08déc 14

Stopper la reculade au point Macron

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J’ai attendu pour poster ce billet que Valls ait parlé. Pfffff ! Un extraterrestre ! Dire que sa politique « combat l’inégalité » et que tous les moyens sont concentrés pour le développement de l’école, quel cynisme ! C’est tellement énorme ! C’est bien là toute la méthode mille fois démontrée du vol des mots. Je ne perdrai pas un instant à commenter ce numéro d’enfumage. D’ailleurs, au moment où ces lignes paraîtront, tout le monde aura oublié jusqu’au fait qu’il a parlé à la télévision. La honte dorénavant est là chaque jour. Hier, le président des droits de l’homme à géométrie variable faisait la manche au Kazakhstan. Déguisé en glace au café chantilly il s’est fait piéger comme un gamin. Personne n’aurait songé à faire ça à De Gaulle ou Mitterrand ! La veille, il avait accepté la pièce donnée par les Américains pour ne pas livrer les navires dus aux Russes. Non ! Pas en notre nom ! L’industrie de défense française envoie ainsi le pire des messages à ceux qui pensaient qu’en achetant français ils pourraient échapper à la main-mise des super puissances. Ainsi va la France. Pourtant, il ne faut rien lâcher. Notre inépuisable capacité à rester debout finira par rencontrer une opinion majoritaire. Un jour qui paraîtra soudain, la prise de conscience s’opèrera qu’il n’y a pas d’autre limite à la reculade des acquis sociaux que la résistance à la reculade.

Ce post évoque la question de la lutte sociale. Je propose que la loi Macron soit la cible sur laquelle concentrer toutes nos forces. Sur ce terrain si cruel pour des millions de salariés nous pouvons tenir une ligne de front. Nous pouvons faire stopper là, à cet endroit, les reculades sociales que le gouvernement de Hollande et de Valls organise.

Puis je reviens sur l’émission si révélatrice « Des paroles et des actes » qui nous a réunis Hamon, Dufflot et moi. Enfin je parle de l’ouverture de la plateforme de débats autogérés qui s’ouvre sur le site du Mouvement Sixième République

Union contre Macron et sa loi

L’urgent reste évidemment d’enrayer la résignation. C’est par là que commence la propagation mortelle des idées et valeurs de nos adversaires. Le recul des repères progressistes est l’écueil numéro un de notre situation. Il faut donc reconstruire la conscience qui se dilue. C’est dans la lutte que cela se fait. Des luttes, il y en a de tous côtés. Ni relayées, ni fédérées. Le moment viendra. Dans le cyberespace aussi, des milliers de contributions montrent que le froid n’a pas gagné la partie. De mon côté, sans m’illusionner, je note aussi que les réunions politiques de cette fin de trimestre sont bien fréquentées. C’est le cas en tous cas de celles que j’anime, même si je suis capable de faire la part des choses et de la curiosité qui se porte sur moi. Et alors ? N’est-ce pas de cette façon que les idées s’ouvrent des portes et des cœurs ? Notre devoir est de proposer un point d’appui, un motif qui concentre les raisons de se battre.

Telle est la loi Macron. Elle touche de nombreux domaines. Le nombre d’ignominie qu’elle contient, de secteurs qu’elle frappe, en fait le prototype d’un déclencheur capable de fédérer le peuple. Pour ce qui nous concerne à cet instant, concentrons sur le travail du dimanche et de la nuit, même si ce que je sais de cette loi à propos des apprentis ou de la médecine du travail a aussi de quoi faire hurler. Le travail du dimanche c’est celui du commerce, de la restauration et de métiers où il s’agit essentiellement de femmes au travail. C’est le royaume des petites payes et des situations précaires qui ne peuvent dire « non ». Un jour de plus sans les gosses. Un jour de plus les gosses tous seuls à la maison ? Un jour de plus levées tôt couchées tard ? Et ainsi de suite. La lutte contre le travail du dimanche est à la fois une lutte sociale et une lutte féministe. Ça se lit dans les statistiques. Ensuite, c’est une lutte fondamentale. Voyez si vous en avez le temps ce que je dis dans mon livre à propos de la « propriété du temps social ». Qui commande la synchronisation des temps sociaux commande la société toute entière ! Quel est le temps qui doit dominer ? Celui de la vie sociale libre dans le temps social libre commun à tous ou bien celle de la circulation de la marchandise ? Le travail du dimanche c’est la sur-exploitation non seulement des individus qui y sont contraints mais de toute la société réduite à sa fonction de consommation marchande.

Pour affronter la loi Macron, nous avons besoin d’une mobilisation de masse. D’après moi, c’est aux syndicats de l’organiser. Le mieux serait que ce soit dans l’unité. Mais comme nous ne nous mêlons pas de la stratégie des syndicats, nous croyons que c’est aux syndiqués de dire ce qu’ils croient juste de faire. Donc nous allons proposer l’idée d’une marche contre la loi Macron au collectif « Triple A ». C’est là que nous saurons si la mobilisation est possible et sous quelle forme. En effet, c’est là que se trouvent à la fois des associations, des syndicats et des partis. Nous pouvons mettre en échec cette loi. Déjà des socialistes se sont positionnés en faveur du vote contre la loi. Sur le plateau de France 2, Cécile Duflot en fait autant. Dans le Front de gauche, c’est l’unanimité sur le sujet. Un front extrêmement large peut donc se constituer. Un front du peuple. Un mouvement qui fédère le refus de nombreux secteurs concernés socialement mais aussi de vastes pans de la société qui récusent le modèle du tout marchand et du tout consommation.

« Des paroles et des actes » était attendu

Je l’ai préparé avec soin, croyez moi. Sachez aussi ceci. Dans chaque équipe politique représentée, la discussion avait été âpre pour savoir s’il fallait y aller ou pas. Dans mon cas, cette évaluation se complique du fait que je suis l’ancien candidat commun de neuf organisations et que je dois tenir compte de ce que je sais de leur façon de voir. Puis ce furent des heures de révision de nos chiffres et de préparation de nos positionnements. Peu de choses ont servi car le fil de l’émission s’est vite perdu. Celle-ci a cependant rassemblé 2,3 millions de téléspectateurs et généré 37 000 tweet. Le thème initial de l’invitation était de savoir si l’on pouvait passer de l’opposition à Hollande à une alternative commune de l’opposition de gauche. Ce cadre partait de l’existence d’une opposition de gauche. Peut-elle s’unir, quand bien même ce concept est très flou à présent ? Serais-je allé sur ce plateau si je pensais que c’était totalement impossible ? Parmi mes amis, notamment au Front de Gauche, les uns espèrent cette jonction. Les autres n’ont plus aucune confiance dans la vieille gauche officielle et redoutent que je paraisse englobé avec celle-ci. Je me devais de représenter ces deux points de vue que je crois légitimes.

Je sais que l’Histoire va bientôt se charger de trancher. Pour ma part j’ai la certitude que les socialistes des diverses variétés de « frondeurs » ne rompront pas les rangs. En dehors des « socialistes affligés » tous les autres groupes de dissidents restent très soucieux de bonne réputation interne. Ceux qui sont restés à table mangent. Un petit bout de pain pour finir le petit bout de fromage, puis un petit bout de fromage pour finir le petit bout de pain. Et ce sera le refrain : des départementales au congrès et du congrès aux régionales et de celles-ci aux primaires, ad nauseum ! Pour autant, je m’en serais voulu de laisser passer une occasion d’agir utilement, c’est-à-dire d’ouvrir la route à ceux qui veulent la prendre. Je voulais montrer combien ce n’est pas moi qui bloque la voie du regroupement.  

J’agis de cette façon, en acceptant un dialogue qui m’a été refusé des mois durant. Je le fais en pensant a ceux qui se disent « ça ne peut pas continuer comme c’est là ». C’est l’état d’urgence politique : notre pays va à l’abîme, l’Europe agonise, partout l’extrême droite est en dynamique, l’humanité est menacée de guerre généralisée et d’un désastre écologique majeur. On sait que « la catastrophe démocratique » en cours, comme dit Benoît Hamon, vient d’une politique économique austéritaire absurde. Le phénomène est général en Europe. L’extrême droite vient de renverser le gouvernement suédois. Elle est en tête au Danemark, elle culmine dans toute l’Europe du nord, l’ancien paradis social-démocrate. Le vieux « mouvement ouvrier » nordique a basculé dans le libéralisme. L’extrême droite capitalise ceux que la gauche officielle a expulsés de la vie sociale.

