03oct 15
L’université d’automne de la « Nouvelle gauche socialiste » reçoit une belle participation. Il s’agit du rassemblement de plusieurs centaines de socialistes dissidents qui ont pris leur liberté d’action vis-à-vis du PS. L’économiste Liêm Hoang-Ngoc et le député socialiste Noguès sont les deux visages les plus connus de cette réunion.
Pendant ce temps, Jean Christophe Cambadélis organise un improbable « référendum » pour ou contre l’union de la gauche, nouvel épisode du chantage qui constitue l’essentiel du message de ce parti.
Dans ce post, je montre que l’autre gauche parfois n’est pas à la hauteur de ce moment politique, non plus. Mais auparavant, je traite aussi des élections de ce dimanche au Portugal, de mon passage à Lille, de la négociation du Traité transatlantique. Mais d’abord de ce menteur de Hollande et de ce que valent ses engagements quelle qu’en soit la nature.
Dire « blanc » à la tribune des Nations-Unies le lundi et faire noir à Paris le mercredi. C’est ce que fait François Hollande. Sous son égide, la préparation de la Conférence sur le Climat de début décembre n’est qu’un sujet de communication cynique. Elle doit se tenir à Paris du 30 novembre au 11 décembre et vous en avez sans doute entendu parler sous le nom de « COP21 ». Mais François Hollande ne cesse de reculer sur le contenu de cette conférence. Cette fois, c’est la réalité de sa politique d’austérité qui s’est rappelée à ses promesses budgétaires. François Hollande a promis une hausse de l’aide publique au développement versée par la France. Mais au même moment, son gouvernement a prévu une baisse de ces crédits l’an prochain !
A la tribune de l’assemblée générale de l’ONU, lundi 28 septembre, François Hollande a promis d’augmenter l’aide publique au développement versée par la France de 50% d’ici 2020. Il annonçait le passage de 8 à 12 milliards d’euros. Bien sûr, cette promesse n’engageait déjà que ceux qui y croyaient puisque la hausse promise doit intervenir à partir de 2020. C’est-à-dire une fois que François Hollande ne sera plus là. Comme son nom l’indique, l’aide au développement est versée aux pays en développement. En l’occurrence, Hollande a promis cette augmentation pour alimenter le « fonds vert ». Qu’est-ce que c’est ? Ce « fonds vert » est censé recueillir de l’argent des différents États riches pour financer des projets de lutte contre le changement climatique ou d’adaptation à ses conséquences dans les pays en développement. L’objectif affiché est de rassembler 100 milliards d’euros par an à partir de 2020. François Hollande a donc en particulier promis d’augmenter les financements annuels de la France pour le climat de 3 milliards d’euros aujourd’hui à plus de 5 milliards d’euros « à partir de 2020 ».
François Hollande a fait de cet enjeu financier sa bouée de sauvetage à l’approche de la Conférence Climat. Souvenez-vous, c’était dans sa conférence de presse du 7 septembre. Il déclarait alors : « bien sûr qu’il y a l’accord contraignant, il y a les contributions, il y a tout ce qui peut mobiliser l’ensemble des acteurs économiques, locaux, grandes organisations non gouvernementales, oui, mais il n’y aura pas d’accord et notamment parce que des pays s’y refuseront, des pays émergents, on les connait, des pays du Sud, et on les comprend, s’il n’y a pas d’engagement ferme sur les financements. […] Donc il y a trois mois, à peine trois mois, il y a un sujet qui va s’imposer, le financement et c’est là-dessus que la France va maintenant mener son offensive ».
