15sept 15

Après la Fête de l’Humanité

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Sur fond de jubilation après la victoire de Corbyn au parti travailliste anglais, je mets de l’ordre à la une de mon blog. Les visiteurs sont rentrés de vacances et ça se voit dans les statistiques de fréquentation. Depuis la retransmission en streaming de notre lancement de la conférence du plan B à la Fête de l’Huma, le passage s’est aussi beaucoup internationalisé. Plusieurs milliers d’Allemands, de Grecs et d’Italiens sont passés parmi nos rangs français bien garnis.

J’innove dans ma façon de faire en reprenant des minis posts que j’ai déjà donnés à lire sur ma page officielle publique de Facebook. Évidemment je les retravaille en partie, tantôt pour satisfaire au goût de l’écriture, tantôt pour y introduire des nuances ou des compléments qui me sont venus à l’esprit en me relisant. Je vais ainsi dans les pas de l’illustre Montaigne dont « les Essais » perpétuellement réécrits étaient devenus selon ses mots « consubstantiels à leur auteur ».

Dans ce post il est question de la Fête de l’Humanité et du plan B en Europe, de la vendange entre Maynal et Beaufort dans le Jura, des migrants et des régionales. Et des médias.

Le grand cœur de Merkel s'est refermé

Il aura fallu à peine huit jours pour que le côté intenable de la comédie du gouvernement allemand s’effondre. Tous les psalmistes qui l’encensaient et regrettaient même qu’elle ne soit pas française en sont pour leurs frais. Du jour au lendemain, la Chancelière a changé d’avis, ce qui est bien son droit, mais elle a fait de l’espace Schengen sans préavis une zone allemande, c’est-à-dire fonctionnant selon les désidératas de son gouvernement et lui seul. Je vais donc rappeler une fois de plus la position que j’ai défendue depuis le début de la crise : accueillir ceux qui sont arrivés parce qu’il n’existe aucune alternative à cette option. On ne peut rejeter à la mer ou au pays de départ ceux qui sont là. L’idée de les parquer dans des camps sympathiquement baptisés « hot-spots » va s’achever dans une horreur largement prévisible. Quant au reste, il faut d’urgence traiter les causes du départ de ces gens : la guerre et la ruine économique. Dans les deux cas, l’Europe est responsable directement par sa politique économique ou indirectement par ses alliances financières dans la région. De ces deux causes il n’est jamais dit un mot par les grands esprits qui gouvernent l’Union européenne. Quant à Louis le benêt, ci-devant François Hollande, il veut bombarder tantôt l’un tantôt l’autre selon les jours et la communication recommandée par les aigles qui lui conseillent toutes ses fautes. « Oui mais, qu’est-ce qu’on fait concrètement, maintenant, en quelques mots brefs » couinent les répondeurs automatiques de l’audio-visuel. « On bombarde » répondent les très intelligents qui ont tout réussi depuis la première guerre du Golfe ! Et si vous dites « c’est stupide » vous êtes immédiatement repeint aux couleurs de l’ennemi. « Alors on laisse faire ? », demandent-ils l’air outré. Cette comédie a de beaux jours devant elle !

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Maintenant écoutez ceci : le Front national sera de la gnognote à côté de ce qui va se passer en Allemagne avec les trouvailles de madame Merkel pour compenser le déclin démographique de son pays. Et à côté de ce qui va se passer là-bas, ce qui se passe ailleurs mérite aussi attention si jamais les faits vous intéressent plutôt que les nunucheries médiatiques. Les migrants vers l’Europe sont une très petite quantité de personnes par rapport au nombre de gens qui émigrent d’Europe à cause des politiques austéritaires de l’Europe. Un million d’Espagnols ont quitté leur pays depuis le début des plans d’austérité. Cinq cent mille Grecs en ont fait autant, dont cent vingt mille en direction de l’Allemagne ! Voilà la racine commune de tout ce qui est mis en branle dans l’immense zone d’influence de cette maudite et malfaisante « Union Européenne » des traités budgétaires soumise aux intérêts de vieux rentiers allemands. Et cela non plus ne va pas tenir longtemps, comme de la poussière sous le tapis…

A propos du ban des vendanges

Pour peu je manquais la vendange. Car j'avais compté, à l'ancienne, qu'elle commencerait bien plus tard : en octobre, comme du temps de mes vingt ans. Car à vingt ans, à moins que ce soit avant, j'échangeais des bécots entre les pieds de vigne avec ma vendangeuse. Le petit matin était celui de l'automne et tout ce qui va avec au village. On sortait vers les parcelles à travailler, perchés sur le plateau de la remorque et le tracteur allait au petit pas d'un cheval dans les chemins, entre les haies rougissantes. J'en étais resté là où se bloquent les images du passé, surtout si elles sont agréables. Souvenir trompeur. Claude m'a rassuré : cette erreur est normale.

