17mar 15
Les dernières heures de la campagne des élections départementales ne sont pas les plus simples à vivre. Sur le terrain, les militants et les citoyens engagés se heurtent à un mur de colère froide qui ne facilite pas les dialogues. La France se rapproche du point que j’ai nommé le point « qu’il s’en aillent tous ». Dans le contexte, notre patient travail de tricot à la base pour construire une nouvelle coalition marche à son rythme, loin des projecteurs heureusement polarisés ailleurs. Ailleurs, c’est à dire sur la mise en scène de la soirée électorale jouée d’avance qu’il faudra subir et dont tous les thèmes sont connus d’avance : la victoire du Front national, les mièvreries et pleurnicheries sur le front républicain et, bien sûr, le sketch du PS menaçant tout le monde et renvoyant sa déroute à la responsabilité des autres. La crise politique va connaître un pic dont nul ne peut prédire ce qu’il sera. François Hollande et le PS s’activent pour recomposer une ligne de coalition qui puisse faire illusion au moins jusqu’au désastre suivant. Je ne sais pas si ceux qui sont pressentis pour devenir ministres poussent la curiosité jusqu’à demander quel genre de politique sera appliqué au pays dans les mois qui viennent. Mais s’ils l’ignorent, je les invite à me lire. Ce post vous dira ce qu’est le plan secret de Valls et de Hollande. Secret parce que si les électeurs socialistes le connaissaient, ils pourraient faire passer leur colère dans les urnes bien davantage que ne le prévoient déjà les enquêtes d’opinion.
Vous le savez sans doute, j’ai eu la joie de cette décision de justice contre les diffamateurs qui m’avaient accusé d’antisémitisme pendant la campagne présidentielle de 2102. Je n’ai pas de rancœurs personnelles contre eux. Je pense qu’ils lisaient de manière irresponsables des « éléments de langage » dont ils ne n’avaient pas pris la peine de vérifier le contenu. Des excuses après vérification m’auraient parues suffisantes. Aucun n’y a consenti. Au contraire, leurs avocats ont tenté de faire la démonstration du bien fondé de cette diffamation. L’incroyable légèreté des arguments n’a fait qu’aggraver l’impression de mauvaise foi. La justice a donc tranché. Je ne crois pas que je puisse dire que c’est un jugement en « ma faveur » même si c’est bien ce qui s’est passé puisque je suis le plaignant. Je crois que le tribunal a voulu rappeler l’importance du délit qu’est, dans notre loi, l’antisémitisme. De même qu’on ne permettrait pas que quelqu’un soit accusé de vol ou de meurtre à la légère, on ne doit pas permettre que l’accusation d’antisémitisme soit faite comme un mode d’insulte ordinaire. La banalisation de cette accusation utilisée sans arrêt et pour n’importe quelle cause produit une anesthésie bien connue : à force de crier au loup pour rien, personne ne réagit plus quand le loup y est pour de bon. Je crois que nous devons pour l’avenir en tirer une leçon positive et porter plainte chaque fois que l’on se trouve dans ce cas.
Mon post est consacré au lendemain des élections et au mauvais coup qui se prépare dans le secret du gouvernement. J’évoque aussi les élections départementales qui vont être un accélérateur prodigieux de la crise politique de notre pays.
Hollande a prévenu. « Je ne changerai ni de Premier ministre ni de politique », a-t-il dit dans Challenges le 12 mars. Quelle violence ! Avec Hollande c’est « vote toujours, tu m’intéresses ». Les électeurs socialistes sont prévenus. Le gouvernement n’a pas besoin de leur soutien pour continuer.
Mais nous, ne nous laissons pas leurrer. Hollande va changer de politique. C’est-à-dire qu’il va durcir sa pratique et son programme de réformes structurelles. La Commission européenne le lui a ordonné. Demain sera donc pire qu’aujourd’hui ! Il ne peut en être autrement.
