24nov 14
A Paris le 23 novembre 2014,
Monsieur le pape,
Soyez le bienvenu en terre de France. Nombreuses y sont vos ouailles et maints des miens parmi elles. On vous aura peut-être dit que d’aucuns ne souhaitaient pas votre présence à la tribune du Parlement européen. J’en suis. Je voudrais vous en expliquer le motif.
Mais avant cela, pour écarter l’idée d’un ressentiment personnel ou d’une volonté d’offense à votre foi, laissez-moi vous dire ce qui nous rapproche au-delà de ma propre éducation initiale et de l’engagement de certains des miens, et non des moindres, dans la foi chrétienne.
J’aime l’Argentine votre pays. Je m’honore de tenir d’elle l’unique décoration qui m’ait été décernée. C’est le président Raoul Alphonsin qui me l’a attribuée du fait de mon engagement pour la libération de plusieurs de vos compatriotes. Celles-ci étaient persécutées par les militaires factieux qui avaient soumis votre pays à leur dictature abominable. Elles étaient martyrisées dans le camp « El Vesuvio » dont vous avez du connaître l’effroyable histoire. Parmi les trente mille disparus de cette période, plus de vingt Français engagés de grand cœur aux côtés des Argentins dans la résistance à la dictature. Et parmi eux, deux religieuses d’un immense courage : Alice Domon et Léonie Duquet, torturées et jetées en mer, et le prêtre Gabriel de Longueville, enlevé et criblé de balles. Je n’oublie pas. Ayons ensemble une pensée pour eux. Souvenez-vous du prix que leurs familles attacheraient à une manifestation de votre compassion.
J’ai entendu avec faveur votre franche critique de la domination de la société par l’argent. Votre adresse aux puissants de la terre et votre engagement par des paroles aimantes à l’égard des pauvres qui luttent pour leur dignité ont retenu mon attention scrupuleuse. J’y ai entendu l’écho de la théologie de la libération d’illustre influence. Elle a été et reste une source d’inspiration essentielle de tous mes amis croyants chrétiens qui participent à la direction des destinées de leurs patries en Amérique du sud. L’option préférentielle pour les pauvres est une voie féconde pour la conduite des affaires civiles. Toute personne amie des vertus républicaines peut la faire sienne. Pour ma part, me risquant à donner franchement mon avis dans un domaine où vous restez bien sûr seul juge légitime, je recevrai comme un signal majeur que les penseurs de ce mouvement ne soient plus interdits de parole par l’Église. Leur contribution à la construction de généreuses consciences émancipées appuierait de façon décisive la construction de la grande patrie de Simon Bolivar, San-Martin, Miranda et Sucre.
Monsieur le pape, je ne veux pas réduire votre conviction à un seul de ses aspects. Mais je ne saurai m’adresser à vous sans vous dire comme nous sommes nombreux à être blessés par certaines de vos options négatives. Je pense à ce que vous faites contre le droit à l’avortement, l’usage des contraceptifs et, dans un autre domaine, le droit de choisir « d’éteindre la lumière » de sa vie, aidé d’une main qui en soulage l’acte. Ou ce que vous faites contre le droit au mariage civil des personnes de même sexe. Que les croyants chrétiens y soient hostiles et s’y refusent je l’entends bien. Le cas échéant, je ferai tout pour leur permettre de ne pas se voir imposer le choix contraire. Mais pourquoi vouloir imposer le leur à tous les autres ? Pourquoi empêcher toute législation favorable qui ouvre le choix sur le sujet ? Pourquoi militer contre celles qui sont déjà établies dans ce sens ? Pourquoi agir pour durcir les prescriptions légales répressives quand ces droits sont déjà réprimés et durement punis. Pourquoi nous imposer à nous qui n’imposons rien aux autres sur ce sujet, l’obligation de nous soumettre à une injonction qui est contraire à notre conception de la dignité humaine ? Les malheurs qui résultent de cette obstination à imposer le dogme aux autres sont d’ores et déjà immenses comme en témoignent l’agonie de milliers de femmes et les persécutions contre la personne dont l’orientation sexuelle ne vous convient pas. L’idée de placer la loi sous la nécessité d’être conforme au dogme est une voie périlleuse pour nos sociétés et pleine de violences pour les personnes.
Monsieur le pape, mon pays a eu à souffrir de trois siècles de guerres de religions ouvertes ou larvées. De la lutte des protestants, des juifs et des humanistes pour la liberté du culte a jailli douloureusement la loi de séparation des Églises et de l’État. Elle garantit à chacun la liberté absolue de pratiquer ou de ne pas pratiquer le culte. Elle interdit absolument que la religion et la politique soient mêlées dans la vie des institutions qui doivent rester ouvertes à tous. En démocratie, la seule loi légitime est celle que décide le peuple librement par ses suffrages. Nous connaissons l’hostilité de principe constante de l’Église et des papes sur ce point. Pourtant, dans notre temps, plus qu’en aucun autre récent, cette règle n’a eu autant d’importance pour garantir la paix et la concorde civile. Nous nous efforcerons de vous convaincre. Car j’observe que l’Eglise peut aussi entendre la voie de la raison humaine. Ainsi, quoique vos prédécesseurs aient condamnés le suffrage universel jusqu’en 1906 et la République jusqu’en 1920, je ne crois pas que vous recommandiez de revenir à ces points de vues féroces exprimés dans des encycliques. Je crois même que vous seriez à nos côtés si nous devions affronter qui voudrait nous priver de ces deux bienfaits. Car vous avez observés dans votre propre pays quels crimes sont rendus possibles par l’indifférence à ces exigences.
Monsieur le pape, votre place à la tribune du Parlement ne peut s’accepter dans le cadre d’une session officielle de notre assemblée. Cette impossibilité ne vise ni votre personne, ni votre foi, ni vos fidèles également nombreux depuis mon compatriote Lamennais à comprendre l’ardente nécessité de la séparation du religieux et des institutions politiques. Cette impossibilité résulte de notre définition républicaine d’une assemblée de députés du peuple souverain. Vous avez la sagesse et la culture qui auraient dû vous permettre de prévoir que nombre d’entre nous seraient humiliés par un tel manquement aux règles de la laïcité indispensable d’un Parlement européen lorsqu’il inclut notamment des Français dont la loi interdit ce genre de confusion. Aucun d’entre nous ne peut exprimer son avis sur votre présence dans le cadre des débats libres du Parlement. Nous subissons donc une situation qui nous est imposée par quelques personnes vaniteuses qui en attendent une gloire personnelle au détriment de principes essentiels. Jamais les Européens ne seront « unis dans la diversité » si la règle de base de la laïcité qui rend possible cette unité est méprisée.
Ceci ayant été dit en toute franchise, je vous renouvelle mes vœux de bienvenue dans une ville française. J’aurai préféré que vous y soyez venu faire une messe dans la sublime cathédrale de Strasbourg, ce qui est dans vos devoirs, plutôt qu’un discours à notre tribune humaine, ce qui contrarie les nôtres.