Depuis quarante ans, le ban des vendanges ne cesse d'avancer. Lui-même a eu à en connaître dans sa vie privée. En 1979, il avait fixé le jour de son mariage quinze jours avant la date prévue. Il en fut pour son compte car cette année-là déjà on dut commencer plus tôt la récolte. Depuis, il a été témoin permanent et direct des effets du réchauffement climatique. Le ban est passé d'octobre à août en quarante ans. D'après lui le phénomène s'est accéléré à partir de l'an 2000 où la bascule s'est faite avec le passage du ban de septembre à août. La pointe fut en 2003 où l'on vendangea le 13 août. Depuis, la date erre dans la dernière semaine avant la rentrée de septembre. D'ailleurs, ce jour de ma présence est le dernier de la vendange, jeudi 10 septembre. On travaillait sur une parcelle de Chardonnay. Avec le Savagnin, le Poulsar, le Pinot et le Trousseau, ce sont les cépages du Jura. Je les mentionne, car tandis qu'on allait et venait entre les rangs de la vigne, Claude me confia : « je ne suis pas certain de ce que je vais te dire, mais j'ai observé que le grain du savagnin a tendance à rétrécir. Je me demande si c'est lié à cette augmentation de la température. Tu sais, cette année on a eu plus de 47 degrés dans ma cour à Maynal ! Le savagnin, c'est un cépage de septentrion, pas sûr que cette grosse chaleur lui convienne longtemps. Je me demande si ça va durer ». En fait j'étais là, chez Buchot à Maynal pour compléter une enquête et un petit film vidéo sur le vin commencé depuis déjà quelques temps, je veux dire depuis 2009. Vous en aurez bientôt des nouvelles. Je compte repartir des images déjà présentées sur ce blog. On prépare ça pour ma « chaîne YouTube » où seront dorénavant présentées, en doublon de Dailymotion, toutes mes vidéos.

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L'enquête que je voulais avancer concerne le potentiel réel de l'agriculture bio dans le secteur viticole. Mon engagement avance dans deux directions. D'un côté je défends le système de la viticulture de notre pays, son système des appellations contrôlées avec ses exigences et ses limites. Je m'oppose donc à la logique du commerce « libre et non faussé » de ce que l'Union Européenne appelle des « liquides alcoolisés aromatisés » ! Pour « l'Europe qui nous protège », il s'agit en effet démanteler le système des appellations contrôlées parce qu'il limite les droits de plantation de la vigne et réserve les appellations à certains vins produits dans des conditions précises et sur des parcelles précises. Mais d'un autre côté, je m'engage aux côtés des producteurs de vin bio ou de vin naturel. Ceux-là sont aussi dans un rapport critique aux méthodes de productions fixées pour lesdites appellations contrôlées, essentiellement pour ce qui concerne l'usage des produits chimiques. La chimie et l'agriculture, ce n'est pas un petit sujet. On commence seulement à s'en rendre compte dans le grand public avec le cas spectaculaire de la condamnation de la firme Monsanto reconnue coupable du cancer professionnel d'un agriculteur et d'autres cas similaires. La chimie dans l'agriculture impacte en effet le produit agricole, la terre des parcelles traitées, l'environnement large par les eaux, mais aussi ceux qui manient les produits.  

Dans un pays record d'Europe de l'usage des pesticides, il faut savoir que si la vigne n'occupe qu'à peine 3% des terres agricoles exploitées, elle absorbe 35% des produits chimiques déversés. Peut-on produire autrement, avec beaucoup moins de produits chimiques, voire même sans eux ? Dans ce domaine, le test du concret est décisif. Claude Buchot a mis au point toute une série de produits à partir des plantes et d'autres intrants naturels avec lesquels il traite ses vignes, assumant seul la prise de risque de l'échec que toute innovation contient. Ici, s'il échoue, le vigneron ne peut faire comme le banquier et présenter son ardoise à l'État et aux contribuables. On a donc filmé ses explications. C'est assez passionnant. Il s'est débarrassé de l'oïdium, un champignon qui ruine la vigne partout ailleurs et contre lequel la lutte consiste à déverser des tonnes de produits chimiques. J'en reste là car je ne veux pas déflorer les nouveautés de notre vidéo en cours de montage. Pour moi, ce déplacement était une séance de formation. Je voulais m'assurer de ce que je veux intégrer dans mes discours à venir sur le thème de l'agriculture. Plus radical que moi, j'ai retrouvé, parmi les vendangeurs de Claude Buchot, Gabriel Amard, le secrétaire national du PG qui a déjà mené une lutte exemplaire sur l'eau et contre les grands projets inutiles. Le sécateur à la main, travaillant et bavardant, je l'ai vu faire un stage/enquête pratique en quelque sorte.

Mon parcours dans les questions agricoles a commencé dans le Jura déjà quand j'ai tenu la rubrique du « Jura rural » au journal Les Dépêches. Puis au Parti de Gauche où je fus vite pris en main par Laurent Levard, responsable national en charge de cette question et qui est le rédacteur du programme du parti sur ce thème. C'est à lui que je dois ce fait étrange pour un parti aussi urbain que le nôtre d'avoir eu pour premier programme mis en bonne et due forme, celui pour l'agriculture, nous plaçant dans le peloton de tête de ceux qui ont une vision globale et construite sur ce sujet. On connaît aussi les raisons d'actualité qui m'y conduisent. Cela ne suffit pas pour vous dire comment je me suis pris d'intérêt pour ce domaine d'activité. Je ne veux pas cacher qu’à mes yeux, c'est là un combat culturel. Parmi les productions agricoles, le vin occupe une place spéciale. La majorité des gens comprend qu'il s'agit d'un produit chargé de savoirs et d'éducation, qu'il s'agisse de ce qui sort des barriques le moment venu de tirer le vin ou de sa culture sur pied. Mais il y a aussi pour finir de la personne qui lèvera son verre pour examiner la robe du vin qu’il va boire. Je nomme culture dans ce cas l'ensemble de ce que je viens de citer, ce qui n'est pas tout à fait la description académique qu'on peut en donner, j'en conviens. Mais ici la classe moyenne urbaine instruite rejoint la paysannerie du vin dans une compréhension commune des enjeux. Ce qui en fait pour moi un terrain de lutte idéologique passionnant, sans bien sûr en dédaigner aucun autre, je m'empresse de le dire, pour essayer de m'épargner l'acrimonieux catéchisme de tous ceux pour qui, quoiqu'il en soit, ce n'est jamais le bon sujet, la bonne formule, le bon moment. Qu'ils se rassurent.

