15juil 15

Grèce

Députés, votez contre l’accord Merkhollande !

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J’ai déjà dit ici pourquoi je voterais contre si j’étais député national. Je veux récapituler mes arguments au moment où tant de faits sont venus confirmer mes raisonnements et ceux de mes camarades du Parti de Gauche. Je prends la question par son bout le plus simple, « hors de toute idéologie ». 

1) Il ne faut pas signer l’accord car il ne règle rien et aggrave tout. Il va amplifier la récession et accélérer le pillage du pays. Dorénavant, cette thèse est confirmée par le FMI lui-même. Cet organisme dit que la dette est devenue « insoutenable » et qu’elle va produire un effondrement de l’économie du pays. Le raisonnement est le même. Naturellement, je ne suis pas dupe du fait que si le FMI écrit cela après avoir dit et fait le contraire dans la réunion de l’Eurogroupe, c’est essentiellement pour peser sur les votes des pays récalcitrants. Dans cette partie, les coups tordus et le billard à deux bandes sont rois. Cependant il faut constater que la proposition du FMI est exactement ou peu s’en faut ce que nous n’avons cessé de dire et d’expliquer : la dette est devenue impayable, il faut en effacer une bonne partie, il faut un délai de grâce pour relancer l’activité. Dès lors, si cet accord ne règle rien, pourquoi l’adopter ? Pourquoi alors qu’il coûte si cher aux Grecs, qu’il valide les méthodes si violentes pour l’obtenir et qu’il implique une telle soumission à la domination de l’Allemagne ? 

2) Voter l’accord c’est valider les méthodes qui l’ont permis : le blocus financier, la réunion d’un directoire franco-allemand sous l’autorité de madame Merkel, la négation de toutes les institutions européennes humiliante pour tous nos partenaires européens et spécialement pour les grandes économies de l’Europe du sud.

3) Je ne suis pas d’accord avec le fait de reculer devant le choix en s’abstenant. Il faut impérativement se prononcer car il s’agit de dire ce que l’on serait capable de supporter pour notre propre pays ! Dire que l’on soutient Tsipras en s’abstenant ou en refusant de voter est d’autant plus étrange qu’à la même heure, celui-ci dit lui-même qu’il ne croit pas à l’accord qu’il a signé ! Nous serions donc ici les seuls à « y croire » ? La solidarité avec Tsipras ne peut justifier que l’on abandonne ses propres objectifs et convictions. On a vu ou ce type de solidarité internationale a déjà conduit d’aucuns dans le passé ! Notre solidarité avec Tsipras est acquise. Elle n’est pas en jeu. Mais nous votons ici dans notre Parlement représentatif du peuple français. Voter contre, c’est tracer une limite. C’est agir pour faire vivre concrètement cette limite. S’abstenir ou refuser de voter, c’est renoncer à l’action et à l’affirmation de ce qui est juste et bon pour tous. Dans cette circonstance, l’abstention est un point de vue de neutralité sans existence concrète sur la scène ou se joue la partie et les rapports de force réels. Moi je vote contre. Mais hélas, je ne vote pas à l’Assemblée nationale.


86 commentaires à “Députés, votez contre l’accord Merkhollande !”
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  1. Lucide dit :

    @Guilloux
    "Facile à dire quand on n'est pas directement concerné"

    Pour ma part favorable à Tsipras. S'il a signé ce traité, c'est pour eviter la banqueroute. Je lui fais confiance. C'est lui qui est en place, c'est lui le juge. Pas nous. Soutenons le ou melons nous de nos affaires. Qui va s'occuper des Grecs qui n'auront plus d'argents ? Je ne pense pas que ce seront les commentateurs de ce blog. Conseilleur n'est pas payeur.

  2. Nicolas dit :

    Cet accord est une honte. Il n'est ni tenable ni raisonnable. La violence par laquelle il a été extorqué à la Grèce est une honte pour tous ceux qui l'ont cautionné, au premier desquels le Président de la République française.
    Je suis dégoûté, écœuré, en colère et en rage. Si j'étais Grec moi-même, j'aurais de la haine. Et c'est finalement ce que l'Allemagne a voulu : elle a humilié la Grèce, et tout le monde a fermé sa gueule. Elle a voulu dézinguer le gouvernement Syriza, et elle a donc gagné, à l'heure où la moitié de Syriza se désolidarise de son gouvernement et que Tsipras ne va pouvoir faire valider son accord que grâce aux voix des socialistes locaux et de la démocratie chrétienne, alors même qu'il a été élu pour faire le contraire de ce que ces tristes sires avaient fait depuis 40 ans. Le cas Varoufakis est intéressant : il est parti parce que lui, les couleuvres, il n'en voulait plus. Tsipras a accepté la mort lente par asphyxie plutôt que le risque du choc de la sortie de l'Euro.
    Dans cette affaire, je suis donc Varoufakis, qui lui avait le bon raisonnement face à la dictature allemande : à la menace de mort, il faut opposer le risque d'explosion.

