16août 15

Coup d’oeil de retour

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Ces lignes signaleront mon retour de congé. J’ai pris quatre semaines. Un peu plus que conquis par le Front Populaire mais une semaine de moins que donnée par François Mitterrand et le programme commun… Vendredi de la fin du mois, je refais mon bagage pour participer au « remue-méninge » du Parti de Gauche à Toulouse. Je publie le lien vers le programme et la page pour s’inscrire. Car les inscriptions continuent. Le moment est propice à discuter mais aussi à apprendre! Si cela vous intéresse, comme chaque année, même si vous n’êtes pas membre du PG vous pouvez y associer. Précision : évidemment, le comité d’organisation fera le tri s’il y a trop d’afflux. Et sinon vous pouvez aider quand même des moins argentés à participer : en vous inscrivant, vous précisez avec votre nom : « bourse d’étude ».

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Bon d’accord, en quatre semaines, j’ai trop bougé entre deux pays et trois départements. Mais j’ai bien profité. Humm. Je sais bien que, malheureusement, ce n’est plus le cas de tout le monde. Pauvreté et appauvrissement gagnent de tous côtés et c’est presque un privilège d’avoir pu prendre l’air. Certes, le soleil et le silence n’ont pas éteint les deuils de l’année passée. Ni toutes les marques de l’incroyable charge de travail partagée avec mon équipe et mes camarades pendant cette saison écoulée. Mais tout cautérise mieux si on décide de prendre de bon cœur ce qui est donné par la beauté de la nature, les douceurs de l’amitié et celles des sentiments suaves.

Je suis invité à faire le discours de clôture du remue-méninge du Parti de gauche cet été de nouveau. J’aurai donc l’opportunité de mettre en ordre un tableau général de situation. Je m’exprimerai avant cela dans « Sud-Ouest » en fin de semaine et dans « les Inrocks » la semaine suivante. Enfin, je vous retrouve tous dans l’émission « C politique » de Caroline Roux, le 6 septembre, à 18 heures sur France 5. Ceux qui organiseront des écoutes collectives, publiques ou privées, comme c’est souvent le cas, me diront vos commentaires. Je ne manquerai donc pas d’occasions pour dire ma part de vérité.

Ce post peut donc aller sous le clavier sans obligation de synthèse générale. Je n’y fais pas ma « rentrée » mais mon retour de vacances. J’y jette un œil sur le tableau mondial qui se met en place, je dis un mot de la Grèce et la diffusion du « poison allemand » en Europe désormais dénoncée de tous côtés, et dans tous les pays. Mais il le faut bien aussi, je dis un mot de l’évènement « Tel Aviv plage » pour prendre ma part des combats qu’ont menés mes amis. Mais j’ai voulu aussi développer mon raisonnement à propos du soutien qu’il faut apporter aux Chrétiens d’orient dont j’ai affirmé le principe sur ma page Facebook. Enfin, je m’en voudrais de ne pas dire dès ici que j’ai suivi avec révolte totale l’agression du gouvernement Turc contre les positions kurdes de résistance et de combat contre les fascistes de Daech. La manœuvre pour éliminer nos amis du HDP du parlement turc est aussi si grossière ! Certes, c’était en plein mois d’août, mais j’ai été heureux de me joindre à la poignée d’énergiques qui se sont rassemblés place de la République pour exprimer leur solidarité ! On en parlera au « Remue-Méninges » dans une séance spéciale consacrée au thème. Mes chers lecteurs, ne le perdez jamais de vue : la géopolitique commande la politique. L’état du monde conditionne la vie au village. Elle va bientôt devenir très rock and roll

Du poison allemand à la pagaille générale

Comme chacun le sait, nous sommes les « irréalistes » et « ils » sont les très intelligents. Nous rêvassons et eux font fonctionner le meilleur et seul système possible. Sous nos yeux éclatent les bienfaits de leurs prouesses. Au cours de l’été, le monde global a fait un grand pas vers le désordre généralisé. Je laisse de côté pour aujourd’hui les aspects militaires du désordre mondial et le chaos qui s’étend d’un pays à l’autre dans tout le Moyen-Orient comme en Afghanistan, ce nid de guêpes insubmersible ou dix ans de bienfaits « des alliés » prend la tournure d’une débâcle totale. Rien sur l’Afrique non plus ou le renforcement du dispositif militaire français au Niger n’annonce rien de vraiment bon. Et rien non plus sur la nouvelle offensive putschiste qui déferle sur l’Amérique latine et à présent notamment au Brésil.

