25fév 15
Maintenant nous entrons dans une bataille de propagande contre la Grèce de Tsipras. Une troupe composite de droitiers écumant de rage, de gauchistes toujours prompts à excommunier qui ne se plie pas à leur mantras abstraites, et d’ancien gauchistes pour qui l’échec des autres doit justifier leur propre mutation libéralo-libertaire, se coalisent pour chanter sur tous les tons la « capitulation de Tsipras ». Que dis-je : « la première capitulation » comme titre « Médiapart ». Car bien-sûr, il y en aura d’autres ! C’est acquis d’avance ! Il est temps de se démoraliser promptement ! Il est juste de rentrer à la maison, de ranger les banderoles pour en faire des mouchoirs, d’éteindre les lampions et de se couvrir la tête de cendres froides. Jean Michel Aphatie a immédiatement posé le diagnostic : Tsipras a promis n’importe quoi, et maintenant, comme tous les autres, il doit « s’incliner devant les réalités ». Les réalités c’est la politique des intérêts allemands avec lesquels nous sommes appelés à collaborer dans notre propre intérêt ! Cette vision de la réalité n’est pas conforme aux faits. Elle est seulement une pièce dans le jeu de nos ennemis. Le but de notre lutte est la victoire. La partie se joue dans un délai qui n’est pas de huit jours. Deux rythmes sont à concilier. D’abord celui de l’opinion grecque parce qu’il engage la survie du gouvernement de Syriza. Ensuite celui des élections en Europe dans les pays où la brèche peut s’élargir : Espagne, Irlande et nous, aux régionales françaises de fin 2015. Imagine-t-on cette séquence ouverte par l'effondrement d’un pays qui est censé commencer notre cycle en Europe ?
L’Allemagne a joué un rôle hideux en créant une crise avec la Grèce. L’atrabilaire Schäuble a été si odieux avec les Grecs que le ministre Varafoukis a été mis dans l’impossibilité de traiter directement avec ce fanatique dominateur et insultant. La baudruche sociale-démocrate, Sigmar Gabriel, vice chancelier de Merkel, s’il vous plait, a confirmé que seule la capitulation serait acceptée par le gouvernement de droite et du PS d’Allemagne. Du coup « El País », le quotidien espagnol proche du PSOE titre fièrement « l’Allemagne impose sa loi ». Célébrer l’Allemagne avec ces mots, c'est politiquement correct ! Sans oublier la presse allemande qui adresse à la une des « danke ! Herr Schäuble », « merci, monsieur Schäuble » avec des trémolos dans la voix comme seuls les larbins « éthiques et indépendants » savent le faire quand il s’agit d’argent. Que tout cela soit la démonstration de ce que j’affirme sur l’arrogance du parti allemand en Europe est évidemment indifférent aux rédacteurs enthousiastes de ces coups de mentons. Le parti Merkel n’a pas besoin de se soucier des formes. Leurs petits amis français regardent ailleurs. Il veille, le parti bisounours pro-n’importe quoi du moment, que cela porte le tampon « Europe » et « économie de marché » ! Critiquer l’Allemagne est considéré ici comme du racisme selon Cohn-Bendit et ses répétiteurs de la meute des libéralo-libertaires. Qu’un Allemand défende l’Allemagne est toujours sympathique, n’est-ce pas, Jean-Patou ? Qu’un Français défende son pays et les peuples qui souffrent, à commencer par les douze millions d’Allemands pauvres c’est du chauvinisme, n’est-ce pas Marie-Syphilde ? On connaît. Parce qu’on a déjà connu.
Donc, pour l’essentiel il s’agit d’une bataille de communication et de propagande dont l’enjeu est la capacité de contagion de la rupture grecque ! Une bataille. Le but des eurocrates politiques et médiatiques, une fois passé le temps de la rage et de l’injure, passé leur déception de ne pas avoir vu l’extrême droite être au niveau qui permet le chantage au vote utile de tous les moutons affolés, c’est d’isoler la Grèce de Tsipras. L’isoler diplomatiquement et l’isoler dans le peuple en déconsidérant l’alternative Tsipras pour dissuader les autres pions du domino. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que le numéro du gros quotidien espagnol « El País » qui encense la « victoire » de l’Allemagne sur la Grèce soit également largement consacré à une série de calomnies et d’insinuations fielleuses contre Podemos, sur la même une. Avec reprise sur deux pages entières à l’intérieur, dont un ténébreux titre sur « la face occulte de Pablo Iglésias ». Quoique beaucoup plus vendu que « Le Monde », qui se confidentialise, « el Pais » est bien son homologue en Espagne. Evidemment, Podemos étant un danger électoral plus élevé que nous et « El Pais » n’ayant pas d’extrême droite à valoriser comme son homologue français, le « bashing » de Podemos occupe une place beaucoup plus large que le dénigrement du Front de Gauche dans le journal de Plantu et des publi-reportages lepénistes.
Voyons plutôt à présent où nous en sommes réellement. Une assemblée d’organisateurs de la fraude fiscale en Europe, hier encore présidée par un homme qui en avait fait une spécialité dans son pays, Monsieur Junker, se réjouit du plan grec et se sent « notamment encouragée par l'engagement fort à combattre l'évasion fiscale et la corruption ». Ha ! Ha ! À ces mots, on devine la comédie qui se joue. Ce qu’ils ont dû céder, ils veulent donner l’impression de l’organiser. L’idée est d’humilier la Grèce et de présenter son gouvernement comme traître à son peuple. Que le traité d’armistice ne soit pas à notre goût, cela va de soi. Pour autant, faut-il aboyer avec la meute et nous transformer en procureurs ? Faut-il ne tenir pour rien qu’en pleine Europe de l’austérité et dans un pays martyr une liste de « réformes progressistes » soit maintenue ? Car outre la lutte contre l'évasion fiscale et contre la corruption, la liste de réformes comprend, selon un aperçu fourni par le gouvernement grec, une série de mesures en faveur des plus démunis, conformément au programme électoral de Syriza. Il s’agit notamment de la fourniture d'électricité gratuite à des familles dans le besoin, d'accès gratuit aux services de soins, de distribution de coupons d'aide alimentaire et de transport pour les plus dépouillés. Sans oublier les quatre mois de gagnés pour préparer le round suivant !
Aucun des aboyeurs contre Tsipras n’ayant dénoncé la manœuvre de la Banque centrale européenne pour étrangler la Grèce en la privant de liquidités, aucun ne pouvait donc rendre compte du fait que toute la négociation s’est faite sous la contrainte. Avec un délai. Le gouvernement grec ne pouvait « tenir » que jusqu’à ce mardi, compte tenu du niveau des retraits de fonds opérés par les Grecs à l’annonce de la manœuvre de la banque centrale pour les spolier de leurs avoirs. Mon précédent post explique comment fonctionne cette mécanique. Gagner du temps sans renoncer à rien, c’était l’objectif. Il a mobilisé tous les amis du gouvernement grec actuel par tous les moyens dont chacun disposait. C’était aussi le sens du rapport de force qu’essaient de construire nos manifestations de soutien dans les rues. Désigner le gouvernement allemand comme responsable de l’étranglement de la Grèce est non seulement conforme à la réalité mais nécessaire pour la préparation idéologique des étapes suivantes de notre lutte. Voyons lesquelles.
