11juil 15
Dans les heures qui passent se joue une partie en Europe dont la signification est avant toute chose géopolitique. Pour être plus clair, disons que la mise en place de la hiérarchie des puissances et des capitalismes en Europe prend la forme d’une compétition entre les deux points de vue que les sociétés française et allemande commandent à leurs gouvernements. Si la politique de l’euro fort et des gros dividendes plutôt que des salaires et des investissements commande en tout et pour tout dans l’Allemagne de la CDU-CSU, il en va tout autrement en France et dans l’Europe du sud. L’Espagne, l’Italie, la Grèce et la France sont écrasées sous une dette d’État qui épuise toute possibilité de reprise et de relance de l’activité domestique et européenne, sur laquelle s’appuie l’essentiel des grands groupes et la totalité des entreprises moyennes et petites de ces pays.
Dans ce tableau, l’arrogance du gouvernement allemand est dorénavant perçue par tout le monde. Il reste à en comprendre la signification pour ne pas en rester aux clichés habituels sur la prétendue rigueur du modèle allemand, cette imposture ! Une partie des bisounours qui flétrissaient ma prétendue germanophobie, dans le style de Cécile Duflot et de quelques autres, doivent peut-être s’apercevoir de l’ampleur de leur manque de discernement et de leur inculture politique et économique. Je prolonge ma parenthèse sur ce point en disant combien je trouve choquant que l’on soupçonne les critiques de l’Allemagne d’alimenter de « mauvaises braises » bla-bla-bla. Cette accusation contient une thèse infâme. Non pas seulement contre moi, comme le croient ceux qui s’en réjouissaient. Mais c’est surtout un contresens historique majeur.
La guerre n’a pas eu lieu à cause de la mauvaise humeur ou de la xénophobie populaire ! Ce ne sont pas les peuples qui ont déclenché les guerres mais les puissants. Et ceux-là non plus ne l’ont pas fait par mauvaise humeur ou xénophobie, mais parce qu’il y allait de la hiérarchie des puissances et des intérêts à l’intérieur même du système dominant ! Que de telles évidences puissent être oubliées au profit de purs enfantillages déclamatoires est un signe supplémentaire de l’effondrement de la pensée dans la gauche. Je dis bien de gauche, car à droite il n’y a aucune naïveté dans l’air. À l’exception d’une mince frange de résistants, comme d’habitude, toute l’élite est trop heureuse de se débarrasser sur l’Allemagne du soin de faire du maintien de l’ordre social !
Cette question géopolitique européenne présente dorénavant des composantes nouvelles du fait que l’euro est devenu une monnaie de d’échange et de réserve mondiale. Dès lors, les bras de fer traditionnels de l’Europe impliquent l’ordre du monde d’une façon plus directe et violente que dans le passé où la contagion se faisait à un autre rythme et par des canaux différents. Quand 25 % des réserves de la Chine sont en euros, quand la Grèce pourrait se préparer à basculer en cas d’échec vers le pôle de puissance que représentent les BRICS, on comprend mieux l’étrange coalition contre le Grexit que l’on observe à cette heure. On peut dire que les raisons de fond s’ajoutent aux causes conjoncturelles. Ainsi pour les Chinois lorgnant avec angoisse sur la fonte éventuelle de leurs réserves au moment d’un crack boursier majeur à Shanghai ! Ainsi pour les Nord-Américains entrant en année électorale et craignant comme la peste le retour d’une déflagration financière du type des surprimes en 2008.
Il faut avoir tout ceci présent à l’esprit pour mener notre barque, évaluer les rapports de force et soupeser les compromis.
Dans le cas de la Grèce, l’inertie française a permis au gouvernement allemand de se croire tout permis au-delà du raisonnable et du supportable. Qu’il ait fallu attendre cette semaine pour que les experts français soient venus à la rescousse du gouvernement grec et que François Hollande s’implique pour freiner la violence de Merkel et Schäuble aura été un dommage considérable. À présent, à cette heure, du point de vue du bras de fer en cours, il faut le comprendre : jusqu’à un certain point, la position du gouvernement français, actuellement, est un renfort pour le gouvernement grec dans la mesure où elle brise le mur du « couple franco-allemand » qui maintient l’ordre des traités budgétaires en Europe. Dès lors, une nouvelle géographie politique européenne est dessinée. Elle préfigure le point que nous voudrions atteindre dans l’avenir. C’est-à-dire retourner l’ordre des alliances en Europe pour donner la priorité aux peuples et nations intéressés au redémarrage de l’investissement et des politiques publiques liées à la demande. Dans cette optique, le bras de fer actuel à propos de la Grèce confirme notre thèse selon laquelle, face à la politique impériale allemande, la « frontière française » est défendue sur « la frontière grecque ». C’est exactement ce que vient de dire Yannis Varoufakis au Guardian : « l’Allemagne veut le Grexit pour faire le maximum de peur aux Français ! »
Il est donc logique que le gouvernement allemand et ses satellites de l’Europe de l’Est soient vent debout contre les propositions de Tsipras adoptées par le Parlement grec. L'accord proposé n'est pas une reprise des propositions de l'Eurogroupe du 26 juin, rejeté par le « non » au référendum, mais une reprise des propositions de Syriza du 22 juin
Les États de l’axe Berlin-Bruxelle vont donc s’arcbouter ce week-end pour faire échec aux points clefs de ce document. Quels sont-ils ?