Je veux seulement pointer un enchaînement qui va nous toucher bientôt tous de très près. Grèce, Allemagne et Chine entrent en turbulence combinée. Voyons. La Grèce va bientôt s’effondrer dès que les bienfaits du prochain cocktail de tortures adopté au parlement grec lui auront été appliqués et que la récession prévue en toutes lettres dans celui-ci sera venue aggraver le mal incurable dont elle est déjà atteinte. Tsipras a cru bien faire en acceptant les humiliations dictées sous le fouet du « gouvernement-allemand-de-droite-CDU-CSU-et-du-PS » que, par confort de langage et respect pour la patience de qui me lit je nommerai « gouvernement allemand » ou « Merkel » ou « Schaüble ». Je fais cette précision dans l’espoir de ne pas brutaliser les oreilles délicates de Cécile Duflot pour qui l’Allemagne éternelle et intemporelle « n’est pas notre ennemie » davantage que je ne suis son ami. Je ne dis pas ça pour me moquer de son extraordinaire sens de l’à-propos lorsqu’elle a décidé d’inventer un motif de rupture avec moi. Le fait est qu’il lui faudrait désormais traiter de « germanophobe » aux « accents déroulédiens » la moitié de l’Europe de gauche, inclus Syriza et Podemos, sans oublier le Sinn-Fein et la plupart des verts européens à commencer par une bonne partie de ceux d’Allemagne !… Mieux vaut en rire ! Mais je crois que le moment est celui où il faut convaincre.

Cela demande des efforts supplémentaires pour ceux qui ont le plus de mal à comprendre qu’une époque est finie en Europe. Et bien finie. D’ailleurs le débat est vif sur ce sujet aussi entre écolos. En atteste la tribune de Karima Delli sur ce point. Pourquoi y insister ? Parce que si nous voulons faire l’union de l’opposition de Gauche il va bien falloir s’entendre sur les questions clefs qu’affronterait notre gouvernement. Notamment celle de la limite que nous donnerions aux injonctions allemandes. La leçon donnée par le choix de Tsipras doit être tirée sans naïveté ni angélisme eurolâtrique. Il ne sert à rien de céder quoique ce soit dans la négociation avec l’Eurogroupe. On connaît la formule « jusqu’ici mais pas plus loin ». Un engrenage mortel. Si ce n’était pas pour aller plus loin pourquoi seraient-ils venus jusqu’ici ? Tsipras le subit à présent. Le maintien de l’ordre du traité budgétaire européen est assuré sans faille par Merkel/Schaüble. C’est-à-dire par l’Allemagne quasi unanime de la CDU-CSU au SPD, même si nos amis de « die Linke » et maints écolos allemands sont sur la ligne de dénonciation de « l’Europe allemande », expression qui fait s’évanouir la gauche française « prout prout et grandes écoles » réunie dans un même angélisme irénique. En France, les députés de l’opposition de gauche ont voté contre le plan à l’Assemblée nationale comme ceux de « die Linke » en Allemagne et toute la gauche de Syriza en Grèce. D’autres « frondeurs » de circonstances ont voté pour ou bien se sont abstenus ou bien sont allés faire pipi au moment du vote. On ne fait pas une alternative de gouvernement avec des crises diurétiques et des abstentionnistes quand viennent les questions essentielles ! Il faut regarder ce sujet en face, car l’Allemagne va déclencher une crise majeure en Europe, sociale politique et culturelle. L’Europe allemande est impossible. Même Romano Prodi le déclare dans une tribune parue dans « Le Monde ».