La lutte pour le bon vin est une lutte anticapitaliste dans sa dimension la plus anthropologique. Car pour le capital financier investi dans la viticulture, l'enjeu ce n'est pas le produit mais le consommateur qui doit avoir envie de l'acheter. Le capital financier n'est pas aussi limité qu'un Hollande déclarant que « l'offre créé la demande ». Il sait que c'est l'inverse. Il s'est donc employé à reformater son goût, c'est à dire ses papilles, son corps en définitive. Le goût mondial est en marche à travers l'être humain reconstruit que les multinationales de l'agroalimentaire fabriquent sans le dire. Dans la douceur du jour qui flamboyait sur ce coteau on parlait philosophie avec Claude Buchot. La veille, son jeune compère Valentin Morel, jeune vigneron bio à Poligny, m'expliquait comment le pari pascalien s'appliquait à ses techniques, quand bien même n'était pas faite la vérification scientifique de certaines méthodes pourtant efficaces. Je lui répliquais qu'il n'y avait pas besoin de métaphysique dans ce cas. Le critère de la science est l'expérimentation et du moment qu'à une cause A suit un effet B, et que l'expérience est renouvelable autant de fois qu'on la tente et que l'on en obtient le même résultat, alors tout est bien. On conclut en riant tous que la métaphysique et l'irrationnel sont du côté des politiques publiques austéritaires qui n'ont jamais redressé aucun pays aussi souvent qu'on en ait fait l'expérience. Les gourous libéraux et leurs sectes économiques ont donc marabouté les ministres et les fonctionnaires. Hypothèse aimable car on pourrait en formuler d'autres plus sonnantes et trébuchantes, plus pantouflantes, n'est-ce pas?

Du vin aux fondamentaux du moment politique, il n'y a qu'un bref chemin. Valentin étant jeune papa, je me demande s’il gardera des bouteilles de la cuvée de cette année 2015 pour en régaler la noce de l’enfant quand le moment sera venu. J’y pense parce que Claude m’a fait l’honneur d’une visite privée dans sa cave personnelle. Au mur sont alignés les casiers avec l’indication de l’année. Vous y voyez des bouteilles en rangs. J’y ai vu l’histoire d’une vie et de ses produits. Mes livres ne tiendront pas si longtemps je crois. D’où peut-être cette pensée de Pasteur, le grand homme des vaccins, qui déclara : « il y a plus de sagesse dans un litre de vin que dans mille livres ». Je ne partage pas cet extrémisme œnophile. Louis Pasteur était un gars d’Arbois Je mets cette saillie sur le compte d’un slogan publicitaire que j’ai vu sur les murs il y a bien des années : « le vin d’Arbois, plus ou en boit plus on va droit ». On voit l’égarement ! Quand à Louis Pasteur on lui sera reconnaissant pour toujours d’avoir mis en formules scientifiques tout le procédé de la vinification, ce qui fait de lui le digne descendant de Magon, le « Tunisien » de l’antiquité qui rédigea le premier manuel d’œnologie.

« Orang-outang mal baisée »

On s'épuiserait à recommencer sans cesse le procès des médias de notre pays. Je ne le fais plus qu'occasionnellement, lorsque je suis certain de leur nuire à mon tour d'une façon ou d'une autre dès qu'ils croient pouvoir me frapper sans qu'il leur en coûte. On se souvient de l'épisode du boycott de notre université d'été par la nouvelle direction socialiste de LCP (la chaine parlementaire) de Marie-Ève Malouines. Les explications confuses et contradictoires qu'elle en donna finirent de faire son portrait de porte serviette du PS. J'avais mis de côté à cette occasion le silence parallèle de la rédaction politique de « France 2 ». Erreur. Depuis, elle se sent sans doute des ailes pour patauger dans la fabrication du fond de scène médiatique propice à la stratégie des frères siamois de l'UMP et du PS. Dans nombre de ses branches, le « service public » est donc dorénavant tombé aussi bas que ses maîtres. Ce week-end, cependant, j'ai trouvé que beaucoup ce sont surpassés. Ceux qui rediffusèrent du matin au soir la fête de Frangy, les indépassables discours de la passionnante université de La Rochelle, ou encore les deux discours de Marine le Pen, n'eurent rien à dire ni à faire à propos de la Fête de l'Humanité. Pendant ce temps chaque journal télévisé fonctionnait comme un tract pour le Front national sur fond de panique migratoire. Comment comprendre une telle irresponsabilité ? Par-dessus le marché nous avons dû subir l'éternel refrain des « bisbilles », « déchirements », « divisions » qui, chaque année, sans imagination, forment le halo médiatique de la Fête. Cependant je n'ai pas entrepris ces lignes pour dire ce que nous savons tous déjà.

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Pour en savoir davantage et plus précisément sur cet évènement en particulier, je vous renvoie à l’excellent post d’Antoine Léaument. Je résume ce que j’ai senti : ce n’est plus une attitude professionnelle que de se réserver à la critique sans même donner une indication sur ce qui se passe. Personne n’aura su en regardant TF1 ou France 2 ce que faisait Yannis Varoufakis à la Fête de l’Huma, ni qu’Oskar Lafontaine s’y trouvait avec Stefano Fassina. Pour ne rien dire du reste. Cela alors même qu’était parue notre tribune commune et qu’elle faisait l’objet de dépêches et de reprises dans toute l’Europe. Le système médiatique est la deuxième peau du système. Je veux seulement à présent souligner un fait qui passe souvent inaperçu. C'est la similitude des options tactiques des médias contre nous dans les divers pays. J'ai souvent relevé comment ici je suis attaqué au plan personnel et physique avec des notations de vocabulaire (il tonne, il éructe, il s'emporte etc.) et des visuels terribles destinés à mettre en scène la bestialité traditionnellement attribuée à l'homme de gauche depuis le 19ème siècle. J'ai déjà dit que dans le cas des femmes de notre gauche, c'est pire. Je m'appuyais pour cela sur l'exemple du traitement subis par les femmes dirigeantes de l'Amérique Latine. En Grèce on a bien vu comment ce « deuxième niveau de lecture », celui de la mise en scène, en image et dans les mots, a fonctionné à propos de Tsipras. Avant et après la signature ce n'est pas le même homme que l'on voit sur les photos. Les titres, les qualificatifs, les images, tout change du tout au tout. On passe de la contreplongée, vue par en dessous, toujours flétrissante, à celle du dessus, toujours édifiante. Et ainsi de suite. Tsipras « le chimpanzé » est devenu un « homme d'État ».

