01sept 15

Juste avant la classe…

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Pour un plan B en Europe

Avec Yanis Varoufakis (Grèce), Oskar Lafontaine (Allemagne), Zoe Konstantopoulou (Grèce) et Stefano Fassina (Italie), nous signons une tribune dans Médiapart appelant à préparer un plan B en Europe.

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Avec ce post, je vous retrouve le jour de la rentrée. Et de ce fait, je réponds à la ministrissime de l’austérité scolaire, madame Vallaud-Belkacem, qui s’est risquée à contredire mes chiffres à propos de ses mensonges. Ici, je prouve qu’elle ment sur le nombre de postes de professeurs que les gouvernements Hollande auraient soi-disant créés. 

Puis je parle de l’université d’été du Parti de gauche où je me trouvais et de quelques personnages hors du commun que j’y ai rencontrés. J’y ai prononcé un discours de clôture, et du coup cela libère mon post de l’obligation de faire un panoramique de la situation. Vous n’aurez pu suivre mon discours, puisque pour la première fois depuis six ans, LCP, la chaîne de télé de l’Assemblée nationale, a refusé de le diffuser. Seuls le PS et l’UMP ont droit cette année à la rediffusion. Cette nouveauté correspond à l’arrivée de la nouvelle direction, celle de Marie-Eve Malouines. En réponse à nos questions, celle-ci a prétendu que la chaîne manquait de moyens. Un beau mensonge, car la régie de notre université fournit gratuitement les images. Quant aux frais de personnel, on étudiera avec intérêt le coût de l’équipe de LCP partie se goberger à la Rochelle dont elle a suivi les travaux et ripailles, retransmis deux heures de discours et de commentaires, et live-tweeté deux discours. LC « PS » croit que cette brutalité passerait inaperçue. Ce n’est pas le cas. Je vous invite à prendre l’initiative pour sanctionner cette attitude. Que BFM choisisse de passer l’intégrale du discours de Le Pen la veille et pas le mien est bien son droit. La chaine est libre de ses choix et de ses penchants. Que cela soit écœurant n’entre pas en ligne de compte. Mais le contrat de service public doit être respecté par ceux qui en ont la charge, indépendamment de leur engagement politique. La loterie qui a fait la nomination de madame Malouines dans une liste d’un seul nom ne lui donne pas le droit de penser que dorénavant le cahier des charges passe en interprétation libre.     

Je conclus en vous demandant de m’aider à soutenir un combat écologiste et social, celui du sauvetage de l’entreprise Nexcis qui fabrique des panneaux solaires de conception révolutionnaire. Je pense que de cette façon, ce post prendra une dimension d’engagement qui est le propre d’un travail qui n’est pas fait pour lui-même mais pour les objectifs de son combat.

Carte postale de Toulouse

C’était le dernier samedi dimanche du mois d’août. J’étais à Toulouse pour le « Remue-méninges » du Parti de gauche. Pour moi, comme beaucoup d’autres, c’est un moment formidable de fraternité humaine, de retrouvailles, et bien sûr de rencontres et de découvertes. Je ne sais pas raconter trois jours de débats, de repas et aussi de rigolades en quelques mots comme il le faudrait. Je crois que mes camarades et mes amis ne m’en voudront pas d’être reparti avec deux visages s’imposant à ma mémoire par-dessus bien d’autres rencontrés à cette occasion pour la première fois.

Il s’agit du jeune sourire de Lukas Mesek, 28 ans, président du groupe parlementaire de «  la Gauche unie » de Slovénie. Nous sommes sur la même ligne politique, sous bénéfice d’inventaire plus approfondi. La Gauche unie compte six députés. Maintenant, elle est créditée de 17 % d’intentions de vote. Une force en pleine ascension. Lukas m’a raconté la jubilation de nos ennemis au Parlement slovène quand ils ont appris la signature de Tsipras ! Et la panique qui a d’abord gagné les camarades sur place sous le coup de massue qu’ils recevaient. J’ai été emballé de voir qu’un homme si jeune ait immédiatement relevé le gant sans se laisser abattre. Notre proposition de plan B lui convenait politiquement mais aussi il en voit la dynamique après le choc reçu. Bref, un partenariat est engagé. Il faut à présent trouver les camarades qui parlent slovène et peuvent faire des allers et retours quand il le faut. On trouvera. On a toujours trouvé. D’ailleurs un des plus jeunes cadres dirigeants de notre organisation a déjà passé sur place quelques semaines.

A mes yeux, il est essentiel que la génération suivante et celle d’ensuite soient engagées dans une pratique internationale active et concrète. J’ai noté combien de fois quel appauvrissement intellectuel et politique a résulté de la perte de cette tradition qui était autrefois une pratique élémentaire des responsables politiques de la gauche. Vous sourirez d’apprendre que dans la répartition des continents à suivre que nous avions opérée à l’époque, François Delapierre avait choisi l’Asie et s’était rendu en Corée du sud pour y nouer des contacts. Aujourd’hui, la commission internationale du Parti de gauche est son orgueil. Elle suit des dizaines de pays, parfois présente sous la forme d’un comité du parti présent sur place. Au congrès, il y avait 80 délégations étrangères présentes sur nos bancs, parmi nous. Je reviens au Remue-méninges de Toulouse.