Le gouvernement prépare un plan caché pour après les départementales. Pour le dire crûment, « ça va saigner ». En effet, la Commission européenne exige de la France de nouveaux « efforts ». Les 28 ministres des Finances de l’Union européenne ont validé le 10 mars la proposition de la Commission concernant la France. Quelle est cette proposition ? Accorder un délai supplémentaire de deux ans pour ramener le déficit public sous la barre des 3% de la richesse du pays en 2017 au lieu de 2015. Comme toujours avec l’Union européenne, il ne faut pas croire aux bonnes nouvelles. Cette décision s’accompagne d’un chantage toujours plus odieux. D’autant que les maîtres allemands ont beaucoup froncé les sourcils. Et ça, ça ne pardonne pas dans l’Europe actuelle.
La Commission exige un nouveau plan d’austérité pour la France. Elle exige 30 milliards d’euros de coupes budgétaires de plus que les 50 milliards d’euros déjà prévus par le gouvernement Valls d’ici 2017. Et pour commencer, la Commission exige 4 milliards d’euros de coupes supplémentaires dès cette année 2015. Dans son interview au Parisien, mercredi 4 mars, François Hollande a déjà accepté le nouveau diktat de la Commission. Il a déclaré que « si Bruxelles demande 4 milliards de plus pour respecter nos engagements en matière de réduction des déficits publics, ils seront trouvés par des économies nouvelles ».
Ce n’est pas tout. La Commission exige surtout de nouvelles « réformes structurelles». Dans son viseur figurent notamment de nouvelles réformes des retraites, de l’assurance-chômage et du marché du travail. Plus précisément, la Commission veut rendre plus difficile le départ à la retraite, réduire les indemnités des chômeurs, et faciliter les licenciements. Le commissaire européen Pierre Moscovici a été chargé de faire passer le message à la une du Figaro et sur France Info. En insistant sur la menace de « sanctions » contre la France si elle ne se conforme pas aux exigences des androïdes libéraux de la Commission. La Commission proposera une recommandation aux ministres des 28 pays de l’Union européenne le 10 juin.
Avant cela, le gouvernement français doit présenter ses propositions de budget et de réformes à la Commission en avril et mai. Juste après les départementales. C’est pour cela que je parle de « plan caché ». Pourquoi François Hollande et Manuel Valls ne disent-ils pas dans quels budgets ils vont couper avant les départementales ? Pourquoi n’annoncent-ils pas précisément les réformes qu’ils préparent ? Pourquoi attendre le lendemain des élections pour annoncer les mauvais coups ?
Le peu qu’on connaît fait froid dans le dos. Couper 30 milliards d’euros de plus dans les budgets publics et sociaux replongerait le pays dans la récession alors qu’il n’en est pas encore réellement sorti. Ce serait porter un coup peut-être fatal à certains services publics. Je pense en particulier à l’Hôpital public. Les coupes déjà programmées par le gouvernement équivalent à 22 000 suppressions d’emplois alors que les urgences sont déjà saturées, et les personnels hospitaliers n’arrivent déjà plus à faire face aux besoins malgré leur dévouement. Réduire l’indemnité chômage alors que 6 millions de personnes sont inscrites à Pôle Emploi serait un désastre social aggravant la pauvreté. Poursuivre le gel des retraites complémentaires serait un nouvelle violence contre les retraités déjà durement frappés ces dernières années. Durcir les conditions de départ en retraite aggravera le chômage, tout comme faciliter les licenciements. D’une manière générale, la poursuite de la politique d’austérité ne peut que provoquer plus de chômage et plus de misère.
Le gouvernement n’a pas prévu de s’arrêter. Manuel Valls prépare une nouvelle loi pour réduire les droits des salariés. Sous couvert de « moderniser le dialogue social », il prépare une remise en cause des protections collectives des salariés. Emmanuel Macron a vendu la mèche plusieurs fois. Leur volonté est de permettre aux entreprises de déroger à la durée légale du travail de 35h. La réforme de 2013 à partir de l’accord Made in Medef permet déjà de le faire pour les entreprises en difficultés. Mais Emmanuel Macron et Manuel Valls veulent généraliser ce chantage à l’emploi à toutes les entreprises, même celles qui se portent le mieux.
