11juil 15

Avec Tsipras, soutien à la Grèce

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Dans les heures qui passent se joue une partie en Europe dont la signification est avant toute chose géopolitique. Pour être plus clair, disons que la mise en place de la hiérarchie des puissances et des capitalismes en Europe prend la forme d’une compétition entre les deux points de vue que les sociétés française et allemande commandent à leurs gouvernements. Si la politique de l’euro fort et des gros dividendes plutôt que des salaires et des investissements commande en tout et pour tout dans l’Allemagne de la CDU-CSU, il en va tout autrement en France et dans l’Europe du sud. L’Espagne, l’Italie, la Grèce et la France sont écrasées sous une dette d’État qui épuise toute possibilité de reprise et de relance de l’activité domestique et européenne, sur laquelle s’appuie l’essentiel des grands groupes et la totalité des entreprises moyennes et petites de ces pays.

Dans ce tableau, l’arrogance du gouvernement allemand est dorénavant perçue par tout le monde. Il reste à en comprendre la signification pour ne pas en rester aux clichés habituels sur la prétendue rigueur du modèle allemand, cette imposture ! Une partie des bisounours qui flétrissaient ma prétendue germanophobie, dans le style de Cécile Duflot et de quelques autres, doivent peut-être s’apercevoir de l’ampleur de leur manque de discernement et de leur inculture politique et économique. Je prolonge ma parenthèse sur ce point en disant combien je trouve choquant que l’on soupçonne les critiques de l’Allemagne d’alimenter de « mauvaises braises » bla-bla-bla. Cette accusation contient une thèse infâme. Non pas seulement contre moi, comme le croient ceux qui s’en réjouissaient. Mais c’est surtout un contresens historique majeur.

melenchon iglesias tsipras

 

La guerre n’a pas eu lieu à cause de la mauvaise humeur ou de la xénophobie populaire ! Ce ne sont pas les peuples qui ont déclenché les guerres mais les puissants. Et ceux-là non plus ne l’ont pas fait par mauvaise humeur ou xénophobie, mais parce qu’il y allait de la hiérarchie des puissances et des intérêts à l’intérieur même du système dominant ! Que de telles évidences puissent être oubliées au profit de purs enfantillages déclamatoires est un signe supplémentaire de l’effondrement de la pensée dans la gauche. Je dis bien de gauche, car à droite il n’y a aucune naïveté dans l’air. À l’exception d’une mince frange de résistants, comme d’habitude, toute l’élite est trop heureuse de se débarrasser sur l’Allemagne du soin de faire du maintien de l’ordre social !

Cette question géopolitique européenne présente dorénavant des composantes nouvelles du fait que l’euro est devenu une monnaie de d’échange et de réserve mondiale. Dès lors, les bras de fer traditionnels de l’Europe impliquent l’ordre du monde d’une façon plus directe et violente que dans le passé où la contagion se faisait à un autre rythme et par des canaux différents. Quand 25 % des réserves de la Chine sont en euros, quand la Grèce pourrait se préparer à basculer en cas d’échec vers le pôle de puissance que représentent les BRICS, on comprend mieux l’étrange coalition contre le Grexit que l’on observe à cette heure. On peut dire que les raisons de fond s’ajoutent aux causes conjoncturelles. Ainsi pour les Chinois lorgnant avec angoisse sur la fonte éventuelle de leurs réserves au moment d’un crack boursier majeur à Shanghai ! Ainsi pour les Nord-Américains entrant en année électorale et craignant comme la peste le retour d’une déflagration financière du type des surprimes en 2008.

Il faut avoir tout ceci présent à l’esprit pour mener notre barque, évaluer les rapports de force et soupeser les compromis. 

Dans le cas de la Grèce, l’inertie française a permis au gouvernement allemand de se croire tout permis au-delà du raisonnable et du supportable. Qu’il ait fallu attendre cette semaine pour que les experts français soient venus à la rescousse du gouvernement grec et que François Hollande s’implique pour freiner la violence de Merkel et Schäuble aura été un dommage considérable. À présent, à cette heure, du point de vue du bras de fer en cours, il faut le comprendre : jusqu’à un certain point, la position du gouvernement français, actuellement, est un renfort pour le gouvernement grec dans la mesure où elle brise le mur du « couple franco-allemand » qui maintient l’ordre des traités budgétaires en Europe. Dès lors, une nouvelle géographie politique européenne est dessinée. Elle préfigure le point que nous voudrions atteindre dans l’avenir. C’est-à-dire retourner l’ordre des alliances en Europe pour donner la priorité aux peuples et nations intéressés au redémarrage de l’investissement et des politiques publiques liées à la demande. Dans cette optique, le bras de fer actuel à propos de la Grèce confirme notre thèse selon laquelle, face à la politique impériale allemande, la « frontière française » est défendue sur « la frontière grecque ». C’est exactement ce que vient de dire Yannis Varoufakis au Guardian : « l’Allemagne veut le Grexit pour faire le maximum de peur aux Français ! » 

Il est donc logique que le gouvernement allemand et ses satellites de l’Europe de l’Est soient vent debout contre les propositions de Tsipras adoptées par le Parlement grec. L'accord proposé n'est pas une reprise des propositions de l'Eurogroupe du 26 juin, rejeté par le « non » au référendum, mais une reprise des propositions de Syriza du 22 juin

Les États de l’axe Berlin-Bruxelle vont donc s’arcbouter ce week-end pour faire échec aux points clefs de ce document. Quels sont-ils ? 