  3. Niko dit :

    Hollande a été lamentable. Quel fut son rôle en fait ? Forcer les Grecs à appliquer les recettes allemandes. L'apport de la France dans ce plan de réforme ? Néant, rien. Hollande est un pantin impuissant. Il s'est contenté de faire croire qu'il avait été utile, ce qui est faux : on a appliqué à 100% le programme Merkel. Une incroyable trahison historique, une tache indélébile. On en reparlera quand ce plan échouera, ce qui est inévitable.
    Et que voit-on ? La totalité du PS soutient Hollande et vote ce plan d'ultra austérité pour la Grèce. Vous voyez la conclusion : pourquoi ces mêmes députés PS voteraient-ils contre des lois en France qu'ils viennent de valider en Grèce ? Plus aucun députés PS n'est légitime ou alors ils doivent faire une mise à jour idéologique et reconnaitre que seul le libéralisme marche et qu'il ne faut plus jamais parler de socialisme.
    Le plus malin reste Hollande. Aucune conviction, prêt à tous les coups tordus, un égo sur-dimensionné à faire peur. Tout peut être trahi, une seule chose compte : être réélu. Et vous ne savez pas la meilleure ? La quasi totalité des gens qui se disent de gauche, y compris sur ce blog, vont voter en masse pour lui en...

  4. redrock dit :

    Cet "accord" grec confirme la nature totalitaire de l'ordo libéralisme germano-européen, ossature même de la construction européenne, voulue par ses "pères fondateurs", Jean Monnet l’Américain, le père préféré, Robert Schuman, petit saint besogneux en voie de béatification, frappé d’indignité nationale en 1945, coopérant secrètement avec les Services américains par la suite avec Paul henri Spaak.Devenue ensuite projet messianique portée par les lobbies de l'ERT et les nostalgiques de Charlemagne, manipulée par les fidèles de l'Otan, l'UE est devenue la religion obligatoire et impérieuse de tous les partis de gouvernement.
    Tsipras s'est sacrifié sur l'autel de cette religion impérieuse mais il y a sacrifié aussi la souveraineté du peuple grec;

  5. Sorum dit :

    Quelle tristesse ce vote grec. Seuls 32 députés de Syriza ont sauvé l'honneur. Continuer à défendre l'indéfendable est dramatique : L'indéfendable est la position de Tsipras. Pleurnicherie et larmes de crocodile pour rester au pouvoir. On ne reste pas au pouvoir pour appliquer un programme auquel on ne croit soit disant pas. Sinon on ne vaut pas mieux que les autres. Il est en train de tuer tout espoir venant de la gauche. L’extrême droite à de beaux jours devant elle. Il n'est pas le seul responsable, tous les partis de gauche cédant au totem absolu de l'Euro et n'envisageant aucunement autre chose sont à mettre dans le même sac.

  6. afournier dit :

    J'ai beaucoup aimé votre discours devant le parlement. Le seul point qui à chacune de vos interventions me saute à l'oreille, c'est "l'Europe Allemande". Je pense que cette analyse n'est pas exacte.
    L’Allemagne est le moteur de ce mécanisme parce son agenda politique coïncide avec ce pour quoi l'UE est construite depuis la CECA, les intérêts des banquiers et des grosses industries. Comme vous dites "la pénicilline n'est pas écossaise, elle est universelle" il faut considérer l'ordolibéralisme comme un dogme, non pas allemand, mais comme une doctrine du cadre appliquée à des zones économiques. Aujourd'hui c'est l'Allemagne, demain un autre pays néolibéral jouera le wagon dans le mécanisme cadre de l'UE. Pour moi, l'Allemagne n'est pas le noyau du problème, le problème c'est l'effet de système que constitue l'UE et son cadre autobloquant.
    Sinon, le reste du discours et les rassemblements m'ont redonné espoir. Merci.