Jean Luc Mélenchon
Député du peuple français au Parlement européen
Le pape devant le Parlement européen.
Je ne suis pas d’accord, vous venez de le lire. J’estime que le Parlement n’est pas le lieu d’un prêche, quel qu’il soit. Je suis le défenseur d’une séparation absolue des Églises et de l’Etat. Dès l'annonce en septembre de cette visite, j'ai exprimé ma vive désapprobation. Peu après la publication de mon communiqué sur le sujet, nous avons appris du Président du Parlement Martin Schulz que le pape était invité « en tant que chef d'État ». Ce statut est souvent utilisé par les papes pour permettre à l’Église catholique d’être représentée en tant que telle dans les débats d'institutions internationales : le Vatican serait un État. Le Vatican est un quartier de Rome, rien de plus, cédé au pape comme une ultime survivance du Moyen Âge et de l’opposition obstinée de la papauté à l’unité italienne. Depuis sa première réplique, le président du Parlement européen a changé son fusil d’épaule. Il a invité le pape comme « sont invités d’autres personnalités religieuses tel le Dalaï Lama ou le mufti de Damas ». Pour ce socialiste allemand, ce serait là une sorte d’excuse. Comme si le problème était la religion concernée. Comme si le problème était je ne sais quel devoir d’égalité de traitement entre les chefs religieux. Issu d’un pays où la séparation de l’Église et de l’État n’a jamais eu lieu, Martin Schulz ne comprend même pas de quoi nous parlons. Inutile de dire qu’il n’est pas le seul dans cet hémicycle. Mais supposons un instant que nous acceptions cet argument. Avons-nous affaire à un simple prédicateur dont l’autorité morale est reconnue par plusieurs milliards de croyants qui appliquent les préceptes et injonctions qu’il formule ? Pas seulement !
Les papes sont les chefs d’un parti-pris mondial qui agit de façon militante coordonnée pour faire entrer dans la loi civile les vérités révélées dont il se déclare le dépositaire ! Ce parti-pris conduit les églises catholiques à militer ardemment contre le droit à l’avortement, la contraception et même l’usage des préservatifs. Et de même contre le mariage pour tous sous toutes les latitudes. C’est son droit, quand bien même nous savons à quels horribles désastres humains ce type de prescriptions conduit. Quand des lois humanistes et égalitaires sur ce sujet sont adoptées, l’Église combat pour leur retrait. Quand elles n’y sont pas, elle milite pour le durcissement de la répression et des interdits. On l’a bien vu là où l’avortement, est déjà interdit et où l’Église a milité pour que cette obligation soit étendue jusqu’au cas où la vie de la mère serait en danger ! En Argentine même, patrie du pape actuel, l’Église a milité dans un cas, exceptionnel par son retentissement, pour obliger une mineure à mener à terme une grossesse issue d’un viol. Et ce pape n’est nullement en retrait sur le sujet. La dernière fois où il avait reçu des eurodéputés au Vatican, c'était en 2013 pour organiser le rejet par la droite et l'extrême droite d'un rapport sur les droits des femmes. L'intervention néfaste du Pape sur ce dossier fut décisive car ce rapport fut rejeté à 7 voix près. Récemment devant une assemblée de médecins catholiques, il les a incités à refuser l’accès aux droits que la loi reconnait en matière de droit à l’avortement. « Il n’est pas licite de rejeter une vie humaine pour résoudre un problème », a-t-il dit. Puis il a invité les médecins catholiques à faire des « choix courageux et à contre-courant », en vertu de « l’objection de conscience ». Refuser la loi au nom d’une religion, c’est dire que les injonctions de cette religion s’appliquent à toute la société.
C'est donc ce chef religieux là, porteur de ce message et de cette action dans le monde entier, qui est reçu au Parlement européen pour intervenir devant les députés. Pour moi, ce n'est pas le pape lui-même ou sa fonction et encore moins ce qu'il peut représenter pour les fidèles de l'Église catholique qui sont en cause. Je proteste contre le rôle politique et institutionnel qui lui est reconnu à cette occasion. Le socialiste Martin Schulz a satisfait une revendication constante de la papauté. En octobre 1988, Jean-Paul II avait en effet plaidé devant les eurodéputés pour un retour de l'Église dans les affaires publiques européennes et pour fonder la loi sur « une norme transcendante du vrai et du juste ». Vieille obsession. Robert Schuman, l’un des prétendus « pères de l’Europe » n’avait-il pas annoncé dès les années 1950 que la démocratie européenne serait "chrétienne ou ne serait pas".
Cette nouvelle réception du pape se déroule donc dans des conditions qui sont une forme de reconnaissance de l'Église comme puissance souveraine dans l'espace public européen. Car le pape rencontrera aussi en effet le président en exercice de l'UE, le Premier ministre italien Matteo Renzi, le Président de la Commission européenne Jean Claude Juncker et le président du Conseil européen Herman Van Rompuy. Toutes les institutions européennes sont donc mobilisées pour sa visite. L'Europe n'en fait pas tant pour beaucoup de chefs d'État ou de gouvernement. Au niveau du Parlement lui-même, sous l'impulsion du Président Schulz, la visite du pape est présentée comme un moment institutionnel majeur de la mandature. Schulz s'est rendu deux fois au Vatican pour préparer personnellement cette visite, en 2013 et en octobre 2014. Le nonce apostolique est l'invité de la semaine de la chaîne parlementaire européenne. Et la haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères Frederica Mogherina a tenu cette semaine au Parlement une réunion sur la paix avec un ministre du pape, le cardinal Basseti. On ne peut mieux mettre en scène et illustrer le rôle politique et institutionnel accordé à l'Église par l'Union européenne.
Reste à citer, pour le comique de situation, les inconvénients pratiques de cette visite. Les fonctionnaires et assistants ne pourront plus entrer dans le Parlement après 8h30 du matin le jour de la venue du pape. Les votes prévus ce jour-là ont été annulés. Puis rétablis. Puis rendus fort problématiques. En effet, obligation est faite aux collaborateurs des groupes politiques d’évacuer leurs bureaux dès 10 heures et demie. Le travail parlementaire est donc suspendu toute une journée, sur les 4 que compte une session, pour accueillir un chef religieux. Le Parlement tout entier clapote dans une ambiance de fête diocésaine. Des circulaires spéciales ont été adressées par les services du Parlement à tous les députés et personnels pour leur exposer les modalités de la visite de « Sa Sainteté ». La reprise de cette phraséologie par les services du Parlement est révélatrice. Une crise de bigoterie saisit la sphère européenne. Que font les défenseurs des droits des femmes, ceux de l’égalité en droit des personnes, quelle que soit leur orientation sexuelle ? S’ils sont socialistes ils ne feront rien, comme d’habitude. Pour ma part, voici ce que je fais. Je m’oppose publiquement et j’explique pourquoi. Notamment en adressant ma lettre au pape. Mais je n’en reste pas à la nécessaire dénonciation des conditions politiques de cette visite. Je crois utile d’illustrer positivement et pédagogiquement la nécessité de la laïcité en Europe à cette occasion. C'est pour cela que j'organise le même jour au Parlement européen à Strasbourg une Initiative européenne pour la laïcité.