Premièrement, le rééchelonnement de la dette. Une première en Europe. Il permet à la Grèce de commencer à gouverner dans la durée puisque son horizon ne sera plus borné par la date du prochain remboursement. Deuxièmement, la mise sous condition de la relance économique pour procéder aux remboursements en les rendant proportionnels aux progrès économiques constatés. Troisièmement, le versement de sommes pour opérer la relance hors quotas de « l’aide » assortie de la surveillance de la troïka. Ce seront des crédits souverains, affectés à la relance et non plus des sommes pré-affectées aux seuls remboursements de la dette antérieure. Si tout cela passe dimanche, nous pouvons dire que nous aurons arraché une magnifique victoire. Elle ne règlera pas tout, cela va de soi. Mais elle ouvre une brèche. La Grèce pourra respirer. 

Il nous restera à faire notre part de travail avec les élections en Espagne et en France. Tout le monde sait dans nos rangs, surtout chez les syndicalistes, qu’une lutte se mesure en rapports de force. Je rappelle que la Grèce négocie sous État de blocus financier. Je rappelle que la Grèce est l’équivalent en population de la Région Île-de-France mais que son revenu est celui du département de l’Essonne ! La Grèce, c’est 2% du PIB de l’Europe ! C’est avec ces données à l’esprit qu’on peut mesurer l’ampleur de ce qui a été arraché avec ce programme. 

S’il est bien normal que bon nombre de nos amis ne soient pas heureux de ces propositions, il est bien normal que nous disions de notre côté pourquoi c’est un devoir de soutenir Tsipras à cette heure sans faiblir. Nous luttons sur deux fronts. D’abord résister, comme à chaque étape, à l’utilisation qui est faite de toute proposition de Tsipras pour la convertir en « capitulation », « trahison » et ainsi de suite, dans le but de démoraliser et dissuader toute confiance dans l’esprit de résistance. Si vous avez un doute sur le fait que c’est là une dimension cruciale de la situation actuelle, demandez-vous pourquoi les médias et les perroquets de droite répètent à longueur de colonnes et de diffusion le message de la trahison et de la capitulation !!! Depuis quand ces gens-là se soucient-ils de demander aux gouvernants de gauche d’être fidèle à leur parole ? En tous cas, contre le pilonnage sur ce thème, notre devoir est de tenir bon et d’expliquer ce qui se passe vraiment. Comme depuis le début ! Le deuxième front, c’est celui de l’Europe. Nous ne sommes pas des commentateurs mais des acteurs de la situation. La France est intéressée directement et concrètement à l’échec du Grexit voulu par le gouvernement allemand et ses satellites de l’est de l’Europe. Notre gauche est directement intéressée au succès de Tsipras ! Notre gauche est directement intéressée à un échec de Merkel et Schaüble, comme notre pays.

Je partage l’avis de mon camarde Guillaume Etievant lorsqu’il écrit : « J'irais même plus loin en affirmant que les choses vont dans le bon sens si on reprend l'historique des négociations depuis le début : on est maintenant proche d'un accord sur trois ans avec rééchelonnement de la dette, sans aucune attaque contre le droit du travail (bien au contraire, il sera amélioré sur la base des recommandation de l'OIT), aucune attaque contre les salaires ni les pensions de retraites, ni la protection sociale. Et toute la progression de l'excédent budgétaire vient de nouvelles recettes fiscales et non pas d'une baisse des dépenses ! Rappelons-nous d’où on est partis ! Au départ, les créanciers voulaient tout décider et imposer toutes leurs réformes structurelles. Certes, on est loin du programme de Syriza, mais vu la situation d'étranglements financiers, et la faiblesse d'un petit pays comme la Grèce dans les négociations, et du fait que, contrairement à ce qu'on pensait, l'Allemagne souhaite la sortie de la Grèce de l'euro, le rapport de force mené par Tsipras est considérable. »

Certains de nos amis confondent ce que nous proposons pour la France dans le programme du Parti de Gauche avec le plan A (désobéissance et construction d'un rapport de force européen pour en finir avec les traités) et le plan B (sortir de l'euro et de l'Union européenne) et ce qu'il faudrait faire en Grèce ! C’est absurde ! Les deux situations sont très éloignées, les deux rapports de force tout autant : sans la France, il n'y a plus de zone euro et plus d'Union européenne ! Il va de soi que nous pourrons donc mener une autre stratégie que celle de Tsipras. On n’imagine pas l’Allemagne organisant le blocus financier de la France, tout de même ! Mais dans ce cas aussi, nous saurions quoi faire.


102 commentaires à “Avec Tsipras, soutien à la Grèce”
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  1. Pej dit :

    Quel magnifique niveau de reflexion ici, quelle culture et quelle gifle aux clichés ! Comment faire pour poster apres vous tous quelque chose de censé ?
    Comme beaucoup je désespère de cette Europe des banques, de cette main mise Allemande, un peu plus évidente chaque jour sur notre vie quotidienne. Le livre de Jean Luc à fini par me rendre encore plus pessimiste, encore plus en colère. Je ne sais plus quoi faire,je tourne en rond accablé d'impuissance à changer ce systeme putréfié. Comment faire à présent,puisque le peuple n'a aucun poids ? Comment échapper à l'étau qui se resserre, alors que dans 2 ans les chances sont grandes que Nicolas revienne ou un clone c'est idem. Un de ceux qui nous enchainera un peu plus serré à l'Allemagne de Merkel. Un qui détricotera les 35h et le code du travail et les retraites et la secu, pour toujours plus de privatisation et de pauperisation des classes populaires. Ou est l'espoir camarades, en ces jours sombres ?
    La Grèce n'a pas les moyens de faire plier l'Allemagne, l'Espagne à peine plus et nous pauvre France, nos dirigeants ne le veulent pas. Une Europe, mais pour quoi faire ? Qui pour affirmer que nous vivons mieux avec, que...

