05jan 15
Bien sûr je ne me suis pas branché pour écouter France Inter et subir les deux heures de purge annoncées. À l’image de Paul Valéry, j’ai attendu que les nouvelles viennent à moi. Du peu qui a survécu au naufrage, j’ai retenu deux types de débris. Premièrement François Hollande prend l’obstination pour une vertu. Rien à dire. On ne peut rien pour lui. Discours inchangé, à la virgule près pour une politique traduite de l’allemand sans une nuance d’interprétation. Deuxièmement François Hollande commence l’année avec un nouveau plan de communication. Je suppose que c’est là-dessus que nous devons porter un jugement. Les communiquants se sont surpassés. Après « infléchir la courbe du chômage » c’est dorénavant « faire plus de un pour cent de croissance ». Et n’oublions pas « le coup de jeune » que va être le travail du dimanche. Le rêve français est en marche.
Pour la géopolitique c’est zéro pointé. Il affirme que Poutine ne veut pas annexer l’Ukraine. La preuve : Poutine le lui aurait dit. Nul. Ce n’est pas parce que Poutine le dit que c’est vrai. C’est parce que c’est un fait avéré que Poutine le dit. C’est-à-dire qu’il faut partir de l’analyse de la situation pour forger une conviction et une stratégie et non des déclarations des protagonistes. La question de l’annexion de l’Ukraine n’a jamais été posée. Notez au passage comment l’indépendance de la Crimée n’est plus en débat… Cela est suave, non ? Le réalisme doit l’emporter pour le reste aussi. En quoi consiste-t-il ? Il s’agit de la question des frontières de l’OTAN, et celle de la nature du partenariat à construire avec les Russes. Depuis la fin du bloc soviétique, cette question n’a pas de réponse. Pour la France, la Russie est un partenaire naturel et un allié nécessaire. Je n’en dis pas davantage à présent.
Quant à la Grèce, le propos de François Hollande est en dessous de la ligne de flottaison. « Les Grecs sont libres de décider souverainement de leurs gouvernants », pérore-t-il, sans se rendre compte comment il insinue ainsi que le contraire serait possible. Et d’ailleurs la suite sonne déjà comme une menace : les gouvernements grecs « auront à respecter les engagements qui ont été pris par leur pays ». Et dans le cas contraire ? Aucun journaliste n’ayant pas pensé à le lui demander. Ce détail n’a donc pas été commenté. D’ailleurs qu’aurait-il pu dire ? Tout a été fait déjà, rappelons-le : destitution de gouvernement en 48 heures parce qu’il voulait organiser un référendum, grande coalition et ainsi de suite. Tout sauf le coup d’état militaire ou la guerre avec la Turquie. Personne n’a pensé non plus à lui demander ce qu’il pensait de l’échec absolu de la politique appliquée dans ce pays sur ordre de madame Merkel et avec son appui. Personne n’ayant non plus songé à lui demander si la France continuerait à toucher des dividendes sur la Grèce, cet autre détail a donc également été laissé de côté. Bref un bavardage sans intérêt. « Quant à l'appartenance de la Grèce à la zone euro, c'est à la Grèce seule d'en décider » conclut notre bonnet de nuit présidentiel. Madame Merkel va faire les gros yeux ! Mais comme c’est une évidence, la brouille ne durera pas. Personne ne peut exclure personne. On l’a assez répété ! Une autre chose qui mérite d’être répétée : il n’existe aucun mécanisme de sortie de l’euro dans les traités, non plus. Tenir tête à madame Merkel ne comporte qu’un risque : pour les Allemands. Bonne année !
Je pense au contraire qu'il fallait écouter. Le direct à la radio, c'est moins lisse que la TV et ma foi c'était très instructif. Il a même osé dire que les français avaient peur de la menace des terroristes (qui foncent dans la foule et qui attaquent des commissariat) vraiment il avait sorti ses gros sabots et ça c'est du pur jouissif tellement c'est con.