Le second visage que je garde en tête est celui de Sebahat Tuncel, coprésidente du HDK, le parti qui a recueilli en Turquie, à la surprise générale, 10 % des voix au plan national, privant Erdogan de la majorité parlementaire sur laquelle il comptait… HDK (front démocratique du peuple) est en fait une coalition sur le mode de notre Front de Gauche. Il regroupe à la fois les mouvements kurdes et démocratiques du pays sur la base d’un programme basé sur le partage des richesses, l’écologie, le féminisme et la laïcité de l’État. Nous sommes liés par des échanges et de l’information. Aux élections, l’un des nôtres, Jean-Christophe Sellin, était sur place pour observer. Quand la présence de cette femme hors du commun nous fut annoncée, combien furent stupéfaits ! Et quand elle fut là, davantage encore ! La vérité est qu’elle impressionne. Beaucoup. Sa présence physique l’apparente à d’autres personnages de première force que j’ai connus en divers lieux du monde. On ne sait dire l’impression qu’ils font. C’est une présence absolue. Ils sont là et ils sont aussitôt immenses. Ses yeux sont très verts, ses sourcils et ses cheveux très noirs, et elle parle d’une voix posée pour exposer ses idées dans un ordre implacable sans jamais donner l’impression de réciter un texte convenu. Son regard est très droit et perçant. Cette femme ne fait pas que manier les mots. À l’occasion de combats terribles des kurdes, dont elle est, son engagement lui a coûté cher, comme à beaucoup d’autres. Nous avons passé une bonne demi-heure avec elle autour d’une table où on essayait en plus de la faire manger tandis que chacun y allait de sa question.

Mais le magique de la situation c’est que Lukas Mezek, le Slovène, était là et participait pleinement à la discussion, mélange de français et d’anglais. Et de même le représentant grec de « l’Unité populaire ». Et on fit donc un mini-sommet militant sur la stratégie de soutien à suivre pour soutenir le HDP que les « islamistes modérés » d’Erdogan persécutent de toutes les façons possibles. De tout cela, il sera question bientôt. Ici même. D’autant que peut-être irais-je en Turquie pour les élections générales très prochaines puisque j’ai été invité dans la discussion. 

Je ne peux pas cacher la jubilation des camarades à mesure qu’on apprenait les épisodes de la pantalonnade de La Rochelle. Les Verts s’y faisant insulter et piétiner, les jeunes socialistes hurlant des mots d’ordre de démission contre divers ministres, le Premier ministre perdant son sang-froid et retenu de gifler une militante par le service d’ordre du PS ! Et le premier secrétaire Jean Christophe Cambadélis ? D’ordinaire si placide et matois, dernier des Mohicans social-démocrate d’un parti déchiré entre nous et le macronisme ? On le vit perdu à inventer des sottises pour fournir des transitions à son discours telle que cette soi-disant appartenance de Jacques Sapir au PG. Et, pire que tout, pour laisser entendre que l’alliance avec le Front national serait un point de vue parmi nous. Sur place commença l’indignation et les sifflets au point qu’il s’emporta « vous avez le droit de défendre Jean-Luc Mélenchon, mais pas ici au PS ». À Toulouse on se tapait sur les cuisses. Une pluie de tweets dévastateurs se déclencha, claquants ou moqueurs.

Je n’y insiste pas de peur qu’on pense que je règle des comptes alors que je n’ai aucun contentieux personnel avec Jean-Christophe Cambadélis qui jusque-là s’était abstenu de m’insulter avec la bestialité des autres. J’ai bien aimé son petit cours de catéchisme sur le désistement au deuxième tour au nom de la « discipline républicaine ». Se désister pour la liste la mieux placée ? Souviens-toi de Grenoble Jean-Christophe ! Qui ne s’est pas désisté alors que nous étions en tête, sinon la liste PS/PC arrivée derrière nous ? Souviens-toi de l’accueil de mes camarades parisiens dans un placard à balai à Solferino avant le deuxième tour !  « Vous ne pouvez plus rien ! » nous a-t-on ricané. Mais Danielle Simonnet a quand même été élue contre tous et sa voix porte davantage que toute votre armée de robots interchangeables sur les bancs du conseil de Paris. Pense à Pierre Cohen narguant mes amis à Toulouse avant le deuxième tour : « Vous n’avez pas fait 10%. Vous ne pouvez pas vous maintenir ! Je n’ai pas besoin de vous ! Vos électeurs sont obligés de voter pour nous ». Ça tombait bien puisque nous n’avions pas l’intention d’aller avec lui. Les milliers de bulletins de vote de notre liste au deuxième tour exprimèrent la liberté de nos électeurs prétendument obligés de « voter pour Cohen ». Lequel fut piteusement battu. Vous payez votre morgue et ce n’est pas fini.

Parce que cette morgue est au service d’une politique qui vous tuera plus surement que n’importe laquelle de mes ruses et campagnes. Ce n’est plus moi qui dit que vous avez trahi tous nos grands anciens et toutes les idées de la gauche ! Ce sont vos propres députés ! On peut le lire dans « Le Figaro », qui s’en repaît à juste titre ! Il vous reste à comprendre que personne n’est obligé de voter pour vous, ni au premier ni au second tour, mais qu’il vous faut en convaincre les électeurs. Le temps des patrimoines électoraux est fini. Et quand nous sommes en tête, le seul fait de savoir que vous n’êtes plus là déclenche, comme on le vit à Grenoble, l’arrivée de milliers de nouveaux électeurs qui n’arrivaient pas à croire qu’une telle liberté soit possible.