Y interviendront notamment Henri Pena-Ruiz, le philosophe. Il expliquera pourquoi l'intervention d'un chef religieux dans une assemblée parlementaire pose un problème de fonctionnement de la démocratie. Mais nous entendrons aussi la socialiste belge Véronique De Keyser qui a plaidé pendant 10 ans comme députée européenne pour une séparation du religieux et des institutions européennes. L'eurodéputée espagnole Marina Albiol nous éclairera sur la gravité de l'offensive politique menée par l'Église en Espagne au détriment de droits humains fondamentaux, en particulier des femmes. Enfin, le président de la Fédération Humaniste européenne, Pierre Galand, présentera des pistes pour mieux défendre la laïcité en Europe. La lutte continue.
Le Mouvement pour la Sixième République mute
La deuxième réunion du comité de ses initiateurs a eu lieu. Nous affrontons à cette étape l’impatience d’un certain nombre de nos signataires. Les tâtonnements du commencement sont inévitables. J’ai délibérément choisi de ne pas régler seul les décisions essentielles de toute cette étape transitoire avant le moment où le mouvement se sera doté de son auto-organisation. Il faut parler, se concerter et se comprendre. Je ne peux avoir d’autre cadre pour le faire actuellement que ce comité de signataires. Et celui-ci à son tour ne peut faire mieux que d’aller pas à pas et sans se donner des pouvoirs qui ne lui appartiennent pas. Les malentendus sont inévitables et les maladresses tout autant. Une des raisons est notamment que les moyens techniques qui vont nous aider à surmonter les difficultés sont ou bien peu ou mal connus de la plupart des membres de la génération qui ne les découvre que depuis très récemment. Sans oublier les préjugés que la méconnaissance soulève. Une salle de discussion ou une auto-hiérarchisation du fil des commentaires sont des instruments modernes et non des pis-aller ou des captations techniques du pouvoir. En tous cas moins grave que les ruses et captations de pouvoir par la parole ou les prises de posture que l’on constate dans n’importe quelle réunion « réelle ». D’une façon générale, nous devons tenir compte du fait que chaque génération politique a ses rites et ses « obsessions ». Et beaucoup de victimes de pratiques autoritaires dans le passé de leur ancienne organisation sont encore toutes saignantes. Elles ont tendance à penser que la même pièce se rejoue tout le temps. Quand donc se présentent des techniques de travail comme celles qu’offrent le cyberespace, absolument transversales et horizontales, ils ne les abordent pas à partir de leurs potentiels mais à partir de leurs dangers souvent fantasmés par la méconnaissance. La discussion et l’écoute mutuelle devraient aplanir ce genre de difficulté.
Voici le saut qui va s’accomplir. C’est celui de l’auto-organisation du mouvement. Nous allons d’abord installer début décembre sur le site une machine à débattre. Le fonctionnement de celle-ci a été présenté à la réunion du comité d’initiative. Elle permet une interactivité des intervenants et l’autogestion des points de vue exprimés. Chacun aura la possibilité de lancer des débats de manière publique, de participer à des débats existants, et d'exprimer son accord ou son désaccord avec chacun des autres participants. Le système connu des « j'aime » ou « je n’aime pas » permet cette régulation, et ce classement des arguments avancés par chacun sous l’œil de tous. Avec ce fonctionnement, des formes rudimentaires de décisions peuvent déjà être prises en utilisant ce système de « j’aime » ou « j’aime pas ».
Aussitôt après, nous ouvrirons la machine donnant la possibilité de se retrouver localement. Cette demande vient souvent en effet et il faut y répondre. Cependant, contrairement à une fausse bonne idée simple, il n’est pas licite pour le fichier central de donner des adresses pour faire des convocations locales. D’ailleurs, est-ce souhaitable ? Là encore, seule la volonté personnelle avérée peut être légitime. Je ne crois pas que ceux qui ont signé pour la sixième République m’aient donné l’autorisation de donner leur adresse à qui que ce soit. Et dans le doute, je m’abstiens de le faire. Nous consacrerons donc un espace de la plateforme de discussion à cette sorte d’invitation. On y trouvera donc des messages du type « cherche citoyen(ne)s du M6R à Billy-Les-Bains» qui permettront aux volontaires de se faire connaître. Si ça ne fonctionne pas, on proposera aux personnes de se retrouver sur une plateforme externe. On construira pour janvier un système plus ergonomique sur notre propre site. De même, il doit pouvoir être possible de créer des sous-groupes locaux, publics et accessibles à tous. Et même des sous-groupes privés ! Les autres utilisations possibles sont : fil d'informations, séances de questions à des personnalités ou des personnes en particulier.
Je viens maintenant sur la plus grande difficulté évoquée au cours de la réunion. Il s’agit de la création d’une machine à voter. Qui pourra voter ? Comment contrôler que personne ne vote plus d’une fois ? Dans une première phase, une chose est sûre. Seuls les signataires ont le droit de s’exprimer et de voter. Comment vérifier leur identité individuelle ? L’idée la plus simple est que ceux qui veulent participer à tout cela donnent leur numéro de sécurité sociale comme identifiant. Mais ce point précis fait partie des questions posées au groupe de travail chargé de faire des propositions pour l’auto-organisation du mouvement. Il faudra aussi trancher si tout public doit pouvoir suivre les débats ou pas. Tout ce travail est fait par le groupe des informaticiens qui ont proposé leur aide. Les coordonner et centraliser les résultats de leur travail est une activité lourde. Guillaume (étudiant, 21 ans) s’en charge. Les étapes suivantes prévues par lui : une meilleure ergonomie du système pour se retrouver localement. On peut proposer aux gens de se géolocaliser sur une carte. En janvier : développer le système de vote, mais ce sera dépendant de la forme d'auto-organisation choisie.
La plupart des fonctions que je viens d’évoquer existent déjà sur diverses plateformes. Le choix retenu est de disposer de toutes ces fonctions sur notre propre site. Pourquoi ? Essentiellement pour assurer la confidentialité de nos données. Mais aussi pour éviter le risque d’interruption d’un service commercial et la perte de mémoire qui en résulterait. C’est plus long, mais c’est plus sûr. Et c’est surtout plus acceptable par tous. En effet, quand j’ai lancé l’idée du mouvement, certains avaient compris qu’il se construirait par l’intermédiaire de Facebook. Il y eut aussitôt une levée de boucliers. Compte tenu des appréciations négatives de beaucoup, il a fallu s’écarter absolument de cette hypothèse. J’ai tenu compte de cette prise de position tranchée pour faire mes propositions ensuite. Dans un deuxième temps, j’ai pensé faire une commande à une société dirigée par des amis dont la réputation et la pratique sont très sérieuses. De nouveau on me fit la réflexion que le système de gestion serait captif et que seul un système ouvert et libre serait accepté dans notre cas. Nous sommes donc revenus à l’intuition initiale : demander aux bénévoles qui ont proposé leur aide de construire chaque pièce du dispositif.