Commençons par la Grèce. Tsipras ne doit pas perdre le soutien populaire. Il doit l’élargir. Syriza a gagné avec 36 % des voix. Une large majorité continue à croire aux « bienfaits de l’Europe » ou aux menaces de la propagande libérale sur le sujet. Il est impossible d’infliger un effondrement du système bancaire moins d’un mois après avoir gagné une élection. Nous, Français, nous le savons, qui avons subi quatre dévaluations, un contrôle des changes et un emprunt forcé dans les premiers mois du gouvernement du Programme Commun à partir de 1981. Il faut que le peuple grec comprenne dans sa profondeur la responsabilité de l’Allemagne, la responsabilité du gouvernement Merkel pour expulser la Grèce de la zone euro pour que, dans le cas ou tout ceci finirait par avoir lieu, l’actuelle majorité ne se voie pas imputer la responsabilité des aspects désagréables qui en résulteraient. Le bras de fer, les négociations à rebondissements, sont un élément de la pédagogie de masse d’un pouvoir populaire. Il doit devenir clair pour tous que le problème de l’Europe, c’est l’Allemagne qui le concentre. Evidemment, le jeu de l’adversaire est de proclamer une défaite quand les mesures de violences n’ont pas eu raison du courage des Grecs.
Voyons la ligne de brèche en Europe. Imagine-t-on ce que seraient des élections en Espagne, Irlande, chez nous et ailleurs si le bilan du changement en Grèce était l’effondrement en un mois ! Je n’en dis pas davantage. Mon intention est seulement de faire comprendre qu’une partie comme celle-là ne se joue pas sur le mode gentillet d’une alternance à la papa. Le continent européen entre en ébullition ! La guerre gronde à la frontière de l’est en Ukraine, dans les mains d’irresponsables provocateurs néo-nazis et d’agents Nord-Américains. Les pays récemment annexés par l’union européenne ou ceux qui entrent dans la catégorie des candidats à l’entrée dans l’Union connaissent tous de violentes secousses sociales qui remettent en cause tous les équilibres et petits calculs. Plus de 50 000 personnes du micro prétendu État croupion du Kosovo quittent leur pays pour aller essayer de travailler en Allemagne, sur la base d’une simple rumeur de visa facile. On voit que rien ne tient par soi-même des constructions absurdes de cette « Europe » qui protège. Quand plus de la moitié des immigrations en Europe viennent des pays européens eux-mêmes, le chaos s’avance. Quand, dans une vision étroitement marchande de type post-colonial, le gouvernement allemand pense compenser le vieillissement accéléré de la population par des vagues géantes de migration, il joue avec le feu qui est déjà allumé dans un pays dont les remugles ethnicistes sont en pleine résurrection.
Dans ce contexte européen, le gouvernement de Tsipras obtient une victoire. Cela parce que le rapport de force lui était totalement défavorable. Alexis Tsipras est Premier ministre depuis moins d’un mois. Il a dû mener cette négociation en même temps que l’installation de son nouveau gouvernement et avec un pays au bord de l’asphyxie financière. Il était seul à la table de négociations, sans alliés, avec seulement quelques États jouant un rôle de médiateurs. Il dirige un pays d’à peine 11 millions d’habitants sur les 334 millions d’habitants de la zone euro. La Grèce représente à peine 2% de la production annuelle européenne. Que tous les docteurs en sciences révolutionnaires méditent ce que veut dire un rapport de force national !
Le gouvernement grec a négocié avec le pistolet sur la tempe. L’accord est intervenu 8 jours avant la fin du plan de « sauvetage » actuel, alors que l’Union européenne et le FMI doivent verser 7,2 milliards d’euros. Surtout, la Grèce avait sous la gorge le couteau de la BCE. On sait que depuis le 4 février, la BCE a coupé le canal essentiel de refinancement des banques grecques. Elle ne renouvelle l’autre canal de refinancement que par périodes de 15 jours selon la méthode d’un chantage permanent. Dans ce contexte, les retraits aux guichets des banques grecques s’envolaient ces derniers jours. Certaines sources indiquent que le gouvernement grec aurait été obligé de limiter les montants retirés dès ce mardi, voire que certaines banques n’auraient pas pu ouvrir. Dans ce contexte, combien de gouvernements auraient passés par-dessus bord tous leurs engagements ? Pas Tsipras.
L’accord prévoit le prolongement du financement européen pour 4 mois, jusqu’à fin juin. Cela inclut le versement de 7,2 milliards d’euros : 1,6 milliard d’euros de la part du Fonds européen de stabilité financière, 1,6 milliards d’euros de la BCE qui reversera les intérêts perçus sur la dette grecque, et 3,6 milliards d’euros du FMI. Le gouvernement grec a aussi obtenu une prolongation du fonds destinés à la stabilisation du système bancaire. Certes, il n’a pas obtenu de pouvoir récupérer les 11 milliards d’euros concernés pour le budget grec. Mais l’Allemand Schäuble n’a pas obtenu non plus que ce fonds soit dissout et que les 18 autres pays récupèrent cet argent comme il le réclamait.
Le gouvernement grec a obtenu plusieurs choses. Tout d’abord, donc, un financement pour 4 mois qui lui permettra de rembourser 1,4 milliards d’euros au FMI en mars et de faire face aux rentrées fiscales jusqu’ici moins importantes que prévues par le précédent gouvernement. Ce versement ainsi que le temps gagné vont permettre au gouvernement de commencer à appliquer son programme. Ce prolongement n’est pas une fin en soi comme l’exigeait l’Allemagne puisque le communiqué de l’Eurogroupe indique clairement que « cette extension comblera également le temps nécessaire pour les discussions sur un éventuel accord de suivi entre l'Eurogroupe, les institutions et la Grèce ». À mes yeux, la perspective d’une période de transition est une nette victoire des Grecs.
Tsipras a obtenu plus que cela. Il a obtenu de ne pas augmenter la TVA, ni durcir les conditions de départ à la retraite, ni baisser les pensions de retraites comme l’exigeait la Troïka et comme le prévoyait l’ancien gouvernement de droite. Il a également obtenu une levée partielle de la tutelle sur son pays. L’accord prévoit en effet que c’est le gouvernement grec qui proposera désormais des réformes et que « les institutions », c’est-à-dire la BCE, le FMI, la Commission européenne et les autres États de la zone euro devront les accepter, en partie dès ce mardi 24 février, en partie d’ici fin avril. Comme l’a dit le ministre Varoufakis, la Grèce cesse d’être un élève soumis à la Troïka pour proposer « son propre script ». C’est ainsi que le gouvernement grec a fait savoir que les réformes du droit du travail relevaient de la « souveraineté nationale ». Il a donc maintenu sa promesse de rétablir les conventions collectives protégeant les salariés.
