c'est comme çà et pas autrement alors merci JL d'avoir fait naître l’espoir d'une reprise en main de son destin au peuple, qui reste à fédérer c'est vrai car détruit de l’intérieur depuis si longtemps. Vive la sixième et n'oublions pas le site m6r.fr !
Heureux de constater qu'un "historien" soutient enfin "l'importance du nombre des êtres humains sur l'évolution de leur civilisation globale". La différence entre les "petites sociétés" et les "grandes sociétés" (du point de vue du nombre) n'est pas tout à fait une découverte pour la sociologie (ou l'anthropologie, si l'on préfère l'appeler ainsi ; l'étude de l'homme hors de la société n'existant pas, il n'y a aucune différence entre ces deux disciplines). Mon professeur de sociologie François Vatin ajouterait que l'histoire et la sociologie sont une seule et même science, ce qui se défend d'un point de vue épistémologique, mais me semble contestable si l'on s'en tient au discours de la plupart des historiens et notamment à leur "religion du Document"... qui les conduit trop souvent à étudier une histoire sans peuple. Bien entendu le nombre et la densité de population ont un impact essentiel sur les interactions entre individus, et par conséquent, sur leur comportement et leurs "mentalités".
J'ai vu une vidéo sur internet dans laquelle un "activiste" d'une cinquantaine d'années interpelle un gendarme CRS qui lui répond qu'il ne fait qu'obéir aux ordres, que son supérieur sur le terrain est en contact permanent avec le ministre de l'intérieur. Je suis désolée de ne pouvoir donner les références de cette vidéo tournée par les opposants au barrage.
Oui, Cazeneuve doit démissionner. Le rôle de la gendarmerie en cas de rassemblement est de protéger les biens publics ou privés contre les dégradations (ici, il n'y avait rien à dégrader) et d'assurer la sécurité des personnes rassemblées. Pas de leur tirer dessus. C'est peut-être là tout ce qu'on retiendra de la présidence de François Hollande.
Comme c’est étrange, pendant l’interminable période des « manifs pour tous », pendant celle du « jour de colère », pendant celles des « bonnets rouges », alors que parfois des éléments violents d’extrême droite (civitas, skinheads,etc …) s’en prenaient aux forces de l’ordre ou aux biens publics, pas une seule grenade offensive n’a été tirée. Ne parlons pas des saccages effectués par les membres de la FNSEA, sans qu’aucune arrestation n’ait lieu. Comprenons donc bien le message qui nous est adressé. Ce pouvoir aux abois n’hésitera pas à employer la force pour réduire au silence ceux qui dérangent vraiment l’ordre néo libéral.
[Edit webmestre : Il est rare que j'intervienne sur le fond, mais la mauvaise foi m'est insupportable. Vous dites "pas une seule grenade offensive n’a été tirée". Alors que "le 26 octobre 2013. A Pont-de-Buis, dans le Finistère, les Bonnets rouges manifestent contre l'écotaxe. Ils tentent de démonter le dernier portique du département. Mais la manifestation dégénère. Mikaël Cueff, 34 ans, l'un des manifestants, a la main droite arrachée par une grenade lancée par les forces de l'ordre." (source France Info). Avouez que cela affaiblit singulièrement votre propos, non ? Il y a d'autres moyens de dénoncer les violences policières que de s'en prétendre la seule cible.]
L'universalité des allocations familiales n'a jamais existé. Comment est il possible que Jean-Luc Mélenchon reprenne également cette antienne alors que les parents avec un enfant n'y ont jamais eu droit ?
Cher Jean Luc Mélenchon,
Je suis une citoyenne des plus ordinaires issue de la classe parmi les plus pauvres de ce siècle écoulé. Parents divorcés en 1963, mère ouvrière d'usine qui perdit son travail à 27 ans à cause de son handicap visuel, trois enfants en bas âge, famille sans aucun bien immobilier, bref…. j'ai grandi en Dordogne puis j'ai fait ma vie.
