14jan 15
Je voudrais résumer ma façon d’analyser et de proposer dans le moment. Elle n’a rien à voir avec la vision politicienne de « l’union nationale », nouvelle case dans laquelle des commentateurs sans imagination ni vergogne veulent à tout prix faire rentrer tout le monde. Pour être embrigadés il suffit de refuser de répondre à une incitation à entrer en polémique avec Hollande ou Valls dans un moment comme celui que nous vivons. Pour moi, l’acteur principal du moment, qui a été « à la hauteur de la situation », c’est le peuple ! Son mouvement spontané n’est récupérable par personne ! Mieux : son indépendance est la garantie de sa force et de son unité sur le contenu exigeant qu’il a imposé dans la rue.
Dans quelques jours, on pourra de nouveau parler librement sans crainte de la provocation médiatique. On pourra dire ce que l’on a pensé du traitement médiatique des évènements que nous venons de vivre. Et notamment, à certains moments cruciaux, par des chaînes d’information en continu, par les commentateurs comme par la palanquée d’experts plus que discutables qui ont prêché la guerre sainte de « l’Occident » contre la guerre sainte des fanatiques religieux. Sans oublier ce chef d’État étranger venu diviser les Français en suggérant à certains d’entre eux de fuir leur patrie. Laissons de côté, une nouvelle fois, pour l’instant. Mais non sans rappeler à ceux qui ont oublié d’en parler ces jours-ci que contrairement à ce que dit Manuel Valls, sans qu’aucun média ne le corrige, le délit de blasphème existe en France du fait du Concordat. C’est même au nom de cette possibilité qu’une plainte fut déposée contre « Charlie » ! Or, pendant la campagne présidentielle et ensuite, Hollande et le PS voulaient mettre ce Concordat dans la Constitution avec le soutien enthousiaste d’un front uni d’élus de droite et du PS des départements concordataires. Je raconte tout cela pour rafraîchir les mémoires. Et bien sûr, on peut penser que quelques esprits critiques médiatiques s’y intéresseront. Une nouvelle fois, amis journalistes : servez-vous de ce travail de mémoire ne serait-ce que pour faire une pause dans les « te deum » d’unanimisme politique actuel.
Mon angle sur le moment est celui d’un combat civique. Les assassins avaient des buts politiques. C’est eux qu’il faut mettre en échec. La réplique doit donc être politique. C’est-à-dire qu’il faut renforcer les anticorps républicains au fanatisme religieux. Notamment en renforçant l’attachement inconditionnel à la liberté d’expression telle que définie par la Déclaration des Droits de l’Homme (avec pour seule limite celle que fixe la loi). Comment ? Certainement pas en s’abandonnant aux surenchères sécuritaires qui n’ont en vérité aucune efficacité pratique. Ce qui compte, c’est de vider l’eau du bocal où peuvent prospérer les fanatiques. Il faut faire de la politique. Il faut compter sur la société, sur le peuple, pour trouver la riposte. C’est très concret. Et cela concerne le projet de sixième République. Quelques exemples.
Sécuritaire ou républicain ? Voici comment j’ai répondu à la question que me posait le site de « Marianne » pour décrire la différence d’approche qui me sépare des soi-disant « sécuritaire ». Question : « Depuis l’attentat meurtrier contre Charlie Hebdo et les prises d’otages qui ont fait quatre morts, la classe politique est tentée par un renforcement de l’appareil anti-terroriste français. Mais à l’heure actuelle, un « Patriot act » à la française est-il la seule réponse et même la bonne réponse ? » Ma réponse : « Le « Patriot Act » ? Ceux qui en parlent savent-ils ce que c’est ? Juste une loi de réduction des libertés qui, comme toutes les lois d’exception, ne marche pas. Mais elle légalise la torture ! C’est cher payer le délire sécuritaire. Stop à la surenchère ! Depuis 2001, on a eu huit lois contre le terrorisme, sans y inclure les lois sur la délinquance et le crime en bandes organisées ! Quand en fait-on le bilan ? La discussion doit aussi être technique. Qu’a-t-il manqué pour empêcher les crimes qui viennent d’avoir lieu ? Je suis pour des mesures efficaces. Mais pas pour les coups de menton et la récupération. Ras-le-bol de cette façon de faire de la politique : de la com’, portée par des gens qui se fichent des conséquences des mots qu’ils emploient. Le bon angle selon moi est de renforcer les anticorps de la société elle-même face aux terreaux fondamentalistes. Plus la société est républicaine plus les criminels sont isolés. Et alors leur défaite est assurée. » Je m’inscris ainsi dans le sens de la réplique de Fabian Stang, maire d'Oslo, après la tuerie de l'Île Ostøya perpétrée par le néo-nazi Anders Breivik en 2011 : « Nous allons punir le coupable. La punition, ce sera plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie ». Je me rattache à l’affirmation de Benjamin Franklin : « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux. »
Comment faire pour stimuler les anticorps républicains de la société face aux fanatiques ? Exemple de mesure concrète : défendre la presse d’opinion. Notamment en la subventionnant davantage que la presse de divertissement. Est-il normal que « Le Monde diplomatique » reçoive moins qu’un journal de programme télé ? Est-il normal que « l’Humanité » reçoive si peu par rapport à des journaux qui ne prennent aucun des risques du combat d’idées ? Cela ne concerne pas que l’intervention publique. Chacun d’entre nous doit se rappeler que la meilleure façon de faire vivre la presse d’opinion c’est de l’acheter. C’est pourquoi le mouvement qui porte à acheter le numéro de Charlie qui vient de paraître est une réaction extraordinairement politique ! Autre exemple : faire comprendre le sens de la laïcité comme garantie fondamentale de la paix civile et non comme une « opinion » moquée sous les traits du « laïcard ». N’avions-nous pas raison de demander que le délit de blasphème soit supprimé partout où il existe en France et en Europe ?