Sans oublier que dès le lendemain des élections, la loi Macron va revenir devant le Parlement. Le 7 avril, elle sera examinée en séance au Sénat. Le menu est toujours le même : facilitation du travail du dimanche, privatisation d’aéroports, fragilisation du service public ferroviaire par la concurrence des autocars privés… Elle reviendra ensuite devant l’Assemblée en mai. On sait que Valls n’y a pas de majorité depuis qu’il a été contraint d’utiliser l’article 49-3 pour passer en force. Pour maintenir la pression, chacun prend son poste de bataille. Le collectif unitaire Alternative à l’austérité organise un meeting le 7 avril à Paris, jour du début du débat au Sénat. Si vous voulez des arguments contre la loi Macron, c’est là qu’il faudra aller puisque 17 intervenants vont se succéder à la tribune.
Puis, le 9 avril, les salariés sont appelés à la grève interprofessionnelle dans tout le pays par leurs syndicats. L’appel émane de la CGT, Force Ouvrière et Solidaires. La FSU les a rejoint depuis. Cette journée sera l’occasion de refuser à la fois la politique d’austérité, la loi Macron et le « plan caché » exigé par la Commission européenne. Notez la date. Evidemment, je reviendrai sur tout cela au fur et à mesure. Mais pour ceux qui me lisent, l’essentiel est d’avoir en tête une vue prospective qui place les évènements dans leur contexte général. Le moment en Europe toute entière est celui d’un durcissement de la politique du gouvernement allemand qui est le pivot et le bras armé du projet néolibéral sur le vieux continent. Ce n’est pas seulement parce qu’il enregistre des succès contre tous les gouvernements qui voudraient résister d’une manière ou d’une autre. Mais c’est aussi à mesure qu’il s’effraie de ce qui lui parait être une menace de dérapage généralisé à la suite de la volonté de la banque centrale pour éviter la déflation. La baisse du cours de l’Euro n’est pas bien vue du tout Outre Rhin, autant le savoir. Et la peur de perdre la main a toujours été mauvaise conseillère.
En France, le désastre électoral qui s’annonce renforcera inéluctablement la turbulence partout en Europe. La victoire médiatiquement préparée et accompagnée du FN va relancer partout les courants xénophobes. Compte tenu de ce que sont nos sociétés, c’est l’ambiance voulue par les théoriciens du choc des civilisations qui se construit.
Les élections départementales se déroulent dans un chaos opaque
C’est le fruit du grand bidouillage territorial organisé par Manuel Valls et François Hollande. Mes camarades qui mènent campagne jettent leurs dernières forces dans cette bataille avec grand cœur. Partout ils essayent d’informer, de mobiliser, de rassembler. Ils ont bien du mérite. Tout est fait pour enfumer et rendre incompréhensible les enjeux de ces élections. Et la campagne du PS, du FN et de l’UMP ressemble à un match de ping-pong cynique. Comme d’habitude, les temps d’antenne sont accaparés sans nuance ni précaution par ceux dont les médias ont décidé qu’ils étaient dignes d’intérêt. En ce moment, le tableau, c’est le tripartisme. Simple et rustique, comme une bonne émission où on n’utilisera pas plus de 400 mots pour parler entre les pages de publicité.
Tout est fait maintenir tout le monde dans le brouillard. Le système a besoin de l’abstention. Il a besoin que le résultat des élections fonctionne comme la mise en place d’un tableau alarmant mais sans frais excessifs. Une abstention massive permet cela. Cependant, je ne m’exagère pas l’importance du calcul a l’œuvre. La vérité est que l’équipe de Rouletabille qui dirige le pays est déjà a bout de souffle, décide et fait n’importe quoi au gré des humeurs et de pressions qu’elle subit. La seule chose qu’elle respecte, le seul contrat qu’elle honore c’est celui qu’elle a avec la Commission de Bruxelles.
Dans cette affaire de départementales, le bazar est a son comble. Hollande et Valls ont changé le mode de scrutin en instaurant un système baroque avec deux élus par canton. Pourquoi avoir refusé la proportionnelle à l’échelle du département comme nous le proposions ? Cela aurait été plus simple. Ils ont aussi redécoupé les cantons pour tenir compte de leur nouveau mode de scrutin. Les derniers recours n’ont été rejetés que quelques semaines avant le début de la campagne. Ajoutez à cela les annonces et démentis successifs sur le fait de tenir les élections régionales en même temps que les départementales. Voilà pour le cadre. Mais ce n’est pas tout.
