09fév 15
Je poste ces lignes pour apurer mes réserves de récits et analyses après une semaine très occupée en première ligne. Ce que j’avais à écrire sur la Grèce, vous avez pu le lire a mesure sur ma page Facebook et ici même. J’espère que mon argumentaire à propos de la dette a bien circulé. Depuis la visite d’Alexis Tsipras à Paris, je réserve mon commentaire. En effet j’ai demandé à être reçu par François Hollande, comme vous le savez, et je ne veux rien dire ni faire qui puisse servir de prétexte pour couper les dialogues qui doivent se multiplier dans la situation. Bien sûr, j’appelle à se joindre massivement et courageusement aux initiatives de soutien public qu’il faut prendre partout. Notamment a Paris le 11 février et le 15 dans les grandes villes de France. Surtout soyez innovants et inventifs. Cette lutte a lieu sur la base de notre victoire dans les urnes. Pas de notre enterrement. Pour ma part, je suis d’ailleurs partisan d’une marche nationale. Mais comme le reproche m’a été fait avec vigueur dans le passé d’avoir joué un rôle trop visible dans les marches pourtant réussies comme jamais depuis, je vous renvoie aux actions des collectifs de toutes sortes qui ont déjà engagé des discussions et nous diront sans doute quoi faire. Je forme le vœu qu’on n’attende pas la dernière minute comme pour le 15 novembre dernier où l’appel a été lancé trois semaines avant. Et si les affiches sont lisibles ce sera parfait.
Dans ce post je dis un mot du résultat de l’élection partielle du Doubs. Puis de mon séjour à Tunis. Et enfin deux mots à propos de l’Ukraine et de la Russie
Dans le Doubs, le FN a été battu. De justesse.
Mais la démocratie n’a pas gagné. Il faut avoir toute l’arrogance inconsciente du PS pour crier non seulement victoire mais parler par-dessus le marché d’une « dynamique » ! Que devra dire alors le FN qui a progressé de 16 points entre les deux tours ! Sa candidate fait 6000 voix de plus qu’aux législatives de 2012. Elle est au niveau du résultat de Marine le Pen à la présidentielle alors qu’il y a eu 80 % de votants à l’époque et 50 % aujourd’hui. Le FN est en dynamique et en conquête sur son propre électorat et sur celui de la droite. En réalité, l’avance très étroite du PS face au FN est un signal d’alarme majeur sur l’état de notre pays. Déjà, le tableau de ce second tour était pitoyable ! En effet les deux candidats en présence ne représentaient que 11 et 13% des inscrits ! Peut-on mieux exprimer le rejet dont ils sont l’objet ? Le PS a joué une fois de plus cyniquement son chantage habituel. Il en connait la force. Voilà pourquoi entre les deux tours, François Hollande, qui tenait sa conférence de presse, n’a pipé mot à l’électorat de gauche. Il a claironné les louanges de sa politique d’austérité, sans un mot à propos du chômage. De son côté, Marine Le Pen, en s’opposant avec sècheresse à tout arrangement sur la dette grecque jouait la carte de la respectabilité de droite, comme un sourire aux électeurs de l’UMP. Bien joué !
Le résultat est là. L’UMP est explosé en deux, entre ceux qui ont voté FN et ceux qui ont permis in extremis de le battre. Heureusement l'extrême droite est battue. Mais personne ce soir ne doit se rassurer à bon compte. Je ne vous étonnerai pas en disant que ce naufrage démocratique montre l’urgence d’une refondation totale notre système politique. Face à la grève civique qui gagne du terrain, quelle réponse sinon l’action populaire ? La légitimité des partis du vieux monde s’écroule sous nos yeux. Le FN fait illusion alors même qu’il s’est clairement affirmé comme garant du système financier et gardien de la Constitution de la 5ème République. Naturellement, rien de cela ne se fera sous la houlette du PS qui trouve si bien son compte à la situation présente. Dès la publication des résultats ont recommencé les appels vibrants vicieux à « l’unitééééé ». Elle commencerait évidemment par notre capitulation sans condition devant la politique du gouvernement cela va de soi ! « Unitééé » ! « Si tu veux battre Marine le Pen, travaille le dimanche, part à la retraite plus tard » et ainsi de suite ! Excitant, non ? Et nous ? Comme d’habitude. La désignation du candidat, nous l’apprenons dans la presse, et L’Humanité nous donne le résultat du « communiste ». Si bon que soit le camarade concerné comment peut-il faire autre chose que du témoignage ? Ainsi va le Front de gauche, cartel de partis sans ancrage de masse ni volonté d’en avoir. Sans organe représentatif, ni volonté d’en avoir. Et nous serons les seuls à ne faire aucun bilan critique cela va de soi. A moins qu’on décide que c’est de ma faute, de l’erreur de ma ligne « Front contre Front » et ainsi de suite. Je ne me décourage pas, mais clairement tout cela me pèse.
Je rentre de Tunis. Le nouveau gouvernement vient d’être installé.
Il fait un froid de loup à Tunis et je crois qu’il en va de même dans tout le Maghreb. Ce déplacement n’était pas placé au mieux pour moi. La semaine passée, j’étais à Madrid. Et cette semaine j’ai une session au Parlement de Strasbourg extrêmement dense. Je dois notamment rencontrer le président de la Commission des affaires étrangères de la Douma russe. Puis j’enregistre une émission avec Pablo Iglésias. En trois semaines, j’aurai passé bien peu de temps chez moi. À présent cela me pèse parfois davantage que dans le passé. Mais je considère que cela fait partie du mandat qui m’a été confié par ceux qui m’ont élu député. Ceux-là savaient que je ne serai jamais un député « comme les autres » et je n’exprime aucun mépris pour les autres dans cette formule. Ensuite, c’est aussi ma façon de continuer à porter le drapeau que j’ai reçu des quatre millions d’électeurs de notre Front en 2012. C’est d’ailleurs comme ça que ceux qui m’invitent me considèrent. Ce n’est pas ma personne qui est en scène mais ce que ce vote a voulu proclamer. Je tâche d’être à la hauteur. Que vaudrions-nous si j’avais disparu ou si je m’étais juste enrobé dans la pancarte de mon seul parti ? Mais il est vrai que c’est pesant, sur un plan personnel. De plus, l’air climatisé partout m’afflige d’une sinusite quasi permanente. Quoi qu’il en soit, le calendrier et le devoir commandent.