Premièrement, le rééchelonnement de la dette. Une première en Europe. Il permet à la Grèce de commencer à gouverner dans la durée puisque son horizon ne sera plus borné par la date du prochain remboursement. Deuxièmement, la mise sous condition de la relance économique pour procéder aux remboursements en les rendant proportionnels aux progrès économiques constatés. Troisièmement, le versement de sommes pour opérer la relance hors quotas de « l’aide » assortie de la surveillance de la troïka. Ce seront des crédits souverains, affectés à la relance et non plus des sommes pré-affectées aux seuls remboursements de la dette antérieure. Si tout cela passe dimanche, nous pouvons dire que nous aurons arraché une magnifique victoire. Elle ne règlera pas tout, cela va de soi. Mais elle ouvre une brèche. La Grèce pourra respirer.
Il nous restera à faire notre part de travail avec les élections en Espagne et en France. Tout le monde sait dans nos rangs, surtout chez les syndicalistes, qu’une lutte se mesure en rapports de force. Je rappelle que la Grèce négocie sous État de blocus financier. Je rappelle que la Grèce est l’équivalent en population de la Région Île-de-France mais que son revenu est celui du département de l’Essonne ! La Grèce, c’est 2% du PIB de l’Europe ! C’est avec ces données à l’esprit qu’on peut mesurer l’ampleur de ce qui a été arraché avec ce programme.
S’il est bien normal que bon nombre de nos amis ne soient pas heureux de ces propositions, il est bien normal que nous disions de notre côté pourquoi c’est un devoir de soutenir Tsipras à cette heure sans faiblir. Nous luttons sur deux fronts. D’abord résister, comme à chaque étape, à l’utilisation qui est faite de toute proposition de Tsipras pour la convertir en « capitulation », « trahison » et ainsi de suite, dans le but de démoraliser et dissuader toute confiance dans l’esprit de résistance. Si vous avez un doute sur le fait que c’est là une dimension cruciale de la situation actuelle, demandez-vous pourquoi les médias et les perroquets de droite répètent à longueur de colonnes et de diffusion le message de la trahison et de la capitulation !!! Depuis quand ces gens-là se soucient-ils de demander aux gouvernants de gauche d’être fidèle à leur parole ? En tous cas, contre le pilonnage sur ce thème, notre devoir est de tenir bon et d’expliquer ce qui se passe vraiment. Comme depuis le début ! Le deuxième front, c’est celui de l’Europe. Nous ne sommes pas des commentateurs mais des acteurs de la situation. La France est intéressée directement et concrètement à l’échec du Grexit voulu par le gouvernement allemand et ses satellites de l’est de l’Europe. Notre gauche est directement intéressée au succès de Tsipras ! Notre gauche est directement intéressée à un échec de Merkel et Schaüble, comme notre pays.
Je partage l’avis de mon camarde Guillaume Etievant lorsqu’il écrit : « J'irais même plus loin en affirmant que les choses vont dans le bon sens si on reprend l'historique des négociations depuis le début : on est maintenant proche d'un accord sur trois ans avec rééchelonnement de la dette, sans aucune attaque contre le droit du travail (bien au contraire, il sera amélioré sur la base des recommandation de l'OIT), aucune attaque contre les salaires ni les pensions de retraites, ni la protection sociale. Et toute la progression de l'excédent budgétaire vient de nouvelles recettes fiscales et non pas d'une baisse des dépenses ! Rappelons-nous d’où on est partis ! Au départ, les créanciers voulaient tout décider et imposer toutes leurs réformes structurelles. Certes, on est loin du programme de Syriza, mais vu la situation d'étranglements financiers, et la faiblesse d'un petit pays comme la Grèce dans les négociations, et du fait que, contrairement à ce qu'on pensait, l'Allemagne souhaite la sortie de la Grèce de l'euro, le rapport de force mené par Tsipras est considérable. »
Certains de nos amis confondent ce que nous proposons pour la France dans le programme du Parti de Gauche avec le plan A (désobéissance et construction d'un rapport de force européen pour en finir avec les traités) et le plan B (sortir de l'euro et de l'Union européenne) et ce qu'il faudrait faire en Grèce ! C’est absurde ! Les deux situations sont très éloignées, les deux rapports de force tout autant : sans la France, il n'y a plus de zone euro et plus d'Union européenne ! Il va de soi que nous pourrons donc mener une autre stratégie que celle de Tsipras. On n’imagine pas l’Allemagne organisant le blocus financier de la France, tout de même ! Mais dans ce cas aussi, nous saurions quoi faire.
"dans le style de Cécile Duflot et de quelques autres, doivent peut-être s’apercevoir de l’ampleur de leur manque de discernement et de leur inculture politique et économique."
Ils sont effectivement dépourvu de culture politique et économique mais pas en manque de tactique et d'intelligence politicienne. C'est l'apanage des arrivistes et des stratégies de développement personnel associées.
Concernant le matraquage médiatique contre A. Tsipras et la Grèce une vidéo qui prend en flagrant délit les éditocrates en plein larcin démocratique. Oui, il ne faut pas crier avec les loups, il faut continuer à croire en Syriza et son leader. Trop de commentaires ont adhéré in petto aux mensonges médiatiques par méfiance ou pire par préjugés politiques. Je pense au rôle du parti communiste Grec.
Heureusement que Tsipras est là. Dommage que Varoufakis ai démissionné.
Excellent, Tsipras et Mélenchon ou l'art de la politique. Encore merci.
Je reste sceptique sur l'avenir de tout ça, et la stratégie de Tsipras. Vous voulez bien considérer qu'il n'a pas trahi sa parole tout en s'éloignant considérablement du programme initial de Siryza, mais où est la logique alors ? Juste s'opposer à la volonté allemande d'aller au grexit, parce que Merkel s'y serait résolu ? N'est ce pas une posture ? Quel risque à la Grèce d'un grexit, par rapport à ce qu'elle vit aujourd'hui et peut-être demain, si la BCE en violation de son statut continue d'étrangler financièrement la Grèce ?
