03juin 15
J’écris ces lignes quand se dessine une nouvelle dernière ligne droite dans la gestion du dossier grec par les brutes qui dirigent l’Union Européenne. Mais à présent, la situation est retournée. Tsipras a mis un point final. Il n’ira pas plus loin. Bien joué. Si ses propositions sont rejetées, la Grèce sera en banqueroute. Alors il est vraiment très peu probable que cela reste un problème grec. L’euro lui-même joue sa peau. Nous allons voir quelle dose d’amour la monnaie unique engendre chez ses thuriféraires habituels. Une crise peut en cacher une autre, en quelque sorte. C’est tellement évident qu’on peut et doit se poser des questions. Celles que ne se posent jamais les partisans de la sortie « sèche » de l’Euro. À qui profiterait aussi l’effondrement de l’euro dans ces conditions? Aux USA et à l’Allemagne, à mon avis. J’y viens à partir des faits tels que je les décris sur ce blog depuis la crise commencée en 2010. J’ai pensé aussi qu’un petit récapitulatif de la signification du non de 2005 et de ses conséquences pourrait être utile à mes lecteurs. En effet j’ai appris que certains d’entre eux se servent de mes textes ici pour introduire des réunions ou faire leurs rapports politiques dans les assemblées qu’ils animent. Après quoi je veux évoquer un évènement politique et personnel.
Ce samedi tourne une page pour moi. La première assemblée représentative du M6R va se réunir et elle va diriger elle-même l’avenir du mouvement. Mon rôle d’initiateur va s’interrompre. Nous allons vérifier si la formule peut vivre par elle-même sur sa seule dynamique de communication horizontale. Et si elle peut tenir ses objectifs c’est-à-dire être le moteur qui rend progressivement majoritaire dans le pays une idée révolutionnaire : convoquer une assemblée constituante pour fonder une nouvelle république. C’est-à-dire refonder la France elle-même. Je rends donc toutes les clefs de ce réseau de 86 000 personnes à ceux qui ont été élus désignés ou tirés au sort pour cela. Ce moment est partie intégrante du projet lui-même. J’en parle dans ce post.
Il ne manquait plus qu’eux. Les États-Unis remettent leur nez dans le dossier grec. La dernière fois qu’ils étaient à la manœuvre, c’était justement lors du déclenchement de la crise grecque en 2010. Pendant plusieurs années, les gouvernements grecs pourris de la droite et de la social-démocratie étaient conseillés et financés par les banquiers états-uniens de Goldman Sachs mais aussi Meryll Linch et Morgan Stanley. Les cadors de Wall Street directement liés au pouvoir états-unien et plus largement européen, comme en atteste leur présence oligarchique à la Maison blanche, dans les ministères des finances des deux rives de l’Atlantique et à la Commission européenne. Une fois la crise déclenchée, on découvrit notamment que Goldman Sachs avait aidé à maquiller les comptes et à monter divers circuits frauduleux de financement et de pillage du pays. On savait donc au sommet où étaient les failles. N’oublions pas l’action de l’agence de notation Standard and Poors, autre cador de Wall Street, dont le rôle déclencheur et aggravant a été particulièrement direct et désastreux dans le déclenchement de la crise.
Au secours ils sont donc de retour ! Leur principale arme dans le dossier est le FMI. C’est lui le principal créancier de la Grèce à court terme. Et c’est lui que la Commission européenne est allée chercher en 2011 pour être l’opérateur des plans de « sauvetage » des pays en difficultés de la zone euro. Il me parait important de souligner que cela fut à la demande d’Angela Merkel elle-même, approuvée aussitôt par son porte serviette français de l’époque.
Et c’est donc logiquement le FMI qui est le premier à bloquer toute restructuration de la dette grecque. C’est l’exigence première du gouvernement Tsipras et la solution pour sortir durablement de cette crise, comme nous l’avons dit depuis 2010. Et qui a la main sur le FMI ? Officiellement, son comité directeur représentant ses actionnaires. En réalité un seul État dispose d’un droit de véto dans cette institution néo-impérialiste : les USA. C’est la raison pour laquelle nous plaidons depuis des années pour en sortir. Et c’est pour ça que les BRICS lui tournent le dos. En complément de leur droit de véto, les USA ont toujours pu compter au FMI sur le directeur général. Christine Lagarde ne fait pas exception à la règle, elle qui dirigea un cabinet d’affaires défendant les firmes états-uniennes et qui faisait travailler son cabinet en anglais quand elle était ministre des finances de la France.
Si la Grèce est donc aujourd’hui dans l’impasse c’est donc en premier lieu à cause du FMI avec lequel la Commission européenne fait cause commune. La Grèce a tout fait pour manifester sa bonne foi et sa volonté de négocier : elle a déjà remboursé 2,9 milliards au FMI depuis février. À juste titre, le gouvernement grec dit aujourd’hui que ça suffit et que la dette et les plans d’aide doivent être renégociés. Cette fois c’est directement le secrétaire d’Etat américain au Trésor, Jack Lew qui a demandé jeudi 28 mai à la Grèce de « prendre des décisions très difficiles ». Il l’a fait lors d’une réunion des ministres des finances du G7 accueillis à Dresde par Wolfgang Schaüble. Le dossier grec est donc désormais discuté par une instance, le G7, dont la Grèce n’est même pas membre ! Le ministre français Michel Sapin y a joué son rôle de caniche habituel en psalmodiant que « les résultats grecs sont encore insuffisants ». Relayant cette pression, Christine Lagarde, qui était présente à la réunion, a surenchéri. Dans une interview au Frankfurter Allgemeine Zeitung, organe de la finance allemande, elle a ouvertement évoqué la « possibilité de sortie de la Grèce » de la zone euro. Avant d’ajouter cyniquement que l’euro s’en remettrait « probablement ». L’adverbe est admirable. Cette probabilité n’a pas l’air d’effrayer le capital allemand. Curieux non ?
Que les Etats-Unis et leurs organes, notamment le FMI, ne fassent aucun cadeau à l’Europe et à l’euro, rien de surprenant à cela. Surtout quand il pourrait s’agir pour l’euro de contester la suprématie du dollar comme monnaie de réserve et d’échange. Et davantage encore quand dans une guerre des changes l’euro joue à la baisse et déstabilise le mécanisme nord-américain de financement gratuit de son économie par une planche a billets devenue vaine. Mais le désastre actuel réside dans le fait que c’est l’Allemagne de Merkel qui aide désormais directement les Etats-Unis à conspirer contre l’Europe. Déjà manifestée avec l’espionnage des services secrets allemands pour le compte de la NSA, la trahison du gouvernement allemand en Europe élargit son action. On avait eu un avant-goût de la duplicité d’Angela Merkel quand on avait appris quelle condition avait posé le gouvernement allemand pour donner son accord pour « l’aide à apporter » à la Grèce au premier plan d’austérité : que le gouvernement grec s’engage sur l’achat de sous-marins allemands ! Et on a vite compris quel genre d’effort ne demanderait pas Monsieur Schaüble aux Grecs quand il a refusé de donner la liste des Allemands impliqués dans les évasions de fond de la Grèce vers l’extérieur. Je suppose que le fait de reprendre à mon compte ces faits parus dans la presse étrangère me vaudra d’être traité de germanophobe.