Pourquoi ce changement de pied ? Jusqu’ici on avait compris que l’objectif central était d’obtenir un accord international contraignant à propos des engagements de réductions des émissions de gaz à effet de serre. Le but est de limiter le réchauffement climatique. Mais sous l’égide de François Hollande, cet aspect-là est en train de tourner au fiasco. L’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré d’ici 2100 a été abandonné très vite. La bataille s’est alors concentré sur l’objectif de limiter le réchauffement à 2 degrés. Au-delà de ce seuil, les scientifiques estiment que les conséquences du réchauffement climatique seront irréversibles et immaîtrisables. Mais les promesses de réduction annoncées jusqu’ici ne permettraient que de limiter le réchauffement à 2,7 degrés selon les experts de l’ONU ! Voyant poindre cet échec, François Hollande a donc choisi de changer son fusil d’épaule et de tout miser sur les promesses financières et le fameux « fonds vert ». On le comprend. Dans ce genre de conférence, tous les pays promettent des sommes importantes, si bien que l’objectif affiché peut être atteint. C’est d'autant plus facile que les États peuvent contribuer sous forme de dons mais aussi de prêts que les bénéficiaires devront rembourser. Et aussi que les 100 milliards cumulent des fonds publics et privés. Il sera donc toujours temps de se rendre compte, quelques temps après, que les versements effectifs n’atteignent pas le montant des promesses. Mais au moins, François Hollande aura pu clamer son succès d’avoir recueilli 100 milliards d’euros de promesses d’argent à la veille du deuxième tour des élections régionales.
Sauf que le pot aux roses est déjà découvert ! Par la faute de François Hollande lui-même. En effet, son gouvernement s’est chargé de dégonfler la bulle des promesses dès le surlendemain des promesses du président ! Le copain de promotion de Hollande, Michel Sapin, a ainsi présenté le projet de budget pour 2016. Et là où on nous promettait une hausse de l’aide au développement, il y a en fait… une baisse ! Les crédits de la mission « aide publique au développement » vont baisser de 170 millions d’euros. Ils passeront de 2,77 milliards d’euros en 2015 à 2,6 milliards d’euros en 2016. Une baisse de 6% donc. La baisse de l’an prochain sera même deux fois plus forte que la coupe de l’an dernier. En langage Hollande cela doit se dire « une augmentation de la baisse de l’augmentation »
Après quoi voici le bilan. Le montant de l’aide au développement a baissé chaque année depuis l’élection de François Hollande ! Ça avait commencé avant lui, c’est vrai. Mais là encore, la continuité avec Nicolas Sarkozy est édifiante. À ce sujet, je m’étonne que bien peu aient noté la baisse du budget de l’aide au développement quand le ministre en charge du sujet était membre d’Europe Écologie-Les Verts. Voilà qui devrait faire réfléchir les donneurs de leçons sur l’amitié entre les peuples et la coopération internationale.
La France ne respecte pas ses promesses en matière d’aide au développement. Ceux qui rêvent de voir la France en « bon élève » de Mme Merkel devrait y réfléchir. Car en la matière, la France ne donne pas l’exemple du tout. La France a promis, comme les autres pays riches, de porter l’aide au développement à 0,7% de sa richesse annuelle. Mais elle en est très loin. Notre pays consacre actuellement 0,37% de sa richesse annuelle à l’aide au développement ! Moitié moins que ce qu’il s’est engagé faire !
Dans l’urgence et sous la pression, Manuel Valls a promis de rectifier le tir en déposant un amendement devant l’Assemblée. Mais il n’a rien dit des montants. Pour rattraper la baisse des cinq dernières années, il faudrait 700 millions d’euros de plus. Le gouvernement a été capable de trouver 41 milliards d’euros pour le MEDEF. Sera-t-il capable de trouver 700 millions d’euros pour l’aide au développement ?
D’ailleurs, ce n’est pas le seul mauvais signe qu’envoie François Hollande avant la Conférence Climat. Pour la quatrième année consécutive, il va aussi baisser le budget du ministère de l’Écologie ! Moins 100 millions d’euros en 2016 par rapport à 2015. Cette baisse va venir s’ajouter à celle intervenue en 2013, 2014 et 2015. Au total, le budget du ministère de l’écologie a déjà baissé de 16% depuis l’élection de François Hollande. Et les coupes vont donc se poursuivre. On se demande si Sarkozy aurait fait pire, lui pour qui « l’écologie, ça commence à bien faire ». Comme l’écrit la fondation Nicolas Hulot « la COP21 est oubliée le temps de la discussion budgétaire ». On pourrait même le dire de l’écologie en général.