Dans ce contexte Cécile Duflot et Benoît Hamon ont fait tous les deux un constat d’échec à propos de François Hollande et Manuel Valls. Ils disent qu’il faut faire autre chose et autrement. Dès lors, on peut leur faire des reproches pour le passé récent mais il serait sectaire de les repousser quand ils semblent venir vers nous au moins en utilisant nos arguments. En préparant l’émission j’ai repéré les convergences fortes sur lesquelles je pouvais m’appuyer si le débat l’avait permis : la Sixième République, la demande de renégociations des traités européens, la transition écologique de l’économie, la fin de la précarité et de l’austérité, et, pour la paix, la sortie de l’Otan. Dès lors, je disposais de points d’appui pour avancer séance tenante si l’émission était restée centrée sur son objet. Ce ne fut pas le cas.

Cette soirée pouvait-elle être un commencement honnête, sans tentative pour me récupérer dans le système que je combats ? Je n’ai pas eu à le craindre. D’entrée de jeu, Benoît Hamon s’est placé en mode absent. Il a paru totalement paralysé par son impossibilité d’aller au bout de sa rupture avec Hollande et Valls. Il nous a récité le discours convenu et irréel de la « lutte pour la réussite du quinquennat » à laquelle lui-même ne croit pas. Il a même voulu valoriser les acquis du gouvernement en citant ses « réussites dans l’éducation nationale »… ce qui était hautement surréaliste et se passait de commentaires du fait de l’énormité ! En fait, il n’a rien d’autre à proposer que de nous demander de l’aider dans la préparation du prochain congrès du PS. Pauvre perspective pour le pays ! Ce n’est une perspective pour personne, et peut-être même pas pour les socialistes eux-mêmes. Ils pressentent combien la partie va être pré-arrangé par ses chefs. Hamon s’est donc isolé tout seul sur ce plateau et je crois qu’il l’a fait volontairement. Dans ces conditions, la gauche du PS et les frondeurs ont montré leurs limites ce soir-là. Je le dis sans malice car je suis bien conscient que Benoît Hamon ne les représente pas formellement. La gauche du PS, c’est surtout Emmanuel Maurel. Quant aux « frondeurs », ils vont de Pascal Cherki à Jean Marc Germain en passant par Christian Paul. Des parlementaires sans ces paquets de mandats qui font les vrais seigneurs du PS. Hamon voulait se mettre en position de les représenter tous à la fois dans cette émission. Ambition légitime pour laquelle il n’est pas le plus mal placé. Mais le prix à payer pour occuper cette position est celui de toute ambiguïté assumée : on ne peut en sortir qu’à ses dépens et sans retour. Ce n’était pas le jour visiblement. Il fut donc cotonneux, techno et chaloupant toute la soirée.

A l’inverse, Cécile Duflot avait adopté un autre style plus libre et allant. Elle le pouvait du fait de son choix de rupture avant même le commencement de l’épisode Valls. Dès lors, la présence de Cécile Duflot, du fait de son évolution depuis la sortie du gouvernement jusqu’à aujourd’hui, offrait une opportunité spectaculaire. On pouvait faire constater la convergence non seulement des points de vue mais aussi des références communes à l’écologie politique. Comme elle était à l’aise et la plus performante sur ce plateau, la bonne volonté réciproque pouvait se donner libre cours sans blocage égotique. Certes, convergences n’est pas accord. Mais cette soirée marque une étape incontestable dans le rapprochement avec les Verts. Il est tout à fait évident pour moi qu’elle agissait très consciemment en affichant sa connivence avec moi. Donc, la menace de scission fulminée par Jean Vincent Placé est sans effet sur elle. Sans doute parce que l’intéressé est hors d’état de faire davantage que d’en parler. Comme disent dorénavant les entourages : « ce ne serait pas une scission, juste une démission ».

Mais au total, faute d’avoir respecté son projet, l’émission a surtout vécu en dehors des clous. Car le duo Saint Cricq et Lenglet, loin de vouloir faire exposer la pensée de chacun sur l’alternative, a passé son temps à l’habituel exercice de démolissage en mode « ce que vous proposez, que je résume d’une façon caricaturale, est inepte ». Dans ces conditions les bons moments de télé étaient hors du dérouleur prévu. C’est celui où le futur président de la CGPME, dont Pujadas avait « oublié » de dire qu’il l’était, demandait le droit de faire travailler les apprentis comme des ouvriers « ordinaires » inclus la nuit et les dimanches. Et le sommet de tout fut atteint avec cette député allemande, caricature de « boche » de bande dessinée avec cette phrase d’anthologie où elle déclare : « che n’ai pas bien kompris qu’est-ce que fou foulez faire sinon fou couper les chéfeux entre fous ! ». Du Jacques Villeret dans le rôle d’Apfelstrudel de « Papy fait de la Résistance » ! En moins drôle et même très glacial ! Dès le lendemain, je n’ai plus compté les gens qui m’ont arrêté dans la rue pour me féliciter d’avoir « bien répondu à l’Allemande ». Ce qui m’en apprend beaucoup sur ce que pense notre peuple.

François Lenglet, la dette et moi

La dette publique était l’argument massue, pourtant sans surprise, prévu par monsieur Lenglet pour abattre mon programme. Une fois de plus, il s’est pris les pieds dans le tapis pour n’avoir pas étudié nos arguments, mais seulement la caricature qu’il s’en fait. Du coup, François Lenglet choisit comme technique d’embrouiller le débat au point de le rendre incompréhensible. La dette « depuis quand est-elle illégitime ? De laquelle parlez-vous ? ». Cela revenait à me demander de lui dire quels titres de la dette, de quelle année et pour quel montant étaient visés ! Même une encyclopédie ne peut répondre instantanément à ce genre de colle à deux balles. J’aurais pu dire ce que je voulais, lui non plus n’aurait pu vérifier. C’est le style de François Lenglet : il veut impressionner en se donnant une apparence d’omniscience qu’il est bien loin d’avoir. La confusion qui règne dans ses propres livres, où il défend une chose et son contraire d’un chapitre à l’autre, en atteste. Tout est dans l’apparence : transformer une discussion en une sorte de grand oral de l’ENA. Il débarque donc avec ses graphiques souvent bien bidouillés, dont il n’a informé personne avant et dont il fait semblant que cela représente des évidences que tout le monde devrait connaître. La plupart du temps il est impossible de saisir sur le champ où est la faille du graphique sauf à le connaître d’avance, ce qui m’est arrivé déjà. Ici, il en fut de même une fois de plus. Un de mes commentateurs l’a noté. « Je voudrais apporter une précision, écrit-il,  sur le chiffre donné dans l'émission pour le vote FN chez les ouvriers, qui était de 43%. Par ailleurs, il y avait une erreur sur ce graphique qui a échappé aux fast-checkers, puisque dans cette catégorie, l'abstention s'est montée à 65% des inscrits (données Ipsos-Steria), et non à 54% (moyenne nationale) comme indiqué. Au final, le vote FN a donc concerné 15,05% de l'électorat ouvrier, et même moins, puisque l'Insee estime qu'il y a près de 15% de non-inscrits dans la catégorie. » Une fois de plus, les sondages et les graphes montrent ce qu’ils sont :  un subterfuge du parti médiatique favorable aux Le Pen.

J’ai quand même réussi à dérouler quelques-uns de mes arguments. Mais je suis bien conscient que ce fut dans un tel chaos que c’était assez largement difficile à suivre. Je pense que c’était le but recherché : m’empêcher de décrire ma vision du problème de la relance économique. Non pour des raisons politiques mais parce que François Lenglet ne saurait quoi dire en contre. Et cela pour une raison bien simple : lui-même écrit qu’il faut « euthanasier » les rentiers ! Mais le but de l’émission n’est pas de me « servir les plats » comme ils disent. Il s’agit de montrer que les journalistes sont omniscients et clouent le bec à tout le monde. Peine perdue avec moi, bien sûr. Mais quel regret de ne pouvoir jamais aller au bout d’une démonstration et d’être tout le temps interrompu. J’ai lu dans le Nouvel Obs que je n’étais pas crédible dans mes arguments. Je mets au défi que quelqu’un parvienne à l’être dans de telles conditions. Mais le reste de la démonstration dans le « Nouvel Obs » m’a aussi ouvert les yeux. La soirée était en effet construite comme un vrai passe plat pour la seconde partie et son thème sur la droitisation de la société. Quand nous avons été invités, nous ne savions pas que ce serait la suite de l’émission. On saura à l’avenir en tenir compte. Mais on ne doit pas perdre de vue que cette émission est la dernière émission politique qui subsiste sur la télé de grande audience à une heure de grande audience. On cherchera en vain l’équivalent sur TF1 !