Mais il faut maintenant prendre la mesure de ce qui s’avance. La politique d’austérité est en réalité une politique de dévaluation salariale pour augmenter la compétitivité des produits sur le marché international. Elle suppose que celui-ci reste très dynamique pour absorber les productions proposées par l’Europe. Une autre piste dans la même direction aurait été d’obtenir une dévaluation progressive mais ferme de l’euro et une inflation qui permette d’absorber les dettes souveraines et surtout privées. Mais cela percute les intérêts fondamentaux des rentiers allemands qui font la loi en Europe ! Quoi qu’il en soit, patatras, le marché mondial ralentit et va bientôt ralentir davantage encore. En cause, notamment, la crise boursière chinoise et la dévaluation de sa monnaie. De la première, il n’y a rien à dire. Sinon qu’elle a volatilisé en une semaine dix fois le montant de la dette totale de la Grèce pour les trente prochaines années… De la seconde, rions-en tant qu’on peut encore le faire. Les chinois dévaluent leur monnaie sous cotée pour rendre leur salaires compétitifs ! Bref les Chinois jouent aux Allemands… Les Allemands vont déguster. Car leurs chères grosses bagnoles vont couter là-bas bien plus cher et les machines-outils seront bien moins remplacées si la production baisse. Résultat les Chinois font aux Allemands ce que l’Allemagne fait à l’Europe tout entière. La pagaille générale est garantie. Un terrible coup de froid sur le moteur absurde de la croissance mondiale sans fin se dessine à horizon rapproché. L’Europe va trinquer. La Grèce va couler. Car la nouvelle récession de deux ou trois points, prévue par les génies allemands de la Troïka, c’était avant que le frein chinois n’ait commencé à fonctionner ! Génial. De toute façon Chine ou pas la dette est impayable, tout le monde le sait, et tout le système va passer au fossé. Schaüble finira par avoir sa petite zone « Euromark », cet ultime avatar de l’Europe allemande à la Bismarck !  

Dans ce contexte, il est temps de se réveiller ! Un gouvernement de l’opposition de gauche ferait-il la politique de Tsipras ou romprait-il le cadre ? Entre l’euro et la démocratie, entre l’euro et la souveraineté, entre l’Eurogroupe et l’indépendance que choisirions-nous ? Je veux dire : que choisirions-nous si nous y sommes contraints parce qu’on aurait refusé nos solutions raisonnables ? Jacques Généreux a planté dix fois ce décor devant nous et il l’a fait une nouvelle fois au dernier congrès du Parti de Gauche. J’avais dit au précédent congrès « entre l’euro et la souveraineté, nous choisissons la souveraineté ». Nous lancions l’alerte. C’était alors Chypre qui servait de cobaye et de cahier de brouillon à l’Allemagne et à la BCE pour la politique d’agression qui consiste à couper l’accès à la monnaie et à provoquer l’effondrement du système bancaire d’un pays récalcitrant. Nous fûmes dénoncés par tous les bien-pensants et même traités d’antisémites parce que nous mettions en cause le ministre français qui avait approuvé cette manœuvre ! Quelle stratégie appliquerions-nous ? La rupture ! Tel est le sens du « plan B » dont nous sommes convenus au congrès du PG. Et de la conférence européenne du plan B que propose le PG et dont Eric Coquerel a présenté l’idée sur Europe 1 et présenté les grands traits sur son blog ! 

Check Point sur Seine

J’ai défait ma valise pendant que mes amis Eric Coquerel et Danielle Simonnet imposaient un débat sur la pitoyable opération « Tel Aviv plage ». Je fais miens leurs arguments pondérés. Je n’y ajoute rien. La direction politique effective du Parti de Gauche a fait son travail de façon magistrale. Le rôle de déclencheur a été bien accompli par l’intervention de Danielle Simonnet, notre unique conseillère de Paris par ailleurs co-coordinatrice du Parti de Gauche. Mais je veux marquer d’une pierre blanche ce que j’observe à cette occasion.

Un grand changement se voit dans l’opinion sur le thème. Je le note en constatant l’absolue impuissance des habituels manieurs pervers du rayon paralysant : l’accusation d’antisémitisme assénée à tort et à travers, à tous propos et hors de propos, sur tout le monde et n’importe qui, n’impressionne plus personne. C’est un résultat lamentable de l’abus qui a été fait de cette accusation. Car l’antisémitisme est une réalité comme le racisme en général dont il est une expression particulière. Mais à force de l’utiliser pour interdire tout débat sur la politique des gouvernements d’Israël, ou pour régler des comptes politiques, l’argument a changé de sens aux yeux du plus grand nombre en perdant son objet réel. L’accusation d’antisémitisme est surtout devenue l’argument de confort pour habiller le soutien inconditionnel à un gouvernement étranger dont la majorité des Français, toutes confessions et opinions politiques confondues, réprouve le comportement. Depuis les crimes de guerres contre la population de Gaza, seuls les fanatiques en sont restés à cette option du soutien inconditionnel alors même qu’une partie de l’opinion israélienne et des militaires de ce pays condamnent eux-mêmes ce qui s’est passé et se passe depuis ! Le soutien du CRIF à madame Le Pen et le retour d’ascenseur bienveillant du Front national n’ont rien arrangé, c’est bien certain.