Quelles seront les compétences des nouveaux élus des 22 et 29 mars ? Mystère. Personne ne le sait. La loi sur les nouvelles compétences est encore en cours d’examen au Parlement ! Elle a été adoptée en première lecture mardi dernier seulement, le 10 mars. Le texte adopté diffère sur plusieurs points de la volonté du gouvernement. Par exemple, il maintient les routes et les collèges dans les compétences des départements alors que le gouvernement voulait les transférer aux régions. Mais il transfère les transports scolaires. Et tout ça peut encore changer. En effet, le texte doit repasser devant l’Assemblée et devant le Sénat en deuxième lecture, après les élections ! Comment faire campagne dans ces conditions ? Les gens sérieux sont consternés. Quel sens a la démocratie dans ces conditions ? Par exemple, nos camarades candidats en Aveyron proposent la gratuité des transports scolaires. Mais si le Conseil général perd cette compétence, comment tenir cette promesse ?
Les élus pourront-ils aller au bout du mandat confiés par les électeurs ? Rien n’est moins sûr. On se souvient que dans son premier discours de politique générale, il y a un an, Manuel Valls avait annoncé vouloir supprimer purement et simplement les Conseils généraux d’ici 2020. Depuis, il a fait marche arrière. Mais la loi actuellement en débat sur les compétences des collectivités continue sur le projet initial. Elle vide progressivement les Conseils généraux de leur substance. En effet, elle transfère leurs compétences essentielles aux régions, aux intercommunalités ou autres métropoles. Le bras droit de Manuel Valls, Carlos da Silva, a d’ailleurs vendu la mèche au cours du débat à l’Assemblée en avouant que, selon lui, « les Conseils généraux sont voués à disparaître ».
Tout ce bidouillage me révulse. Le mal qu’il fait est incommensurable. Partout, le dégoût et le désintérêt pour la chose publique, dévastée de cette façon, préparent les pires abandons. Comment mieux prouver l’intérêt de convoquer l’Assemblée constituante pour passer à la 6e République ? Cela permettrait que le peuple français se saisisse lui-même du débat sur l’organisation territoriale de la République. Le résultat serait nécessairement plus démocratique et plus efficace que les décisions de quelques têtes d’œufs qui se fichent du sujet, ne le connaissent pas et ricanent en sourdine parce qu’ils se croient seuls a connaître le motif de l’action. Le motif ? C’est le démembrement général de l’État et de l’organisation républicaine du territoire au profit d’une compétition généralisée des « territoires » telle que l’ont décidé la Commission européenne et le gouvernement allemand.
Ces élections locales sont aussi des élections nationales. Tout le pays va voter en même temps. Dans tous les cantons, on trouve une situation assez proche avec généralement quatre camps : le FN, la droite UMP-UDI, le PS, et l’autre gauche, souvent rassemblée. Ici ou là, il faut compter avec quelques autres candidats ou des dissidents en mal d’investiture. Il y aura donc une lecture nationale des résultats. Cette élection sera d’abord un test pour Manuel Valls. Il s’est énormément investi dans la campagne. Surtout, il gouverne depuis un an exactement. En un an, le chômage a battu de nouveaux records. En un an, de nouveaux cadeaux au Medef ont été faits, avec le Pacte de responsabilité et la loi Macron. En un an, la majorité parlementaire de Valls a explosé en vol, l’obligeant à agir avec l’autoritarisme de l’article 49-3 pour imposer la loi Macron. En un an, la pression de la Commission européenne sur notre pays s’est encore renforcée. Tout le monde le sait, l’heure est venue du plus phénoménal vote sanction jamais subi par un gouvernement.
Quels sont nos buts dans cette élection ? Nous nous sommes fixés trois objectifs. Nous avons bien travaillé dans chacun d’eux. Le premier objectif était de présenter des candidatures dans le maximum de cantons, autonomes vis-à-vis du PS. Le maillage du terrain ne doit jamais être abandonné. Nous y sommes arrivés. Mes camarades du PG n’ont pas ménagé leurs efforts pour arriver à cet objectif. C’est un acquis précieux, dans la lignée des efforts faits l’an dernier aux municipales. Cette fois-ci, le PCF a fait le choix de l’autonomie à l’égard du PS dans l’essentiel des cas. Le Front de gauche se présente donc uni dans les deux-tiers des départements. Ailleurs, mes camarades du PG ont cherché d’autres alliés à gauche, sans jamais céder sur l’exigence d’autonomie.