Le spectre du NON secoue ses chaînes
Dix ans après, il reste beaucoup de choses du « non » au référendum du 29 mai 2005 sur le traité constitutionnel européen ! Revenir sur ce vote n’est pas en rester à la nostalgie de notre victoire. C’est plutôt aider à bien comprendre quel moment fondateur fut ce vote et la campagne électorale. On ne peut pas comprendre le présent politique du pays sans mesurer la rupture de 2005. Souvenez-vous du paysage : Hollande et Sarkozy ensemble à une de Paris match pour appeler à voter « oui », le déchaînement médiatique contre le « non de gauche », la vague citoyenne levée par les collectifs unitaires et l’action commune des partis et groupes et associations liées à l’autre gauche. La puissance de la brèche ouverte par la décision de la CGT d’appeler au vote non. Puis l’énormité de la victoire acquise contre tous les appareils dominants de la vie du pays. Et ce moment si incroyable où tout ce que ce pays compte de pouvoirs constitués se laissa aller à des crises de rage publiques. La palme ici revenant à Serge July de « Libération » injuriant les électeurs du « non » dans son éditorial. La suite fut une succession de coups de forces contre le vote du peuple.
Depuis cette séquence, le vote « non » et le viol de la volonté populaire par le congrès de Versailles adoptant un copié-collé mélangé du texte rejeté par le peuple, la démocratie française est frappée à mort par une crise d’illégitimité fondamentale. Et parmi tout ce qui est mort dans cette affaire, évidemment c’est d’abord l’Union européenne, cette chose usurpée qui l’est le plus définitivement. Mais du côté de l’Eurocratie, cette première que fut le droit de passer par-dessus le vote populaire de deux pays fondateurs comme la France et les Pays-Bas fonctionna comme un signal : désormais tout est permis et la volonté populaire est chose nulle. L’actualité est toujours sur les mêmes rails. Les avancées de l’intégration européenne se font toutes sur le mode de l’augmentation du pouvoir autoritaire « des institutions » pour faire respecter par la force, et contre les votes populaires et même ceux des assemblées, les « règles économiques » contenues dans les traités. L’ordo libéralisme voulu par la droite allemande et ses portes serviettes du PS a tous les pouvoirs.
Le vote du 29 mai 2005 était un vote du peuple contre l’oligarchie. Peut-être était-ce la première fois qu’on voyait aussi clairement la collusion entre les principaux partis de gouvernement, les grands médias, leurs journalistes vedettes, le grand patronat et la bonne société. Que ceux qui doutent de l’existence de l’oligarchie se rappellent de 2005 ! Le « non » était un vote du peuple. Le « non » était majoritaire dans 84 départements sur 100. Seuls les départements les plus riches, et les plus à droite ont majoritairement voté « oui ». C’était un vote du peuple en lutte pour sa souveraineté contre un « carcan » politique et économique libéral. Un vote du peuple appuyé sur un solide vote de classe : près de 80% des ouvriers avaient voté « non ». De ce point de vue, rien n’a changé depuis. Les médiacrâtes s’évertuent à dénigrer le « non » et à le réduire à un vote d’extrême-droite. Ils effacent ou minorent le « non de gauche » pourtant majoritaire dans les urnes comme l’ont indiqué les sondages de l’époque. C’est qu’ils ont en souvenir la grande peur que nous leur avons infligé et l’immense raclée qu’ils ont reçus des urnes. C’est que le vote « non » était un vote du peuple contre eux, leur système et leur Europe libérale. C’était déjà en quelque sorte un vote « qu’ils s’en aillent tous ». Que les sondages disent que le « non » ferait un score encore plus important aujourd’hui montre que cette revendication a encore grandi.
L’histoire nous a donné raison. Depuis 2008, le traité rejeté en 2005 s’applique. Il s’applique sous un autre nom, le traité de Lisbonne, mais il s’applique. Et tout prouve que nous avions raison de pointer le danger de ce qu’il contient. On nous promettait le chaos si on rejetait le traité. On nous a imposé le traité. Et on a le chaos ! L’indépendance de la Banque centrale européenne, le dogme de l’interdiction des déficits et de la « stabilité de la monnaie », l’interdiction de l’harmonisation fiscale et sociale… Tout cela a créé les conditions de la crise actuelle et de son aggravation.
Depuis 2005, l’Union européenne est illégitime en France. Elle y est présente, mais sans le consentement populaire qui fonde la légitimité. Aucun des deux traités européens actuels n’a été soumis à référendum : ni le traité de Lisbonne de 2008 ni le traité budgétaire de 2012. Le peuple français ne les a jamais acceptés. On peut même affirmer avec quasi-certitude qu’il les aurait rejetés si on lui avait posé la question. Le traité de Lisbonne a été imposé en 2008 par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Il reprend mot pour mot les dispositions rejetées en 2005. C’est le rédacteur du traité de 2005 Valéry Giscard d’Estaing qui l’a dit lui-même. En 2008, Nicolas Sarkozy n’a pu imposer ce traité que grâce à François Hollande. En effet, c’est l’abstention d’une majorité de parlementaire PS qui a permis à Sarkozy de faire adopter le traité sans référendum. Si les parlementaires PS avaient voté contre la révision constitutionnelle au congrès du Parlement le 4 février 2008, Nicolas Sarkozy n’aurait pas eu la majorité nécessaire. Il aurait été alors obligé d’organiser un référendum pour pouvoir faire ratifier le traité. J’avais raconté tout cela en détail sur ce blog à l’époque. La forfaiture de Sarkozy n’a été possible que grâce à la complicité de François Hollande. Le même Hollande qui n’a pas renégocié le traité budgétaire en 2012, contrairement à sa promesse. Le même Hollande qui a imposé ensuite le traité budgétaire sans référendum.
En piétinant le « non », Sarkozy et Hollande ont surtout affaibli la France en Europe. Tout le monde sait dans l’eurocratie que les dirigeants français ne vont jamais au bout de rien et se soumettent toujours à leurs injonctions. Après le vote du 29 mai 2005, la France aurait dû prendre une initiative en Europe. Le gouvernement de l’époque et les suivants auraient pu et dû s’appuyer sur ce vote populaire pour remettre à plat la construction européenne. L’effacement de la France en Europe vient de la volonté de ses dirigeants de contourner le choix du peuple. Bien sûr, l’absence de caractère et de sens historique des dirigeants actuels et passés compte aussi. Comme leur ralliement idéologique au libéralisme et à l’austérité. Mais la France ne peut être audible en Europe sans s’appuyer sur le vote de son peuple. La souveraineté populaire et la démocratie ne sont pas des handicaps. Le peuple est la seule chance. Sarkozy a trahi le vote des Français en 2007. Hollande a gâché le vote des Français de 2012 en ne « renégociant » pas le traité budgétaire comme il l’avait promis. Les promesses de « réorienter l’Europe » ne marchent pas. Il faut tout remettre à plat. Puisque l’Europe est illégitime, nous n’avons pas à obéir à ses traités. C’est au peuple de dire ce qu’il faut faire. Notre stratégie de « refondation de l’Europe » passe par la désobéissance. Pourquoi respecter l’indépendance de la Banque centrale européenne ? Pourquoi obéir aux critères de déficit public ? Pourquoi se soumettre à l’interdiction des restrictions au libre-échange et du protectionnisme ? Pourquoi appliquer les directives de libéralisation des services publics découlant des traités ? Pourquoi devrions-nous respecter leurs traités puisqu’ils ne respectent pas nos votes ? Et puisque cela détruit notre pays.