Le gouvernement grec s’engage en contrepartie à payer ses créanciers ? Rien d’autre que ce que Tsipras avait dit dans sa campagne électorale. Le gouvernement grec s’est aussi engagé à ne pas prendre de mesures unilatérales ayant « un impact négatif sur les objectifs budgétaires, la reprise économique, la stabilité financière ». Le gouvernement Tsipras a toujours dit qu’il ne souhaitait pas remettre en cause l’équilibre budgétaire ni procéder par des annonces unilatérales. Il est décisif pour lui de montrer que s’il a été contraint à des annonces unilatérales ces derniers jours, c’est en réponse à l’agression unilatérale de la Banque centrale européenne le 4 février et à l’arrogance du ministre allemand tout au long de la négociation. La liste des « réformes » qu’a proposée le gouvernement grec a été adoptée. Si elle avait été rejetée, le ministre Varoufakis a déjà fait savoir qu’il considérerait l’accord de vendredi comme « nul et non avenu ». Cette liste de réformes que propose le gouvernement prouve sa détermination. Il entend utiliser les quatre mois qui viennent pour commencer à appliquer son programme. L’essentiel, on l’a dit, a habilement porté sur la lutte contre la corruption et la fraude fiscale. Que pouvaient objecter les eurocrates qui sont ici sur leur point faible ! Et il y a aussi une réforme fiscale pour « que les impôts soient réparties de manière plus juste socialement ». On voit bien ici que le simple mot de « réforme » ne veut rien dire. Qu’y a-t-il de commun entre exiger une hausse de la TVA, impôt injuste, et lutter contre la fraude fiscale des oligarques grecs ? Rien sinon le mot « réforme » et, éventuellement, la recette fiscale qu’on peut en attendre. Il est d’ailleurs stupéfiant de voir que le communiqué de l’Eurogroupe reconnaît qu’en la matière, « les priorités politiques grecques peuvent contribuer à un renforcement et une meilleure mise en œuvre de l'arrangement actuel ». La zone euro découvre ainsi que Syriza est mieux armé pour lutter contre la corruption que les partis corrompus qui dirigeaient la Grèce jusqu’ici ! C’est sans doute l’hommage du vice à la vertu.
Voila où nous en sommes. Si Schäuble refuse les réformes grecques, il portera la responsabilité de la rupture. Il en va de même pour le Bundestag, le Parlement allemand, qui doit se prononcer sur l’accord, comme les Parlements néerlandais, estonien et finlandais. Si tout se passe sans encombre, la bataille va se poursuivre. Celle visant bien sûr à « préciser et valider » la liste des réformes pour valider les versements d’ici fin avril. Mais surtout, la discussion de fond d’ici fin juin sur la renégociation de la dette grecque. Comme l’a dit Tsipras, la Grèce tourne le dos à l’austérité mais des difficultés restent à venir. La bataille se poursuit. Elle sera rude. Les menaces et le chantage risquent de reprendre au fur et à mesure qu’on se rapprochera de la fin juin. Tsipras a donc 4 mois pour faire grandir la capacité du peuple grec à tenir le choc et pour trouver des alliés, y compris hors de l’Union européenne. Pour notre part, nous avons 4 mois pour faire grandir la solidarité avec le peuple et le gouvernement grecs.
Je conclus ce chapitre par un extrait du discours de Tsipras du samedi 21 février. J’estime que sa parole a davantage d’importance et de crédibilité que celle d’une poignée de commentateurs intéressés à sa défaite. Le gouvernement grec n’a pas l’intention de céder. Le discours d’Alexis Tsipras, samedi 21, le dit clairement. Je vous en livre quelques extraits pour que vous notiez la tonalité combative et la place de la bataille pour la souveraineté dans son combat. « Nous avons franchi une étape décisive, laissant l’austérité, le mémorandum et la Troïka derrière nous. Une étape décisive qui autorisera le changement dans la zone euro. [Vendredi] n’était pas la fin des négociations. Nous allons entrer dans une nouvelle étape, plus substantielle, dans nos négociations jusqu’à atteindre un accord final pour la transition des politiques catastrophiques du mémorandum vers des politiques centrées sur le développement, l’emploi et la cohésion sociale. Certes, nous allons faire face à des défis. Mais le gouvernement grec s’est engagé à aborder les négociations qui auront lieu entre maintenant et juin avec encore plus de détermination. Nous nous engageons à la restauration de notre souveraineté nationale et populaire. Ensemble, avec le soutien du peuple grec, qui sera le juge ultime de nos actions. Comme partisan et participant actif, le peuple grec nous aidera dans nos efforts pour parvenir à un changement politique. Notre lutte commune continue. »
Merci Alexis !
@Wiz 72 est dans la position du commentateur, et Jean Luc et Alexis sont des acteurs. Leurs points de vue ne peuvent pas être les mêmes. Pas de polémique inutile, car l'objectif est le même, le bonheur simple des gens simples sans cravate, et surtout sans cravache, à la différence des "importants" qui finissent toujours par vouloir s'imposer par la force.
@ Wiz72
Non, je ne pense pas que l'on tourne autour du pot. Les Grecs sont pour le maintien de leur pays dans la zone Euro. c'est donc le respect de Syriza vis-à-vis du pays. Rien ne dit qu'ils gagneront leur lutte. Mais il faut montrer la volonté de réussite pour rester dans cette zone. Si ce n'est pas possible et qu'il faille sortir de la zone euro, la démonstration doit être faite que le gouvernement Syriza aura tout essayé, que l'échec sera dû au gouvernement Allemand et ceux qui se couchent devant eux et uniquement à cause de ceux-là. Je crois au contraire que quelle que soit l'issue, jamais prévisible dans ces circonstances, la lutte de longue haleine doit se faire avec le peuple grec. C'est le fait majeur, le soutien dont bénéficie Syriza est beaucoup plus important que le résultat électoral du 25 janvier. C'est la condition de la victoire sur l'arrogance de la troïka avec le chef de file Allemand. C'est ça fédérer le peuple.
N'est il pas terrible de constater vers quelle impasse l'Europe capitaliste nous a entraîné. Nous en sommes au point de considérer les Grecs à hauteur de 2% du PIB européen et les Français à hauteur de 20% du PIB européen, etc. Ces comparaisons auxquelles nous sommes confrontées montrent bien la percée terrible qu'a effectuée l'économisme capitaliste mondial. Par ailleurs, l'Europe gage de paix selon ses édiles, ne provoque que désolations en la matière (guerres économiques intra et extra, mais également guerres néocoloniales en sus de l'impérialisme renouvelé de l'OTAN en Ukraine et ailleurs). Jamais "guerre de classe" n'a été aussi virulente de la part d'un patronat européen revigoré.