Je veux donc ici, au calme devant mon clavier qui ne me coupe pas la parole toutes les deux secondes, présenter mes arguments dans leur enchaînement. En premier lieu, je vais rappeler ce que disait notre programme « L’humain d’abord » : « Nous agirons pour le réaménagement négocié des dettes publiques, l’échelonnement des remboursements, la baisse des taux d’intérêts les concernant et leur annulation partielle. Nous exigerons des moratoires et des audits sous contrôle citoyen. » Cet audit, c’est-à-dire l’analyse du contenu de la dette a été réalisé par un collectifs d’associations et de personnalités. Le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique a rendu le 27 mai 2014 un premier rapport. Il s’est essentiellement intéressé à la dette de l’Etat. Il estime qu’au total 59% de la dette publique actuelle sont « illégitimes ». Cette illégitimité  provient du fait que le montant de la dette résulte des cadeaux fiscaux et des taux d’intérêts excessifs payés par l’Etat. Cette part illégitime de la dette atteint 1 077 milliards d’euros soit 53% du PIB. Si l’État n’avait pas réduit ses recettes et choyé les marchés financiers, la dette publique n’aurait représenté en 2012 que 43% du PIB au lieu de 90%.

Voici la démonstration. La hausse de la dette de l’Etat ne peut s’expliquer par la hausse des dépenses de l’Etat car celles-ci ont reculé de 2 points de PIB en 30 ans. Par contre, 488 milliards d’euros de dette proviennent des cadeaux fiscaux consentis aux plus riches et aux actionnaires. La part des recettes de l’Etat dans le PIB a chuté de 5 points en 30 ans. Si l’Etat avait conservé ses recettes au même niveau, la dette publique serait inférieure de 24 points de PIB à ce qu’elle est ! Voilà pour la part d’illégitimité due à la diminution des recettes de l’Etat et de son appauvrissement volontaire. Voyons à présent la part due aux coûts excessif des marchés financiers. En effet, 589 milliards d’euros de dette proviennent des taux d’intérêts excessifs imposés par les marchés financiers. Le collectif a considéré qu’un taux « normal » aurait été de 2% au-dessus de l’inflation (taux d’intérêt réel). Dès lors, les taux pratiqués au-delà ont été « excessifs ». Démonstration à l’inverse : si l’Etat avait emprunté à des taux d’intérêts non excessifs, la dette publique serait inférieure de 29 points de PIB ! Bien sûr, ces taux d’intérêts excessifs ont eu un « effet boule de neige ». Il a fallu emprunter davantage pour rembourser les emprunts « excessivement » taxés quand ils sont arrivés à terme. Et ces nouveaux emprunts se sont fait souvent à des taux eux-mêmes « excessifs » qui ont renforcé l’illégitimité de la somme due. Voilà ce que l’on appelle une dette illégitime. François Lenglet fait le malin : « depuis quand ? ». Comme si c’était une preuve nécessaire de la valeur de l’argument. Imaginez : il aurait fallu avoir à l’esprit l’histoire de chaque emprunt du trésor public à mesure que la dette contractée pour rembourser de la dette s’est accrue. Voilà le genre de savoir que François Lenglet fait semblant d’avoir, quoiqu’il ne puisse l’avoir, et qu’il somme ses interlocuteurs de prouver.  

A présent, voyons ce qu’il en est de la dette française elle-même en 2014. Assez de baratin avec les « générations futures » endettées par nos mauvaises habitudes ! La durée de vie moyenne des titres de dette est de 7 ans et 19 jours. L’honnêteté pour évaluer sérieusement la situation voudrait qu’on rapporte la dette à ce qu’il faudrait payer si on devait la rembourser en fin de course. C’est-à-dire 1 985 milliards d’euros de dette publique totale divisé par 2567 jours : cela fait 282, 24 milliards d’euros par an ! Soit à peine 13 % du Pib annuel ! On est loin des 93,6% agités sans cesse pour affoler le monde ! Car il est stupide de rapporter toute la dette à la valeur d’une seule année de production. Pourquoi le fait-on ? C’est d’autant plus absurde que le remboursement de la dette n’est pas exigible dans ce délai ! Il donc est absurde de comparer un stock pluriannuel à un flux annuel. C’est pourtant ce qui se fait à longueur de catéchismes médiatiques.

Une autre comparaison indispensable est de rapporter la dette aux avoirs du pays ! Combien le pays possède-t-il ? C’est important pour savoir s’il a « les reins » solide face à la somme qu’il emprunte. Voyons les chiffres. Les avoirs de la France s’élèvent à 35 000 milliards de « patrimoine économique ». Cette somme contient deux composantes. D’une part 13 900 milliards d'actifs non financiers c’est-à-dire des immeubles, des logements, des machines et ainsi de suite. Et d’autre part le pays possède 21 000 milliards d'actifs financiers. Au total, la dette ne représente donc que 5,6% des avoirs de notre pays. C’est-à-dire rien. Ou presque !

On me met régulièrement au défi à propos de l’annulation de la dette. Jean marc Ayrault lui-même s’était indigné : « Mélenchon propose de ne pas rembourser la dette, ce n’est pas sérieux ! » Outre que je n’ai jamais dit les choses de cette façon, je veux bien regarder de plus près cette hypothèse de travail très intéressante. Ce ne serait pas une première dans l’Histoire. Nos chers amis allemands le savent bien. Annuler la dette publique, l’Allemagne l’a fait ! Pour mémoire, ce fut le 27 Février 1953 ! La Conférence de Londres, réunie pour tirer d’affaire l’Allemagne vaincue et détruite, décida l’annulation de près des deux tiers de la dette allemande (62,6%) par ses créanciers étrangers ! L’accord a été signé par la RFA et 22 pays créanciers. Et parmi les 22 créanciers généreux, on trouve les États-Unis, la Grande Bretagne, la France, mais aussi la Grèce ! On ne peut pas dire que la reconnaissance étouffe les Allemands. Pourtant, l’addition était salée. La dette allemande d’avant-guerre a été réduite de 22,6 milliards à 7,5 milliards de Marks. Et celle d’après-guerre de 16,2 milliards à 7 milliards de Marks. Valeur de l’époque. Faites les multiplications pour trouver ce que ces montants veulent dire à présent ! Quand à l’ardoise des dégâts allemands, on l’a remise aux peuples qui ont reconstruits leur pays ! En lisant ces arguments vous constatez quelle extrême retenue fut la mienne face à l’odieuse député de la droite allemande qui nous parlait si mal sur ce plateau de télévision ! 

Qu’en est-il aujourd’hui de la dette de pays étranglés par les méthodes comptables de  l’Europe Allemande ? Le cas d’école est celui de la dette grecque. Selon les calculs du FMI cités par Le Figaro, le bilan est ridicule. Le montant de la dette grecque, début 2010, avant les plans d'austérité qui devait « sauver » le pays, était de 298 milliards. Après six ans d’austérité, le plan de sauvetage s’est élevé à 350 milliards, entre remise de dette, rééchelonnement et nouveaux crédits. 110 milliards de 1er plan de sauvetage de 2010, 140 milliards de nouveau plan 2012 en cours d'application, 100 milliards de dettes annulées par les banques. Je reviens dans un instant sur ces « annulations ». Restons-en aux comptes globaux. On connaît la solution proposée par le Front de Gauche : que la BCE prête directement à la Grèce pour éponger sa dette. Si on l’avait fait au début, on aurait donc déjà économisé 42 milliards ! Et la Grèce n’aurait pas été martyrisée comme l’a été et comme elle l’est chaque jour sous l’administration allemande de la troïka présente à Athènes. Et maintenant, apprenez ceci que beaucoup d’entre vous ignorent. Quand une banque achète des titres de dette elle ne les range pas dans son coffre. Elle les revend ou les intègre dans des fonds de placement. Les titres de dettes grecs ont été revendus jusqu’à 25 % seulement de leur valeur faciale. La valeur faciale, c’est celle qui est marquée sur le titre. Un titre de dette de cent euros a donc pu être vendu jusqu’à 25 euros seulement à mesure qu’il circulait de main en main. En cous de cycle, une banque a pu racheter 25 euros un titre et le revendre à la banque centrale européenne qui lui achetait 30 ou 50. A chaque tour de piste du même titre, les banques se sont gavées. Et maintenant, ces titres sont dans le bilan de la Banque centrale européenne. Laquelle encaisse les intérêts et réclame le remboursement à la valeur faciale, acheté 25 et exigé à 100, comme un vulgaire fonds vautour.

Cette comédie se vérifie pour chacun des plans de sauvetage décidés depuis 2010, pour l’Irlande, l’Espagne, le Portugal et l’Italie. 1 100 milliards d'euros ont été dépensés sur ce mode ubuesque soit l'équivalent d’une année de production de l'Espagne ! Et pendant ce temps, pendant que les peuples étaient saignés, les rentiers en toute impunité pouvaient continuer à sortir leurs capitaux du circuit économique national. Entre juin 2011 et juin 2012 en Italie, 235 milliards se sont enfuis, soit 15 % du PIB et, en Espagne, 296 sont sortis sans laisser d’adresse, soit 27 % de la production annuelle du pays ! C’est tout ça que je voulais mettre sur la table dans la discussion sur la dette. Mais les façons médiatiques rendent ça impossibles. Et tout cela pour poser toujours les mêmes questions, réciter toujours les mêmes couplets, couper la parole et commenter des graphiques pipeautés. 