Je reviens au Remue-méninges. Il concrétise le tournant pris dans la vie de notre si jeune parti. Nous avons mangé notre pain noir. Bien sûr, nous devrons encore subir bien des provocations avec leurs relais médiatiques traditionnels chaque fois que de prétendus « cadres du parti » et autres égotistes nous quitterons. Mais la transition générationnelle est fermement engagée. La moitié de la direction est renouvelée et la moyenne d’âge est sérieusement abaissée. Le niveau politique est très solide. En atteste la présence politique sans interruption sur tous les sujets cet été. La capacité d’action est là. En six semaines, l’équipe nationale et Toulousaine a réussi à réunir cinq cents inscrits présents et trois cents occasionnels de passage pour une journée. C’est le plus haut niveau jamais réalisé par notre « Remue-Méninges » en dehors des épisodes connus sous le nom d’Estivales, faites en commun par le Front de Gauche. Les adhésions ont repris en dépit du contexte. Sur place, les locaux de l’étape attelés au travail furent comme les doigts d’une main. Je les regardais aller venir, se passer les consignes avec cette fermeté de posture et d’allant que je crois caractéristique des gens déterminés qui font ce qu’ils font parce qu’ils ont choisi de le faire. Jusqu’aux tâches les plus ingrates. Les cuisiniers eux-mêmes se dépassèrent. Magie. Je ne peux rien dire de la fête du samedi. J’ai passé la soirée à préparer mon discours. J’ai même pensé que les échos de la cogne au PS faisait peut-être qu’on se sentait tous tenus d’incarner un peu de cette dignité qu’on voyait avant entre camarades dans les partis traditionnels.  

Je prouve que Vallaud-Belkacem ment sciemment

Ce lundi 31 août, à la matinale de France Inter, un journaliste a demandé à madame la ministrissime de l’éducation nationale ce qu’elle pensait de mes accusations concernant le trucage du nombre de postes d’enseignants créés par le gouvernement Hollande. Naturellement le journaliste n’avait pas prévu de devoir éventuellement la contredire, le cas échéant en allant chercher lui-même l’information sur les effectifs de l’éducation nationale. Dans la novlangue des médias, ça donne « le ministre doit s’expliquer ». Le journaliste, lui, se moque de ce qu’il peut en être réellement. Que la ministre se serve de son antenne pour dire des mensonges, tromper les auditeurs avec la participation active de son silence, n’est pas son problème. Il a donné la parole, il a « permis au ministre de s’expliquer ». Un point c’est tout. Tel est le métier qui se pratique là : « passer les plats » sans discuter la parole de ceux qui sont au pouvoir et font les nominations, montrer son impertinence et sa liberté de ton en tapant les opposants. En toute tranquillité d’esprit il a donc laissé la ministrissime dérouler son discours sans l’interrompre, ce qui est rare de sa part, ni la contredire, ce qui dépend de l’interlocuteur. À son image, les fact-checkers et autres « décrypteurs » et ainsi de suite, d’habitude prêts à me découper en rondelles pour un chiffe erroné après la virgule, même dans une page et demie de démonstration, se sont tous pieusement tenus à l’écart. Tel est l’ordre médiatique. Qui a raison ? Je lance le défi à tous ces vérificateurs. J’accepterai même sans broncher une de leur habituelle entourloupe du genre « d’accord Mélenchon n’a pas totalement tort mais le cinquième chiffre après la virgule est tout à fait inexact, c’est 8 et non 7 ! »

Voici les chiffres. Sarkozy a supprimé 80 000 postes. Hollande a promis de créer 60 000 postes. En toute hypothèse, il en manquerait 20 000 alors que le nombre d’élèves aura augmenté. Ça c’est la base de l’enfumage de Hollande. Maintenant voyons la réalisation. Najat Vallaud-Belkacem parle de « 35 200 postes créés ». Qu’en est-il ? Première mise au point : dans ce total, il y a 24 300 postes de professeurs de l’enseignement primaire et secondaire (école, collège et lycée). En fait ce ne sont pas des professeurs titulaires. Ils sont stagiaires. Madame la ministre dit qu’ils finiront par être titularisés. Admettons par principe qu’il y ait 100 % d’admis à la fin du stage. Pourquoi pas. Ils seraient alors tous professeurs. Est-ce que cela fera 24 300 professeurs de plus devant les élèves ? Non. Pourquoi ? Parce que chaque année il y a des départs à la retraite. Combien ? 17 000 l’an passé. Si l’on fait la soustraction on voit que 24 300 – 17 000 laisse un solde positif de 7300. 

Ce n’est pas le seul démenti par les chiffres que je veux opposer aux propos de la ministre. Je lui demande de lire les chiffres publiés par son propre ministère. Le ministère dit qu’il y a eu 4130 créations de postes. Pas un de plus. Tout le monde peut aller vérifier ! Ce qui n’a rien à voir avec les 30 000 annoncés ! Je continue mon raisonnement. J’accepte d’ajouter sans autres forme de discussion les 4100 du ministère plus les 7000 qui resteraient après remplacement de départ en retraite. On voit que dans le meilleur des cas, il y aura à terme 11 000 professeurs de plus. Pas 24 000 et encore moins 30 000 ! Encore faut-il bien préciser que tout cela reste bien théorique et calculé de la façon la plus favorable au ministre. En effet l’année suivante, en 2016, il y aura 13 000 départs de plus à la retraite chez les professeurs. Pour rester dans le raisonnement précédent, il faudrait qu’il y ait donc 13 000 stagiaires recrutés cette année, en 2015 ! C’est-à-dire qu’il faudrait embaucher en un an la moitié des embauches faites en trois ans de mandat ! Après quoi il n’y aurait pourtant toujours pas un professeur de plus devant les élèves !