Bon, au delà des constats, où en est on des mobilisations sociales en Europe ? Hormis la Grèce et l'Espagne. Sur ce terrain la confédération européenne des syndicats est inaudible et pour cause elle est financée par la commission européenne ultra capitaliste. Me semble t'il, le contenu social est hélas souvent omis. Les travailleurs soumis à des critères de production de plus en plus coercitifs (y compris dans les services publics) attendent qu'on parlent d'eux.
Il ne s'agit pas de sortir de l'Europe, nous y sommes géographiquement. Mais de l'UE et de l'euro. Le but n'était pas de se rassembler pour bâtir un empire européens néolibéral comme aux US. Le mécanisme des décisions actuel nous échappe et les citoyens l'ont bien vu et le sanctionnent comme ils peuvent, avec les outils politiques qui sont disponibles. La grande cicatrice qui restera à jamais est le référendum de 2005 et le détournement de la voie du peuple par les partis qui avaient l'assemblée. Ils ne se sont pas rendus compte du schisme qui s'opérait avec les français en détournant son vote. Pour la Finance, elle est bien plus à l'aise avec un mouvement libre des capitaux et une zone euro aussi grande pour opérer des arbitrages avec le capital, au détriment des vies humaines. C'est tellement mieux que les capitalistes en dollar veulent élargir leur terrain de jeu à la zone euro par le TAFTA. Alors, ils faudrait un jour être conscient, logique, tactique, et bloquer la Finance par la déconstruction du monopoly : çà commence par la monnaie, et les traités européens, et ensuite on pourra à nouveau reparler des vraies luttes et du fond, gauche-droite
Bonjour,
Pourquoi ne pas constituer une association 1901 de solidarité active avec les peuples soumis au didakt financier. Association à caractère international (européen dans ce cas) ? Cela permettrait de montrer notre solidarité aux grecs par un engagement pour une cotisation sur 1 an déjà avec des sommes variables selon chacun, si minimes soit-elles, et de démontrer aux financiers de Bruxelles qu'ils n'ont pas affaire aux seuls grecs mais à tous les européens. Cette association pourrait s'étendre en Espagne, en Irlande, en Italie, etc. Cela peut être naïve comme proposition mais l'utopie est notre force. Elle est souvent l'anticipation de lendemains plus heureux.
@103 PIETRON
On ne peut que partager le constat accablant sur l'UE capitaliste. Le capitalisme ne vit que grâce aux institutions qui le mettent en œuvre, les États en sont et l'UE en est un supplémentaire, bien plus redoutable, car encore plus soustrait au contrôle du peuple. Selon la formule de Bernard Cassen, les traités fonctionnent comme un système à cliquets visant à empêcher tout retour en arrière. C'est à cela que serv(ai)ent les traités de l'OMC, de l'AMI et les divers traités transatlantiques, comme l'actuel GMT/TAFTA. La construction de l'UE s'est faite sur le même modèle libéral qui dépossède les peuples tout en prétendant le contraire.
Mais il ne faut pas oublier un acteur essentiel, ce sont les chiens de garde médiatiques, qui ont labouré l'espace politique de leur propagande constante. Cette propagande digne de "1984" a inculqué des mensonges profonds comme "l'Europe c'est la paix" et "le libre marché c'est le progrès et le bonheur". Nous ne pouvons pas faire comme si cela n'existait pas, tant qu'il n'y aura pas eu une plus large révolution dans les têtes. C'est le cas en Grèce, comme en France. Il faut convaincre.
"Si tout se passe sans encombre, la bataille va se poursuivre."
Le programme d'extension pour la Grèce passe au Bundestag, 542 votes pour, contre 32.
@Maintenant
"Les peuples soumis au diktat financier"
Nous en sommes ! Il me semble que la Troïka applique son programme mortifère qu'elle adapte d'une façon différente selon les pays, à un rythme différent. En France, Valls et Macron commencent à nous en donner un aperçu.
Je trouve le titre non satisfaisant. Il laisse sous entendre qu'il suffit de mettre l'actuelle politique de l'UE au rencart, politique dictée en grande partie par l'oligarchie allemande. Cela n'extirperait pas tous les à priori libéraux partagés par tous les gouvernements et oligarchies de l'UE. Ce catéchisme libéral est inscrit dans tous les traités et la pseudo constitution européenne.
Tiens bon Jean-Luc. Ne lâche rien !
La preuve par la Grèce que le problème, ce n'est pas l'Allemagne de Merkel, mais bien l'Union européenne et l'Euro. Tant que ces institutions seront acceptées (c'est le cas du Front de gauche, du PG avec Jacques Généreux et d'autres formations de la vraie gauche), il n'y aura pas de véritables avancées politiques, comme le montrent régulièrement les résultats catastrophiques des élections successives. Plaider la désobéissance ne suffit pas, il faut sortir de ces institutions qui ne profitent qu'aux plus riches en s'abreuvant relativement d'autant plus que l'on est plus pauvre. A savoir l'UE, l'Euro, auxquels il faut ajouter l'OTAN. Sans récupération de la souveraineté nationale et du pouvoir de battre monnaie, il en sera toujours ainsi.
Tsipras doit continuer sur cette lancée. On ne cesse pas le combat à la moindre chiquenaude. Aidons-les à nous débroussailler le chemin en Europe.
Hors la sortie de l'euro il n'y a pas de salut, ni pour la Grèce, ni pour la France. L'Allemagne a mis l'Europe à feu et à sang deux fois le siècle dernier, elle le refera.
Il y a eu un précédent. Le traité de Brest-Litovsk imposé à la Révolution soviétique dont les conséquences ont fortement obéré le nouveau pouvoir des Soviets. Il fallait démontrer que toute révolution ne peut qu'être fatale. Nous en sommes-là.
Yanis Varoufakis (ministre grec des Finances) : "l'Euro est un château de cartes qui s'écroulerait si l'on retirait la Grèce". Et maintenant on fait quoi ?
Bonjour, je ne voudrais pas être pessimiste, mais je ne pense pas que la Grèce trouvera la solution dans l'Europe du capital ou alors il faudrait que le capital mette beaucoup beaucoup beaucoup d'eau dans son système. Il n'y a aucun exemple, depuis que ce système d'exploitation de l'homme existe, ou le capital se serait fait hara kiri ! Alors on peut y croire, il peut accepter des aménagements qu'il lui permettra de rebondir. Mais quand a espérer un système qui ne soit plus capitaliste. Alors que fait on ? L'Europe a adopté le système capitaliste libéral. Peut-on réformer se système ? Vous y croyez ? Moi non.
Bonjour à tous
Merci à Jean-Luc Mélenchon pour ses analyses pertinentes comme toujours. Mais que devient donc Die Linke ? Inaudible en France bien sûr à cause de nos médias autistes, mais en Allemagne ?
Et pourquoi pas une pétition axée sur notre soutien à Syriza, ainsi que notre rage contre cette troika et Merkel qui ne règle même pas les dettes de son pays quand celui-ci a exploité la Grèce (et bien d'autres) sans vergogne ! Au moins on compterait ceux qui, chez nous, sont favorables à la victoire de Syriza, Tsipras et Varoufakis. Chiche !