La mise en place de ces machines ne doit pas stopper notre activité de recrutement et d’animation politique. En particulier l’intégration des groupes de militants politiques est une tache particulière. Elle étend l’influence de notre mouvement dans les consciences et notamment parmi les citoyens les plus motivés. Nous commençons par prendre en compte toutes les démarches citoyennes collectives en affichant leurs prises de position dans le site, au même niveau que celles des « personnalités » de l’appel initial. Nous faisons de même avec les groupes de militants politiques qui le souhaitent. La semaine passés, à la suite des « socialistes affligés », ce sont des dirigeants nationaux de « Nouvelle Donne » comme Isabelle Attard qui ont rejoint le M6R, suivis très vite d’un groupe de cinquante militants dont plusieurs responsables régionaux du mouvement. Cette semaine, nous allons annoncer la liste des dirigeants de la gauche des Verts. Dès lors, tous les secteurs de gauche de l’écologie politique seront représentés, PG, Verts, décroissants. Dans ces conditions on peut voir que notre mouvement « fédère » autant qu’il « rassemble ».
Voici un sondage publié dans « Le Parisien ».
Il m’est consacré. Il a été réalisé par l’institut Odoxa que dirige Gaël Sliman, une personnalité social-libérale connue et appréciée. La bonne nouvelle incontestée : 62 % des sondés se disent favorables à une sixième république. Et aussi celle-ci : 63% des sondés disent que mes idées économiques et sociales sont différentes de celles de madame Le Pen. Cela ne mériterait-il pas un mea culpa bien clair de nombre de commentateurs qui soutiennent le contraire depuis des mois pour le faire croire ? Leur échec est aussi évident que la campagne de diabolisation dont je suis l’objet.
En effet 55% des gens de gauche ont une bonne opinion de moi ! 85 % de la droite et extrême droite en ont une mauvaise. On s’épuiserait à répéter l’analyse de ce que vaut ce type d’instrument et de l’usage qui en est fait. Le commentaire ne vaut pas mieux que l’outil. Ici, il permet de titrer que 66 % « des Français » ont une mauvaise opinion de moi. Mieux : une majorité de sondés, invitée à choisir si je suis « un atout ou un handicap » penche pour le handicap. Aussitôt, Gaël Sliman en conclut que je serai un « boulet », ce qui n’était pas le mot de la question. Pour la droite, bien sûr. Mais « aussi pour la gauche » alors même que pourtant le sondage dit que 50 % des sondés de gauche me perçoivent comme un atout… Après quoi le directeur de l’entreprise de sondage conclut que cela est dû à mes « emportements » contre les journalistes et contre Hollande ! Que les journalistes et Hollande figurent dans les sondages comme les personnes les plus mal perçues des Français n’a pas l’air de troubler le commentateur illogique.
Une autre lecture des chiffres même de ce sondage est pourtant possible. Celle qui consisterait d’abord à noter que dans la précédente enquête publié par cette entreprise, je ne figurais pas dans le tableau des personnes considérées comme les plus représentatives de la gauche. Je m’y trouve cette fois ci en deuxième position derrière Martine Aubry. Découverte soudaine ? Pour la totalité des sondés, ceux qui incarnent le mieux les idées de la gauche sont Aubry 40%, Mélenchon 27%, Valls 24%, Duflot 7% et 2% (sic !) n’ont pas d’opinion. La même question posée au seuls gens de gauche de l’échantillon donne un résultat plus serré : Aubry 41%, Mélenchon 36%, Valls 19%, Duflot 4%. La prudence commanderait au commentateur de séparer les opinions de gauche de celles de droite pour rendre compte du tableau ! Encore faudrait-il que le commentateur vaille mieux que son outil. Pourquoi faire le total des sondés de droite et de gauche pour décrire quelque chose à mon sujet ? Car dans les 66% d’opinions qui ont une « mauvaise opinion de moi », ils sont 85 % dans ce cas à droite et à l’extrême droite. Est-ce étonnant ? Que faudrait-il penser si c’était le contraire ? Mais 55 % des gens à gauche ont une « bonne opinion » de moi. Tel quel ! A l’heure des bulletins de vote que valent les « mauvaises opinions » de droite par rapport aux bonnes opinions de gauche ? Bref tout ça pour quoi ? Pour que monsieur Gaël Sliman me conseille de « critiquer d’une voix mielleuse Hollande». Sondage du même Odoxa pour le même « Parisien » sur Le Pen. L’affaire est entendue. La caste est servie.
Selon qu'il s’agit de Le Pen ou de Mélenchon, « Le Parisien » regarde différemment la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine ! Pour moi, Il met en avant les 66% d’opinions qui me sont défavorables plutôt que les 33 % de « Français » et les 55% de personnes de gauche qui me sont favorables. Mais il faut se souvenir qu’il avait titré exactement à l’inverse à propos de madame Le Pen. « Le Parisien » avait clamé « 43% de bonnes opinions pour Le Pen » et non pas « 56% de mauvaises opinions », ce que disait pourtant aussi le sondage. On peut le vérifier encore avec cet article en ligne du 12 février 2014. « Plus d'un Français sur trois dit adhérer aux idées du FN ». En fait il s’agissait d’un sondage TNS-SOFRES pour « Le Monde » qui ne parlait pas du tout d'adhérer aux idées du FN. Ce sondage demandait aux sondés s’ils étaient « tout à fait d'accord, assez d'accord, plutôt en désaccord, tout à fait en désaccord » ! 34% s’étaient déclarés « d'accord » et 59% « pas d'accord » avec idées du FN ! Même exploit en août dernier quand il fallait faire vendre du papier et de la peur. L’article en ligne du « Parisien » 30 août 2014 assénait : « Près de 4 Français sur 10 sont souvent d'accord avec Marine Le Pen » (sondage CSA pour Atlantico établissant qu'il « arrive » à 39% des Français de « se sentir » « souvent d'accord » – très souvent : 16%, assez souvent 23% – avec Le Pen). Le même sondage disait pourtant aussi qu'il y avait 61% de « Français » rarement ou jamais d'accord ! Un détail de l’histoire, sans doute. Mais le journal « Le Parisien » n’a-t-il pas consacré sa double page d’entrée à montrer pourquoi la démocratie coute trop cher ? Parfois, on a froid dans le dos en lisant la presse française.