Dès lors, la défense inconditionnelle se fait au prix du pire. En atteste le comportement excessif et agressif d’une personnalité comme Arnaud Klarsfeld ! Ses parents ont forcé l’admiration de tous en menant une traque implacable contre les nazis. Que devient le capital de ce nom quand il sert d’autorité pour agonir d’invectives Eric Coquerel ou bien pour tweeter : « ceux qui veulent boycotter Israël sont comme les nazis qui voulaient boycotter les juifs ». Et encore ne dis-je rien ici de l’incroyable grossièreté des injures encaissées par Danièle Simonnet. Sans oublier les menaces et tout le reste. Du reste quoique j’écrive et quelles précautions que je prenne à cet instant, je m’attends aux mêmes hurlements de la meute. Pavlov règne en maitre sur cette scène. En voyant tout cela, en entendant les responsables de la mairie de Paris approuver les critiques de mes amis puis s’arcbouter à défendre une opération, pourtant déjà totalement démonétisée, par des communiqués lénifiants, je m’interroge : comment en sont-ils arrivés là, au PS ? Certes il y a dans les rangs de ce parti un nombre conséquent d’inconditionnels des gouvernements d’Israël. Mais il n’est pas vrai que ce soit le cas d’Anne Hidalgo ni de la majorité municipale socialiste. La vérité exige de dire que sous l’impulsion de Bertrand Delanoë la ville de Paris a beaucoup fait pour les villes palestiniennes. Et c’est sous l’autorité d’Anne Hidalgo, à l’initiative de notre camarade Danielle Simonnet, que l’Etat palestinien a été reconnu par Paris.

Comment en arrive-t-on à ce résultat où critiquer une initiative de la ville qui vient en contradiction avec ses engagements équilibrés du passé se transforme en une « opération antisémite » ? Comment est-ce possible ? Comment une Hidalgo a-t-elle fini par se faire instrumentaliser de cette façon ? Parce qu’elle a agi inconsidérément. Et solitairement, sans l’avis ni de son conseil ni de ses adjoints. Et si elle l’a fait c’est parce qu’elle ne comprend pas le monde dans lequel elle vit. Sur ce point je fais la même analyse que le journal « le Monde », une fois n’est pas coutume. Les dirigeants socialistes agissent d’après un logiciel dépassé. Dans ce domaine comme dans les autres. De la même façon que les chefs socialistes en sont restés à la logorrhée sur « l’Europe qui protège » et les mièvreries émollientes sur le « couple franco-allemand », ils en restent à une vision du conflit israélo palestinien qui n’a plus de réalité. Le « processus de paix » n’existe pas. Il est devenu un objectif de lutte. Pour le moment il butte sans espoir sur la politique de colonisation accélérée menée par le gouvernement de monsieur Netanyahou contre l’avis du monde entier. Il butte sur l’extrême-droitisation approfondie de la majorité de droite en Israël et dans la diaspora. D’un autre côté il est faux de dire et de penser que l’écrasante majorité des musulmans en France soient antisémites comme il est absurde de dire que les juifs en France sont anti-musulmans. En particulier les jeunes Français qui militent pour le boycott des produits israéliens n’agissent nullement par antisémitisme mais par refus de la colonisation et de l’humiliation des palestiniens. Leur argument doit être entendu : si ce n’est pas le boycott alors quel autre moyen pacifique permettrait d’agir concrètement pour obliger le gouvernement d’Israël à entrer dans la logique de paix ? Interdire cette discussion et cette action dans un pays libre revient à y importer l’Etat de non droit et de violence qui prévaut sur place, en Palestine et en Israël. C’est instiller en France un poison mortel pour l’unité et l’indivisibilité de son peuple ! Et c’est mal éduquer bien des gens partis honnêtement dans un combat qu’ils veulent mener honnêtement.