Le problème de l'Europe, c'est l'Europe et rien d'autre !
Je perd progressivement mes convictions apparemment puisque j'en viens à douter sérieusement de la voie que nous suivons. En effet, les faits nous démontrent tous les jours que nous n'avons rien à en espérer puisque nous sommes pieds et mains liés aux traités européens et que pour changer ne serait-ce qu'une virgule, il faut avoir l'assentiment de la totalité des pays membres. Le prochain traité sera celui que l'on appelle TAFTA. Et il sera ratifié. Les tribunaux d'arbitrage viennent d'ailleurs d'être validés en coulisses par la France.
Intéressons nous à l'histoire et à ce qui est vérifiable. Le premiers président de la Commission européenne s'appelait Walter Hallstein. Il était l'éminent juriste et architecte du projet européen du IIIème Reich. Un nazi recyclé par nos amis américains sans doute pour lutter contre le communisme ! Mais sans doute suis-un conspirateurs. Cette Europe Otanienne nous emmène vers la guerre vers des pays amis en plus. Sortons de cette escroquerie M. Mélenchon.
L'agression dont a été victime la Grèce et ses conséquences dramatiques, qu'il est inutile de développer ici est ni plus ni moins qu'une guerre contre un peuple. Il existe un tribunal pénal international, est-il libre ? Mais ne serait-il pas possible qu'une plainte soit déposée par la Grèce ? Le "faible" doit utiliser toutes les possibilités contre la fureur Merkel, qui ne fait pas l'unanimité dans son pays où 12 millions de pauvres survivent plus qu'ils ne vivent. Die Linke et les syndicats allemands soutiennent, fort justement, le pouvoir grec. Ici comme en Allemagne et en Grèce, ne rien lâcher et répondre chaque fois que possible aux manipulations et mensonges, seuls arguments restant aux enfoirés, dont le responsable est le voyou de Junker, qu'il faut démolir beaucoup plus que nous le faisons. Les peuples sont honnêtes, pas leurs dirigeants non légitimes.
Désolé de vous contredire, le problème de l'Europe ce n'est pas l'Allemagne c'est l'Europe négocié en 90 et vos hésitations expliquent en partie le score du FN car si l'Europe fait l'unanimité contre elle, seule le FN propose d'en sortir donc ils drainent tous les déçus. La démocratie avec cette Europe est une illusion. Notre politique économique est écrite dans le marbre de la constitution. Il faut le casser. Si les mouvements de gauche restent paralysés, et bien nous allons avoir notre accident démocratique.
Bonjour J-Luc, bonjour à tous camarades,
Je suis tout à fait d'accord. Il faut exiger de cette Allemagne qui mène toute l'Europe à un désastre humain qu'elle arrête de diriger l'Europe, alors que les autres pays devraient avoir droit de s'opposer à cette dictature, excusez ce mot, mais si ce n'est pas une dictature comme du temps de l'Allemagne nazie, elle n'en n'est pas moins une au niveau des décisions à prendre pour ce qui est du reste. Il faut que nous, en France, ne laissons pas le FN arriver au pouvoir, car c'est son seul argument qui le fait monter dans les sondages, mais sortir de l'Euro alors qu'une autre politique est possible nous pouvons vivre ensemble, pas les uns sans les autres, nous devons faire comme nos amis Grecs, montrer qu'on ne veut plus être dirigés par des capitalistes qui ont le soutien des gouvernements de droite.
Le problème de l'Europe, ça serait pas plutôt qu'elle est chapeautée par un parlement de droite ? On a bien vu les prises de parole de Jean-Luc : c'est édifiant. On se moque de lui. On dirait que beaucoup de camarades se mettent à penser que les mantras de sortie de l'euro et de l'Europe sont pertinents parce que le FN aurait un soi-disant succès, surtout mis en scène par des médias dont les propriétaires sont des gros bonnets ! Pour moi, la recherche du succès médiatique n'est pas le critère. Pourquoi ne pas plutôt rêver que le parlement passe à gauche ? Pourquoi ne pas plutôt rêver de notre succès au lieu de chercher à se faire happer par un soi-disant succès de gens qui nous sont diamétralement opposés ? Il est stupide de vouloir reprendre leurs slogans pour concurrencer leur soi-disant succès (reposant sur l'abstention généralisée). C'est capituler, se soumettre à la contagion de l'esprit. J'ai du mal à expliquer ce que je veux dire. J'espère que ça se comprend tout de même un peu. Tout ce qui brille n'est pas d'or, en somme.
L'idéal serait effectivement un parlement européen à gauche, et même Français, Allemand. On peut tous en rêver, on y a sans doute tous rêvé. Mais réveillons nous ! C'est bien ce qui ne marche pas. Avant cela, nous serons tous broyés par le rouleau compresseur néolibéral actuellement en vigueur. Ce qui veut dire que d'ici là, on aura sous prétexte de construction européenne "euro-libérale" vendu nos services publics au privé, détruit nos droits sociaux, mangé du TAFTA, permis aux mouvements de capitaux de s'optimiser. Bref une catastrophe à court terme.
Les traités et les principes de la monnaie européenne, et de la BCE, ne donnent pas la possibilité de décider souverainement de nos politiques, c'est ainsi. Il faut en prendre acte. Mais la France en avait pris acte en 2005 que diable ! Ce qu'a fait l'UMP et Sarko en 2008 devrait être déclaré comme illégal et une trahison à la patrie, et jugé en tant que tel, vu les conséquences néfastes pour tous.
[Edit webmestre : Vous avez déjà dit 5 fois la même chose sur ce seul billet. Cela commence à devenir monotone, voire lassant. Je vous invite à poursuivre ce monologue sur les réseaux sociaux, ou dans des lieux où cette litanie est considérée comme un apport significatif. Ici vous avez épuisé votre crédit...]
@willia
Les grecs ont voté et finalement les décisions les concernant se négocie dans le bureau du directeur de la BCE. Ce sont les institutions actuelles, la constitution européenne actuelle qui donne le ton et ce sont les sociaux démocrates qui ont placé Mme Merkel au centre de l'orchestre. La construction même de la machine Europe est un déni de démocratie et je crains fort que si le rêve secret des conservateurs est de faire un exemple avec un peuple ayant osé pensé autrement. Réveillons nous au sujet de l'Europe. Nous ne sommes plus dans un marché commun, faisant collaborer les peuples. Nous sommes dans l'usine à pauvres.
@ Invisible.