  2. lewandowski dit :

    L'Allemagne veut faire plier la France, en mettant à genoux la Grèce, le peuple grec est un dommage collatéral pour elle. Il ne faut absolument pas que le peuple français puisse penser qu'un changement est possible par un virage radical à gauche. Mais qu'elle ne s'inquiète pas, les vacances sont là, le peuple français encore bien installé dans son petit confort va oublier, cynique ? Oui, la France réagit historiquement quand elle est acculée et elle ne pense pas assez mondialisation politique et économique. Et ce qui m'inquiète, c'est le côté qu'elle va prendre pour réagir.

  3. henri dit :

    Pour ma part, je ne me permettrai pas de critiquer les positions du parti communiste grec même si je ne partage pas toute son analyse, son histoire mérite le respect. Jean-Luc Mélenchon souligne avec bon sens que les propositions après le référendum ne sont pas éloignées des propositions avant le référendum, il suffit d'avoir l'honnêteté de les comparer si ce n'est la prise en compte de la dette grecque, ce qui n'est pas anodin. On peut se poser quand même la question si nous avons un intérêt commun avec l'Europe du nord actuellement dans la configuration européenne. Je pense que l'Europe vit ses derniers jours politiques.

  4. oberon dit :

    L'affaire est complexe et jette le trouble au sein même de Syriza. Une demande de rééchelonnement de la dette, très bien. mais TVA augmentée de 13 à 23%. Une folie dans un pays exsangue et toute une série de mesures libérales, il faut être clair. Les privatisations proposées, c'est énorme ! Toute l'Europe est piégée, Tsipras y compris car il reconnait que ses propositions sont loin du programme originel de Syriza. Tsipras voulait absolument que l'on débatte de la dette, c'était prioritaire. A quel prix ? Même pas sûr que cette stratégie fonctionne car l'Europe du Nord et de l'Est sont contre. Le parlement allemand s'y opposera.
    L'Europe est scindée en deux car on a des intérêts divergents. Europe du Nord et de l'Est ont besoin d'un euro fort et ils sont trop liés à l'Allemagne. L'Europe du Sud a besoin de relance et d'investissement public.
    Si Tsipras gagne son bras de fer, a nous de jouer ! Gardons espoir.

  5. fred dit :

    Les médias et les puissants s'acharnent sur Tsipras de manière abjecte. Je ne les supporte plus.

  6. marco polo dit :

    Merci Jean-Luc, moi aussi je dis bravo à Tsipras ! J'apprends des Grecs de manière intensive. Tout processus révolutionnaire n'est révolutionnaire que si le peuple s'implique. Et c'est le cas, avec plus de 61 % au referendum apportant ainsi un puissant soutien à Syriza avec Tsipras. Nous ne sommes plus exactement dans le programme de Thessalonique, parce que la volonté du peuple est de rester dans l'euro malgré tout. Jusqu'où ? La question est posée aux Grecs et c'est la majorité qui décidera, même si le prix à payer est encore marqué par des sacrifices, lesquels apparaissent clairement imposés par l'eurogroupe de façon arrogante. C'est une leçon de politique et de démocratie permanente.

  7. jeannine dit :

    Les Allemands et leurs satellites de l'Europe du nord sont entrain de jouer un jeu extrêmement dangereux sur tous les plans, comme je l'ai relevé plus haut oui c'est des dingues et furieux en plus. Mais que veulent ils a la fin ! La guerre, comme si le BRICS n'existait pas, ni les Nord Américains ni les Russes, etc. Et ce guignolo d'ancien premier ministre belge, une tête a claque de première ! Marre de ce carnaval. Quand a la France allez du nerf nom d'une pipe, on a déja perdu beaucoup trop de temps, c'est nous qui devrions être au commandes depuis le début. Tous ces benêts affolés de déplaire a la politique du reich, j'en ai marre ! Vive l'Europe du Sud.

  8. lucielle dit :

    La tribune libre publiée le 11 juillet 2015 par Yannis Varoufakis dans The Guardian et dont Jean-Luc Mélenchon cite un extrait dans son billet, vient d'être traduite en intégralité par Monika M. sur son blog.

  9. thierryjay93 dit :

    Un grand merci éternel à Tsipras pour avoir contribuer à éclairer de manière saisissante le nouveau poison allemand qui instille depuis 1998, la haine des peuples, et le refus des choix démocratiques (référendums français de 2005, celui grec de 2015). La dictature ordolibérale à laquelle la capitulation des partis de la "sociale démocratie" européenne est désormais établie, est le nouvel horizon indépassable des oligarques, des eurocrates, des médiacrates également eurobéats.
    Les temps sont durs oui mais les contours du nouveau combat sont éclaircis grâce à l'intelligence politique hors pair de Tsipras et à la sincérité exemplaire de Varoufakis. Encore un grand merci éternel à Tsipras qui nous ouvre désormais un chemin de lutte, oui, mais prometteur. Podémos, Sinn Fein, la révolution citoyenne en France via Jean-Luc Mélenchon, ont du pain sur la planche. Vive le peuple !

  10. bertrand dit :

    Au delà des arguments, économiquement parfaitement défendables de Jean-Luc Mélenchon, il restera toujours pour moi un point d'achoppement majeur. Mettre l'économie au service des personnes mille fois oui ! Mais le faire sans évoquer la question de la responsabilité individuelle dans le l'ensemble social c'est faire de l'objectif un puits sans fond. Là où en est exactement la Grèce. On peut bien supprimer leur dette totalement, ce pour quoi, au moins temporairement je serais ! Mais où est le projet de société qui permet de ne pas se retrouver demain dans la même situation ? Il n'existe pas. Pas plus que dans le projet de Jean-Luc Mélenchon. Parce que la responsabilité de chaque individu au regard de l'objectif n'est pas suffisamment envisagé. Cet aspect des choses empêchera toujours le parti de gauche de parler à une base électorale suffisamment large.