Mon propos dans ce commentaire est de vous dire combien je respecte votre engagement et combien je suis d'accord avec vous, vos mots et "emportements" me représente comme je le souhaite et je vous en remercie. Il y a cependant une chose qui n'est pas juste dans ce que vous écrivez aujourd'hui. Il s'agit du paragraphe sur l'universalité des allocations familiales. J'ai élevé seule ma fille, elle est née en 1984 à Champagnolles dans le Jura et je n'ai pas eu d'autre enfant. Mon "statut" fut donc celui d'une famille monoparentale avec un seul enfant à charge. Voilà ce qui pêche dans cette soi-disant "universalité des droits aux allocations familiales", ce sont les enfants qui ouvrent ce droit, c'est une aide pour eux, une reconnaissance de la nation, une aide à leur égalité, je considère donc que chaque enfant doit...
Excellente la référence à "pour la science". Je me sens bête. D'aprés la théorie, les employés et les employeurs versent des cotisations. Des caisses ramassent ces cotisations (et sans accumulations ni dépôt) les reversent aux bénéficiaires. Je sais que le CNPF s'est retiré de la gestion paritaire. Mais que vient faire mes cotisation dans le budget de l’état ? Qui peut m'expliquer comment impôt et cotisation sont confondus ?
"...Ou alors il faut admettre qu’au lieu d’obéir, les effectifs engagés doivent se mettre à débattre, à discuter les consignes et à auto évaluer la situation et le contexte. Qui peut vouloir que les forces de l’ordre décident d’elles même de l’usage de la force ? ..."
Moi ! Bon voilà que je vais à contre-sens. Oui la responsabilité est toute entière dans les mains des décideurs. Le Ministre devrait démissionner, mais cela résonnerait comme un aveu, non ? Ils s'apitoient deux jours après, alors que pour eux ça fait probablement partie des dommages colatéraux. Non ils ne remettront pas en question le bien-fondé de leurs ordres. Mieux qu'une démission l'avenir nous dira s'il y a un semblant de regret. Bien d'accord @Ardéchoise "il n'y avait rien à dégrader", ni rien à défendre pour les CRS. J'ai la naïveté de croire que dans la mêlée, oui si les ordres sont inappropriés, les CRS d'instinct, peuvent (voire doivent) montrer moins d'empressement à réagir avec autant de zèle. Peut-être un jour... Pensées pour Rémi et ses proches.
Mr Mélenchon, le "service après lecture" parfait ! Grand merci pour cette note, je repars vers "L'ère du peuple" que...
@Gaelikprat 15
La CSG est versée dans les caisses de l’État et donc est obligatoirement budgétiser. C'est pourquoi à l'époque, mon syndicat de boite était contre car on avait prévu ce qui arrive maintenant. Il suffit pour faire des économies demandées par Bruxelles de faire un petit budget pour la Sécu et celle ci fait faillite immédiatement, ce qui laisse la place aux assurances privées. Cela forcera la main des français puisqu'ils n'en veulent pas.
Merci à Jean-Luc Mélenchon pour son cours d'anthropo.
@ Claude
Faux ! Les unijambistes, devant la nécessité de marcher, ont développé leur intelligence. Ils inventèrent la jambe de bois et tout ce qui va avec...
Je n'ai pas encore lu votre livre Jean-Luc, il me tarde de le faire. Je vois qu'à travers le développement que vous faites à propos de l'évolution humaine, la conférence à l'ENS pour présenter votre ouvrage mettant en avant les 3 bifurcations (géopolitique - changement climatique - la population mondiale) qui montrent l'urgence à trouver les bonnes issues pour tous les peuples, vous donnez un grand éclairage expliquant comment fonctionne notre monde aujourd'hui. Je ne trouve pas du tout contradictoire d'y plaquer la division de ces sociétés en classes sociales et de nommer le "peuple" toutes celles et ceux qui subissent l'appropriation des moyens en tous genres par ceux qui dominent et que l'on nomme l'"oligarchie". Entre les deux naviguent des couches "moyennes" qui font partie du peuple mais parmi elles aussi soutiennent les oligarques. L'urgence est à nos portes, le mouvement pour la 6e république doit s'imposer dans les esprits.
Bonjour à tous et toutes,
Très bonne et originale idée que ces bonus en supplément de votre dernier livre. Encore une lecture très instructive et enrichissante. Merci et félicitations Jean-Luc. Vive la 6e (c'est bon le compteur continue de tourner !).