En ce début d'année, enfin un espoir. Syriza et Podemos montrent la voie, puissent'ils concrétiser et que les forces hostiles (je ne peux utiliser le mot gauche tant il est souillé actuellement), en France, à cette caricature d'Europe exclusivement réservée au grand capital, qu'enfin s'unissent pour rejoindre Grecs et Espagnols. Depuis l'âge de 18 ans (mon entrée en politique) j'attends. Et j'en ai 79 sonnés, que d'espoirs et de déceptions, cette fois ne ratons pas train ! Meilleurs voeux à toutes et tous, et pas de concessions ce fois ils reprennent tres vite, même le peu acquis.
Et oui faire la grève générale moi aussi je suis d'accord, hélas les Français qui se retrouve sans emploi depuis des années comment faire pour les convaincres ils sont très individualisme de toute façon il y a presque plus d'industries en France donc moin d'emploi alors comment faire ils regarde que leurs pied, ils se tourne vers le FN l'histoire se répète la peste noir au lieu d'un printemps rouge.
J'ai vu l'autre jour toute la violence du désespoir sur tous les visages dans un pôle emploi bondé. Il faut peut-être créer un tract bien ciblé, clair, concis, efficace, à distribuer à la sortie de chaque agence. Ceux qui ont encore du travail ont trop peu de le perdre. Tout est fait pour. D'où la difficulté d'une grève générale.
Bien que je n'adhère pas à tout, j'ai trouvé l'approche de Pablo Iglesias intéressante concernant le discours simple à tenir aux gens (en parallèle de celui plus avancé qui éduque les consciences). Beaucoup d'entre nous n'osent pas s'engager pleinement car ils pensent qu'il faut être savant pour un engagement politique. Nous sommes noyés dans des vocabulaires techniques, économiques qui exclu toute légitimité d'expression à beaucoup, alors qu'il suffit, à la base, de parler des fondamentaux de la condition humaine, mettre simplement en avant l'injustice à tous les niveau qui nous est imposée. "Nos sachants" s'occupe, eux, des arguments techniques pour faire face aux requins qui se cachent derrière leur pseudo science. Bref, trouvons les bons outils pour toucher la masse, en plus de ceux que nous avons déjà.
Rigolo, de voir comme la suggestion de faire brandir casseroles, balais. bâtons et parapluies fait réagir en cul de poule des intellectuels du genre prof. C'est trop banal, trop ci, trop ça, et pas assez, et bien entendu vieux syndicaliste. Si tout ce qui est honnête - FdG, syndicalistes, PC, vrais socialistes, vrais gauches, bonnes gens, humains, vrais intellectuels honnêtes - va hurler quotidiennement en groupes des objectifs positifs et des protestations, comme le faisaient les sans-culottes, ce n'est pas assez bien. Mais que les gens traînent par terre dans la rue, ou se fassent plumer jusqu'à l'os, là, ça va, ça peut attendre et mûrir.
La grève générale, certes, bien sûr, dans toute l'Europe, mais cela se prépare, et se paie très cher, notamment et d'abord pour les plus pauvres. Se réunir par groupes de copains sur un thème et aller hurler ses objectifs dans la rue, c'est gratuit, spontané, et très dérangeant pour les nantis non partageux. Surtout si, loin de se produire une seule fois, cela devient systématiquement et partout de l'imprévu récurrent.
Je pense qu'avec le temps, tout le monde a oublié que la grève est avant tout un rapport de force. Les grévistes qui revendiquent une avancée sociale par leur action créent,en faisant grève, une perte de revenu de leur employeur. Si l'employeur juge que cette perte est plus importante que le coût de la satisfaction des revendications, la grève se règle. Il faut croire qu'aujourd'hui l'employeur n'a pas ce souci puisqu'il ne cède pas à la perte financière occasionnée montrant ainsi que sa richesse est bien supérieure aux avancées sociales revendiquées. Une preuve de plus de l'écart de richesse généré par ce modèle économique. Si on rajoute la couche médiatique de la prise en otage des clients, la coupe est pleine.