Mais le record d'infamie est bien battu à propos de Zoe Konstantinopoulou, présidente du Parlement hellénique. Le registre est celui qui fut appliqué à Ségolène Royal pour la tuer à petit feu. Maintes télévisions ont une rubrique quasi permanente sur « les délires de Zoe » destinée à extraire des phrases de ses discours pour la ridiculiser sur un plan très personnel et souvent physique. Plusieurs médias n'ont pas hésité à franchir le pas qui vaut à toute femme de gauche d'être bestialisée par son sexe comme l'homme l'est par sa violence. Mais on comprend facilement que le résultat n'est pas de même nature, exactement comme ce n'est pas la même chose de traiter un homme de « salaud » et une femme de « salope ». Zoe est donc traitée « d'Orang-outang mal baisée », et maintes fois les uns ou les autres adjurent son mari, marin au long cours, de « rentrer d'urgence pour la calmer ». Kristina Kirchner présidente de l'Argentine fut caricaturée se masturbant à la une de « Clarin » journal de masse de référence, de droite évidemment. J'en passe et des meilleures. Le dire et prévenir ne change pas vraiment la situation. Sur le moment sous le choc de l'image ou du verbe, la pulsion visée est le plus souvent atteinte. Le lecteur/spectateur est profondément atteint. C'est bien le but visé et obtenu car sinon pourquoi le feraient-ils ? Pourquoi le feraient-ils tous, de la même manière, avec les mêmes ficelles sur tous les continents ? Mais marteler cette dénonciation est indispensable pour entretenir les anticorps de ceux qui refusent de se laisser manipuler.

Je note que Jeremy Corbyn a subi la même trajectoire de construction de réputation dans les médias anglais. La presse liée au secteur de droite du Labour a évidemment battu le tambour pour clamer que la victoire de la gauche du labour serait un « cadeau pour les conservateurs ». Évidemment, elle a aussi vite sous-entendu que Corbyn serait en fait plutôt content de ça et même complice. Comment ne pas penser alors aux campagnes contre moi avec le « dîner secret de Guaino », la « légion d'honneur de Buisson » et ainsi de suite ? Quant à la presse dite « populaire », elle s'est déchainée avec les mots et les méthodes dorénavant universels de la « presse libre ». Corbyn a donc droit à son lot de contreplongées avec vue en profondeur de ses narines, à moins que ce soit les trois quarts inquiétants. Les journaux de la branchouille style « Libé », bien inséré dans la boucle des campagnes mondiales des agences d’influence, en donne une idée. Il a fait de Corbyn sa « une » pour l'assimiler à un tueur grâce à une astuce de mise en page. Son vélo, ses chaussettes, sa pétulance (ne note-t-on pas qu'il vient de se marier pour la troisième fois ?) Tout y passe. Exactement comme me l'avait annoncé Oskar Lafontaine quand moi-même j'ai pris le chemin de la dissidence du PS après lui. Corbyn a quand même gagné le vote pour diriger le Labour. Ses 59% sont spectaculaires. Mais plus encore peut-être l'est le 4,5 % recueilli par la blairiste traditionnelle qui s'opposait à lui ! Sans oublier la victoire non moins écrasante de la gauche du Labour à l’investiture pour la mairie de Londres. Le pire reste à venir de ce que les médias savent faire quand viendra le temps des élections.

De retour de la Fête de l'Huma

On a toujours tant de choses à raconter en revenant de la Fête de l'Huma. Mes camarades se sont totalement approprié cette Fête comme un moment décisif de leur programme de travail annuel. Cette année la Fête a été un formidable tremplin pour le lancement de la conférence pour le plan B. Cette idée va maintenant faire son chemin. Elle a eu un bon impact en France et dans toute l’Europe. Des forces politiques de toute l’Europe ont pris contact. D’ici quelques jours va commencer la collecte des signatures des intellectuels, des parlementaires et des leaders de mouvements sociaux.

Un aspect de la fête c’est son message humain. Pour ce qui me concerne, le temps passant, j’y reçois un accueil toujours plus amical et parfois même tendre par les mots, les gestes, les sourires que l'on m'y adresse. Et cette année particulièrement. Je ne sais pourquoi. À moins que ce soit moi qui sois devenu plus disponible qu'à d'autres moments, du fait des trous qui se sont percés dans mon blindage. De cela je tire une leçon quant à mon devoir, dans la position singulière qui est la mienne depuis 2012. Je veux dire très solennellement à tous ceux qui attachent de l'importance à ce que j'écris ici et ailleurs : on ne fait rien de bon dans ce pays sans ce peuple des communistes, avec ou sans carte, de toutes générations, fraternel ou rugueux, cordial ou ronchon, fièrement autonome ou douillettement ensocialisé. Dès lors, à l'approche de la fin des négociations pour les élections régionales, j'adjure tous mes amis, quelle que soit leur carte de parti ou leur inclination de trouver le chemin du regroupement, du rassemblement, de la convergence, appelez la chose comme vous voulez. Je suis très inquiet et même sidéré par les décisions qui ont conduit les communistes du Nord et de Rhône-Alpes à vouloir présenter des listes seuls. Non seulement cela affaiblit tout le monde et fait courir un risque disproportionné de marginalisation mais cela va relancer inévitablement la bataille sur le sigle Front de Gauche qui a déjà dévasté les municipales. 