Le peuple frappe le peuple. Ces gendarmes mobiles ne sont pas fils de bourgeois, ils sont simplement formatés pour casser du manifestant. Surtout de gauche. Son matériel fourni par nos impôts le lui permet autant qu'il le rassure. Le problème c'est qu'il agit en fonction de préjugés car il est également citoyen. Pour les CRS, création de F. Mitterrand, faut-il le rappeler, il en est de même. Ces 2 corps agissent sur ordre du préfet, lui-même subordonné au Ministre de l'intérieur. Ce dernier est donc responsable de la mort de Rémi. L'éthique voudrait qu'il démissionne pour payer son acte (en véritable démocratie c'est le pénal qui devrait l'attendre car en démocratie la justice est faite au nom de la société). Bref l'état "socialiste" comme en d'autres temps il le fut, est oppresseur car il représente le capital, et le défend avec les armes de l'état. Le devoir des gens de bonne volonté est de s'y opposer (un droit qu'il faudra inscrire dans la constitution si ce n'est pas déjà fait). Il est grand temps que ces pleutres minoritaires, carriéristes et, individualistes, voient se lever la masse de celles et ceux qui ont intérêt au changement. Un...
L'universalité pose que toute personne qui rentre dans le cadre de la loi peut avoir droit aux allocations familiales sans critères de revenus. Cela ne veut pas dire que la loi elle-même ne peut pas être étendue en fonction d'autres critères, mais c'est un autre sujet.
Le passage "Je parle de mon livre" retient plus particulièrement mon attention. En effet, tout ce que Jean-Luc Mélenchon écrit sur le nombre et les conséquences qui en découlent titille mon cerveau. Les commentaires de l'article portant sur l'origine du bond technologique d'il y a 50 000 ans ("Pour la science") me demandent un gros effort de réflexion. Bref, je découvre un autre angle de réflexion qui est passionnant et qui permet d'enrichir considérablement la littérature révolutionnaire. Oui, on avance !
C'est sans doute un peu plus important que de savoir si du fait qu'un seul enfant ne donne pas droit aux allocations familiales contredit fondamentalement l'universalité des allocations familiales. Il me semble que l'essentiel tient dans le caractère réactionnaire de la démarche du Gouvernement et, plus encore, dans l'engrenage qui conduira inéluctablement à la perte de tous les acquis et pas seulement sociaux.
On connait une situation où, à une époque de son histoire, une communauté humaine a fonctionné avec un équipement d'outils moins nombreux et moins sophistiqués qu'à la période précédente. Que s'était-il passé entre les deux moments de cette histoire ?
Et moi qui répondais déjà : ils ont été successivement gouvernés par N.Sarkozy et F. Hollande...
Merci beaucoup pour cette théorie du nombre qui fait réfléchir. Cependant, le nombre aboutit aussi à la culture de masse qui restreint la liberté de l'individu. La culture de masse aboutit à l'oligarchie et à l'esclavage du peuple. Pour s'en sortir, il faut savoir combiner autogestion au niveau local pour laisser l'individu s'exprimer et synthèse démocratique pour garder la puissance de la masse, comme essaye de faire Podemos. C'est tout l'enjeu de la mise en place d'une 6eme république? Je pense que nous devons donc nous en inspirer ?
Les allocations familiales ont été créées pour relancer la natalité jugée insuffisante. Un couple avec un seul enfant fait baisser le chiffre total de la population d'une unité après sa disparition. Il existe une compensation avec l'impôt direct et la demi-part par enfant face aux couples ou aux célibataires sans enfants. Mais le principal impôt étant indirect (TVA) les familles nombreuses en paient relativement davantage. À l'échelle de la planète le problème numéro 1 est maintenant l'explosion démographique, incontrôlée par l'humanité.
Un mort dans une manif, mais Caseneuve est blessé par certains propos !
Comme bon nombre d'entre nous, j'ai participé à des manifestations pacifiques pour la paix en Algérie ou à des manifestations plus houleuses contre l'OAS. Et dans ces deux configurations très différentes sur le fond, le comportement des CRS consistait à matraquer... matraquer ! Et en 1961 au métro Charonne ils ont même massacré des militants du FLN. En France et ailleurs, quels que soient les partis au pouvoir, l'État use toujours de la force sans modération.