Le délit de blasphème existe en France ! Je dois donc le rappeler à Manuel Valls qui a dit le contraire sans être corrigé ? Le délit de blasphème existe en France dans les départements où s’applique le Concordat ! Dois-je rappeler que François Hollande a prétendu pendant la campagne présidentielle inclure le Concordat dans la Constitution ? Ce fut même l’objet d’une lettre de François Hollande aux représentants des cultes reconnus d’Alsace-Moselle, le 13 février 2012 : « Le maintien du Concordat doit être abordé avec respect et compréhension de ce que fut l'histoire de ce territoire français ». Pour ce faire, il indiquait vouloir insérer à l'article 1er de la Constitution un deuxième alinéa ainsi rédigé: « La République assure la liberté de conscience, garantit le libre exercice des cultes et respecte la séparation des églises et de l'État, conformément au titre premier de la loi de 1905, sous réserve des règles particulières applicables en Alsace-Moselle ». Sous réserve… Dans sa lettre, il est très précis sur le sens de cette réserve : « Bien loin de porter atteinte aux règles qui régissent, de façon particulière, les relations entre l'État et les cultes concordataires en Alsace-Moselle, elles seront au contraire confortées dans leur spécificité, en se voyant reconnues au niveau constitutionnel ». Ignorait-il que le délit de blasphème est dans le Concordat ? C’est impossible pour un adhérent du PS ! Rappelons comment le maire socialiste de Strasbourg s’en était pris à notre demande et comment il avait proclamé son attachement au Concordat après l’assertion du candidat Hollande !
Je l’avais dénoncé dans l’indifférence moqueuse des « observateurs » de la campagne. Révélation : c’est la seule garantie que j’ai demandé au téléphone à François Hollande au moment où j’appelai à voter pour lui : pas de Concordat dans la Constitution et pas le contrat au-dessus de la loi comme il l’avait annoncé dans des tribunes de presse passées inaperçues. Il m’avait répondu après un silence : « cela, on ne le fera pas ». A présent, les religieux d’Alsace-Moselle, départements où s’applique le Concordat qu’il faudrait abroger entièrement, viennent eux-mêmes de demander l’abolition du délit de blasphème ! Pourtant, comme nous avons été brocardés quand nous avions proposé cette idée dans le projet de loi laïque déposé par les parlementaires du Parti de Gauche ! Ne devrait-on pas en faire une revendication européenne quand ce délit de blasphème existe dans le droit de l’Allemagne, l’Italie, l’Irlande et combien d’autres ?
Impliquer le peuple dans la défense des libertés fondamentales et de la protection du territoire national est le meilleur stimulus des anticorps républicain. Un exemple ? Dans son livre sur la sur la lutte contre la délinquance, mon camarade François Delapierre reprenait l’idée d’une conscription mixte vouée à cette tâche. Cette méthode, c’est le contraire du « Patriot Act », loi de réduction des libertés légalisant, entre autre, la torture. La surenchère sécuritaire n’a pas d’autre sens que d’être surtout de l’opportunisme du coup de menton qui donne à celui qui pérore le beau masque de l’autorité a peu de frais. En France, huit lois contre le terrorisme ont été adoptées depuis 2001. Et déjà deux lois antiterroristes sous le quinquennat de Hollande. La dernière a moins de 3 mois puisqu’elle a été votée le 4 novembre 2014 ! Peut-on nous dire quel bilan a été tiré de ces lois ? Non, personne n’a fait cette évaluation ! Peut-on nous dire pourquoi des « propositions » sécuritaires nouvelles sont faites contre le danger des fanatiques religieux alors que deux commissions d’enquête parlementaires sont déjà au travail sur le sujet ?
Pour moi, la solution c’est toujours l’intervention populaire. C’est pourquoi je crois que la revendication d’une nouvelle république, la 6ème, rétablissant la souveraineté populaire dans tous les domaines, y compris celui de la sureté intérieure, est une revendication en plein dans le besoin du moment. J’ai bien remarqué que spontanément la discussion a commencé à propos de ces thèmes sur la plateforme de débat de M6R.FR qu’est « Nous Le Peuple ». Je vous donne donc rendez-vous sur le site M6R.FR pour discuter ces propositions.
Je ne suis pas Charlie. Parce ce que c'est "un journal irresponsable", c'est son sous-titre et là je ne comprends pas qu'un mouvement qui revendique l'humain d'abord puisse se ranger sous la banderole de cette publication. Allez dire aux 4 morts du Niger que c'est pour la liberté d'expression d'un journal irresponsable. Je ne suis pas Charlie à cause de son mépris du peuple, du "bas peuple", qu'il soit de confession musulmane ou qu'il soit un supporter de foot autrement la caricature du beauf de Cabu. J-Cl Michéa a tout dit là-dessus, du pourquoi la Gauche avait perdu le peuple mais peine perdue, on continue l'entre-soi.
Bien sûr, je suis pour la liberté d'expression mais pas au prix de la vie. De la sienne pourquoi pas mais celle des autres non. Et c'est certainement pas ainsi qu'on va faire avancer la cause. Ce n'est pas par la guerre qu'on instaure la paix et la démocratie. Ce n'est pas en balançant des caricatures lourdingues qu'on va pouvoir installer un dialogue. A moins qu'on n'en veuille pas ni de la paix mais avoir raison à tout prix.
@Cincinnatus
Il ne s'agit pas ici de guerre mais de liberté d'expression et chacun est libre de ne pas aimer.
Quand les extrémistes catholiques détruisent l'oeuvre "Piss Christ" ou empêchent une pièce de théâtre de se produire, ou assassinent des mèdecins qui pratiquent l'IVG aux USA, on condamne et on ne cède pas. C'est pareil, l'intégrisme musulman existe de la même façon et les premières victimes, dans le monde, sont les musulmans. Les caricatures de Mahomet sont un prétexte à la violence, mais le fond du problème au Niger et ailleurs, c'est l'extrême pauvreté et un système éducatif réduit à pas grand chose, alors que ces pays sont parfois trés riches en ressources (Niger et uranium par ex.) et en proie à un véritable pillage de ces ressources. Il ya un millard et 6 millions de musulmans dans le monde et quelques milliers de manifestants dans quelques pays.