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Mon propos ici n’est pas de dire qui est responsable de cette situation. Seulement de répéter que je ne l’accepte pas et que je suis loin d’être seul à le penser. J’adjure que l’on se remette autour de la table pour reprendre la discussion. Et je dis non moins clairement à nos nouveaux amis écologistes qu'étant les derniers arrivés dans l'opposition de gauche après qu'on ait tant voulu les y trouver, si grande que soit la joie de faire équipe, l'enfant prodigue n'a pourtant pas tous les droits ! Il lui faut apprendre à vivre dans sa nouvelle famille en respectant les autres, tous les autres. Les mauvaises habitudes prises dans la relation nourricière et commensale avec le Parti socialiste ne sont pas viables dans notre troupe où tout est mis en commun dans les maigres pâtures. La nouvelle alliance populaire que nous construisons n'est attractive et viable qu'au prix de ce respect, cette diversité et le partage des tâches. Je m'oppose donc absolument aux politiques de mise à l'écart des communistes là où elles se pratiquent. Pour autant, je ne suis pas devenu un bisounours du Front de Gauche. J'ai la mémoire fraîche de tous les abus et divergences du passé, du présent et même du futur. Mais je ne veux me souvenir que de la force inouïe que nous nous sommes donnée en marchant groupés et autonomes chaque fois que nous l'avons fait.

Donc la bonne compréhension du moment historique doit commander. Nous devons être un pôle de rassemblement offert à la société pour qu'elle puisse sortir de l'alternative mortelle dans laquelle la caste veut enfermer le futur : le Front national ou les frères siamois du libéralisme PS et UMP. Message clair : toutes les composantes de l’opposition de gauche doivent cotiser et faire l’effort de l’union. Le problème est national et nous n'avons pas à nous soumettre à l'addition des décisions locales des pseudos « territoires régionaux » découpés il y a quelques semaines par le monarque en déroute du palais de l'Élysée et de sa bande de copains de promotion. Examinons lucidement les questions posées avec le souci de leur ouvrir une solution plutôt que d'envenimer les plaies ! Problème de récupération par les uns ou par les autres ? Déposons un label commun nouveau. Dès lors, le score n'appartiendra à aucune de nos organisations politiques mais à nos électeurs, délivrés de l'obligation de faire allégeance à un parti. Problème de tête de liste ? Faisons des binômes et des trinômes s’il le faut, partout. Problème pour la prise de décision ? Formons des assemblées représentatives des citoyens et des partis, partout. Problème de rapport au système des institutions et de la professionnalisation de la politique : signons partout la charte éthique lancée dans le Sud-Ouest. Rien, absolument rien n'est insurmontable. Et par-dessus tout : aucun préalable personnel, aucune violence faite à l'un ou l'autre.

J'en reste là puisque je ne veux pas me mêler des négociations sur la composition des listes, la répartition des candidatures et le reste. J'estime que j'ai parlé là assez clairement. Mes amis les plus proches ont partout cédé le pas ou proposé de le faire en ce qui concerne les têtes de listes régionales. Cette attitude honore leur identité et vocation unitaire. Mais elle n'est pas raisonnable si elle doit aboutir à permettre la mise à l'écart des communistes ou l'humiliation de leurs dirigeants parfois curieusement surexposés et parfois même très poussés à passer en force. Et encore moins si cela doit conduire à la surévaluation d'un parti aussi imprévisible que EELV dont la fidélité aux alliés n'est pas la marque la plus évidente.

J'achève. Rien ne m'oblige à écrire ces lignes. Je n'en attends aucun retour d'ascenseur car je suis bien placé pour connaître l'ingratitude structurelle de la vie des appareils politiques petits et grands. J’ai bien noté les perfidies sur l’obsession du « casting présidentiel » rabâchées par ceux qui sont pourtant loin d’en être exempt eux-mêmes. Mais rien ne me lassera. Je ne parle au profit d’aucune « boutique ». J'alerte pour assumer mon devoir. En particulier dans le Nord et le Midi, face au FN et à l'UMP, le PS est perdu d'avance. C'est à nous d'ouvrir la voie en nous unissant franchement et clairement. Le succès est à ce prix. Moins de témoignages, moins de bavardages, plus d'action, plus d'union.


123 commentaires à “Après la Fête de l’Humanité”
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  1. claudius dit :

    Pourquoi pas un referendum pour ou contre une loi qui puisse envoyer en prison les élus qui trahissent leurs électeurs, par exemple en votant pour un traité qui reprend largement les termes de la constitution rejetée par le peuple ou ceux qui concoctent une réforme de la finance plus conforme aux injonctions des lobbies bancaires qu'aux attentes et aux votes des auditeurs du discours du Bourget ? ça me paraîtrait plus pertinent qu'un référendum sur le désir d'union de la gauche autour d'un programme libéral.

  2. Donato Di Cesare dit :

    L'émission Agora, ici.