Le calme magnifique et la discipline non violente du rassemblement « Gaza-plage » a été la démonstration de cette dimension raisonnée du combat mené. Je le dis d’autant plus tranquillement que mes amis n’y avaient pas appelé pour la raison que nous n’étions pas capable de protéger notre action contre les provocations que nous redoutions. Les grilles de lectures simplistes qui veulent confessionnaliser le conflit ne prennent de réalité que si on le leur permet, en les prenant au sérieux, et en se rangeant sous la bannière des siamois du « choc des civilisations ». Quelle que soit leur religion, les Français sont profondément pacifiques, imprégnés d’esprit laïque et 99,99% d’entre eux souhaitent la fin du conflit israélo-palestinien par l’existence de deux Etats viables, vivant dans des frontières sures et reconnues. Personne ne veut l’extermination des uns par les autres. C’est d’ailleurs pourquoi l’opération criminelle Plomb durci contre Gaza est toujours à vif dans les esprits.

Loin de comprendre cela, l’équipe du PS parisien s’est enfoncée dans un déni qui laisse pantois. Comment peut-on annoncer contre toute possibilité physique que 11 000 personnes auraient participé à cet étrange épisode dont la photo de Klarsfeld à moitié nu dans un essaim de garde du corps est un résumé si consternant ? Comment le communiqué de la ville de Paris peut-il qualifier de « moment de détente » une opération de « plage » sous la protection de 500 policiers et sous la férule d’un « check-point » tenu par une organisation communautariste d’extrême droite interdite en Israël même et aux Etats-Unis ? L’aveuglement politique fait cascade. Une bêtise prépare et justifie la suivante. Pour justifier cette « provoc sur seine » alors même qu’ils savent avoir commis une lourde faute contre leur propre objectif affiché, le PS parisien déjante. Comme d’habitude, son seul espoir se sera ni de convaincre et encore moins de s’autocritiquer. Leur agence de « com. de crise » le leur déconseille… Ce sera juste, comme sur tous les sujets qui gênent, « qu’un coup chasse l‘autre ». Mais le dégât produit dans les consciences ? Ils s’en moquent. Tirez en la leçon. Le PS essaie de contenter tous les communautarismes « à égalité ». Nous les combattons tous. Mais pour le comprendre il faut être « républicain jusqu’au bout » comme disait Léon Blum qui n’est pourtant pas ma tasse de thé politique.

Chrétiens d'Orient

L’actualité m’y invitait. Sur ma page Facebook, j’ai voulu dire ma solidarité avec les chrétiens d’Orient à l’occasion de la manifestation de solidarité qui leur était consacrée le 15 août à l’initiative de l’Eglise catholique. Je veux développer ici mes arguments. J’ai agi dans la tradition des « Lumières ». Pour cette école de pensée, la liberté du culte est mère, historiquement, de la liberté de conscience. C’est pour garantir l’une qu’on formula l’autre en France après des décennies de vaines persécutions contre les protestants.

La liberté de conscience est la seule liberté qui n’accepte ni bornes ni limites. Elle transforme en droit positif l’intime certitude que je pense donc je suis, moi comme personne dont la singularité découle de cette conscience. Et celle-ci m’indique que je peux savoir si je suis capable de douter de ce qui m’est donné pour évident même par ma propre perception. Le doute méthodique est la forme concrète de la liberté de conscience. En ce sens, elle enracine toutes les autres libertés. C’est dans la liberté de culte que la liberté de conscience trouve son champ d’épreuve. En effet les religions sont toutes dogmatiques. Elles affirment chacune détenir la vérité qui leur est révélée par divers truchements directs venus de Dieu lui-même. Le dogme ne se discute ni ne se prouve autrement que par les arguments d’autorité. L’autorité la plus forte a le dernier mot. C’est cela que nous n’acceptons pas. Le chemin vers la vérité ne peut être celui que dessine la force de la contrainte. Nous y voici.

Les chrétiens d’Orient sont atrocement persécutés au seul motif de leurs convictions religieuses. Les Français qui n’ont pas aimé les guerres de religion dans leur pays, et ont inventé la laïcité pour y mettre un terme, ne peuvent rester insensible à aucune des formes de persécution religieuse. Comme nous avons pris fait et cause pour les musulmans martyrisés par les bouddhistes Birmans nous devons prendre position pour la liberté de culte des chrétiens d’Orient. Il faut le faire lucidement et sans outrage à la vérité de la situation. C’est-à-dire sans récupération. Les chrétiens d’Orient sont des orientaux pleinement partie prenante du cadre national dans lequel ils évoluent. Au contraire d’autres religion comme le judaïsme, le christianisme oriental ne prétend pas fonder une nationalité ni avoir des droits sur un territoire en tant que communauté religieuse. Ce ne sont donc des Irakiens, des Syriens, des Palestiniens, des Libanais et non des « occidentaux » par délégation du fait de leur religion.