Pendant ce temps, la qualité d’encadrement des jeunes continuera à baisser. En effet si le nombre des professeurs diminue, le nombre des élèves, lui, augmente ! Il y en a 54 000 de plus cette année ! Dans ces conditions, il y a plus d’élèves par enseignant aujourd’hui qu’en 2005 en primaire et dans le secondaire ! C’est tout cela que l’arrogante Najat Vallaud-Belkacem veut effacer par des paroles trompeuses. Elle ment dans le détail. A moins qu’elle ne sache pas de quoi elle parle. Ainsi, dit-elle dans le cours de son discours sur France Inter, sans être démentie ni pendant ni après, que ses fameux 24 300 stagiaires sont des emplois « temps plein ». Budgétairement c’est vrai. Sur le terrain c’est faux. En effet les stagiaires ne sont que 50 % du temps devant les élèves puisqu’ils sont eux-mêmes en formation ! Autrement dit, les 24 300 ne font que 12 150 équivalent temps plein. Dans la meilleure tradition solférinienne, la ministre dit une chose, en fait une autre, pendant qu’une troisième a lieu.

Elle ment sciemment. Mais elle me recommande de façon hautaine de « me grandir » et même de « grandir » avec toute la morgue de ces sortes de parvenus qui grouillent autour de Valls. Je lui recommande d’apprendre les additions et les soustractions, qui s’apprennent en CM1, et peuvent se réviser à tout âge. Dans ce domaine comme dans tous ceux qui concernent la vie de gens simples qui croient à l’école et au mérite, le quinquennat aura été une honte, une régression et une amputation du futur. J’ajoute ici que ces gens-là sont responsables de la fermeture de 36 lycées professionnels depuis trois ans. 12 par an ! Un gâchis consternant ! Tout cela est fait pour pousser les jeunes en apprentissage. Mais ce ne sont pas leurs gosses, bien sûr !

J’ai besoin d’aide pour sauver une entreprise et un savoir-faire

Jeudi 3 septembre, je rendrai visite aux salariés de Nexcis. Nexcis est une entreprise du sud de la France, basée à côté d’Aix-en-Provence. Nexcis développe des panneaux photovoltaïques de nouvelle génération. On les appelle panneaux à couches minces. Je voudrai vous montrer combien cette entreprise est un atout écologique, industriel et technique pour notre pays. Ses dix-sept brevets permettent le développement de panneaux photovoltaïques moins polluants à fabriquer, plus facilement recyclables. Surtout, les panneaux « à couches minces » peuvent être intégrés directement dans les constructions, par exemple dans des vitrages. Cela démultiplie les possibilités de production d’énergie ainsi que les partenariats industriels envisageables avec les principales entreprises du BTP. Nexcis est prêt à démarrer la production industrielle dès 2015.

Mais Nexcis va fermer. Propriétaire à 65% de Nexcis, EDF a annoncé sa volonté de fermer l’entreprise et de supprimer les emplois des 77 salariés dont 40 ingénieurs. La mobilisation des salariés a déjà permis de repousser la fermeture du 31 juillet au 30 septembre. Les salariés mettent à profit ce temps pour essayer d’empêcher cette fermeture et assurer le développement d’un projet industriel innovant et écologique. Nexcis est une carte maîtresse pour la transition énergétique et l’indépendance de la France en matière de production électrique. Sa liquidation serait aussi un gâchis financier : cette entreprise a bénéficié de près de 75 millions d’euros d’argent public pour son développement.

Les salariés de Nexcis m’ont demandé d’être le président de leur comité de soutien. C’est un grand honneur pour moi. C’est la première fois qu’on me demande cela. Je m’efforce donc d’être utile à leur combat. Selon moi, ils défendent l’intérêt général du pays. Leur lutte est à la fois sociale et écologique. Elle est donc en plein dans mon identité politique. Je vous signale donc la page Facebook de soutien. Je vous demande de signer l’appel de soutien sur le blog « NEXCIS Vivra ! ». Il faut bien comprendre combien quelques clics pour vous sont un renfort moral considérable en plus d’être une contribution directe à leur combat. De mon côté, j’ai écrit au président de la République et à la ministre de l’Énergie, Ségolène Royal, pour les interpeler. Sans réponse jusqu’à ce jour. Je crains qu’ils ne répondent jamais. Sapin a déclaré : « ce que dit Mélenchon n’a aucune espèce d’importance ». C’est son avis. Pour Sapin, ce qui est important, ce sont les ordres de Schaüble et du Medef.

Seul le PDG d’EDF m’a répondu. Sa réponse est courtoise et j’y suis sensible. Elle est riche. Mais elle constitue quand même une fin de non-recevoir et un aveu assez terrible pour notre pays. Pour résumer sa pensée, les productions possibles de Nexcis sont intéressantes techniquement mais elles ne sont pas assez compétitives. Comprenez pas assez rentables. La politique énergétique de la France se mène désormais avec les cordons de la bourse. Ariane non plus ce n’était pas compétitif quand le programme spatial a commencé. La dictature du court terme ne mène nulle part les sociétés qui s’y abandonnent.

Nexcis mourra parce que « la fabrication de modules photovoltaïques est aujourd’hui soumise à une très forte compétition à l’échelle mondiale avec des pratiques commerciales très agressives de la part notamment des acteurs asiatiques » comme l’écrit le PDG d’EDF. Et parce que « l’actionnaire privé qui avait participé au développement de Nexcis a décidé de suspendre tout nouveau financement » en 2013 « face aux perspectives commerciales très incertaines ». Le PDG d’EDF m’informe aussi que le groupe de BTP Saint-Gobain, « acteur dominant de la technologie des films minces », « avec qui un projet de rapprochement de Nexcis a été proche d’aboutir, a préféré se retirer de ce marché » faute de perspective de rentabilité suffisante.