A propos de la démission de Varoufakis. Je pense que Varoufakis a trés bien travaillé. Il a contribué à contruire le rapport de force à l'extérieur contre l'Allemagne et à l'intérieur pour démontrer le coup d'état des banquiers. Il est l'artisan des 62 %. Il était l'homme d'une premiere étape. Sa démission a permis à Tsipras de recueillir l'appui de la droite pour faire avancer les bonnes propositions.
Je tire mon chapeau à Tsipras pour son intelligence politique. C'est un grand dirigeant Qui sait ce qu'il veut non pas pour lui mais pour son pays. Je tire mon chapeau à Varoufakis pour le travail qu'il a fait et pour accepter sans aucune bavure sa "démission". Sans nul doute on le reverra.
Hier soir, et même ce matin, tout était rose. Nous allions voir la fin de la crise grecque. Puis voilà que nos teutons (ou amis des teutons) préférés, Schäuble et Dijsselbloem, au hazard, après avoir appris les éléments de langage (de qui?), viennent casser l'ambiance. A quand la fin du spectacle, les guignols ?
A l'heure ou je prend la plume. Cette génération de conservateurs européens veut sortir la Grèce de l'euro durant 5 ans. Autant dire que c'est tuer un pays qui a fait le choix d'une voie dont ils ne veulent pas (plutôt mort que rouge). Comme une génération précédente, ils semblent préférer faire le jeu de l’extrême droite qui est au coin du bois.
Quand un peuple est exaspéré, il emprunte la seule voix qu'on lui laisse. La dernière fois un grand pays européen a basculé dans un national socialisme, nous savons ce que cela a donné. Ils le savent mais ne l'ont pas vécue. Cette génération là a vécu derrière le rideau de fer à l'Est. Cette fois, je crains que ce ne soit notre cher pays qui emprunte cette voie. J'espère que votre vision optimiste (effet domino) est la bonne cher Jean-Luc Mélenchon et que la mienne est par trop pessimiste.
D’où l'importance de résister, merci pour ce que vous faites. Merci aux Grecs, à leur parlement, à leur gouvernement et à Alexis.
Le courage et l'intelligence de Tsipras et de son gouvernement sont dignes d'admiration. La Grèce tient seule tête à l'Allemagne et force la France et F. Hollande, qui a du apprécier quand on connaît le courage du personnage, à prendre parti sur ce débat qu'évoque Jean-Luc Mélenchon. Tsipras pourrait enfoncer un coin entre l'Allemagne de Merkel et la France, et provoquer un possible renversement d'alliance comme l'évoque Jean-Luc Mélenchon, nous sommes vraiment, semble-t-il, à un tournant de l'histoire de l'Europe.
Partons du principe que Tsipras n'a pas capitulé. Et s'il avait acté qu'il ne peut y avoir de relance économique en Grèce sans sortie de l'UE et pas de changement des politiques austéritaires préconisées par l'Eurogroupe en se trouvant au sein des Institutions? Il faudrait alors reconnaître qu'une fois de plus, Tsipras se montre habile. Ne pouvant faire sortir lui-même la Grèce de l'Euro sans risquer de voir le peuple se retourner contre lui (le début, hors Euro, risque d'être rude), il montre patte blanche sur les réformes mais pose les conditions sur la dette qui fâchent l'Allemagne (et consorts) et qui conduisent celle-ci à refuser l'accord. La Grèce peut alors sortir de l'Euro, en ayant d'une part un peuple derrière son gouvernement (puisque ce sera l'intransigeance allemande qui en sera la cause), et d'autre part en ayant montré au reste de l'Europe les vrais enjeux pour l'Eurogroupe (ils refusent l'accord malgré le fait que Syriza se plie à l'austérité, ce qui prouve le caractère politique de la crise). Stratégiquement, ce serait le meilleur moyen de conscientiser les peuples d'Europe et de permettre au peuple grec de sortir du joug qu'elle subit.
Alors les propositions du 22 juin étaient plus austéritaires que celles du 26 juin ? Bizarre ? Moi je pense que la Grèce doit penser à se tourner vers le BRICS tant que la refondation de l'Europe, si elle est possible, ne sera pas mise en chantier pour aller dans l'intérêt des peuples. Il faut continuer à lutter contre cette caste de dictateurs de la finance, les virer et se tourner vers le BRICS s'il le faut. Par ailleurs Tsipras doit imposer aux armateurs, à l'église, au plus riche, de payer les impôts qu'il doivent et cela sans attendre.
Un peu de mal à suivre et à être d'accord avec ce que dit Jean-Luc Mélenchon. On voit mal ce qui va s'améliorer pour les Grecs et qui va empêcher l'argent de servir à payer les intérêts aux créanciers. Mais je n'ai pas lu en détail l'accord. Une argumentation détaillée de l'accord serait nécessaire. J'espère que les Grecs ne vont pas se sentir cocus et s'abstenir à l'avenir ou aller gonfler les rangs d'aube dorée. Déçu et atterré à la fois. Le grexit n'est pas forcément mauvais, même si Mme Merkel qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez est pour.
N'est-ce pas un peu abusif de prétendre que Hollande se désolidarise de l'Allemagne et vient en aide à la Grèce ? On sait depuis janvier que la question cruciale est le rééchelonnement de la dette grecque, condition sine qua none d'un accord (Varoufakis l'a encore rappelé). Qu'a dit le gouvernement français à ce sujet ?