M6R.FR : lancement du réseau citoyen «Nous le Peuple»

Le Mouvement pour la 6e République a trois mois. Plus de 70 000 signataires sont enregistrés à ce jour. Une petite équipe bénévole et jeune l’anime pour l’instant, c’est a dire veille a son développement, lis les commentaires, assume toutes les tâches techniques et organise la participation de ceux qui veulent apporter une aide concrète. Comme chacun l’a compris au fil de mes interventions sur le sujet ici sur ce blog, ce mouvement est une expérimentation en matière d’auto-organisation. Peu d’observateurs semblent s’en soucier. Honnêtement, je ne m’en plains pas. J’avais annoncé que pour chaque sorte de questions qui se pose, on trouverait une réponse complète et efficace grâce aux outils de l’internet. Ici, nous passons à l’acte. Une agora numérique, baptisée « Nous le Peuple », va s’ouvrir mercredi 10 décembre à partir de 10h30. Il s’agit d’une expérience inédite puisqu’elle permet l’implication constante et directe des citoyens dans les débats et les décisions, en temps réel. Surtout elle rend possible l’auto-organisation du débat lui-même.

«Nous le Peuple» est une plateforme participative construite de manière horizontale et transparente. Elle est construite par les membres du mouvement lui-même. Ce sont en effet des développeurs volontaires qui ont proposé leur aide via le site m6r.fr. Ils ont travaillé en coordination pour créer cet outil et le mettre au service de tous. En conformité avec les principes politiques du mouvement, le logiciel utilisé est un logiciel libre et gratuit, accessible à tous. Nous ne dépendons donc d’aucune source captive.

Bien sûr, chacun pourra participer aux débats. Mais ce n’est pas tout. Chacun pourra aussi proposer des sujets de débat ! Et même soumettre des propositions au vote. On votera pour choisir les sujets de discussion. Et on votera aussi à partir de chaque débat sur les choix à effectuer. Les votes apparaîtront en temps réel au fur et à mesure de la participation de chacun.

Les signataires pourront aussi proposer des actions à mener, des projets à financer : un rassemblement, une campagne thématique, de l’achat de matériel par exemple. Ce qui sera jugé pertinents par les votes de tous apparaîtront en « une » du site. Chacun alors pourra participer à leur financement, proposer de l’aide. Ainsi trouvons-nous une mise en pratique permettant au mouvement de s’auto-organiser de manière horizontale. Je ne sais pas quelle audience ces méthodes vont trouver. Selon moi, ce sont les pratiques de l’avenir. Mais peut-être les esprits n’y sont-ils pas prêts. Nous verrons.

Mon objectif est qu’à terme rapproché, disons le début de l’année prochaine, la machine à organiser les rencontres locales soit disponible. En effet, on me demande souvent de transmettre les fichiers de signatures ici ou là pour organiser des réunions. Cette remise serait illégale. Par contre, on connaît déjà des plateformes de rencontres. On peut donc reproduire l’esprit et la méthode pour se mettre en relation de manière directe avec les autres inscrits proches géographiquement. Le M6R se construit en avançant. Il s'agit d'un processus. Nous créons ensemble un mouvement nouveau par sa nature et son fonctionnement. Si parfois cela tâtonne, c'est que nous sommes collectivement sur la bonne voie, celle du renouveau.


154 commentaires à “Stopper la reculade au point Macron”
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  1. Ben dit :

    Bonjour Jean-Luc.
    J'ai pu suivre la première partie de l’émission depuis Prague, avant que le site de France2 ne me coupe l’accès (indisponible depuis l’étranger). J'ai navigué entre espoir (comme lors de l’émission sur Mediapart avec E. Cosse, P. Larrouturou et Cambadelis il y a quelques mois déjà) de voir enfin une gauche (la vraie) unifiée, et la frustration due aux habituels travers d'une émission de télé en prime-time. Cette unité (basée sur un programme "plus grand commun dénominateur") est la seule et unique façon de recréer l'espoir a gauche, alors courage... sans oublier la 6ème !

  2. Julian Augé dit :

    On bouillait dans son canapé ce jeudi soir de Des Paroles et Des Actes... tant l'arrogance était à son comble.
    Les intérêts de notre dette sont illégitimes depuis que les États sont forcés de se financer sur les marchés financiers, et interdits de le faire auprès de leur banque centrale. C'est à dire depuis 1973.
    Quant à la députée allemande, ça montre surtout la décrépitude du service public, capable de fabriquer et de cautionner une situation qui trente ans plus tôt aurait constitué un incident diplomatique. On en est bien loin aujourd'hui. L'allégeance au libéralisme allemand est désormais l'idée dominante. Et son hégémonie se construit par tous les biais culturels possibles...
    Bon courage à toi. Merci d'être une fois de plus allé au combat dans cette arène irrespirable.

  3. Louis31 dit :

    Merci pour les explications sur la dette, j’espère que beaucoup les liront.
    Enfin nous allons pouvoir nous investir dans le projet M6R.

  4. Polocartes dit :

    Merci Jean-Luc de ne pas être tombé dans le piège tendu par l'abominable Pujadas et toute son équipe de soi-disant journalistes. L'autre gauche existe et résistera face à cette politique droitière menée par Hollande et Valls. Bravo également à Cécile Duflot que j'ai trouvé très à l'aise avec de très bon arguments. On est avec vous plus que jamais face à cette soi-disant montée du FN (enfumage). Merci d'être là et vive la sixième République.

  5. Frédéric Boyer dit :

    Bon, çà fait plaisir de savoir qu'il y a encore un homme de gauche qui ne récite pas matin et soir des psaumes à la gloire du marché et de l'OTAN. Ce serait encore mieux si on l'entendait nous parler de socialisme. Il n'y aura jamais de renaissance de la gauche sans retour au socialisme.

  6. Poncet dit :

    Comment peut on se faire piéger par une affirmation telle que "43% des ouvriers votent FN" ? J'ai pris la peine de faire l'étude, non pas à partir de sondage, mais à partir des résultats réels des élections (voir cet article) de la corrélation entre les catégories socioprofessionnelles, la taille de la commune et le vote à la présidentielle de 2012. Le travail est inachevé mais d'autres que moi ont les compétences pour le poursuivre de façon plus fine. Le premier résultat, c'est que dans les villes (moyennes ou grandes) les ouvriers ont voté plus que les autres CSP pour Jean-Luc Mélenchon. Dans les petites communes, c'est avec le vote Nathalie Arthaud (LO) que les CSP ouvriers-employés sont le plus fortement corrélées. C'est le poids des communes rurales, et son vote à droite traditionnel, qui noie ce résultat dans une corrélation moyenne illusoire. Les recensement sont maintenant partiels et l'INSEE recommande de ne pas utiliser les CSP sur les communes de moins de 2000 habitants... précisément celles où le FN gagne l'essentiel de ses voix. D'où l'impression que les ouvriers votent comme les...

  7. jorie dit :

    Souffrance de vous voir malmené par Me de St Cricq et M.Lenglet, dont les grimaces, moqueries, tentaient de délégitimer le fond politique de vos arguments, en vous bloquant la parole. Ils se sont donné le mot pour vous abattre à n'importe quel prix. M.Hamon n'a servi qu'à flouter la résistance. Jamais ces pseudo-frondeurs n'iront dans le sens d'une alternative au PS. Hamon revient aux discours "unitaires" autour du PS. Hélas, l'électeur lambda n'a rien compris sinon que vous sembliez "en colère", encore une image préméditée par le plateau. Mais je comprends votre sentiment d'être piégé, une fois de plus, par cette malhonnêteté, et la nécessité d'afficher une solidarité avec tout ce qui peut bouger en résistance dans ce PS moribond. Rien n'en sort dans la masse! Les dés sont pipés d'avance. Cambadélis s'approprie "l'écosocialisme" que vous avez inventé, pour faire de l'œil aux Verts, Sapin reprend votre photo à 3 pour afficher son accord avec Hamon/Duflot, tout en vous récusant, au prétexte que vous ne défendriez pas l'intérêt général à la différence des deux autres. L'ignominie de la 2e partie de DPDA affirmait l'allégeance aux thèses frontistes, dont BFM...