Le vote au Portugal, ce dimanche
Ce dimanche 4 octobre auront lieu au Portugal les élections législatives. Repérons-nous car ce sera un épisode politique qui va compter lui aussi sur le vieux continent. La nouvelle Assemblée sera élue à la proportionnelle par circonscriptions régionales. Le Premier ministre est actuellement Pedro Passos Coello. Il s’agit d’un gouvernement de droite depuis 2011. Le parti au pouvoir se nomme « social-démocrate » mais c’est une survivance de la période qui a suivi la chute de la dictature de Salazar où plus personne n’osait se dire ouvertement de droite au Portugal. Cette droite est donnée favorite alors même qu’elle était tenue pour perdante il y a encore peu. Le Parti socialiste portugais arrive en seconde position alors qu’il était donné gagnant. Mais l’écart avec la droite reste serré. Evidemment, le PS concentre sa campagne sur le « vote utile ». Ça sonne aussi creux qu’ici. « Utile à quoi ? ». Car c’est bien le PS qui a appelé la Troïka et appliqué les premières mesures d’austérité en 2010-2011. Depuis cette date, la droite a poursuivi sur la ligne européenne ordo-libérale. Et le PS ne propose aucune rupture avec cette politique, cela va de soi. Le bilan est pourtant terrible. La richesse produite (à supposer que ce soit un vrai repère pour nous comme ça l’est pour les productivistes) est toujours inférieure à 2009 après 3 ans de récession entre 2011 et 2013. Il y a 300 000 chômeurs supplémentaires et 40% de chômage chez les jeunes. Si bien que 500 000 Portugais se sont exilés en 5 ans. Et dans la population qui reste sur place, il y a 20% de pauvres.
Le Portugal est souvent présenté comme « le bon élève de la Troïka », au motif qu’il n’est plus soumis aux « plans d’aide ». On sait qu’un « plan d’aide » est une saignée de privatisations et de coupes claires dans les dépenses publiques pour pouvoir emprunter « sur le marché directement ». Les griots de la « seule politique possible » s’en gargarisent. Vu de près, il en va tout autrement. La petite respiration retrouvée dans l’asphyxie ne tient nullement à la politique de la Troïka mais à son contraire. La timide « reprise » 2014-15 coïncide avec l’assouplissement de l’ordo-libéralisme, c’est-à-dire que si elle a lieu c’est parce qu’une atténuation de la politique d'austérité a eu lieu, de peur de faire craquer la corde qui tient le pendu. Dit en langage FMI : « l'ajustement budgétaire a ralenti ». Et dans le même temps, ce fut une baisse de l’euro provoquée par la BCE contre le dogme de l’euro fort. Et c’est aussi à l’intervention de la BCE qu’est due la baisse des taux d’intérêt sur les marchés financiers auprès desquels le Portugal peut désormais « s’approvisionner directement ». Bref, c’est en réunissant les conditions contraires exigées par le catéchisme libéral que la situation s’est rendue légèrement moins cruelle. Mais attention à la propagande : le Bla Bla sur la « reprise portugaise » ne doit pas faire perdre de vue qu’il s’agit de très peu de choses. Car au rythme actuel, en 2020 le PIB du Portugal sera seulement revenu au niveau de 2009 ! Sur le long terme, l’économie portugaise est défigurée par la médecine qui lui a été appliquée. Le modèle allemand a fait son œuvre. Elle repose désormais sur les exportations : elles représentent désormais 40% du PIB contre 27% avant la crise. Autrement dit au premier retournement de tendance mondiale, patatras, le Portugal retourne à l’âge de la pierre. Et justement, mauvaise nouvelle, l’OMC (organisation mondiale du commerce) annonce que le commerce international va reculer pour la quatrième année consécutive. Le niveau s’aligne sur le taux de croissance mondial. Adieu la divine période où le commerce mondial progressait deux fois plus vite que la production parce que le grand déménagement des marchandises carburait à mort.