Après avoir vu ce billet d'un haut niveau intellectuel, il se trouvera des benêts instruits qui vous traiteront de populiste. A ceux qui vous associent sans vergogne à Le Pen la démonstration est faite qu'il le font sciemment pour de buts de classe.
"Et progressivement, la même logique se développera pour les allocations chômage, pour les remboursements de soins par la Sécurité sociale."
Et pourquoi pas les retraites ? Un retraité est un retraité "c'est le même métier", un chômeur est un chômeur "c'est le même métier". C'est sans fin ! Le doigt, la main, le bras...
Que dire de la prédominance de la taille des populations dans la transmission des savoirs, de l'apprentissage et de l'innovation.,C'est tellement vrai, que la métaphore s'applique aussi aux formations politiques. Et nous en faisons souvent les frais. J'ajouterais la notion d'âge (nous vivons plus vieux, le temps de l'expérience) également qui amplifie la transmission comme l'exposant booste exponentiellement le chiffre et le nombre. Un bémol, la distorsion communicationnelle qui n'est pas négligeable dans les grands groupes d'humains est ignorée.
La mort de ce jeune homme, Rémi, me rend malade physiquement, comme s'il était mon propre fils. S'ajoute le comportement de nos gouvernants et consorts, des médiacrates, et... c'est la gerbe. Merci Jean Luc de votre post si éclairant. Oui la Sécurité Sociale est en danger et notre santé par conséquent. Les AF diminuées aux plus riches ? Grosse opération de com démagogique, peu de gens sont dupes et vous nous expliquez bien tout ça. J'ai suivi votre conférence à Normale Sup et pas une seconde je n'ai décroché. Au moins vous pensez, vous, et vous nous faites penser. Vivement la 6ème République !
"Qui peut vouloir que les forces de l’ordre décident d’elles même de l’usage de la force ?"
Personne, c’est sûr. Mais on pourrait imaginer tout de même, qu’elles décident elle-même de ne pas le faire quand les ordres sont criminels. Ce policier n’est tout de même pas un robot dénué de tout esprit critique. Vous vous rappelez de J Ferrat « Ils tournèrent leurs carabines, Potemkine… »
La seule question qui vaille c'est pourquoi des prétendus socialistes, en fait des socio-libéraux, ont décidé à un moment donné d'obéir aux injonctions de Bruxelles et donc sur le plan économique aux banques allemandes ? La construction européenne est un château de sable qui repose sur une base instable car il est illusoire de croire que 28 économies peuvent fonctionner sur le modèle de la plus forte d'entre elles. Les Grecs sont bien placés pour en parler. Endettez-vous, vous paierez plus tard, on voit ce que cela a donné. Dans ce contexte et à l'heure des réseaux sociaux, le modèle monarcho-républicain de la Ve république a vécu. C'est au peuple français de reprendre la parole, l'initiative et de réorienter la construction européenne dans une démarche plus solidaire, plus sociale, plus écologique et moins mercantile et égoïste. J'ai signé et fait signer pour la 6e république.
Belle intervention su Canal+. Tout à fait d'accord, Cazeneuve doit démissionner. Concernant l'universalité des allocations, idem, je suis tout à fait d'accord avec vous. Même si avec1 seul enfant, il n'y a pas droit, ce qui est regrettable, il est clair que le principe d'universalité a été bafoué et que c'est une porte ouverte à des coupes dans d'autres postes des prestations sociales. La justice sociale doit être faite lors l'imposition (IRPP et également IS), pas lors des prestations. Le modèle social c'est une énorme mutuelle, à l'échelle de la nation. Quand la sinistralité augmente, les cotisations doivent augmenter. Et inversement. Mais le gouvernement fait l'inverse. Si l'on disait à un assuré d'une mutuelle automobile "pas de remboursement désormais car vous gagnez déjà trop", alors qu'il a cotisé comme chaque adhérent, on trouverait çà idiot et inadmissible. Et cet adhérent militerait pour que cette mutuelle cesse. C'est un piège que cette modulation dépendant des revenus. Un piège qui présage ce qu'ils ont en projet, en réalité détruire le modèle social en appliquant cette maudite modulation à d'autres prestations comme vous le soulignez.