La transition énergétique et l’indépendance technologique de la France ne pèsent pas assez lourd face aux exigences de « compétitivité ». Le secteur privé a refusé de soutenir les efforts de recherche-développement et de production dans ce domaine. C’est une preuve supplémentaire du besoin d’un pôle public de l’énergie que je défends depuis des années. Mais l’aveu d’EDF est terrible parce qu’il vient d’EDF justement ! C’est-à-dire d’une entreprise encore détenue à 85% par l’État, c’est-à-dire par nous tous. On pourrait donc espérer que l’impératif écologique et d’indépendance s’imposent sur les considérations de compétitivité et de rentabilité. Mais non, là encore, les impératifs financiers ont pris le pas sur l’intérêt général. Surtout, l’argument de la « compétition internationale » mis en avant avec insistance par EDF prouve l’urgence de mesures protectionnistes pour défendre notre capacité industrielle. La course à l’innovation ne suffit pas puisque par définition, les innovations ne peuvent être « compétitives » immédiatement dans de tels domaines.

L’hypocrisie du gouvernement est sans limite. François Hollande n’a plus que la conférence climat à la bouche. Manuel Valls signe ce mardi 25 août une tribune ronflante sur l’économie appelant notamment à « miser sur l’innovation, sur la recherche pour que l’industrie française ait toujours un temps d’avance ». Mais ni l’un ni l’autre ne bouge le petit doigt pour faire vivre un fleuron technologique français en matière d’énergie renouvelable. Pire encore, c’est sous l’autorité de leur ministre Macron que l’Agence des participations de l’État laisse EDF agir de cette façon. Le gouvernement aurait pourtant le pouvoir d’empêcher ce gâchis. A la demande de François Hollande, EDF a su trouver deux milliards d’euros pour sauver Areva et la filière nucléaire. Mais elle ne trouve pas l’argent nécessaire à la reconstruction d’une filière photovoltaïque moderne dans notre pays. Une telle attitude sape la crédibilité de la France en matière de transition énergétique à l’aube de la Conférence sur le climat.

Écouter, regarder, évaluer ensemble

Dimanche prochain, le 6 septembre, je suis l’invité de l’émission « C Politique » sur France 5. C’est à 18h. L’émission dure une heure. J’aurai donc le temps de développer mes arguments car, d’une façon générale, cette émission est respectueuse de ses invités, raison pour laquelle j’accepte ses invitations. À cette occasion, des amis ont relancé l’idée d’organiser des « écoutes collectives » comme nous l’avons déjà fait par le passé.

Qu’est-ce que c’est qu’une « écoute collective » ? C’est très simple. Il s’agit de se retrouver à plusieurs pour regarder l’émission et en discuter. Chaque semaine, des milliers de gens font des « écoutes collectives » sans le savoir ! Combien se retrouvent par exemple autour d’un match de foot ou de rugby entre copains (et copines !) ou dans le bar du coin ? Pourquoi ne feriez-vous pas la même chose autour d’une émission politique ? La pratique des écoutes collectives vise à rendre la télé « interactive » et pas seulement vécue comme un moment passif. Elle correspond à une méthode conviviale qui permet la discussion des arguments entendus et leur évaluation collective. Dans mon, cas c’est l’attente essentielle que je formule. Certes mon intention, est de convaincre de ce que je propose ou analyse. Mais l’essentiel à mes yeux est de pousser à réfléchir par soi-même aux questions que je soulève. Je fais le pari que de cette façon se construit un espace commun de pensée, une attention commune à certains problèmes et que cela crée et fortifie une conscience collective des tâches à accomplir. Cette conscience collective construite de cette façon est plus solide que la pulsion consumériste ou sensationnaliste qui agite la surface des esprits dans l’espace politique officiel. Si les tonnes de boues déversées sur moi, le mépris du type de celui de Najat Vallaud-Belkacem, l’insulte permanente de ces photos hideuses publiées à mon sujet n’a pas de portée sur ceux qui pensent avec moi, c’est justement parce qu’ils pensent. De plus sous le flot du mensonge médiatique permanent, la pensée libre et critique doit se fortifier sans cesse, se réviser elle-même, s’adapter, s’instruire. Pour nous autres, la politique n’est pas un produit de consommation mais une éthique, un savoir et même une esthétique. En tout cas c’est un acte de construction de soi. Je crois à ce « parti sans mur » que j’ai vu fonctionner sous mes yeux en 2005 avec le débat sur la Constitution européenne. J’en ai renouvelé l’expérience avec ma campagne de 2012 dont tous les discours continuent à être écoutés grâce à Internet.

Chacun peut organiser son « écoute collective ». Le plus simple c’est, bien sûr, chez soi ! On invite quelques voisins, amis, ou membres de la famille, par exemple autour d’un apéritif puisque l’heure s'y prête. Ensuite, il n’y a plus qu’à allumer la télé !

On peut aussi se retrouver dans un bar. Mieux vaut alors d’abord demander au patron s’il est d’accord. Ensuite, il suffit d’informer vos connaissances, et de scotcher ou coller quelques affichettes quelques jours avant dans les alentours pour informer les passants.

