05fév 15

Grèce : refuser le coup d’État financier de la BCE

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La décision de la BCE (Banque centrale européenne) à l'encontre de la Grèce entraîne l'Europe dans une direction autoritaire inouïe et l'Euro vers une crise majeure. Couper les liquidités d'un pays a déjà été fait contre Chypre. Ce pays avait été  mis à genoux par la violence d’un procédé qui s’identifiait comme un acte de guerre. A présent, c’est sur la base d’une « présomption » de blocage de la discussion, appréciation politique qui n’est pas dans ses statuts, que la BCE menace le système bancaire grec d’effondrement.

Par cette décision et la sinistre déclaration de Junker selon laquelle « Il ne peut y avoir de choix démocratiques contre les traités européens » est donc proclamée une théorie de la souveraineté limitée des peuples européens. Ce jour est donc un jour sombre dans l'Histoire de l'Union européenne !

Notre solidarité avec le nouveau gouvernement grec qui veut respecter son mandat doit être très active. Je demande au président de la République François Hollande de s’opposer à la décision de la BCE et d’organiser à Paris un sommet européen pour régler, avec la Grèce, le problème que pose l’austérité sans fin imposée par la Troïka. J’ai demandé à être reçu par lui à ce sujet.

Je propose qu'une initiative de mobilisation dans la rue soit prise. Je crois qu'il ne faut pas tarder à proposer au peuple français d'exprimer sa solidarité avec les Grecs et de défendre sa propre indépendance avant qu'elle soit à son tour mise en cause frontalement comme l'est celle de la Grèce.

D’un mal peut-on tirer un bien ? La violence de la réaction de la BCE contre la Grèce surligne surtout l’impasse du modèle actuel de construction européenne. Il semble se faire comme une raison supérieure à la volonté des peuples et maintenant des nations. Il s’identifie à un modèle imposé de force.

Un tel modèle n’est pas viable. Dans l’immédiat, il menace de faire exploser la zone euro et l’Union européenne elle-même. Face à cela, une autre Europe est possible. Le blocage actuel en est l’occasion. La France peut en être le déclencheur. C’est son intérêt. Car le moment où elle se verrait contester sa souveraineté se voit trop nettement profiler, si l’on tient compte du ton et des méthodes déjà utilisées par la Commission, pour exiger sans cesse de nouveaux tour de vis budgétaires et structurels. François Hollande peut donc faire beaucoup.

Notre pays est membre fondateur de l’Union, il en est la deuxième économie et bientôt la première population. Il ne peut limiter son ambition a être le « bon élève de la classe européenne ». On va voir si la conférence de presse de François Hollande élargit l’ambition et la capacité d’initiative de notre pays. 


180 commentaires à “Grèce : refuser le coup d’État financier de la BCE”
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  1. Nicolas dit :

    Lisez donc le dernier billet de Frédéric Lordon sur son blog La Pompe à Phynance là dessus, où il prédit assez précisément l'attitude de la BCE. Encore une belle démonstration que décidément, ce n'est pas la Grèce qu'il faudrait exclure de l'Euro, mais l'Allemagne.

  2. marguerite dit :

    Je croyais qu'il était possible de faire un audit de la dette et donc d'installer un moratoire en attendant le résultat de l'audit. la Grèce a les lois et le droit pour elle, l'Allemagne et la BCE ont le pouvoir et la force. Qui devrait gagner dans une démocratie ? Je trouve scandaleux qu'un pays soit sous l'autorité d'une banque, une banque gouvernée par ce criminel de Draghi qui avait aidé a falsifier les chiffres en Grèce et qui se retrouve avec les pleins pouvoirs, c'est indigne de l'Europe.

  3. maximilien r dit :

    Désolé Jean-Luc, mais il ne faut pas s'attendre à des miracles de la part des sociaux démocrates. Ils vont participer avec les conservateurs à la mise à mort de la Grèce.

  4. louis dit :

    Monsieur Mélenchon,
    Vous savez très bien que monsieur Hollande ne fera strictement rien ! Manifester ? Il s'en fout. Tout le monde s'en fout ! Avez vous expliqué à monsieur Tsipras que Mr Hollande ne tient jamais ses promesses et qu'il ne prend jamais position clairement ?