Les soutenir ce n’est ni soutenir un Etat ni une politique en particulier. C’est soutenir la démocratie et l’Etat de droit dans la zone que les interventions militaires pétrophiles stupides des Etats-Unis ont plongé dans le chaos. C’est vouloir la laïcité de l’Etat partout dans une région où la religion est l’habillage des luttes d’influence des nations du secteur. Par retour de cohérence, vouloir la liberté de conscience et la laïcité de l’Etat là-bas, c’est s’interdire de laisser y attenter ici chez nous. C’est donc cohérent avec la demande d’abolir le délit de blasphème dans toute l’Europe et notamment en France. Bref, défendre les chrétiens d’Orient est un combat laïque.


118 commentaires à “Coup d’oeil de retour”
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  1. Bertrand dit :

    Je lis souvent des phrases : il faut lutter contre la finance folle. Oui mais comment ? Retirer son argent des banques ? Boycotter tous les produit de quelques multinationales ? Faire une grève de la consommation ? Editer des listes de sociétés ne respectant pas l'environnement partout dans le monde et les mettre en liste noire ? Avez vous d'autres idées ? Par exemple si plus personne n'achète de valises en plastique thermoformé de marque commençant par un S, le fond de pension se retrouve avec une coquille vide. Chaque fois qu'un LBO est mis en œuvre, en avertir les consommateurs et à mettre sur liste noire la dite société et faire que sa valeur de revente soit 0. Faire en quelque sorte une arme de dissuasion contre ces actes financiers contraire au développement éco-harmonieux de notre société.

  2. laurence dit :

    Bien dit et bien de dénoncer ! Mais concrètement quelles sont les solutions pour sortir de ce marasme étourdissant et assassin ? Le referendum grec n'était qu'un leurre puisque tout roule comme comme leur dicte à la virgule prés ceux qui tiennent les fils et maintiennent la marionnette nommée l'union européenne qui, elle, a les mains liées ! Mais qui aide qui et à qui sert cette débandade, ce cinéma médiatique et politique ? Séparer toujours plus pour régner, c'est la bataille qui s'annonce en fragilisant et séparant les régions. Mais les Français ne veulent que du travail pourquoi Ces projets de langue catalane ou bretonne avec tout le respect que je leur porte. Mais ? Sortir de l'Europe est une solution pour nous extraire de ce rouleau compresseur, retrouver notre regain et souffle de liberté français pour dicter de nouveau nos idées, nos idéaux, nos conditions ! Le TAFTA avance, les OGM persistent, les articles 32 et 63 maintiennent les délocalisations de manières légales. Réagissons !

  3. Pas d'issue possible sans retour à la souveraineté des Etats. L'Europe Allemande doit être disloquée d'abord, pour reconstruire ensuite une autre Europe, celle des peuples et des Etats souverains. Merci Mr Mélenchon de mener admirablement ce combat.

  4. Poncet dit :

    Dommage, cette crise de gauchisme soudaine. Tsipras remporte une victoire politique, puis convoque à nouveau les électeurs (il aurait pu s'asseoir sur sa victoire et se glisser dans le moule du pouvoir), est-ce le moment de lui tirer dans le dos ? Le Yuan n'est pas dévalué, il prépare simplement son introduction dans le panier des DTS du FMI, bref il poursuit son inexorable marche vers le remplacement du dollar. Quant aux chrétiens d'Orient, qu'il faut défendre évidemment, pourquoi ne pas expliquer qu'ils sont victimes de la politique de redécoupage ethnico-religieux des frontières que souhaite mettre en oeuvre la fraction de l'administration états-unienne favorable au "choc des civilsations" (et qu'elle met en oeuvre par l'entremise de mercenaires sous faux pavillon, suite à l'échec de l'action à visage découvert en Irak) ? Colporter l'idée que les chrétiens d'Orient sont persécutés par des musulmans (les soudards du faux califat sont moins musulmans que moi, j'espère que tout le monde ici en a bien conscience), c'est participer à cette campagne en faveur du choc des civilisations.