  11. D'ARRIGO dit :

    Jean Luc, depuis le début de cette crise grecque je lis vos billets sur votre blog et force est de constater que vous avez eu raison et vous avez encore raison aujourd'hui sur toute la ligne.
    Surtout je m'autorise à vous demander de ne rien changer sur votre phrasé car pour un homme qui n'ai pas été loin à l'école comme moi je comprend très bien se que vous écrivez.
    Maintenant je m'autorise une suggestion: pourquoi ne pas lancer un appel à boycotter les produits allemands en solidarité au peuple grec ? Et surtout continuez et merci encore.

  12. christiane 60 dit :

    La propagande a de beaux jours devant elle. Certains commentaires du post précédent et de celui-ci en témoignent. Depuis l'élection de Syriza on lit et on entend de la part des médias dominants tout et son contraire et surtout le mot "capitulation" accompagné de "trahison". Et cela ne vous sert pas de leçon ? C'est facile de geindre derrière son clavier !
    Tsipras est seul face à une vingtaine de fous furieux qui veulent sa peau parce qu'il représente ce qu'ils haïssent et craignent à la fois. Il a reçu mandat d'un peuple qui rejette l'austérité mais veut majoritairement rester dans la zone euro. Je voudrais bien vous y voir ! Vous croyez qu'il ne sait pas où il va ? Il n'agit pas seul, il est conseillé par des économistes, et non des moindres, il a dû débattre de tout dans son propre parti et avec son gouvernement. Il a une stratégie, depuis le début, et enfin les yeux s'ouvrent sur ce que sont vraiment les institutions européennes. Si échec il y a, on ne pourra pas le lui imputer, magnifique démonstration. Ceux qui interviennent en se prétendant des citoyens politisés et conscients et baissent les bras si vite donnent à penser que nos leaders auront une lourde tâche le...

  13. Boudine Jean-Pierre dit :

    Les dirigeants européens, dans leur majorité, derrière l'Allemagne, ne se soucient plus de telles ou telles "mesures" et engagements. Ils veulent faire tomber le gouvernement Tsipras, de manière à faire passer le message qu'aucun gouvernement de gauche n'est concevable dans cette Europe. Les mesures servent à cela, diviser Syriza au point que tombe Tsipras. Il faut noter que, par malheur, on n'en est pas loin. Hier, les députés de Syriza n'ont pas tous suivi Tsipras, il en a manqué une quinzaine, je crois.

  14. arlequin dit :

    Laissera-t-on Médiapart participer à la diffusion d'injures contre JL Mélenchon ? La critique soit, les crachats, non.

  15. Georges 69 dit :

    Quelle que soit l'issue du combat mené par Alexis Tsipras et son gouvernement ainsi que l'ensemble des militants de Syriza et du peuple grec, tous forcent notre respect admiratif. Le combat actuel de Tsipras préfigure le combat pour la France démocratique de la vraie gauche et avant sans doute, celui de Podemos.
    Concernant l'Espagne de nos amis, il serait bon que nous recevions des nouvelles du ressenti...

  16. Nadia MOISSET dit :

    Merci encore une fois de votre clairvoyance et de vos analyses Jean-Luc Mélenchon ! Comme tant d'autres j'ai suivi avec passion et inquiétude le bras de fer mené par la Grece et ce remarquable homme politique qu'est Alexis Tsipras et son tout aussi remarquable ministre des finances M. Varouflakis. Tous deux ont illustré ce que nous sommes dans notre gauche c'est à dire des personnes au service de leur pays et non de leur carrières. Vous avez raison, la lutte est toujours menée dans le cadre d'un rapport de force et toute la stratégie et l'intelligence menant à la victoire est de bien mesurer celui-ci pour parvenir au juste compromis, première marche vers d'autres avancées. Alexis Tsipras et les siens ont remarquablement joué en la matière dans un contexte redoutable pour la démocratie populaire. Bravo à eux et merci pour l'Europe et pour nous Francais. Nous resterons vigilants à leurs côtés et prêts à intervenir si nécessaire.

  17. afournier dit :

    Demain sera un jour nouveau. Le monde va changer aujourd'hui, nous sommes tous dans l'expectation.
    A ceux qui pensent que Tsipras a trahi, je pense que votre réflexion ne vient pas des médias. C'est un peu facile de regarder la propagande des infos et juger la réflexion que nous avons de la situation sur ce seul fait. Les seules faits qui servent à notre analyse pour le moment sont les documents votés par le parlement, qui les a voté et qui s'y oppose/s'abstient. Et à la lecture du texte néolibéral voté grâce à la droite et au pasoc, il reste de façon objective un certain malaise qu'il va falloir compenser dans les temps à venir. En appeler à la conjuration des médias, à la faiblesse de la foi inébranlable des militants disciplinés ne suffit pas à faire dire à la réalité objective ce qu'elle ne dit pas.
    Tsipras n'a pas trahi. Il a voulu ménager la chèvre et le chou et la première application concrète d'un recours au peuple est un échec pour toute l'autre gauche. En ce qui concerne les médias, je tiens à signaler qu'à Politis, qu'on ne peut pas soupçonner de connivence avec la droite, les articles pessimistes se multiplient depuis le 10. Voyons ce qui...

