16avr 15
Dans ce post, beaucoup plus bref que d’habitude, je crie ma colère et je l’argumente à propos du bradage d’Alcatel. Je sais que dans notre gauche on n’est guère habitué à parler de la production et des techniques qui la rendent possible. Pourtant, si l’on veut organiser un jour une transition écologique réussie de notre matrice productive, il faudra disposer des moyens humains et techniques qui rendront cette mutation possible. Nous ne pouvons être indifférents à la désertification industrielle et technique que les gouvernements libéraux, de droite ou du PS, laissent s’opérer et encouragent par leur veulerie et fascination pour l’action de la finance.
Voilà des années que sur ce blog je traite de l’entreprise Alcatel et de son savoir-faire. J’ai suivi pas à pas les ravages que lui ont infligés les donneurs de leçons de « modernité » et « d’esprit entrepreneurial » dans lesquels se drape la cohorte des mendiants du MEDEF pleurant pour les subventions publiques que sont les « allégements de charges » et autres refrains. Incapables, bons à rien, bradeurs du pays font de nouveau la queue-leu-leu pour prendre derechef des poses avantageuses sur le prétendu « patriotisme européen », « taille critique », « vigilance sur l’emploi » et gnagnagna au nom duquel notre pays devrait se laisser dépouiller de son savoir-faire humain, de ses brevets, de ses capacités productives !
Je plaide pour que mes lecteurs s’intéressent aux questions de l’industrie et de la technique dans notre pays. Notre programme politique, celui de l’écosocialisme, serait rendu impossible dans un pays qui ne saurait pas maintenir un haut niveau de capacité de révolution technique pour accomplir la transition écologique de la production et de l’échange. L’écosocialisme auquel le PS prétend s’être converti commence par la capacité du pays à être en état de le mettre en œuvre. Donc à être indépendant sur le plan technique au plus haut niveau de performance !
Bilan des nuls de l'économie productive
Après Alstom, c’est donc au tour d’Alcatel d’être abandonné par le gouvernement et le patronat français. L’indépendance du pays ne leur parle pas. Un instrument majeur de savoir-faire et de prouesse technique dans les télécommunications va être pillé. Et cela au moment même où ce domaine d’activité est au centre de l’économie productive moderne. On voit ce que valent les belles paroles des bavards gouvernementaux et patronaux sur le « redressement productif », « l’innovation » et le reste de leur blabla. Alcatel-Lucent est ce qu’on appelle un « fleuron industriel ». Evidemment, c’est une entreprise capitaliste et j’entends déjà ceux qui vont se gausser, à droite et à gauche, de l’attachement au caractère national d’une propriété industrielle. Pourtant, notre projet politique suppose un haut niveau de capacité technique et productive. Par exemple, on ne fait pas une « économie de la mer » sans brevets et capacité à fabriquer et développer des techniques et des machines. On ne fait aucune transition écologique sans cette capacité-là ! J’entends aussi les ricanements sur l’état actuel de l’entreprise. Bien sûr, les mauvais coups libéraux et des dirigeants incompétents l’ont mise en difficulté, ratant notamment le tournant de l’internet mobile il y a quelques années. Mais sur l’internet fixe, les équipements télécoms, les câbles sous-marins, Alcatel reste une référence mondiale. Tout cela va être dépouillé et dépecé.
Alcatel a été méthodiquement affaibli depuis des années. En fait, pratiquement depuis sa privatisation en 1987. La privatisation c’est toujours le pillage. Alcatel a été un véritable cobaye, victimes de tous les poncifs libéraux. Le résultat est un immense gâchis. Longtemps, plusieurs postes avancés du savoir-faire technique du pays étaient réunis dans un même groupe : la compagnie générale d’électricité (CGE). On y trouvait notamment les futurs Alstom et Alcatel. Cette stratégie de conglomérat permettait une très large emprise industrielle, technique et financière. Elle assurait un équilibre entre différentes branches, l’une compensant les difficultés temporaires de l’autre et inversement. Ce modèle d’entreprise globale fut brocardé quand vint la mode anglo-saxonne de gestion des entreprises. La mine enfarinée, de nombreux petits messieurs-dames de la bien-pensance ironisaient sur ces « entreprises fourre-tout ». Pédants et pontifiants, ils plaidaient pour que chaque entreprise se concentre sur son « cœur de métier ». Une idiotie à l’époque où les savoirs faire techniques sont extrêmement transversaux et solidaires mais où les marchés où se font les débouchés ne le sont pas, les uns à la hausse et les autres à la baisse selon les moments. On devine que les refrains sur le « cœur de métier » permettaient de juteuses cessions où toutes sortes d’intermédiaires se gavaient. Cette stratégie « globale » a donc été abandonnée à la CGE. Commence alors la filialisation et la vente de pans entiers de cet ensemble industriel : chantiers de l’Atlantique, activités de câbles filialisées puis abandonnées sous le nom de Nexans, séparation d’avec Alsthom en 1998 etc. À la fin, Alcatel s’est retrouvé isolée au moment d’affronter le tournant d’Internet et des téléphones mobiles, face à une révolution industrielle gigantesque pour les télécoms. Le savoir-faire des ingénieurs, techniciens et ouvriers hautement qualifiés français a permis au groupe de se maintenir en haut encore quelques années.