  7. Jean-Pierre dit :

    "Au total, 32 députés de Syriza, la formation de gauche radicale de Tsipras, ont voté contre, tandis que 6 se sont abstenus lors de ce vote sous haute tension. Le chef du gouvernement a toutefois pu compter sur les voix de son partenaire de coalition, le parti de droite souverainiste ANEL, et sur celles de l'opposition."
    La messe hellénique a été dite. L'église orthodoxe n'a plus qu'à symboliquement donner sa bénédiction, et récupérer la litanie de "Il a la classe, notre Tsipras !". Je doute que la rue, une fois de plus abusée, soit satisfaite de cette prétendue révolution citoyenne par les urnes. Aussi, la peste brune risque fort de ne pas s'embarrasser de toutes ces considérations, et de cogner dur sur les flancs.
    Rien n'est bien sûr écrit d'avance, toutefois le Parlement français vient d'entériner la débâcle grecque. Les plus optimistes peuvent en l'état certes espérer un "non" de l'Allemagne et de la Finlande. Haute aspiration que celle de compter sur les bourreaux pour finalement choisir entre le garrot ou le couperet. D'autres perspectives étaient possibles, celles de Varoufakis et Toussaint notamment semblent avoir été mises au...

  8. Donato Di Cesare dit :

    Après cette tragédie, qui a commencé le 25 Janvier, tout les citoyens et les peuples de gauche ont appris et compris le rôle et le but des instances et des traités Européens. Pour ma part, dès à présent, ce sera totale désobéissance civile à cette Europe. Je pense qu'il est urgent que Jean-Luc prenne le chemin pour notre souveraineté, notre liberté et notre démocratie.

  9. LEVALLOIS dit :

    Trop tard, la démocratie en Grèce est morte... Les Allemands mettront bientôt touite l'Europe à genoux. J'avais peur que la violence ne se réinstaure sur notre continent, désormais j'en suis sûr. Quand la démocratie est bafouée, humiliée... Que reste-t-il ?

  10. Francis dit :

    Et maintenant ? Maintenant nous sommes nombreux dans notre gauche à attendre autre chose que des discours sur la désobéissance. Il faut clairement tirer les enseignements de cette expérience grecque (qui n'est pas encore terminée) "Nous désobéiront aux traités" Désolé mais cela n'est pas une stratégie mobilisatrice. Soit on décide que face à l'impossibilité de changer le caractère anti démocratique de cette union européenne il faut en sortir, soit on en accepte les règles et on disparaît totalement des radars de la vie politique. Tsipras aura au mois réussit à démontrer aux citoyens européens que la CE et l'euro ne sont ni plus ni moins que des outils de domination du capital financier et la caste qui en tire profit. Il est au pouvoir, il accepte contraint ces règles pour tenter de sauver ce qui peut l'être dans son pays exsangue. Mais nous allons attendre une hypothétique victoire pour "faire pareil". Le Front de gauche semble cette fois-ci avoir une analyse commune. Il faut maintenant mettre ses actes en concordance avec ses convictions. J'attends avant de prendre ma décision de vote (ou non vote) aux régionales une clarification sans tergiversation.

  11. JP51120 dit :

    Aujourd'hui il faut se rendre à l'évidence, nous ne vivons pas en Europe dans des systèmes démocratiques. Et l'UE se comporte ici en autocrate, avec la complicité des sociaux traitres qui gouvernent la France. Ainsi un peuple n'a pas le droit de choisir un gouvernement qui mène une autre politique que celle dictée par les marchés financiers.
    Certes, il devient difficile à la face du monde de trouver un nouveau Pinochet pour assassiner un président de gauche, ou des colonels zélés pour remettre le peuple dans le "droit chemin de l'obéissance aveugle aux intérêts supérieurs de la finance". Mais en anéantissant les espoirs du peuple Grec, en poussant Tsipras à se coucher, l'Allemagne et ses vassaux ouvrent un boulevard pour les néo nazis là bas, les nostalgiques de Franco en Espagne ou de Mussolini en Italie. Et le Front national en France. Si les peuples européens ne sont pas vigilants nous serons bientôt dirigés unanimement par un gouvernement européen, unique, allemand et dictatorial.
    Alors oui, après la 6è République, il faut lancer le projet de sortie de la France de l'UE. De l'UE actuelle, pour reconstruire une internationale des peuples.