Bonsoir à tous. Le livre de Jean-Luc se dévore car il ouvre une fenêtre sur un avenir qui nous manque cruellement. Pour autant ce sont des pistes qu'il faut ouvrir. Le commentaire de @Le Taon Rouge me déçoit un peu en disant "placer sa confiance dans les progrès techniques futurs c'est oublier que les défis actuels viennent d'une surabondance de technique" et aussi "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras". Cette conception ne tient pas compte de ce que développe Jean-Luc dans sa réflexion globale sur le nombre. Si on n'améliorait pas les techniques on n'aurait aucune chance d'échapper à la ruineuse politique que dénonce Jean-Luc depuis déjà un moment. C'est justement les innovations qui changent les choses, par exemple pour arrêter de polluer, il faut arrêter de bruler de la m.... Et le nucléaire il faut le remplacer aussi. Mais il faut un cadre qui permette à des individus, qui ne sont pas dans le système, d'ouvrir le chemin vers ces solutions qui dérangent. Plus elles sont pertinentes plus elles dérangent les profits du "tiens tu l'as...". Le tu "l'auras" c'est quand tu as trouvé la solution.
Jean-Luc, vos analyse, compréhension et volonté pédagogique autour de l'évolution humaine et sociale sont éclairantes pour celles et ceux qui peuvent encore relever la tête et tenter de voir l'horizon ou imaginer ce qu'il y a "derrière la montagne". Je trouve plus qu'intéressant de se rendre compte des similitudes et enseignements qui peuvent être tirés de l'analyse des sports collectifs ainsi que des parallèles qui peuvent être faits : une équipe est toujours beaucoup plus que la sommes des individualités, la transmission des savoirs opèrent aussi dans une équipe, les logiques individuelles existent mais prises dans une logique collective, les notions d'adaptation, d'environnement hostile, d'entropie sont présentes, etc. Le sport est un objet de recherche, et en tant qu'activite humaine il est le reflet de la société et c'est en ce sens qu'il est instructif d'y étudier les rapports et comportements humains, mais aussi "acteur" et c'est peut-être là qu'enfin le "sportif et l'intellectuel" pourront se retrouver. Le joueur brésilien Socrates (sic) a bien réussi à mettre en place une réelle démocratie au sein de son club alors que régnait la dictature.
Concernant la mort du jeune Remi Fraisse, il est curieux de constater l’empressement des médias et de certains politiques à se mettre du coté de « nos enfants » lorsqu’il s’agit de la dette publique qu’ils vont devoir rembourser. Bien que celle-ci soit sur des périodes très courtes mais justifie que leurs parents se serre la ceinture. Mais quand nos enfants revendiquent un avenir non pollué, ouvert sur la démocratie ils deviendraient des anarchistes, des terroristes, méritent tous les anathèmes et pire. Depuis quelques temps, grand-père, je reste plus que jamais du coté de « mes enfants ».
Je comprends cette analyse du grand nombre comme une avancée de la pensée matérialiste. La notion de classe telle qu'elle a été pensée par Marx et les matérialistes du 19ème siècle a perdu sa pertinence aujourd'hui précisément du fait du développement des rapports de production capitalistes. La théorie de Marx qui prenait en référence la révolution française conduite par la classe bourgeoise freinée dans son développement par les structures monarchiques et féodales et qui a su créer un mouvement de libération généralisé de l'ensemble des classes de son époque. Mécaniquement peut-être les penseurs du matérialisme historique on estimé que la nouvelle classe révolutionnaire (du fait de son nombre et de son rôle économique) était la classe ouvrière (le prolétariat). Le prolétariat ouvrier qui était la classe montante (donc révolutionnaire par essence) ne représente plus dans l'économie capitaliste mondialisée et en particulier dans les pays du vieux monde capitaliste cette classe montante. Pour autant l'aspiration au progrès social et au bonheur sont toujours les ressorts intimes des individus (du moins me semble t'il). C'est bien ici que la notion d'intérêts communs apparaît dans le processus de constitution d'un peuple car les aspirations des individus se heurtent aux forces qui contrarient ces aspirations. Il faut donc revenir au collectif pour imposer la règle commune qui permettra la prise en compte des intérêts communs et aux aspirations plus intimes.