  5. Xavier dit :

    En tout cas, j’espère que Syriza ne va pas être tenter de trahir le peuple grec et européen pour avoir la possibilité de rester dans l'euro. Si les traités qui définit les règles de la monnaie unique ne garantit pas les choix démocratiques d'un gouvernement, vaux mieux revenir à une monnaie nationale et obtenir de nouvelles conditions pour la réaction d'une nouvelle monnaie unique. Voir explication de Frédéric Lordon à propos de ce sujet.
    Mr. Mélenchon, s'il vous plait peser de tout votre poids politique pour s'assurer que UE ne va pas torpiller le programme pour lequel Syriza a été élue, tout doit être fait pour sauver le peuple européen.

  6. Yague Yves dit :

    Je suis fils de réfugié politique espagnol, et donc bien placé pour savoir que chaque fois que la France a trahi ses idéaux, liberté, égalité, fraternité, je pense à Munich, à la non intervention lors de la guerre d'Espagne, le peuple français l'a payé très cher. A 76 ans, je suis monté manifester à Paris le 29 janvier, je suis prêt à y retourner s'il y a une manifestation pour soutenir le peuple grec et défendre les intérêts de tous les peuples européens contre la dictature de Merkel et de la BCE.

  7. Palumbo Viviane dit :

    Cher Jean-Luc, on a vu avec toi le résultat effectif de notre NON au référendum du traité de 2005 et nous avons hélas laissé faire ! Les sois-disant élus ont pris la pas sur le peuple et sa décision, Hollande n'a rien fait et pourtant il devait renégocier le dernier traité. Alors oui il faut prendre la rue et ne pas la lâcher avec une grève générale à la clé afin de paralyser le pays et surtout les banques et la bourse. Il faut contacter d'urgence les syndicats et toutes les associations citoyennes afin de nous unir enfin, car en effet, notre tour est le prochain sur la liste de la troïka. Et tout çà pour nous faire avaler la vipère du GMT !

  8. C'est à nous tous de faire bouger les choses dans le bon sens ! La mobilisation dans la rue est encore difficile (et pour quel impact sur la BCE ?). Un gigantesque crowfunding mondial, comme je viens d'en voir l'idée émise dans un commentaire sur FB, peut-il faire autre chose que de "consacrer" le pouvoir de l'argent? Non, il faut que la Grèce refuse tout simplement de payer. C'est le seul moyen : prendre sa liberté en main ! La BCE ne va pas lui envoyer des bombes sur le nez, quand même. Et à nous, les citoyens des autres pays européens de garantir la réussite de l'économie grecque, en achetant grec, par exemple, et en boycottant tout ce qui vient des opposants à la Grèce libre ! Est-ce utopique ?

  9. marguerite dit :

    Contre la mondialisation, contre la marchandisation de tout et de tous, l'internationalisme solidaire ! Pourquoi ne pas créer une trésorerie destinée au gouvernement Syriza ? Auparavant pour aider les grévistes des milliers de personnes remplissait une caisse afin que la grève puisse continuer, pourquoi ne pas faire la même chose au niveau d'un pays. Il faut que Syriza soit libre de mener a bien sa politique pas seulement pour la Grèce mais pour tous ceux qui veulent un autre monde.

  10. Nicole dit :

    Moi je suis complètement désespérée de voir a quel point nous, les citoyens, sommes totalement impuissants devant tout ce qui se passe ! Même nos manifestations n'ont plus aucun poids. Et les médias font le plus grand tort au peuple !

  11. octobre dit :

    Entièrement d´accord avec @marguerite. Adieu unité nationale, solidarité internationale. Mise en place en place d´une caisse de soutien pour Syriza. De Podemos au Front de gauche en passant par die Linke et autre sympatisants, il y a un moyen de contribuer à remplir les caisses de l´état Grec, chacun selon ces moyens.
    El pueblo unido jamas sera vencido.