Ici il s’agissait pour moi d’être aux côtés de mes amis dans un moment bien particulier, celui de la commémoration de l’assassinat de Chokri Belaïd, dirigeant national progressiste tunisien il y à peine deux ans en pleine révolution tunisienne, quand le parti religieux était le plus menaçant. Cet évènement fut suivi six mois plus tard par l’assassinat de Mohamed Brahmi. Il aura été un paroxysme dans une situation alors extrêmement dangereuse. Allait-on basculer dans la guerre civile comme c’était sans doute le plan des assassins ? Dans les heures qui suivirent tout reposa sur le sang-froid et la lucidité politique des femmes et des hommes de qui tout dépendait. Mais d’abord de Basma Khalfaoui, l’épouse de Chokri. Elle n’appela pas à la vengeance mais à la justice. Basma est une avocate, et une intellectuelle militante. A l’heure d’enterrer son mari, Basma lança dans le cimetière des youyous stridents et son cri, que l’on aura pu entendre de si loin, est resté à lui tout seul comme le plus puissant discours contre les assassins. C’était le signal d’une ligne de résistance morale absolue. Ni la mort des êtres chers, ni la peur pour soi-même ou ses proches ne viendraient à bout de la volonté des acteurs de la révolution citoyenne. Deux ans après, Basma anime une fondation contre la violence politique. Je voulais être à ses côtés et avec les siens le jour de cet anniversaire. L’action politique est aussi faite de fidélité aux personnes et à leurs parcours quand ils s’enchevêtrent de cette façon totale avec leur engagement militant. Tout le reste de mon séjour a été construit autour de l’évènement qu’était le rassemblement sur le lieu du crime.
J’ai longuement rencontré Hama Hammami le candidat du Front populaire à l’élection présidentielle et secrétaire général du Front populaire. A présent, le Front populaire est constitué en opposition de gauche à l’assemblée, sans hésitation, ni aucune de ces étapes incompréhensibles que nous avons dû subir en France. Dès lors, la Constitution prévoit que ses députés président la commission des finances et celle des affaires étrangères ! Une fois de plus, la question posée est celle de l’indépendance de notre position politique et donc du recours que nous pouvons être pour la société toute entière. Evidemment, cela ne suffit pas à faire une stratégie. Mais c’en est le point de départ. Du reste, Hama Hammami, Riad Ben Fadhel, son directeur de campagne et moi nous étions concentrés sur un autre point. Celui des stratégies différentes appliquées par Syriza et Podemos. La transversalité sociale, la conquête des hégémonies culturelles, toutes les questions stratégiques du moment étaient sur la table. Chemin faisant, on s’amusa de penser à ce que sont devenus en face de nous les pauvres politiciens de la gauche officielle qui raisonnent en termes de pur marketing politique… Il n’y a pas de conclusion globale à cette discussion, en tous cas aujourd’hui, à cette heure. Il faut encore apprendre et se parler pour dégager des axes stables de travail. Et il faut surtout que les évènements tranchent autant que possible. En tous cas mes repères restent dans le mouvement de la société et non dans l’état des discussions entre les partis et en leur sein. Non par mépris pour ceux-ci mais pour rester capable de contribuer utilement.
Un beau moment de mon séjour s’est encore joué le lendemain à déjeuner, à l’entrée de la médina de Tunis où je suis comme j’ai été du temps de mon enfance à Tanger et où j’ai connu mon premier bouchon de piétons. Je déjeunais avec Mbarka Aouainia Brahmi, l’épouse de Mohamed Brahmi, assassiné six mois après Chokri Belaïd, une de ses collègues et le président de son parti. Maîtresse femme que Mbarka ! Au Parlement, son parler cru et dru a déjà rompu bien des conventions ! Elle fut élue dans la région de Sidi Bouzid contre vents et marées alors que tous prétendaient que le secteur était trop arriéré pour élire une femme ! Hélas, une partie des camarades eux-mêmes firent dissidence pour lui barrer le chemin. En vain. « J’ai combattu avec un commando et j’ai gagné » dit-elle avec un geste de la main qui balaie l’espace devant elle. Son centre d’intérêt était la situation en Grèce et la manière de répondre aux interrogations sur la dette à payer. Le rapport avec la question de la dette tunisienne était évident et on l’aborda longuement. Car ici, les promesses de François Hollande sur le sujet ont été entendues et prises au sérieux, hélas. Naturellement il ne s’est rien passé depuis. Bref on s’instruisit mutuellement en échangeant des informations. La question de la dette publique, de son poids sur les sociétés et l’application uniforme et bornée des critères du FMI sur tous ceux qui tombent sous sa coupe ne va sortir de l’actualité. Les stratégies de répliques sont devenues des questions très concrètes pour tous ceux qui pensent gouverner leur pays….
Mais quelle que soit l’importance de ce que j’ai fait ensuite, je veux répéter la leçon que la vie m’a apprise à ce sujet. La vie est un tout et l’action politique un parcours qui ne s’en distingue pas, sinon par la splendeur des rencontres et des actes qu’elle propose. Je n’ai jamais rencontré Chokri Belaïd parce que mon rendez-vous avec lui en 2013 était fixé deux jours après son assassinat. De lui, j’ai donc d’abord vu la flaque de sang sur le parking de son immeuble. Puis son épouse, ses enfants et son vieux père sidérés. Deux ans après, ses pas sont toujours marqués dans le sol qu’empruntent ses compatriotes. Je ne sais le dire autrement. Et moi je marchais bras dessus bras dessous avec ses camarades et sa famille des lieux du crime au centre culturel où s’est célébré l’ouverture des commémorations, une marche pleine de slogans dont je n’ai compris que celui que j’ai appris : « Haï, haï, Chokri dilma haï ». Il vit, il vit, Chokri vivra toujours ! J’ai dit quelques mots à la cérémonie. J’étais le seul Européen qui reçut cet honneur. Je me suis efforcé de ne donner aucune prise dans mes propos à ceux qui auraient voulu faire de moi une figure de ce « parti des Français » que certains se donnent la facilité de dénoncer en permanence pour s’éviter les difficultés de l’argumentation.
Le nouveau gouvernement tunisien a prêté serment alors que je me trouvais à Tunis, de sorte que l’événement était dans toutes les conversations. Le Front populaire a refusé d’intégrer ce gouvernement. Je ne crois pas qu’on le lui ait proposé sérieusement. En effet, quand on voit à quelle vitesse le parti « moderniste » Nidatounés du président Beji Caïd Essebsi s’est accordé avec le parti religieux Ennahda sur le programme économique libéral du gouvernement, on devine quelle impasse aurait été la discussion avec nous ! Privatisations, coupes dans les dépenses publiques et ainsi de suite : aucune originalité ni largeur de vues dans le projet gouvernemental. Il est peu probable que ce programme fonctionne mieux ici qu’ailleurs. La société est déjà lourdement déstabilisée socialement. On doit donc s’attendre à des remuements. En fait, il est probable que la révolution citoyenne n’est pas finie. La jeunesse est le premier bataillon d’abstentionnistes des élections qui viennent d’avoir lieu. Dans tous les cas, la réorganisation du champ politique est en cours. Le PS, compromis par son alliance avec le parti religieux, a été rayé de la carte. Les anciens membres du parti social- démocrate (RCD) de Ben Ali, membre de l’Internationale socialiste, sont fortement représentés dans la nouvelle chambre des députés. Leur retour sur la scène donne à penser. On mentionne ici également l’âge du président, 89 ans, comme une source d’anxiété pour le futur.