Voila une autre leçon : nous avons besoin de la 6e République et d’une Assemblée constituante. La démocratie française est malade. Comment faire confiance à des élus quand ils font le contraire de ce qu’ils promettent, et même le contraire de ce que le peuple vote ! Nous devons refonder notre démocratie, reconquérir la souveraineté populaire et se doter d’institutions qui empêchent une telle forfaiture de se reproduire. C’est-à-dire des institutions dans lesquelles le pouvoir n’est pas remis dans les mains d’un seul homme ou de parlementaires qui ne rendent de compte à personne pendant leur mandat et sont inamovibles. Des institutions où le peuple peut intervenir directement lorsqu’il le juge nécessaire, par exemple en permettant de convoquer un référendum sur la base d’une initiative citoyenne. La leçon de 2005 montre aussi que la revendication de la 6e République est plus qu’un slogan. D’abord parce qu’il ne peut y avoir de souveraineté nationale en dehors du peuple et qu’il ne peut y avoir de souveraineté populaire dans la 5e République. Voilà pourquoi le FN ment quand il prétend défendre la souveraineté nationale en laissant le peuple enfermé dans la 5e République. Ensuite parce que la lutte républicaine pour la démocratie et la souveraineté, et la lutte sociale contre l’austérité et le libéralisme sont les deux faces d’une même pièce. L’une et l’autre ne s’opposent pas, elles se renforcent mutuellement. Si les libéraux ont tant cherché à piétiner le vote de 2005, c’était pour imposer leur politique économique. Si l’Europe est devenue à ce point autoritaire, c’est pour imposer l’austérité. À chaque fois, la revendication démocratique est la ligne de front sur laquelle se joue la défense des droits sociaux.
Enfin, la dernière leçon est pour nous, les héritiers du « non de gauche ». Une seule chose a changé dans le paysage politique français depuis 2005. Nous. Nous, c’est-à-dire ceux qui ont rompu avec les vieilles routines. Ceux qui ont créé le Front de Gauche avec une leçon en tête. L’unité de l’autre gauche est un bien précieux pour déclencher l’action. Mais cette action n’est efficace que si elle dépasse les organisations, si les citoyens s’en emparent. Notre discipline militante n’est utile que si elle se laisse submerger par l’insurrection citoyenne. Les partis sont sanctionnés chaque fois qu’ils essaient de se mettre en travers du peuple. Ils sont reconnus chaque fois qu’ils se mettent à son service. C’était vrai en 2005. C’était vrai en 2012. C’est la leçon pour les combats à venir. Nous devons toujours parler au grand nombre, prendre en charge non nos intérêts de partis mais l’intérêt général du peuple et du pays lui-même. Dans le futur qui s’annonce et notamment dans les élections régionales, le Front de Gauche doit se mettre au service des initiatives citoyennes même quand c’est lui qui les impulse. C’est seulement ainsi que nous serons à la hauteur de l’Histoire, au moment où elle a tendance à s’emballer.
Le M6R s'émancipe et vit sa vie
Mon retrait officiel du premier rôle dans le déploiement du M6R était prévu de longue main. De toute façon, il y a déjà plusieurs mois que les jeunes animateurs du comité technique du Mouvement gèrent directement l’implication des signataires dans l’animation du mouvement. J’ai donc agi graduellement pour permettre au mouvement de trouver lui-même son rythme. C’est une promesse tenue car j’avais faite dès le lancement de l’initiative. Je sais que beaucoup n’en ont rien cru et qu’a l’heure actuelle encore de nombreux commentateurs s’interrogent sur ce que veut dire tout ceci, incapables qu’ils sont de comprendre en quoi peut consister une bataille d’idée sans enjeu personnel. Je rends donc les clefs du mouvement que j’ai lancé, exactement comme j’avais annoncé en 2012 que, si j’étais élu président de la République, je convoquerais une Assemblée Constituante et que je lui rendrai à son terme les clefs de l’Élysée.
Je ne dis pas que je sois certain du résultat ensuite mais j’ai confiance dans l’initiative des animateurs que l’assemblée représentative va se donner. J’aurais aimé que l’on ait atteint les cent mille signatures à l’ouverture des travaux mais je sais que trop de volontarisme peut être nuisible dans ce cas. 86 000 signatures en huit mois c’est bien et même très bien. Surtout l’expérimentation des méthodes de travail que la mise en place du mouvement a permis est un formidable patrimoine commun de savoir-faire technique et politique. Dans la dernière période, nous avons beaucoup innové. Ainsi avec la deuxième manifestation en ligne organisée par le M6R le vendredi 29 mai dernier.
A midi, le mouvement pour la 6e République (M6R) organisait une « manifestation en ligne » contre la privatisation du mot « Républicain » par Nicolas Sarkozy et l’UMP. Le principe était simple : à la même heure, tout le monde devait publier un ou plusieurs tweets avec le mot-clé #JeSuisRépublicain. On connait la question. La privatisation du mot qui désigne une idée qui identifie le peuple français lui-même est une odieuse mauvaise action. Le mouvement pour la 6e République avait donc mis à disposition sur son site des visuels à télécharger ainsi que des tweets « prêts à poster ». On pouvait ainsi facilement partager un message en cliquant simplement sur un bouton. Certains messages étaient très critiques, comme : «Sarkozy, voleur ! Moi aussi #JeSuisRépublicain », ou encore : « Je ne mange pas au Fouquet’s avec les oligarques. #JeSuisRépublicain ». D’autres étaient plus ironiques, par exemple : « Casse-toi pauv’con, #JeSuisRépublicain ! », ou encore « Je m’appelle Paul Bismuth. #JeSuisRépublicain ».
L’opération a été un franc succès. Le mot-clé #JeSuisRépublicain a été le sujet le plus partagé de France sur Twitter à partir de 13h00. Et il l’est resté presque toute la journée ensuite. Plus de 10 000 tweets ont été faits sur le sujet. J’y ai participé avec un tweet disant : « Sarkozy a déjà volé mon “non”. Aujourd'hui, il veut voler mon nom. #JeSuisRépublicain ». D’une pierre deux coups en quelque sorte. De fait, chacun s’est approprié le mot-clé comme il l’a entendu. De la sorte, ce mot-clé a rassemblé très largement, au-delà des clivages partisans habituels et des sphères militantes.