Si j'apprécie le contenu de la lettre ouverte à M. le pape, l'ouverture de ce courrier m'interroge "Soyez le bienvenu en terre de France. Nombreuses y sont vos ouailles et maints des miens parmi elles". A lire cette première phrase, j'ai failli ne pas pousser plus loin ma lecture. Je ne fais pas partie du "troupeau" des ouailles de J-L. Je suis preneur du mouvement pour la 6ème République sans être pour autant un adepte aveugle et acharné de ceux qui ont créé ce mouvement. Je pensais que cette démarche ne pouvait être que volontaire sans se soumettre à l'autorité d'un seul. Je trouve cette phrase antidémocratique. Cela me mène à un souvenir. J'ai été baptisé contre mon gré. Je n'avais que quelques mois seulement. Je suis catholique par force sans croire au néant qui trône au-dessus des étoiles. Au-delà de cette remarque toute la lettre et tout le billet ont figé mon attention avec du plaisir. Merci.
Sur la laïcité... Parce que vertu cardinale majeure de notre République, les meilleurs citoyens du monde que nous sommes pensons trop souvent que la laïcité va de soi, dans le sens où sa loi, nous faisant à nous nécessité, devrait s'imposer à tous. Or penser ainsi relève du fantasme. Et quand bien même nous aurions bien raison de le nourrir, nous devrions le faire avec clairvoyance, pragmatisme, et.. ruse éducative ! Car si ce salutaire soubresaut de l'histoire a secoué notre pays, ses répliques sont surtout restées hexagonales et n'ont guère touché le reste de la planète ! Cela pour dire que si nous voulons asseoir ici, en le pérennisant, ce grand concept, et en promouvoir le développement ailleurs, nous devons fourbir nos armes pour convaincre. Pour cela, gommons ce vocable inutile de neutralité, et commençons par enseigner l'histoire des religions dès l'école primaire plutôt que de l'occulter, et plutôt que de nous émouvoir de la mauvaise place ou du mauvais moment d'un discours de générosité et d'altruisme, serait-il papal, pétitionnons pour l'apprentissage de l'autre et du vivre ensemble, avec la philosophie morale professée dès la maternelle. Oui, oui, c'est...
La séparation de l'Eglise et de l'Etat et le principe de laïcité qui en découle rappelle d'ailleurs l’invitation du Christ à ses disciples face aux Pharisiens : “Il faut rendre à César ce qui est à César, et à dieu ce qui est à dieu”
Sur la visite du pape. Soit on fonde son opinion sur la qualité de l'homme (François n'est pas comme les autres, il est plus près du peuple etc.) et dans ce cas on admet sa visite au Parlement européen. Soit on fonde son opinion sur le principe de séparation de l'église et de la politique et dans ce cas on est contre cette visite.
D'accord en général sur la position de J.L Mélenchon concernant la venue du pape François au parlement Européen de Strasbourg. Cependant, le vatican étant reconnu comme un état qu'on le veuille ou non, il était en droit d'y venir. Ce pape représentant de la foi chrétienne dans le monde se différencie de ces prédécesseurs de par des prises de position sociales et humaines courageuses. Sur le plan sociétal, notamment sur l'IGV, le mariage pour tous, la fin de vie etc. il ne peut qu'exprimer que les pensés de son église. Je pense qu'il nous faut être objectif et tolérant envers nos compatriotes catholiques, c'est seulement ainsi que nous rassemblerons une majorité du peuple français pour changer la politique.
Salut.
Dehors les calotins. Le vatican,un état ? Combien de divisions ?
Comme Denis, je pense que pour rassembler une majorité du peuple français afin de changer la politique, il nous faut être objectifs et tolérants envers nos compatriotes catholiques. La religion étant une affaire personnelle, nous bâtissons l'union du peuple sur les affaires publiques, la justice sociale, la vraie démocratie qui demande l'avis de tous et permet la révocation des élus qui ne respectent pas leur mandat, la règlementation de la finance, la démocratie dans l'entreprise, etc.
La cité du Vatican et ses milliards, sa puissance, ses dogmes... un état dans l’État. Donc, une fois de plus, merci Monsieur Mélenchon de cette franchise si directe et néanmoins respectueuse qui vous anime.
6ème République, je reprends un passage. "Qui pourra voter ? […] ? L’idée la plus simple est que ceux qui veulent participer à tout cela donnent leur numéro de sécurité sociale comme identifiant." Alors, je suis gênée car je suis Franco-Suisse, vivant en France (obligation puis adoption de mon lieu de vie), mais je paie mes impôts en Suisse (rien d’intéressant pour la France, petite retraite, locataire, etc.) encore et jusqu’à cette... oui, c’est ça ! Je suis scrupuleusement votre parcours, vous soutiens de toutes mes capacités, je suis membre d’Attac et manifestante inconditionnelle contre les traités de libre-échange, bref, je vis français. Alors, comment ferai-je dans ce cas (numéro de sécurité sociale) ? Je ne pourrai pas participer à cette 6ème République ? L’idée m’insupporte ! Si vous trouviez une autre solution (numéro de carte d’identité ou passeport ?) Si toutefois vous jugez que ma demande est recevable. Avec mes messages les plus...
Je suis certain que cette intrusion papale montre à quel point les Européens qui sont aux commandes de ce continent sont incontinents intellectuels. Mais s'ils sont là, c'est que les peuples les y ont placés, sont du même acabit. Qu'avons-nous à faire dans une telle assemblée ? Qu'avons-nous à faire avec de tels gens incultes de la motion de l'humain dans toutes ses diversités existentielles autour de cette planète. Croire au virtuel plus qu'à la vie difficile de milliards de gens est plus qu'une faute, c'est une erreur fondamental du vivre ensemble. Les religieux de tous bords, les capitalistes sans patrie, sans citoyenneté, qui sont très imprégnés de ce virtuel ont de beaux jours devant eux, qui après avoir foulé aux pieds dès la sortie des églises s'empressent de vite retourner dans ce monde de l'anarchie du possédant. Cela fait 3 mille ans que les clergés de tous poils nous pourrissent la vie autant que les militaires, qu'il me semble, qu'avec 10 vies, nul me pourrait faire balancer le bon sens dans la direction de l'humanité, l'esprit de vile cupidité est trop fort ! Il y a le père, le fils, le saint esprit et le diable, il semble que...
Tout à fait d'accord avec le commentaire de Sophie Wauquier. J'ajouterais la phrase de Jésus dans l'Evangile selon Saint Jean: "Mon royaume n'est pas de ce monde", autre façon d'affirmer le principe de séparation des Eglises et de l'Etat.
Le courrier au pape est très bien, sauf la fin. Je suis heureux que le pape soit venu à la tribune du Parlement et qu'il ait dit ce qu'il a dit. Comme l'a dit MG Buffet, beaucoup feraient bien de faire ce qu'il a dit plutôt que de se faire mousser sur une photo avec le pape et mettre en oeuvre les lois les plus libérales et antisociales qui soient.