De notre côté, le Front populaire a réussi à se hisser à la troisième place du podium. Il est donc dans la bonne situation pour capter beaucoup de ce qui va suivre. Mais il lui reste à faire l’essentiel, comme nous. C’est-à-dire incarner la société et un « projet de pays » plutôt qu’un témoignage avant-gardiste. En tous cas, c’est ce que je crois pour ici comme pour là-bas. Je l’ai dit à la conférence à laquelle j’ai participé à l’Hôtel Africa sur le thème du bilan de nos expériences nationales des « Fronts de gauche » en Méditerranée. Je crois que ce que j’ai dit entrait en résonance avec une bonne partie des participants. Comme vous le savez, toutes ces discussions passent sous les radars des récitants médiatiques. C’est un grand confort pour nous car de cette façon, nous ne sommes pas encombrés par leurs persiflages et jets de venin. Mais cela ne doit pas amoindrir l’attention de ceux qui s’intéressent aux questions que soulève le franchissement de l’Atlantique par la révolution citoyenne. Ce dont il est question, ce n’est pas seulement d’une action de nos partis mais d’un processus dans le moment de l’Histoire. La discussion sur les stratégies ne se fait pas seulement dans l’abstrait mais aussi dans l’action. Ainsi, le choix de non-violence après l’assassinat de nos camarades Belaïd et Brahmi fut un moment fondateur.
Je désapprouve totalement ces grands mots qui évoquent cette « guerre totale » en Ukraine : comme s’il était possible d’oublier qu’il s’agit de faire la guerre à la Russie, absurdité dévastatrice totale. À présent, le danger est extrême. Sans doute est-ce pourquoi les responsables français et allemands sont-ils allés à Moscou. Tant mieux. Il était temps. Les provocateurs ukrainiens n’ont pas chômé. Ce sont les mêmes qui font échouer tous les accords depuis le début de la crise. Si je m’avance autant, c’est parce que personne ne peut prouver quel est l’intérêt de Poutine à une telle escalade ! D’ailleurs, après des mois de bavardages, de promesses non tenues côté américain et européen, nous voici revenus au point de départ. C’est le plan franco-allemand. Il prévoit une plus large autonomie des régions rebelles. Il se fonde sur la ligne de front actuelle. Excellent ! C’est le plan proposé par les Russes dès le début du conflit : une Ukraine fédérale ! Il va de soi que le projet d’une zone démilitarisée de 50 à 70 kilomètres de large le long de cette ligne est excellent pour empêcher les exactions des milices d’extrême droite ukrainiennes avec ou sans uniformes de l’armée du président Porochenko. La qualité de ces avancées est évidente.
Mais elles ne peuvent faire oublier le harcèlement médiatique qui s’est prolongé comme un bruit de fond de pure propagande tout au long des semaines et encore à cette heure. On a retrouvé pendant des semaines les montages du style de ceux utilisés pour justifier les guerres d’Irak ou réclamer celle de Syrie. Les récitants des médias ont débordé d’irresponsabilité en prêchant la haine anti-Russe, en étouffant les crimes de guerre du gouvernement d’extrême droite Ukrainien, son président oligarque et en diabolisant d’une manière irresponsable la Russie et Vladimir Poutine. Rien de nouveau sous le soleil, dira-t-on. C’est vrai. Mais il est important que chacun de vous, mes chers lecteurs, en prenne pleinement conscience pour apprendre à penser librement. Tout dépend de cette liberté de penser informée, quand les évènements s’enflamment. On ne répète jamais assez cette mise en garde contre la machine à bourrer les crânes et sa propension à faire oublier ensuite ses turpitudes par des diversions. Je ne parle pas dans l’émotion de la machine incroyable à insulter et diaboliser qui s’est déchaînée contre moi au lendemain de la victoire de Tsipras. « Le Monde » a de nouveau battu quelques records inadmissibles en la matière. Non seulement à mon sujet, ce que je trouve toujours aussi consternant, mais contre la Grèce et, pire que tout, contre la Russie avec un appétit pour la guerre stupéfiant.
Pour ma part, je vais m’impliquer davantage dans le débat sur l’Ukraine et la Russie. Et surtout dans le combat contre la diabolisation de la Russie. L’insulte qu’a été le fait de ne pas inviter Poutine aux cérémonies de la Libération des camps ne peut se reproduire. C’est là un des instruments de la reconstruction d’une mémoire artificielle sous contrôle de la propagande qui voudrait faire des États-Unis les libérateurs exclusifs du continent. La vérité est tout autre. Sans l’Armée Rouge et le sacrifice de vingt millions de Russes, rien n’aurait eu lieu et il est même possible que les USA se soient accommodés de bien des choses, comme l’a montré leur soutien jusqu’à la dernière minute au régime de Vichy. La peur des rouges a accéléré le débarquement de Normandie. Il est frappant de voir comment, dans les enquêtes d’opinion, on constate qu’après-guerre une très large majorité, témoins directs des évènements pensaient que les Russes étaient les libérateurs essentiels. On voit alors comment cette proportion s’est inversée après l’absorption massive de drogues médiatiques. Pour ceux que cette mise au point rendrait nerveux, je voudrais rappeler que le général de Gaulle ne célébrait pas le 6 juin. Ses raisons ont été clairement énoncées. Voici ce qu’il en disait : « Le débarquement du 6 juin, ç’a été l’affaire des Anglo-Saxons, d’où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi ! Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne ! Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi. »
L'Union européenne (dont le mérite claironné est d'avoir assuré la paix dans un continent sans cesse en guerre dans le passé) a été complice de l'OTAN démantelant la Yougoslavie. Une récidive avec engagement de la France en Ukraine serait malvenue. La Russie est un grand pays européen, de droite, qui n'a pas de base militaire à nos frontières et qui n'en veut pas (ou pas de nouvelles) sur les siennes.
Une fois n'est pas coutume, je vous invite à lire la recension que j'ai faite d'un livre de deux intellectuels que je sais respectables : Régis Debray, qui fut révolutionnaire et qui ne l'est plus et Renaud Girard, grand reporter du Figaro. C'est ici. Vous y verrez comment les deux s'alarment de la capacité de nos dirigeants à nous fabriquer des ennemis.
Il faut une grande manif le 11 février pour la Grèce, c'est maintenant qu'il faut réunir les efforts.
Bravo pour les ponts gardés avec la Tunisie, ils sont si importants pour le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée, c'est un espoir, même si l'Europe, on le sait est plus active à se barricader derrière sa forteresse (avec les conséquences que l'on sait sur la vie de milliers de migrants en méditerranée) que d'ouvrir le dialogue.