Mais le dogmatisme libéral a plongé le groupe dans des difficultés immenses. Après les délires sur le « cœur de métier », Alcatel a été un laboratoire du « fabless », cette idéologie qui veut qu’une entreprise n’ait pas d’usine. Seulement des financiers, des commerciaux et des chercheurs. Le rêve libéral. Le désastre industriel assuré. Le remplacement progressif des ingénieurs et des productifs dans la chaine de direction au profit des petits génies de la finance et de la vente a provoqué des catastrophes en série, comme le ratage du passage à l’Internet mobile, sur téléphone portable. A cette courte vue organique s’est ajoutée une stratégie désastreuse. Ainsi avec la fusion catastrophique avec l’américain Lucent. A l’époque, Alcatel était encore un leader mondial du secteur. La fusion devait donner naissance au nouveau numéro un mondial des télécoms. Le bilan a été un fiasco total : près de dix ans de pertes financières presqu’ininterrompues, des ingénieurs et des productifs toujours plus marginalisés dans la direction, des Français systématiquement placardisés au profit des Etats-Uniens, des emplois supprimés par milliers. Alcatel a été annexé méthodiquement par le nord-américain Lucent qu’il avait pourtant acheté bien mal en point. Puis le gouvernement a refusé le prêt auprès de la Banque publique d’Investissement que l’entreprise demandait. Alcatel a donc emprunté à la banque Goldman Sachs. En échange du prêt, la banque a exigé de prendre en gage les 27 000 brevets possédés par l’entreprise, somme du génie technique français. La finance a colonisé l’entreprise. Un énième plan de restructuration (plan « Shift ») a été lancé en 2013. Il a quasiment permis à Alcatel de revenir à l’équilibre financier mais au prix de 700 suppressions d’emplois supplémentaires en France et de la vente de plusieurs actifs prétendument « non stratégiques », selon le blabla opportuniste sur le « cœur de métier ». C’est-à-dire d’un nouvel affaiblissement.
Nokia s’est donc jeté sur une proie facile. Alcatel est dans le rouge financièrement alors que Nokia a des réserves après avoir vendu sa branche « téléphone mobile » à Microsoft. Oxygène provisoire. Car entendez bien que le chiffre d’affaire d’Alcatel est supérieur à celui de Nokia. Entendez que l’entreprise n’a pas de problème de niveau technique dans son domaine, tout le contraire. Il s’agit « juste » d’une question de capital disponible ! Sur ce plan, Alcatel est affaibli au point que le directeur-général Michel Combes a préféré que la totalité de l’entreprise passe sous contrôle de Nokia là où le finlandais voulait au départ en racheter seulement une partie. Mais Alcatel n’aurait pas survécu à cette amputation supplémentaire. Le directeur-général le dit dans Le Monde : « seul nous n’avions pas les moyens financiers pour investir, ni la taille critique nécessaire à faire des économies d’échelle indispensable pour assurer notre compétitivité dans le secteur ».
L’humiliation ne s’arrête pas là pour les salariés d’Alcatel et pour les défenseurs de l’indépendance technique de notre pays. Il faut boire le calice jusqu’à la lie. On apprend ainsi que Philippe Keryer, directeur de la stratégie et de l’innovation d’Alcatel-Lucent est le chef de projet du plan « Souveraineté télécoms » du gouvernement, au titre de l’un des 34 plans industriels lancés par Montebourg. Défense de rire. Le plan « souveraineté télécoms » du gouvernement français sera bientôt piloté par le salarié d’une entreprise étrangère, plus encore que ne l’était déjà Alcatel sous tutelle de Lucent. Ce n’est pas tout. Le directeur des lignes de produits de Nokia qui a participé aux discussions sur la fusion et préparé l’intégration opérationnelle est … un Français. Pire, c’est un ancien d’Alcatel éjecté par Lucent et récupéré par Nokia. La honte ! Dans le même ordre d’idée, Michel Combes, le directeur-général d’Alcatel-Lucent, affirme au Monde qu’il y a plus de directeurs français que finlandais chez Nokia ! Cette information est censée nous rassurer. C’est juste une peine de plus que de voir que tant de gens compétents ont préféré fuir chez Nokia que travailler en France pour Alcatel. Il y avait donc des compétences pour relever ce fleuron national ! Enfin, le même Michel Combes a répété que la fusion ne remettait pas en cause le projet d’abandon de la filiale d’Alcatel pour les câbles sous-marins envisagée depuis des mois. C’est un joyau de niveau mondial. Il a précisé que cette filiale a « vocation à poursuivre son projet à l'extérieur de Nokia » mais que « la modalité n'est pas encore arrêtée ». Bla ! Bla ! Ils vont piller ! Les rumeurs font état d’une probable introduction en bourse. Le carnage est garanti. Une longue chaîne de prétentieux et de bavards, qui nous regardaient de haut nous ont donné des leçons de « modernité » et de « réalisme entrepreneurial » et autres salades, ont tout détruit, tout ruiné et sont partis les poches pleines. Les mêmes à présent vont nous faire encore la leçon et nous parler de « patriotisme économique européen » plutôt que national comme l’a déjà récité cet aigle de député Da Silva, bras droit de Manuel Valls. Les liquidateurs de ce pays ne parlent plus que la langue de la finance ils pensent et rêvent de même. Un patriotisme européen ! Ben voyons ! Le patriotisme d’amour pour la banque centrale indépendante, la règle des 3% le traité budgétaire, la punition de la Grèce et de Chypre et ainsi de suite ! Noble espérance ! Vaste passion. Si c’était vrai pourquoi ne pas avoir vendu Alstom à Siemens ? Parce qu’il y avait une limite à l’indécence. Dorénavant elle est franchie.