  12. Franck dit :

    Je ne suis pas économiste. Je suis un citoyen qui s'intéresse à la chose publique. Jusque là je pensais qu'on pouvait changer de politique tout en restant dans la zone euro, grâce notamment à notre puissance. Mais l'expérience grecque nous montre le degré de fanatisme aveugle et odieux des "propriétaires" de l'euro. Le couple franco-allemand s'envoie des assiettes dans gueule tous les jours mais doit rester soudé. Les petits (pays) subissent cette violence quotidiennement. Tous s'affaiblissent à en devenir fous. J'ai suivi le vote de la Vouli hier-soir… ça m'échappe, je ne comprends pas ! La situation est inquiétante.
    Jean-Luc, tu dis que nous avons déjà un programme pour 2017. Oui. Mais compte-tenu des nouvelles données, il va falloir très sérieusement le réactualiser, et pas qu'un peu…

  13. CJ7556 dit :

    La politique allemande est en effet un sérieux problème pour l'Europe mais je crois, en tant que Français, que notre gros problème est celui de la politique française en Europe. Notre président a autant de responsabilité que la chancelière dans ces mauvaises décisions prises. De plus il a, semble-t-il, eu un rôle déterminant dans la manœuvre qui a piégé Mr Tsipras. Il nous avait nous mêmes piégés en 2012 avec le traité européen. Le problème européen aujourd'hui est autant la politique du gouvernement français que celle du gouvernement allemand. Si ce n'est plus.

  14. françois Lacoste dit :

    L'euro est une machine infernale. Vous le savez, je suppose. L'Europe est une construction démente dont le seul résultat est la destruction des nations, et pour les remplacer pas quoi ? Quand la Finlande décide du sort fait aux Grecs, cela me fait très peur. J'attends toujours que vous nous disiez comment vous pensez changer l'Europe. Si c'est à Strasbourg on risque d'attendre longtemps.

  15. JLuc dit :

    "Pistolet sur la tempe, pied dans la porte".
    J'aurais plutôt utilisé l'analogie "good cop, bad coop". Merkel a gardé Hollande près d'elle pour que ça n'apparaisse pas trop comme le tête à tête que c'était. Donc le couple franco-allemand avec maman qui porte la culotte fonctionne bien.
    Quant au Grexit plutôt que l'accord… Encore faut-il pouvoir le maîtriser autant que faire se peut. Varoufakis dit lui-même qu'ils y ont travaillé à 5 alors qu'il aurait fallu être 500… Tsipras pensait ne pas avoir mandat pour une sortie de l'euro. Il l'a avoué dès le début pour preuve de bonne foi. Mais il n'était pas face à des partenaires prêts à l'entendre, il était l'incongru arrivé à entrer dans un club privé qui veut faire des propositions de changement aux autres membres. Ceux-ci lui ont fait comprendre qu'on se plie au réglement ou qu'on quitte le club. Et que ça serait bien d'ailleurs s'il le quittait. Gabriel Colletis qui disait ce matin sur France Culture que le Grexit est inévitable. Qu'une économie parallèle existe de toutes façons déjà en Grèce. Tsipras s'est peut-être finalement donné le temps nécessaire pour le préparer au mieux sachant que la situation va de toute...

  16. TOMASSO DOMINIQUE dit :

    Bonjour
    Je pense que pour changer l'Europe - la zone euros plutôt - il va falloir peut-être falloir attendre le rapport de force nécessaire.
    Pour le moment on se sent impuissant face à la détresse du peuple grec.

  17. JOPO dit :

    Excellente analyse. Que l'on adhère ou non à votre ligne politique on doit reconnaître que pour l'instant vous êtes le seul, au dessus de la mêlée et des invectives / intérêts à court terme, à apporter une analyse sérieuse et réelle de la situation, avec un rappel des textes et procédures, de ce qui a été fait et pourquoi,de l'incidence des méthodes / désinformation employées aujourd'hui. Trop de "responsables" politiques et européens jouent sur les peurs irraisonnées / infondées.
    Un Etat n'est pas un débiteur comme une personne privée. Il est affligeant d'entendre eurodéputés et hauts fonctionnaires ignorer cela. Souveraineté nationale, territoire, politique internationale, alliances de blocs, intérêts géostratégiques, contraintes nationales, démocratie, conflits... sont des enjeux tout aussi importants que l'argent, avec des conséquences à long terme. Le projet européen est mort. D'outil au service des peuples il est devenu une arme contre les faibles. La Grèce nous a été imposée par nos décideurs. Combien de ceux qui crient au scandale qui ont des comptes à l'étranger, des employés au black, des petits arrangements perso et dans leur société et des...