  5. BRUNO dit :

    c Politique le dimanche 6 septembre, Carole Roux reçoit Mr Jean Luc Mélenchon pour cette rentée télévisuelle. A cette occasion, mobilisons nous, faisons un travail de terrain, informons la famille les voisins, le quartier, le plus de monde possible du passage a l'émission C Politique, de faire qu'il y ait des millions de téléspectateurs à l'écoute. Mr Jean Luc Mélenchon seul ne peut rien soutenons de toutes nos forces cet homme exceptionnel de gauche. En avant, amis et camarades, notre espoir est là et vive le Parti de gauche.

  6. BARILE Michel dit :

    Sur le soutien aux Chrétiens d'Orient. Défendre la laïcité, dites-vous ? J'aurais tant aimé que cette même analyse soit appliquée à l'ensemble des composantes de la société syrienne ou moyen-orientale. En effet, des musulmans sont persécutés depuis l'invasion US parce qu'ils n'appartiennent pas à la bonne chapelle. En Syrie, en Irak, c'est clair depuis longtemps. Si les chrétiens doivent bien sûr avoir notre soutien, c'est bien la confessionnalisation globale de la région, créée par les différents impérialismes occidentaux ou moyen-orientaux qu'il faut dénoncer. Sinon nous participons, sans le vouloir, à rendre l'un plus victime que l'autre et à renforcer ainsi la communautarisation et la confessionnalisation d'une société plutôt que sa démocratisation et sa laïcisation, basées sur la plus grande part possible de solidarité sociale.
    Bien à vous

  7. CEVENNES 30 dit :

    Bonjour à tous,
    Vous allez rencontree Mr Varoufakis pour organiser "une conférence européenne du plan B". Ce ne sont que manœuvres de diversion pour éviter de proposer à vos électeurs une sortie unilatérale de la France de l'Europe par l'article 50 du TUE, comme Tsipras vous n'avez aucun plan B. La gauche radicale européiste est dans une impasse, bonjour le désastre électoral.
    Cordialement

  8. Claude dit :

    "Ces lignes signaleront mon retour de congé. J’ai pris quatre semaines. Un peu plus que conquis par le Front Populaire (...)"

    C'est très important, d'avoir un référentiel. Mais est-ce le bon ?

  9. Kamara31 dit :

    Je ne suis pas un grand économiste mais si j'ai bien compris et de façon simple, le principal marché de l'Allemagne étais l'Europe et pour protéger ce marché il fallait un euro fort et des sous traitants dans des pays européens a bas coût (pays satellites) alors il faut qu'ils m'expliquent l'intérêt de saigner leurs clients européens qui ne pourront plus acheter et d'autre part la barrière de l'euro fort tombe que va faire l'Allemagne si de plus la Chine gagne encore en compétitivité ?

  10. duparquet dit :

    Bonjour,
    Enfin, le Front de gauche va-il clairement prôner la sortie de l'Europe et de l'Euro, seule façon pour notre peuple de sortir de l'austérité et na pas laisser le monopole sur cette idée à Marine Le Pen ? Siriza a échoué car il a été élu sur l'idée de rester dans l'euro. Certes, sortir de l'euro n'est pas sortir du capitalisme mais rester dans l'Euro c'est ne pas s'en sortir. Alors ?

  11. Bien Modestement dit :

    Le petit peuple dont je fais partie n'a qu'une préoccupation par rapport à une éventuelle sortie de la France du système monétaire de l'Euro. Est-ce que les quelques économies que j'ai laborieusement déposées sur mon livret A pour financer les études des gamins font fondre comme neige au soleil dans une telle hypothèse ? Et je ne parle même pas de ceux qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts...
    M. Mélenchon, vos électeurs vous attendent "cru et dru" sur cette question ? Ils n'ont rien à perdre et tout à gagner d'un rapport de force à développer avec ceux qui ne savent plus à quelle bulle financière se vouer pour sauver le pognon dont il ne savent plus quoi faire...

  12. Chegué Varroum dit :

    Bonjour,
    Merci M Mélenchon, je suis un lecteur assidu, la lecture de vos textes me remonte le moral et me fait penser que nous ne sommes pas perdus.
    Je viens de lire un article du Figaro qui reprend vos propos. Mais ces gens ne savent donc pas lire ? Je viens de percevoir la manipulation des mediacrâtes dont vous parlez souvent, je l'avais compris mais jamais perçu à ce point. Pfff... Quel courage vous avez ! Merde pour pour la suite M Mélenchon.