  12. BRIGITTE PASCALL dit :

    Jean-Luc Mélenchon propose une initiative dans la rue, pour soutenir le peuple grec. Nous en parlions justement ce matin avec mon ami Patrick. Excellente idée !

  13. séité dit :

    Contre toute évidence, vous Monsieur Mélenchon et vos partenaires du FdG avez affirmé que vous pouviez "changer l'Europe" de l'intérieur. L'UE et la monnaie unique ont totalement dépossédé les Etats et partant, les citoyens du pouvoir qui leur revient dans toute démocratie digne de ce nom. Quelle jolie formule que la vôtre "la souveraineté limitée" des peuples ! Qu'appelez-vous donc ainsi ?
    Cette évidence s’imposait dès l’origine et plus particulièrement depuis 2005. De deux choses l'une, ou vous refusiez cette évidence, et l'on s'interroge sur votre capacité à percevoir la réalité ou vous et toutes le composantes du FdG l'avez perçue et dans ce cas on est en droit de s'interroger sur vos véritables objectifs.
    La BCE en prenant la décision qu'elle vient d'annoncer montre qui est maître du jeu et qui détient le pouvoir. Les peuples n'ont pas à se mêler de leur destin. Qu'ils laissent faire ceux qui à tous les niveaux des institutions européennes et internationales, ont été placés là à dessein. Et vous proposez une manifestation ! Quel discours prétendez-vous y faire entendre ?
    Il n’existe pas d'alternative autre que la sortie de l'UE et de...

  14. Vassivière dit :

    Une manifestation dans la rue en soutien au peuple grec, et en défense de la démocratie pour tous les peuples européens bafoués par l'UE et les banques : oui !

  15. Nuno dit :

    L'intransigeance des banquiers de Francfort risque bien d'acculer les Grecs à une situation du type de celle qu'à connue l'Argentine, faire défaut, reprendre le contrôle de leur monnaie, dévaluer massivement par rapport à l'euro et demander l'aide de la Russie. Au final il se pourrait bien que dans ce scénario la Grèce ce porte bien mieux que si elle avait continué à être martyrisé par UE merkelliène. Et se sera la fin de l'euro.

  16. Bob.pollet dit :

    Je me souviens qu'ATTAC à sa naissance s'était présentée comme un graton, capable d'enrayer la machine capitaliste. Nous savons bien que certains d'entre nous sont toujours capables de se mobiliser pour aller manifester. Mais que proposons nous à l'ensemble du peuple pour qu'il s'implique simplement en étant graton là où il est au quotidien ? (Merci Daniel @8) On se contente de lui demander d'attendre les résultats d'un possible entretien entre Jean-Luc et Hollande ? Comprenez vous pourquoi le peuple grec est en route ? Il n'attend plus !

  17. Patrick.P dit :

    Eh oui, ils reçoivent les représentants nouvellement élus du peuple grec avec un large sourire, Junker, Draghi, Hollande et savent qu'ils vont tout faire pour torpiller le processus démocratique. Ils reconnaissent l'absurdité de la politique menée par la Troïka depuis 5 ans, politique qui a mené à un désastre économique, social, mais ils veulent continuer de martyriser le peuple grec, pour en faire un exemple. Cette Europe qui s'apparente à une dictature gérée par la finance n'a plus lieu d'être. Tout cela va mal tourner et Hollande ne tient jamais ses promesses. Le petit chef de guerre qui compte sur le terrorisme pour se faire réélire.

  18. Nicolas Verdier dit :

    Si le peuple grec est trahi de nouveau, cela risque de très, très mal finir. Sans parler des autres peuples, en Espagne particulièrement. En effet, le dernier, l'ultime espoir d'un changement disparaitra et il ne restera pas 36 moyens aux peuples de se faire entendre. Et cela ne se fera pas dans des salons feutrés.