De Gaulle combattait l'AMGOT (Allied Military Governement of Occupied Territories) qui devait limiter fortement la souveraineté politique et économique (interdiction de battre monnaie) de la France (ce qui ne dérangeait pas les atlantistes comme Jean Monnet). Bref, c'est comme les efforts de Tsipras pour stopper la Troïka et pour cela il faut un fort mouvement libérateur populaire.
Merci pour votre contribution concernant la Russie et l'Ukraine. C'est très important en ce moment, même à droite des voix se lèvent contre cette escalade stupide.
Bravo et merci pour votre implication continue et je comprends et partage votre fatigue devant l'incapacité du front de gauche à dépasser des comportements de petits boutiquiers. Vous avez des défauts comme tout le monde, et c'est la dessus que les media tapent continuellement pour vous empêcher de jouer un rôle central, car je ne vois hélas aucun autre Tsipras à la française pointer à l'horizon. Je pense par contre que vous faites une erreur d'appréciation stratégique sur le vote FN. Non le vote FN n'est pas seulement "en dynamique et conquête sur son propre électorat et sur celui de la droite". Il progresse hélas autant dans les anciens bastions de la gauche, la vraie, comme les vallées abandonnées par la sidérurgie dans l'est ou même dans le sud est où j'habite, je l'ai vu tous les jours dans mon activité d'élu local, c'est le cas des quartiers Nord de Marseille où il n'y a pas si longtemps les communistes faisaient plus de 20%. Et ne croyez pas non plus que les abstentionnistes se réveillant seront de notre coté, non la montée d'un Siriza français n'est pas d'actualité.
Autre sujet, quid d'une démarche forte, visible, de soutien à la Grèce au parlement...
Bonjour jean-Luc.
Je salue encore une fois ton analyse pertinente sur la situation de la Grèce et en Ukraine.
Un petit bemol à propos de l'élection dans le Doubs : tu indiques que la dynamique du FN se fait sur son électorat et celui de l'UMP. J'ajoute que malheureusement il se fait aussi sur une partie de la gauche, c'est cela qui me semble plus tragique et particulièrement dangereux.
Avec mes salutations fraternelles.
Une manif pour le 11 février et qui n'est annoncée nulle part ? Comment faire circuler un message aussi flou ? Pas très efficace dans un délai aussi bref !
Bonjour Jean-Luc,
Dans le Doubs, après avoir bien écouté le candidat PS Frédéric Barbier qui commentait ses résultats, je n'ai pas ressenti qu'il pavoisait. Bien au contraire.
@Jean Louis
Je suis d'accord avec vous, le FN s'implante même dans les anciens bastions de la gauche, dans le sud ouest, il s'agit de la gauche socialo-radicale. Et même dans le Lot, ce parti présente des listes dans quasi tous les cantons alors que la droite est généralement faible et le FN absent dans ce département. La dynamique s'appuie sur la désertification des campagnes avec la suppression des services publics,la crise de l'agriculture familiale et les magouilles des barons locaux.
J'avoue que je finis par ne plus comprendre du tout ce qu'est le Front de gauche. Où sont passés les questions qui me, nous, concernent directement comme le fait que de se retrouver à travailler comme auto-entrepreneur avec des paiements au coup par coup (et pas d'indemnités de chômage), vacataires de l'université, récoltant quelques miettes de budget parfois pour un bout de recherche, je suis "l'intellectuel pauvre" et je suis dans les quartiers populaires (comme le veut Autain…) mais j'ai plus de fric pour me nourrir. Une génération est en train d'être sacrifiée ! Franchement, la sixième, la Russie, etc… j'en pas grand chose à faire. J'aimerai vraiment entendre un son à la Syrizas en France. Comment on va prendre le pouvoir ? Ça, ça m'intéresse !
" Ainsi va le Front de gauche, cartel de partis sans ancrage de masse ni volonté d’en avoir. Sans organe représentatif, ni volonté d’en avoir. Et nous serons les seuls à ne faire aucun bilan critique cela va de soi."
Enfin ! clairvoyance sur l'état du front de gauche dont certains au PG nous bassinent, comme si c'était leur vrai combat !
J'apprécie particulièrement l'annonce de votre implication (plus grande) dans le combat contre la propagande russophobe. Je "recommande" particulièrement Arte à ce sujet (Arte Journal, suivi de "28 minutes"). Cet engagement vous permettra peut-être de vous rapprocher d'Olivier Berruyer du site "Les Crises", et puis de Todd/Sapir, pour des actions communes sur le sujet. Quant au PC, je pense qu'il ne mérite même pas les quelques signes que vous lui consacrez encore.
Je pense que c'est une erreur de ne voir dans le Front de gauche qu'un cartel de partis. En effet, beaucoup se sont engagés politiquement grâce à cette union et j'en fais partie. D'autre part, un grand nombre de camarades communistes qui ne comprennent plus la stratégie de leur parti réclament fortement un éclaircissement chez eux et se battent pour continuer la lutte avec nous. Donc il faut simplement continuer à faire évoluer les choses en fonction des évènements, ce que fait parfaitement Jean-Luc et ne pas oublier que jamais un outil n'est mauvais en lui-même mais seulement l'utilisation qu'on peut en faire. Merci à Jean-Luc pour son courage et son abnégation dans le combat qu'il mène pour et avec nous tous !
Les deux grands partis espagnols de toujours, en chute libre !
Cher Jean-Luc Mélenchon, Grand Merci de partager vos réflexions. Je retrouve mes profonds soucis exprimés avec bien plus de modération que je ne saurais le faire.
@JeanMarie
Tu es comme bien d'autres victime d'un système global, qui sacrifie les plus vulnérables dans ce broyeur universel et c'est contre ça qu'on lutte. Quand on voit l'effondrement du système politique entier, Mélenchon a eu raison d'ouvrir un nouvel espace comme le FdG. Maintenant, cet espace ne suffit plus, il faut mobiliser les citoyens et sortir d'un cartel d'organisations, parfois "boutiquier". C'est ce qu'on essaie de faire avec les collectifs3A, adapter les outils constamment à la réalité populaire. Syriza montre la mobilisation d'un peuple contre la férocité de ce système, Podemos aussi. Notre approche est d'avant garde et on en a la preuve vivante. Le problème, en France, c'est cette résignation devant le tripartisme qui se solde par l'abstention et la résignation au formatage imposé par les média: PS, UMP ou FN. Tu vois bien qu'on est interdits de légitimité démocratique ! C'est pour ça qu'on n'a pas notre Syriza. Ce n'est pas faute d'essayer (les marches, le M6r.FR, participation aux collectifs). Notre échec provisoire ne prouve pas qu'on ait tort, mais la France est ainsi faite: haine des partis tout courts, dispersion des colères, formatage...
Jean-Luc, ne pourrais-tu pas prendre l’initiative de créer un collectif de combat contre la diabolisation de la Russie ? Beaucoup de Français informés principalement par Internet, et quel que soit leur choix politique, ont compris que l'Oncle Sam veut parachever le nouvel ordre mondial par une nouvelle guerre en Europe (ou mondiale). Une délégation de ce collectif pourrait rencontrer le président Poutine et œuvrer pour la paix.