  18. placide dit :

    De fait, la situation démontre qu'il n'est pas possible de s'en sortir sans sortir de l'euro, de l'UE. Cela donne raison à ceux qui le démontre depuis des années, et notamment en France, le PRCF qui avait déjà à ce sujet interpeller le candidat Mélenchon en 2012. Il n'est pas de démocratie en restant dans l'UE. Il n'y aura pas d'alternative de gauche tant que l'on restera dans l'euro.
    Aidez la Grèce c'est d'abord et en premier lieu faire que notre pays fasse voler en éclat les chaînes de l'Union européenne. Qu'il brise cette dictature des marchés. Pour faire réellement place au peuple. Cela suffit de mener les peuples à l'abattoir en défendant toujours et inlassablement "l'euro qui protège" alors que l'on a bien vu que l'euro (et la BCE) ont été l'arme principale pour écraser le peuple grec. Cela suffit de mener les travailleurs dans le mur, de pousser les peuples à la confrontation en restant à tout prix dans l'UE. Cela suffit de laisser le terrain libre pour que le FN se développe. Stop, cela suffit !

  19. Jean-Marc D dit :

    Manque de chance, mauvais pioche, le parlement grec n'a pas rejeté l'accord et finalement très peu de députés de Syriza aussi. ET maintenant que fait-on pour la Grèce ?

  20. Dubitatif dit :

    « La solidarité avec Tsipras ne peut justifier que l’on abandonne ses propres objectifs et convictions Notre solidarité avec Tsipras est acquise. Elle n’est pas en jeu».

    Comment peut on comprendre cette « solidarité avec Tsiprras » qui l'excuse de toute responsabilité au moment où lui-même se désolidarise de la majorité du « non » au référendum, de la majorité du « non » au sein du comité central de son parti, qu'il vient d'abandonner ses propres objectifs et convictions, qu'il a appelé à voter un accord qui ne règle rien, aggrave tout et valide les méthodes qui l'ont permis ?

  21. jeannine dit :

    J'ai hier lu chez un ami le discours de Zoé Konstantopoulo, présidente du parlement grec, sur le projet soumis par le gouvernement aux créanciers ou elle fait part de son refus. Auriez vous un lien ? Vraiment édifiant sur les raisons de cette bande de mafieux et ou elle restitue a mon avis l'honneur de Tsipras, seul face a un machine infernale et bien huilée.
    Gens de gauche, gardons lui confiance, car oui il était l'incongru avec toute leur morgue et leur mépris, il est des nôtres ne l'oublions pas. Et oui stop a ces ignominies.

  22. JAIME dit :

    Difficile de juger A Tsipras ! Dans son livre le grand bond en arrière, Serge Halimi rappele le propos tenu par un intellectuel brésilien Emir Sader qui, lors d'un entretien avec JP Chevenement à Porto Allegre en 2001, exprimait à ce dernier sa désillusion : combien avait été démoralisante pour la gauche du tiers monde l'idée qu'il n'y avait pas d'autre politique possible, énoncée en France en 1983. Ce qui fera dire à Keith Dixon plus tard que l'expérience mittérendienne, suscitant au départ espoir et intérêt en Grande-Bretagne sera l'illustration de l'impuissance de toute politique nationale allant à l'encontre des tendances dominantes de l'économie mondiale. Nous revivons le même scénario aujourd'hui avec l'exemple de la Grèce. Effectivement, il n'y a rien à attendre des institutions européennes et que dès maintenant il convient sérieusement de travailler à un plan B de sortie de cette prison qu'est devenue cette UE. Je fais confiance à J. Généreux et économistes sympathisants du PG. "N'ayons pas peur, ne vivons plus comme des esclaves!" pour reprendre titre film de Yanis. Soutenir le peuple grec c'est nous rendre plus forts.

  23. gilbert raynaud dit :

    Les députés grecs, constatant que leur 1er ministre a signé l'accord, auraient du demander à la troïka dans une lettre ouverte, où ils devaient voter (pour ou contre) vu que désormais leur gouvernement compte pour du beurre, au parlement européen ? Au parlement allemand ? Au siège du FMI ? Au siège de la FED ?