La « reprise » est donc fondamentalement non durable. Car l’export qui la porte repose sur le dumping social c’est-à-dire la baisse du coût du travail et celle de l’euro, deux paramètres qui sont promis à de fortes fluctuations sociales et politique. En tous cas, on ne voit pas que le maniement d’une monnaie et la régression sociale améliorent le niveau de qualité ou de performance des marchandises échangées. La production portugaise ne vaut donc pas davantage qu’au début de la crise. Sa valeur d’usage est la même et sa valeur d’échange est manipulée. En attendant, les salaires ont baissé de 6% entre 2010 et 2013 et ce n’est donc pas la consommation populaire qui va prendre le relai de l’atonie de l’export. Et en toute hypothèse, la dette publique reste aussi insoutenable que celle des Grecs et de tout l’arc méditerranéen. Selon le FMI : « Le poids de la dette publique et privée va probablement réduire les perspectives de croissance à moyen terme ». C’est dit. Car comme d’habitude la dette publique a augmenté avec l’austérité et les autres merveilles de la cure infligée pour la faire réduire. Elle est passée de 84% du PIB en 2009 à 130% en 2014. Un « détail » que les commentateurs enthousiastes du « bon élève portugais » oublient de mentionner. En tous cas, en 2015, le remboursement de la dette a absorbé près de 5% de la production du pays. Les banques adorent ! Surtout qu’elles ne sont pas très flambardes. La bulle de la dette privé et celle des banques menacent. Les chiffres devraient faire mourir de peur « les marchés », si tatillons quand il s’agit des dettes de l’État. La dette privée a un peu reculé mais elle représente toujours 237% du PIB ! Quant aux banques privées, ça sent la fuite de gaz à plusieurs milliers de kilomètres. En 2014 l’État portugais a déjà a sauvé la Banco Espirito Santo en lui offrant de la part des Portugais, à qui personne n’a rien demandé, pour 5 milliards d’euros. Et à cette heure, les créances douteuses des banques portugaises atteignent encore 12% du total de ce que les banques marquent dans leur bilan comme des actifs. Selon le FMI, cette part « grandit », menaçant le système financier portugais alors que l’endettement public rend impossible une injection massive de capitaux. Bientôt la fin, bien sûr. Comme en Grèce, comme partout. La dette portugaise ne sera pas payée et ses banques s’effondreront le moment venu.
Et nous ? Ou sommes-nous dans cette élection ? L’espace culturel de l’autre gauche est occupé par deux blocs. Le premier est constitué par l’alliance des Verts et du Parti Communiste, le second est une coalition plus hétéroclite mais bien vivace « le Bloco ». Le total des voix recueillies est impressionnant puisqu’il tourne autour des 15%. Mais, bien sûr, nous sommes divisés. Dans ces conditions, nous ne sommes pas ressentis comme une alternative réelle et donc pas comme une alternance possible. Nous catalysons une certaine colère ample, sans entrainer la société. Cette division permet au PS de jouer à fond la carte du vote utile puisqu’à l’évidence nous ne sommes pas en état de créer une majorité pour gouverner. Mais le discrédit du PS est suffisant semble-t-il pour rendre ce chantage bien moins opérant que ne le croyaient ses initiateurs. Je suis du plus près que je peux l’évolution de mes camarades portugais. Au Parlement européen, je siège juste sur la même rangée que les communistes portugais qui sont plutôt francophones et je ne cache pas que nous votons très souvent de même, sauf sur les questions de pêche. Et depuis toujours le dialogue est bon avec le Bloco dont les élus sont devenus des amis personnels avec qui je parle en toute franchise et décontraction. Sur l’Europe les points de vue se rapprochent après l’épisode grec. Certes, le PCP, allié depuis longtemps aux Verts au sein de la « Coalition démocratique unitaire » a une ligne très dure contre l’UE. Et d’ailleurs il n’est pas membre du Parti de la gauche européenne. Et à présent, le Bloco a revu sa position sur l’Euro après la signature de Tsipras. Le Bloco ne critique pas Tsipras, mais il adopte une position quasi-identique à celle du PG. Fernando Rosas cofondateur du Bloco : « premièrement, on ne peut pas mener de politique anti-austérité dans le cadre de l’euro. Deuxièmement, l’eurozone est une sorte de dictature qui n’admet pas les choix démocratiques des pays européens. Nous voulons donc renégocier la dette et, le cas échéant, nous serions prêts à sortir de l’euro. On ne fera pas l’erreur d’Alexis Tsipras qui est allé aux négociations sans plan B. Mais nous ne voulons pas critiquer publiquement Syriza. Notre position officielle est que nous devons être prêts à sortir de l’euro si les négociations sur la dette n’aboutissent pas. »
Enfin pour faire sourire mes lecteurs, l’autre gauche portugaise n’a pas les pudeurs de gazelle de certains secteurs de notre gauche en France. Ici on la traiterait de « populiste ». Il y a deux ans, le PCP placardait des affiches en 4×8 « assez des voleurs et des menteurs - démission du gouvernement » ! Et en début d’année le Bloco accusait le Premier ministre d’être « plus allemand qu’Angela Merkel » dans son obsession du déficit budgétaire !