Le Front de Gauche est mort. Soyons assez intelligents pour tirer les leçons de cet échec et continuer à avancer. Partout en France la prolifération des candidatures "citoyennes" aux prochaines élections départementales montre que les gens de gauche n'ont pas baissé les bras et commencent à mettre en oeuvre ce que les partis constitutifs du FdG n'ont pas voulu, le rassemblement des citoyens de gauche avec un fonctionnement démocratique. Ils vont utiliser pour cela ces élections comme vitrine et point de ralliement en prévision de la suite des événements, qui promet d'être tempétueuse. Alors levez vous, rejoignez-les, c'est le moment d'agir concrètement et utilement.
Votre lassitude s'explique parfaitement. A se faire taper dessus de toutes parts, on n'en ressort pas sans séquelles. Mais vous avez abattu un sacré boulot. Sans vous, nous ne connaitrions pas l'Amérique Latine, nous n'aurions pas suivi l'aventure Syriza. C'est déjà énorme. Vous avez d'autre ranimé un feu pour notre forme de pensée. Vous nous avez rendu la fierté. Je n'oublierai pas Bastille "Mais vous étiez où? On s'est retrouvé". Pour l'instant, en France, la fermentation n'est pas aboutie. On ne sait pas ce qu'il adviendra mais vous avez restauré le verbe. C'est magnifique. Sur l'autre rive, celle des scrongneugneux qui rechignent à l'impôt et mettent les difficultés sur le dos des étrangers, je me demande jusqu'où leur malhonnêteté peut les conduire. J'aimerais savoir à quoi est utilisé le fameux emprunt, ainsi que les prochains prévus. Le clientélisme ne permet-il pas de rabattre des électeurs improbables ? Pouvons-nous le savoir ?
l'OTAN n'est pas désintéressé à enclaver la Russie, on a déjà échappé à une guerre généralisée en Georgie. Mais tout le monde manipule cette histoire très complexe, Poutine exploite ces erreurs et ne lâchera rien. Il est évident que cet accord UE/Ukraine ne devait pas impliquer les USA, et qu'il fallait en discuter clairement avec Poutine alors que 60% de son économie est concernée. Secondo, de malentendu en insulte (interdiction du Russe), l'escalade est montée. Le 1er gouvernement provisoire avec des nazis n'a fait qu'empirer la situation. On sait le reste, ce qu'on veut bien nous en donner. Il faut éviter à tout prix de donner des armes à l'Ukraine, ramener Poutine au centre du débat, virer l'OTAN, et demander à Poutine d'accepter une zone démilitarisée à l'Est et en finir avec les bombardements de Kiev sur la partie Est. La France et l'Allemagne doivent impérativement sortir de cet engrenage, en finir avec les sanctions, accepter l'annexion de la Crimée (flotte russe). Attention à la zone de passage que réclame Poutine pour accéder directement à la Crimée, ça veut dire d'autres annexions ? L'affaire est délicate. Pauvres Ukrainiens. Evitons le manichéisme.
Le temps de constituer et promouvoir un vaste mouvement citoyen est venu. Moins de 500 000 personnes, droite et gauche (dont certains sont là depuis 40 ans) et syndicalistes font, sont et se partagent tous les pouvoirs de représentation et de gestion de notre pays. Ils règnent sans partage, puisent dans les caisses, le financement de leurs statuts opaques. Ils parlent entre eux, refont le monde entre eux, aveugles, sourds, ils campent sur leur discours politique reprenant la liste des mots clés dictés par leur groupes de com. Lavage et bourrage de cerveaux. Toutes les reformes en cours, au motif d'économie d'échelle, concentrent les pouvoirs de décision loin des citoyens et sont dématérialisés. C'est la plus vaste organisation de déposession du pouvoir citoyen jamais organisé par ceux qui prétendent être nos élites. Il est temps de constituer, dans chaque petite commune, chaque canton, chaque quartier un comité citoyen permanent de vigilance et d'action pour la reforme de notre pays et fonder la sixième république "sociale, solidaire, cooperative, égalitaire, fraternelle, incorruptible, laique et...
Fatigué ? Comme je vous comprends. Je le suis aussi. Psychologiquement. Nous sommes nombreux à éduquer, informer, apprendre à décortiquer les infos. Peine perdue. On voit les résultats ! le rouleau compresseur médiatique avance. Pourtant, les solutions existent.
En ce qui concerne la Grèce par exemple, j'ai lu cela : "Avec la complicité de la banque Lazard, qui fit bien les choses comme représentant officieux, l’État équatorien racheta à prix cassés sur le marché secondaire la quasi totalité des titres de cette dette. Avec 900 millions de dollars, il s’offrit pour près de 3,2 milliards de titres, économisant par là même 7 milliards d’intérêts. Ce tour de maître eut pour conséquence immédiate d’assécher le service de la dette et de décorseter les budgets des postes essentiels." Et si Tsipras renouvelait ce tour de force ? Et si l'annonce de la BCE était plus dirigée contre Berlin que contre la Grèce ?
La partie sur l'Ukraine traite d'anti-Russes tous ceux qui critiquent la politique du gouvernement russe, comme certains traitent d'antisémites tous ceux qui critiquent la politique du gouvernement israélien. C'est un raccourci dangereux, d'autant que l'argumentaire ici exposé reprend tous les éléments de langage lancés par la presse Russe, sans nuance, comme si les milices d'extrême droite ne sévissaient que dans un camp. Pire, il balaye la possibilité d'un impérialisme Russe d'un revers de main, reportant tous les maux sur la politique de l'OTAN, alors que c'est actuellement l'Ukraine dont le territoire est déstabilisé, voire annexé en partie comme c'est le cas pour la Crimée. La gauche n'a-t-elle pas vocation à lutter contre tous les impérialismes, plutôt que d'en soutenir un contre un autre ? Ne devrait-elle pas se préoccuper avant tout de la souveraineté du peuple ukrainien, plutôt que de soutenir l'établissement de "sphères d'influence" totalement contraires à l'intérêt des peuples ? Ne devrait-elle pas enfin se montrer prudente dans l'emploi d'un argumentaire qui fut un temps employé pour justifier l'annexion des Sudètes ?