Les Macronnades contre l'intérêt général
Ne comptons pas sur le gouvernement pour profiter de l’occasion pour sauver au moins cette pépite des câbles sous-marins. Sous Hollande et Macron, la politique industrielle se fait à la corbeille. Hollande a reçu les directeurs-généraux de Nokia et Alcatel-Lucent dès mardi. Au moment des premières fuites et alors que la rencontre ne figurait pas à l’agenda prévu. Le gouvernement soutient la fusion. Il était informé depuis longtemps. Et le ministre de l’Économie Emmanuel Macron a donné un avis « favorable ». L’intérêt général est moins important à ses yeux que la concurrence entre les autocars et le train. Et les brevets français dans les télécoms ne méritent pas autant d’égards que les patrons qui veulent ouvrir leur boutique le dimanche.
Nous voilà donc condamnés à subir les flots des belles paroles habituelles en pareille circonstance. Le ministre Macron promet une « grande vigilance » pour que le groupe garde un ancrage en France et ne supprime pas d’emplois. Mais comment lui faire confiance ? Il a bradé Alstom-énergie en laissant tout pouvoir à General Electric dans les détails de la fusion. Le PS vante la création d’un « airbus des télécoms ». Mais personne ne souligne que le principal concurrent de Nokia et Alcatel est aussi européen : le suédois Ericsson ! Propose-t-il aussi de le fusionner avec les deux autres ? Non, évidemment. Nokia annonce que la fusion va créer le nouveau numéro 2 mondial ? Mais la fusion d’Alcatel avec Lucent devait déjà créer le numéro 1 mondial. Elle a été un échec total ! Nokia promet qu’aucun emploi ne sera détruit en France ? Mais il a déjà annoncé que la fusion entrainera 900 millions d’euros d’économies. Et fin 2014, une étude du cabinet Syndex prévoyait une « catastrophe humaine » en cas de fusion avec Nokia due aux « redondances » entre les deux groupes. Finalement, la seule et maigre consolation sera de voir Alcatel enfin sortie des griffes destructrices de Lucent. Mais quel dommage que ce soit pour passer sous les fourches de Nokia !
Pourtant, il était possible de faire autrement. Le gouvernement français a le pouvoir de s’opposer à l’opération. En avril 2014, au moment de la discussion entre Alstom et General Electric, l’ancien ministre Arnaud Montebourg a élargi la liste des domaines protégés en cas d’investissements étrangers. Désormais, les télécoms font partie des secteurs stratégiques dans lesquels l’État doit donner son accord pour tout achat d’entreprise par un investisseur étranger. Macron pouvait donc légalement dire « non ». Le gouvernement devait s’opposer à la perte d’Alcatel. Après avoir laissé General Electric piller Alstom, il doit défendre les intérêts économiques fondamentaux de la nation. C’est-à-dire extirper Alcatel de la finance et des opérations hostiles. Et reconstruire le fleuron français des télécoms qu’Alcatel n’aurait jamais dû cesser d’être. Une nouvelle fois, on voit au passage l’incapacité du grand patronat français à faire autre chose que de la mendicité auprès des contribuables. Une nouvelle fois, on voit la limite du discours gouvernemental sur « l’entreprise » qui se limite à gaver des actionnaires sans patrie. Une nouvelle fois, on constate l’ignorance et le mépris pour la production industrielle et les savoir-faire techniques.
Un autre chemin est possible pour l’industrie française. Un gouvernement réellement de gauche, et a plus forte raison un gouvernement écosocialiste, ou même seulement soucieux de l’indépendance du pays, pourrait s’y engager. En l’occurrence, qu’aurions-nous fait ? Nous aurions mobilisé des capitaux publics pour protéger le capital d’Alcatel de cette offre d’échange inamicale et de ses actionnaires actuels. La France ne manque pas de moyens pour agir : la Banque publique d’investissement, la caisse des dépôts, le Fonds stratégique d’investissement sont censés être là pour ça ! Sans compter les 41 milliards d’euros par an de cadeaux versés par Hollande au MEDEF ! Ils seraient plus utiles pour investir dans l’économie réelle et les entreprises stratégiques. Au moment du plan « Shift » en 2013, nous avions calculé qu’une nationalisation partielle d’Alcatel à 50,1% coûterait autour de 3 milliards d’euros. Même d’un point de vue libéral, cette nationalisation aurait pu être temporaire, pour aider Alstom à se reconstruire. C’était en tout cas largement faisable financièrement. Seule la volonté politique manquait.
Il faut aussi défendre un protectionnisme solidaire contre le dumping des équipementiers chinois (Huaweï et ZTE). Sinon, les acteurs européens seront condamnés à se manger les uns les autres pour tenir un peu plus longtemps face à une concurrence déloyale avec des productions à bas coûts. Enfin, il faut faire renaître une politique industrielle et planifier la reconquête. Pour cela, nous aurons besoin de reconstituer des centres de recherche technologique de filières. Longtemps en France, le CNET, centre national d’études des télécoms, a joué ce rôle. Il a permis à Alcatel de devenir le fleuron qu’il a été. Depuis des années, le CNET a été transféré à Orange qui en a vidé la substance de Recherche de long terme. Pour reconstruire une industrie et tenir compte de l’impératif écologique, il faudra en passer par là. Sinon, après Alstom et Alcatel, d’autres suivront. Tout cela est à mettre en rapport avec une planification globale du progrès du pays en vue de ses objectifs écologiques et sociaux. Le libre marché dans la main des incapables et des pillards, voilà le résultat !
Et tout celà dans un océan d'indifférence... Merci Jean-Luc de persévérer! Quand se réveilleront les générations montantes, elles se retourneront sur l'indifférence de leur ainés. Dès lors, il ne faudra pas s'étonner qu'elles préfèrent les oublier, les renier, voire les éliminer. Bon jeudi. La lutte ne fait que (re)commencer.