Ça faisait déjà deux ans que ce club d’élèves de l’Institut d’Études Politiques de Lille m’adressait des invitations à venir m’exprimer dans leur école. Ce club, c’est « Rouge Trevise ». Trévise, c’est la rue de l’IEP. Mais « rouge trévise » c’est aussi une variété de chicon. Le Nord, quoi ! Comme dans bien d’autres IEP, il s’agit d’un regroupement de cette gauche dite « radicale ». Mais comme on le devine on n’en entendra pas parler autant que des quelques zozos qui ont adhéré au Front National à l’IEP de Paris. On n’en entendra jamais parler tout simplement. Comme de cette soirée. Quelle importance ? Une. Comme chaque fois : tous ceux qui constatent ce genre de situation progressent idéologiquement. Ils comprennent vraiment ce que sont les médias comme deuxième peau du système. Ils apprennent à mépriser ceux dont ils savent qu'ils ne disent rien de ce qu’eux-mêmes ont vécu et vu. Dès lors, le doute s’étend au reste du récit médiatique. C’est excellent. Exactement comme quand 60 000 personnes se rassemblent contre les rasions du changement climatique, place de la République, et qu’il n’y a pas une seule image à la télé.
La tradition veut que les Institut de sciences politiques soient par principe ouverts à l’exposé des idées politiques, cela va de soi. À Lille, l’ambiance de l’établissement est très ouverte. Je savais donc que les participants venaient « aux nouvelles », entendre une pensée politique. Mon thème était celui du livre « L’Ère du peuple ». Les fondamentaux de la théorie de la révolution citoyenne. Néanmoins, ce n’est pas un cours et l’exposé ne peut donc être trop durement didactique. Ce n‘est pas non plus un meeting du fait du lieu et de la diversité du public d’auditeurs. C’est une conférence. Vient qui veut et qui sait que la conférence a lieu. Je le précise car il y avait aussi quelques personnes qui avaient repéré sur Facebook l’évènement se sont aussi déplacés venant d’autres milieux que ceux de l’IEP. Dans la société socialement cloisonnée dans laquelle nous vivons, le point doit être souligné.
Sur place, je dois dire que je revivais. Expliquer, expliquer, donner à penser sans savoir ce que chacun en tirera, dans la diversité des opinions et des approches qui est toujours celle de la jeune génération, voilà qui m’enchante. L’amphi était comble et bien du monde est resté dehors, assis par terre. Beaucoup de gentillesse à mon égard, beaucoup d’attention dans une salle remplie une demi-heure avant l’heure. J’ai su qu’on avait souffert de la chaleur, quoique les portes fussent ouvertes en grand pour permettre à ceux qui restaient debout dehors de suivre ce qui se dirait. La sono avait été installée pour cela. Mes camarades ont été encore une fois magnifiques de discipline et d’organisation. Leurs dirigeants sont des jeunes salariés extrêmement motivés. Dans l’ambiance de sinistrose généralisée, leur dynamisme donne des ailes. Quelle leçon tirer de cette soirée ? La première est que la disponibilité aux idées et aux constructions intellectuelles globalisantes est plus grande que ce qui s’en dit. La seconde est que la jeune génération n’est pas seulement le ramassis de consommateurs sans idéal que l’on dépeint si souvent. La troisième est que nous sommes sorti de l’affreux ressac des années 90 quand les enfants de la classe moyenne instruite se projetaient sans idéal ni mise à distance dans les mantras de l’ordre libéral. Si dure que soit la nuit actuelle, le cycle s’est inversé et les lumières regagnent du terrain. Mais nous partons de loin, j’en conviens.