Ne pas oublier le "coté noir de la force" de l'église et ses positions réactionnaires est très bien Jean-Luc, car il est encore beaucoup trop là et bien présent, mais nous ne serons jamais trop à dénoncer les lois de l'argent qui brisent tant de vies, et quand un pape vient le faire devant les élus du peuple de l'Europe, qu'il soit le bienvenu. La force de la République sait, heureusement, "gérer" cela sans plus être aux ordres de l'église.
L'intoxication alimentaire du cerveau par les informations avariées (médias de masse enchaînées aux mains de libéraux jamais rassasiés), perturbe gravement la valeur du bulletin de vote et donc de la démocratie! Corruptions à tout va et ce sont les plus corrompus qui font les unes, détiennent les pouvoirs, avec en toile de fond (que l'on touche), l'agressivité verbale effrayante envers les personnes qui cherchent asile en France ! Et la plupart des eurodéputés faisant tout pour recevoir des calottes, frustrés de ne pas avoir ce qu'ils cherchent, à genoux devant l'homme de blanc vêtu. Blanc renvoyant la lumière à tous ces êtres sombres, engendrant la misère, mais gare aux apparences, du discernement. Toutes ces mères à qui la contraception est refusée, les transformant en mères d'enfants sans futur rejetés par la mer, sans vie sur les plages cimetières. Causes, conséquences, il y a urgence à prendre à bras le corps les problèmes. La Sixième porte un logo rayonnant, il faut bien ça contre les vampires, choisir un objectif prioritaire ralliant l'urgence écologique dans son sens large, se mettre en colère, sereinement. A St Dié, la paille, le bois, l'intelligence...
Je trouve scandaleux que le pape intervienne au Parlement européen. Où est la laïcité ? Je comprends tout à fait que les catholiques apprécient sa venue mais pas dans une enceinte parlementaire. L'église a bien assez usé de son pouvoir, elle n'a rien à faire dans les affaires d'états.
Les propos de Jean-Luc Mélenchon en direction du pape vont bien au-delà de cette visite et de cet événement. Tout y est important, précis, mesuré. Mais je trouve que trois éléments de phrase sont plus remarquables.
"les malheurs qui résultent de l'obstination à imposer le dogme aux autres"
N'y a-t-il pas parfois entre nous des attitudes sectaires qui tendent à vouloir imposer aux autres une analyse, une décision, une orientation, parfois à coup de serpe ?
"Placer la loi sous la nécessité d'être conforme au dogme"
Il n'y aurait donc pas que les musulmans intégristes qui subiraient cette tentation ? A destination de celles et de ceux qui conçoivent la laïcité à géométrie variable.
"Quelques personnes vaniteuses qui en attendent une gloire personnelle au détriment de principes essentiels"
Quels sont donc les "grands projets inutiles", de N-Dame des Landes à telle ou telle LGV, qui rentrent dans cette catégorisation ? Et toujours au détriment de principes essentiels comme l'intérêt général, le respect des personnes qui contestent, le souci de l'environnement.
Les religions ne sont pas des affaires personnelles, mais de société. Elles n'existent pas dans le vide ni ne naissent ex nihilo. En cela, elles sont essentiellement humaines. Et l'Eglise catholique, comme tout groupe, est organisé. C'est pourquoi son représentant, au même titre que d'autres, peut être invité et s'exprimer dans un pays, devant une institution, en raison de ce qu'il représente et dans la société et sur l'ensemble du monde. Refuser cela revient à vouloir nier ce qui existe. Cela n’enlève rien à la laïcité de l’institution.
Chers camarades et amis,
Il se trouve, et je m'en amuse, d'être de ces gens qui vont-à-la-messe et qui sont donc plus ou moins suspects aux yeux des esprits forts qui se réfèrent, ce qui tout à fait respectable, aux seuls bénéfiques effets de la "raison humaine", et d'être également de ces gens qui ont choisi la gauche, le Parti de gauche en l'occurrence, et qui sont regardés plus ou moins de travers par ceux qui ont de la religion (je n'ai pas dit de la foi) une vision qui exclut évidemment ce genre d'idées. Je m'en amuse, c'est ainsi, et cela ne me fera pas changer d'opinion, je suis trop vieux pour pouvoir m'habituer à autre chose.
Il n'en demeure pas moins que s'il fallait, à chaque fois que se présente à la tribune du Parlement européen un personnage dont les prises de positions heurtent les nôtres, on n'en finirait plus d'apostropher l'un ou l'autre. Quant à la manière, j'attends que se présente la reine d'Angleterre et qu'un billet commence par un républicain "Mme Mountbatten", voire "Mme Battenberg", ou encore "Mme Windsor", à moins que ce ne soit "Mme Saxe-Cobourg".
Sans rancune.
@Jean Riboulet 151
J'ai bien peur que vous ayez lu un peu vite, à moins qu'un apriori vous ait porté à interpréter cette phrase comme un signe vous permettant de dénoncer une dérive de type "gourou". En effet, quand Jean-Luc Mélenchon dit "Soyez le bienvenu en terre de France. Nombreuses y sont vos ouailles et maints des miens parmi elles"., il utilise manifestement "les miens" comme substantif pour parler de sa proche famille car étant suffisamment lettré il aurait accordé "miens" au féminin s'il avait voulu en faire un pronom possessif se rapportant à "ouailles". Un peu d'exégèse basique ne nuit pas.
Je pense que nous perdons du temps en bla-bla-bla! pensons plutôt à trouver des solutions aux différents problèmes qui taraudent la vie du peuple. Ne faisons pas, comme dans certains pays frontaliers, des polémiques sur des arguments inutiles car alors nous pourrions dire tellement de choses sur les habitudes de vie qui changent en France de certains de nos concitoyens sous l'influence d'une certaine religion que l'on n'ose même plus nommer. N'est ce pas là une situation à prendre à bras le corps pour lutter contre le manque de liberté de ces concitoyens obligés à accepter dans un pays laïque des habitudes de vie inconcevables il y a quelques années de cela ? Il est facile de s'en prendre à la religion catholique, elle ne se défend pas, elle n'incendie pas, elle ne menace pas de tuer ceux qui ne sont pas d'accord et qui le font savoir, elle a commis d'énormes erreurs cela est vrai et peut-être encore maintenant mais je pense que nous devrions nous occuper d'autres sujets bien plus importants que la visite de ce Pape qui je l'espère réussira à mettre en pratique quelques petits changements.
A Hortense et à tous les autres
A quand un discours politique dans une cathédrale ou une église qui mettrait les ouailles devant leur propre contradiction ?