  24. Nico dit :

    A gauche, ces événements sont une fracture et la lecture de ces commentaires en est l'illustration. Il est à parier que si vous n'adoptez une ligne politique plus claire sur l'Europe vous disparaîtrez. Le rejet sans ambiguïté de cette Europe est devenu plus que jamais nécessaire. Oui une nouvelle internationale des peuples. Il faut dessiner un nouvel horizon, revoir les choses autrement. En plus grand. Animé d'un souffle taille patron, à la mesure de l'adversaire en place. Nouvelle idéologie et nouveau modèle de société. Une grande proposition ! Le soutien des partis frères en Europe et dans le monde. Seulement pas uniquement en Amérique latine, mais en Afrique et en Asie également. Il faut revoir le logiciel. Inventer une autre mondialisation, la notre. Et ne plus courir après l'ennemi. Ne plus jouer sur son terrain.

  25. gilbert raynaud dit :

    No pasaran! Mieux mourir debout que vivre à genoux ! Pour l'Argentine cela a été dur, mais depuis ils se sont remis et sont enfin libres. Il faut savoir ce que l'on veut !

  26. Dumas Annie dit :

    Il faut que Tsipras écoute ses électeurs et les élus de Syriza. Il ne doit pas se couper de sa base qui lui a fait confiance jusqu'à présent, les autres ne veulent que sa chute et la mort de Syriza.

  27. Titoune dit :

    Merci de dire haut et fort ce que nous pensons nous les véritables gens de gauche. Hé oui Tsipras a fait une erreur qui aura de graves conséquences, je sais que tu ne l'aurais pas faite du coup c'est moche pour tous ceux qui se bagarrent contre ce système épouvantable, les Anglais dans leur genre c'est pas mal aussi alors que le chômage augmente chez eux la sanction étrangement est de s'arranger pour empêcher le droit de grève ben voyons pourquoi se gêner, devons nous vivre comme les étatsuniens ou c'est le marche ou crève la devise de chez eux, bref sans réaction des peuples c'est la loi du fric qui s'imposera plus encore je ne peux croire que rien n'est possible pour empêcher ce cauchemar mais j'ai des doutes ! J'espère que tu finiras par te faire entendre plus encore.

  28. Jeff dit :

    À tous ceux qui pensent qu'il faudrait proposer de sortir de l'euro sans résister je voudrai rappeler quelques réalités. Les Grecs ont voté un référendum et demandé à Tsipras de négocier mais sans sortir de l'euro. Il ne me parait pas évident que le résultat du référendum aurait été le même si la sortie de l'Euro avait été évoquée. Aujourd'hui encore il semblerait que les grecs soutiennent très majoritairement Tsipras plutôt qu'une sortie de l'euro. Quel serait le soutien pour une sortie franche de l'euro en France alors que les français paraissent encore plus accrochés à l'euro que les Grecs ? Je me garderai bien des évidences mais il faudrait s'en garder aussi parfois en évitant de croire par exemple que le FN progresse parce qu'il prône cette sortie. C'est un peu plus compliqué que cela et pour moi pas notre point faible de ne pas être favorable à cette sortie sans résistance. Nos difficultés réelles sont toutes autres et elles sont bien connues, les divisions du FdG, les alliances à géométrie variables, font bien plus de mal.

  29. jeandutouch dit :

    Si on veut sauver ce qui peut l’être du projet européen, la preuve est faite, il faut sortir de l'euro. L'euro, tel que l'imagine le Parti de gauche, est une utopie, l'Allemagne ne cédera jamais. L'analyse de Jacques Sapir sur ce sujet, est parfaitement lucide. A vouloir s’accrocher obstinément à l'euro, Tsipras y à laissé son honneur et sa tête et Syriza est mort. Faute de n'avoir pas envisagé cette hypothèse il entraîne la Grèce au fond du gouffre. Ce faisant on déroule le tapis rouge au FN et autre Aube dorée.