Il faut faire arrêter cette escalade dramatique entre l'Ukraine et la Russie. Les USA et l'UE doivent se mouiller jusqu'au coup pour éviter le pire qui s'annonce (sans être pessimiste) et non pas à coups de sanctions nouvelles mais à coups d'initiatives pour la paix dans cette région. On n'aime pas Poutine qui a installé une chape de plomb économique, sociale et politique sur son pays au point que les gens se résignent, se taisent et acceptent les privations, la montée des prix et les entraves à la liberté d'expression tandis que les oligarques de ce pays continuent à s'enrichir tout en acceptant les faveurs du président. Cependant Poutine a un grand pays souverain à gouverner et à protéger et, vu les tentations de l'ouest et des Américains de mieux surveiller, "contrôler" cet espace qui leur échappe, on peut comprendre l'homme du Kremlin et sa volonté de marquer son territoire pour éviter une expansion de l'influence de l'Ouest et ses velléités géo-politiques sur la Russie. Il faut que les pays occidentaux se mobilisent pour éviter la guerre. S'il le faut, un grand mouvement citoyen, humaniste doit se lever par des manifestations dans tous les pays pour dénoncer...
Quelle belle solution que la guerre avec la Russie ! Elle permettrait à la fois de résoudre le volume du chômage en Europe, de casser la gauche qui relève la tête et de relancer la machine de reconstruction. Rien que de très classique pour le capitalisme. Mais, ici la visée est triple. Pouvoir aussi s'emparer des immenses ressources naturelles russes qui font baver d'envie les multinationales étasuniennes et ouvrir un nouveau marché au capitalisme triomphant. Et enfin, amener l'Otan aux frontières de l'Inde et de la Chine. L'encerclement serait ainsi bouclé. Mais ne serait-ce pas vendre un peu vite la peau de l'ours russe ?
"Ainsi va le Front de gauche, cartel de partis sans ancrage de masse ni volonté d’en avoir. Sans organe représentatif, ni volonté d’en avoir. Et nous serons les seuls à ne faire aucun bilan critique cela va de soi."
Voilà enfin des écrits sur le Front de gauche que je partage. Pourquoi avoir perdu autant de temps dans ce qui est devenu un marais depuis 2014 ? Pourquoi avoir de ce fait réduit la voilure sur l'Europe entre autres, les questions éco socialistes, la critique radicale de la crise institutionnelle (puisqu'à chaque élection c'était le couplet de l'élu utile, du front républicain). La gauche radicale est devenue illisible pour le commun des mortels, et le PCf fait bien d'afficher les résultats à son nom, car ce sont les siens.
Eh oui, le FN monte légèrement mais il monte. Merci les médias, merci vous qui encensez à longueur de journée ce sale parti. Vous qui diabolisez le FdG. Les gens ignares qui ne voient que 3 partis (PS-UMP-FN), ah ces gens là déçus du PS et de l'UMP qui se rabattent sur le FN ignorant qu'il est dangereux. Comment ces gens peuvent-ils voter ce parti diabolique ? Comment font-ils à ne pas réfléchir ? Et oui, les médias l'encensent, les médias racontent que le FN a des solutions alors qu'il prône la haine. Le FN n'a aucune solution, c'est un parti de menteurs, de magouilleurs, qui ne se nourrit que des phrases reprises par les autres partis histoire de se donner bonne conscience, un parti de haine, où l'humain n'est pas d'actualité.
Vite, que la 6ème République arrive vite. Y a basta ! Peuple éveille ta conscience et ne te laisse pas influencer par les médias !
Monsieur,
Vous ne pouvez plus vous épuiser à construire avec des partis aux coeurs faibles. Après avoir parlé à leur intelligence, leur coeur et leur raison sans résultat significatif, il devient envisageable de les laisser au bord de la route et de continuer la vôtre. Car, selon moi, ils sont devenus si toxiques qu'ils risquent de vous détruire. Que des têtes froides au Parti de gauche fassent preuve aussi de fermeté. De toutes les façons, y-a-t-il une bonne solution ? La trahison des uns, la lâcheté des autres qui attendent sottement que vous montiez dans les sondages alors qu'ils participent mécaniquement sans le vouloir pour certains à la baisse générale de l'idée même d'alternative, indique leur inadéquation avec les français. Les citoyens d'abord ! A cet instant de notre histoire, ceux qui choisiront leur confort personnel au détriment de la liberté devront vivre avec la pensée du regard de leurs descendants portés sur eux.
Il est clair que les insultes à l'encontre du peuple russe, sans lequel nous serions sous régime nazi à l'heure qu'il est, sont démoralisantes. Au début, je ne comprenais pas les enjeux de la situation, nourri que j'étais de la propagande médiatique. Puis je me suis informé et j'ai fini par piger la main basse qu'a cherché à avoir l'oligarchie mondiale sur les matières premières de cet immense pays depuis longtemps déjà mais plus particulièrement entre 1990 et 2000 avant d'être stoppée dans son élan vorace et prédateur par Vladimir Poutine qui a du même coup redonner à ce pays sa fierté, les Russes estimant même que la période d'"économie de marché" a été pire à supporter que la bataille de Stalingrad ! Je me sens réellement de plus en plus blessé des manipulations des médias concernant tous les sujets et je ne les écoute plus. Vous vous demandez pourquoi on n'y arrive pas ? Regardez cette carte très attentivement et vous comprendrez (cliquez sur l'image pour l'agrandir).
Par vos billets, cher Jean Luc Mélenchon, l'actualité prend un tout autre sens que celui brossé par les médias de maîtres. Si la raison l'emporte, l'Histoire vous rendra justice. Aucun autre politique n'aura autant contribué à la formation de ma conscience citoyenne. Plus que merci !
@Maxime
Quand l'impérialisme russe se traduira par la floraison de bases militaires aux frontières des Etats-Unis, je pense qu'en effet on pourra le prendre très au sérieux. Mais pour le moment, c'est le contraire. Poutine n'a pas à être soutenu mais en revanche, nous pouvons éclairer les enjeux pour éviter une escalade qui est tout de même largement le fait des occidentaux. Quant au peuple ukrainien, il a été largement floué encore une fois. Là encore les occidentaux ont une responsabilité considérable.
C'était quand même un grand monsieur ce de Gaulle et qui ne se faisait aucune illusion sur les Anglo-Saxons, par comme nos dirigeants actuels, faisant parti des "young leaders", ou l'on a eu le lèche bottisme d'un Sarko pour les Bushs et l'aplaventrisme de Hollande vis à vis d'Obama avec cette lamentable histoire des portes hélicoptères non livrés aux Russes.
Je suis entièrement d'accord avec @Florence Blin. C'est parfaitement exprimé. Nous avons la chance d'avoir un formidable leader. Laissons les boulets et autres poids morts sur le bas coté et avançons sur l'essentiel, qui n'est notamment aujourd'hui ni le sociétal ni le problème FN. Je suis d'accord aussi avec @JeanMarie, sauf sur la Russie. Il s'agit ici de la guerre en Europe fomentée par les Américains. De quoi se mêlent-ils ? Là, il y a le feu.