L'Union Européenne est en effet chapeautée par un parlement de droite, un Conseil Européen de droite et une Commission Européenne ploutocratique. Doit-on rappeler que de surcroît certains pays membres et non des moindres, ont été privé de référendum pour ce qui concerne le TCE, notamment, et que pour les rares pays qui y ont participé leurs suffrages ont été incontestablement invalidés. La synthèse pourrait être la suivante : nous n'avons rien à faire dans ce cartel de droite imposé et nous n'avons strictement rien à espérer de ces institutions ploutocratiques régulées par leurs propres brigades de "parachutistes". Par conséquent, il faut arrêter d'espérer une improbable embellie avec de telles institutions qui ne préparent qu'une spécialité, le doctorat "es poire". Il est fort probable que les bâtisseurs de cette Union Européenne considèrent que les citoyens de gauche n'existent pas. Aux citoyens de gauche de leur prouver qu'ils ont eu tort et que cette mise sur la touche volontaire est impardonnable et surtout inadmissible.
"... Notre lutte commune continue"
Il faut tout de même entendre cela ! Pour nous hors de Grèce cela veut dire qu'il faut nous aussi organiser la riposte. Une pétition a été proposée cela peut commencer comme cela. Des manifestations ont eu lieu mais il en faudrait encore une de plus importante. Et cela s'est fait bien quand cela a été Jean-Luc Mélenchon. Il faut choisir le moment bien entendu et ne pas hésiter à l'organiser avec prise de parole de dirigeants Front de gauche et de responsables grecs. Manifestation qui peut se tenir à Paris. Je persiste à croire que la solidarité peut se manifester aussi financièrement même si cela ne sera qu'une goutte dans l'océan car la bataille est aussi psychologique.
@ J-jour
Sans vouloir polémiquer, mais avec mon temps partiel payé au Smic (700 euros net), j'avais bien compris que le libéralisme était passé par la France et que Macron incarne sa propagation fulgurante et le déverrouillage de ce qui résiste encore. Mais cela n'empêche pas notre solidarité avec les grecs. Leur salaire moyen n'est guère meilleur et nous avons encore nous, la sécurité sociale et l'école (presque) gratuite. Amicalement.
Bonjour à toutes et à tous.
Il me semble qu'une fraction de journalistes n'est pas aux ordres et qu'un autre son de cloche est quand même audible à qui veut bien faire l'effort de l'écouter. Pour preuve en est ce reportage diffusé récemment sur ARTE concernant la sinistre Troïka et dont voici le lien.
[Edit webmestre : Ce truc a déjà été proposé une demi-douzaine de fois (dont deux fois par vous-même). C'est bien la preuve, s'il en fallait une, que la majorité des commentateurs ne lisent pas les commentaires des autres. Et je me demande si c'est un mal... Quant aux liens proposés, j'ai une statistique sur le nombre de clics. Je ne vous livre pas le score, vous pleureriez.]
Nous sommes en guerre sans vouloir en accepter la déclaration ni les conséquences. Le nombre de gens qui ont tout perdu et qui perdent la vie est énorme, mais nous ne nous sentons pas vraiment concernés, comme si toutes ces victimes avaient subi un malheureux concours de circonstance. Pour le moment l'ampleur du massacre ne nous apparaît pas clairement, quelle masse critique doit on atteindre pour que nous défendions ? Ils nous déciment sous couvert d'un grand marché, ce n'est pas un marché c'est un massacre. Nous débattons pendant cette tragédie, en sachant très bien qu'elle va s'amplifier, que veut donc dire l'humain d'abord ?
C'est au peuple grec qu'il revient de tenir en respect les provocateurs allemands, la troïka toujours en embuscade, et les larbins comme Hollande, tous prêts à saigner l'agneau sur l'autel de la haute finance. Il est vrai que celui qui a le plus à perdre en Europe ce n'est la Grèce, mais bien l'Allemagne. La forteresse est fragile, plus qu'il est dit, plus qu'on ne le voit. La peur de perdre ses prérogatives si Tsipras fait la démonstration que le peuple a raison de s'opposer à toutes les mesures d'austérités en menant contre vents et marées sa propre politique, sa propre destiné, lui fait prendre un ton agressif jamais égalé à ce jour contre un "partenaire" d'Europe. Il faut se rappeler que sous Giscard le chancelier Schmit s'opposait à l'entrée de la Grèce. Quarante ans plus tard, la mémoire sélective allemande, la rancoeur sont au rendez-vous. Ils veulent faire payer le plus cher possible ce voisin dont il ne voulait pas. La hargne des dirigeants allemands de 2015 est inacceptable. JL Mélenchon à raison de rappeler qu'en Allemagne il y a 10 millions de personnes qui vivent actuellement sous le seuil de pauvreté. Alors vive le peuple allemand, vive le peuple grec et...
Comment susciter un soutien populaire européen au peuple grec ? Hier les Allemands ont été abandonnés face à Schröder et Hartz ? Allons nous abandonner le peuple grec aujourd’hui ?
Bien à vous
Bravo Jean Luc pour l'analyse qui confirme ce qu'on ne trouve pas dans les médias.
Je trouve aussi que le gouvernement grec n'a pas lâché grand chose et seuls les grecs qui trichaient et ne payaient pas leurs impôts vont être pénalisés, pas les "pauvres" sacrifiés par la politique libérale des gouvernements précédents. Il est temps qu'on adopte d'autres politiques en Europe et la Grèce est en train d'ouvrir la voie et de faire le travail que les socialiste français n'ont pas fait.
Une seule solution, la sortie de l'euro (ce carcan ultra-capitaliste créé pour ça) et de l'Europe. Il n'y a pas d'autres issues, sinon que l'austérité à perpétuité, la démantèlement de notre pays et de ses protections sociales (c'est ce que fait Macron), des services publics, de la concurrence de tous contre tous. Ces beaux messieurs et belles dames tissent leur toile insidieusement, à pas feutrés, mais surement car ils ont et l'argent et le temps, de telle sorte qu'il nous sera impossible de revenir à ce que furent "les jours heureux" (le film de Gilles Perret) tissés par le CNR.
Je penche du côté d'une stratégie de sortie de l'Euro pensée par le gouv grec, qui va profiter de ces 4 mois pour préparer l'opinion après que ce peuple ai constaté qu'il n'y a rien à attendre de cette europe. Ce sera là un immense éclairage pour les peuples européens, notamment ceux que les banksters appelaient cyniquement les PIGS (Portugal Grèce, Irlande Espagne). Oui, nous pouvons tout, en refusant de jouer leur jeu.
La dette grecque, ne serait-il bon de détailler un peu plus comment elle s'est formée ? Qui a prêté, quand, en combien de fois, quels montants, à quels taux, pour financer quoi ? Si on reprend l'article paru dans le Handelsblatt quelques jours avant l'élection en Grèce, le commentaire de A. Tsipras est des plus intéressant. "...Notre parti et moi-même, nous nous sommes opposés à l’accord de prêt de mai 2010, non pas parce que l’Allemagne et nos autres partenaires ne nous ont pas donné assez d’argent, mais parce que vous nous avez donné beaucoup plus d’argent que ce qu’il fallait et que nous pouvions accepter..." Autre question, qui en Grèce avait besoin de sommes dont le peuple n'avait pas besoin ? Qui appelle celle-ci, qui doit payer ?