Ce qui me préoccupe c'est l'attitude de l'Allemagne et de ses associés qui entend pousser Tsipras à de nouvelles reculades qui risquent de créer un doute dans le peuple grec et une félure dans dans le parlement. Peut- on avoir confiance à l'engagement de la commission européenne qui est prête à tous les coups tordus ? Je suis plus réservé sur l'attitude de Hollande qui a toujours joué les caniches face à Merkel. Je suis conscient de l'étroitesse du chemin dans lequel se trouvent les grecs ; l'enjeu est tel qu'il faut pour eux comme pour l'Europe qu'ils réussissent, comment y parvenir au mieux ? La peur des créanciers comme de la troïka de parvenir à une crise financière peut les faire hésiter car ils ne savent où ceci peut déboucher.
@tchoo et les autres camarades qui sont plongés dans le doute nécessaire qui nous habite quand on est de gauche. Si Tsipras propose des mesures qui poussent au Grexit, qui portera la responsabilité du Grexit et du chaos qui en résultera en quelques jours en l'absence de liquidité ? Si Tsipras propose des derniers efforts en échange d'une restructuration de la dette absolument nécessaire pour opérer l'application de son programme, qui portera la responsabilité du Grexit ? La proposition de Tsipras met les créanciers dans une position intenable : alors qu'ils martèlent que Tsipras a capitulé, comment peuvent ils justifier qu'ils continuent à lui couper les liquidités ? Comment peuvent ils justifier que la Grèce sorte de l'Euro ? Tout le monde verra bien qu'ils en demandent toujours plus car plus personne ne pourra prétendre que la Grèce n'était pas prête à faire les efforts dits nécessaires. Et s'ils disent oui, la Grèce aura enfin de quoi appliquer son programme sans avoir à renégocier tous les trois mois avec ses créanciers. Les voilà pris à leur propre piège. Tsipras joue un jeu dangereux. Mais il joue bien.
Je comprends le doute qui peut envahir certains d'entre nous concernant la stratégie de Tsipras. On croit qu'il va venir renforcé aux négociations et pousser son avantage, et au contraire, il propose un plan qui ressemble (à première vue) aux propositions des créanciers qu'il appelait à refuser par le référendum.
Et si, justement, c'était sa, sa force. Toujours jouer avec un coup d'avance, et se placer là où on ne pouvait pas l'attendre ? En faisant ça, il place les faucons de l'Union européenne dans la mouise. "Je ne suis pas borné : malgré ma victoire, je fais encore un pas vers vous, et je vous demande d'en faire un à votre tour, en acceptant un plan d'aide sur trois ans." Qui a l'air borné, maintenant ? Pas lui, au contraire, il capitule, alors qu'il aurait toutes les raisons de pérorer grace à sa victoire, mais bien le gouvernement allemand et ses alliés, de plus en plus isolés au niveau des créanciers, et des économistes de manière générale. Vu la faiblesse de sa position de départ (petit pays, asphyxie financière). Et si on avait affaire à un homme politique vraiment intelligent, qui mise sur le long terme plutôt que sur des coups politiques ?
On peut trouver ici la note de Schäuble qui a fuité ce soir, et qui pourrait proposer à la Grèce l'alternative suivante:
Plan A: pour rester dans l'euro, la Grèce doit réformer complètement dans le sens demandé par l'Allemagne son marché du travail, son secteur public, son secteur bancaire, généralise ses privatisations, elle doit vendre son patrimoine et ses actifs à hauteur de 50 milliards pour payer une partie de sa dette, elle doit dépolitiser son administration.
Plan B: si elle ne sait pas restaurer la confiance, la Grèce doit sortir "temporairement" de l'euro pendant au moins 5 ans, elle peut envisager une restructuration de sa dette dans le cadre d'un accord type "Club de Paris" (gouvernance tiers monde), elle peut bénéficier d'un programme d'assistance humanitaire pour son peuple et d'un programme d'assistance technique pour ses institutions.
Ces types sont dingues. Ils savent pourtant mieux que quiconque quelles explosions peuvent provoquer les ressentiments entretenus chez les peuples humiliés.
"D’abord résister, comme à chaque étape, à l’utilisation qui est faite de toute proposition de Tsipras pour la convertir en « capitulation », « trahison » et ainsi de suite,"
Mais le Parti de gauche lui-même parle de capitulation quand il dit dans son communiqué que Merkel veut une capitulation totale ("Manifestement l’Allemagne ne veut pas d’un accord mais la capitulation totale de la Grèce même au prix d’un Grexit")et qu'elle est prête à aller jusqu'au grexit pour l'obtenir. C'est donc bien qu'une capitulation partielle a déjà été obtenue avec ces propositions de Tsipras, peu importe d'ailleurs qu'elle reprenne le document du 26 ou du 22 juin pour ce faire !
Si je comprends la rhétorique, il faut soutenir Tsipras aujourd'hui comme on a "soutenu" Hollande en 2012, comme une étape nécessaire vers l'humain d'abord. Il me semble qu'il y a surtout beaucoup de finance d'abord. Dimanche dernier vous disiez notre politique dans l'Euro ou Tchao ("si on ne peut pas faire un autre euro alors je suis pour qu'on s'en passe"). Visiblement il y avait un autre plan, assez macabre pour qui avait voté contre l'austérité.
Bonsoir,
Je n'avais jamais jusqu'ici posté de commentaires sur le blog de Jean-Luc Mélenchon. Mais vu la situation et la tournure prise par les événements et surtout vu les commentaires que je viens de lire à l'instant, je me sens dans l'obligation d'intervenir. Car du train où vont les choses, avec le spectacle donné par les Institutions européennes, même les sympathisants les plus ardents de l'idée européenne auront été dégoûtés par ce qui vient de se passer. Hélas, ça va renforcer les partis anti-européens comme le FN et accroître l'abstention dans nos rangs. Car malheureusement, parmi les nôtres, beaucoup ont du mal à adopter une vision complexe et non-manichéenne des choses (on le voit en Grèce). Cela va nous porter préjudice et les forces réactionnaires auront gagné la partie, malgré les efforts pédagogiques admirables de Jean-Luc et des cadres du PG. Certes, il y a l'option d'une sortie de l'euro, mais croyez-vous que ça ne va pas aussi se répercuter brutalement sur le niveau de vie des Grecs ? Faites confiance à Tsipras et à Mélenchon, réfléchissez : quels intérêts auraient-ils à saboter notre lutte ? C'est une stratégie de...