  18. guy dit :

    Quand est-ce qu'on mets sur la table le débat du deutschlandxit ?
    Les allemands me révulse de plus en plus, on a pas signé pour l'union européenne pour se faire dicter la loi par l'Allemagne, que Merkel ferme sa gueule ou qu'elle parte, on ne veut pas du modèle allemand, on ne veut pas que cette europe ne serve que les intérêts des technocrates que les lobbies arrosent secrètement. Je commence à en avoir plus que ras-le-bol que des gens non-élu imposent des directives à nos élus, tout ça va finir par leur sauter à la figure, comme disait Farage, les gens vont les pendre et ils auront raison de le faire !

  19. thierryjay93 dit :

    @Arlequin
    Cela fera une belle jambe pour Médiapart en 2017, son positionnement actuel qui n'a rien de rationnel et qui doit tout à un règlement de compte de Pleynel à l'égard de Mélenchon qui date des années 1990 au sujet de Mitterrand !
    Donc en 2017, Médiapart soutiendra qui ? Hollande critiqué chaque jour depuis 2012 ? Sarkozy critiqué depuis toujours ? Juppé ou Bayrou dont la qualité est d'être gentil bien que leurs orientations politiques ne diffèrent guère de celle de Hollande ou Sarkozy ? Le Pen fille, exécrée à juste titre ? Duflot et ses futurs 2% ? Pourtant la ligne éditoriale de Médiapart est bien proche de celle de Mélenchon, Ukraine mise à part !

  20. Kontarkosz dit :

    Pour ma part pas question de lâcher Mr Tsipras et les Grecs au moment ou ils ont le plus besoin de nous, car quels amis serions nous si au premier coup de Trafalgar, quelques indécis ici où ailleurs lui tirent dans le dos.

  21. L'attitude de l'Eurogroupe est totalement incohérente après la semaine de négociations parcourue et entièrement contraire aux engagements de Tsipras qui veut appliquer, entre autre, des réformes que personne avant lui n'avait osé ou pu mettre en route, comme, notamment, l'application de l'impôt au clergé qui doit participer, sans quoi il perdrait sa vocation première qui était censée être celle d'aider les pauvres. Sans doute que ce clergé là, qui échappe aux impôts ou qui se ferait encore rémunérer, s'inventera-t-il des "pauvres-riches" à en croire ses derniers appels du côté du vatican annonçant, tout de go, aux mafias que l'Église leur ouvrait ses bras. Mais ce n'est pas étonnant arrivé à aujourd'hui avec un Schäuble qui ne cherche qu'à faire que le 4/5ème despotique politique - qui ne suffit plus à l'European parliament (hors frais, taxes comprises) - tourne tout simplement autour du 700ème économique de Merkel et des Grexit !

  22. Yohann V dit :

    @afournier
    Lors du vote à la Vouli vendredi seul 10 % de sa majorité n'a pas suivi Tsipras c'est à dire un très petit nombre (considérant les frondeurs chez nous qui sont 27% de la majorité d'Hollande). Si vous voulez être objectif, soyez le jusqu'au bout et pas seulement quand ça vous chante.

  23. Jeff dit :

    En suivant les discussions actuelles à Bruxelles ils semble bien que ce soit la mise à genou de Tsipras qui soit recherchée. Pas de renégociation de la dette, 50 milliards d'actifs publics en caution, durcissement de libéralisation des droits du travail, etc. Si Tsipras accepte cela c'est une véritable crise politique qui va s'ouvrir en Grèce.

  24. Autrement dit :

    Voir ici (LGS) le récit du martyre des négociateurs grecs (l'origine en est Médiapart, dont je me méfie aussi, mais qui fait de temps en temps sa BA !)
    Contre le flot de mensonges et de mépris stupide des grands médias, apportons tout notre soutien à Syriza et au NON retentissant des Grecs au piège de la dette et à l'austérité ! Plutôt mille fois qu'une !

  25. Francis dit :

    Pour comprendre le dossier grec je viens de relire ce que disait R. Correa lors de son passage au parlement européen. N'ayons pas peur.

  26. JeanLouis dit :

    @73 Jeff
    Mais c'est depuis les élections que c'est à l'évidence la "mise à genou" de Tsipras qui est recherchée ! C'est un combat politique et je trouve les grecs admirables. Tout est dit sur les différents forums et ici sur cette crise, le comportement totalement inacceptable des institutions européennes, etc. Ah si la France pouvait dire, si vous obligez la Grèce à sortir de l'euro, nous sortons aussi ! Rêvons !
    Mais sans rêver, maintenant au delà de la situation grecque, je crois qu'il faut prendre la mesure de ce qui est en train de se passer et de l’incompatibilité du fonctionnement d'un état libre de définir ses orientations politique et des moyens à mettre en œuvre pour les atteindre dans le cadre de cette Europe et de cette monnaie telle qu'elle est construite. Il faut pour notre gauche je pense s'y atteler sans délai autrement nous serons aussi balayer par l'histoire.

  27. Sylvain dit :

    Pourquoi Schäuble veut imposer à la Grèce de passer par le Club de Paris ? Parce qu'il cherche à couvrir les milliers de malversations qui ont permis aux financiers de mettre la Grèce à genoux en se goinfrant comme des porcs. En effet, quand un pays accepte de traiter sa dette avec le Club de Paris, l'annulation de cette dette en tant que dette odieuse devient absolument impossible et met en même temps les créanciers à l’abri en évitant la publication des conditions et des raisons qui ont permis l'octroi des prêts. En effaçant les conditions, le Club de Paris efface la corruption et en effaçant les raisons, il couvre les ventes d'armes. C'est ce qui a valu qu'en 2006, de nombreuses organisations non gouvernementales aient demandé le changement des règles de fonctionnement de ce Club, notamment en matière de transparence. En imposant sa "solution", l'Allemagne ne permettrait aucune croissance à la Grèce et aucune sortie de crise politique tout en couvrant 64 trilliards de Credit Default Swaps. Donc, la seule solution pour la Grèce, c'est la démocratie et la politique dont ne veulent plus entendre parler toutes les pourritures qui gravitent autour de Bruxelles.