@Sophie Clerc
Ne soyez pas trop insultante avec mon "cul de poule" qui vient à toutes les manifs, même les plus désespérées/désespérantes, c'est-à-dire à toutes les manifs de ces 5 ou 6 dernières années (en tout cas merci de ne pas m'avoir traité de fonctionnaire privilégié, mais c'était pas loin). Et souffrez d'apercevoir le nombre de cheveux blancs dans les manifs, le blanc n'étant pas un infamie mais au moins un problème : où est la relève? Elle se marre en nous voyant passer ou nous insulte au comptoir.
Bon, j'ai pas le moral, mais faire semblant de croire que refaire ce qui ne marche pas depuis des années va nous sauver me le plombe encore davantage. A part nous réchauffer le coeur en nous faisant sentir moins isolé, vraiment, je ne vois pas à quoi tout cela sert. Sans même espérer une "grève générale", les syndicats pourraient-ils un jour penser possibles des grèves reconductibles ? Et le Parti de Gauche, ou le Front de Gauche, envisager une sortie de l'Euro ?
Non, là je rêve, je délire, c'est beaucoup trop !
Ne nous trompons pas. La révolution des balais est la bonne idée ! C'est la solution spontanée qui doit aboutir à la grève générale. Il faut que tout s’arrête pour pouvoir remettre à plat nos institutions. Beaucoup de gens souffrent terriblement, ils n'ont plus de force. A nous avec nos agriculteurs d'organiser des points de distributions alimentaires pour que cette grève réussissent à durer avec l’adhésion du plus grand nombre. Bonne année et bon courage.
@GaM, ne craignez rien, je respecte vos cheveux blancs (les miens, je les teins en rouge). Mais vous me donnerez peut-être raison: c'est le résultat qui compte.
N'oubliez pas de signer et faire signer l'appel formulé par 80 signataires dont Jean-Luc Mélenchon pour que les pressions sur la Grèce cessent. 2015 année rebelle. La Grèce ouvre la voie, soutenons-la.
L'Europe ! l'Europe ! l'Europe!
C'est bon, on n'en peut plus de cette Europe, de cet euro, on n'en peu plus de voir notre pays démembré au prétexte de l'Europe, vendu contre des dollars à peine imprimés, on n'en peut plus du mépris de notre nation par nos dirigeants. Nous voyons ce que cette Europe produit, un asservissement aux intérêts privés, une soumission au plus puissant du moment (l'Allemagne actuellement), le tout sous la surveillance malveillante des Etats-unis. Il ne peut en être autrement. L'Europe éclatera parce que les peuples ne sont pas des cartes poker comme celles que W Bush brandissait à propos des dirigeants de l'Irak. Les stratèges formées à la va vite dans sur les bancs de l'ENA et dans quelques officines anglo-saxonnes qui parlent l'anglais des livres d'économie imprimés à Toulouse mènent leurs carrières de ministères en sous directions de commissions bruxelloises à leur seul profit de gagne petits, appointés à nos frais par les vrai organisateurs de ce monde cruel, les "aristocrates" propriétaires de ce monstrueux capital de "papier électronique". Oui elle éclatera, mais quand?
Comme @Sophie Clerc (47) je pense qu'il faut oser. Osons aller en groupes dans les rues agiter les balais. Agitons, agitons et la foule va se joindre aux plus intrépides d'entre nous. Partout et le plus souvent possible, ils finiront par nous entendre et serons obligés d'en parler. Faisons du bruit tapons sur des casseroles et agitons les balais. Les grandes grèves viendront ensuite. Il faut mettre le paquet pour que les gens se réveillent.
J'ai bien ri pour une fois devant le petit journal qui faisait remarquer le vide médiatique en ce qui concerne l'arrivée de Siriza en Grèce, par contre gros buzz sur les galettes des rois !