Nous avons ensuite bien avancé vers notre deuxième objectif : élargir le rassemblement de l’autre gauche. Dans 38 départements, nous sommes en alliance avec Europe Écologie-Les Verts comme dans l’Indre, l’Ariège, l’Oise. Parfois, les communistes n’ont pas voulu participer à l’alliance PG-EELV comme en Isère. Ailleurs, c’est seulement dans certains cantons, comme à Lille. L’important est que le mouvement s’amplifie : des solidarités militantes et des réflexes d’actions communes se nouent. Souvent, Nouvelle Donne participe aux candidatures avec nous.
Enfin, nous voulions faire de ces élections une étape dans l’enracinement citoyen de notre action. Il s’agit ici de la mise en œuvre de la stratégie de dépassement par le peuple de la logique du cartel de partis qui prévaut d’habitude. Là aussi, le bilan est positif. Dans une trentaine de départements, les candidatures ont été construites d’une manière assez originale, bien au-delà de nos partis, à partir de réunions aux bords flous dans une démarche d’implication citoyenne. C’est le cas dans plusieurs cantons du Jura ou de Haute-Garonne, et dans l’Aveyron. Dans tous ces cas, l’analyse des résultats sera décisive pour la suite. Chaque configuration sera soigneusement décortiquée, bureau par bureau pour bien comprendre ce qui se sera passé. Les départementales sont une répétition générale. Bien sûr, il ne faudra pas compter sur le gouvernement ni les instituts, les politologues et toute la sainte kyrielle des bavards sans consistance des soirs de résultat, pour décrypter les scores. De toute façon, le gouvernement a fait ce qu’il fallait pour rendre la situation illisible à notre sujet. Nos scores seront donc dispersés entre la comptabilité des « divers gauche », EELV et Front de gauche. Je m’en suis déjà expliqué ici assez précisément. Pour autant, il ne faudra pas focaliser sur la soirée de résultats
Quand au fond de notre discours dans l’élection il doit continuer a être un exercice d’éducation populaire. Pour nous-mêmes d’abord, dans l’art de convaincre et de quadriller le terrain. Ensuite pour incruster des références dans les esprits. Nos candidats s’opposent à l’austérité. Ils combattent la réforme territoriale antidémocratique et la concentration des pouvoirs, des richesses et des services dans les métropoles au détriment d’un aménagement équilibré du territoire. Ils défendent partout la solidarité et les services publics. En la matière, les Conseils généraux peuvent agir, notamment auprès des personnes âgées, pour soutenir l’économie sociale et solidaire. Nous faisons des propositions pour une planification écologique départementale : développer les circuits courts, renforcer l’agriculture bio et paysanne, mettre en place une économie circulaire pour réutiliser les déchets, recycler etc.
L’exigence démocratique est le troisième pilier. En cohérence avec l’exigence de 6e République, nos candidats s’engagent à ne pas cumuler les mandats, à agir en lien avec les assemblées citoyennes créées dans la campagne. Pardon de vous avoir infligé ce moment de ce qui apparait ainsi résumé comme un catéchisme. Est-ce que ce sera suffisant face à la grève électorale que pratiquent beaucoup de nos concitoyens ? Certains sondages annoncent jusqu’à 60% d’abstention. La colère froide est immense dans le pays. Le PS y contribue tous les jours par sa politique. Valls aggrave le mal avec cynisme en instrumentalisant le FN pour étouffer le débat. Incapable de convaincre, le PS veut prendre la gauche en otage dans un chantage insupportable : l’austérité Hollande et la loi Macron ou le FN. De notre côté, nous construisons, pas à pas, un autre chemin.