Cette initiative d’un genre nouveau est riche d’enseignements. Voici le plus intéressant : la mobilisation a été très forte sans qu’aucun média n’en ait parlé avant que la manifestation ait lieu. Le M6R, agissant en ligne prouve qu’on peut se passer du système médiatique traditionnel pour se faire entendre et agir. Mieux : plusieurs médias ont parlé de cette manifestation en ligne alors qu’elle était en cours et qu’il s’agissait du sujet le plus partagé sur Twitter. Le M6R a donc réussi à faire émerger sa mobilisation sur la scène médiatique. Autre point intéressant, cette mobilisation s’est réalisée en un temps record : moins de 24h00. C’est donc qu’il est possible de mener des actions mobilisatrices et médiatiques de ce type en peu de temps, sans en rabattre sur les objectifs.
L'innovation politique dépend aussi des outils techniques
Cet exemple récent venant après tant d’autres initiatives innovantes ne doit rien aux miracles discutables de la communication politique qui continue de dessécher la sphère publique. Il montre l’existence d’un espace particulier, autonome du monde prétendument « concret » et capable de faire retour sur celui-ci dans des conditions radicalement nouvelles par rapport à tout ce que nous avons connu dans l’action politique jusqu’à une date très récente. J’ai déjà développé ici ma vision de la façon dont le « concret » et le « virtuel » s’articulent dans notre monde présent. Malheureusement, dans notre propre sphère, tout cela reste assez largement incompris, quand ce n’est pas archaïquement décrié. J’ai proposé comme on le sait que le système de l’assemblée représentative inventé par le M6R s’applique au Front de Gauche pour résoudre en profondeur le problème de son étroitesse de cartel politique à l’ancienne. Le résultat est connu : personne ne me répond soit par mépris pour les instruments techniques contemporains soit par peur du bouleversement des habitudes que cela implique. Je m’amuse de voir l’écart qui peut être constaté entre les discours verbeux sur « l’implication citoyenne » exigée par tous et la frilosité totale quand il s’agit de passer aux exercices pratiques. Evidemment, le moment venu il faudra quand même bien en tirer toutes les conséquences pour affronter la difficulté politique du mur médiatique qui se dresse devant nous et de la vague brune qui submerge tous les canaux de communication.
J’avais longuement expliqué ma façon de voir sur le sujet à Cécile Duflot quand nous parlions du dépassement des anciennes structures d’action politique. J’ai d’ailleurs saoulé tous mes partenaires sur le sujet. De façon très sérieuse, et très rare finalement, elle s’intéressait au sujet et l’échange était réel. J’ai trouvé quelque temps plus tard un écho de ces conversations en lisant dans une interview qu’elle avait donné une assez longue référence à la nécessité de créer un nouveau mouvement citoyen, basée sur l’implication directe et reposant sur une nouvelle culture de l’action politique. D’où ma surprise ensuite de la voir dégainer et tirer sans crier gare alors même qu’avec le mode de fonctionnement que nous évoquions aucune difficulté d’orientation n’était inconciliable avec l’arbitrage que pourrait rendre en ligne ce type de mouvement bâti sur le style du M6R. Au total le bilan de l’exportation de ce modèle n’est donc pas encore bien fameux. Mais ce que je peux promettre ici c’est que je suis très déterminé à le faire aboutir concrètement.
Je n'ai pas trouvé dans ce texte la raison pour laquelle ce serait l'Allemagne et les USA qui profiteraient d'une sortie "sèche" de l'euro (de la part de la Grèce) et de son effondrement subséquent. C'était annoncé dans l'introduction, mais je n'ai pas trouvé le développement dans le corps du texte. Le sujet est pourtant d'importance. La disparition d'un concurrent du dollar comme monnaie de réserve et d'échange ne serait qu'un mince avantage supplémentaire par rapport à la faible crédibilité actuelle de l'euro. Merci d'éclairer ma (notre ?) lanterne.
Bien, mais la question de l'euro qui doit être soumise au peuple. Le "non à l'euro de gauche", de la même manière que le "non au traité de gauche" de 2005 doit aussi être reconnu.
Le M6R devient adulte, bonne nouvelle ! Que ses 86000 signataires fassent du bon travail et déclenchent partout des assemblées qui prennent des initiatives et unifient les opposants à la politique actuelle qui est la même au PS ou à l'UMP, ou qui serait la même avec le FN.
Bonjour Jean-Luc,
Ici, en Bretagne, le M6R se heurte à des difficultés que vous relatez dans votre texte. Aucune ouverture de la part de tous ceux qui prétendent "parler aux citoyens", "repenser ou réinventer (cela dépend des jours) la politique", "donner la parole à tous", "parler pour les sans voix"... et patati et patata !
L'horizontalité fait peur. Cela rime avec désordre, improvisation et sortie du train train, celui du militantisme à l'ancienne. Etre de toutes les manifs, dans toutes les réunions, ne plus avoir de vie en dehors de l'action politique. Un militantisme qui a tous ses mérites, mais qui ne rassemble plus les gens et surtout les jeunes et ceux qui tournent le dos à la politique parce qu'il donne l'impression d'un entre-soi, d'une nécessaire initiation et d'un CV de lutteur, d'un CV qui répond à ces petites annonces déprimantes "expérience exigée" ou "innocence interdite". Comment participer sans avoir à apporter des preuves en permanence de sa bonne adéquation avec les objectifs plus ou moins clairs des rangs que l'on rejoint ? Comment retrouver le réel dynamisme de la réversibilité, du droit à l'erreur, de...
Les élus qui une fois leur mandat populaire en poche n'en font qu'à leur tête et n'acceptent le dialogue avec les gens que pendant la campagne électorale, ça existe aussi à l'intérieur des partis ! Y compris pour les membres de partis, élus "secrétaires", même ceux qui restent bénévoles. La reconduite à des postes de responsabilités au bout de quelques années donne à celui qui bénéficie de la confiance de ses camarades, l'impression qu'il a plus d'expérience et donc toujours raison. Surtout si les réunions plénières sont espacées.
Alors qu'avec internet et les réseaux sociaux, les blogs de discussion, on peut organiser des réunions dématérialisées et fréquentes sans cet effet négatif d'orateurs à la tribune et de participants dans la salle n'ayant la parole, brièvement, qu'à la fin, tardivement quand tout le monde est fatigué.
Jean-Luc Mélenchon, a encore une fois la grande intelligence d'indiquer une piste pour davantage d'efficacité à l'intérieur des partis démocratiques. Merci à lui.
Au registre des moyens techniques modernes, qu'attendons nous pour créer notre télé sur internet, à l'instar de Podemos ? Nombreux sont les professionnels qui peuvent apporter leurs compétences et souvent leurs longues réflexions sur le sujet. Créer un groupe de réflexion sur ce projet ?
[Edit webmestre : Ce genre de suggestion est à faire sur le site M6R, pas sur le blog de Jean-Luc Mélenchon, et surtout en commentaire d'un billet où il explique que "son rôle d'initiateur du M6R va s'interrompre". Ce n'est pas ici que se prendra ce genre de décision. Il semble que la notion d'organisation horizontale ne soit pas comprise par tous... Ce groupe de réflexion existe désormais et vous en êtes l'initiateur !]