En 2011, une économiste suisse, présentait son livre "La fin du dollar". Bien imprudemment elle l'estimait à 2014. C'était négliger les énormes moyens de pression que sont capables de déployer les dirigeants US contre tous ceux qui n'ont plus ou peu d'intérêt à la continuité du système. Elle estimait la totalité des dettes de l'état fédéral, des états, des entreprises, des ménages à...
Sortir de l'UE, sortir de l'euro... je voudrais juste rappeler deux choses:
La France, sur laquelle tant voudraient se rabattre, est aussi au départ une pure création de l'oligarchie féodale, comme aujourd'hui l'UE en est une de l'oligarchie capitaliste. Le "peuple français" s'est constitué en s'appropriant cet objet politique. C'est maintenant au peuple européen de se constituer, en commençant par soutenir la lutte de la Grèce comme étant notre lutte à tous.
Ensuite, il est tout à fait possible de reprendre notre souveraineté monétaire sans quitter l'euro. En reprenant le contrôle de la Banque de France, car ce sont toujours les banques centrales nationales qui émettent la monnaie, sous la "coordination" de la BCE. Ce serait certes difficile pour la seule Grèce, au vue de sa situation et de son poids au sein de l'UE. Mais pour la France, qui pèse 10 fois plus (1/5 du PIB européen) et est contributrice nette au budget communautaire, c'est tout à fait jouable, d'autant plus si elle arrivait à entraîner d'autres pays. Et si elle pouvait compter sur le soutien populaire.
La soumission aux institutions et règles européennes ne vaut que parce qu'elle est acceptée.
Le problème en Europe, c'est aussi la France de Hollande, Macron et Valls, les "élites politiques" comme eux sont partout en Europe, ils sont nombreux et encore plus difficile à combattre que Merkel.
@ bepe
Vous avez tout à fait raison : il faudrait que la Grèce publie le contenu intégral de sa dette. Pour toute société en état de cessation de paiement, toutes les créances sont soigneusement répertoriées, analysées, écartées dans le cas ou elles ne sont pas légitimes et négociées avec le plus grand réalisme. Dans tous les cas, ne sont dues que les créances légitimes. De plus, il serait très utile que tous les pays membres de l'Union Européenne, en crise à cause de leur dette, le fassent également.
@ raphaël
Utiliseriez-vous l'argument de la loi Rothschild ou loi de finance de janvier 1973 qui a été reprise dans le traité de Maastricht sous l'article 104 et de Lisbonne sous l'article 123. Pensez-vous que l'abrogation de cette loi puisse être possible, comme, sauf erreur ou omission, cela serait le cas au Canada ? L'abrogation de cette loi dont la mise en application correspondrait avec l'apparition de la dette de notre pays, serait dans ce cas la solution envisageable la plus rationnelle.
Donc, 2 axes de recherche pour déterminer les effets que sont les dettes et la cause qu'est probablement la loi de finance de 1973.
Schäuble, le bienfaiteur, l'usurier, redonne un peu d'air à la poule aux oeufs d'or. Il sait comme tout le monde que la Grèce a rendu le capital emprunté de longue date. La prospérité de l'Europe ? Il n'en a rien à faire, qu'elle se saigne à blanc, l'avenir lui est indifférent, du reste lui-même n'en a pas. Ce qu'il veut, c'est maintenir en place aussi longtemps que possible un système frauduleux fait pour remplir les caisses de son camp. Et qu'on le fête lui, le magicien capable de ce tour de force.
@ Raphael
C'est maintenant au peuple européen de se constituer,
Et en attendant, on réforme notre pays selon les normes libérales imposées par l'Europe ? On soumet notre pays à la loi du tout marché ainsi que l'exige non pas d'ailleurs l'Europe de Merkel, mais celle des traités ?
Ensuite, il est tout à fait possible de reprendre notre souveraineté monétaire sans quitter l'euro. En reprenant le contrôle de la Banque de France,
Ne savez-vous pas que c'est totalement contraire aux traités et qu'une telle initiative de la France aurait vraisemblablement pour effet de faire imploser l'euro ?
Cessons de faire semblant de croire qu'il est possible de rester dans l'euro tout en désobéissant aux traités.
Le Grecs ouvrent la voie d'une Europe dans laquelle les puissants ne pourront plus tricher, les pauvres recevront les secours indispensables et l'Europe aura enfin une autre politique que celle qui favorise actuellement tous les lobyistes des multinationales et tous les paradis fiscaux.
Quand on pense que c'est Jean-Claude Juncker (le loup) qui a favorisé les paradis fiscaux dans son pays, le Lixembourg, avant de prendre la présidence de la commission Européenne qui veut manger la dinde de Noël la grèce. On espère que la Grèce sera assez forte pour chasser les loups.
Remettre en cause, en Grèce ou en France, le régime libéral actuel sans sortir de l'euro, dans la dépendance des décisions de la BCE. Est-ce réellement possible ? L'avenir de la Grèce nous le dira mais j'ai des doutes. Si hélas la situation des grecs ne s'améliorent pas, Jean Luc il faudra bien se rendre à l'évidence, pas de changement politique possible sans que la France retrouve son indépendance, monétaire notamment.
Pour Varoufakis «l’Europe prescrit l’austérité comme les médecins de jadis prescrivaient la saignée». Bien vu, «clysterium donare, postea saignare, ensuita purgare» (utiliser le clystère (lavement), puis saigner et enfin purger). Ces donneurs de leçons sous la férule de Merkel sont aussi grotesques que les médecins que raillait Molière, dénonçant leur incompétence, leur orgueil méprisant, leurs manies ridicules. D’autant que la médecine du temps de Molière tuait plus qu’elle ne guérissait.
@ carlo
Bien sûr que l'annulation de la loi de 1973 interdisant le financement direct de l'Etat par la banque centrale serait contraire aux traités, et effectivement, il y aurait un risque d'explosion de l'euro, mais moindre que si on le quittait unilatéralement. Ce serait la seule façon de tenter de changer l'euro, d'entraîner d'autres pays avec nous, quitte à ce que ce soit les pays orthodoxes qui quittent la zone euro. Et également de mener la politique que nous voulons sans attendre la constitution d'un peuple européen.
Les traités ne sont qu'un carcan théorique, tout n'est qu'une question de rapport de force. L'éventuel échec de la Grèce, qui n'a que le soutien populaire pour l'alimenter (ce qui est énorme et nécessaire, mais pas suffisant), ne signifierait pas qu'une autre politique est impossible dans l'euro, mais simplement que la Grèce se serait retrouvé bien seule avec ses 2% du PIB européen. Comme l'a souligné Mr Mélenchon, il aurait été plus facile que ce soit la France qui ouvre la brèche.
Alors, en attendant d'élargir cette brèche avec l'Espagne, l'Irlande et d'autres, apportons un soutien massif au peuple grec!