Nos amis ont réalisé des visuels pour ces affichettes. Vous pouvez les imprimez chez vous. Ou les mettre en ligne. Il suffit de les récupérer sur internet, sur une page Facebook récemment créée. Elle s’appelle « Action M ». Je ne sais pas si on peut en commander. En effet je ne suis pas le créateur de cette page. Mais j’ai apprécié qu’on m’ait demandé mon accord et qu’un contrat clair ait été annoncé, alors que tant d’autres utilisent mon nom sans rien me demander ni jamais répondre à mes interpellations. Je relaie donc cette page car l’idée de ses créateurs est d’aider à diffuser mes arguments par des visuels notamment. La ligne « n’attendez pas les consignes » de la campagne présidentielle de 2012 reste à mes yeux toujours aussi actuelle! C’est une bonne idée d’avoir pensé à demander que chacun fasse connaître son écoute collective avant ou après sur cette page. Voyez si tout cela peut vous concerner.

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123 commentaires à “Juste avant la classe…”
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  1. oneval dit :

    Le mouvement de gauche est illisible il est désunis et ces positions ne sont pas cohérentes. Le flou artistique devient total lorsque nous entendons déjà des appels pour faire barrage au Front national. Il est préférable de se faire plumer par des gens que l'on connait bien ? cette Europe m'insupporte tellement que je vais tranquillement vous regarder vous faire tailler des croupières par le FN.
    Les médias sont critiquables car ils ne relaient que la bonne parole libérale et les idées progressistes sont souvent présentées comme issues de cerveaux marginaux voir malades mais il ne faut pas se cacher derrière cet argument pour expliquer la misère electorale de la gauche. Nous sommes illisibles car sans projet clair sur l'Europe. Pour retourner aux urnes j'attends toujours un du projet de gauche sur l'Europe et aussi sur la possibilité d'union avec le PS. En l'état actuel, voter pour le PS même en se bouchant le nez n'est pas envisageable même pour faire barrage à la mère tape dure. Partis de gauche relisez vos manuels d'histoire surtout les années 1900 1914 et les années 30.

  2. ouionpeut dit :

    Monsieur Mélenchon, merci !
    Vous avez une idée claire sur les problèmes de notre pays dans l'Europe, une connaissance d'expert dans tous les domaines, de la géopolitique à l'économie, de l'écologie à la philosophie humaniste. Je salue en vous un remarquable représentant des Lumières et serais fière que vous représentiez notre pays dans les plus hautes fonctions de l'Etat.
    Comme d'autres ici, j'ai apprécié le professionnalisme respectueux de madame Roux, la tenue générale de l'interview. C'est un changement très notable dans le climat audiovisuel en ce qui vous concerne. Je l'apprécie comme un marqueur important de la normalisation des échanges et du respect que l'on vous porte. Un jour viendra...

  3. Autrement dit :

    @Tous ceux qui ont parlé de la rentrée et des réformes décidées en haut lieu, contre l'avis des intéressés, mais avec la complicité de certains "pédagogistes" bornés, rappelons que Najat Vallaud-Belkacem a été formatée aux Young European Leaders, et que sa réforme est dictée par l'idéologie néo-libérale, qui veut adapter Ecole, Université et Recherche aux besoins du marché. Au collège, la réforme diminue les horaires des enseignements fondamentaux, renforce les inégalités territoriales et va surcharger de travail les enseignants, transformés sous prétexte de modernisation en vendeurs d'EPIcerie. Et que dire d'une ministre qui ment quant aux créations de postes. Si nous ne réagissons pas, c'est la fin de l'école de la république. Les dégâts pour la formation des maîtres et l'avenir de nos enfants (parcellisation des savoirs, abus du tout-numérique, carence du langage et de l'aptitude à la pensée critique) seront longs à réparer. Pour mémoire, à l'intention de ceux qui n'ont pas encore mesuré à quel point l'idéologie néolibérale a pénétré tous les secteurs de la vie sociale, voir ici.

  4. Alain Doumenjou dit :

    Hier au cours de l'émission C politique, Jean-Luc a rappelé à juste titre que personne au sein de l'Eurogroupe ni aucune instance de l'UE, n'avait juridiquement le pouvoir d'expulser de la zone Euro un pays membre. Toutefois il ne faudrait pas pour autant oublier qu'il n'existe non plus aucune disposition juridique permettant à un pays de la zone Euro d'en sortir unilatéralement, sauf en sortant de l'UE elle même selon les dispositions de l'article 50 du traité sur l'Union Européenne. Quitter la zone Euro dans le cadre de l'application d'un plan B implique en réalité de quitter l'Union Européenne. Personnellement cette perspective ne me rebute nullement, bien au contraire, tant l'Union Européenne est devenue un monstre tyrannique à l'égard de laquelle, comme le formule à juste titre Fredéric Lordon, il n'existe que trois attitudes possibles : la souffrir, la détruire, ou la quitter.

  5. Isabelle Bolvin dit :

    Bonjour Jean-Luc
    Par notre absence, nous avons effectivement constaté mon fils et moi que certains médias ont sciemment supprimé la retransmission en direct de votre habituel discours de clôture de l'université à Toulouse tandis que le PS, LR et FN ont envahis radios et télévison comme il se doit. C'est consternant, mais nous devions nous y attendre ! La méchanceté et l'hypocrisie médiatique sont légions depuis quelque temps et la manipulation du peuple se fait ainsi plus facilement. Inutile que les gens écoutent la vérité, ce qui dérange, alors boycott, la désinformation quoi.
    Il nous reste du courage, il faut en garder jusqu'en 2017 et au delà.