J'avoue être en grande difficulté pour comprendre l'intégralité de ce post. Bon je vais relire, c'est intellectuellement compliqué, mais je m'accroche. Attention de ne pas tendre vers le décrochement de certains ! Dur dur !
Excellent texte comme d'habitude.
Valls gouverne sans majorité, je suis d'accord mais le gros problème reste que ceux qui votent contre à part le FdG ou Nouvelle Donne veulent... pire ! Et à ce moment-là, nous ne pouvons nous réjouir du vote contre. Ou sinon, qu'on m'explique car autant de réactionnaires, d'adorateurs bêtas, ou de profiteurs de la pensée unique présents dans l'hémicycle cela fait très peur quand même.
Quant aux allocations familiales, je comprends le principe d'universalité que vous défendez, mais le problème numéro un du monde dont découle tout reste l'explosion démographique tout de même. Est-ce responsable d'encourager à la natalité par les allocations familiales ? Certes les riches peuvent continuer d'en faire donc finalement la baisse de leurs allocs, c'est pas grand chose pour eux mais pour les plus nécessiteux, le débat sur les allocs pourrait être ouvert car pour moi, je m'en excuse, la France nataliste n'est pas une bonne nouvelle pour l'environnement.
La claque que je me prend sur ce post, j'entrave goutte ! Ça me renvoi à ma petite condition de prolo possédant juste un CAP, d'un côté je suis fière des connaissances de vous tous en mais "chui" jalouse et triste de ne pas avoir accès à la bonne compréhension de ce texte important, bon pour une fois je vais retourner aux tâches ménagères avec entrain, ça au moins c'est à ma porté, heu sans rancunes, juste vexée.
J’ai du mal à suivre l’argumentaire de Jean Luc, pris dans une revue de vulgarisation scientifique, par lequel il apporte de l’eau au moulin de ce qu’il développe dans son livre, à savoir la nécessité de prendre en compte la relation entre l’évolution des progrès techniques et le nombre des humains. Rares sont les hommes politiques qui publient ainsi leur approche d’un réel toujours contradictoire, donc bravo ! Mais je ne prends pas personnellement le risque d’extrapoler les hypothèses de l’anthropologie générale concernant les temps préhistoriques vers les réalités d’aujourd’hui telles que les souligne Jean Luc dans son livre (croissance exponentielle de la population actuelle, sans précédent historique) pour en déduire des hypothèses indémontrables sur nos comportements de foule et un nouveau "situationnisme" révolutionnaire ? Je trouve beaucoup plus utile, dans le livre, d’avoir posé le problème du nombre des humains au contraire des thèses sur un "surpeuplement" présenté comme catastrophique par les conservateurs, tenants du système que nous critiquons.
Monsieur Mélenchon,
Votre raisonnement se tient. Cependant, vous mélangez les apports technologiques et la culture (influencée par les apports technologiques). L'erreur du raisonnement est lié à cette croyance : "la production d'une syntaxe et d'une grammaire permet de combiner des mots pour former des phrases et des significations bien définies." Ce n'est démontrable que... pour la science. Ainsi, la science produit des outils à partir de l'accumulation de connaissances et nous allons de plus en plus vite, pour des raisons qui sont complexes à définir car la quantité (d'individus) est probablement importante, mais globalement les grandes découvertes sont anciennes, nous ne faisons qu'améliorer ce que nous pouvons en faire, c'est-à-dire construire des outils de plus en plus sophistiqués. Mais la culture ce sont aussi des croyances qui nous permettent de définir des stratégies pour mener nos vies et nos sociétés. Ces croyances ne semblent pas vouloir changer au même rythme et surtout peu de nouvelles croyances (sociétales) émergent. Or, ce ne sont pas les outils qui gouvernent les sociétés (pas encore), ce sont les hommes.