  3. OXY dit :

    A cette heure, pas vu un seul commentaire de Jean-Luc Mélenchon sur les résultats des élections en Grèce. Certes L'Union Populaire, les dissidents de Syriza semble n'avoir aucun député élu ce qui est tout de même fâcheux, mais pourquoi bouder la victoire d'A. Tsipras ? Vous n'allez tout de même pas en faire un pestiféré ? Néanmoins c'est vrai aussi que la sociale démocratie et le néolibéralisme à la F. Hollande gagnent sur un point, celui de donner l'argument qu'il n'y a pas d'alternative à leur politique et que donc Tsipras s'y serait contraint par "réalisme" puisque il va appliquer ce mémorandum assassin et néfaste tant l'austérité, laquelle il n'a cessé pourtant de dénoncer, va être dure pour les Grecs. La contradiction était tellement énorme qu'une abstention massive s'est dégagée de ce scrutin. Tsipras va avoir fort à faire avec cette partie de l'électorat.

  4. dutruel dit :

    Bonjour à tous,
    J'ai été encarté au parti communiste français pendant de longues années. J'ai toujours gardé mon esprit critique sur les orientations prisent et surtout les rapprochement à chaque élection avec le PS. Surtout qu'ils ne se cachaient pas pour nous éliminer quand cela était possible. J'ai quitté le PCF pour ces raisons et quelques autres, mais je suis encore communiste dans l'âme, et toujours pas d'accord avec les prises de position des responsables de ce parti. Alors moi je ne m’arrête pas aux directives lancées de la haut, pour les prochaines élections régionales, premier tour FdG, deuxième tour si la liste se retire pour laisser la place au PS moi je n'irait pas voté, pour eux. Je ne me pose aucune question point (que je sache j'ai encore le droit de disposer de mon vote). Alors ne vous effarouchez pas sur ce que peut dire PL et Consœur, en plus je suis sur de le pas être seul dans ce cas là. De plus même si j’hésitais, et bien les dernières sorties de Macron sur le statut des fonctionnaires finiraient de me convaincre de ne pas voter pour eux.

  5. Michel Matain dit :

    Syriza a gagné et c'est superbe. Si la droite l'avait emporté, pour le coup toute espérance de changement en Europe devenait très difficile. Podemos avait bien compris le danger et soutenait complètement Syriza. Aujourd'hui Syriza a besoin de rompre l'encerclement dont elle est victime. Seul contre les 26 autres pays de l'UE. Si cet encerclement n'est pas brisé, à terme il ne pourra pas faire grand chose. Syriza tente de gagner du temps pour obtenir d'autres appuis en Europe. Les prochains pourraient être Podemos et Sinn Fein.

  6. Goissédé dit :

    Les seuls gagnants, malheureusement, sont les abstentionnistes. Syriza fait moins de 20 % des inscrits. Le carriérisme doit être combattu. Il est préférable, en politique, de choisir le moins mauvais et non le meilleur. Mon choix c'est Mélenchon, sachons l'écouter.

  7. h2o dit :

    @Michel Matain
    "Syriza a gagné et c'est superbe"

    Il y a des jours où on voudrait ne pas se réveiller plutôt que de lire de telles affirmations. "Superbe" ouais. Tsipras va mettre en oeuvre les exigences de la Commission, appliquer ses instructions, poursuivre l'anéantissement d'un peuple sonné, au bout du rouleau dont 40 % ne s'est même pas déplacé pour voter. Sacrée bonne nouvelle en effet. C'est simple, hier soir j'ai fait sauter le bouchon de champagne. Bon, on m'objectera que l'amertume me rend irritable et que chacun a le droit d'avoir son avis (les deux sont vrais), mais parfois, on a juste envie de tout envoyer promener et de passer à autre chose. Allez, sans rancune, Michel.

  8. Francis dit :

    Et maintenant Syriza va devoir mettre en œuvre les mesures régressives signées par A.Tsipras. Qu'une partie des électeurs Grecs aient choisi de permettre à Tsipras de continuer à gouverner est une chose, nous verrons quel soutien ils apporteront aux mesures sur les retraites, le pouvoir d'achat. Tsipras a signé un accord qu'il sait dangereux pour l'économie de son pays. Dans un premier temps un nombre important d'électeurs s'est abstenu malgré la loi sur le vote obligatoire. C'est un signe puissant du désarroi dans la population. La nouvelle formation de la gauche anti-austéritaire a été victime du vote utile et de l'abstention. De grands leaders ont choisis de ne pas se parjurer quitte à perdre leur siège. Pour ma part c'est ce que je retiens de ce scrutin. La vie ne s'est pas arrêtée la 20 Septembre à Athènes.

  9. Franck dit :

    J'ai pris plaisir à écouter l'émission Agora sur France Inter ! Possibilité de développer un raisonnement, de la courtoisie, bref, de bonne tenue.
    Concernant la Grèce, bien que très déçu de ne voir aucun membre d'Unité Populaire à la Vouli, je suis rassuré pour les grecs de ne pas voir la droite reprendre le pouvoir (pourtant tous les ingrédients y étaient).
    J'ai entendu Gabriel Collétis sur France Culture, il a lancé un appel : "Un avenir pour la Grèce", qui semble être un appel à l'implication des peuples d'Europe contre les politiques d'austérité. Il faut que toutes ces initiatives se renforcent et convergent vers un but, le bien-vivre ensemble. Le Plan B en Europe en sera renforcé.

  10. ROLLAND dit :

    Ni superbe ni détestable, cette victoire de Syriza. Ce sont deux illusions symétriques, celle qui consiste à croire que Syriza fera une meilleure politique que celle qui est annoncée, et celle qui croit que ce sera forcément pire. On se désespère ainsi soi-même et on entraîne les autres dans ce désespoir. Beau résultat, qui conduit à s'abstenir et à y inviter les autres. Ce que la droite ne fait jamais : elle est trop intelligente pour adopter cette posture de puriste aux mains blanches. Notre rôle, à nous qui ne sommes pas Grecs, c'est d'encourager Syriza à se battre, et nous le ferons d'autant mieux qu'ici, chez nous, nous nous battrons contre nos adversaires, lesquels sont les mêmes que ceux qu'affrontent les Grecs. Enfin, ne jamais oublier que les 145 députés de Syriza représentent un peu plus du tiers du corps électoral, et non pas la majorité sociale du pays. Anicet Le Pors rappelait souvent qu'une loi, aussi bonne soit-elle dans son principe, n'est applicable et assurée de longévité que si elle est reconnue par une large majorité du corps social. Cette majorité est aujourd'hui à conquérir en Grèce, comme en France d'ailleurs.