  6. Loïc dit :

    Cher Jean-Luc, cher camarade,
    J'apprécie la métaphore que vous employez souvent, celle de cette ligne de crête que nous empruntons pour aller au plus vite vers une 6eme république écosocialiste.
    Alors métaphore pour métaphore, il me semble que sur ce sentier étroit un cadavre empêche la troupe de progresser, celui du Front de gauche. Oui le Front de gauche existe encore mais il est donc mort. Certains rebroussent ce chemin de crête en se réclamant de l'héritage de ce défunt qui leur fut si cher (et utile), d'autres pleurent encore, refusant d'accepter l'idée qu'il va falloir enjamber le cadavre pour continuer la progression. Les plus aveuglés imaginent le porter sur leur dos, poids inerte et inutile, jusqu'au bout du chemin. Sans doute il en est ainsi de toutes les batailles. Combien de camarades laissés sur le champ de bataille, et pourtant toujours s'impose l'impérieuse nécessité de continuer, sans oublier le passé, sans le renier, mais avec la clairvoyance vitale de ces situations périlleuses.
    Bonne continuation. Salutations écosocialistes et résolument militantes.

  7. Donato Di Cesare dit :

    Jean-Luc, ce matin, invité de Achilli, sur France-Info, ici.

  8. marianne31 dit :

    Je viens de visionner l'émission C dans l'air et je vous dis merci Monsieur Mélenchon pour la clarté des explications et pour votre détermination. Vous avez plus d'un tour dans votre sac et vous serez un fin diplomate. Vous avez la capacité à être chef d'état, c'est évident malgré la désinformation et la façon dont vous traitent les médias appartenant aux grandes puissances d'argent. Votre grande qualité c'est la capacité à évoluer et à apprendre des situations difficiles. Tant que vous êtes là la France n'est pas fichue.

  9. JeanLouis dit :

    Commentaire en rapport avec votre déclaration sur Fessenheim: Je suis complètement d'accord avec vous sur l'incohérence et l’inconsistance de Hollande, si ce n'est l'acharnement à trahir les idéaux de gauche. Mais le sujet nucléaire est délicat, et un référendum peut être pas la meilleure voie, car il y aussi à prendre en compte ici des aspects techniques compliqués incompréhensible pour la majorité de nos concitoyens, je parle ici en tant que scientifique. Et peut être que si un référendum conduisait à rester dans le nucléaire, certaines centrales dépassées, obsolètes, ne pouvant être remise à hauteur sans dépenser une immense fortune devraient être fermées de tout façon. Enfin pour le moment je me délecte de la cohérence d'ELVV et des démarches de Placé et de Rugy !

  10. michel P dit :

    Je reviens sur le post précédent, ce propos ne sera donc peut-être pas retenu, mais je ne comprends pas la démonstration contre les affirmations de Mme NVB. En effet je ne pense pas qu'elle inclue dans les créations de postes les remplacements des départs en retraite. Ce sont des postes déjà existant, non ?

  11. naif dit :

    @mariane.
    Vous vous trompez d'émission. Ce n'est certainement pas l'émission de France 5 que vous avez regardé et avez vu et entendu JL Mélenchon. Il y a des confusions tragiques. Déjà que les mots sont galvaudés!

  12. Nicks dit :

    L'intervention de jean-Luc Mélenchon sur les impôts, on ne peut plus pertinente, démontre à merveille ce que j'essayais d'expliquer dans mes dernières interventions, à propos d'un projet pouvant réunir les républicains sincères. C'est ce chemin qui doit être priorisé et creusé.

  13. marianne31 dit :

    @naîf
    Oui vous avez raison, il s'agissait de l'émission C/politique, autant pour moi ! Tout le monde l'aura compris (Cdans l'air c'est l'émission des teckels de garde ce n'est pas pareil).

  14. Fleury dit :

    Juste pour ne pas laisser une information erronée. Sahabat Tuncel n'est pas membre du HDK, mais du HDP. Et elle en était co présidente jusqu'en 2014, ce qui n'enlève rien d'ailleurs à ses compétences et valeurs politiques, ni à son engagement. Mais le HDP (parti démocratique des peuples) a représenté depuis un an ses différentes composantes, issues des minorités turques, des luttes des dernières années dont celles de Gezi, ou des luttes écolo côté Mer Noire, des mouvements pour les droits, et bien sûr du mouvement kurde qui a pris acte du caractère toxique du nationalisme pour l'avenir d'une Turquie unifiée respecteuse des droits de toutes ses composantes. Ils ont fait autour de 13% des voix aux dernières élections nationales et ont stoppé de ce fait toute ambition du régime Erdogan à une nouvelle constitution. Pour la suite, je crois qu'il faudra se pencher sur la lecture de Kedistan, magazine qui traite de toute l'actualité de cette région (et elle est dramatique et mérite qu'on lance une alerte rouge !)

    [Edit webmestre : Pour ne pas laiser passer une correction erronée... Sahabat Tuncel est bien membre et co-présidente de HDK (Front démocratique du peuple) et membre du HDP (Parti démocratique du peuple) qui en est issu et dont elle n'est plus que présidente d'honneur. HDK est un "front" sur le modèle du FdG comme l'évoque Jean-Luc Mélenchon, et HDP est le parti politique commun qui en est issu. La distinction que vous faites n'a pas lieu d'être. Vérifiez vos sources avant de semer la confusion...]