  19. ariel74 dit :

    Bonjour Mr Mélenchon, pour info, les Français marchent tous les jours, parce que c'est bon à la santé, et bon pour le porte-monnaie. Je ne veux pas vous manquer de respect, mais où voyez-vous que nous pouvons aider les Grecs en marchant ? Le remède universel que vous proposez est toujours la marche ! Voyant la violence de la réaction de la BCE, vous n'avez pas l'impression de vivre dans un pays de Bisounours ? Devant la réaction forte de Mrs Tsipras et Vafourakis, ces oligarques ont 2 solutions, mettre la Grèce en faillite, ou envoyer les colonels comme en 1976. Pour ma part, je ne vois qu'une solution : retirer toutes mes liquidités du système bancaire.
    Amicalement.

  20. cogilles dit :

    Bonjour
    Comme d'habitude ces capitalistes engagent un semblant de discutions pour tester l’état d'esprit de leur adversaire, en l'occurrence ici les nouveaux représentants démocratiquement élus de la Grèce, et ils font le coup de force en fonction, classique pour moi. Le peuple Grecque n'a qu'une solution, continuer sa mobilisation dans la rue et sur leur lieu de travail pour ceux qui en ont un pour montrer sa détermination et qu'il ne cèdera a aucun chantage du capital repu. Et au nouveau gouvernement grec de prendre les décisions qui s'imposent vis a vis de la troika et des instances européennes sans faiblesse.
    La dernière question a la conférence de presse du Président de la République mettait l'accent sur la demande du jour de Moscovici, commissaire européen, d'accentuer les mesures austéritaires en France. Pas de réponse de François Hollande. Franchement, qu'attendre de tels personnages ? Tout repose sur la mobilisation de masse des exploités du capital et en premier lieu ou ça fait mal au capital sur les lieux même de l'exploitation, a savoir l'entreprise, et dans la rue.

  21. SARTRE dit :

    Il n'y a pas d'autres alternatives que la sortie de l'UE et de l'euro ! M Mélenchon, cela ne servira à rien d'aller discuter avec Hollande. Il est acquis à la cause de la Troïka en faisant allégeance à Merkel ! Nous n'avons plus rien à attendre d'un homme que nous avons pourtant élu. Il a trahi la cause du peuple ! La Grèce sortira de l'euro et d'autres suivront, voilà l'effet domino. Junker tente un coup de bluff. La finance ne sera bientôt plus qu'un tigre de papier. Elle s'effondrera comme un château de cartes !

  22. Arno Berry dit :

    Le mythe de la non-violence est savamment entretenu par les possédants et leurs marionnettes. A quel moment de l'Histoire les peuples auraient-ils gagné quoi que soit dans une action pacifique ? Il faut à tout le moins de la menace, et plus si ça ne suffit pas. La violence est trop souvent en face et nous n'y opposons que tièdes lamentations. Croire qu'on va les faire reculer en levant le doigt timidement pour demander: "M'sieur Junker, s'il vous plait, pensez un peu aux peuples". Vous louiez récemment les qualités d'homogénéité de Sarkozy, vous savez au moins qu'il rigole derrière son rideau quand il voit passer une manif, non ?

  23. proletaire dit :

    C'est la fable du "loup et de l'agneau" et les loups ne se mangent pas entre eux...

  24. magda Corelli dit :

    Je dis tout comme @Sartre 21. Je ne tiens pas à ce que ce système perdure. Je suis consciente que ce ne sera pas facile, le peuple pâtira plus que les oligarques et leurs complices mais assez de la finance, assez ! Une marche européenne le même jour peut-être mais pas seulement en France. D'accord pour aider les Grecs financièrement d'une façon ou d'une autre comme il est suggéré plus haut.

  25. jeanrené dit :

    Bonjour Jean-Luc
    Je pense comme bien d'autres qu'il est tout à fait inutile de solliciter une entretien avec FH, et les autres. Tous sont des lobotomisés de la doxa capitaliste européiste. Les socialistes sont dans le même état. Si tu as encore quelques contacts avec Alexis dit lui qu'il n'a qu'une seule chose à faire, quitter l'UE et l'Euro. Qu'importe ce que diront les chiens de gardes de la finances. Mais le peuple grec sera sauvé. Et ce sera enfin la fin de cette Europe que nous n'avons jamais voulu, celle de la classe dominante. Les peuples d'Europe la réinventeront, mais c'est vrai que cela va être dur, à tout point de vue.