Bien cordialement,
Je rejoins @Cris à propos de la politique nataliste de la France. Est ce normal d'avoir six ou sept enfants ? Quel avenir on leur propose, les études plus chères, la santé en danger, le chômage en hausse, la compétitivité comme règle de vie. J'aimerais bien pourtant avoir sept enfants, mais je trouve qu'on devrait favoriser deux enfants en priorité pour un couple, ou un enfant par personne et réduire progressivement les aides. Quand l'espèce humaine est en train de tout détruire sur terre, il est temps de se préoccuper de réguler cette croissance démographique et d'apprendre à vivre ensemble en préservant notre écosystème commun. A moins de vouloir un autre monde, pleins d'humains déshumanisés vivant dans des espaces dénaturés et préfabriqués, grâce à la technologie que nous mettrions au point pour le bonheur de tous.
Votre indéfectible parole nous permet de ne pas désespérer, Jean-Luc. Et bravo pour toutes vos récentes prises de parole à la TV. Merci.
La "croissance démographique" n'explique en rien la hausse du chômage ou tout autre sottise. D'abord, vous devriez vous intéresser à la géographie des populations et notamment à la transition démographique, notion qu'a priori, vous ignorez. Ensuite, vous supprimez des aides. Sachez qu'autant d'humain sont autant de futurs consommateurs et acteurs de la vie économique ! Enfin, être plus nombreux en terme environnemental n'est un problème que si nous ne repensons pas notre modèle de production et d'échange à l'échelle mondiale, ce qui est absolument nécessaire.
"L’idée est que chacun contribue selon ses moyens et reçoit une même prestation"
Non ! Le principe est "chacun contribue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins" ce qui pose comme valeur essentielle la solidarité. C'est le principe constitutif de la Sécurité Sociale. Pour ce qui est de l'universalité, elle a été battue en brèche dès le départ par le non versement aux familles avec un seul enfant (puisqu'il fallait inciter les familles à en avoir plusieurs) et correspondait à un "paysage" des revenus qui n'a plus rien à voir avec l'actuel. Surtout, l'universalité s'applique aux personnes, pas à la somme, ce qui signifie que moduler la prestation ne touche pas le principe d'universalité. Donc, le problème est mal posé, il ne s'agit pas de choisir entre les 2 principes de base (le principe d'universalité et le fait de recevoir selon ses besoins), mais de les appliquer les 2. Une vraie universalité en donnant à tous dès le 1er enfant une somme qui tienne compte des besoins.
@Sylvain COSTET 46
Moi, j'ai un peu de mal à comprendre. Si chacun reçoit selon ses besoins, qui définit les besoins ? On pourrait alors supposer que certains, au dessus de x euros de revenus, n'ont besoin de rien. Ni en allocs, ni en remboursement médicaux. En revanche, ceux-là cotiseraient un max ! C'est ça ?
@sylvain costet
Tupousses le bouchon un peu loin camarade ! Il me semble plus judicieux, en effet, de contribuer par l'impôt et selon ses revenus et de recevoir la même somme pour chaque enfant. Jean-Luc Mélenchon a très bien expliqué pourquoi je cite «Sinon, demain cotisants ou contribuables les mieux dotés seront en droit de remettre en cause une contribution devenue de pure solidarité plutôt que d’avantage acquis commun...». Il ne faudrait pas, non plus, devenir des ayatollahs.
Regardez bien le visage de Valls, et bien moi, il me fait peur. Quant aux évènements, je me rappelle, et j'étais à la manif suite à la mort de Malik Oussekine en 1986 que des socialistes étaient présents et réclamaient la démission de Pasqua. Peu de jours après, Devaquet démissionne. Malik Oussekine était étudiant tout comme Rémi. Si ce n'est pas une bavure, je demande des explications. Valls/Cazeneuve, démission ! point.
@Titoune
Ne désespère pas et laisse tomber le ménage ! Tu n'es pas la seule à te tordre le cerveau et à mettre à mal tes neurones. J'ai imprimé cette partie et je surligne, je commente et petit à petit, je pense comprendre. De plus la discussion ici apporte beaucoup. Pour les allocs, sans doute qu'aujourd'hui, la priorité n'est pas d'encourager la natalité, mais d'aider les parents à élever leurs enfants. Je sais, on va me répondre qu'en l’occurrence, c'est la même chose. Pour moi, pas. Le principal c'est que chacun ait le droit d'avoir des enfants, au sens où il a les moyens de les élever.