Je me range du côté des posts qui prennent leur distance avec le courant "je suis Charlie". Ce slogan a deux sens. Soit je suis solidaire avec tous ceux qui sont persécutés pour leur opinion, entre autres, par les fanatiques. Soit je soutiens le principe de la liberté d'expression (dite "formelle" à juste titre par les marxistes car évacuant toutes les autres qui lui donneraient un sens) et je soutiens un monde occidental en guerre contre des pays comme la Lybie, la Syrie, l'Irak. Soutenir le monde "libre" du Marché et de l'Otan ? Non. Je condamne toute violence contre des journalistes, dessinateurs et tout homme. Mais je condamne aussi l'aveuglement actuel des pouvoirs qui nient les clivages sociaux et culturels en France par exemple. Nient le poids de l'Histoire dans nos sensibilités (la colonisation, l'esclavage par exemple). Une grande partie de la culture arabe et africaine est imprégnée par l'Islam. Par pitié, ménageons ces communautés vu ce contexte de guerre et d'injustice, ciblons à la fois le fanatisme religieux et meurtrier mais aussi les guerres impériales des Etats-Unis, soutenues par les politicards de l'UE.
@104 sergio
"Je suis Charlie" est né immédiatement et naturellement et suivi dans la rue par des millions de Français qui n'ont pas raisonné peut-être si loin ou pas. On a tué des gens qui s'exprimaient sur papier, on a essayé de tuer la liberté d'expression. On est tout simplement contre cela donc vive Charlie. Pour une fois que des millions de Français se rassemblent pour quelque chose qui a à voir avec le beau, ne le gâchons pas encore en nous divisant.
@105 Pierre
des Français qui n'ont pas raisonné peut-être si loin ou pas"
C'est le problème de tout slogan et réaction collective, amplifiés de façon parfois très calculée par les médias et le pouvoir. L'absence de raisonnement. Je me rappelle la réaction d'un politique lors de l'attentat terroriste du 11 septembre à New-York, Lionel Jospin, interrogé à brûle pourpoint par un journaliste : "Il faut savoir raison garder". Il avait parfaitement raison à ce moment-là. Le politique doit permettre d'y voir clair. Trois dingues armés par un réseau étranger qui dispose de beaucoup d'argent, un climat social et politique très tendu en France, des guerres dans lesquelles PS et droite ont engagé le pays depuis quelques années, l'instrumentalisation opportuniste des faits par des gouvernements et médias libéraux aux abois en Europe. La thèse du "choc des civilisations" entonnée par Zemour et Houellebecq. La raison est du côté de l'analyse et de la justesse. Ce qui n'empêche pas bien au contraire la solidarité avec toutes les victimes de la violence terroriste, économique, militaire ou étatique, dans le monde.
Oui Jean Luc tu as raison d'accentuer sur la nécessité d'impliquer et de mettre en mouvement le peuple. c'est par lui avec lui que nous devons travailler à construire le mouvement pour la 6° République. Mais ce que je peux vivre, en tant que militant du PG en Gironde, c'est que la plupart des camarades prennent ces questions pour un supplément d'âme et disent que les gens ne comprennent pas, qu'il faut s'occuper du FdG et que du chômage etc. Pour ma part, il faut tenir les deux bouts de la chaine, mais même chez nous, c'est aussi une révolution culturelle. Il faut dépasser les pratiques politiciennes des vieux partis ! Vigilence, courage et détermination, allons y camarades !
106 sergio
Je suis d'accord avec votre analyse aussi. A nous de convaincre et de faire résonner et raisonner. Convaincre en argumentant encore et encore pour que les forces de l'obscurantisme (financières, géopolitiques) aux mains des supranationales disparaissent un jour.
C'est par sa conscience que l'être humain se distingue des autres êtres, cette conscience ne s'acquiert que par une ouverture d'esprit sur la connaissance tous azimuts. Comment se construire une pensée si elle est dès l'origine enfermée dans une croyance imposée ? La croyance doit s'élaborer par des lectures, des confrontations. C'est l'obscurantisme, l'intégrisme qui ne s'autorise, ne permet aucune confrontation qui est dangereux. Actuellement la croyance dans "le marché" qui résout tout en marchandisant tout ce qui passe entre les mains des idolâtres de ce néolibéralisme mortifère est gravissime. Les sociétés sont dépecées car il faut tout saucissonner pour acheter, vendre, les sols, sous-sols sont massacrés, violés pour extraire, arracher, vendre, consommer, consommer sans se préoccuper des conséquences. Les bagnoles, la liberté ! Mensonges, dénis, croyances. Super les véhicules électriques, la bonne fée électricité qui coule dans les veines des vaisseaux de la haute tension issue des centrales nucléaires vulnérables ! Merci et bravo à l'initiative de ce forum de la mer. Combien de reportages télé en rendront compte ?
Un livre "Quelle histoire pour la France?"
Je pense que les 3,5 millions de personnes qui ont défilé avec le slogan "je suis Charlie" auraient dû y ajouter "et vive la 6e République". Car notre problème est là, nos dirigeants quelques soient leurs appartenances sont en train de nous détruire. Et nous avons aucun moyen pour les en empêcher. Pour le moment, le mouvement pour la 6e n'a pas encore atteint les 100.000 signatures après plusieurs mois. Nous sommes des moutons et nous allons tous nous faire tondre, ou le pire nous faire égorger ?
Non, je n'approuve pas la liberté d'expression de Charlie Hebdo. Ma liberté s’arrête là ou commence celle des autres. La liberté d'expression doit se faire dans le respect des autres. Sinon demain, je vais aller voir mon voisin, et je vais lui dire que sa mère est une....., cela ne va pas lui plaire, mais moi je vais lui dire que j'ai le droit de dire ce que je veux, ou je veux et quand je veux. Et si mon voisin c'est toi, tu seras très offensé, n'est-ce pas ?