  26. semons la concorde dit :

    Peut-être que les loups ne se mangent pas entre eux, mais les hommes si. "L'homme est un loup pour l'homme" dit le proverbe. C'est même le principe directeur du capitalisme. L'obésité des banques et des grandes entreprises annonce la fin proche du système. Il est urgent de trouver le moyen de déconnecter l'économie réelle du système financier devenu fou. De nombreuses monnaies locales ouvrent la voie.

  27. Mauval dit :

    Monsieur Mélenchon,
    Avez-vous expliqué à Monsieur Tsipras que Hollande ne tient jamais ses promesses, vous en avez la preuve, et quand ça ne va pas dans son sens à lui qu'il n'est pas clair dans ses positions !

  28. la pavana dit :

    "Monsieur le Président je vous fais une lettre que vous lirez peut être si vous avez le temps". Comme il n'aura pas le temps et qu'il est solidaire de la troïka et du gouvernement Merkel, c'est tout vu !

  29. Louis31 dit :

    Vous parlez de trahison du peuple en parlant de Hollande et vous dites que ce peuple est contre ceux qui demandent que la dette soit payée quoi qu’en subisse la Grèce, de quel peuple parlez vous ? Celui qui a mis en première position dans l’élection législative partielle le FN qui demande que la Grèce paie ses dettes ou en deuxièmes position le PS qui demande aussi que la dette soit payée ? Enfin je crois que le peuple qui s’est senti trahi, il y a longtemps qu’il a baisé les bras et reste à la maison au lieu d’aller voter ou manifester. Ça va être dur, très dur pour les faire bouger et la route sera longue mais il faut beaucoup de persévérance pour convaincre ce peuple à sortir nous y arriverons j'en suis sûr. Et Jean-Luc seul n'y arrivera si on ne se bouge pas tous pour l'aider.
    Vive la VIè Vive la VIE

  30. Alice dit :

    Comme @marguerite je suis d'accord pour que l'on soutienne chacun avec nos moyens même des petites sommes le nouveau gouvernement en effet comme cela se faisait pour soutenir les salariés en grève. J'ai été touchée par le message d'Yves Yague. Ne pas oublier ce qui s'est passé quand les pays européens n'ont pas soutenu le peuple espagnol contre Franco. Ne pas oublier qu'en 1953 la dette de l'Allemagne a été réduite de 60% et le règlement des dettes de guerre reportés à une date indéterminée.

  31. Jean-François91 dit :

    La BCE, porte-parole de la finance, et de l'ordo-libéralisme allemand, vient de déclarer la guerre au peuple grec et par là aux peuples de l'UE. X grèves générales grecques, Y pétitions millionnaires, sans effet, c'est l'UE. Et comme les sommes en jeu dépassent de beaucoup ce que des collectes peuvent rassembler, ces collectes ne seront qu'au mieux symboliques. Les manifestations indispensables (dès ce soir à 18h30 à Paris place du Palais-Royal) seront surtout un soutien aux actes du pouvoir politique, grec en l'occurrence. Sapir ce matin et Lordon il y a quelque temps ont montré les armes d'un gouvernement face à la finance. En 2012 déjà, Jean-Luc et Jacques Généreux avaient bien évoqué ces outils de la souveraineté si "les autres" ne voulaient rien entendre. La page de l'euro-béatitude est tournée, face à l'euro-dictature, les vraies gauches européennes ont intérêt à avoir un plan B.

  32. jean-luc T dit :

    D'accord pour un financement participatif afin d'aider la Grèce, mais il faut que ce soit au niveau européen, voire mondial. Qui peut mettre ça en place à part des partis politiques, des associations etc. qui se fédèrent ?

  33. papslln dit :

    Oui, Jean Luc, ce sont deux bonnes idées essayer de rencontrer Hollande (au moins tu auras essayé) et surtout montrer notre désaccord par cette manifestation ! Dommage que j'habite à Belle-île, que j'aie 80 ans mais si quelqu'un me proposait d'y aller j'irais !