  11. PIETRON dit :

    Faut il préciser que Syriza vas devoir faire coalition avec un parti de droite pour obtenir une majorité absolue. Bon il est vrai que la direction du PCF crie victoire pour la victoire de Tsipras. Cela est également inquiétant car finalement, c'est la victoire du capital (Tsipras a accepté un mémorandum qui va faire très mal aux travailleurs). Alors que la direction du parti communiste puisse se dire que Tsipras est la moins pire des solutions, mais quand même quelle époque, quelle dégringolade ! Un parti communiste qui fête activement la victoire du capital, on aura tout vu.
    Ensuite s'il y a espoir de créer un rapport de force conséquent sur les ruines sociales de la Grèce, rappelons que la Grèce c'est 2% du PIB européen. Comme ligne directrice on fait mieux (car ça rejoint les crétins pour lesquels il faudrait "une bonne guerre"). La France ! Voilà l'endroit où le mouvement social (et politique) pourrait faire basculer le capital. Cette sale Europe dirigée par de sales personnes, communistes de tous poils, il faut se réveiller, gens de bonne volonté d'où qu'ils ou elles soient, unis dans la clarté, le plus possible pour avancer hors des égos.

  12. MINI MANOU dit :

    Dimanche sur France Inter, quel plaisir. Une excellente émission, Agora, présentée par Pascal Paoli, un journaliste, uun vrai, avec de la tenue. Quant à notre Jean-Luc, du grand Mélenchon. Clair, pédagogue et quelle énergie ! Merci Jean-Luc. Prends soin de toi. On lâche rien !

  13. dumas catherine dit :

    Bientôt la retraite à 67 ans pour tous.
    Tous, non un bon nombre de personnes dans la cinquantaine décèdent bien avant. Nos parents profitent un maximum de cette retrait et en meilleur santé que nous. Normal nous vivons une époque terrible qui accroît la fragilité de l'être humain. Donc combien profiterons de cette retraite ? Il serait juste de diminuer encore l'âge de la retraite pour améliorer les conditions de nos fins de vie mais aussi pour laisser la place à nos enfants dans ce monde du travail. Hélas nous sommes en route vers une Europe de vieux travailleurs malades, nous ne dépenserons pas dans de beaux camping cars, nous ne ferons pas tourner l'économie.

  14. semons la concorde dit :

    @ dumas catherine 113
    Je suis tout à fait d'accord avec vous. Le pétrole et l'électricité ont permis de fantastiques gains de productivité qui auraient dû logiquement profiter aux travailleurs en réduisant le temps de travail, autant dans la journée au travail que dans la durée de la vie active. Au lieu de quoi la bande de rapaces qui nous gouvernent détournent les gains de productivité à leur profit exclusif et comme leur rapacité n'a pas de limites, leur projet reste le même : détruire les conditions de travail, baisser les salaires, et augmenter l'âge de la retraite. Tout privatiser, toutes les richesses dans les mêmes mains. Retour à la servitude pour 99% de la population. C'est d'une absurdité sans nom.

  15. POUX dit :

    Bonjour,
    Je fais partie des classes moyennes du bas. Je ne me trouve pas arrogante une fois payé les impôts en tous genres il me reste de moins en moins et je baisse de niveau de vie. Il ne faut pas mélanger les petits et les hauts niveaux de vie auxquels il reste toujours de quoi faire.

  16. françois 70 dit :

    Décidément, la Grèce est un révélateur et un accélérateur politique de premier ordre ! Il faut prêter attention aux propos de P. Laurent dans L'Huma, qui déclare que le gouvernement grec sorti des urnes sera "le seul gouvernement de gauche en Europe." Cette affirmation peut être regardée sous deux angles, l'un positif et l'autre pas.
    Côté positif, cela signifie que P. Laurent estime que le gouvernement Hollande-Valls-Macron n'est pas un gouvernement de gauche, et par conséquent un gouvernement de droite. C'est exact. Il reste donc au secrétaire national du PCF de tirer les conséquences qui s'imposent en s'inscrivant clairement dans l'opposition ferme à ce gouvernement de droite.
    Côté négatif, cela implique qu'il considère qu'un gouvernement qui s'apprête à mener la pire politique de soumission austéritaire que son pays ait connu, politique néolibérale de privatisations et de liquidation des acquis sociaux (retraites, droit du travail...) est néanmoins un gouvernement de gauche ! Hollande, chef du gouvernement de droite français, a félicité Tsipras d'avoir conduit la "gauche réaliste" à la victoire. Cela n'inquiète pas Pierre Laurent ?

  17. OXY dit :

    @françois 70
    Vous avez mal lu l'article où il est au contraire dit que les retraites sont préservées, réembauche de fonctionnaires et d'autres acquis sociaux sur lesquels Tsipras n'a pas envie de revenir. Par contre oui la braderie d'infrastructures (aéroports) et autres services publics dilapidés et bradés aux privés est un point sur lequel j'ai du mal à le comprendre même si c'est pour renflouer les caisses de l'état. Ce qui est fâcheux c'est que les anciens de Syriza ayant créé Unité Populaire ce sont fait laminés, ils n'ont pas été compris. Maintenant A. Tsipras doit montrer qu'il appartient toujours à cette gauche radicale qui a bien du mal a émerger chez nous et ailleurs malgré certains signes observés ici et là. Les prochains mois seront décisifs partout où des élections auront lieu dans les pays européens.