@roussel
Que de confusions ami. L'insulte à l'autre est punie en France, S'il porte plainte, le juge donnera raison à celui que tu as insulté. En revanche les dessins de Charlie n'insultent personne. Certains se sentent insultés parce qu'on leur dit que c'est un blasphème de représenter le prophète et parce qu'ils n'ont pas compris le contenu du dessin. Mais les juges n'ont pas condamnés Charlie, parce que le délit de blasphème n'existe pas en France. Relis les explications de Jean-Luc.
Les réactions sur ce blog à la prise de position "je suis Charlie" m'interpellent. Lorsque les gens sont descendus spontanément dans la rue, c'était pour se retrouver contre la barbarie et l'obscurantisme. Ensuite un slogan fédérateur "je suis Charlie" est venu lier tous ces citoyens qui voulaient défendre la liberté d'expression et la liberté de penser.
J'entends les arguments de "je ne suis pas Charlie". Mais ne mélangeons pas tout. Je pense qu'un journal satirique a le droit de diffuser une idée qui peut nous irriter et même un peu plus car elle peut nous toucher dans notre spiritualité. C'est la liberté d'expression. Mais si cette idée, véhiculée par des dessins ou des textes n'insultant pas les individus, est condamnée par la loi alors c'est la liberté de penser qui est attaquée. Concernant les religions, rien ne prouve l'existence des dieux, donc chacun est libre de penser ce qu'il veut. C'est cela que nous voulons dire à ces barbares, et posons la question. Est ce que tuer la liberté de penser libère ?
Par contre, le plus difficile est à venir, car dire "Je suis Charlie" va falloir le prouver.
@ roussel, #110
Rien ne vous oblige à lire Charlie Hebdo. Personnellement je me sens agressé lorsque je vois le 1er représentant de la nation entrer dans une synagogue avec une kippa sur la tête en compagnie d'un fanatique comme M. Nétanyahu. Je trouve que c'est beaucoup plus grave que des dessins dans un journal, parce que ça, c'est un acte public, qui engage tout le pays. Idem quand il invite le pape de façon officielle en France. Le pape n'est pas le représentant d'un état (au sens de nation), mais le chef d'une église. A ce titre, si le pape se rend en France il ne doit pas être reçu de façon officielle, c'est à dire pas comme le représentant d'une nation. Toute dérogation à cette règle est une atteinte à la séparation des religions et de l'état. En tant que citoyen français je trouve cela non seulement malheureux mais insultant.
Autre remarque. Charlie hebdo ne fais jamais de dessin méchant ou haineux ou alors c'est très rare. On peut dire que c'est vulgaire, bête parfois, pas méchant. CH a cette capacité de mettre en évidence par quelques traits, la bêtise, la malhonnêteté, la méchanceté justement. C'est absolument salubre et nécessaire dans une vraie...
La laïcité c'est la protection et des droits égaux pour les minorités qui s'impose à l'état et que doit s'imposer l'état. Et l'universalisme ne se décrète pas mais se construit.
Pas très utile de réclamer l'abrogation du délit de blasphème, Jean-Luc. Il n'existe plus en droit local pour la simple raison qu'il n'a jamais été traduit en français, alors que ces dernières années le droit local a été réadapté, traduit, et publié. Pour des raisons que j'avoue ignorer, cet article est totalement passé à la trappe. Or désormais, en Alsace et en Moselle, seuls sont applicables les textes rédigés en langue française.
Dimanche soir Djamel Debouze a parlé à la télé, enfin ! Un Djamel que nous n'avions jamais vu ainsi, sombre, abattu... Il était place de la République le jour de la grande marche. Ceux qui sur ce blog s'élèvent contre Charlie et ses caricatures et parlent de blasphème auraient dû entendre cette parole vraie d'un homme dont l'humour est le métier et qui s'est retrouvé comme nous tous paralysé, sans voix devant l'horrible massacre. Il a parlé de l'Islam, il est musulman, sa femme est chrétienne, ses enfants ont des prénoms métissés. Djamel est un homme de tolérance, de Paix. C'est très beau ce qu'il a dit, un grand message d'amour. Merci Djamel !
Les prêches et les sermons de ce blog vont décidément finir par m'en chasser, pour le moins en tant que lecteur des commentaires, je continuerais à lire JL Mélenchon, mais je le trouve bien muet sur le prochain congrès de notre parti.
@117 Denis F
Le congrès du PG est une question sans doute très importante mais interne. Et au cas où un ou deux événements brûlants t'auraient échappé la semaine passée, les analyses de J-L. Mélenchon et la réflexion des lecteurs de ce blog sont fondamentales sur les questions vitales que posent l'actualité en ce moment. Qui es-tu pour t'autoriser autant de mépris ?
J'ai du mal m'exprimer et je m'en excuse. Accordez plus d'importance à mon premier paragraphe, je reconnais que le second est bien maladroit. Ce que je déplore le plus c'est qu'il y a eu plus de 3 millions de gens qui sont descendus dans la rue pour défendre la liberté d'expression. Mais peu de personnes réagissent à la destruction de nos salaires, de nos retraites, de la protection sociale. Tout cela a été construit péniblement, pas à pas, grèves après grèves par nos anciens. Et tout cela est la conséquence de quelques multimilliardaires qui méprisent le peuple seulement pour leurs profits et leurs pouvoirs personnels. Et par dessus tout sous le prétexte de la liberté d'expression, ces feux valeureux journalistes de C.Hebdo (que je respecte) ont excité des fous (que je déteste) alors que tous les médias d'aujourd'hui nous racontent en permanence des mensonges pour nous endormir. Alors je suis désespéré de voir que les Français ne comprennent rien. La France coule, et on manifeste pour la liberté d'expression. Ma foi, c'est une belle cause, pilier fondamental de notre république. Mais si l'on continue comme cela, on aura une belle guerre civile...