  34. Bruno dit :

    Une marche de soutien pour la Grèce, j'en suis ! Qu'on soit 3 millions, comme le 11 ! Je rêve ? On est tous concernés et même tous menacés.

  35. Sylvain dit :

    Au moins, les Grecs savent maintenant qu'ils ont un gouvernement et ils savent aussi l'intention meurtrière qui se cache derrière tout ça depuis bien longtemps. Le taux de suicide a augmenté en Grèce à cause des mesures de la Troïka mais aussi à cause de ses messages violents et remplis de morgue abjecte. Le peuple s'est senti profondément meurtri. Mais à y regarder de plus près et sachant que c'est ce qui nous arrivera bientôt, en quoi peut-on encore évoquer une quelconque "solidarité européenne" ? Draghi et Goldman Sachs ont coulé la Grèce et l'Europe est en train d'achever le processus. De qui sommes-nous solidaires, de nos courageux frères grecs ou de l'oligarchie corrompue jusqu'à la moelle ? Quand une maman ou un papa décide de s'enlever la vie parce qu'il est trop difficile d'affonter le regard de ses enfants, est-ce qu'on a le droit de se taire ? Et quand un pourri vient nous raconter que les Grecs l'ont bien mérité parce que son patron le paye pour nous enfumer, combien de temps allons-nous encore laisser dire ? Le scandale et l'abomination règnent, la justice doit frapper.

  36. Michel dit :

    Bonjour,
    Ne pas se tromper, la Grèce est position de force, malgré le coup d'Etat financier de la BCE contre les banques grecques. D'ailleurs, ce coup qui ravit Le Monde et Libé démontre que l'Europe est aux abois. Car, si la Grèce sort de l'euro et de l'Europe, elle bascule l'Europe dans une crise financière sans précédent. Et la Grèce aurait de fait une annulation unilatérale de la dette. Pourquoi Athènes continuerait-elle à payer sa dette à des « partenaires » qui l'ont lâché ? Surtout qu'en cas de sortie, la Grèce ne sera pas seule longtemps. Obama après Poutine a fait des appels du pied au cas où. Car les USA n'envisagent pas des navires russes dans les ports grecs. Enfin, Alexis Tsipras et Syriza peuvent-ils trahir en continuant l'austérité ? Quant à la demande de JL Mélenchon à Hollande il sait très bien qu'il refusera, cela aura au moins servi à démontrer qui il est réellement pour ceux qui ne l'ont pas encore compris.

  37. Poncet dit :

    Oui, la Grèce est en position de force, ne serait-ce que parce que son gouvernement a la plus forte légitimité de tous les gouvernements de la zone euro. Par ailleurs, d'un point de vue économique, l'expulsion de la Grèce de la zone euro n'est pas la pire des choses pour la Grèce car elle retrouverait la liberté de sa politique monétaire. Pour nous en revanche, la situation peut devenir très dure : les banques françaises vont y laisser des plumes et l'on va essayer de nous le faire payer.
    Le peuple sera bientôt dans la rue. Ce n'est même plus être devin qu'affirmer cela. Mais la réaction sera violente. Il faut s'y attendre et s'y préparer.

  38. pierrot dit :

    Bonjour Jean-Luc. Nous avons marché contre la loi Macron... résultat ? Rien. Nous avons marché pour la défense des retraites. Résultat ? Pas grand'chose. Nous avons marché pour défendre la liberté d'expression. Résultat, Hollande va lècher les babouches des Saoudiens et des Quataris, grands démocrates, comme chacun sait, sans même évoquer un seul instant l'emprisonnement de ce pauvre diable condamné à 1000 coups de fouet pour opinion divergente. Nous avons marché pour plein de trucs et rien au bout n'a été obtenu. Dans ce cas précis, c'est au niveau des banques que ça doit se passer. Allons chez nos banquiers respectifs et retirons nos sous et mettons les à la Banque Postale, qui reste encore un des derniers bastions du service public, ou sous le matelas. Et si ça ne suffit pas, il faut que nos camarades qui travaillent dans les banques fassent en sorte à bloquer le plus possible les transferts financiers. Mais marcher, c'est bon pour la santé, certes. Néanmoins, même quand le peuple avait voté NON en 2005, vous avez bien vu ce que la décision majoritaire du peuple est devenue.