Au premier rang de cette conférence il y avait Sandrine Rousseau, la tête de liste citoyenne que soutiennent désormais EELV, le PG, la NGS (Nouvelle Gauche Socialiste) et Nouvelle Donne. J’ai apprécié qu’elle se donne la peine de venir faire connaissance avec la doctrine que nous portons. D’habitude les relations entre les partis n’atteignent pas ce degré de volonté de se connaître. Peu avant, en compagnie de Laurent Matejko, j’avais eu un bon entretien avec elle et son directeur de campagne. Lui et moi avions d’abord rencontré le midi les dirigeants communistes Fabien Roussel (Nord) et Hervé Poly (Pas de Calais) que j’avais invité à déjeuner dans Lille après que ceux-ci aient demandé à me parler. Mon plaidoyer n’aura pas permis de débloquer la situation. Je ne me l’explique pas. En effet les socialistes sont certains d’avoir perdu. Comment être une relève face à la droite et l’extrême droite ? La condition la plus importante est d’être unis. Je veux dire que l’opposition de gauche doit être unie. Car alors la méfiance qui fait tourner le dos au PS et se résigner à l’abstention face à l’impuissance de l’autre gauche peut se transformer en dynamique.
Dans le Nord nous avons la chance d’avoir une équipe d’EELV qui veut s’unir avec le Front de gauche. En dépit de toutes les pressions venant de tous côtés, cette ligne unitaire a été confirmée. Au point que c’est la droite d’EELV qui a quitté le parti, comme l’a fait Barbara Pompili au lendemain de ma présence là-bas. Dans l’équipe unitaire des écologistes, il n’y a ici aucune volonté d’isoler les communistes. Au contraire, je m’en suis assuré et je veux témoigner du fait que Sandrine Rousseau m’a expliqué dans des termes très élogieux pour eux quelle importance elle attachait à l’implication des communistes dans la bataille pour prendre la tête de la gauche face à Le Pen. En tous cas je n’ai pas été convainquant car le soir même de ma conférence, le PC annonçait sa décision de partir tout seul, d’une part, et sous étiquette Front de Gauche, d’autre part. Ce qui veut dire que la bataille pour le sigle va reprendre en plus du reste. Désespérant. J’aurai fait ce que j’ai pu.
J'avais décidé depuis longtemps de ne pas me mêler de ces élections en voyant quel foutoir s’annonçait de nouveau sur le style des départementales. Je ne suis sorti de cette décision que dans deux cas. En région parisienne pour contribuer à empêcher le solo du PCF qui s’annonçait et dans le Nord parce que je n’accepte pas de voir madame Le Pen donnée gagnante sans que cela ne provoque aucune réaction d’ouverture dans la gauche. Mes amis sur place ont choisi de jouer le renouveau de la gauche et l’union de l’opposition de gauche. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi les dirigeants locaux du PCF font un autre choix. Pour moi c’est un grand gâchis. J’espère encore que cela puisse se rectifier. Il n’est jamais trop tard pour bien faire et donner aux gens la possibilité d’un même bulletin de vote pour tous ceux qui sont de gauche et n’en peuvent plus des tromperies du PS.
L’Europe autoritaire s’affiche
La Commission européenne continue de préparer le futur grand marché avec les États-Unis d’Amérique. Les discussions sur le futur Traité transatlantique se poursuivent. Comme elle l’avait déjà évoqué, la Commission européenne a confirmé ces jours-ci sa volonté de se passer d’une ratification par les Parlements nationaux. Plus que jamais, son intention est d’imposer ce traité au mépris de toute procédure démocratique.
La Commission européenne veut donc imposer ce traité sans vote des Parlements nationaux de chaque pays de l’Union européenne. Selon le traité de Lisbonne, la politique commerciale est une « compétence exclusive » de l’Union européenne. Les États donnent les orientations puis la Commission négocie les accords. En fin de parcours, le Parlement européen se prononce ainsi que les gouvernements des 28 pays, à la majorité. C’est la procédure dont la Commission rêve pour le Traité transatlantique. Mais entre ses rêves et la réalité, il y a un grand chemin.
Car le Traité transatlantique en préparation couvre un champ très large. L’objectif est de supprimer les droits de douane et d’harmoniser les réglementations entre les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne. Mais aussi de prévoir un mécanisme protégeant les intérêts des firmes transnationales en créant des tribunaux privés spécialement pour elles, appelés tribunaux d’arbitrage. On connait les grandes figures des dangers multiples de ce projet : arrivage de poulet au chlore, de bœuf aux hormones, porte ouverte aux OGM et course au moins disant social et écologique… J’ai déjà eu l’occasion de les pointer à de nombreuses reprises depuis 2009, époque où j’étais seul à parler de ce projet.