  28. j-jour dit :

    @Jeff
    "50 milliards d'actifs publics en caution"

    La caution placée en plus dans un fonds basé au Luxembourg ! Les mots manquent.
    Soutenir Tsipras, et tous les gens qui me paraissent honnêtes et pleins de passion pour leur tâche qui l'entourent, on ne peut qu'en avoir envie mais dans cette Europe on ne voit plus la fin de l'asservissement en train de s'imposer. Et ce slogan si rabâché de "changer d'Europe" me paraît de plus en plus très naïf et peine à me convaincre dans un futur vote. Je n'y crois plus. L'odieux règne. Les odieux sont au-dessus des lois. Tout le personnel BCE, MES, FMI, immunité absolue. Que risquent-ils quelques soient les conséquences mortifères qu'ils infligent aux peuples européens ?

  29. lenormand dit :

    Les propositions de Tsipras comprennent des mesures dures pour le départ en retraite, une forte augmentation de la tva et des privatisations à tous va. Rien que cela ! Mais en fin de compte c'est normal, c'est la politique de la zone euro.
    La vrai question est comment peut-on être de gauche et vouloir garder l'euro. Cela reste un grand mystère pour moi !

  30. Jmk011 dit :

    Bonjour Jean-Luc et tout le monde.
    Cher Jean-Luc, j'ai lu pratiquement tous tes blogs et jusqu'ici j'ai toujours partagé tes analyses. Mais aujourd'hui j'avoue ne pas être d'accord avec toi sur le problème grec. Pour résumer, Tsipras a selon moi très bien joué jusqu'à la semaine dernière et le triomphe du non au referendum contre l'austérité lui donnait l'appui populaire dont il avait besoin pour faire avancer ses idées.
    Et puis patatras, il vient à Bruxelles pour ne pas dire grand'chose et le soir même il fait un grand discours devant le Parlement grec, en acceptant les dispositions que lui-même et le peuple avaient rejetées avec raison quelques jours plus tôt (à certaines exceptions près je le reconnais) mais le fait est qu'il recule à nouveau sur des points qu'il considérait comme autant de lignes rouges jusque là. Les Européens qui le haïssent considèrent que ce faisant ils se sentent autorisés à réclamer encore plus de concessions, jusqu'à réclamer un Grexit ou un retrait temporaire (5 ans) de la zone euro.
    Je dois avouer que je ne comprends plus rien à l'attitude de Tsipras, même si la majorité de son parti (à l'exception notable de Varoufakis)...

  31. Messines ch. dit :

    Bonsoir,
    je viens de regarder (except.) BFM. Eh, bien heureusement que Jean Luc est arrivé pour hausser le niveau. J'ai failli casser ma TV, en regardant tous ces gens de droite, qui répètent à longueur de journée des mensonges, des s......ries, et cerise sur la gateau avec un Woerth qui ne manque pas de culot !
    Total soutien à A. Tsipras, et aux Grecs, qui ne méritent vraiment pas ce qu'on leur fait subir. Ce peuple est très attachant et je me sens beaucoup plus proche d'eux.

  32. jean-gerard dit :

    Bonsoir Jean Luc,
    Tout d’abord merci pour vos billets et textes qui éclairent la situation politique du moment.
    Il est difficile de parler pour les autres quand on ne connait pas bien la situation réelle sur place, en Grèce, mais enfin je me dis que je serais à la place de Tsipras, j’enverrai balader tous ces imposteurs germanos européistes et en une rapide conférence de presse dire leurs quatre vérités à cette troïka infernale, tout en recommandant vivement aux autres peuples de quitter cette pseudo europe de la revanche du capital sur le travail. Et puis avec l’appuis du référendum je déciderais et proposerais à la Vouli d’abandonner l’euro et l’UE, de faire défaut sur la dette et de retrouver la drachme.
    Même si cela sera difficile au départ, je pense que le peuple grec finira pas se rétablir dans une bien meilleure situation. Je recommanderais quand même de taxer sévèrement les revenus les plus élevés ainsi que l’église orthodoxe.
    Après cela bye bye l’UE et bonjour la liberté et vive la lutte!

  33. Lulu dit :

    Un article decapant d Emmanuel Todd dans un journal belge et qui rejoint de mon point de vue, "le bareng de Bismarck".
    Sinon, arrêtez d'en vouloir a Mediapart. Militante de la première heure au Parti de gauche, je lis Mediapart tous les jours. Citez moi un autre journal de ce niveau, a part le Monde diplo ouolitis. Leurs emissions sont également d'un niveau ! Ecoutez celle d'une sociologue sur le "management désincarné", du petit lait.
    Plenel, Todd, Mélenchon, trois cerveaux de haut vol !

  34. marcius dit :

    La position de Jean-Luc Mélenchon et d'autres camarades sur l'euro, et celle de Tsipras, est la plus sage, que chacun y réfléchisse plutôt que de déballer des affirmations péremptoires. Il faut tout essayer pour le conserver et l'infléchir et refonder les statuts de la BCE, ce doit être la première option à suivre. Quelqu'un a-t-il réfléchi à ce que signifie un retour à une monnaie nationale ? Un renchérissement massif des importations (pour la Grèce, ça veut dire les médicaments, l'énergie, la nourriture, etc.) qui toucherait de plein fouet les gens modestes. Un renchérissement massif de la dette. Comment parer alors à une attaque généralisée des marchés sur la monnaie ? Quelqu'un se souvient-il comment ils ont mis la France du programme commun à genou en 1983 ? L'euro (monnaie commune), ou au minimum la monnaie unique (position de Sapir), est aussi un bouclier contre tout cela. Pourquoi Tsipras essaie-t-il donc cette voie sinon ? Parce que c'est un traître ?