Politis du 19 janvier : " Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent, Clémentine Autain, Cécile Duflot et une poignée de socialistes participent, ensemble, à un meeting de soutien à Syriza, ce soir à Paris. " Que ceux qui auront la chance d'y assister se fassent nos yeux et nos oreilles.
@ Oliv - 122
Je crois que tu pourras assister au meeting ici.
Sur fond d'unité nationale et internationale, les gens se sont rassemblés pour que la liberté d'expression ne puisse être prétexte à des assassinats odieux et ne pas compromettre le bien vivre ensemble. Ce fond d'unité permet de voir grimper les côtes du Président et C°. De même la brûlante arrogance de certaines présences parmi des représentants d'Etats peu enclins chez eux à la tolérance confirme les hésitations à participer aux grands rassemblements. L'essentiel est pourtant que des foules soient sorties de chez elles et se soient retrouvées à partager une immense émotion, un soutien aux familles et un des piliers de notre pays, la liberté ! Mais maintenant il faut être vigilant et voir ce qu'est l'unité nationale ce que certains voudraient en faire en votant les lois Macron ! Oui à l'unité nationale pour que les laissés pour compte soient entendus et que la France leur permette une vie digne en orientant l'austérité du côté des nantis ! Oui à la mobilisation, qui pourrait être spontanée, pour demander que l'égalité soit respectée, droit de tous au logement, au travail, à la santé ! Assez de gâchis, de chômage, de non accès aux soins. Cabu dénonçait le nucléaire !
Je pense que la majorité silencieuse des musulmans qui sont avant tout des êtres humains, des Français ou autres nationalités, des travailleurs, des parents, des plus ou moins croyant, plus ou moins pratiquant etc. Cette majorité silencieuse qui se lève tous les matins en a un peu rien à faire des caricatures. Mais on les entend peu ces quelques 1,6 millards de personnes. Les télés et les médias nous montrent en boucle quelques fanatisités, excités, des centaines au Niger, quelques milliers au Pakistan etc. sur des millions d'habitants. Et au passage, ils leur font une bonne publicité. Je me demande quel est le but de ce traitement, pourquoi montrer la gangrène au lieu de parler du corps sain ? C'est comme si tout poussait à la division, choisis ton camps en quelque sorte, et si tu es musulman, peu importe que tu sois autre chose, tu dois être associé à ces fanatiques et ainsi entretenir la conversation au café du commerce. Tout comme, parallèlement, le bon Français devrait être chrétien et voter FN, si l'on en croit les micros tendus à Mme Le Pen, encore ce matin à France Inter. Charlie Hebdo doit se retourner dans sa tombe.
@ Fabien 115
Le Conseil Constitutionnel s'est exprimé sur l'application des lois rédigées en langue allemande concernant les corporations suite à une question prioritaire de constitutionalité. A ma connaissance la déclaration d'inconstitutionnalité porte uniquement sur l'article 100 f et le troisième alinéa de l'article 100 s du code des professions applicable dans les départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle (Gewerbeordnung) sont contraires à la Constitution. Même si l'on peut supposer que cette décision pourrait faire jurisprudence du fait que le texte n’a pas été traduit de l’allemand dans le français, il reste valable aussi longtemps qu’une QPC (question prioritaire de constitutionnalité) n’aura pas été posée devant le Conseil constitutionnel.
Bonjour à tous.
Ici, le résumé du meeting de soutien à Syriza, hier soir, avec tous les leaders de la vrai gauche française. Ca fait chaud au coeur.
@jean ai marre
Que pensez-vous de ce que Amnesty International vient de dire sur la France ? Et les démêlés actuels du comédien Dieudonné ? J'ai bien fait de ne pas être Charlie, n'en déplaise à Nathalie Saint-Cricq.
Un prétexte et rien de plus, voilà pour moi à quoi va servir ce qu'il s'est passé. Prétexte à ostraciser et amalgamer pour déchirer les consciences et monter les uns contre les autres en prenant des airs de "rassembleurs". Prétexte à maintenir ou intensifier les zones d'interventions militaires de la France et même, plus juteux, en créer de nouvelles puisqu'on sait maintenant que la croissance n'existe plus dans le monde en dehors de celle, artificielle, créée par les lobbies de l'armement. Sophisme étriqué mais sophisme et surtout sophisme. En appliquant le projet Macron, on va massacrer ce qu'il nous reste d'emplois afin de "gagner en flexibilité" et on pourra admirer le demi-point de croissance demandé par Moscovivi sans dire les morts et les victimes des nouveaux bombardements à venir ! 10 millions de musulmans sont morts depuis que les Américains ont pris le contrôle des opérations de déstabilisation dans leurs pays au nom de la démocratie et de l'OTAN. Qu'ont fait ces gens? Etaient-ils habités par le démon comme au temps du grand inquisiteur ? Non, ils étaient croyants et innocents et leur sang nous innonde. Leur détresse sera bientôt la nôtre.
Je crois que le moment Mélenchon et la 6ème république s'est achevé avec la désastreuse et dramatique journée du 7 janvier suivie par l'unanimisme du 11. Mélenchon et son mouvement n'ont pas su trouver la juste place entre l'émotion partagée et la nécessité de se démarquer impérativement de l'union nationale. Mélenchon a axé ses interventions sur la laïcité au lieu de la justice sociale. Pas de dénonciation claire des interventions impérialistes de l'armée française en Afrique, au Moyen Orient. Grave erreur. Une simple abstention des députés PCF au Parlement. Au moment des échéances électorales (puisque c'est le seul terrain sur lequel Mélenchon veut se placer) FN et PS tireront les marrons du feu, pas la gauche de la gauche. L'espoir que l'arrivée de Syriza aux responsabilités pourrait bouleverser la donne en France par un effet de contagion est une illusion car Syriza ne pourra que décevoir ses électeurs. Pas un seul instant Syriza n'envisage de mobiliser concrètement les classes populaires, à les engager à faire activement de la politique et pas se contenter d'aller aux urnes.