Billet accomplissant presque une révolution d'est en ouest au dessus de la Méditerranée abordant les sujets exacerbés par les noirceurs mentales de décideurs, alors que nous pouvions espérer l'application des valeurs universelles. Période sombre qu'il faut éclairer, tout d'abord en multipliant les paroles. Certes il est important que les lieux de formation initiale écoutent, expliquent, donnent des réponses ouvertes aux jeunes, mais il est tout autant nécessaire que les municipalités proposent des lieux de discussion pour aborder les évènements tragiques actuels. Dire que ce sont des Français qui ont assassiné d'autres Français. Dire que ce sont les riches qui ne sont pas intégrés. Trouver des solutions concrètes aux personnes jetées hors du circuit sans revenus, des jeunes aux moins jeunes, il existe des réalisations qui marchent, chacun doit retrouver la fierté légitime. Proposer une construction remplaçant le FdG avec inscription directe: la Ruche par ex autour d'un projet viable de société. Excellent de rappeler les propos du général de Gaulle. Grand merci de porter là où vous allez une autre idée de la France que celle d'un pays rabougri !
Merci monsieur Mélenchon de vous saisir de cette dangereuse escalade en Ukraine. Ukraine ou l'UE a installé un régime d'oligarque et de fasciste à sa main, réprimant les forces de gauche, tentant d'interdire le parti communiste. A t on déjà oublié le massacre de la maison des syndicats le 2 mai à Odessa ? Oui, il faut que l'on se lève pour stopper la guerre que MM Hollande, Obama et Merkel poussent en avant aidé par les médiacrates.
Sur la Grèce, je tiens à souligner que le scénario est et était connu d'avance. En sortir pour s'en sortir, ou y rester et y rester. Car il n'y aura pas de réforme de l'UE ou de l'euro. Ce sont des instruments construits par et pour l'oligarchie capitaliste pour écraser les peuples. Pour les priver de leur souveraineté. Pour les mettre en concurrence et sous la pression des délocalisations. Notre stratégie doit être de sortir de l'euro, de l'UE par la gauche pour faire place au peuple. C'est comme cela que nous pourront réellement battre le FN en montrant ce qu'il est un parti xénophobe défendant le système et...
@ Nicks:
L'impérialisme russe existe bel est bien toujours. Sa nature est bel est bien régionale mais il a une prétention mondiale. Son nouveau moteur est le néo-eurasisme qui vise un empire eurasien sous l'égide russe avec une idéologie mélangeant le stalinisme, le tsarisme et le fascisme. Cette théorie géopolitique est très proche de Huntington avec une idée du choc des civilisations entre l'Eurasie et l'Occident. Et on devrait faire comme ci de rien était ? De plus que Poutine qui s'est inspiré de cette doctrine dans sa politique ukrainienne ne peut rien lâcher, non pas uniquement à cause de l'Otan à ses portes (là, il a raison d'avoir des craintes) mais aussi pour des raisons de politique intérieure. Sa popularité ne tient que sur sa fermeté en Ukraine. S'il fait mine de reculer, même pour détendre la situation, il donne du terrain opposition et peut tout perdre. L'autre problème est que la caution anti-impérialisme-US qu'on lui donne étouffe l'opposition de gauche.
Jean-Luc, je suis d'accord avec l'essentiel de ton analyse mais je voudrais te dire que tu te gourre grandement concernant ton analyse de la situation Ukrainienne. Ton jugement est faussé, la Russie de Poutine est au moins autant fasciste qu'une partie du personnel politique ukrainien, et comme te le reprochent certains camarades ici, tu reprends ni plus ni moins que l'argumentaire russe le plus dégueulasse, le plus nationaliste. Comme si les salopards que tu appelles des rebelles n'étaient pas des assassins et fascistes nationalistes bien connus, revendiquant le territoire de l'est de l'Ukraine depuis bien longtemps, bien avant les événements de la place Maidan, au moins depuis 1994. Tu sembles ignorer à quel point la Russie de Poutine est antidémocratique au plus haut point et qu'elle serait un des plus fervent soutien d'une France lepénisée, ce en quoi Marine Le Pen ne s'est pas trompée.[...]
Depuis longtemps, pour connaître la vérité, je vous écoute et vous lis. Je suis écoeurée des médias, de leurs mensonges, de leur propagande. Et ça marche, il suffit de regarder le résultat des élections hier dans notre département. En 2017, paraît-il que nous aurons un Président de la République honnête, je pense à vous Monsieur Mélenchon. Je souhaite la réussite à Alexis Tsipras.
@6 Amstramgram
Même réflexion, appel très confidentiel pour le 11 place du Palais Royal à Paris, quant au 15, j'ai beau circuler d'un site à un autre, aucun appel à ce jour. Quant au niveau européen pas plus d'infos. L'ombre de la manif ratée de novembre se profile, avec cette volonté réaffirmée par des partenaires du FdG d'éparpiller les luttes, pour les rendre moins visibles, histoire de ne pas déplaire aux futurs partenaires. Cela devient invivable ! La duplicité doit trouver une fin, sauf à paraître pour des gogos toute notre vie.
Chaque fois que Marine Le Pen se casse un ongle, une foule de micros se tend vers elle. Le FN bénéficie d’une campagne de promotion massive et continue. Ses électeurs de base sont par ce simple fait, mobilisés en permanence. Plus une campagne électorale est courte, tiède, insipide, plus l’abstention est forte, meilleur est le score nominal du FN. Et cela par simple effet mécanique. Vote populaire ne doit pas se confondre avec vote de gauche. Une fraction non négligeable des classes populaires a toujours été réfractaire aux grands idéaux de gauche. Le vote FN n’est jamais un vote social en première intention, c’est un vote culturel. Les thèmes identitaires largement exploités par Sarkozy, puis les grands défilés de droite contre le mariage pour tous, ont contribué à homogénéiser, au moins en partie, droite dure et extrême droite. Ces électeurs peuvent au second tour d’une élection se reporter indifféremment sur le FN ou l’UMP. Voilà pour les reports de voix en faveur du FN au second tour de la partielle du Doubs.
PS. Les guerriers en chambre feraient bien de se rappeler la boutade de Montgomery « Règle N° 1 de l’art militaire, on ne marche pas sur Moscou.»
Si j'avais eu à voter ce dimanche dans le Doubs, j'aurais voté blanc quitte à faire élire la FN. Et dans cette hypothèse je ne m'en serais pas senti responsable car on sait très bien qui a porté sur le devant de la scène le FN. Je pense que les gens n'en bavent pas encore assez et nous ne sommes pas dans l'état où la Grèce s'est trouvée avant de voir le mouvement Syriza arriver à un tel succès. Dans une moindre mesure l'Espagne en suit le chemin avec Podemos mais le succès sera-t-il lui aussi au rendez vous ? Les Français râlent mais subissent et j'ai mal pour les responsables syndicaux, les partis du Front de Gauche, qui ne voient pas décoller un mouvement d'ampleur qui manque en France. Ils font ce qu'ils peuvent. Alors appeler à manifester encore une fois ? Je crains le résultat, peu de monde se déplacera et si nous atteignons les 100 000 personnes ce ne sera pas à mon sens dire que ce fut un succès. Bref les gens sont encore dans l'attente.