La Grèce par le biais de Tsipras est un grain de sable dans les rouages de l’Europe capitaliste. J'ose imaginer que la France puisse être un jour une poutre dans ce rouage.
Le mot "confiance" répété comme un mantra ce soir par Schaüble, inquiété plusieurs fois par la justice de son pays, par Juncker maître de l'évasion fiscale, de Moscovici qui fut l'un des 17 salopards compromis dans le coup d'état financier contre le parlement chypriote, par Martin Schulz qui au lendemain du référendum grec appelait à renverser Tsipras pour le remplacer par des technocrates aux ordres de la troïka, est un pathétique aveux de leurs turpitudes. Non la France ne vous a pas fait confiance en 2005, et elle avait déjà raison. Nous ne vous avons jamais fait confiance.
Le lien avec le blog de Guillaume Etievant. Qui vivra, verra. Et comme toujours honte aux médias.
Plusieurs points qui tiennent de la méthode Coué. L'Humanité a publié les propositions du 22 en ligne, je les ai lues. En effet, on retrouve les mêmes propositions que celles de ce week-end. Mais, si les points sont les mêmes, les chiffres ne sont pas les mêmes. Ce qui est proposé le 11 par Siryza est pire que la dernière fois.
Je comprenais les propositions d'austérité de la dernière fois, car je savais qu'ils préparaient le recours au Référendum pour s'appuyer sur le peuple et ne pas les appliquer. Mais là? Le message c'est que le peuple n'a aucune force et que Tsipras ne peut pas utiliser cette force. D'où le sentiment de trahison.
Ce soir, Tsipras a fait un discours de défaite où il prétend avoir semé une graine, que Siryza doit être là quand Podemos gagnera. Mais Podemos ne va pas gagner si Siryza ne marche pas. Comment Podemos pourra convaincre hors de sa base, maintenant qu'on sait que toute révolte antinéolibérale est écrasée et le peuple méprisé ? Sérieusement, c'est bien de se consoler, mais faire face à la réalité, ça permet de trouver des solutions.
Bonjour à tous,
Je pense que vous sous-estimez l'impact de la lutte des classes. Or, le vote OXI était celui de la jeunesse grecque à 85%. De plus, la différence de classe est très claire entre le OXI (pauvres) et le NAI (riches). Pour les mêmes raisons, l'oligarchie Européenne ne peut pas accepter le plan grec. Pour eux, les réformes structurelles visant à démolir l'état grec pour favoriser le capitalisme ne sont pas négociables. Ce n'est pas la dette qui pose problème, celle-ci sert seulement de menace ! Donc retour en 1917 (sauf qu'à l'époque, la guerre remplaçait la dette pour manipuler le peuple), il va falloir faire très attention. Renseignez-vous sur la Grèce. Merci beaucoup !
Nous avons besoin de combattants, pas de sanguins faussement révolutionnaires. Les raisonnements de court-terme que je lis ici et là de gens de notre camp me font penser que la presse orthodoxe déteint sur beaucoup de monde. Tsipras est seul contre tous, seul. Il résiste du mieux qu'il peut avec le souci du mandat qu'il a reçu des citoyens et la préservation de son pays. Le simple fait que le gouvernement allemand ne veut plus le voir à la tête du pays en dit long sur l'agacement, le mot est dérisoire, qu'il a produit sur les orthodoxes. On parle d'un pays qui pèse 2% de l'économie européenne. Que se passerait-il si la France retrouvait la fermeté de sa voix, elle qui est la deuxième puissance européenne ? Ces gens ont perdu l'habitude qu'on leur tienne tête alors ils cognent comme des sourds. Et j'en vois qui s'enfuient en râlant sur la lâcheté de Tsipras plutôt que de soutenir un gouvernement qui lutte courageusement avec ses petits moyens.
«Sans la France, il n'y a plus de zone euro et plus d'Union européenne !»
Sans l'Allemagne non plus ! Hélas je crains que vous ne voyiez pas qu'en cas de changement soudain d'orientation des politiques européennes en faveur des salaires et de l'investissement, c'est la CDU-CSU qui n'hesitera pas à faire sauter l'Allemagne du bateau. Le seul bon côté de la chose, c'est que dans ce cas, c'est eux qui seront blâmés par les médias pour la «désunion» européenne.
Les réformes ne suffiront jamais car comme l'analyse fort justement Varoufakis, l'Allemagne veut faire un exemple. Elle torture la Grèce pour que les autres peuples entendent ses cris. D'ailleurs aujourd'hui Rajoy y est allé de sa partition en adjurant le peuple espagnol de ne pas suivre le "mauvais exemple grec" et continuer à accepter l'austérité qui ne règle pas plus la crise en Espagne qu'ailleurs. En vérité cette Europe de la Baltique à la Méditerranée est simplement appelée à exploser car qui peut penser qu'elle pourra fonctionner suivant ses règles actuelles après l'exclusion de fait de la Grèce de la zone euro ? Si la France laisse faire, pour la troisième fois l'Europe s'effondrera sous l'impulsion de l'Allemagne. Nous attendons que toutes les forces qui se réclame du progressisme se lèvent pour exiger des autorités françaises qu'elles s'oppose au coup de force allemand.
Dans ce rapport de force, la France doit obligatoirement être aux côtés de la Grèce. Si elle ne le fait pas, elle ne pourra pas en 2017 après le délai de paiement de deux ans, négocier sa dette qui s'alourdit. Et là les sacrifices seront énormes.