  39. Picton dit :

    "On va voir si la conférence de presse de François Hollande élargit l’ambition et la capacité d’initiative de notre pays. "

    Ben c'est tout vu. On surfe sur la vague du 11 janvier, lamentablement. Pour le reste on se couche sur le paillasson de Merkel.
    Lire Sapir et Jorion. Il n'y a plus que là aller pour trouver de l'info un peu argumentée.

  40. Gimenez Gilbert dit :

    Camarades
    Je suis un peu surpris par le défaitisme lu dans une majorité de commentaires. A quoi vous attendiez vous de la part des sociaux libéraux, des responsables réactionnaires de droite, de la BCE et de l'impératrice Mme Merkel ? La lutte engagée par le peuple grec est le nôtre, et comme l'a manifesté le peuple espagnol, il faut que le peuple français, comme il l'a fait pour le 11 janvier pour d'autres raisons, montre son engagement. Tous les manifestations de rébellion de notre part, chacun à sa place, est de nature à créer les conditions d'un fort rassemblement de rue. Le vote grec oblige les oligarchies politiques et financières à se découvrir pour apporter des réponses à la situation grecque. Ces réponses obligatoirement nocives pour les plus démunis peuvent créer le déclic propre à réveiller les consciences de tous ceux qui comme les grecs veulent le changement. Ok, C'est la lutte du pot de terre contre le pot de fer, mais le peuple grec a lancé l'offensive, on ne peut pas abandonner sans lutter, s'il y a un mouvement dans la rue, j'y serai.
    Fraternellement

  41. Luinel dit :

    Monsieur le Député Européen,
    Une fois de plus la fonction "politique" est allègrement piétinée dans notre Europe qui se dit démocratique, avec la complicité aimable de tous les libéraux. La BCE se permet de s'opposer au gouvernement légitime de la Grèce. Nous ne devons pas l'accepter. Il faut lancer une grande pétition internationale pour dire notre solidarité avec la Grèce et récuser les oukases de la Finance. Il faut se lever et crier notre colère. Nous défendrons cher notre peau.

  42. chris_84 dit :

    La seule et unique solution pour nos amis grecs est le défaut et sortie de l'euro, et pour que le système n'ait pas le temps de s'organiser, le faire sur le champs. Une caisse de soutien n'apporterait rien, car il leur faudra acter le retour à une monnaie nationale par la banque centrale de Grèce, et nouer très vite des partenariats avec d'autres nations pour continuer des échanges commerciaux et avoir des devises. Le seul fait que leur budget primaire soit à l'équilibre indique que la stratégie est tenable, s'ils font défaut sur la dette. La patate chaude sera dans le système bancaire européen, et il est fort à parier des soubresauts importants. Mais tel est le prix à payer pour sauver nos souveraineté et nos démocraties ! Vider nos liquidités bancaires contribueraient à sauver nos liquidités dans un 1er temps pour chacun de nous certes, mais mettrait à plat le système bancaire.

  43. PIETRON dit :

    Syriza a été élue par la majorité du peuple grec. Si le nouveau gouvernement grec s'appuie sur cette majorité et la solidarité des internationalistes de tous pays, la BCE fera marche arrière. Marche arrière car elle représente le capital et que le capital n'a pas du tout intérêt au soulèvement des peuples (fut-ce par procuration), profits obligent et parties intégrantes essentielles de son existence.
    L'économisme qu'imposent à longueur d'ondes et de discours, les affidés du capital (PS/UMP/FN) a malheureusement porté ses fruits car il a totalement occulté les choix de société qui devraient interroger les partis qui aspirent au changement. Ce changement, sans mise en cause directe du capitalisme (dont la dette n'est qu'un avatar opportun) ne pourra se réaliser sans un combat de classe à même hauteur que celui que mènent le gouvernement PS en France, la BCE à Bruxelles, pour le capital.
    Solidarité avec le peuple grec.