Je renouvelle le souhait, dans l’intérêt général mais surtout dans l’intérêt des classes populaires majoritaires, que soit beaucoup plus abordé le versant "capitaliste" (sa nature profonde incarnée par l'exploitation des individus) qui étrangle depuis des lustres, et surtout depuis qu'il s'est globalisé, les peuples. C'est une condition centrale à l'émancipation des peuples ainsi qu'à l'édification d'un écosocialisme.
Commençons peut-etre par changer de mot d'ordre. "L'humain d'abord", certes très explicite, mais qu'utilise également le système capitaliste. Ce n'est pas d'aujourd'hui. Sa propagande sur le sujet (l'humain d'abord) est abordée de différentes manières (y compris la "pub" publique utilise ce slogan). Se démarquer de cette propension systémique à la récupération est essentiel. Tiens, "l'humain débarrassé du capitalisme", voilà un slogan qui veut dire ce qu'il veut dire. En premier lieu, qu'il implique de s'en débarrasser. La première vertu en matière politique ne se situe t'elle pas dans la clarté ? Attention à une redistribution des cartes (à gauche) qui pourrait conduire à l'illusion. Le PS et ses...
Petite correction qui n'enlève rien à la qualité de l'article : la tuerie des attentats d'Oslo a eu lieu sur l'île d'Utøya, et non d'Ostøya.
Les pouvoirs étant concentrés entre les mains de multinationales soutenues et soutenant les politiques et les médias de masse, pour vivre en harmonie avec ses convictions universalistes et vu l'absence de clairvoyance générale, yapluka occuper les grottes...Hélas tout point de la Terre est touché par les pollutions, corruptions.. Pourtant il ne faut pas lâcher ce que l'on ne tient pas en fait. De modestes actions par leur nombre peuvent être des petites entrées pour fêler le système du tout marchand, tendre la main, sourire, partager, écouter, réagir à tout massacre de la nature, s'accorder le droit de penser au futur des enfants à qui il faudrait absolument donner la parole et penser à les instruire, à les ouvrir plutôt qu'à les gaver de miettes indigestes. Seule la violence, la xénophobie passent sur les écrans avec ses souteneurs, les communautaristes extrémistes de tout bord. C'est la haine, la peur qui font écran aux actions formidables de terrain que sont par exemple le don des humanitaires de tous âges qui soignent les malades d'Ebola, voilà les héros de notre histoire!
La soumission aux états aux sous-sols riches se paie cher!
Où sont nos convictions ? Se sont-elles noyées dans le flot des intérêts particuliers pour avoir aussi vite oubliées ceux du collectif ?
Ces interrogations rendent bien triste. En somme, la liberté n'est celle que d'être soumis !
Je vous trouve dans l'ensemble bien précieux quant à l'analyse de cette journée du 11 janvier. Certes il y avait là d'odieux personnages venus tenter quelques pitoyables récupérations. Ce qu'il faut en retenir, je crois, c'est que ceux qui ont parié sur le mot d'ordre de guerre civile (car, dire "La France doit se défendre face à cette guerre qui lui est déclarée." ou que c'est une "guerre qui est déclarée à la civilisation", c'est parier sur le déclenchement d'une guerre civile) ont perdu leur pari. Ils ont l'air malins, maintenant.
L'autre chose qui me frappe, c'est que les français n'oublient pas le reste. Ils ne sont pas aveuglés comme des grenouilles devant les phares d'une voiture. Les français de gauche notamment gardent leur esprit critique sur la politique du gouvernement. Bref, les tentatives d'exploiter l'assassinat de la rédaction de Charlie Hebdo, ou la prise d'otage antisémite de la porte de Vincennes, sont des échecs. C'est une victoire pour nous. Il faut pousser l'offensive.
La vidéo du meeting de soutien au peuple grec avec Syriza à Japy (sur l'humanité.fr) est très longue, mais indispensable. Je l'écoute en plusieurs épisodes. C'est quand même formidable : aurait-on pu voir le serment du jeu de Paume depuis la province ? Nous, on peut !
@128 Duchene Jean
Devant ces événements est-il question de justice sociale ou de laïcité ? La réponse me paraît sans ambiguïté : laïcité. On peut s'interroger sur l'abstention des députés FdG à propos de l'intervention en Irak. Qui tirera les marrons du feu? Le proche avenir le dira. Peu-être, en France nous manquera-t-il encore un peu de maturité ? Le défaitisme préconçu efface espoir et volontarisme.
Union Nationale. Un beau mot va-t'en-guerre. Personne n'aime les prophètes armés.
Je ne suis pas Charlie. Je suis athée et ne reconnais aucune religion. Je combats pareillement les prêtres catholiques pédophiles, les témoins de jehovah sectaires, les juifs intégristes, les musulmans djihadistes, les protestants puritains, l'église orthodoxe grecque dispensée d'impôt, les croisades grotesques, les interventions militaires et religieuses sous couvert du pape. Et pardonnez moi si j'en oublie.
Je n'ai pas défilé, ma tristesse ne se partageant pas avec l'actuel président de la République et surtout avec l'ancien. Et les représentants invités de Nations connues pour leur particulière attention à la liberté d'expression.
"Le capitalisme porte en lui les germes de la guerre, comme les nuées apportent l'orage" disait Karl Marx. La VIème République nous appelle.
@Maximilien R
La citation n'est pas de K Marx me semble t-il mais de Jean Jaurès. Et effectivement, c'est la première phrase qui m'est venue en tête après les attentats et le traitement qui en a été fait par certains médias et politiques. Je me suis dit que nous étions dans un monde vraiment trés dangereux et que la moindre étincelle pouvait être utilisée à des fins belliqueuses. Je me suis souvenue de Jean Jaurès et de sa lutte pour la paix et l'union des peuples. Toutefois, je suis d'accord avec Poncet sur le fait qu'une bonne partie des Français et notamment de gauche ne sont pas tombés dans le panneau, c'est ce qui me frappe lorsque je discute avec les gens, leur volonté de partager, de comprendre et de ne pas se laisser embobiner malgré le choc et ça c'est positif. La manifestation du 11 participait à cette volonté de partage de l'émotion, calme et digne.