Le peuple grec a eu un espoir avec l'Europe. Or, au contraire, ils sont devenus le joujou de stratégies financières dont ils font les frais. Ce que fait Tsipras, il négocie ce qui permettra de tenir encore. Et effectivement, nous ne devons ne pas faiblir. Les dimensions stratégiques sont complexes, merci à Jean Luc Mélenchon pour ses analyses qui nous aide à situer les choses. Par ailleurs, s'il faut juger de Tsipras ou des autres, d'abord avoir le sens de à qui on a à faire. Pour cela, on peut juger en direct, ou par contraste ! (cf les cerbères flingueurs).
Soutenir Tsipras aujourd'hui, c'est comme si on me disait de soutenir Hollande ! Il y a un moment où le peuple ne comprend plus et je crains que le peuple espagnol ne soit déboussolé.
Je pensais que rien n'était négociable dans cette europe là. Je le pense toujours puisque démonstration est faite (une fois de plus) qu'elle n'est pas une europe de partenaire mais de domination. Pas seulement d'une oligarchie mais d'une caste qui se retrouve à la direction de tous les partis, structures, "institutions". la bourgeoisie, petite et grande (Duflot et consort inclus).
mais je reconnais que Tsipras a mené, mène, construit une stratégie efficace. Pour qui ? la Grèce et le peuple grec ? Oui à court, moyen et long terme. Parce qu'il met en lumière le coté obscur du gouvernement allemand et des dictateurs d'Europe (ceux qui dirigent sans consulter les peuples ou contre leur avis). Foncer tête baissée comme je l'aurai fait (et sans que ce soit absurde) n'aurait pas permis de fissurer le rouleau compresseur et eu l'effet inverse sur les pays qui peuvent devenir alliés des Grecs et dont le poids permettra l'affontement frontal nécessaire. En ayant aucune illusion sur le recours qu'utiliseront les puissances financières dans cette situation (comme elle l'ont toujours fait), pour relancer l'économie: la guerre des peuples.
Je n'y crois pas. L'Allemagne ne cedera pas et le mieux pour la Grèce est le grexit, pour qu'elle reprenne en main son pays et qu'elle cesse de dependre des ordres de Bruxelles-Merkel. Si on doit aider la Grèce, c'est en l'accompagnant vers son indépendance et non en renflouant des caisses qui ne servent qu'à payer les intérêts des banques que tous nous avons déjà remboursé largement.
@ Darfons
L'UE ne pourra pas être jugée responsable des déficiences des deux derniers gouvernements/présidents de l'Hexagone. Le peuple français aurait pu les mettre dehors en descendant par la rue, il ne l'a pas fait. Si on veut de la démocratie en Europe, encore faudrait-il que le peuple montre sa volonté dans chaque pays. Chez nous, tant le Président que le PS sont devenus impopulaires. Que faisons-nous ? Rien, à part râler. Dès lors...
Depuis les dernières annonces de Tsipras oui je suis désespérée, car même avec des annonces pareilles l'UE refuse. Les peuples souffrent, ils en ont marre. Les politiques, médias font des analyses, des hypothèses mais les personnes, elles, au quotidien, elles veulent du changement. Il arrive un moment où la pédagogie ne sert plus à rien. On va vers soit une abstention massive aux prochaines élections soit un vote d'extrême droite. Car la majorité des peuples, ceux qui ont le nez dans le guidon, pointent à l'usine, travaillent le dimanche à la caisse des supermarchés, saturent ce cette Europe totalitaire et veulent en sortir car ils pensent que ce ne sera pas pire et qu'au moins leur vote servira à quelque chose. Personne (hors mis les médias) n'a oublié 2005 et voilà qu'en 2015 ça recommence. N'est-ce pas suffisamment clair cette fois?
A tous les "révolutionnaires" purs et durs qui critiquent les positions du gouvernement grec, je conseille la lecture de Lénine.
"Tout prolétaire a connu des grèves, a connu des "compromis" avec les oppresseurs et les exploiteurs exécrés, lorsque les ouvriers étaient contraints de reprendre le travail sans avoir rien obtenu, ou en acceptant la satisfaction partielle de leurs revendications. Tout prolétaire vivant dans une atmosphère de lutte de masse et d'exaspération des antagonismes de classes, peut se rendre compte de la différence qui existe entre un compromis imposé par les conditions objectives (la caisse des grévistes est pauvres, ils ne sont pas soutenus, ils sont affamés et épuisés au-delà du possible), compromis qui ne diminue en rien chez les ouvriers qui l'on conclu le dévouement révolutionnaire et la volonté de continuer la lutte, - et un compromis de traître qui rejettent sur les causes objectives leur bas égoïsme (les briseurs de grève concluent aussi des "compromis") leur lâcheté, leur désir de se faire "bien voir" des capitalistes, leur manque de fermeté devant les menaces, parfois devant les exhortations, parfois devant les aumônes..."
Non, il n'y a pas que la droite à parler de capitulation, il y a aussi la gauche de Syriza. C'est le programme du oui vaincu dans les urnes qui va s'appliquer, augmentation des inégalités et de l'austérité, sans toucher aux riches et aux privilégiés grecs. Le Pasok désavoué a voté avec Syriza, cela devrait en faire réfléchir certains. De toutes les façons un référendum gagnant à 61 % ne modifie pas d'un iota les rapports de forces. Seuls les naïfs électoralistes peuvent le penser. Tsipras se sert en fait du résultat du référendum comme d'un plébliscite pour pouvoir faire passer des mesures impopulaires. La politique réformiste de Tsipras est une menace pour toute expérience radicale de gauche non seulement en Grèce mais aussi en Espagne et en France.