Seul un rassemblement citoyen agissant pour recouvrir sa souveraineté politique pourra engendrer la dynamique suffisante à une victoire. Il faut dépasser les partis et certains clivages, nous n'avons pas le choix.
Sur la sortie sèche de l'euro, il me semble avoir lu les réponses dans le billet. Cela redonnera une respiration au dollar au moment où son pouvoir est écorné et cela favorisera la monnaie allemande retrouvée sur des bases rentières axée sur la solidité. Nous n'aurions pas le temps de nous préparer suffisamment pour mettre en place des dispositifs compensatoires aux phénomènes induits (inflation, fuite des capitaux etc.) Au contraire, renégocier fermement le fonctionnement de la monnaie unique donne au moins le temps, en cas d'échec, de sortir avec la garantie de pouvoir résister sereinement à la tempête financière qui s'en suivrait. L'exemple grec nous montre que même un petit pays peut vaillamment résister, alors qu'il est seul contre tous. La France pourrait agir à une toute autre échelle.
Ex secrétaire de cellule PCF dans les années 90 et devenu responsable associatif sur les barricades sociales (où il y a moins de preneurs de parole que dans les assemblées), j'ai souvent faits aussi ce même constat de vedettariat de certains spécialistes du micro à en devenir hautains et froids dans leur raisonnement, que citent @Hervé et @Alain au 4 et 5. Il faudrait que gars-là se disent une bonne fois qu'ils ne montent pas à l'estrade pour éblouir, mais pour donner leur point de vue et amener une pierre à l'édifice, comme le font tous qui les écoutent. J'ai même connu des gus qui te récitaient les trois quarts d'un article de l'Huma du jour, un vrai désastre ! Ce genre de gus est à éviter dans un mouvement visant au bien de tous. Alors œuvrons chacun à notre façon et à notre niveau pour amplifier au mieux le mouvement de notre 6e République, sans chercher à éblouir une assistance qui n'a pas l'impression d'être venue à un concours.
Concernant l'évolution de la pratique militante en adéquation avec les nouvelles technologies, cela fait longtemps que je suis convaincue par cette nécessaire révolution qui se fera un jour ou l'autre, qu'on le veuille ou non. Voir ou revoir absolument une conférence de Michel Serres, datant de 2012, sur ce thème. Mais le passage est difficile. Les raisons sont multiples. La première est la difficulté pour le quidam à maîtriser l'outil directement. Le technicien en informatique est incontournable et le militant est impuissant à organiser quoi que ce soit.
Et je le vois bien, j'ai envoyé des propositions à un groupe issu de M6R. Aucune réaction ! C'est à se demander si mes messages sont arrivés à destination. Comment prendre des initiatives ? Autre exemple, toutes les propositions postées quotidiennement (M6R) par des internautes et faisant l'objet de votes un jour et disparaissant le jour suivant des écrans, "évacuées" par d'autres propositions trop nombreuses et probablement redondantes.
Je pense que la première partie concernant la Grèce mériterait un débat plus conséquent et qui fera peut être l'objet d'un autre thème sur ce blog. Le point essentiel étant la Grèce peut elle ou non sortir de l'euro et /ou non de l'Europe. Je comprends peut être à tort que cela pourrait profiter à Merkel et aux USA, mais alors cela veut il dire que la Grèce doit agir à minima. Et d'ailleurs quelle peut être la solution : les points de vue sont largement débattus y compris par J.Sapir, F. Lordon et sous l'aspect "euro" E. Todd. Actuellement Syriza négocie au sens propre, c'est à dire fait quelques concessions mais ne lâche rien pour respecter la souveraineté populaire. Là aussi ils ne souhaitent pas la sortie de l'Euro attendant peut être que cela vienne de l'UE. Sommes nous, ou du moins sont ils, entrain de tourner en rond, de qui viendra la réponse ? Tsipras aura-t-il recours au référendum ? Mais de toute évidence on ne peut pas céder à ce chantage qui serait de renoncer sous prétexte que cela sert USA et Merkel. C'est le peuple grec qui doit rester maitre de son destin, souveraineté oblige.
Cher Jean-Luc,
Votre paragraphe sur la Grèce me surprend un peu. Diverses sources (celle-ci entre autres) indiquent qu'aux yeux du gouvernement grec, il y a désaccord entre le FMI, qui accepterait un allègement de la dette contre des réformes libérales (marché du travail, retraites etc.) et l'UE (l'Allemagne surtout) qui prônerait l'inverse (pas d'allègement mais un peu de souplesses sur les réformes). Par ailleurs Obama avait explicitement appelé l'UE à ne pas étrangler la Grèce. Du coup votre hypothèse d'un axe USA/Allemagne via le FMI me laisse perplexe.
@Alain Colbert et Webmestre
Effectivement, les propositions devraient passer par M6R, sauf que l'outil informatique et le "pouvoir" qui va avec, est confisqué par "on ne sait pas qui"... Non, ça ne fonctionne pas et je suis d'accord avec Hervé. Les mauvaises habitudes couplées aux tartuffes de service sont des obstacles majeurs à tout progrès. J'aimerais beaucoup qu'il en fût autrement. Vivement 2017 !
Je sais que je vais me faire huer par certains militants (et je pense notamment à quelques tartuffes du PG) mais je considère JL Mélenchon comme incontournable. Le seul à dépasser sa petite personne contrairement à ce que laissent supposer ces "militants" aux dents longues et aux idées courtes. Mon estime à l'égard de Mélenchon grandit justement à la faveur de ses analyses et de ses actes. Non, je ne suis pas une groupie fanatique, bornée et aveuglée. Bien au contraire. Il m'arrive aussi de diverger sur certains points mais c'est tellement rare ! Malheureusement, il a (presque) toujours raison.
Étonnant de lire que le FMI s'oppose à une restructuration de la dette grecque. En fait, ils y sont plutôt favorables. C'est la Commission européenne et le MES qui s'y opposent. Le FMI, quant à lui, pousse une énième réforme des retraites, tandis que les acteurs européens n'y voient pas une priorité. On ne peut, encore une fois, tout mettre sur le dos des USA...
Bonjour tout le monde,
Je tire mon chapeau à Jean-Luc pour son opiniâtreté à garder le cap. J'ai participé à une petite manif en Bretagne au passage de Le Foll, on gesticule et le ministre se marre. Les paysans insultent les porteurs de drapeaux FdG, et anti-TAFTA, les traitants de fainéants, et j'en passe. Tout va bien Jean-Luc ! Pour le M6R, je ne vois pas bien non plus, c'est mon âge sans doute.
Notre élu m6r limousin, Alexandre Laizet, a appelé les Limougeauds hier à venir dire quelle Répubique ils voulaient. Ce fut un moment passionnant et... plein de jeunes ! (Alexandre lui-même n'a que 22 ans). Nous autres, les vieux militants, on en a été tout intimidés. Allez le m6r !
L'humain d'abord... Mais c'est d'abord une refonte sérieuse de la notion d'humain qu'il faut. En tous cas, tout cet immense travail de Jean-Luc Mélenchon en est l'un des outils précieux et nécessaire.