  15. Fleury dit :

    Nos sources sont celles du HDP entre autres, qui connaît fort bien la camarade. Par ailleurs, les 13% plutôt que 10 sont les résultats électoraux eux mêmes. Là on ne peut se tromper non plus. Et même sans avoir de proximité avec la Turquie, un simple coup d'oeil de français sur wikipédia suffit à rectifier d'office la confusion semée dans ce billet. Le "front" comme vous dites, qui est un "congrès" (820 délégués dont le HDP déjà) qui a pris nom HDK depuis 2011, vient effectivement de la réunion de l'ex BDP qui, constitution oblige, avait réuni en 2011 autour de lui d'autres petites formations pour faire élire dans un bloc 35 députés à l'époque. Il y a eu depuis la présidentielle, avec Demirtas, et le nom de ce "congrès" a été maintenu c'est vrai, comme force large de soutien. Il s'agit de recomposition de la gauche radicale turque, aujourd'hui regroupée autour du HDP. Vouloir, sous prétexte de voir des FdG partout, revenir à ce qui est un regroupement de la genèse du HDP actuel, est effectivement une confusion, dans la situation de "nuits de cristal" de la Turquie actuelle.

  16. simon dit :

    Je suis surpris de ta mansuétude à l'égard de Tsipras, je me souviens parfaitement de ta réaction d'indignation répétée ad nauseam concernant la "capitulation sans conditions" de Papandréou, capitulation qui, pourtant, sentait bien moins la trahison que celle de Tsipras. En comparaison de la diabolisation du premier, je te trouve bien gentil à l'égard du second. J'ai l'impression que ta désolidarisation est plus contrainte que sincère. Il est à ce titre intéressant de relire avec un oeil nouveau tes anciens posts comme celui du 3 mai 2013, du 16 décembre 2013 ou du 4 février 2015, au sujet de Tsipras.
    Concernant les prochaines élections, pour ma part, je serai extrêmement attentif au positionnement sur l'Europe et l'Euro du parti pour lequel je voterai et à ne pas répéter la même erreur que les Grecs. Comme tu n'évoques jamais sérieusement un scénario de sortie de l'euro, tu comprendras que ton attitude soit suspecte des mêmes faiblesses que celle de Tsipras.

  17. Jean-Paul B. dit :

    Bonjour,
    Ce que dit @Simon est très important, car préparer un scénario de sortie de l'Euro, voire de l'UE, nécessite du temps pour le penser puis du temps pour convaincre, d'abord nos sympathisants, puis les électeurs. Je n'ai pas l'impression que le PG et encore moins le FdG sont prêts à aborder cette question avec la conviction qu'il faudrait. Dites-moi que je me trompe.

  18. Patrice C. dit :

    Bonjour, je pense que la question de la sortie de l'UE et donc de la sortie de l'euro est centrale. La question est : est-ce à cause de l'euro et de l'Europe que nous en sommes arrivez la ? La réponse est évidemment oui il suffit de regardez les traités qui sont verrouillés et de voir l'état de notre souveraineté. Tous les plans B sont voués à l’échec, la preuve avec Tsipras même si le rapport de force est différent car le traité est le même. Il est impossible de le modifier. L'Europe est devenu trop compliqué ne serait que pour une harmonisation fiscale rien qu'en France personne n'est d'accord alors à 28 états membres ?

  19. Régis de Nimes dit :

    Dans cette Union Européenne où "rien ne serait possible à changer", il y a 751 députés européens. En France, 577. La bataille politique, c'est de convaincre les citoyens, ici et ailleurs, d'un autre rôle pour l'Euro et la BCE afin de financer une économie de plein emploi et de voter en conséquence. C'est la démocratie.

  20. claudius dit :

    Il faudra aussi un plan C de sortie des accords de libre échange pour éviter la fuite de nos industries lorsque le partage du PIB sera redevenu plus équitable qu'hors d'Europe. En clair, si vous voulez gagner du fric en France vous devez relocaliser en France aux conditions sociales de la France.

  21. Vassivière dit :

    Merci au PG, à son intelligence collective, à ses têtes pensantes, à ses militants si cultivés et déterminés, de nous avoir fait vivre en direct ce moment historique qu'a été le lancement du sommet internationaliste pour un plan B en Europe en présence de Varoufakis, Lafontaine, Fassina et Mélenchon. La vidéo des interventions toutes poignantes de vérité de ces hommes dont le parcours les a amenés du projet consenti de la construction européenne à un regard critique et aux actes courageux de rupture avec la réalité dégradée par la financiarisation capitalistique de l'Union est à diffuser le plus largement possible, puisque nos médiacrates ont censuré l'événement, comme de bien entendu. Résistance !

  22. ROLLAND dit :

    Il faudrait éditer et diffuser la remarquable intervention de Jean-Luc Mélenchon à la Fête de l'Huma.

  23. Nicolas.B dit :

    Au secours nos médias sont atteints de Le Penite aigüe, ce n'est plus une virgule à ce niveau. Même les eurocrates non élus en font la pub pour dévier le mécontentement dans la direction qui leur convient. Faudrait pas oublier de critiquer les médias quand ils questionnent sur la sois disante montée de la saga Le Pen, et dire que c'est l’abstention qui fait un effet de loupe sur une quantité d'électeur pratiquement stable. Je ne pense pas que la formule "à la fin ce sera eux ou nous" soit efficace, cela nous marginalise par rapport aux deux prétendants encore en lice, même si ils sont en lambeaux ils bénéficient d'appuis médiatiques et financiers importants, quand ce n'est pas au sein même du Front de gauche hélas.
    En tout cas bravo pour cette conférence sur le plan B, dénoncer les basses manoeuvres de la commission européenne pour faire plier les Grecs et piller la Grèce est un impératif absolu. Faudrait aussi souligner que le gouvernement allemand n'est pas seul à diriger la manoeuvre, les puissances financières françaises ne sont pas claires sur ce sujet aussi, comme le laissait entendre le camarrade Yanis à la fête de l'huma. Vivement les vidéos des autres conférences.


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