Moi j'ai confiance en Tsipras. Il n'a pas lutter pendant des années pour en arriver là et laisser tomber. Il a surement une stratégie mais si il la dévoile il n'y plus effet de surprise. Faudrait quand même arrêter de faire de la politique "fast-food". Il y a des moments faut savoir fermer son bec, attendre et observer. Nous faisons le jeu des médias et de nos adversaires, ils nous jettent un os, on fonce dessus. Non, tout ne peut pas être dit, non tout ne peut pas se savoir dans l'instant. Une guerre économique, c'est comme un guerre militaire, il faut savoir ruser, anticiper, manipuler...
Cher Monsieur Mélenchon,
Je ne sais plus quoi penser de mes conpatriotes (non, pas de compatriotes).
C’était la une du grand quotidien allemand “Bild-Zeitung” et je suis tellement décu. Merkel avec le casque de Bismarck, en plus, la parole dit “Il nous faut maintenant une chancelière de fer “. Si c’était possible, j’aimerais changer tout de suite de nationalité et devenir grecque ! Quelle honte pour l’Europe, cette politique allemande ! Du moins, je connais déjà un mot grec “OXI” !
Cordialement
La désobéissance n'a pas été tentée par la partie grecque qui a accepté dès le début de ne pas prendre de mesures "unilatérales" et de rester dans le cadre des traités.
Le gouvernement grec ce faisant, ne s'est pas donné les moyens de sa politique qui auraient pu être notamment la réquisition de la BCG (banque centrale grecque), le contrôle des mouvement de capitaux aux frontières et la création d'une banque publique d'investissement, pour empêcher le scénario chypriote de triste mémoire.
Que s'est-il passé à Chypre ? Le parlement a voté à la quasi unanimité le rejet des mesures préconisées par les institutions européennes qui en réponse ont coupé les vivres. Fort de ce précédent historique, le gouvernement grec aurait du prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher ce genre de réponse. De mon point de vue ce n'est pas une capitulation en rase campagne dans la mesure ou les questions de la dette et de l’investissement sont désormais sur la table.
Le gouvernement grec actuel est aussi anti-marxiste que les précédents ou ceux des autres pays, en demandant de nouveaux prêts qui vont gonfler la dette publique grecque. Sur ce plan, on peut dire que la règle d'or européenne, voulue avant tout par l'Allemagne, a des racines marxistes, en s'opposant à l'endettement public - source d'enrichissement du capital et de l'esclavagisme du peuple.
Pourquoi refusons-nous de voir cela ? Parce que Tsipras se dit de gauche radicale, et que cette affirmation devrait nous suffire ? Que disait l'Allemand (Karl Marx ? Notamment ceci :
"La dette publique opère comme un des agents les plus énergiques de l’accumulation primitive. Par un coup de baguette (magique) elle doue l’argent improductif de la vertu reproductive et le convertir ainsi en capital, sans qu’il ait pour cela à subir les risques inséparables de son emploi industriel.".
Tout au long des très riches débats qui ont permis au peuple français éclairé de voter "non" au projet de constitution européenne il était apparu que ce texte visait essentiellement à imposer une politique libérale inscrite dans le marbre. C'est bien l'enjeu actuel de la question grecque. Le ministre des finances allemand exprime sa méfiance vis à vis des engagements d'Alexis Tsipras. En fait ce qu'il craint c'est qu'il réussisse avec une autre politique que l'ordolibéralisme. Le paiement de la dette n'est qu'un prétexte et un moyen de pression.
Le vrai problème de l'Europe et de ses peuples c'est l'Allemagne. Les peuples ne doivent et ne peuvent être asservie dans le but de garantir une retraite paisible aux Allemands. Aucun gouvernement, et certainement pas le notre, ne s'opposera a Merkel. Nous citoyens consommateurs nous pouvons le faire. Boycottons tous les produits made in Deutschland. Montrons leur que nous sommes aussi capable de les mettre, pacifiquement, a genoux.
La raison n'a pas grand chose a faire la dedans. Le côté psychologique est tout aussi important et même peut-être le plus important dans ce genre d'affaire. Ne vous laissez pas manipuler par la caste au pouvoir en Europe
Il faut foncer avec ceux qui résistent et les entrainer même si on vous traite de débiles, laissez les baver, l'essentiel c'est le soutien massif des populations. JL Mélenchon a raison, il a tout compris.
Rappelons nous que l'UE a fait des propositions inacceptables à la Grèce pour qu'à la fin elle n'est plus que le choix de sortir de l'Euro. En acceptant tactiquement les propositions de fin juin, A.Tsipras a encore créé la panique de l'Euro groupe. Suivez en direct les négociations dans l'Huma !
Ah si seulement nous avions des informations objectives, la soi-disant capitulation claironnée à tout va pas les armes médiatiques de dés-information massive devrait nous amener à plus de self contrôle et ne pas jouer le jeu cruel de nos adversaires. Syriza, Tsipras et son gouvernement ont montré le vrai visage de l'Euro-gruppe, Varoufakis avait raison parlant de terroriste, il aurait du dire Euroriste, pour être plus précis. Ce combat d'un David contre Goliath devrait nous amener à plus de retenu, une France de Gauche et républicaine aurait pu aidé à renverser la table, il n'en est rien, hélas. On sait ce qui nous attends à capituler sans cesse aux injonctions de l'Euro-gruppe. Nous sommes en guerre, les puissances qui manipulent les règles du jeu, jouent avec les états comme les bankters jouent avec leur clients, ils nous laissent un peu d'air, jusqu'à tout prendre quand il n"y a plus rien à saigner. J'espère que les Grecs ne se laisseront pas abusés, et qu'ils feront bloc derrière Tsipras, c'est leur seule planche de Salut pour l'instant, en attendant la Victoire de Podemos et celle de notre candidat pour 2017, la VIe République. Vive la VIe !