  13. Claude G. dit :

    Bonjour, Jean-Luc.
    Je pense que ces vacances t'ont permis de recharger les batteries. Merci pour ce long billet, si pertinent. Pour ma part, je pense que les autres pays dits européens n'ont qu'une idée, voir la Grèce à genoux et même davantage, si possible. C'est devenu une question éminemment politique. Quel chaos ! Nous te soutenons toujours.

  14. ORJOL M dit :

    Enfin, une bouffée d'oxygène avec le retour de Jean-Luc ! Je me souviens qu'il disait "une fois au pouvoir, je taperai du poing sur la table et il faudra bien que Mme Merkel en prenne acte". Ce qui s'est passé avec la Grèce montre bien que ce n'est pas si facile que ça. Rien n'impressionne la puissante Allemagne et nous en sommes ses sujets, bien passifs.
    Par contre, je suis complètement d'accord pour penser qu'il faut travailler sur un plan B de toute urgence pour ne pas sombrer si les Français nous faisaient confiance (actuellement, c'est plutôt à l'extrême-droite qu'ils font confiance pour les sortir du marasme actuel). Je reste persuadée que si Tsipras n'avait pas cru qu'il suffisait de prendre le pouvoir et que toute l'Europe applaudirait des deux mains, mais qu'il avait peaufiné un plan d'économie s'éloignant radicalement de l'Euro, du FMI, de la Troïka et du rouleau compresseur allemand, il n'en serait pas là.
    J'ai lu le Hareng de Bismarck, mais ça m'a fait sortir de mes gongs, tellement je trouve ces gens hautains et dédaigneux avec tous les autres peuples européens, mais qui leur tient tête? Surtout pas la baudruche que nous avons comme...

  15. Invisible dit :

    Je ne suis pas certaine que les Français fassent confiance à l'extrême-droite. C'est surtout un moyen commode d'exprimer divers ras-le-bol sans se creuser la cervelle. MLP a toujours procédé par buzz successifs et disant à peu près n'importe quoi pour occuper le terrain. N'importe-quoi donnant l'illusion de vérité parce que prenant toujours appui sur un élément tiré de la réalité. En fait ce sont des bonimenteurs de foire, ripolinés en école de commerce. Et dire qu'à force de rabâcher des slogans stupides, ils ont fini par les imprimer dans les cerveaux ! C'est dingue.

  16. RV dit :

    Plan A, plan B ? Quand le PG affirmera-t-il sans ambiguïté que le plan A est mort ? Pourquoi continuer contre vents et marées à soutenir qu'il y a lieu de négocier au sein de l'UE ? N'est-il pas temps d'envisager sereinement la rupture avec l'UE ? Et de l'affirmer haut et clair.

  17. Invisible dit :

    On s'aperçoit que ça ne suffit pas d'avoir un dossier sous le coude pour arriver à la table de négociation et les séduire ou les impressionner avec une parole forte. Regardez l'ignoble Beulin (FNSEA). Il a lancé un plan de bataille concret sur le terrain avec des hommes et des tracteurs. Nous n'aurons aucun impact si les troupes de ne mobilisent pas dans les secteurs de l'économie. On les fait juste rigoler. Pour en revenir à Beulin, observez qu'il lui a fallu trois ans pour préparer son coup. Cela exige une vue à long terme et une organisation bien pensée et motivée. Un orateur n'est que la partie visible de l'iceberg et il est impuissant s'il n'y a personne derrière. Le Pen a surtout bénéficié d'une complaisance des médias qui, dans le même temps diabolisaient Mélenchon. Tout cela, c'est du vent, des blabla, des paroles.

  18. Nicolas.B dit :

    En ce moment la promotion médiatique dont bénéficie la famille Le Pen est à la limite de l'indécence, faut bien contenir leur six millions de fan et les autres brebis égarées. Je trouve que cela commence tôt, 2017 n'est pas encore là, c'est vrai il y a les régionales bientôt, du coup LCP ne retransmet pas le discours de Jean Luc, la liberté d'expression et d'information ne doit plus être au programme du PS, elle a du être noyée dans les douves de la Rochelle. Quand au sigle commun pour ces régionales, je verrais bien AC, comme Assemblées Citoyennes, tout un programme. J'espère qu'on aura pas mal de vidéo de ce remue méninges. Bonne rentrée à tous.


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