Merci Jean-Luc pour ta compétence et ta pertinence sur ce sujet et bien d'autres.
Je partage cette analyse. Avec ces spécificités c'est la logique qui a été employée à France télécoms lors de sa privatisation en 1997, (pardon avec la novlangue " l’ouverture du capital") avec le beau résultat que l'on connait. Plus de 100 000 emplois supprimés depuis avec tous les dégâts humains. Je ne développe pas plus tant le désastre technique et financier est identique. Cette même logique est à l’œuvre à EDF et GDF. Le réveil risque d'être "nucléaire". La Poste, idem, etc.
Oui il faut s'intéresser à la production si non le discours sur l'écosocialisme ne sera qu'un vœu sans suite. Remettre au centre les syndicats, les techniciens et ingénieurs au lieu des financiers, gestionnaires et communicants. Revenir à une réponse de la demande, avec de la recherche et développement au lieu de privilégier les dividendes des actionnaires. Pour une certaine gauche cela est impensé ou impensable.
Fraternité.
Pour détourner l'attention de ses abandons, perfidies, incompétences crasses, collusions avec les milliardaires apatrides au détriment de l'intérêt de la nation et de son peuple, le PS au pouvoir relance une fois de plus la bonne vieille candidature de Paris aux JO avec le soutien de tous les groupes du Conseil municipal, PCF compris, à l'exception des écolos et de Danielle Simonnet seule élue PG. Une grande entreprise d'enfumage qui, outre les promesses de milliards d'argent public à grands coups de devis dépassés pour les Bouygues et autres Boloré en cas de succès, permettrait d'arriver à 2017 dans un esprit de communion sportive nationale propice à l'oubli au moins partiel des turpitudes socialistes. "Du pain et des jeux" l'éternel retour !
Ces bradeurs de l'indépendance de notre pays feraient bien de lire attentivement ceci. Ne sont-ils pas en train de trahir notre patrie ?
La souveraineté doit être désormais notre coeur de bataille et la clé du rassemblement des citoyens de ce pays. Il n'est plus temps de tergiverser quand tout disparaît de notre pays pour mieux le livrer à la fusion dans une Union de la finance. Nous ne pouvons plus laisser davantage la question de la souveraineté au FN et à sa vision d'une France repliée et exclusive. C'est aux fondamentaux issus de 1793 et du CNR auxquels il faut faire appel, pour mieux inventer l'avenir.
Le système des brevets est nocifs pour l'industrie. Un brevet ne sert plus depuis longtemps à mesurer l'investissement en recherche, il est une arme économique qui empêche l'innovation des petites et moyennes entreprises. C'est grâce aux brevets qu'il est possible d'avoir de l'industrie fabless : on vend le droit pour une usine de produire un objet suivant le brevet. Une politique éco-socialiste devrait mettre un coup de frein très sévère à ce système de brevets, et plus globalement, devrait faire une analyse très poussée des mécanismes de «propriété intellectuelle» (terme impropre) qui ne font que créer des monopoles locaux et des situations de rente et empêche l'innovation (la vraie) qui peut nous permettre de progresser.
Souvenons-nous de la lutte des Fralib pour obtenir la marque Éléphant (le droit des marques fait partie de la «propriété intellectuelle»), Lipton empêchant ainsi un futur concurrent de renaître, avec une marque déjà bien installée et connue. Souvenons-nous du pillage d'Arcelor par Mittal qui a piqué tous les brevets. Même si on faisait repartir les hauts fourneaux en Moselle, Mittal pourrait empêcher qu'ils fonctionnent grâce à ces brevets.
Le moindre patron de TPME qui aurait conduit son entreprise à l'état d'Alcatel-Lucent, serait interdit de gérer pour des années, voire ferait un petit séjour en taule. Les dirigeants de grandes entreprises, mandataires sociaux, soit dit en passant, outre qu'ils perçoivent des indemnités, avant de quitter le navire, retrouvent rapidos, par le miracle des coptations, un poste de direction dans une autre grande entreprise. Deux poids, deux mesures.
Bonjour et merci Jean Luc pour ce langage clair et ce parlé sans langue de bois. Dans leur entreprise de casse industrielle ces "pseudos socialistes" vont laisser un véritable désert économique.
Dimanche, France Inter nous a préparés en douceur au prochain coup fourré pour les citoyens consommateurs d'électricité : une fusion Areva -EDF va permettre d'éponger les dettes d'Areva qui n'en est pas à une aventure catastrophique près. Il suffira d'augmenter le coût de l'électricité. Privatiser les gains, mutualiser les pertes, on connaît la chanson. Mais le procédé arrivera bientôt à sa limite, comme en Grèce, quand les consommateurs contribuables seront tous plumés. Vite une vraie démocratie, vite une 6e république écologique et participative !
Protectionnisme, oui, oui, oui ! il faut appeler les choses par leur nom, et non, il n'est pas égoïste de refuser la mise en concurrence des ouvrier français avec des esclaves chinois. Je n'ai pas fini de voter pour vous.
Encore et toujours merci Monsieur Mélenchon ! Vous êtes si important pour la France et pour l'humanité ! Merci.
La disparition d'Alcatel est avant tout une belle victoire des communistes de tous pays, à travers les sociétés Huawei et ZTE qui après avoir copié Alcatel (mais aussi Cisco, Siemens ou Ericsson) pendant des années puis livré des matériels et logiciels gratuits pendant des années aussi aux opérateurs téléphoniques des pays pauvres et corrompu leurs dirigeants, sont arrivés à leur fin. Bravo.