  44. Empathie dit :

    @chris_84 (42)
    "Si la Grèce est toujours nominalement dans la zone euro, elle n’y est plus politiquement ni dans la réalité économique". C'est ce que l'on peut lire dans dans un post sur le site de Paul Jorion. Son titre : Le cadeau de la BCE à la démocratie en Grèce

  45. Cyprien J. dit :

    Bonjour.
    Marcher, comme réponse à ce coup de force de la BCE ? Demander à Hollande qu'il intervienne ? C'est une blague ? Depuis quand celui qui s'affiche en plein accord avec la rigueur budgétaire de Merkel se soucie du sort du peuple grec ? Depuis quand le gouvernement tient compte des grandes marches de solidarité ? Redescendons un peu sur terre, nous ne devons rien attendre de lui et si jusqu'alors je me positionnais clairement pour une "autre Europe", je commence clairement à me poser des questions.

  46. Veytizoux Jean-Philippe dit :

    La BCE n'est courageuse qu'à moitié. Elle vient de garantir à la Grèce 60 milliards par d'autres canaux ! Mais d'accord pour les manifs.
    Mon opinion sur une issue plausible. En cas de sortie de l'Euro des grecs, les anglo-saxons vont reprendre pied sur le porte-avion en face du Canal de Suez. Cette économie qui devenait de plus en plus germano dépendante, une trop belle aubaine pour la City et Wall Street. La séance du jour à Athènes, -7% à l'ouverture, -4% à la clôture après le scud de Draghi d'hier soir et l'assurance tranquille de Varoufakis face à Schaubble. Franchement ça secoue à très haut niveau.
    Maintenant, oui aux manifs sur le fond, la réponse est aussi politique évidemment et ce sont les peuples qui tiennent la clé, mais bon on a le droit d'être prof d'histoire-géo et d'aimer la géostratégie.

  47. BEDEREDE Denis dit :

    Face à une telle attitude dictatoriale, comme j'ai déjà pu l'évoquer, il faut rendre aux Nations leurs souveraineté et appeler un référendum pour sortir de l'Union Européenne, véritable machine à broyer les états européens, voulue notamment par les USA. Fin de l'euro, et fin de l'UE est bien l'une des solutions incontournable pour sortir de la crise sans fin.

  48. Phi phi the biker dit :

    Bonjour à tous
    2005, on crache à la figure des électeurs qui ont voté non au référendum sur la constitution européenne.
    2010 (?) Il y a environ 4 ou 5 ans, à propos des premières manifestations musclées du peuple grec, suite aux premières mesures d'austérité, Michel Rocard disait qu'il fallait envisager de faire intervenir l'armée en Grèce pour calmer le peuple grec de sa rébellion. Je n'ai jamais pu digérer ce commentaire, pour moi irresponsable, de cet ancien ministre de François Mitterrand, ministre qui avait à l'époque pour moi toutes les apparences d'un démocrate normal.
    2015, Jean Claude Junker "il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens". Envisage-t-il aussi, ce monsieur, de faire intervenir l'armée, ou envisage-t-il une autre solution violente vis à vis des nouveaux élus grecs ? Où tout cela va-t-il conduire l’Europe ? Où cela peut-il conduire le monde ? La stratégie du choc, si bien décrite par Naomie Klein ?
    Déclencher une guerre n'est-il pas envisagé par les véritables dirigeants du monde. On fait table rase et on recommence comme...

  49. Michel dit :

    Bonjour,
    Au fait la BCE et les europeistes n'ont ils pas, dans le passé récent, dit que la BCE est indépendante ? N’est ce pas politique, le choix qu'elle vient de prendre ?

  50. JC Rouzie dit :

    Tout à fait d'accord avec l'idée de manifester en France mais nous devons très rapidement amplifier l'action avec nos camarades de Podemos, irlandais, italiens, et demander à de grands économistes proches de former un comité de soutien et d'intervenir dans tous les médias possibles. Continuons à nous battre avec le peuple grec car ils nous faudra très bientôt se battre avec tous nos camarades européens contre cette austérité.


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