  35. CJ7556 dit :

    Pour moi, aujourd'hui, ce n'est pas l'attitude de Mr Tsipras qu'il est important de commenter mais celle de Mr Hollande qui parle au nom e la France. Comment notre pays peut-il être associé à (complice de) cette violence faite au peuple grec. Violence qui conduira ce pays à encore plus de récession et plus de difficultés. L'histoire, en effet, se répète et, comme après Munich, cela se retournera contre nous.

  36. Michel Gaillard dit :

    «On n’imagine pas l’Allemagne organisant le blocus financier de la France, tout de même ! Mais dans ce cas aussi, nous saurions quoi faire.»
    Je pense qu'il faut nous attendre nous aussi à cette guerre. Lorsque ce sera le tour de la France et que nous aurons droit à un blocus financier du même type, que pourrons-nous faire ?

  37. Jielbet dit :

    "le plan B (sortir de l'euro et de l'Union européenne)"

    Tiens, ça bouge, au Parti de gauche (ou alors j'ai manqué un épisode ?). Y a plus qu'à persuader la Troïka (Laurent, les Ecolos, Nouvelle Donne).

  38. Jean-Philippe dit :

    Je suis avant tout satisfait si en fin de compte la Grèce reste dans l'Europe et la zone Euro. Mais je suis gêné par touts ces donneurs de leçons qui feraient mieux de balayer chez eux !
    J'aime bien Jean-Luc Mélenchon, mais ne suis pas d'accord avec toutes ses idées, loin de là !

  39. morvan dit :

    Sous bien sûr de tous autres propos, logiques et buts inavouables des puissants aujourd'hui en Grèce, tant qu'à remonter l'histoire allons plus amont encore, du côté de la Tunisie et de l'organisation de sa mise sous tutelle "protectrice" en d'autres temps.
    Franchement, le calendrier de l'époque présente un tempo intéressant : constitution d'une commission financière internationale "Tunisie'en 1869, prise du temps nécessaire pour faire chauffer la marmite sans que la grenouille ne perçoive trop le danger, puis, à la faveur d'évènements maintes fois advenus, mais dès lors - prétexte, "Traité de Garantie" de 1881, agréablement complété par la Convention de la Marsa 1883, parachevant la main mise totale sur les finances publiques tunisiennes, déjà engagée en 1881. Bon, je conclus par ce qui vaut toujours à ce jour. Sont pas bien nombreux, mais se tiennent bien comme il faut les coudes, et ont le temps, eux, pas de risque qu'ils crèvent de faim la g... ouverte.

  40. Michel 65 dit :

    J'ai, ici, comme d'autres, pris un coup de massue, en apprenant les propositions de Tsipras, semblant se coucher, je concède bien volontiers être allé un peu vite. Je saisi bien la difficulté, mais cependant, je constate qu'un piège s'est ouvert, tant par l'action néfaste des créanciers que de celle du gouvernement grec.
    En effet, les uns et les autres font des annonces (plus ou moins bien relayées par la presse, aux ordres), les créanciers sans aucun mandat des peuples européens, le gouvernement grec avec semble-t-il une légitimité. Mais celui ci peut-il tout dire de ce qui se négocie, de ce qu'il tente, de ce qu’il veut obtenir, une partie de ce qui se négocie ne peux être dévoilé au grand jour, sinon les stratégies s'effondrent. Ainsi le piège se referme aussi, sans le peuple informé et éclairé, quelle légitimité à nouveau.
    En résumé, les troykans nous enfument (Hollande en expert) et Tsipras ne peut tout dire.

  41. Vassiviere dit :

    L'Eurogroupe proposait de confier les fonds de privatisations au fond Luxembourgeois IFG tenu par le groupe KFW dont le président est... Schäuble !

  42. Jakorouge dit :

    Les spéculations sur un hypothétique machiavélisme de Tsipras mises à part, les faits sont là, incontournables : le soi-disant accord est en fait un diktat, dont le contenu est bien pire encore que ce dont le referendum était l’objet. On voit mal comment la coalition Syriza pourrait avaliser cet « anschluss » financier de la Grèce, qui en pratique signe sa quasi disparition en tant qu’état souverain. Mais in fine, n’est-ce pas le but visé par l’euroreich ultralibéral ?

  43. Paton dit :

    L'accord n'est pas une bonne nouvelle. Difficile d'accabler Tsipras quand on ne fait que commenter. Mais si Hollande le dit courageux il faut s'attendre au pire. Les Grecs ont de quoi être abattus plus que jamais, car les mesures d'austérité consenties ne sont pas compensées par une restructuration sérieuse de la dette. On parle à peine de rééchelonnement, le compte n'y est pas à l'évidence. L'idée de voir le Pasok, Nouvelle démocratie et autres voter ce plan contre une part croissante de Syriza, et contre le non au référendum, me fait mal au cœur. Retour à la case départ. Non populaire massif, gros oui parlementaire. Je comprends qu'il faille être avec Tsipras. Mais là c'est une défaite il me semble. Je crains que Sapir n'ait raison : l'euro c'est contre l'Europe, pour l'austérité a perpétuité. Tsipras a eu tord de fétichiser l'euro. On ne fétichise pas la monnaie au PG il me semble ? Le plan B doit devenir le plan A : projet européen concerté de sortie de l'euro avec de vraies collaborations à la clef et des relances dignes de ce nom. Le PG a intérêt à être à l'offensive sur ce point, à couper l'herbe sous le pied du FN et NDA. Je me sens très mal ce matin

  44. Francis dit :

    Finalement ce qui compte, c'est ce que pensera le peuple grec de ses dirigeants. Ont-ils rempli le mandat pour lequel ils ont été élus et comment vont-ils maintenant gouverner le pays pour le sortir peu à peu de la situation sociale et sanitaire dramatique dans laquelle il se trouve. La vie ne s'arrête pas ce jour, fort heureusement.