Après l'approbation par le Pasok et par Samaras, le prédécesseur de Tsipras, de l'accord passé avec l'Eurogroupe et les "institutions", ne va-t-on pas assister à la formation d'un gouvernement d'Union nationale Syriza-Pasok-ND (le parti de Samaras) à l'issue de la période de 4 mois ?
Je souhaite de tout cœur que la Grèce puisse résister à cette machine infernale qu'impose l'Allemagne et Bruxelles pour nous entraîner dans le chaos de l'austérité. Ces derniers puent ! Les rapports de force infléchissent. Dommage qu'Hollande n'ait pas eu le courage en France de ruer dans les brancards plutôt que de s'aligner comme l'ont fait tous ses prédécesseurs. La démocratie et la République font pâle figure face au pognon. Si la politique est compliquée, le peuple ne s'y trompe pas : y a rien à bouffer dans l'assiette ! Je rends hommage à Monsieur Mélenchon comme à Victor Hugo, même combat !
Ce qui vient de se passer, depuis le 25 janvier, c'est à dire la "guerre totale de la Troïka et de l'UE contre le nouveau gouvernement grec, me semble être une illustration en grandeur réelle, et une démonstration publique de ce qu'explique Frédéric Lordon. C'est à dire, si j'ai bien compris, qu'un gouvernement qui veut faire une politique (vraiment) de gauche doit nécessairement sortir de l'Euro (pour regagner des marges de manœuvre).
Je crois comprendre aussi, que la stratégie que suggère JL Mélenchon est que, une fois cette démonstration faite, et qu'une grande partie des citoyens auront compris la nature réelle de l'UE et de la Troïka (c'est à dire, pour le dire vite, une dictature de la Finance internationale et des multinationales, un gouvernement (vraiment) de gauche, devra se donner les moyens techniques pour sortir de l'Euro. Afin de pouvoir appliquer les mesures politiques qu'attendent les citoyens.
@Bertgil
"Le gouvernement grec a obtenu un sursis de quatre mois, rien de plus et rien de moins"
Cette formule semble juste, dans son laconisme. Votre argumentaire, Monsieur Mélenchon, est honnête, dans sa défense de l'allié grec. Mais vu que le nouveau gouvernement grec avait d'emblée décidé de se priver de sa seule arme de dissuasion, sa marge de manœuvre se rétrécissait dramatiquement, et il a tiré le maximum possible. Vous ne le dites pas par solidarité mais vous, dans une semblable situation, n'auriez pas commis cette erreur stratégique de vous priver de la seule carte du jeu grec (nous sommes dans le raisonnement de la dissuasion, celui du faible au fort), la menace de la sortie de l'euro. Car, quoique disent les tenants du grexit (Greece exit), une chose est de caresser l'idée à blanc, une autre de la constater, voire d'avoir à la gérer. Ce n'est qu'aux tout débuts d'une nouvelle équipe qu'une telle arme peut être brandie. Au moment où l'effet de surprise, d'incertitude, joue à plein. La tournée des popotes méditerranéennes en vue de soutiens a été une autre erreur. Une négociation se mène avec les vrais acteurs. Donc directement avec l'...
@mettra 150
Non ! La menace de sortir de l'UE et/ou de l'euro, n'en était pas une pour Bruxelles. C'était au contraire la solution voulue par les banquiers allemands, pour se débarrasser de la Grèce à moindre frais économiques et politiques. C'est maintenant que le combat commence. Une sortie de l'euro aura peut-être lieu dans le suite (les Grecs savent mieux que nous et dans le détail où ils en sont), mais ce n'est pas sûr du tout que ce soit la meilleure solution pour eux. La France, deuxième puissance économique, aurait pu se servir de cet argument, mais non la Grèce, qui est trop faible économiquement. Seule voie pour avancer, manifester dans toute l'Europe notre solidarité avec Syriza, mettre la question de la dette partout à l'ordre du jour, dénoncer les mensonges des médias et mettre à nu le fonctionnement dictatorial de l'UE ainsi que les politiques d'austérité, qui conduisent tous les peuples à la faillite tant économique qu'écologique. Et les "frondeurs" qui s'imaginent pouvoir sauver le PS, prolongent et renforcent les souffrances et les destructions inutiles. Notre dette non plus, celle que les banquiers ont fabriquée, ne sera jamais payée.
@Autrement
Les socio démocrates vont trahir la Grèce. Elle devra se soumettre ou sortir de l'euro. Les conservateurs pourront clamer qu'en dehors de l'euro et des reformes qui vont avec pas de solution. La stratégie consistant à vouloir changer les institutions de l'intérieur avec une amicale pression sur nos partenaires est illusion elle conduira tout droit la clique à le Pen au pouvoir. La gauche est inaudible sur ce sujet car divisée depuis 2006 et elle ne peut plus faire l'économie du débat. Tout va bien pour les affaires du FN merci pour eux.
J'invite Jean-Luc à lire dans Mediapart, justement, l'article suivant dont l'analyse me semble très pertinente : "Grèce vs Union européenne : la guerre des récits"
La logique voulait que le nouveau gouvernement de la Grèce gagne du temps, une autre logique veut que jamais les dettes ne seront remboursées, certes nous avons compté sur un non immédiat de cette Grèce nouvelle, notre désir n'était pas réaliste mais lié à un besoin légitime de victoire. Tout reste à faire, la résistance est à organiser. L'Histoire est en marche, les travailleurs européens se cherchent encore nous, nous sommes déjà sur le droit fil de l'émancipation des peuples, l'expansionnisme allemand de Merkel et ses valets européens pour mettre en place un régime d'esclaves au service du capitalisme est déjà morcelé, certes, certains confondent encore nationalisme avec solidarité internationale, résistance, M6R et sa nouvelle constitution reste à travers nos priorités celle qui doit nous faire réagir. Recherchons des jeunes de tous les âges pour construire demain. Jean-Luc merci de tenir bon dans toutes les circonstances comme tu le fais, dans mes pires moments difficiles tes vidéos ont été pour moi d'un grand secours.
Le GMT en Europe sera la main basse des USA sur nos vies, nos emplois, nos protections sociales, nos systèmes de santé et d'éducation. Etant donné que la donne financière internationale est dominée par l'accointance entre les cartels de la drogue et les multinationales qui poussent à une dérégulation sauvage sans précédent avec "Wall-Street" et la "City" en maîtres d'oeuvre, l'avenir s'assombrit et prend la forme de l'asservissement total. En plus, la fin de la souveraineté nationale entraîne de fait la fin de la souveraineté alimentaire et quand on sait que Mansanto organise la dépendance dans le monde entier, on ferait bien de se demander si ce n'est pas la famine qui frappera bientôt à nos portes ? Heureusement, Syriza s'est déjà prononcé contre le GMT devenant le caillou dans la botte des traîtres planqués à Bruxelles. Voilà pourquoi la Grèce doit rester au sein de l'Europe et de l'euro et voilà pourquoi nous devons soutenir les Grecs, Syriza étant le dernier recours avant le chaos. Pour en savoir un peu plus.