@Régis Hulot 167
Et pourquoi donc Jean-Luc Mélenchon ne pourrait-il pas s'adresser de la même manière (laïque et égalitaire) à la reine d'Angleterre et au pape ? De votre présence à la messe, qui cohabite avec votre présence au parti de gauche, ce qui semble a priori contradictoire, on peut déduire que vous être sensible aux idées premières de la religion (charité, partage, tolérance, etc.) qui rejoignent celles de la gauche. Rien d'anormal à cela, donc.
Cependant, lorsque vous laissez entendre que Jean-Luc Mélenchon "apostrophe" le pape du fait de ses prises de positions qui seraient contraires aux siennes, c'est votre conviction religieuse qui prend le pas sur votre conviction politique et vous prive de votre lucidité. Car il ne s'agit là en aucun cas d'un refus de liberté d'expression mais seulement d'une opinion sur le lieu où elle y est légitime.
On comprend mieux alors votre contrariété envers cette lettre ouverte au pape dont le titre ne vous convient pas. Pas assez "politiquement correct", pas assez conformiste, pas assez respectueux des titres de "noblesse" Jean-Luc Mélenchon ? dieu merci.
La République n'est pas communautariste. Elle est composée de citoyens réunis dans l'adhésion à la constitution. Un projet politique dans notre pays ne saurait s'adresser spécifiquement aux noirs, aux homosexuels, aux femmes ou aux catholiques. Il considère que chaque citoyen se définit comme tel, par le statut qui lui est conféré par la constitution, par ses droits et ses devoirs en tant que sujet politique. Tous ceux qui regrettent la manière qu'a Jean-Luc Mélenchon de s'adresser au chef d'une religion, qui ne possède aucune, je dis bien aucune, légitimité politique, se mettent d'eux-même en dehors de la République puisqu'ils affirment d'abord l'appartenance à une communauté. Qu'ils puissent se revendiquer de notre mouvement me sidère.
"Celui qui croyait au ciel et celui qui n'y croyait pas". Quel est l'objectif principal ? Quel est la cause à défendre ? Sans perdre son âme, n'y a-t-il pas des alliances possibles ? Ne s'agit-il pas d'abord de chasser les marchands qui ont stand et table ouverte au Parlement et qui s'expriment à loisir ? La VIème République, en son temps, fera les clarifications nécessaires entre l'Etat et L'Eglise, l'urgence n'est pas celle-là aujourd'hui.
"Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat" (Aragon, La rose et le réséda).
Vraiment bravo et merci Jean-Luc !
Ethnomédecin française d'origine et Citoyenne du monde depuis une trentaine d'année, j'admire ton discours tellement équilibré et vrai. [...]
Bravo pour la lettre au pape, avec laquelle je suis complètement d'accord. Si l'on admet l'intervention du pape au Parlement européen, comment nier à un imam le droit d'y prêcher le djihad ? Le politique est public, la foi en un dieu quelconque est affaire strictement privée. Reste que le religieux, lui, est affaire sociétale. C'est cela qui fait problème. L'affaire n'est donc pas une opposition duelle aisée à résoudre.
Je lis les commentaires au sujet de la pertinence ou non de s'opposer à la visite du pape au parlement. Nous sommes tous d'accord sur l'importance de la signification "apparente" du pape dans le monde, croyants ou athées. Mais soyons honnêtes, à l'instar d'autres opérations d'enfumage de la part des eurocrates, cette visite n'est là que pour tenter de faire passer la pilule du mal-être général organisé. Un peu de réconfort ne coute rien. Mais croyez-vous que le prêche du pape François va changer quelque chose ? Croyez-vous que des esclavagistes modernes qui vont à la messe tous les dimanches, vont suivre la bonne parole au point d'agir contre leurs intérêts propres ? Soyons honnête intellectuellement. Les textes sont magnifiques, mais leur utilisation reste douteuse. Après plus de 2000 ans d'existence, où en est-on ? Pauvreté généralisée, aliénation, notions d'amour compartimentées, etc. Il va donc falloir qu'on m'explique où en sont les décrets d'application de la fameuse phrase "aimez-vous les unes les autres". Bref, tout ça est un cirque mauvais.
Merci à Jean-Luc Mélenchon pour cette mise au point de très bonne tenue.
Jean-Luc dit : L’idée la plus simple est que ceux qui veulent participer à tout cela donnent leur numéro de sécurité sociale comme identifiant.
Peut-on légalement détourner cet identifiant (ouvrant des droits) de son objet, de sa fonction ? Même sans parler de la confidentialité : c'est très dangereux. En effet, outre les organismes sociaux, beaucoup de gens par leur activité ont accès à des listes de numéros de sécurité sociale : les professions médicales, les hôpitaux, les pharmacies, les ambulanciers, les assurances complémentaires santé, les banques qui gèrent ce service, et j'en passe... comment être sûr que ces numéros ne seront pas empruntés pour voter à l'insu de leur titulaire ? Avec ce principe on peut même faire voter les morts, car vous n'aurez sûrement pas accès au fichier de la sécurité sociale pour vérifier que le numéro concerne bien le signataire. D'autre part, quand on sait comment est construit un numéro de sécurité sociale, il n'est pas très difficile d'en fabriquer.
Je suis allée la semaine dernière à un colloque sur la fin de vie organisé par le groupe les Vert qui vont déposer un projet de loi sur ce sujet lors de leur "niche" le 29 janvier je crois. Le représentant belge, rappelons que la Belgique s'est dotée depuis 10 ans d'une loi permettant de choisir sa fin de vie sous certaines conditions, a expliqué la façon dont la commission chargée de la discussion sur ce sujet à fonctionné, c'est très intéressant. Il n'ont pas cherché le consensus mais chacun pouvait exprimer son opinion et il en est ressorti 5 propositions qui ont été remises au législateur pour vote. Je pense que c'est une bonne façon de fonctionner pour éviter l'éternel affrontement des idées si cher à nous français et qui pénalise souvent la décision à prendre.
D'accord avec le fait de refuser au pape l'entrée dans le débat politique. Cet homme devrait être persona-non-grata absolument partout. Mon avis est qu'il mérite d'être condamné pour ses prises de position contre les humains. Il est le chef d'un mouvement terroriste mondial, visant à éradiquer toute pensée cohérente et intelligente, pour la remplacer par la soumission infinie à un sur-être imaginaire. Toutes les religions sans la moindre exception ont pour but de rendre les humains esclaves d'un être fictif, qu'ils devront aimer plus qu'un autre humain ou qu'eux-mêmes. Le plus grave crime étant alors de penser, de rechercher le progrès, la sortie du status-quo, la Liberté. Pour cette raison, elle ne devrait pas être considérée comme une simple idéologie, aussi acceptable qu'une autre, mais comme ce qu'elle est, une violence absolue, sans doute la plus grave qui soit. La liberté de culte revenant à une liberté de devenir volontairement un esclave lobotomisé, une simple tête de bétail obéissant à ses maîtres. Le droit à nier sa propre liberté n'existe pas. Il faut le combattre avec force. La gauche a le devoir de mener ce combat, pour la...