@26 Francis, @36 Vassivière
On ne construit plus l'Histoire en taillant à grands coups de faucille et appuyant à grands coups de marteau nos arguments, laissons Lénine à sa place, il prendra la parole plus tard, nous avons gagné 70 ans de paix et si la Grèce est pour nous un sorte de laboratoire, les forces de paix sont plus importantes qu'en 36. Hier, Jacques Généreux sur BFM TV, je rappelle son livre " Nous on peut !", notre partisan disait dans l'instant présent nul ne sait ce qui se passera demain, en exergue Tsipras fait ce qu'il peut pour sortir la Grèce de ce problème qui apparaît insoluble aux yeux du plus grand nombre. "Il faut que la Grèce paie et la Grèce n'a plus d'argent". On peut supputer en l'absence de proposition, je suppute ! L'Allemagne, nos cousins germains trop à l'étroit dans cette petite Allemagne, comme disait Napoléon, lorgne depuis longtemps sur nos ports et nos mers, avec en prime le soleil. Merkel pourrait bien proposer une sorte de mise sous tutelle de la Grèce pendant 5 ans, libérer un peu d'Euros, de solidarité face à la demande pressante. C'est une Allemande !
Tout cela ne sent pas très bon, le peuple grec est pris en otage par Merkel elle pense ainsi régler de vieux comptes c'est suicidaire d'agir ainsi, c'est l'Europe du nord contre l'Europe du sud ? La dictature du fric bat son plein, les peuples vont s'opposer les uns aux autres, nous sommes loin d'une Europe solidaire, celle qui permettait de ne plus connaître de conflits comme par le passé, du tape à l'oeil, que va devenir la Grèce ? Comment peut elle s'en sortir avec une dette fabriquée ? Tsipras aura tout tenté il a été plus que courageux, quoi qu'il en soit ce n'est pas lui qui perd la partie mais bien l'Europe avec sa politique d'austérité qui n'a pas fini de faire des ravages, merci Jean Luc d'avoir vu clair même si c'est difficile d'être celui qui dit la vérité en premier.
L'attitude des allemands dans la négociation de l'Eurogroupe vient confirmer ce que vous développiez dans "le hareng de Bismark". La volonté de Grexit ne date pas d'aujourd'hui, comme le rapporte Geithner (USA) dans un échange avec Schäubleu datant de 2011, où il exposait déjà clairement ses objectifs alors que la Grèce était gouvernée par ses alliés politiques. Au delà du peuple allemand dont vous avez décrit la situation, les retraités germains ont aussi des soucis à se faire car au delà de la crise financière qui se profile (710 000 milliards $ de produits de dérivés pour un PIB mondial de 50 000), les placements des banques allemandes semblent calamiteux d'après des spécialistes économiques européens (voir entre autres Philippe Legrain je crois). D'ailleurs Jacques Généreux, trop rare dans les média, expliquait clairement que la position de Schäubleu repose sur des âneries économiques à BFM ce samedi 11/07.
Il est 11h40 ce dimanche, les négociations reprennent, mais quel que soit leur résultat, nous sommes à moment historique. Que le peuple allemand, retraités compris, juge de l'impasse dans laquelle, leurs dirigeants ont conduit la Grèce, l'Allemagne,...
Bonjour à tous,
Ceux qui ne voient pas le talent de Tsipras dans tout ce bordel médiaticopolitique, ne savent pas ce que veut dire tenir tête à l'adversité. Ceux qui croient qu'il s'agit d'un petit jeu sont des naïfs. Les enjeux sont colossaux pour chaque camp. Nos dirigeants sont aussi doués que les médecins antiques qui ne connaissaient que la saignée. Alors je voudrais rappeler à ceux qui se croient du côté des perdants que la victoire tient parfois à l'imprévu qu'il n'est jamais raisonnable d'envisager. Merci Jean-Luc pour le fil rouge...
@45 Georges 69
Votre caricature de la citation de Lénine renforce son propos : les donneurs de leçon de la doxa révolutionnaire sont priés de prendre en compte la réalité et pas de tailler à coups de faucille ni de taper à coup de marteau sur le gouvernement d'un pays dont les caisses sont vides, la population exsangue, l'économie asphyxiée. Oui Tsipras fait ce qu'il peut avec honnêteté, détermination, pour sortir la Grèce de cette impasse, nous sommes bien d'accord.
Cher Jean-Luc, il y a tout de même des zones d'ombre dans tes propos.
"La Grèce, c’est 2% du PIB de l’Europe ! C’est avec ces données à l’esprit qu’on peut mesurer l’ampleur de ce qui a été arraché avec ce programme."
Le probème n'est pas le volume du pays, le débat est idéologique. Ce serait pareil s'il s'agissait de Monaco, du Luxembourg, ou de la France. Il est impensable pour les commis des institutions qu'un gouvernement ose proposer une autre voie que de l'austérité. L'austérité, permettant de réduire les coûts, de niveler vers le bas les acquisitions sociales qui coutent de l'argent et qui empêchent le capital de s'accroitre. Ensuite, le programme Tsipras et sa défense, permet aux citoyens français de gauche de peaufiner ses critiques envers ses leaders, en leur envoyant un message fort " ne nous promettez pas ce que vous ne pourrez pas tenir" !
Enfin, Tsipras sait et toi aussi, que les prédateurs ne sont jamais rassasiés. Et qu'en restant dans l'euro, ils vont en demander toujours plus. Le point qui me parait essentiel, c'est la géopolitique. Tsipras devrait faire jouer son appartenance à l'OTAN, plus de bases...