Un grand merci !
Dans l'affaire de la dette grecque les sbires de la troïka ont un intérêt commun qui est de défendre les requins de la finance contre le peuple grec. Mais ils jouent une partie de billard à plusieurs bandes. La commission UE veut montrer au reste de l'Europe que toute dissidence de l'ordo-libéralisme est sévèrement punie. L'"Allemagne" (comme la "France") veut obtenir un maximum pour ses créanciers (banques). Le FMI juge de plus haut (de plus loin) et veut éviter un défaut de la Grèce. Car sils poussent trop loin et que la Grèce fait défaut, ils sont tous perdants et en plus les bricolages financiers de l'UE sont en risque d'implosion. Les ordo-libéraux européens ont plus à perdre que la finance mondiale. Et au FMI ce sont les Etats-Unis qui commandent (droit de veto), avec leurs propres intérêts, qui ne coïncident pas complètement avec ceux des ordo-libéraux de l'UE.
Tout à fait d'accord avec @Jos Le Fur, concernant l'euro et la critique de ceux qui veulent la rupture nette avec une monnaie unique responsable pour une large partie du chômage actuel. Jean-Luc Mélenchon, que voulez-vous dire exactement ?
Par ailleurs, cette référence à la désobéissance est largement en-deçà des événements car elle signifie encore qu'on s'inscrit dans le cadre de l'UE. Or comment peut-on accepter ce cadre alors que nous sommes totalement opposé aux traités, à la philosophie générale de l'UE ?
Bonjour à tous,
Pour info, le Figaro sur internet titre "Les entreprises ont-elles trop d'argent", en affirmant que les entreprises, surtout les grands groupes, ont trop de liquidités et ne savent plus où les investir, surtout les groupes Américains qui échappent complètement à l'impôt chez nous, tout en réalisant d'énormes bénéfices. Cela montre à quel point il est absurde de dire que l'argent manque pour renflouer la Grèce. Le choix de ruiner la Grèce est un choix politique, qui découle de la lutte des classes.
"Les promesses de « réorienter l’Europe » ne marchent pas."
Le constat est juste. La seule réponse est la sortie de l'UE. Pourquoi le FdG en est encore à quémender une "Europe sociale" ! L'actualité montre que le gouvernement Grec recule sur quasiment tout son programme. Terrible mais prévisible désillusion. Encore une gauche qui va trahir son peuple. Qui va en tirer les bénéfices ? Certainement pas les cadres du PC et du PG. La seule réponse possible, de gauche, face à cette crise est la sortie de l'UE. La France est un grand pays, scruté dans le monde entier, et il y a fort à parier qu'une sortie de la France de l'UE soit suivie d'une contagion qui mettra à mal le système capitaliste. La France n'est pas seul dans sa guerre contre le système. L'Amérique latine a réussi, pourquoi pas la France ? Pourquoi ne pas substituer à une UE libérale une union avec les peuples d'Amérique latine ? Le FdG se condamne tout seul à vouloir rester dans l'Europe. Vous avez de belles paroles et je suis sur que les gens le pensent. Seulement, tout ça c'est du vent ! Car vous restez prisonnier de l'Europe et donc vos promesses resteront des promesses, et ça, le...
Je reste extrêmement dubitatif sur le décalage de position entre votre programme qui prévoit de rester dans l'UE et vos discours qui donnent à penser qu'il faut en sortir le plus vite possible.
N'ayant pas de portable, je suis exclus du débat. Pas les moyens de me faire voler par les voyous du téléphone, dommage. Ca continue, ce matin sur France Inter, Seux a doctement expliqué que les retraités grecs étaient responsables de la situation, les bandits peuvent dormir tranquille, ils ont ruiné la Grèce et ruinent la France, avec la complicité d'un "républicain". Oui, qu'ils s'en aillent tous, ces traitres à la patrie.
[Edit webmestre : L'argument du numéro de mobile obligatoire pour participer au M6R a été maintes fois évoqué ici, et régulièrement démenti. Il a déja été plusieurs fois expliqué que ce n'était pas un obstacle. Votre inaction au sein du M6R résulte donc d'un choix personnel. Dont acte.]
Près de 87 000 signataires mais moins de 300 participants aux financements participatifs pour permettre la réunion dans de bonnes conditions de l'assemblée représentative. Il reste du chemin à parcourir pour que ce mouvement devienne réellement actif. Pareil pour l'élection de cette assemblée. Trop peu d'électeurs. C'est toute la différence enrtre signer une pétition et s'engager réellement dans un mouvement. Je crois qu'il va falloir passer à le vitesse supérieure en élisant un porte paroles efficace pour médiatiser notre mouvement afin que maintenant il sorte de la phase de larvaire pour devenir un acteur actif de la vie démocratique de notre République (qui a bien besoin d'un coup de jeune).
Pourquoi l'Allemagne serait gagnante à un effondrement de l'euro puisqu'il sont gagnant à un euro fort avec leurs exportations ?
La démocratie représentative est un système modélisateur qui a parfaitement joué son rôle. Partout, les citoyens, les petits et les moyens élus, admettent en conscience que le "président" dispose de la légitimité et détient les clés. L'armée des techniciens supérieurs est réglée sur cette horloge, le peuple n'imagine même pas le discuter. Le MR a donc pour fonction de permettre à ceux qui disposeront de la légitimité d'être incontestables, et non de réaliser une impossible horizontalité. A savoir que c'est comme ça à Podemos.
Seule la candidature de Jean-Luc Mélenchon aux prochaines présidentielles, basée comme il l'a dit sur la volonté de remettre les clés au peuple en expliquant comment et pourquoi, est de nature à s'opposer à la catastrophe démocratique qui s'avance. Si les concurrents potentiels dérisoires à cette candidature à gauche s'acharnent à s'approprier démagogiquement la transversalité, ils porteront la responsabilité du sacrifice de l'intérêt général. Jean-Luc Mélenchon ne devrait pas tarder à tracer cette perspective, à partir de 2016 la réforme territoriale va s'appliquer, la précarité va se voir beaucoup plus et le temps va passer très vite.
Duflot, Laurent, Autain, un seul et même combat : dézinguer Jean-Luc Mélenchon ! Voilà la dure réalité. Jusqu'à quel degré d'absurdité iront-ils dans ce combat là ? Pardonnez cet accès d'humeur, mais il faut bien que quelqu'un le dise alors que personne n'ose.
Qu'est devenu ce beau texte signé à Bazoche sur Guyonne petit village situé près du mien. Il n'en reste rien qu'une visite symbolique des lieux. Quelle pauvre Europe que la nôtre. Europe des migrants abandonnés, des gens sans emplois, d'une liberté appauvrie, d'une haine de plus en plus grande. L'humain n'existe plus, la souffrance règne en maître et avec cela l'indifférence absolue.
@dominique FILIPPI 26, @educpop 25!
Je confirme, seule une candidature de Jean-Luc Mélenchon est souhaitable et peut redonner optimisme.