  8. Nicks dit :

    Hâte de voir à quoi va ressembler ce forum citoyen et un peu soucieux d'appréhender la façon de contenir d'éventuels attaques virales qu'elles se veuillent gentilles ou pas. Je reviens une minute sur l'émission de jeudi soir et l'intervention de la députée allemande. De la part des néolibéraux, l'objectif est toujours le même : en finir avec le modèle français, tentative relativement réussie d'instaurer une économie mixte, comme ils sont en train d'en finir avec le modèle scandinave et ont occis le modèle rhénan. Voilà pourquoi, ce modèle et notamment le rôle de l'Etat, doit être promu contre vents et marées car c'est sur cette base que nous pourrons ensuite innover. En effet, comment pourrions nous dans un premier temps, lutter contre les puissances de l'argent sans utiliser les structures de la collectivité, seules assez puissantes pour mettre en place une matrice qui permettra de sortir du capitalisme financier. Par ailleurs, c'est aussi la condition d'un rassemblement qui aille au delà de la gauche et ne s'isole pas dans les "jusqu'au boutismes" anarchistes, qui ont toujours fini sous les bottes sanglantes des répressions.

  9. carlo dit :

    Qu’en est-il aujourd’hui de la dette de pays étranglés par les méthodes comptables de l’Europe Allemande ?
    L'Europe n'est pas allemande. Les traités ont été ratifiés par tous les pays européens. Que l'Allemagne en demande le respect est tout à fait légitime. Si le cadre européen ne nous convient pas, et il ne nous convient pas, il faut le changer (avec l'accord improbable de nos partenaires) ou en sortir.

    On connaît la solution proposée par le Front de Gauche : que la BCE prête directement à la Grèce pour éponger sa dette.
    Cette solution reviendrait à accroître la dette des pays européens et justifierait en retour de nouvelles réformes libérales. La dette est le prétexte utilisé par les libéraux pour nous imposer leur politique. Ne leur donnons surtout pas des arguments supplémentaires.

  10. Jacques dit :

    @Julian Augé
    Il est toutefois étonnant que cette allégeance au libéralisme allemand ne va pas jusqu'au travail du dimanche qui est interdit dans ce si beau pays que les libéraux envient. Je pense que Jean-Luc Mélenchon aurait pu pratiquer les règles du judo en utilisant cette député allemande opposée au travail du dimanche contre le dispositif monté par F2 et Pujadas.

  11. Poncet dit :

    Les intérêts d'une dette sont de toute façon illégitimes. Une créance est une rente dès lors que son existence résulte d'un droit inégal. En l'occurrence, seuls les banquiers ont le droit de pratiquer le prêt à intérêt. Tout économiste qui se respecte rejoint en général Keynes sur le constat que les rentes sont une plaie de l'économie (malheureusement bien peu ont pris la peine de définir précisément ce qu'est une rente et appellent souvent "rente" ce qui est en réalité un avantage comparatif) et devrait logiquement souhaiter que ce droit exorbitant disparaisse. Ceci ne ferait pas disparaître le problème de fond, d'ailleurs, du prêt à intérêt en général (qui est une plaie de l'économie, qu'il soit ou non une rente légale). Mais je constate que les économistes fustigent volontiers la "rente pétrolière" du Venezuela (qui n'en est pas une, car le Venezuela a nationalisé son pétrole ; voir cet article) et négligent la rente créancière des banques, qui elle en est bien une...

  12. Phi phi the biker dit :

    Bonjour à tous,
    Personnellement, je n'ai pas regardé le 2ème volet de l'émission des paroles et des actes sur "la droitisation de la la société"'dont nous ne savions pas qu'il était programmé. Il s'agit bien d'un piège supplémentaire de la part de France 2. Mais dès que j'ai M Jacques Attalis à l'écran, qui dit actuellement à chacun de ses passages à l'écran "faite de vôtre vie une oeuvre d'art". Tu parles Jacques mais ça ne veut rien dire du tout ! N'oublions pas que ce monsieur est un des dénominateurs communs de la cinquième république (mais il n'est bien sûr pas le seul) de François Mitterrand à nos jours, tous gouvernements confondus. J'ai été aussi outré du passage de cette députée allemande et de son discours.
    Vivement la sixième république.

  13. dadafanfaron dit :

    Merci JL de nous avoir représenté face a cette député Allemande puante d’arrogance. Toujours a vos cotés.

  14. Moreau dit :

    Il est nécessaire et indispensable de s'opposer dans l'Union Européenne au merkelisme parce qu'il participe à changer la société dans tous les pays de l'Union la société en société des riches et compagnie (apartheid).

  15. semons la concorde dit :

    Un sujet central à évoquer dans la future constitution, le fonctionnement des banques. L'argent est et doit rester un moyen d'échanger, pas un objet d'accumulation infinie. Tous nos maux viennent de là. Avoir permis que l'oligarchie politico-économique se goinfre sur le dos des peuples a été l'acte fondateur du chaos mondialisé. Les bulles monétaires planquées dans les paradis fiscaux peuvent servir les projets les plus fous : achat d'armes, de drogues, de combattants pour un supposé Jihad ou pour renverser un gouvernement, ravage de la planète sans que les peuples soient consultés. J'ai écouté la 2e partie de l'émission sur la 2, Mr Attali s'est encore laissé aller à son dada habituel : les extrêêêmes (droite et gauche) c'est la Corée du nord (cad pays fermé sur lui-même et totalitaire). Pour l'instant, ce que je vois de totalitaire, c'est l'usage déviant qui est fait de l'argent !

  16. Chat dit :

    A propos du vol des mots, comment ne pas se méfier de l'emprunt de tournures comme "vision rabougrie de la France" et "citoyenneté écologique" utilisés dans l'introduction du discours de Cambadélis ? On pourrait se féliciter que la signature de Jean-Luc Mélenchon soit imitée et ses idées reprises, mais quand on connaît la fourberie du PS entre les promesses et les actes, on voit poindre les prémices de récupération dans un but plus tactique qu'idéologique. Pour le moment la VIème n'est pas reprise par les partis et les politiciens qui redoutent d'y perdre leurs avantages. Elle est donc la spécificité de ceux qui désirent en finir avec la main mise du pouvoir sur ce qui reste de démocratie. Mais si elle prend corps dans l'opinion ils tenteront de la récupérer pour que tout continue comme avant. Méfiance.

  17. thersite69 dit :

    Je ne suis plus affilié nulle part, bien que partageant les positions de Jean-Luc Mélenchon. Pourquoi ? Parce que je ne connais (ou ne trouve) personne au plan local pour faire groupe, ou débattre avec les gens comme moi qui, favorables à l’écosocialisme selon le PG (entre autres possibilités d’être franchement de gauche sur la plupart des grandes questions) voudraient agir mais répugnent à dépendre de structures partidaires rigides comme PS, PCF, EE-Verts, NPA. Nous sommes très nombreux dans ce cas, et je compte sur m6r.fr pour que tous ces dissidents à l’égard des structures pyramidales traditionnelles, dans le débat d’idées et les formes d’action, puissent se rencontrer sur un logiciel d'ouverture, grâce aux nouvelles technologies. En étant libre à l'égard de nos formations, j’ai passé toute ma vie active à espérer ça. Des formes horizontales de communication, une auto-organisation constructive, une interactivité permettant l'union c'est à dire qui serve à corriger dans le temps court les défauts causés par l’histoire à long terme porteuse de prises de parti (indispensables aussi) et de partis-pris (résultant de déviations des principes et...

  18. breteau jean claude dit :

    Hamon, Lienneman n'ont qu'un souci, sauver le quinquenat des renégats. Ce n'est pas le chemin pour changer quoi que ce soit.Dans plusieurs pays des gréves générales sont prévues,nqu'attendent les syndicats de luttes pour agir ? Au Havre un syndicaliste CGT des dockers charbonniers "génant", Jules Durant a été victime d'un complot patronal et est mort en prison. Tout faire pour faire taire le seul syndicat qui refuse la soumission, semble être l'objectif du Médef et du pouvoir à sa botte. Appeler à la lutte serait la bonne réponse, à la loi Macron. Il y a urgence.

  19. Stanislas dit :

    Bonjour M. Mélenchon,
    J'ai été marqué par une de vos déclarations sur le fait qu'il est difficile d'expliquer aux gens que notre situation doit davantage à la faute des banquiers que des étrangers. Et là encore vous soulignez la difficulté d'expliquer à DPDA sur F2 la problématique de la dette. Que pensez vous de lancer une souscription pour diffuser à tous les français ce document qui m'a été signalé sur internet ? Je ne sais pas si le syndicat qui l'a réalisé en serait d'accord, mais cela m'apparaît comme une bonne idée pour informer nos concitoyens.