Hier, quand j'ai entendu cette mauvaise nouvelle, j'ai de suite pensé à Jean-Luc en train de fulminer contre ces incapables qui sont aux manettes. Ils vont vraiment rien nous épargner, et dire qu'ils sont là encore pour deux ans... Il faut qu'on trouve un bon remède pour se détendre.
C'est très bien de dénoncer le pillage, une fois de plus et en attendant la suite. Mais sans sans souveraineté je ne vois pas très bien ce que l'on peut espérer de mieux que cette drôle de guerre (économique) sans fin. La souveraineté fût incarnée par un seul homme en 1940, il fit la France tel que nous l'aimons ici, nous devons nous en souvenir si nous voulons survivre. Si un pays n'a pas de monnaie, il n'est pas souverain. La France n'a pas de monnaie, la Suisse à une monnaie.
Ecoeurant de voir partir notre France en petits morceaux, oui au M6r, oui à la démocratie participative, mais quand ? On n'en voit plus le bout ! J'ai conscience que nous sommes le dernier rempart, ailleurs on suppute sur les sorties de crises. Je lisais sur le dernier "Charlie Hebdo" qu'on se garde bien de nous donner le chiffre des suicides dus au chômage. Amitiés partisanes à tous.
En France, la vaste majorité des réussites industrielles est liée à l'implication de l'Etat, sans parler du maintien des infrastructures et des services publics qui sécurisent l'investissement à long terme, les aides au PME, le soutien à la recherche... Airbus, Safran, Thalès, Renault, Peugeot, EDF, GDF Suez, Alstom, SNCF, Eutelsat, Arianespace... Lorsque l'Etat se désengage, ces entreprises finissent souvent par dégénérer, le siège social déménage hors de France, le service public disparaît, la qualité des prestations diminue, les coûts augmentent... Voilà où mènent la propagande libérale, l'égoïsme et la mesquinerie: nous nous autodétruisons.
Tu leur donnes le désert à ces affairistes, ensuite ils iront acheter du sable ailleurs. Merci Jean Luc de nous apporter la lumière.
120 milliards par an c'est ce que donne l'état français aux entreprises industrielles privées dans notre cher pays ! Faut-il nationaliser ces entreprises, prendre des parts, des actions, des participations pour investissement dans ce monde industriel privé ? Quelle est la stratégie du parti de gauche et quelle entreprise doit être protégée, soutenue et contrôlée par des compétence hors fonctionnaire de l'ENA mais par les salariés eux même ? Comment mettre en place un monde industriel performant et indépendant de la finance boursière ainsi que des brevets qui bloquent tout ? Utopie ou bulle de protection autour de nos fleurons !
Triste de voir partir un fleuron industriel, mais encore plus triste de savoir que ça va se solder par combien d'emplois en moins ? Je comprend la colère de Jean-Luc, mais en amont de tout ça, c'est la compétence des politiques en matière de gestion des grandes entreprises qui est en cause. Ce coup de gueule, parce que l'état est actionnaire.
Mais pourquoi ne pas parler des autres boites ? Tiens, Lafarge par exemple. Ce fleuron industriel va fusionner avec le groupe Suisse. Pourquoi le gouvernement Jospin auquel appartenait Jean-Luc a laissé cette entreprise "se restructurer" ? Les financiers dictant leurs choix sur les décisions stratégiques de l'entreprise ont plié l'affaire. Un actionnaire avec 15 % a dicté sa volonté. Les choix stratégiques ont été évincés au profit d'une gloutonnerie effrénée. Faut occuper la place avant que les autres viennent. Triste bilan ! Mais pas pour les actionnaires qui, avec l'argent récolté, iront refaire le coup ailleurs. Même si la gauche venait au pouvoir, l'incompétence des politiques en matière industrielle est telle que l'on ne pourrait rien faire à moins de nationaliser à tour de bras.
Petit message optimiste pour les lombrics.
Si je me souviens bien mes cours d'Histoire, c'est vers la fin du Moyen Age que le savoir s'est débarrassé de sa gangue mystique. Qu'il a pu s'accumuler, se perfectionner, progresser grâce à une simple méthode : l'expérimentation. J'ai l'impression que de nos jours l'expérience, les faits, la réalité ne priment plus. Quels que soient les résultats obtenus par la méthode libérale et la financiarisation, nos dirigeants continuent avec les mêmes recettes. Ce qui me fait dire que le recul historique est bien plus profond que ce qu'on pourrait croire : avec la mystique libérale qui domine tout, y compris nos esprits d'homo-économicus endoctrinés par les medias, c'est l'humanisme et l'idée de progrès qui a foutu le camp. La petite clique qui nous dirige se gave alors que le bateau coule. Les vers de terre ont sans doute plus d'avenir que nous.
La financiarisation de l'économie dans toutes sa splendeur. Nous savons nous, que cette vague de fonds n'est pas là pour faire fonctionner une entreprise et apporter du bien aux humains, mais juste comme un ballon de pognon juste bon à être dégonflé et jeté une fois asséché. Il nous faut repenser l'économie et ce ne sera pas facile dans un monde globalisé d'en être les pionniers.
Et vous avez entendu Sapin, le bois dont on fait la langue, ce matin sur France Inter, justifier cette fusion par la mondialisation, la taille critique,...