  18. Michel matain dit :

    Peut-on reprocher à Syriza de chercher à gagner du temps tant qu'elle est seule à mener le combat au niveau européen ? Que faisons-nous en France pour aider Syriza à briser l'isolement et l'encerclement ? Il n'y aura même pas de listes unies du Front de Gauche dans toutes les régions. Dans deux d'entre elles, le PG fait défaut et préfère EELV. J'ai apprécié que Jean-Luc Mélenchon remette les choses à leur place et redise les priorités étaient du moment : "dans le Nord et le Midi, face au FN et à l'UMP, le PS est perdu d'avance. C'est à nous d'ouvrir la voie en nous unissant franchement et clairement. Le succès est à ce prix."

  19. Suticos dit :

    Mais qu'est ce que c'est que le Front de gauche ? En Normandie, le PC va y aller tout seul avec le label bien sûr, sans chercher une seule seconde le moindre accord. L'abus de position militante et la confusion qui en résulte est telle que l'énorme majorité des gens ne connaissent même pas l'existence du PG. De toutes façons les régionales seront une catastrophe avec un taux d'abstention incompatible avec l'idée de démocratie. Le pire, c'est que le parti autocratique de gouvernement s'en sortira d'une pirouette. Avec si peu d'électeurs, ils auront un pourcentage qui pourra sauver les apparences devant les médias complices. Bien sur, ils auront un appel de notre label à voter pour eux aux second tour pour faire barrage au plus que jamais, si utile FN.
    Le 13 Juillet dernier nous avons appris que l'ultra libéralisme triomphant avait vaincu la démocratie politique, que l'UE était l'ennemie des peuples, et nous, nous devrions continuer à être la remorque du corbillard de la gauche ?

  20. OXY dit :

    Bonjour,
    Je suis un peu déçu de constater qu'aucun billet de J L Mélenchon n'ait encore été écrit sur le succès d'A. Tsipras aux élections. Qu'elle analyse en tire-t-il ? ou en tirera-t-il ? Bon je sais bien que ses amis d'Unité Populaire n'ont pas réussi à convaincre les grecs mais tout de même. Je crains pour l'avenir en France lorsque des désaccords, comme actuellement d'ailleurs, se feront jour. Si les amis d'hier doivent devenir des ennemis alors on y arrivera jamais. Jean Luc Mélenchon, vous l'avez dit vous même A. Tsipras n'est pas un traite, ni devenu un social-démocrate ce dont beaucoup l'accusent maintenant par cette signature obtenue sous la contrainte et seul contre tous (il n'aurait pas du y aller seul...) Alors ? Moi j'espère qu'il va y avoir un rebondissement par rapport à ce mémorandum irréalisable. Soutenons par tous les moyens le gouvernement grec.

  21. françois 70 dit :

    @ OXY
    Je crois qu'il n'est pas juste de dire qu'Unité Populaire a été "laminée". Ils ne manquent du reste l'entrée au parlement que de 7000 petites voix. La vérité est qu'il ne leur était pas possible de faire une percée électorale significative dans un laps de temps si court. On ne construit pas un parti politique puissant en à peine deux mois. C'est d'ailleurs pour cette raison que Tsipras a précipité les choses : pour couper l'herbe sous le pied de celles et ceux qui sont restés fidèles au mandat du peuple grec, ce qui, soit dit en passant, en dit long sur sa dérive politique "hollandiste" ! Ue grande partie de l'électorat potentiel d'UP, écœurée par la capitulation, n'a pas voté. C'est la cause principale de l'abstention record. Une autre partie, désormais sans illusions sur le "New Syriza", a néanmoins voté en sa faveur pour barrer la route au retour de la droite corrompue.
    Il est certain que dans les mois qui viennent la mise en œuvre par Tsipras de la pire des politiques autéritaires dictées par Berlin va ouvrir un espace politique à la vraie gauche. Il serait même étonnant que le groupe parlementaire de Syriza sorte indemne de la politique...

  22. Michel Matain dit :

    François, vous parlez de Syriza et de Tsipras comme des traitres, des ennemis à abattre. Même ceux qui en Grèce ont fondé l'Unité Populaire parlent de respect mutuel. Les ponts ne sont pas coupés. Varoufakis, toujours membre de Syriza, a, à la dernière minute, appelé à voter Unité Populaire, et pour lui Alexis Tsipras reste un camarade. Il n'a cesse de le dire. Au dernier meeting de Syriza avant les élections, Pablo Iglesias a déclaré au nom de Podemos que c'était dans ces moments là qu'on reconnaissait les vrais amis. Et pour Podemos une défaite de Syriza sonnerait aussi le glas des espérances de changement en Espagne. Tsipras n'est pas Hollande. Ou alors j'aimerai que Hollande soit Tsipras : que Hollande se batte comme un lion pendant des mois contre Merkel ! Mais il ne faut pas rêver...

  23. Cocu77 dit :

    Il y a bien une solution pour débloquer les situations au niveau des régions. Il suffit de réunir des adhérents de tous les partis qui composent le Front de gauche au niveau de chaque canton ou département dans une même assemblée et de les faire voter à bulletin secret sur toutes les questions qui posent problème quant à la stratégie à suivre pour les élections. Un militant, une voix. Et tout le monde se plie à la décision. Bien entendu ne votent que ceux qui sont à jour de leurs cotisations. Quoi de plus démocratique ? Si vous avez mieux ?
    Etant un retraité du nucléaire, je partage mon temps entre les paysans du Gers et la CGT du 77. J’avoue ne pas écumer les forums qui sont très loin d’être représentatifs de la réalité du pays.


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