Mais il est essentiel de refuser la folklorisation des élections. Chaque conscience gagnée doit être instruite en même temps. Nous construisons une force dans les élections. Pas seulement celle de nos organisations qui apprennent toujours plus avant la discipline de combat et de pensée sans laquelle on ne peut rien construire de sérieux. Mais une force dans le peuple lui-même. Si modeste que soit un progrès, il nous aide pour l’étape suivante comme un point de départ plus avancé que celui que nous avions trouvé d’abord. Vous autres qui me lisez, pensez-y : il faut convaincre, même millimétriquement, mais ne jamais cesser de vouloir le faire. Un jour, tout se retourne et le travail porte ses fruits. À condition d’avoir été clairs.
Il y a la vision de court terme, celle de l'union de la gauche, pour préserver une crèche quelques mois, avant que l'assèchement des ressources liée aux politiques d'austérité ne fasse en sorte que les programmes sociaux soient purement et simplement abandonnés, quelques soient les majorités en place. C'est la lente descente vers l'abime. Puis il y a la perspective de moyen et long terme, la reconstitution d'une force politique progressiste à même de prendre le pouvoir au niveau national et de le redonner aux citoyens, via une constitution adéquate. Tous les élus PS ne déméritent pas, c'est vrai, mais le paquebot solférinien est solidement ancré dans les eaux néolibérales et cela nourrit l'abstention et le vote FN. Nous ne devons plus rien à avoir à faire avec eux, à moins bien sûr, qu'il rejoignent le rassemblement de la gauche assumée.
@Educop
Pour ce qui concerne l'éducation populaire, nous n'avons pas besoin de donneur de leçon, et que votre irritabilité peut se comprendre, mais de là à parler de collaboration, il faudrait peut-être revisiter l'Histoire. Ces 8% auraient pû aller au FN, mais ce sont les nôtres et fiers de les avoir, alors oui nous irons nous battre dimanche prochain au côté du Front de gauche, s'il est présent. Mais sûrement pas aider le PS ou l'UMP, on a vu le désastre et ce n'est pas fini. Mais il ne faudra pas pleurer après. Bon courage et soyez un peu plus soft, ceci est un blog où chacun peut s'exprimer, tout en restant élégant.
Je suis d'accord avec Nicks. Notre attitude vis-à-vis des élus ou militants PS doit être guidée par la perspective qu'il énonce fort bien. Il est utile de ménager, et même contre-productif de prendre de front, ceux dont on pense qu'ils le feront. Mais il est vain de ménager leur parti, ou les opportunistes. Il faut apprendre à respecter l'attachement des plus sincères à ce en quoi ils ont cru si longtemps, sans avoir peur de leur dire ce que l'on pense de leur parti. Nous avons, à la CGT, quelques camarades dans ce cas... dont pas mal ont déjà remis en cause une grande partie de leur engagement, en passant de la CFDT à la CGT il y a plusieurs années. La situation est difficile pour eux, et bien entendu la "littérature socialiste" ne les aide pas en nous diabolisant autant que possible. Les choses se décanteront, car prochainement il n'y aura plus qu'une seule gauche. Le facteur clef sera la victoire de la Grèce dans son bras de fer avec l'Europe. Pour l'instant tous les socialistes souhaitent secrètement une défaite de la Grèce, qui validerait leur lâcheté. Quand la victoire de la Grèce sera évidente, le choix de la vraie gauche sera plus facile.
Autonomie totale. Pour la survie du FdG et l'avenir de la 6ème République une seule alternative. Crédibiliser notre honnêteté et pas d'alliance avec les "pères la rigueur". Faire mordre la poussière aux solfériniens pour ouvrir encore plus les yeux des soi-disant frondeurs à nous rejoindre. Il n'y aura pas d'alternative à gauche tant que le PC fera un tel grand écart en ayant le double langage. Il nous entraîne dans l'échec. Je croyais que les municipales 2014 avaient servi de leçon ! Comment préparer les régionales et les présidentielles avec de tels comportements. Il va falloir cette fois-ci sérieusement clarifier la situation jusqu'à l'exclusion des responsables, sinon c'est moi qui me casse de tout le militantisme que je fais par le net et aussi par les actions de terrain.