Je me souviens jeune ingénieur de la grande Thomson CSF, ancêtre de tous les Alcatel, Thales, là où la science et la technologie se construisaient, se développaient ensemble. Oui Mr Mélenchon il faut de grandes ambitions industrielles et nous les gens de la vrai gauche, vous avez raison, nous devons non seulement nous habituer à ce discours mais nous en saisir. Comment imaginer une société qui ne vit que sur des services ? Il faut bien de toute façon que dans le système rentre des biens matériels, tangibles, produits industriels ou agricoles. On ne peut pas s'en désintéresser, l'avenir des jeunes ne peut pas se concrétiser dans des services aux personnes âgées, même si je commence à en faire partie.
Bonsoir tout le monde, bonsoir Jean-Luc.
Il en aura fallu du temps aux gens qui se disent de gauche pour comprendre que l'économie est au coeur de la vie de tous. Dès qu'ils ont mal cliqué dans leurs investissements, ils dénoncent l'arnaque dont ils sont victimes. Ceux qui ont essayé d'alerter en racontant leur expérience à des gens qui se prétendent "humains d'abord", savent qu'avant d'être entendu, mieux vaut être très très patient. Alors quand c'est Jean-Luc qui le dit... Merci aux quelques réalistes qui parlent des brevets, et qui rappellent l'importance de la création à protéger pour l'intérêt général. Vaste programme Jean-Luc.
La France colbertienne a cédé la place à l'euphorie financière des années 90 dans ce vaste mouvement de balancier que la France connait assez souvent de Robespierre à Napoléon, de Napoléon III à la commune de Paris.
Les deux grands groupes CGE (électricité, eau) vont ètre démantelés par Tchuruk et Messier avec la complicité crasse de tous les gouvernements successifs et dans le moule abscons de l'UE ! On peut lire l'article ici.
Cela relève du délit d'initié pour celui qui est persuadé qu'aucune force politique suffisante ne pourra l'empêcher de signer le TAFTA. Les financiers rachètent leurs propres actions, leurs concurrents, les brevets se gardant bien d'investir, laissant l'état le faire dans la recherche et le développement par réductions supplémentaires au CICE. Et le politique a leur solde signera le TAFTA qui valorisera ces transferts (appelons un chat un chat, ce ne sont pas des investissements).
Que saluer, le pionnier (avec Chevenement) à alerter sur ce manquement grave dans le service de l'état, votre persévérance dans un silence étourdissant tant politique que médiatique, de toute façon il n'y aura personne pour vous rendre justice.
Je viens d'apprendre que JP Chevènement se considère désormais en résistance et quant il s'agit de relever les manches c'est pas sur EELV, le PS à Lilles qu'on peut compter. De plus franchir ce rubicon entre les dérives droite/gauche en France, c'est très classe. Le scandale est une arme aussi, qu'en pensez-vous ?
Le gouvernement, encore le gouvernement, toujours à cause du gouvernement, le gouvernement par ci, le gouvernement par là, mais quant est-ce qu'un politicien de gauche mettra le nez les électeurs dans leur responsabilité d'avoir voté pour des pourris qui n'ont que faire de la mère patrie. Le responsable c'est le peuple et seulement le peuple. Les politiques ne font que la politique pour laquelle ils ont été élus, un point c'est tout. Les électeurs, que ce soit en France ou dans un autre pays, sont des gougnafiers infantilisés qui se laissent volontairement gaver d'arguments mensongers par des truands fautes d'avoir le courage de prendre leur destin en main. La compassion oui, la faiblesse électorale non.
Nos oligarques et leurs aides gouvernementaux sont en train de transformer notre pays en un champ de ruines dans tous les domaines, du social à la culture en passant par l'industriel. Si ce n'est pas de la haute trahison, ça, qu'est-ce que c'est ? Après, les mêmes viendront nous dire qu'il y a de moins en moins d'emploi, qu'il faut plus d'austérité etc. Ces pillards ont des noms. Leurs indispensables complices de la propagande médiatique ont des noms. Ils sévissent parfois depuis des décennies, impunément. Ils verrouillent toute expression alternative, pas seulement Jean-Luc, comme le rapporte acrimed. Qu'il s'en aillent tous !
@Jean-François91 (28)
Le premier responsable, c'est le peuple.
Merci M.Mélenchon pour votre analyse, mais quand est-ce que vous nous parlez d'éducation, et de la controversée réforme du collège ? En tant qu'ancien ministre délégué à l'éducation professionnelle, votre avis me semble manquant, d'autant plus des terribles mesures annoncées (disparition effective des langues anciennes, disparition des options, un programme de français déstructuré et j'en passe...)
Est ce que nos députés du Front de gauche poseront la question sur cette mise en lambeaux de notre patrimoine industriel, qui porte atteinte à l'intérêt de notre patrie ? Il faut mettre ce gouvernement face à ses responsabilité envers le peuple. Les saigneurs laissent faire, et ce n'est pas les médias qui informeront de cette curée.
@ killevan 27
Quel choix pour les électeurs ? On vote pour un président socialiste qui se dit contre la Finance et oupss... en fait, il est tout contre, on s'aperçoit qu'en fait il est ultralibéral. Vous appelez ça un choix démocratique ? Et impossible de rectifier l'erreur mortifère de casting avant la prochaine élection présidentielle. Seriez-vous de la caste des élus, plutôt que de celle de ces parias d'électeurs qui sont trop bêtes pour choisir le bon candidat ?
Lorsque Jean-Luc Mélenchon évoque le rôle passé du CNET, il omet de parler du financement des études industrielles que faisait France Télécom. Tout ça a explosé avec la multiplication des opérateurs et la course aux prix d'abonnement bas. Eh oui votre abonnement que vous jugiez exorbitant finançait notre industrie télécom, les abonnements ont baissé et notre industrie a fait pschit… Comme quoi nous sommes tous responsables de cet écroulement sous la pression de la libre concurrence offerte au consommateur. Maintenant nos freebox, BBox, Livebox sont toutes fabriquées en Chine.