Bonjour,
Pour rajouter sur la Grèce, les articles de Romaric Godin sur la Tribune sont toujours très bons, le dernier en date de ce matin ne déroge pas à la règle.
Il eut été plus simple de traiter le problème grec d'un coté et M6R de l'autre.
Concernant la Grèce, celle ci n'a pas les moyens d'emprunter sur le marché financier mondial a hauteur des ses besoins. Elle acceptera donc forcément un accord avec l'UE. Le problème initial de la Grèce c'est qu'elle ne devait pas rentrer en zone euro puisqu'elle ne répondait pas aux exigences des critères. Goldmann a œuvré pour que bizarrement elle respecte les critères. On oublie de le rappeler. Ou sont les responsables de cette magouille ? Est ce normal que le peuple grec paie les frais des erreurs de gestion de ces gouvernants ? Apparemment oui, c'est pourquoi nous, en France, devons être inquiets.
Enfin, la rivalité dollar-euro. Mais voyons la vraie référence monétaire est le dollar ! Alors les américains s'en moquent pas mal de l'avenir de l'euro.
Concernant la Grèce et sa soi-disant dette ! Créancier veut dire "croire qu'il va être remboursé". Croire indique un niveau d'incertitude. Si toutes les dettes étaient remboursées, le verbe croire disparaitrait du vocabulaire de la finance, donc celui de créancier aussi. Un lien qui parle de défaut des états des dettes souveraine.
L'Allemagne et les USA seraient bénéficiaires d'une disparition de l'euro car l'Allemagne retrouverait un Mark très fort alors que la plupart des autres monnaies de la zone dévalueraient (et l'Allemagne souhaite garder une monnaie forte). Pour les USA cela supprimerait un concurrent du dollar en tant que monnaie de réserve dont ils ont besoin pour continuer à piller la planète, alors que la part du dollar dans les échanges internationaux ne fait que se réduire d'année en année.
Certains pensent que c'est utopique de refonder l'Europe mais pourtant cette Europe ces traités sont, comme le dit très justement Jean-Luc Mélenchon illégitimes, puisque établis malgré le NON de 2005. L'Europe n'appartient pas aux seules multinationales et a ces bureaucrates non élus par le peuple. Nous devons en faire une Europe sociale écologique et démocratique. C'est le peuple qui doit décider. Pourquoi avoir peur et de quoi, de qui ? Nous sommes le nombre qu'est ce qu'on craint ?
Si les financiers ultra-libéraux avaient le pouvoir, ils imposeraient à Tsipras des conditions léonines qui l'obligerait au défaut, suivi d'un retour à la drachme. Dans leur esprit, il s'ensuivrait une catastrophe économique, en Grèce, d'une telle ampleur que les 5 dernières années seraient perçues par les Grecs eux même comme le bon vieux temps. Cela porterait, toujours dans leur esprit, un coup fatal aux derniers rêves "socialistes". Si de telles conditions ne sont pas imposées à Tsipras, c'est parce que les décideurs politiques (Merkel, Hollande) veulent éviter l'affaiblissement de l'Europe que causerait un Grexit.
"....Et parmi tout ce qui est mort dans cette affaire, évidemment c’est d’abord l’Union européenne, cette chose usurpée qui l’est le plus définitivement."
"Dans le futur qui s’annonce et notamment dans les élections régionales, le Front de Gauche doit se mettre au service des initiatives citoyennes même quand c’est lui qui les impulse..."
Qu'en est il de votre position sur la mort de l'UE ? Que faut il comprendre ? Accompagner le système ou le jeter aux orties ?
@rayana.
Les analyses sur le rôle de monnaie internationale de l'euro indiquent toutes qu'il n'en a... aucun. La quantité dans les réserves internationales de change d'euros = francs + marks de l'époque. On a fait valser les libellés mais au final dire que les chomeurs c'est X et les CDD temps très partiels c'est Y ou que les "quasi-chomeurs" c'est X+Y, on est bien d'accord, c'est bien pareil. Pour la monnaie c'est pareil. L'euro n'a aucun effet amplificateur sur ce qu'était indépendamment le franc et le mark de l'époque. Le garder ne le fera pas supplantera pas le dollar, le rejeter ne le fera pas supplanter le dollar. Je pense que Jean-Luc Mélenchon raisonne mal sur ce point comme en général sur le projet européen. Il n'est pas amendable, ni réformable. Sa fonction (consciemment voulue comme telle) est de détruire les système sociaux nationaux. Il suffit de lire les projets politiques des économistes qui ont pondu cette monnaie pour le comprendre. Un marteau ne peut qu'enfoncer des clous. Il y est même explicitement indiqué que cette monnaie effectuera son travail de sape social avec ou sans l'aval des politiques ultérieurs, par effet de cliquet (étrangleur) monétaire.
@32 rayana
Un "euro" allemand très fort face à des "euros" dévalués au sud et à l'ouest, cela porterait un coup (fatal ?) aux exportations allemandes vers ces zones. Et un euro, même fort, de l'Allemagne et quelques satellites ne sera jamais un concurrent sérieux du dollar, qui a, lui, l'appui de l'US Army/Navy/AF et de leurs 800 bases dans le monde. Même l'euro actuel n'a pas eu ce rôle.
Nous avons juste eu la pire combinaison, une monnaie forte pour saper les exportations de la majorité des pays du sud et de l'ouest et l'interdiction/refus de faire des transferts massifs des zones avancées vers les zones moins avancées de l'union monétaire. Seul en profite le noyau dur qui achète à bas coût aux sous-traitants de l'est pour vendre à ceux qui, faute de cette aubaine de l'Europe centrale, se désindustrialisent à grande vitesse. Sans des transferts financiers massifs ou une dévaluation, la Grèce n'a pas un avenir très brillant. Il en va de même, à des degrés divers, des autres pays du sud et de l'ouest de l'UE. Le piège est fermé. Si on ne peut l'ouvrir, il faut le briser. Ce ne sera pas indolore. Que disent donc les eurobéats ?
Cette Europe de l'imposture, cette Europe illégitime qui ne respecte pas le vote d'un peuple contre un traité, mériterait un nom pour un non bafoué.
Non à l'Europe à fric, bananière!
Proposer de sortir la France de l'UE serait plus honnête vis à vis de ses partenaires et vis à vis des citoyens français. La désobéissance aux traités mille fois oui, mais s'en débarrasser définitivement c'est plus simple et pourrait faire école dans certains pays soumis au joug allemand. D'autant plus que le Tafta pointe son nez.
On va quand même pas laisser messieurs les Anglais tirer les premiers, hein ?