@ 57 GaM
Sans même espérer une "grève générale", les syndicats pourraient-ils un jour penser possibles des grèves reconductibles ?
Les dernières élections professionnelles (fonction publique, SNCF, Orange,...) n'ont pas été bonnes pour les syndicats de lutte (FSU, SUD et CGT). Les syndicats "accomodants" ont eu plus de succès. Les luttes sur le terrain sont très isolées les unes des autres. Elles peuvent être dures et longues mais restent éparses et sans débouchés politiques. Dans les Bouches-du-Rhône, on voit à la fois les Fralib remporter une victoire sur le plan social et la mairie du 7eme de Marseille passer au FN. Difficile dans ces conditions d'envisager aujourd'hui une grève générale. Ce n'est pas pour rien que nous crions "Résistance, Résistance" : c'est bien la reconnaissance que c'est l'autre camp qui est à l'offensive. Dernière en date : la loi Macron.
Cher Jean-Luc
Ce petit message pour te dire que j'ai participé à la chaîne spontanée qui a eu lieu mercredi 7 au soir aux arènes de Nîmes pour partager ma peine et mon sentiment d'horreur et de révolte avec ceux qui n'attendent pas le mot d'ordre des officiels pour se mobiliser. A Beaucaire, c'est le Front de Gauche qui a été organisé le même RDV pour l'hommage à nos potes de toujours et à la liberté d'expression assassinée.
Aujourd'hui j'irai me promener à la campagne, car je ne veux pas me mélanger avec les Sarkozy, Merkel, Rajoy, qui détestaient Charlie Hebdo et qui diffusaient l'idée qu'ils allaient trop loin, et je ne parle même pas de Nétanyaou.
Il faut que tu saches que pendant que les bobos manifestent en centre ville, des gamins de 13 ans dans nos collèges refusent de faire la minute de silence demandée par leurs profs et crient Allah Akbar. Tout ceci dans l'indifférence générale, et le démantèlement de la République et de son service public continuera demain.
Oui Doudou, que demande une majorité des gens dans la rue ? Que le gouvernement change cette politique (abandon des quartiers populaires, guerre impérialiste de l'Otan) qui fabrique le terrorisme ou l'ordre et la sécurité comme dans la chanson de Renaud ? La réponse me fait peur et notre poids médiatique étant ce qu'il est...
En clôture de cette marche républicaine historique, tout un symbole de laïcité : le Chef de l'Etat, le premier ministre, coiffés de la kippa, poireautant, cinq à dix minutes, dans l'entrée de la synagogue, pour accueillir le chef du gouvernement israélien. Belle image de laïcité que de les voir assis, dociles, à écouter les sermons de religieux pendant plus d'une heure. Le port de la kippa, était-ce pour mieux marcher sur la tête ?
Réponse de Valls chez Bourdin ce matin au grand élan unitaire du peuple :sécurité, répression, surveillance du net (une loi a déjà été voté dans ce sens en décembre)... Non Valls, ce n'est pas ce que demande le peuple !
Plus que jamais, je suis convaincu que le salut et le rassemblement passe par l'affirmation de notre modèle social. Quelques devises et quelques mots peuvent y suffire : liberté, égalité, fraternité, laïcité, solidarité, citoyenneté, République une et indivisible. Le travail est immense...
Bonjour à tous.
Ce matin, la Une de Ouest-France (vu en présentoir, je ne lis pas cette feuille de choux) " Liberté, Fraternité". Tiens-donc, Egalité n'avait pas (plus) sa place ? C'est quoi ce choix éditorial ? Un message subliminal ? Je leur ai envoyé un courriel salé. Je suis peut-être parano mais ça m'a choqué. Peut-être que que Jean-Luc, Alexis ou Eric pourraient l'évoquer lors d'une de leurs prochaines interventions ? Je vais écouter avec attention la conférence de ce soir et serai présent samedi prochain à Lorient.
Kenavo (je suis pas breton !)
Nous nous tiendrons à notre poste et nous exercerons notre liberté de conscience!