@ 27 killevan
"Le responsable c'est le peuple et seulement le peuple."
Réponse dénuée de réalité. Le peuple a bon dos, c'est quant même lui qui dit non par référendum à la constitution européenne, et qui est quant même appliquée, c'est lui qui vote pour une politique définie par le discours du Bourget, et une fois élu Hollande en fait une autre, c'est lui qui arrache des lois sociales, que ce gouvernement remet en cause et lui enlève, c'est lui qui demande une démocratie active, participative, et les politiques appliquent la démocratie représentative, le peuple manifeste dans la rue contre les inégalités, l'austérité, la défense du service public, la retraite, et les représentants une fois élus, n'écoutent pas, etc. Le peuple a réagi avec ses moyens, ce gouvernement a perdu toutes les majorités que le peuple lui avait donné. Alors, SVP, ne lui en mettez pas plus sur le dos.
La loi Macron et tous ses articles peut être votée, tout est en place pour qu'elle puisse passer dans l'indifférence quasi-générale. Les syndicats sont agonisants (alors que c'est eux qui permettaient au peuple de s'unir et d'être solidaire) au profit de la division qui fait la montée de l'extrême droite (FN) et de l'intégrisme religieux, même vieille recette qui fait le lit du fascisme et du libéralisme le plus sauvage.
Donc nos grèves ne sont même plus relevées, tout le monde s'en fout voire même une certaine hostilité pointe (ce qui montre à quel point la société va mal), les gens préfèrent critiquer l'"étranger" que notre gouvernement qui est en train de démolir, la nation. 3 clefs pour réussir à ruiner l'état. Déreglementer, privatiser et diminuer la protection sociale. Merci la gauche plus à droite que la droite elle même, Sarkozy et sa clique ne peuvent qu'applaudir !
@34 Jean ai marre, @32 semons la concorde
Et qui envoie les libéraux au deuxième tour des P.R ? Faut-il être vraiment naïf pour croire que les socialistes sont de gauche alors quand même temps nous avons un excellent candidat du FdG qui se présente, à moins que vous considériez notre candidat comme portion congrue.
Bon ! On a tous compris le drame et maintenant on fait quoi pour arrêter le massacre ?
On continue sur cette "magnifique" descente. La distribution de dividendes a atteint l'an dernier quelques 50 milliards d'euros, 3ème marche du podium mondial, après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Selon les doctes principes libéraux, cette manne financière a permis des investissements massifs, du moins notre exécutif semble (ou feint de) le croire, propre à mettre notre économie sur de bons rails.
Mais, tout faux. Le pactole est allé s'investir sur la Bourse, dans une nième bulle financière. Comment trouver une autre explication à la nouvelle envolée du CAC 40 (5240 points le 10 avril 2015, 4050 le 17 octobre 2014)?
Que nos dirigeants veuillent enfin se préoccuper du bien public et d'arrêter de rouler pour les multinationales et la finance, en permettant cette immonde braderie qui abonde le pillage légal de l'économie par la dette. Quelle indécence de détourner ce mot de libéralisme qui pourrait être si beau. En réalité un nouvel ordre féodal basé sur le diktat financier étrangle nos libertés et veut mettre à mal notre modèle républicain et laïque. Il semble invulnérable... mais avant 1789, la Royauté semblait inébranlable.
J'ai beaucoup apprécié la vidéo entière de la député allemande de die Linke démontant la politique de Merkel et des austéritaires européens et affirmant sa solidarité avec la défense de la vie de tous les peuples. Y compris en Allemagne et en Grèce.
Merci pour cet article très clair et documenté.
En effet, pour mettre en œuvre l'ecosocialisme, nous devons défendre notre patrimoine industriel et nos compétences de haut niveau. Ça passe inéluctablement par la réappropriation de notre souveraineté. Nous devons défendre la France et la protéger. Revendiquons-le haut et fort. Entrons en opposition franche et carrée contre ceux qui bradent le pays. C'est un langage que beaucoup de Français attendent !
@27 Killevan
"Le responsable c'est le peuple et seulement le peuple."
Dans ce pays, le peuple n'est pas jugé digne d'être écouté. De plus il est sous l'énorme influence des media qui comme chacun le sait sont quasiment presque tous aux mains des gros du CAC 40. Difficile de nos jours d'entendre sur les ondes radio-tv autre chose que des horreurs sur le gouvernement grec, la Russie, ou bien les mérites des politiques libérales dans les autres pays.
En 1928, Edward Bernays écrivait dans son livre "Propaganda" (largement repris par un certain Goebbels) : « La manipulation consciente et intelligente des habitudes et des opinions organisées des masses est un élément important d’une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme invisible de la société constituent un gouvernement invisible qui est le véritable pouvoir dans notre société. »
Le bourrage de crânes tenté en 2005 par toutes les radios et télés pour nous faire avaler que l'Europe libérale était la seule alternative, a démontré que le peuple était capable de dire NON. Avec la suite que l'on connait. Le responsable c'est le peuple mais avec beaucoup de circonstances...
Après 35 ans de bons et loyaux services à Alcatel et maintenant à Nexans, je puis vous dire que j'en ai vu passer des plans sociaux, ils ont bradés toute l'énergie (câbles haute tension) sur le site de Calais avec à la clé des licenciements. Très chers actionnaires, vous êtes entrain d'en faire autant chez Nexans et partout ailleurs en France.