D'abord dire que votre pamphlet m'a apporté une somme d'informations énormes, j'ai souri souvent malgré la gravité des faits. Une fois de plus vous mettez le doigt là ou ça fait mal ceux qui ne veulent pas comprendre aurons des regrets mais il sera trop tard, en ce qui concerne le MR6 J'ai rencontré des difficultés pour voter j'ai du renoncer une autre fois peut-être quoi qu'il en soit il devient difficile de mobiliser faut il attendre que notre classe moyenne soit encore un peu plus touchée par la politique d'austérité ? Quand à l'UE c'est une escroquerie et personne n'est dupe il semble évident que tout cela va s'effondrer, comme certains sur ce blog l'écrivent il semblerait bien que chacun cherche a prendre votre place c'est triste parce que sans vous rien n'aurait permit l'émergence du FdG il faudrait sans doute réaliser que l'enjeu dépasse les personnes et que le but était bien plus grand qu'une lutte d'égo en plus il faut en avoir les moyens et cela n'ai pas donné à tous. Quoi qu'il en soit nous sommes en panne et si l'action amenait les idées plutôt que l'inverse il ne faut pas désespérer cela pourrait se produire mais il serait bien que...
Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer pourquoi le gouvernement grec ne fait pas imprimer 200 milliards d'euros par la banque centrale grecque, comme elle en a, après de multiples vérifications le droit et la prérogative.
Avant de soutenir telle ou telle association, parti ou syndicat, j'ai besoin d'être sûr de leur fiabilité. Nous avons tellement souvent roulés. Deux questions. Qu'allez-vous faire concrètement et rapidement contre le chômage ? L'enfouissement des déchets nucléaires à Bure est imminent. Que comptez-vous faire ? En ce qui concerne le chômage, n'oublions pas que le patronat allemand et le chômage ont amené Hitler au pouvoir. Pour ce qui est du nucléaire, une solution existe, permettant l'élimination définitive en utilisant la subduction. Qu'en pensez-vous ? Dans les deux cas, il y urgence. Je lirai votre réponse au cours de mon émission "Calendrier des esclavages et des libérations" sur RGM, une petite radio libre et locale des Vosges.
Avec mes salutations résolument progressistes.
@François Durand
Pourquoi vous ne lisez pas le programme de Jean-Luc Mélenchon, pourquoi vous ne consultez pas "les Assises de l'éco-socialisme" ? Vos questions y trouvent des réponses. Partout dans les interviews de Jean-Luc Mélenchon, quand on ne s'arrête pas sur les effets de buzz mais qu'on écoute, il y a la vos réponses me semble-t-il. Je ne suis qu'une pauvre lectrice assidue de ce blog, mais il me semble que c'est pourtant très clair.
Nous en sommes presque arrivés à ce qu'annoncait André Gorz peu de temps avant que l'euro devienne la monnaie unique, la dislocation de l'Europe et l'abandon de cette monnaie sous les coups de boutoir du couple USA-Allemand au profit du dollars/mark. Une relecture de Gorz serait profitable à tous.
J'habite la Manche et je cherche à me rapprocher des animateurs locaux de votre mouvement. Je souhaite apporter ma contribution à ces projets.
Pour reprendre la notion d'horizontalité évoquée plus haut sur un de vos messages, elle est incomprise et les idées développées n'atteindront pas encore demain leur objectif. Mais il appartient à nous tous de diffuser nos paroles en tenant compte qu'il s'agit d'une "croisade". Il faut continuer, je voudrais y participer.
Cher Jean-Luc
Le 14 et 21 juin nous revotons a Thionville en Moselle, les dernière élections municipales annulés. Nous sommes partie sur une liste FdG en autonomie refusant tout accord avec le PS. Beaucoup comme moi, non encarté, participant pour la 1ere fois a une élection, resteront soudé et unie et de plus en plus nombreux. Vive la 6ème.
Merci Mr Mélenchon.
Je me demande comment la situation est en train de se retourner en Grèce ? Si les créanciers cèdent du terrain, ils perdent la face et risquent la contagion : ils ne changeront pas d'avis. Mais de cette façon ils se dévoilent au niveau de l'opinion publique. Je ne sais pas si ça les gêne. Il me semble que même si Merkel fait celle qui ne se sent pas concernée par les critiques, ça ne doit pas être de tout confort. Ce qui est difficile à imaginer c'est ce qu'entrainera comme conséquences la sortie ou pas de la zone euro de la Grèce.
Je me demande jusqu'où Merkel risque ou pas l'avenir de l'Allemagne en maintenant cette politique envers la Grèce ? Dans tous les cas de figure, pour Merkel, il ne faut pas que la Grèce s’en sorte, sortie ou pas de la zone euro. Dans cette situation, Tsipras se prépare t’il à la sortie de la zone euro ou rassemble t’il des moyens pour continuer à faire pression sur les créanciers jusqu’à ce que la politique austéritaire devienne par la force des choses un impasse aussi pour l’UE ? J’ai l’impression que l’orientation de la politique de la Grèce s’adapte sans cesse en fonctions des différents facteurs, sans qu’aucune possibilité ne soit...
@Manuel
"Si les financiers ultra-libéraux avaient le pouvoir, ils imposeraient à Tsipras des conditions léonines qui l'obligerait au défaut, suivi d'un retour à la drachme. Dans leur esprit, il s'ensuivrait une catastrophe économique, en Grèce, d'une telle ampleur que les 5 dernières années seraient perçues par les Grecs eux même comme le bon vieux temps."
J'ai entendu de la part d'experts financiers l'inverse. Le pire serait d'après eux, que le Grèce sorte de l'Euro et que le pays se porte mieux comme l'a fait l'Irlande. Pour les financiers le pire est donc un autre modèle. Ils choisiront donc de perdre une bataille que de perdre la guerre. Ils savent que la dette ne sera pas payée ils l'ont déjà anticipé. Si la Grèce réussi, c'est l'Europe qui réussira contre eux. Et ça ils n'en veulent pas.
@41 dutheil
En réponse à sa question pourquoi le Grèce ne fabrique pas ses billets, l’article 104 du traité de Maastricht en 1992 et ensuite de l’article 123 du Traité de Lisbonne interdisent dorénavant aux États membres de l’Union Européenne de se financer auprès de leurs banques centrales respectives ou de la Banque centrale européenne (BCE). C'est pourquoi les états empruntent, enrichissent les banques et appauvrissent le peuple. Il est urgent d'en prendre conscience et de sortir de ce piège qu'est l'UE.
Sortir de ce piège qu'est l'Europe de Merkel-USA doit être le premier objectif de tous les révolutionnaires pour éviter les guerres civiles. Si la Grèce ne paie pas et je suis d'accord, Merkel enverra-t-elle ses chiens, beaucoup y pensent mais tout bas sans oser le dire tout haut, et Hollande subordonné de la Chancelière ? Aucun des miens ne sera de ce drame ! Nos frères grecs ont le droit de sortir de l'Europe et nous la France d'en faire autant M6R oui jusqu'à en perdre la vie mais avant d'aller plus loin parlons avant tout de sa constitution. Non à l'OTAN, oui au retour à notre monnaie, rajouter à Liberté, Egalité,Fraternité, Laïcité et Solidarité sans quoi les 3 premiers mots sont réduits dans leur sens. Reprise de nos industries en réponse au chômage et au 9 millions de pauvres, j'en ai assez d'être le complice de l'exploitation des petits chinois par cette politique de la mondialisation de l'Economie. Allons enfants de la Patrie, le jour de gloire doit arriver, contre nous de la tyrannie l'étendard... Le peuple a suffisamment donné son sang, oui à la paix à nous de l'imposer !