S'il faut donner un exemple de personne ne lâchant pas ses convictions, pensons à Fabrice Nicolino sur son lit d'hôpital qui malgré ses douleurs physiques, morales persiste dans ses combats pour rendre compte des massacres écologiques sacrifiant le vivant et lutte contre les dénis des décideurs politiques. Pensées affectueuses et reconnaissantes vers lui.
Dans les discours il y a parfois confusion antre les athées et les laïques, mais aussi pas mal d'explications pour tenter de comprendre. Ensuite les moyens doivent suivre pour assurer la concorde et remettre à plat les devoirs des uns et des autres pour que les droits vitaux soient respectés. Et que les sacrifices dont parle M Macron soient demandés à ceux qui sont dans les 20% les plus riches dans le cadre de l'unité retrouvée. L'unité de mesure !
Rira bien qui rira le dernier. Arnaud Leparmentier directeur adjoint des rédactions du Monde a écrit un article dans son journal au sujet du meeting de soutien à Syriza, Salle Japy. Il ironise et fait fi de la souffrance de la grande majorité du peuple grec. Fier de sa prose il est venu la lire sur France Inter à une heure de grande écoute. (19 h ce soir).C'est indigne du Service public. Tant pis, j'irai dorénavant subir la pub sur les radios privés pas si mauvaises que cela parfois.
D'abord merci pour cette intervention, qui a été fort utile pour cibler les points les plus importants à souligner en cours pour donner quelques repères aux enfants sur la loi républicaine.
Mais maintenant nous assistons à une offensive très virulente pour faire reculer encore plus la liberté d'expression, pour taxer de "complotiste" ceux qui font les liens entre la "guerre au terrorisme" américaine, le financement des forces djihadistes au moyen-orient, etc...
Tous les jours, on argumente, on envoie des liens, on diffuse les infos. Mais quand le Front de gauche va-t-il sortir de sa frilosité "politiquement correcte" pour prendre des positions un peu plus courageuses sur la guerre au Donbass par exemple, ou encore sur le rôle de l'Arabie Saoudite ? Un peu de relai politique au plan national ne ferait pas de mal, mais vraiment, heureusement qu'on se débrouille pour diffuser l'info alternative ! Pour dire les choses, j'estime que le Front de gauche est gravement à la traine sur les questions géopolitiques et qu'il se laisse piéger par les menaces d'anathème par association. C'est triste !
@ Poncet - 133
" Précieux"
Quant à nos réserves vis-à-vis du 11 janvier ? Je condamne les assassinats des fanatiques financés et entraînés par des réseaux assez diffus, tout comme je déplore "la myopie des services secrets français" pour reprendre un titre d'un article du Monde. Pour une fois ce quotidien a même donné une double page à ceux qui ne se déclaraient pas comme des "Charlie", très intéressante. Aucune nuance n'était admise avec ce slogan "Je suis Charlie", d'identification à un hebdo que l'on n'a le droit d'ignorer ou de n'apprécier que très moyennement. On imposait une identification simpliste à une rédaction qui mélangeait islam, islamisme fanatique et terroriste et qui passait outre la complexité de ce problème au regard des guerres économiques et militaires qui assassinent des dizaines de milliers de gens chaque année dans plusieurs pays, outre l'Histoire du XXe siècle. Cette rédaction provoquait inutilement et ne faisait réfléchir personne sur cette question si grave. En revanche, des slogans comme "Je suis ce Juif de Vincennes" ou "Je suis ce policier qui défend la République" ne m'auraient pas du tout gêné.
Je m'amuse de voir que les "non-Charlie" ne sont pas tous au FN, il y en a bientôt plus dans les rangs du Front de Gauche, pour la bonne cause, bien sûr. Et pour tous ceux qui prennent le slogan au 1er degré, je précise que "je suis Charlie" ne veut pas dire qu'on ne fait qu'un avec les idées de ce journal mais simplement qu'on est d'accord avec la liberté d'expression qu'il représente.
J'ai lu en diagonale les interventions, je ne ferai à ce sujet pas de commentaires, mais j'avoue parfois être surpris, sur ce blog. Pour une majorité des Français réagissant sur les assassinats à Charlie Hebdo, j'y retrouve 2 types de comportements, souvent entremêlés. La réaction face au crime et puis la transposition de leur mal-être socio-culturel. De cette réaction massive populaire, on peut voir que le pouvoir de Hollande/Valls essaie de tirer les marrons du feu pour redorer son blason bien cabossé. L'effet est réel mais il sera de très courte durée. Nous entrons dans une zone de turbulence qui risque de renforcer à la fois le racisme latent et l'agression d'une politique qui n'ose même plus cacher son intention antisociale additionnée de restrictions sur nos libertés qui est déjà sur les rails. Heureusement la bataille de Syriza nous ramène à nos préoccupations. Et nous ? le Front de gauche qui m'apparaît comme un navire au mouillage depuis les européennes, n'est pas présent comme la force capable de répondre ou alors en ordre dispersé, quelle perte de temps, quelle perte d'énergie politique !
@Nina06
S'il n'y avait eu le 21 avril 2002 en France et la soi disant percée du FN, la satire de Charlie hebdo paraîtrait normale mais à partir de cette date, taper sur les musulmans en France revient à de l'ostracisme, qu'on le veuille ou non. Et ce, parce qu'une partie de la population de nôtre République française est montée du doigt et sert de bouc émissaire à un corps social bousillé sciemment par l'oligarchie. Nous sommes citoyens et nous formons le peuple de France riche de ses différences. On nous a rabattu les oreilles avec la liberté de la presse en oubliant que la Constitution française met l'accent aussi sur la liberté d'information dont ne disposent plus les Français, à l'heure actuelle, à cause du mur dressé entre le peuple et le pouvoir par les médias. La satire pour moquer l'intolérance religieuse, d'accord. La satire qui met une partie de la population à l'index, c'est quoi ? Le peuple a défilé mais les choses ne se sont pas figées d'un coup pour autant. Il y aura d'autres évènements et j'espère qu'on se tendra encore la main. J'espère surtout que le peuple français entendra le peuple grec, dimanche si Syriza passe !