  30. bernard hugo dit :

    "Le pouvoir corrompt absolument"
    C'est une vieille constatation qui n'a jamais été démentie par les différentes expériences historiques, quelques fussent les idéologies, aussi radicales soient-elles, dès lors qu'elles assument le pouvoir politique. La délégation de pouvoir, si elle n'est pas révocable et que les mandatés ne rendent pas compte de leur mandat précis devant la collectivité souveraine ou le peuple souverain, devient incontrôlable : résultat : Tsipras isolé au sein même de Syriza et contre le vote à 61,3%, signe un accord, que par ailleurs il désapprouve. Ce faisant en bon ingénieur petit-bourgeois, il n'a songé qu'à sa responsabilité devant le risque d'un chaos financier eu Europe, quand c'est précisément la domination de toutes les abstractions économiques et financières qu'il faut détruire. Mais il n'a pas songé au torpillage de l'espérance qui l'avait pourtant porté au pouvoir. Puissions-nous comprendre qu'à susciter le désespoir, on ouvre la porte aux pires monstruosités.

  31. agasse dit :

    En votant comme il l’a fait, l’électorat populaire grec s’est exprimé courageusement mais n’a pas changé le rapport de force avec le grand capital qui, au nom des intérêts à payer, démolit les conditions d’existence de la majorité de la population. C'est là la limite de l’expression électorale dans une société dominée par l’argent, par la grande bourgeoisie.
    "Oui cette Europe est écœurante car elle tourne le dos aux beaux principes qu’à l’origine elle prétendait défendre. Il est temps de la refonder radicalement en déjouant les mystifications idéologiques qui en font un parangon de démocratie alors qu’elle foule aux pieds les souverainetés populaires et le cas échéant les peuples qui ont le malheur de relever la tête."
    Un responsable régional du parti Podemos, l'allié espagnol du parti grec Syriza, a dénoncé lundi l'accord entre la zone euro et la Grèce, assurant que l'Europe a ainsi tenté « un coup d'État financier », visant à transformer la Grèce en un « protectorat ». « La solidarité européenne n'existe pas », a dénoncé Pablo Echenique, ex-député européen et actuellement député régional. L'élu, premier responsable de Podemos à réagir à l'accord conclu à Bruxelles...

  32. Louis31 dit :

    Je crois maintenant qu’il faut arrêter de dire que Hollande est un mou et qu’il manque de courage face à Merkel. Il est complètement d’accord avec elle et avec cette politique et comme il l’a fait avec les Grecs, le bon et le mauvais flic il le fait avec nous en France. Tout le monde sait que cette politique c’est celle qu’il préconisait il y a longtemps déjà dans l’écriture de ces livres.
    Vive la VIè Vive la VIE

  33. Manuel dit :

    @janine
    Zoé Konstantopoulou a beaucoup parlé ces derniers jours, je ne sais pas quel discours vous cherchez, mais la traduction en français du discours du 11 juillet est ici.

  34. Yohann V dit :

    Une bonne fois pour toute, 80% de la consommation greque est basé sur de l'importation, 20% de son PIB est du tourisme, une autre grosse partie sont les produits de luxe. Si la Grèce sort de l'euro elle doit émettre une nouvelle monnaie. La valeur de cette monnaie chutera fortement les premiers mois la rendant extrêmement faible par rapport à l'euro. La conséquence principale sera une augmentation incroyable de leur dette et l'impossibilité de payer leurs produits d'importation. La Grèce à une capacité productive inexistante. Conclusion, alors qu'ils n'ont déjà plus de médicaments, si ils sortent de l'euro brutalement (sans revoir leur capacité productive ou sans créer des partenariats avec des pays non européens), à peu près un mois ou deux plus tard, ils n'ont plus rien à manger et la population meurt et doit recourir à des demandes d'aide humanitaire.
    Gravez le vous dans le crâne, Tsipras n'avait pas le choix !

  35. marco polo dit :

    La Grèce sous la botte allemande. Merkel et Schauble sont les nouveaux chefs d'une union européenne qui prend des allures de reich d'une autre époque. Revancharde l'Allemagne ? Je souhaite que non, mais qu'en pensent les Grecs avec la Vouli qui reprend les chemins de l'austérité. Tous les discours politiques qui chercheront à convaincre du contraire vont s'y casser les dents. L'avenir de l'Europe s'assombrit les camarades, il va falloir ressortir nos outils cachés dans la paille.

  36. DD dit :

    Quand comprendrez-vous que cette prétendue europe n'est que de la m**** ultralibérale, sous domination américaine et otanesque. Toute tentative de modification est condamnée : c'est fait pour ça. Vous perdez votre temps et celui du peuple et du prolétariat français. Ce machin doit être combattu sans pitié. Jusqu'à démolition totale. Pour une République souveraine, sociale et laïque au service du peuple, avec voix internationale audible et solidaire des peuples opprimés. Arrêtez de tromper les gens.


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