Bonjour
Il suffit d'observer le drapeau européen pour comprendre que le pape est bien à sa place et dans son rôle et le parlement institution vaticane au service des banques et du capital aussi en recevant avec les honneurs ce pape. Il demande aux musulmans de s'élever contre les violences au Moyen Orient, mais ne demande pas aux rabbins de se prononcer contre les crimes de guerre d'Israel et reste muet sur la punition des crimes pédophiles commis par les prêtres catholiques, ni sur le fait que dans de nombreux pays ils échappent à la loi civile, pour ne répondre que devant la "loi divine". Il pourrait aussi nous parler de "Radio mille collines", etc.
Amitiés socialistes et laiques. Ni dieu ni maître, à bas la calotte, vive la République sociale.
Mon sens laïque aigu au point d'en être peut-être même obtus, n'en déplaise aux mathématiciens, m'amène à remercier Jean-Luc Mélenchon à ce sujet comme à bien d'autres.
Merci monsieur Mélenchon !
Séparation du politique et du religieux sur toute la planète, ce serait un bon début. Si certain(e)s sont offusqué(e)s par les propos de Jean-Luc Mélenchon, c'est que la laïcité est encore trop mal connue. C'est, en effet la seule façon de vivre ensemble. Ecoutons, lisons Henri Pena Ruiz, etc.
Monsieur Mélenchon,
Êtes-vous vraiment sûr que la laïcité existe en France ? Etes-vous vraiment sûr que la laïcité existe en France, pays dans lequel la majorité des jours fériés correspondent à des fêtes chrétiennes ? Pourquoi la pratique du culte chrétien serait-elle rendue plus facile par rapport à celle des autres cultes ? Il serait logique de proposer, au nom de la laïcité, la suppression de ces jours fériés. Je ne suis pas sûr cependant que cette mesure soit très populaire (y compris chez les non chrétiens et chez les militants de gauche) et que vous proposiez une telle mesure lors de vos prochaines campagnes électorales. Etes-vous vraiment sûr que la laïcité existe en France, pays dans lequel le droit local d’Alsace et de Moselle va quelque peu à l’encontre du principe de laïcité ? En aparté, précisons que ce droit local offre des avantages aux Alsaciens et Mosellans dont ne bénéficient pas les Français habitant dans le reste de la France et nous pouvons donc nous demander où est l’égalité de la devise de notre République ? Quel politique aura enfin le courage de revenir sur ce droit local au risque de ne pas être populaire auprès des Alsaciens et Mosellans ?
Izquierda unida et les communistes espagnols ont quitté l'hémicycle pour manifester leur réprobation lorsque le pape a commencé son discours, le groupe Podemos lui, a applaudi, tweeté et n'a pas tari d'éloges envers la "sainteté" qui n'avait pas beaucoup bougé quand on lançait les opposant du haut des hélicoptères dans la mer. Que devons nous en conclure ?
M. Bergoglio est le représentant (élu) de l’Etat du Vatican. Vous ne souhaitiez pas qu’il soit accueilli au Parlement, mais certains politiques français ne sont-ils pas allés au Vatican en visite officielle ? L’Etat du Vatican est un état atypique mais qui peut prétendre détenir la vérité universelle quant au régime politique idéal ?
Vous ne souhaitiez pas que monsieur Bergoglio s’exprime au Parlement, mais l’une des valeurs fondamentales de notre société n’est-elle pas la liberté d’expression ? Empêcher un homme politique de s’exprimer en public sur des sujets d’actualité à cause de ses convictions religieuses ne serait-il pas de la discrimination ?
Vous ne partagez pas les idées qu’exprime M. Bergoglio sur certaines questions de société (IVG, mariage...) qui sont des thèmes politiques puisqu’ils ont fait l’objet de débats à l’Assemblée Nationale. Pourquoi ne pourrait-il pas (comme politique ou homme) s’exprimer sur ces sujets de société ? Des lois ont été votées mais ce n’est pas enfreindre la Loi que de dire son désaccord avec à ces lois. Tous les jours, des hommes politiques expriment leur désaccord avec des lois votées et disent qu’ils veulent voir ces lois changer.
@Mathieu Berthault 178
Un grand merci à vous, après tous ces messages logorrhéiques bien peu laïques, le vôtre fait plaisir. Je suis écoeurée d'avoir tout lu et surtout de constater avec tristesse le peu de points communs censés nous rassembler. Le problème essentiel vient du fourre-tout politique actuel où se mêlent vies publiques et vies privées. Quand le privé restera privé, dans la maison, voire dans l'alcôve, il y aura moins de guerre, et moins d'intolérance au quotidien. A part cela, où est le texte de la 6ème République qui nous intéresse ?
La fort polie lettre de JL Mélenchon à Monsieur François risque bien de rester lettre morte. Peu lui chaut, venant d'une minorité sans pouvoir, même si elle n'est pas sans savoir et bien dans le réel. "...la caravane passe ". On se conforte, on se rassure, on se croit "entre nous". Balivernes ! Qui ose encore dire le bon sens ?
« Que les croyants chrétiens y soient hostiles et s’y refusent je l’entends bien. Le cas échéant, je ferai tout pour leur permettre de ne pas se voir imposer le choix contraire. […] Pourquoi nous imposer à nous qui n’imposons rien aux autres sur ce sujet, l’obligation de nous soumettre à une injonction qui est contraire à notre conception de la dignité humaine ? »
Certains politiques de gauche ou proches de la gauche veulent supprimer la clause de conscience des médecins qui leur permet jusqu’à présent de ne pas réaliser d’avortement si cela va à l’encontre de leurs convictions. Si j’en crois ce que vous avez écrit, vous êtes en opposition avec ces politiques. Quel est votre position sur la clause de conscience qui permet à un médecin de refuser de pratiquer lui-même un avortement ?
Pour finir, vous vous attachez à un point de détail, à savoir le fait que certains aient pu utiliser l’expression « Sa Sainteté » pour parler de monsieur Bergoglio. C’est un point de protocole, de la diplomatie, comme on dirait « Son Altesse… » à quelqu’un de la famille royale de Monaco ou « Sa Majesté » à la reine d’Angleterre. Est-ce plus ridicule ?
Mr Mélenchon,
Ce n'est pas en voulant fermer la bouche du pape que vos idées prendront de la force. Déjà notre société n'a aucun représentant religieux au sein du pouvoir de ses institutions. N'est ce pas suffisant ? Faut-il encore en rajouter ? Laisser s'exprimer des pensées qui sont parfois contraire aux nôtres peuvent permettre de trouver des solutions que l'on imaginait pas. Une société qui ne respecte pas l'expression de chacun est une société qui a peur, qui se renferme et qui se rend incapable de trouver des réponses aux problèmes auxquels elle est confronté. N'ayez pas peur que des autorités religieuses s'expriment, elles n'ont pas de pouvoir dans notre pays.