  20. Thoms Fuser dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    J'étais très remonté durant la diffusion de l'émission DPDA, tenue par les meilleurs "chiens de garde" du système. Néanmoins, je vous ai trouvé combattif et prenant tout ce que vous pouviez prendre, notamment lorsque vous avez énoncé les différents points de convergence entre nous, C.Duflot et, dans une moindre mesure B.Hamon. C'était opportuniste et opportun, les animateurs de la mascarade n'ayant aucunement l'intention de vous laisser ce loisir bien trop subversif pour les téléspectateurs. Le but de la soirée était clairement de faire peur à tous ceux qui voudraient rompre avec le système néolibéral : voyez l'incompétence de ces gauchistes utopistes irréalistes ! Puis, de faire peur encore avec la droite réac, tout maintenant l'ambiguité et en ne chargeant pas trop la critique. Une remarque seulement sur vos interventions. J'aimerais que vous parliez des Allemands de la CDU-CSU pour désigner nos ennemis, et non pas des Allemands. Nous devons être solidaire des précaires allemands, de die Linke qui porte de l'espoir comme en Thüringen avec la coalition Rot-Rot-Grün.
    Merci d'avoir résisté et d'apporter de la lumière dans de ce spectacle.

  21. Adrien dit :

    Super billet que j'ai vraiment dévoré tant il répond en plus à certaines de mes questions au sujet de la dette et des connexions locales par le biais des outils mis en place sur m6r afin de trouver des citoyens locaux qui permettront de nous regrouper.
    Au sujet de la dette il faudrait en tout préambule que tous les intervenants du FdG annonce avant chaque intervention sure le sujet que tout a commencé en 1973 sous Nixon et ses "valets" d’interdire aux banques centrales de prêter directement aux États. Cette directive adoptée, fût le début des intérêts prohibitifs des prêts par les banques privées.

  22. Michel Matain dit :

    Je crains que les frondeurs n'aillent pas jusqu'au bout de leur démarche. Le projet de loi Macron contient 50 projets abominables. Le gouvernement cédera sur une de ces 50 horreurs et les frondeurs diront "on a gagné, on laisse passer les 49 autres abominations". Et le tour sera joué.
    Tout à fait d'accord avec 5@Frédéric Boyer. Il faut recommencer à parler de socialisme. Même si aujourd'hui face à la violence de l'attaque de la classe financière, nous sommes sur la défensive, en position de résistance et non pas en position offensive et de conquête. Le mot socialisme comme ceux de lutte des classes, impérialisme, fait partie du vocabulaire à reconquérir.

  23. tilk dit :

    Vu par votre blog, l’émission et en effet B Hamon se présente en candidat éventuellement un peu dissident du PS mais peu, mince nous l'avons plaint, pov gars qui venait faire son vrai job face à vous, puis de C. Duflot que nous ne préjugeons pas par respect, mais bon. Perso je ne peux pas regarder toute la vidéo, écoeuré et dégouté par le milieu médiatique dans lequel vous arrivez à louvoyer, chapeau!

  24. orchidee dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    Je partage vos non illusions quand aux frondeurs qui n'en sont que comme les roquets qui font rire les pitbulls du PS, et tout ce que vous avez écrit à part une chose, celles sur le M6R où vous dites qu'il est illégal de communiquer les adresses mails. J'ai fait cette recherche sur la netiquette, je fais partie d'un collectif ou mon mai apparait comme ceux des autres et il n'y a aucun soucis, puisque ça relève de la sphère privée à l'intérieur de cette communauté qu'est ce collectif. Voila ce que j'y ai trouvé et je pense que vous pourriez vous y pencher. "Le courriel peut aussi être utilisé afin de prendre part à des forums de discussion et autres environnements publics. Alors l’usager ne saurait s’attendre à l’égard de telles communications, à une protection semblable à celle qui s’applique à l’égard des communications privées".

  25. placide dit :

    Bonjour,
    j'ai regardé avec attention DPDA. Du bon et du moins bon. les caricatures St Cricq et Lenglet, les invités (un patron et sa député allemande défendant l'euroaustérité) décidément personne ne pourra être dupes longtemps de ce système. Reste à créer une alternative crédible.
    Oui, M Mélenchon vous n'avez pas été compréhensible, ni crédible pour proposer une alternative pouvant réunir une majorité, autour des classes populaires. Après avoir exposé une partie des objectifs, vous vous êtes une nouvelle fois fait coincer par Lenglet, ainsi que l'eurodéputé allemande, sur le projet politique. Vous indiquez que vous pouvez vous rassembler sur "la renégociation des traités". C'est une musique vieille de 30 ans qui a fait la preuve qu'elle ne marche pas. Et la député allemande était là à dessein pour démontrer l'imposibilité de réformer les traités. Sur la dette, si on veut dénoncer la dette, il nous faut récupérer la souveraineté monétaire. Sur la 6R, quelle serait son intérêt si la souveraineté reste abandonné à l'UE ? 3 sujets qui démontrent que pour une politique de gauche, démocratique, il faut assumer le mot d'ordre de...

  26. DORNY dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    Ne lâchez rien, vôtre raisonnement est le seul qui tient la route. De tout coeur avec vous pour la 6ème république.

  27. l'écossais dit :

    Bonjour les humains d'abord. J'ai trouvé Jean-Luc particulièrement efficace dans cette foire DPDA sur la 2. Il aurait pu tomber dans mille pièges ! Eh ben non, même la députée servile de la Troïka ne l'a pas déboulonné... Pour moi il a marqué plus de points que vous ne sauriez en compter. Tout le monde est contre ces crétins de journaleux qui servent la soupe. La démarche initiée par Jean-Luc et ses amis fidèles poursuit son chemin, et prend une forme qui va se voir de plus en plus. Pour le moment ce sont les spécialistes de l'informatique qui sont à l'oeuvre, et c'est déjà très important. Le travail législatif va prendre le relais. Viendront ensuite les initiatives de nature à passer au concret de l'industrie financée par le bas, c'est à dire le peuple lui-même qui sera amené à se prononcer sur des projets qui le concernent directement dans sa vie quotidienne, contrairement au nucléaire et autres projets imbéciles qui détournent l'argent public, donc nos sous à nous ! Vous verrez qu'il avait raison avant les autres le Jean-Luc. Merci à lui !

  28. mathias95 dit :

    Oui, c'est vrai on bouillait devant son poste en voyant le triste spectacle préparé par les 3 pieds nickelés sans oublier le quatrième, au pupitre, chargé de diminuer le son, de changer l'image à tour de bras, pour rendre les réponses de JL, inaudibles. Ces gens ne pouvant plus contrecarrer ses arguments justes et factuels, mettent maintenant un dispositif pour l'empêcher de parler, de répondre en lui coupant systématiquement la parole. Il ne faudrait pas que madame Saint Cricq oublie qu'elle est sur un service public et que nous commençons à être excédé par les traquenards qu'elle organise. Elle se doit de respecter ses interlocuteurs, de les écouter et ne pas s'ériger en juge, ni porter de jugement. Qu'elle regarde la BBC, elle prendra des leçons de journalisme. Même sur les chaines privées, de désinformation en continue, on assiste pas à un tel spectacle. Bravo JL, leur rage est à la mesure de tes explications, convaincantes et percutantes, ce que ces "nouveaux chiens garde" serviles ne supportent plus !

  29. Eric RAVEN dit :

    Bonjour Jean Luc, dernier grand Mohican et vrai homme de gauche, on le constate au fil des billets sur ce blog, ton exigence de vérité et ce travail de pédagogie que tu fournis pour laisser l'ouverture au plus grand nombre. Les désinformédiateurs n'ont aucun mérite. Comme avec l'autre crâne d'œuf et sa poule du plateau DPDA, brouiller et plus facile que de clarifier, surtout quand le sujet est de haut vol. Je retiens cette idée des dernières interventions médias, le complexe s'explicite et se partage mieux par davantage de raisonnement fondés sur des expériences réelles qu'avec des experts devenus myopes de leur hyperspécialisation. Oui à la liberté de reprendre la main sur notre temps social pour construire de la joie de vivre ensemble et arrêtons cette souffrance qui va se consumer toujours plus le dimanche.

  30. reneegate dit :

    Malheureusement ces petites gens polluent votre message. Vous devez désormais si vous voulez être entendu, régler son compte à cette St Cricq, la mettre au pied du mur lors de vos prochains face à face. La situation pour tous est très grave et il ne faut pas se déliter sur un sujet comme le travail le dimanche. Ce sujet va être clivant> avec ceux parmi les nôtres qui, précaires, arrondissent leurs fins de mois. Le problème est ailleurs (dette illégitime rapport d'ATTAC, TSCG). Attaquer par ce biais est contreproductif. Il faut se battre sur le fond et à fond. Accuser F. Hollande de délibérément accepter un chômage croissant. Mon opinion est que vous êtes au milieu du gué, vous devez maintenant être plus radical.