Merci Jean-Luc, tu es la seule parole sensée dans ce pays.
Merci encore une fois pour tes alertes essentielles, mais pourquoi es tu si seul Jean-Luc ? Que fait le Front de Gauche à l'assemblée ? Pourquoi à chaque élection nous ne laissons paraître que divisions, calculs stériles et recherches de position ? Pourquoi ce qui reste de la gauche finit par dégouter le citoyen pourtant sensible à ton discours ? Pourquoi la bifurcation écologique indispensable n'est pas l'urgence absolue ? J'ai la nette impression que la révolution citoyenne doit d'abord commencer par celle du PG. Ras le bol d'être à la remorque de la remorque PC du corbillard des pillards.
Mais enfin, vous n'aviez pas entendu les explications journaleuses il y a 20 ans ? L'avenir n'est pas à l'industrie mais aux services (l'avenir d'un pays reposant sur le tourisme et les services aux personnes âgées, c'est visionnaire). Et pour ce qu'il reste d'industrie chez nous il est essentiel de remarquer que l'on conserve les bureaux d'études (sous entendu on est les seuls à penser et les autres, les chinois en particulier, sont des imbéciles). Discours de journaleux, mais qui ne faisait que transmettre le discours des politiques. Politiques qui sont essentiellement énarques et qui n'ont aucune culture scientifique. Et voilà le résultat. Ils sont tellement cons ces Chinois qu'ils seront certainement sur mars avant nous (Américains compris). Quant à nous, et bien on fournira de la main d’œuvre pas chère aux Allemands puis aux Chinois !
Aujourd'hui journée mondiale "Stop Tafta".
Excellente analyse du pillage et de la destruction industrielle programmés par nos élus et par l'Europe. Le grand patronat français est et restera une calamité nationale, collabos et anti patriotes tels les aristocrates de l'ancien régime.
Bien sûr que c'est le peuple qui est responsable de la politique menée dans un pays. En France 50% des électeurs ne vont pas voter. Cela correspond au ventre mou de la société ou de n'importe quel groupe d'humain quelle que soit sa taille (les dominés). 30% s'investissent dans la communauté par intérêt ou conviction (les dominants). 20% ne feront jamais rien quelle que soit la politique établie (les insoumis). Lorsqu'il y a un conflit, quel qu'il soit, c'est toujours la proportion la plus importante des 30% qui vont faire basculer vers la guerre ou la paix. Tant que les 50% ne sont pas en danger pour leur survie, ils laisseront faire. Si jusque dans les années 80 une grande partie des dominés s'impliquait dans la société, c'est parce qu'ils avaient vécu les privations dues à la guerre. Donc tant qu'on donne les miettes du gâteau pour qu'il ne crève pas de faim, la politique de groupe sera toujours mené par les dominants par intérêt égoïste. Dans le cas contraire Syriza émerge comme Chavez, Moralès, Corréa, Mujica qui, eux, sont des dominants altruistes.
Ex employée de Lucent en France, dans une petite ville de France, précision nécessaire. Lucent ayant acheté une entreprise française très performante, faisant grave concurrence à France Télécom à l’époque. J'avais rapidement été consternée par le manque de sérieux. Innovation, certes. Mais débauche des moyens et bâtons dans les roues à tous les étages. Je le dis à mon patron. Il m’envoie en rigolant au « casse-pipe ». Je relève le défi et … obtiens quelques menues améliorations. Notamment que le service Achats cesse de tenir en otage les demandes urgentes d’agréments du R et D en adoptant des raccourcis administratifs. Si on ne le faisait pas c’était juste pour pouvoir se montrer plus puissant que le R et D. Pour moi, c’est Français.
De façon plus générale, on ne comptait pas et trop de cadres. Ca ne ferait pas long feu à ce rythme à mes yeux. Courage fuyons ? Eh bien non, manqué de ce courage, car chefe d’une famille monoparentale. Pouvoir d’étonnement dont on se moque. Des cadres dirigeants grassement rémunérés qui n’avaient pourtant qu’à obéir aux ordres de leurs supérieurs des US… Ici loin des yeux, signifiait près du cœur. Dirigeants de leurs fesses. Rien...
Ce qui est notable dans l'affaire de l'absorption d'Alcatel par Nokia est bien l'absence totale de réactions de la part des organisations syndicales de l'entreprise Alcatel, et à fortiori ou conséquemment de ses personnels.
Etrange tout de meme qu'aucune mobilisation n'ait vu le jour au sein meme de cette entreprise qui présente un chiffre d'affaire supérieur à celui de Nokia et qu'il ne s'agissait que d'une affaire de recapitalisation qui aurait pu faire l'objet d'une revendication syndicale, entre autres, pour le financement par le fonds public d'investissement prévu à cet effet.
C'est quand meme bien là le signe d'un affaiblissement significatif des capacités syndicales à mener des batailles pour préserver l'outil industriel français et le dégager des griffes de la finance. Toute bataille sociale ne débouche pas sur une victoire mais permet au moins une publicité utile pour la suite. Revendiquer l'Europe sociale depuis 20 ans, que ce soit la CES (Confédération européenne des syndicats) financée par le commission européenne (sic), ou y compris les centrales françaises, est une coquille vide en l'absence de luttes actives ou ne serait-que...
Salut à vous camarades,
Retraité de Thales, j'ai vu les nouvelles techniques de management, la finance prendre le pouvoir, le recentrage sur le le "cœur du métier". Bilan, abandon du civil dans les activités sous marines, concentration sur le militaire, et au final les effectifs passés de 2500 à moins de 1000 en 20 ans.