@ Agathe 12
"un grand nombre de camarades communistes qui ne comprennent plus la stratégie de leur parti réclament fortement un éclaircissement chez eux"
Ça fait des années et plus particulièrement depuis l'épisode catastrophique des municipales qu'on attend qu'ils ruent dans les brancards, nos camarades communistes. Rien, nada ! L'omerta est toujours de rigueur quelles qu'en soient les conséquences et ils entrainent tout le Front de gauche dans la spirale de la marginalisation du PS avec eux. Basta !
"Ainsi va le Front de gauche, cartel de partis sans ancrage de masse ni volonté d’en avoir. Sans organe représentatif, ni volonté d’en avoir. Et nous serons les seuls à ne faire aucun bilan critique cela va de soi. A moins qu’on décide que c’est de ma faute, de l’erreur de ma ligne « Front contre Front » "
Je me garderai bien de faire grief à Jean-Luc d'avoir tout fait pour tenter justement d'éviter que le Front de gauche en arrive à cette espèce d'agonie qui n'en finit pas, pendant que de bons "camarades" ne cessaient de lui savonner la planche. Mais que de temps perdu pendant que l'Histoire, elle, n'a cessé de s'accélérer.
Camarade Mélenchon, avez-vous vu le genre d'article sur l'Ukraine que propage le mouvement "Ensemble" sur son site ? Ensemble est partie intégrante du FdG et fait l'apologie des nazis de Kiev et descend en flamme les gens du Donbass. J'ai participé à la campagne de 2012 pour le FdG (y compris financièrement) et je regrette les prises de position de Ensemble. Je les trouve vraiment dégueulasses. Qu'en pensez-vous ?
Lorsqu'on a parlé a Montevideo, je te racontais comment le Frente Amplio a fait son succès en dépassant le cartel de sigles. La clé était dans la possibilité d’adhérer au FA en tant que tel sans besoin d’adhérer a un des partis composants. Les comités de base avaient des militants de tous les partis et de militants que du FA (sans appartenance) travaillant ensemble. Les organes de représentation avaient des représentants des partis et de représentants de base sans filiation spécifique. Comme ça qu'on a pu voir naître une coalition de partis mais aussi un mouvement populaire. Mais cela implique que les partis perdent un peu de leur pouvoir interne en faveur d'une masse de gens pas de tout discipliné derrière la ligne du parti, mais seulement derrière celle du FA, et franchement je n'ai pas vu la volonté de le faire de la part du PCF. De ce fait, le FdG avait signé son arrêt de mort lors de sa naissance. Je ne comprend pas l'aveuglement du PCF, ni je suis capable de comprendre leur stratégie, mais je vois très difficile de retrouver l'espoir du 2012. C'est une tristesse que l'homme politique le plus intéressante que j'ai vu de ma vie (vous) soit dans une situation si...
Bravo pour ce texte, pour cette prise de parole singulière et ancrée dans la sensibilité vôtre. Bravo pour ces voyages. Et merci pour ce rappel à la fin que je n'avais moi-même pas vu, ce qu'était venus faire les Américains en Europe. Bravo tous mes encouragements et je crois à mon sens que la ligne politique à suivre est de se désolidariser du PCF malgré les sympathies et les mythologies qu'il nourrit chez des militants. La mémoire de cette histoire n'appartient pas à un parti mais à des êtres qui s'ils sont les yeux ouverts doivent rompre avec leur famille et inventer d'autres familles. D'Athènes où je me suis installée il y a six mois après y être venue en juin 2012 pour la première fois. En résistance depuis ma jeunesse (qui a passé par les MJS on a à peu près le même âge, et une rupture totale avec la politique par dégoût de ce que j'y avais vu jusqu'au 21 avril) toujours refusé le travail salarié, l'asservissement, écrivain et artiste, ici à Athènes je ne me sens pas comme en France une brebis galeuse mais ayant toute ma place de citoyenne. Courage et pardon d'avoir abandonné la France qui me paraît avoir perdu les pédales.
Eh bien voilà, si Poutine et la Russie sont fasciste, ils le sont tout autant sinon moins que ceux d'en face. Alors que va foutre l'UE dans cette galère sinon servir de première ligne aux amerloques avec en leader la Nulland qui porte bien son nom. Rien ne justifie que nous soutenions un camp ou l'autre et, désolé, mais la Crimée n'a pas été annexée, sinon que dire du Kosovo. La propagande pro Poreschenko et sa clique est une honte (une de plus) pour les médias français, incapable d'entrevoir la lumière derrière leurs oeillères.
Le front populaire tunisien à l'instar du Front de gauche est une coalition pour défendre un programme commun. En Tunisie grâce au front populaire, le pays n'a pas été démantelé, ce qui était le souhait de tous les prédateurs. Donc le front populaire a fait échouer la première attaque de la "troïka" tunisienne. Ensuite la révolution tunisienne est toujours en route, c'est un processus, est ce que tous ceux qui font partie de cette coalition tiendront la route ? Rien n'est sûr. En tous cas le parti des travailleurs (Parti de Hammami) sera là pour déjouer toute tentative de spoliation des objectifs de la révolution tunisienne liberté, démocratie, dignité et justice sociale. C'est pourquoi il faut maintenir le front de gauche, c'est un outil d'auto défense pour "mutualiser" toutes les forces de gauches dans ce pays. Et au lieu de se disperser, il vaut mieux s'unir pour combattre l'ennemi avec efficacité.
[...] Quant à la personnalité des membres du nouveau Gouvernement grec et quant à ce qui a été déjà réalisé. Rien de tout ça n'est dit dans nos médias et pour cause. Quel mal vous vous donnez Jean Luc. Merci de nous informer. Vous aviez prédit dès le début cette guerre en Ukraine je me souviens. L'UE en porte la responsabilité. C'est bien de ne pas oublier vos amis tunisiens et de travailler ensemble. J'ai deux images de cadrans solaires qui me viennent à l'esprit. Ma petite ombre mesure ta vie et Bien faire et laisser dire. Ne sacrifiez pas tout pour nous et faites fi de ces méprisables médiacrates.
Merci pour tout Jean-Luc ! Et à bientôt de vos nouvelles.
Beaucoup d'économistes conservateurs commencent à douter de la pérennité du système. Il faut que nous devenions capable de convaincre que nos camarades économistes et sociologues altermondialistes ont raisons. Les élections auxquelles plus personne ne croit (même pas nous) ne nous rapprochent ni ne nous éloignent de ce projet. Cherchons à organiser une force, un outil, une organisation que chacun pourra rejoindre à son heure avec son énergie et son talent. Et le système s'écroulera tout seul comme un organisme en vie artificielle que l'on débrancherait. Le Front de gauche à échoué de n'être qu'une force politique et non pas une force morale porteuse d'un projet un peu à la manière de Gandhi montrant à un peuple sa propre liberté.