  31. Jean-François91 dit :

    @9 carlo
    Pourquoi venir répéter les dogmes faux ? S'informer en dehors des clous est plus profitable. Quantités d'économistes et d'historiens ont montré depuis longtemps que les dogmes ordo-libéraux sont portés et défendus âprement par la quasi-totalité de la classe politique allemande, aidés par quelques complices ça et là dans l'UE, le tout sous les applaudissements des économistes libéraux et des perroquets médiatiques. L'Allemagne (pas son peuple chloroformé) est la principale bénéficiaire de l'euro fort, grâce à sa sous-traitance à bas coût à l'est. Ainsi elle contribue à la désindustrialisation du sud et de l'ouest de l'UE, aggravant la spirale du chômage, affaiblissant la classe salariée et accroissant l'appétit du Medef. Sa classe dominante reste arc-boutée sur le système qu'elle a exigé au profit de sa bourgeoisie. Banque centrale prêteur en dernier ressort, la BCE peut très bien éponger la dette grecque sans endetter les autres pays. Une baisse de l'euro renforcerait la compétitivité de l'UE sans appauvrir ses citoyens non spéculateurs. Qui défend mordicus la finance contre les citoyens et oblige les états à se financer auprès des marchés spéculatifs ?

  32. Truhania dit :

    Bravo à toi cher Jean Luc la tâche est rude mais un jour la constance et la clarté finiront par payer. L'heure de vérité s'approche. En tout cas quand j'entends les moutons médiatique te tomber dessus pour avoir répondu à Angela Merkel, il me revient en mémoire les paroles d'une chanson de Serge Lama qui bien que destinées à un autre grand homme politique (De Gaulle) me semble parfaitement appropriées à la situation actuelle.
    Qui donc parmi tous ces bavards
    Ces loups bavants qui s'invectivent
    Ralliera sous son étendard
    Moutons bêlants, brebis craintives
    Qui donc parmi ses héritiers
    Se dressera dans le tumulte
    Pour nous gueuler qu'être Français
    C'est pas forcément une insulte

    Alors merci pour ce tweet qui nous a fait du bien, car oui être français c'est pas une insulte et y'en a marre que nos dirigeants de droite et de gauche et le système médiatique nous ordonne de baisser les yeux, de battre notre coulpe et s'excuser d'être Français. J'ai bien conscience que certains parmi nos amis tiquerons car ils n'aiment pas le ton cocardier, mais je m'en moque. Moi je suis français, front de gauche et je n'ai pas honte ni de l'un ni de l'autre.

  33. Louis31 dit :

    Tout le monde à compris que vous n’avez pas pu vous expliquez, même vous Jean-Luc d’où le thème de ce billet et votre explication de la dette. Nous savons tous qu’une grande majorité des personnes qui lisent ce blog sont des sympathisants, et que beaucoup de gens ne liront jamais ce blog pour plusieurs raisons, peut être simplement parce qu’ils n’aiment pas lire, mais on les retrouve sur les réseaux sociaux. Je suis sûr que si vous faites une petite vidéo expliquant sur la dette ce que vous avez écrit de vive voix, en précisant en amont que « puisqu’il est impossible d’expliquer quoi que ce soit dans cette émission sans être coupé toutes les 2 mn, etc. puis votre explication, le succès sera assuré. Malheureusement, « les gens » aujourd’hui regardent plus facilement une vidéo qu’ils ne lisent, alors donnant leur ce qu’ils veulent.
    Vive la VIè Vive la VIE

  34. thersite69 dit :

    Bientôt, plutôt que déplorer la casse de tout vrai débat sur un service télé qui n’a déjà plus rien du service public, le mouvement m6r.fr va surtout nous permettre de disposer de notre propre outil d’information à la base, et de liaisons en réseaux. Car je trouve que se mettre à 70 ou 80 000 pour rédiger une nouvelle constitution ça risque d’être bordélique, alors que nous disposons de gens compétents pour soumettre des projets à des réseaux locaux enfin organisés et consistants ?

  35. BIBI dit :

    Assemblée m6r, un groupe de choletais (49300) a pris l'initiative de lancer le mouvement local pour la 6ème république. Pour l'instant nous en sommes à la troisième réunion. Une quarantaine de personnes ont donné leur adresse mail. Dans cette assemblée qui s'autogère chacun ne représente que lui-même et personne ne dit d'où il vient. Le plus compliqué est d'inventer de nouvelle manière de fonctionner, qui prend la parole et à qui la demande-t-il ? Quels sujets aborder ? Comment s'imbriquer dans le mouvement national ? Comment fixer ce mouvement localement et comment se tourner vers les gens pour expliquer et les faire participer ? A chaque réunion trois personnes sont tirées au sort, elles font le CR et préparent l'ordre du jour de la prochaine réunion. Pour l'instant on avance. L'essentiel sera pour l'avenir de partager les initiatives au niveau national et de savoir comment synthétiser les débats en cours sur la constitution. Notre plus gros problème c'est de convaincre sur l'efficacité de la démarche pour prendre le pouvoir !

  36. turmel jm dit :

    Oui cher camarade Mélenchon, il y a bien un recul des repères progressistes. A ce titre, quelques élections professionnelles sont suffisamment significatives. Reconstruire la conscience qui se dilue c'est dans la lutte, je suis bien d'accord mais c'est également dans la confrontation d'idées. Durant toute ma vie de militant à l'entreprise je me suis aperçu que lorsque se dessinait une perspective politique, y compris lorsqu'elle prenait le chemin à coup sûr d'une tromperie pour la suite, ce fut incontestablement un formidable point d'appui pour les luttes. Voilà pourquoi aujourd'hui, j'aimerai que le combat pour la 6ème République fasse partie intégrante du FdG et non devienne un mouvement parallèle, voila pourquoi je souhaiterai aussi que le FdG s'élargisse sur la base de l'humain d'abord, affiné, réactualisé si il le faut, au NPA, aux socialistes qui se nomment "affligés" etc., sur la base d'une stratégie de rupture, et absolument autonome. Si chaque parti avait cette volonté du commun au lieu, ici ou là, de penser à sa propre boutique, alors le terme de gauche pourrait retrouver tout son sel qui par le passé a mis des millions de citoyens en mouvement.

  37. PIETRON dit :

    Qu'attendre de plus des médias ? Investis financièrement par les grands groupes financiers (et donc grassement rémunérés "individuellement" par ces derniers), il n'est pas étonnant qu'ils tentent de casser du propos qui construirait autre chose qu'une société percluse d'inégalités, d'injustices, et de non droits, telle que l'impose la société dominée par le capital. Le front de gauche propose un autre type de société, inversement proportionnel. Logique si je puis dire que JL Mélenchon, porteur d'une alternative, soit l'objet d'une opération de démolition. N'en reste pas moins qu'un FdG à 20 ou 30% d'audience (selon le terme consacré), comme le fut le PCF, la donne changerait bien évidemment. Cela dit, pour tout citoyen qui a intérêt au changement (des millions), nul doute que la prestation de JL Mélenchon, malgré tout, était d'une qualité supérieure quoique difficile à développer dans ces circonstances. Hamon a besoin de son morceau de pain et de son fromage, nous l'avons bien senti. Duflot, tendance écologie cool, a bien du mal quand même à émettre l'idée que sans justice sociale, aucune politique écologique n'a de chance d'aboutir.

  38. Le Gall dit :

    Cher Jean-Luc,
    Quelques petites choses me gênent dans ce dernier post. D'abord, la remarque sur le cadeau du Kazakhstan est de trop, me semble-t-il, "glace à la chantilly". Comme Sapir le précise sur son blog, il s'agit là d'un cadeau traditionnel, et si vous aviez posé en tenue indienne traditionnelle, offerte par lui, aux côtés d'Evo Morales, j'aurais personnellement été fier d'être membre de votre parti, une fois de plus. Les allusions aux habitudes alimentaires, vestimentaires, de l'autre sont les coups bas destinés à le faire plier, afin de nous sentir plus grand que lui. Même si je comprends bien l'urgence dans laquelle vous rédigez ces posts, je ne m'attendais pas à y trouver un jour ce genre de choses (et je ne trace pas un signe "égal" entre Morales et le président Kazakh!).
    Par ailleurs, je vous trouve sévère avec Hamon, qui a remis à sa place Asselin, et Pujadas par la même occasion. Je ne vois vraiment pas comment nous rassemblerons 50,01% de français pour la 6ème sans les gens comme lui. Et pour une fois qu'un solférinien bosse et connait ses dossiers.
    Quant à accepter de débattre avec Zemmour, j'avoue que cela me laisse sceptique.