@145 Sylvain
"La satire qui met une partie de la population à l'index, c'est quoi?"
Si vous aviez lu Charlie Hebdo, vous sauriez qu'ils ne mettent à l'index personne en particulier. Ils se moquaient de toutes les religions et de toutes les puissances politiques et financières. Ils usaient et usent encore et pour longtemps j'espère du droit de se moquer. Il n'y a de "mais" à la liberté d'expression que le droit français républicain.
On est encore tournés vers les évènements récents, mais il se passe des choses en ce moment. Les départementales se profilent avec la fonction essentielle d'être un référendum pour valider la réforme territoriale, pourquoi n'y a-t-il pas une mobilisation plus forte contre cette suppression de la compétence générale pour les communes, et de cette réforme du scrutin faite pour éliminer les petits partis, dont le nôtre ? Une catastrophe démocratique se prépare , et nous allons faire partie de ceux qui votent sans espoir de pouvoir rien faire changer. La mobilisation pour l'assassinat de journalistes est plus forte que la mobilisation pour l'avenir des collectivités, il y a quelque chose qui manque.
Il n'y a pas de mais, il y a une juste une date, celle du 21 avril 2002. A partir de là, les choses ont changé en France mais "il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir". La liberté d'expression et le droit français républicain, dites-vous ? C'est curieux parce que si je ne m'abuse, la liberté d'expression a été revendiquée en Europe par le parlement anglais avant la Grande Rébellion qui n'est autre que la première Révolution anglaise. Elle était additionnée au « privilège du Parlement » qui avait aussi le droit exclusif de voter les impôts. Ces deux droits étant hérités de la Magna Carta de 1215. C'était un contre pouvoir au nom du droit du peuple de résister à la tyrannie et c'est ce qui a valu à l'Angleterre d'entrer dans une période de troubles profonds qui ont abouti à la décapitation de Charles Ier qui se considérait monarque de droit divin. Est-ce que la communauté musulmane française exerce ou a exercé une tyrannie quelconque contre le peuple de France dont elle fait partie ?
Bonjour à toutes et tous amis participants ou simples lecteurs du blog de Jean Luc Mélenchon que je salue aussi bien sûr, des problèmes de santé m'éloignent de vous tous, mais le plus souvent possible je viens regonfler mes batteries parmi vous. Je viens de placer dans mes favoris l'interview de" Bernard Maris" que nous propose @Empathie 43 de voir et revoir. Le Dimanche 11 janvier jour des marches silencieuses à Lyon j'y étais un peu un moment, à Paris mes enfants et petits enfants, souvent divisés par des opinions différentes se retrouvèrent autour de nos valeurs républicaines en premier lieu ce qui nous différencie nous peuple de France des autres nations "la laïcité". Nos héros ne sont pas morts pour rien ils sont là à travers nos actions. Je n'étais pas un lecteur assidu de Charlie Hebdo, il a fallu ce drame pour que ce journal satirique chargé de nos valeurs devienne pour moi une arme de résistance. Dimanche prochain nous seront tous à l'écoute des infos qui nous parviendront de Grèce. Siriza doit gagner, Podémos gagnera dans la foulée ensuite nous, notre PG. Vive la révolution que nous voulons pacifique.
@Marco Polo 143
Pour ne pas perdre d'énergie politique, je vous propose de vous profiler, comme disent certains, donc de vous montrer, de proclamer haut et fort des objectifs clairs et simples, puis de mobiliser la population (comme disent les mêmes), donc de l'inviter à sortir ses casseroles et parapluies et à descendre dans la rue. C'est en substance ce que fait Jean-Luc Mélenchon, non ? Et vous ? Etes-vous personnellement au mouillage ? Pour un coup de peinture ? Dodo ronflette ?
"Je suis Charlie!"
Défense de dire le contraire, au nom de la sacro-sainte liberté d'expression. Défense aussi, de croire, à entendre certains, que cette expression "Je suis Charlie", puisse être interprétée autrement que pour la défense de la liberté d'expression, sous peine d'être montré du doigt. La liberté de blasphème, au sujet de cette croyance en la liberté d'expression d'une seule pensée, unique, a ses limites. Bon maintenant, allez expliquer tout cela aux mômes. C'est dingue ! Heureusement que certains réagissent (sans avoir l'idée de prendre un flingue). Être ou ne pas être Charlie, si là est la question, pour certains, vive la diversité d'opinions, vive la diversité de croyances, vive la laïcité qui nous rassemblent.
@ Julien Weinzaepflen 65
Le problème c'est que le délit de blasphème fait obstacle à la liberté de conscience... et à la liberté de culte !
Exemple : l'Aïd el Kebir, l'une des principales fêtes religieuses de l'islam, se traduit pour la grande majorité des musulmans par l'abattage rituel de moutons. Cette pratique, très encadrée en France pour des raisons sanitaires, fait référence à un trait commun au judaïsme, au christianisme et à l'islam, le sacrifice d'Abraham/Ibrahim. On peut l'interpréter, dans l'histoire des religions, comme le refus du sacrifice humain, et la substitution du sacrifice du mouton, la vie humaine étant ainsi sacralisée. Mais d'autres religions très anciennes, l'hindouisme et le jaïnisme, considèrent toute vie animale comme sacrée, d'où la prescription du végétarisme. Pour un jaïn très croyant, mieux vaut marcher que prendre un car, afin de ne pas tuer les insectes qui s'écrasent sur le pare-brise. Ainsi, l'acte rituel des uns est une atteinte grave aux croyances des autres. Garantir la liberté de culte des premiers suppose de leur autoriser un acte blasphématoire pour les seconds !