Je ne veux bien sûr polémiquer ici avec personne, je trouve quand même peu réaliste de me demander de savoir faire des additions. Le rassemblement des citoyens a été pour nous une grande responsabilité: celle de permettre à des personnes dégoûtées de la politique de faire entendre une voix de gauche dans un concert de voix trompeuses. Sinon ils ne voulaient pas aller voter. C'est ainsi qu'un espoir subsiste, et ce n'est pas nous qui avons mis le FN là où il est ! C'est justement ceux avec qui nous ne voulons plus nous associer parce qu'ils ont espéré qu'ainsi le réflexe du vote utile jouerait en leur faveur. Depuis 2012, le PS est désavoué étape par étape, alors qu'il avait tout pour agir au nom du peuple et non pas contre lui. Les acteurs PS locaux auraient dû dire qu'ils ne cautionnaient pas la politique de leur parti et du gouvernement qui en est issu, ils ne l'ont pas fait et leur travail passe inaperçu, c'est de notre faute ?
Tout ça est une vaste prise en otage de la démocratie dont profitent ceux avec qui on ne partage aucune valeur, c'est donc une tragédie, c'est nous qui l'avons écrite ?
Si l'on veut construire la VIème République, il est grand temps de prendre, une bonne fois pour toutes, les électeurs pour des gens responsables et autonomes et arrêter de leur donner des consignes de vote.
Nous avons dans notre canton revu et corrigé, réussi a mettre en place malgré les pinaillages du PC local une liste FdG. Malgré une campagne à minima, nous avons réussi à obtenir 9,85 % des voix. Lors d'une réunion, l'avis majoritaire exprimé était : pas de consigne de vote au deuxième tour. L'UMP totalise dès le premier tour 43,73 % des voix, le PS 25,04%, FN malheureusement 21,38 %. Nous voyons bien que le report (éventuel, c'est quand même le citoyen qui décide) de nos voix sur le candidat PS ne changerait rien au paysage du deuxième tour. Pourtant le PC nous fait un vrai bal pour que, contrairement à la décision prise, nous appelions à voter PS au deuxième tour. Alors pourquoi ? Pour donner un gage de bonne conduite pour les prochaines élection !
@h2o
Complètement d'accord avec toi. Mais parfois il faut remettre un peu les pendules à l'heure. Comment le PC peut demander de faire un vote républicain ? C'est à dire d'occulter l'UMP face au PS (ou FN) qui nous a tant déçu les uns et les autres. le FN n'en parlons plus un fois pour toutes ! Mes parents et grands-parents se sont battus pour obtenir ce qui nous reste aujourd'hui, c'est à dire peu et de moins en moins. Alors la bataille doit être franche nette et claire.
Oui Jean-Luc se bat tout seul, alors aidons-le ! "La critique est facile mais l'art difficile..." Message pour tous les pantins ! Je pense à l'avenir des jeunes, pas vraiment rose. Je suis retraitée et ma retraite a déjà baissé de 15% déjà en 4 ans. Ca laisse rêveur non ?
Par ailleurs, une info pas banale, que je n'ai pas eu le temps de narrer depuis dimanche. Dans mon canton d'Eure-et-Loir (Epernon), on a additionné les votes blancs et nuls pour en définir le taux d'abstention. Votes blancs :299 votes nuls : 117 = abstentions ! Pas beau ça ? Les gens qui se déplacent sont considérés comme abstentionnistes. D'autres départements doivent être concernés je pense. Alors pas belle la république actuelle ?
Comment est-il possible que le représentant du PC, P. Laurent puisse déclarer avec précipitation, juste après celle du 1er Ministre son désistement pour faire barrage au FN ? Je ne peux pas croire que le bureau directeur du FdG n'ait pas eu avant les élections une réunion au sommet pour uniformiser une déclaration commune post 1er tour ? Pourquoi le PC c'est-il précipité de la sorte ? Cet état de fait de "désolidarisation" du leader PC, positionne JL Mélenchon et les autres membres responsables du FdG dans une position difficile.
@ Adrien
Rien de neuf dans cette désunion proverbiale. L'union de la gauche n'est jamais que circonstancielle, il y a trop d'ego et de "c'est moi qui ai raison" pour que ça change un jour.