  39. Magdala Schlokhoff dit :

    Lois Macron.
    J'aurais aimé connaître votre point de vue sur la "réforme" des professions réglementées. Les notaires sont remontés comme des coucous. Que leur diriez-vous ?

  40. Yann LARGOEN dit :

    La dette est une invention des riches (des banques qui gèrent leurs avoirs) pour faire de l’argent (les intérêts de la dette) sans risque (les Etats étant solvables puisqu’ils lèvent l’impôt). Les riches ont imaginé ça à l’époque où ils ont commencé à avoir du mal à placer leurs capitaux dans l’économie matérielle. L’économie financière leur est apparue alors, à la fin des trente glorieuses, comme une alternative pour le capital accumulé par les surprofits à trouver à se placer dans la production. En interdisant aux Etats de se financer auprès des banques centrales, les riches les ont obligés à emprunter à travers les banques privées à … ces mêmes riches. Ce racket appauvrit les Etats mais c’est le but recherché. D’abord ça garantit la rente puisque plus l’Etat sera pauvre et plus il aura besoin de s’endetter. Et surtout grâce à l’austérité, soi-disant pour désendetter le pays, les services publics une fois ruinés deviennent des champs de placement sûrs et rentables pour les profits futurs. La difficulté historique du capital à trouver de nouveaux débouchés est la pierre angulaire objective et dépersonnalisée qui manque à notre discours pour être mieux compris dans sa globalité.

  41. Vincent LETURCQ dit :

    Cela fait du bien de constater la convergence entre Cécile Duflot et toi même et que cette convergence de fond sur une stratégie socio-écologique ait pu être donnée "en spectacle" au peuple. Bravo pour ça, entre autres.
    J'ai beaucoup apprécié la démonstration de la relativité de la dette publique. Il est fondamental de connaître ces chiffres. Je m'en vais donc les faire tourner de bon coeur! Une question cependant quant à la façon de ne pas rembourser la partie illégitime de cette dette reposant sur les cadeaux fiscaux de trois décennies. Pour ne pas rembourser cette partie là, faudrait-il récupérer les sommes chez ceux qui en ont profité depuis 30 ou 40 ans ? Ai je mal compris ? Y a t il des publications précédentes qui l'expliquent. Car, si ponctionner les revenus ou les avoirs actuels des super riches ne me posent aucun problème ni philosophique ni technique, comment faire pour ce qui est du passé?
    Au plaisir de te lire. Solidairement et fraternellement

  42. Sam BSL94 dit :

    Merci pour votre prestation et votre retour sur l'analyse de l'émission. D'ailleurs le site d'arrêt sur image en propose aussi une intéressante. Vous avez bien montré les convergences fortes avec les verts. J'espère le rapprochement avec José Bové et Noël Mamère. Quel sera le rôle de Christian Tobira dans les temps à venir ?

  43. Camel Mekrez dit :

    Bonsoir Jean Luc.
    Décidément, ils les choisissent avec précision les contradicteurs (entre le dirigeant Belge bien à droite et la Députée CDU) pour essayer de te ridiculiser. D'où la confusion organisée avec minutie par les 3 présentateurs que je n'ose pas appeler journalistes de peur d'insulter la profession. Il faut absolument que tu trouve une ou des parades car ce genre de méthode risque fort d'être renouveler à chaque fois que tu sera invité à une émission politique.

  44. Floben dit :

    Bravo M. Mélenchon. Votre réponse au patron de la cgp... pas quoi était fulgurante. Du grand art. Je pense que vous avez pu réveiller des consciences par votre trait devant ce monsieur si poli et polissé se plaignant à propos des apprentis.[...] Il avait l'air pitoyable l'autre à pleurnicher pour aller au delà de cela. On est chez les Thénardier, au secours Hugo, reviens, ils sont devenus fous, tout ce que tu as écrit n'a donc servi à rien, balayé par la doxa libérale et les pleurnicheries en tout genre véhiculées par Medef et consorts. Merci M Mélenchon de continuer à vous battre contre cette taupe de Saint Crick qui se croit fine et cette belle tête d'œuf (alors là pour le coup ça tombe pile poil) de Lenglet et sa condescendance.
    Entendu aujourd'hui le commentaiŕe de Valaud Belkacem toute confite et offusquée par le ta gueule à Merkel. Mais c'est ce qu'appelait les avis de Merkel sur la politique française.
    Merci encore.

  45. Tholluche dit :

    La loi Macron sera votée et comme d'habitude les frondeurs se prendront les pieds dans le tapis car ils ne voudront pas faire de peine à Hollande ! [...]

  46. PY dit :

    Un peu gêné par la réponse que vous faites à cette députée allemande. Vous avez raison de dire qu'elle est caricaturale, mais elle n'est pas caricaturale d'une "boche", elle est caricaturale de la droite, des défenseurs de l'épargne, du conservatisme, des rentiers. Il ne faut pas répondre sous l'angle "nous la France/vous l'Allemagne" et renforcer des rancoeurs du passé, vous-même issu d'un parti internationaliste devriez au contraire aller à fond sur l'angle "nous les défenseurs du peuple/vous les défenseurs des possédants". D'ailleurs, cette députée, Merkel, Barroso, Monti, Sarkozy, tous ces gens-là sont les mêmes, et cette députée est plus la caricature de Fillon, de Sarkozy que des Allemands, qui pour beaucoup sont très gentils, parfois jeunes, toujours aimables et pas aussi psychorigides que cette représentante de la doxa libérale accrochée aux traités qui l'arrangent et "à [ses] 27% dans la BCE".
    L'ambition de l'émission était très intéressante, c'est ambitieux de mettre côte à côte Jean-Luc Mélenchon, Duflot et Hamon, mais le format et les journalistes ont été particulièrement désastreux, Lenglet particulièrement, qui jouait un personnage (on ne sait pas trop...

  47. Jean Jolly dit :

    Comme bien souvent ce billet de Jean-Luc est trop riche pour pouvoir commenter l’ensemble en quelques lignes, cependant le fil conducteur est clair puisqu’il consiste à rassembler les déçus du « socialisme » actuel (l’identique du sarkozisme).
    Il est clair que cette émission avait pour but d’enfumer le téléspectateur pour mieux enchaîner sur la priorité néolibérale digne de Friedman (Milton), à savoir la libre circulation des flux boursiers (à la nano-seconde, le monopoly mondial puissance 10 x infini) et qu’importe l’humain, c’est le dernier de leurs soucis car ils estiment que nous sommes trop nombreux et donc trop coûteux car le robot remplacera forcément l’humain dans tous les domaines si on les laisse proliférer sans réclamer notre part du pactole intérieur produit (PIB). La seconde partie de DPDA fut une torture intellectuelle qu’il fallait subir pour comprendre à quel point notre république était à bout de souffle. Le site m6r.fr s’étoffe d’une nouvelle fonction démocratique, quelle meilleure nouvelle pour Noël ?

  48. maryse dit :

    Seul soir où j'ai allumé la télé, et je ne regrette pas. Voir une connivence entre Duflot et vous, Jean-Luc, franchement çà fait du bien. Ses positions sur la plateau étaient vraiment bien construites, inclus sa réplique à la députée allemande. Chapeau ! Je suis personnellement très prudente quant au rapprochement avec les Verts. Les rapporchements de personnes sont déjà superbes. Les partis... Mais réjouissons-nous des rapprochements, dans la mesure où ils augurent de partages réels d'idées et plus jamais de la prépondérance des uns sur d'autres.
    Question journalistes et émission, peut-être demander un jour à Mediapart de bien vouloir diffuser un direct de chez eux, avec la qualité des questionnements et la place à la curiosité et l'ouverture intelligente ? Par ailleurs, j'ai eu peur, en lisant sur FB les commentaires des spectateurs, reprenant et souvent avec haine le seul moment de l'échange avec la députée allemande. Vous êtes le seul à parler de guerre possible, là, j'en ai eu des frissons. Je vote plus que jamais pour une 6e où les affirmations et engagements de tous seront forts, et où la haine n'existera jamais dans les discours.
    Merci beaucoup pour...

  49. Gaulo dit :

    Si Mélenchon était écouté des électeurs de gauche, ça se verrait aux élections partielles. Ce n'est pas ce qu'on constate, encore ce dimanche à Troyes. J'aimerais comprendre pourquoi le FdG et d'autres a gauche ne profitent pas du rejet du PS ?

  50. Gygy10 dit :

    Je suis de Troyes. Je pense que la haine de l'autre se trouve dans l'urne pour le FN. Hélas département très très a droite, la preuve les ouvriers qui perdent leur emploi ne viennent même pas aux manifs organisées par la CGT ou le Front de gauche a Troyes. Je me pose quand même la question, vraiment ils ne souhaitent pas le changement ?


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