  45. Sami dit :

    L'Euro est un piège cosmique. Et un piège, ou bien on en sort, ou bien on y reste, pour le pire. Parfois, le renard pris au piège, se coupe la jambe pour sauver le reste. Cela s'appelle un sacrifice nécessaire. Douloureux, personne ne le nie, mais porteur d'espoir.
    Franchement, comment un tout petit pays, faible, comme la Grèce, aurait-il pu vaincre l'ogre UE, mené par l'ultra puissante Allemagne décidée à mettre au pas toutes velléités de remise en cause de son outil de domination (l'Euro-Mark et ses règles en acier de chez Krupp) ? Avoir pensé que la Grèce en tant qu'Etat, eût pu vaincre la coalition néolibérale déchaînée, c'est un rêve dangereux, car entretenant une illusion tragique, un angélisme coupable. Par contre, la Grèce en tant que peuple, aurait pu vaincre, mais à un seul prix et en une unique manière, renverser la table. Bref, c'est un bel Echec et Mat, un cas d'espèce, comme on dit ! Je me console en espérant que cette brèche, malgré tout, servira pour le futur.

  46. Jacques dit :

    A cette heure je trouve que la Grèce paie bien cher son attachement à l'UE. Pour ma part je n'aurais pas accepté les conditions de ce broyeur d'espoir qu'elle est devenue. Il est temps de revoir cette image d'espoir qu'il voulait nous faire croire.

  47. Yann dit :

    J'étais persuadé que la Grèce allait faire plier l’Europe (je sais pas pourquoi mais j'étais confiant), ou du moins vivre sa vie loin de tout ça. Du coup j'arrive pas à savoir s'il y a eu victoire de l'Europe ou de la Grèce. A première vue, tout ca ressemble quand même à du Sarkozy, référendum du non et au final c'est oui. Ca ressemble beaucoup aussi à ce qu'il se passe à chaque fois, renégociation pour gagner du temps et on se redonne rendez-vous la prochaine fois pour qu'il se passe exactement la même chose, à savoir un traité au dernier moment histoire de faire paniquer les gens et faire croire qu'on est sauvé.
    Au final, on dirait que l'Europe en sort grandi, mais que les pays de l'UE ont perdu (Grèce et France compris).

  48. Nadia MOISSET dit :

    Certes l'accord n'est pas celui que nous aurions voulu voir appliquer. Mais Tsipras a su dans cette tourmente sans précédent conserver l'honneur de son peuple, un souffle d'air pour les finances de son pays et quelques moyens pour relancer l'économie de la Grece. Les militants que nous sommes devraient comprendre que la lutte de Syriza et du peuple grec ne fait que commencer et que celle de toutes les forces de gauche europennes doit elle aussi se mettre sérieusement en mouvement pour non seulement venir en renfort des grecs mais aussi pour défendre nos droits, car dans notre pays les reculs sont sans précédent voir l'utilisation du 49-3 et ses conséquences. C'est dans ce contexte international qu'intervient Tsipras et son peuple et il n'est pas encore dieu. Réfléchissons et réagissons et pour moi, bravo M. Tsipras et bonne chance pour la suite. Je me tiens à vos côtés avec mes amis de la vraie gauche !

  49. step dit :

    "On ne négocie pas avec le tribunal de la sainte inquisition".

    Bienvenue dans les réalités européennes. Ce n'est pas qu'il y a des "profils de traitre", mais dans la structure européenne tout projet de gauche ne sera que trahison sur renoncement. Ce n'est pas une question de rapport de force, mais une question d'idéologie. Demandez à un salafiste bien enfumé si il se renie alors qu'il a le pistolet sur la tempe. Il appuierait lui même sur la gâchette. C'est exactement ce qui se passe actuellement.
    J'espère que la gauche prend des notes et que dans l'optique de son exercice du pouvoir, la première chose qu'elle dira, c'est "comme nous ne négocions pas avec les terroristes, nous sortons de l'europe et de l'euro". C'est le seul échappatoire possible tout le reste n'est que soumission, et donc trahison.

  50. Pej dit :

    @Nadia Moisset
    Donc arriver au pouvoir ne suffit pas ? Je ne comprends pas la notion de la conservation de "l'honneur du peuple grec" dans cette débacle qui n'est qu'une mise sous tutelle à perpétuité (jusqu'au prochain plan d'aide) de ce pays. L'Europe demande des gages, elle exige des réformes de suite, avant de débloquer les sous. C'est un chantage infame, un de plus. Mais quid des 35% de Grecs qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, quid du chomage, quid des foules grandissantes soumises à la soupe populaire, quid de ces gens atteints d'un cancer ou d'une grave maladie qui ne sont plus pris en charge par le système de santé ? En gros, les belles phrases, les idéaux qu'on reporte sans cesse ne pèsent rien face à la réalité quotidienne que vit le peuple en souffrance.
    Syriza c'etait l'espoir, comme Podemos. Aujourd'hui l'espoir est mort. Et on peut tourner ça comme on veut, c'est une défaite cuisante et amère. Un échec et mat. Il y aura toujours ce décalage entre le politique et le peuple. Ils ne vivent pas la meme réalité. Tsipras pas plus qu'un autre, les députés grecs surpayés encore moins. Varoufakis lui peut être, mais il a été ejecté pour la...


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