Pendant combien de temps des amis du Front de gauche vont-ils nous refaire le spectacle des municipales passées ? Jusqu'à 20 h au premier tour on se baptise FdG, puis à 20h05 on pactise avec le PS. De mieux en mieux ! Lors des budgets départementaux ils vont approuver les restrictions de services publics et l'augmentation des impôts dues aux restrictions de dotation. Pour sauver quoi ? Une stratégie digne de Gribouille, sans doute faite pour "faire baisser l'abstention aux prochaines régionales " et qui va réjouir la grande famille austéritaire. Dimanche ce sera bulletin blanc pour les traitres du peuple.
Tant qu'à voter blanc, au deuxième tour, faites comme moi, glissez un bulletin M6R.fr. J'en ai préparé une dizaine pour toute la famille.
"réunions aux bords flous"
Voilà une expression bien trouvée. Mais c'est pas que les bords.
@Julie
Il est hélas normal de ne pas comptabiliser les votes blancs dans les suffrages exprimés (ce qui était au moins le minimum mais qui a été refusé lors de la dernière modification des procédures électorales). La seule concession obtenue fut de les indiquer explicitement et non masqués dans le total des suffrages non comptabilisés. Enfin la valeur de l’abstention est obtenue en soustrayant les suffrages comptabilisés comme exprimés (donc sans les votes blancs) du nombre d'inscrits sur les listes. Mathématiquement donc, s'abstenir ou voter blanc apparaissent de la même façon dans les résultats. Dans les abstentions !
Pour le deuxième tour, la où le Front de gauche n'est pas, ce sera un bulletin M6R.fr. Pourquoi Jean Luc ne s'est pas exprimé après le 1er tour ?
Petit rappel : le bulletin blanc et le bulletin nul sont exclus du décompte des "suffrages exprimés" (pour le calcul de la répartition des sièges). Mais, ils entrent dans le calcul du taux de participation.
Il est indispensable d'avoir une réflexion de fond. Pourquoi les français ne choisissent-ils pas les bulletins Front de gauche ? Soit ils s'abstiennent, soit ils votent de plus en plus pour le FN pour exprimer leurs ras le bol. Pourquoi n'utilisent-ils pas de vote FdG ?
Et bien moi entre un PS et un FN, je vote PS sans hésiter car comme l'ont expliqué certains, les départements gèrent des prestations sociales et je n'ai pas envie, localement, de laisser des fascistes s'acharner sur des boucs émissaires et diviser le peuple pour un bout de pain tout en pavoisant. Pas besoin de consignes.
Après, dans mon canton, le choix réside entre un PS et la droite et là, j'avoue que j'hésite un peu tellement les socialistes m'écoeurent.
En Midi-pyrénnée, on assiste à une quasi disparition de l'UMP dans le monde rural et en périphérie des villes au profit d'un FN auparavant faible ici et qui fait un bond faramineux dans des campagnes ou pas un seul immigré ne réside. C'est dire le sentiment d'abandon et le rôle des médias dans cette montée surtout que les candidats FN dans le coin sont archi inconnus et/ou archi nuls. Il n'y a que dans les grandes villes comme Toulouse ou l'UMP est encore présent. Les partis à gauche du PS, parfois divisés, se maintiennent en faisant de bons scores par endroit mais le plus souvent en deça du FN.
Appeler à battre le FN, c'est continuer à ne pas banaliser un parti qui surfe sur les pertes de repères, le chômage, la désindustrialisation, la laïcité sélective, la confusion idéologique, l'ultra libéralisme, les thématiques de division.
Silence bienvenu, à mon avis. En cette période, on a même un journaliste qui se vante de rêver vous abandonner en plein désert, ou quelque chose du genre (je n'ai pas traîné sur le site). Quant aux médias en général, j'ai fait un petit bilan de mon environnement personnel… assez effrayant. Je finis par me demander s'ils ne sont pas l'ennemi le plus difficile à terrasser. Sur Arte, hier soir (28 minutes) un politologue a été jusqu'à dire, sans être repris, que Le Pen pouvait l'emporter aux présidentielles parce que le Non l'avait emporté en 2005, avec 55%. Nous voilà repeints en fascistes potentiels, camarades ! La vie est belle …
Dans mon canton, le FN a été blackboulé au 1er tour. De ce fait, il reste un duel UMP/PS au second tour. Le vote utile, j'en ai marre. Donc, étant respectueux du droit de vote, ce sera bulletin blanc à ce second tour.