Il est ainsi probable que le Traité transatlantique ne relève pas seulement de la « compétence exclusive » de l’UE mais qu’il concerne aussi nombre de compétences toujours exercées par les États ou exercées en commun entre l’UE et les États. Dans ce cas, on parle d’un « accord mixte ». Or, les « accords mixtes » doivent non seulement être ratifiés par le Parlement européen et le conseil des gouvernements. Mais aussi par chacun des États-membres selon ses propres procédures. En France, un traité peut être ratifié par une simple loi votée au Parlement, mais aussi par référendum si le président de la République le décide ! Sans même penser à une telle procédure démocratique, la Commission européenne n’a aucune envie de jouer le Traité transatlantique à la roulette d’une ratification dans chacun des 28 pays. Car un seul vote « non », et tout serait bloqué !
Il y a donc une possibilité réelle pour bloquer ce traité. D’autant que sous la pression des opposants, le gouvernement français semble enfin se réveiller. Le secrétaire d’État au Commerce extérieur Mathias Fekl fait ainsi les gros yeux dans le Sud-Ouest de ce lundi 28 septembre. Ses moulinets sont probablement uniquement destinés à faire monter les enchères avant le prochain round de négociation. Mais ce que dit le ministre légitime nos critiques ! Sur la méthode d’abord. Il dénonce « un manque total de transparence et une grande opacité » dans les négociations. Il ajoute que cela « pose un problème démocratique » ! Il réclame que « les parlementaires (européens) [aient] accès aux documents, et ce ailleurs que dans des salles sécurisées de l'ambassade américaine comme c'est le cas jusqu'à présent » et regrette que « les parlementaires américains aient accès à un nombre de documents beaucoup plus important que les parlementaires européens ». Il aurait pu ajouter que les parlementaires nationaux sont, eux, totalement écartés.
Sur le contenu des négociations ensuite, le ministre français se plaint d’un manque de « réciprocité » de la part des États-Unis d’Amérique : « il y a trop d'asymétries, l'Europe a multiplié les offres, sur tous les sujets, et n'a reçu en contrepartie aucune offre sérieuse des Américains, ni pour l'accès à leurs marchés publics, ni pour l'accès aux marchés agricoles et agroalimentaires qui restent fermés ». Il ajoute : « nous ne sentons pas côté américain une prise en compte de nos souhaits sur les services, ni sur le problème que pose l'arbitrage par des tribunaux privés. La négociation doit absolument permettre à nos PME et à nos agriculteurs d'avoir accès au marché américain ». Il se fait même menaçant : « si rien ne change, cela montrera qu'il n'y a pas la volonté d'aboutir à des négociations mutuellement bénéfiques… La France envisage toutes les options, y compris l'arrêt pur et simple des négociations » !
Bigre, « l’arrêt pur et simple des négociations » ! Cela tombe bien, c’est exactement que nous réclamons. Depuis des années, le PS et la droite font avancer ce projet main dans la main dans les institutions européennes. En juin 2013, François Hollande a autorisé l’ouverture des négociations. Il a même donné son accord pour la négociation d'un mécanisme spécial pour protéger les intérêts des multinationales malgré un vote contraire du Parlement français. Depuis, le PS se cache derrière des formules creuses pour cacher son ralliement à ce système. Il fait de la « réciprocité » son seul argument contre le dumping social, écologique ou réglementaire. Et il s’abstient évidemment de critiquer la logique même du libre-échange comme nous le faisons en réclamant un protectionnisme solidaire. Cette comédie a assez duré. Les négociations doivent être interrompues au plus vite. C’est ce que nous réclamerons encore lors de la semaine d’action contre ce traité. Plusieurs marches anti-TTIP vont converger les 16 et 17 octobre à Bruxelles.
Affligeant. Ce refus de la part d'une bonne partie du PCF de faire front ensemble avec le PG et EELV aux régionales face aux partis de la 5ème république pourrissante, PS, LR et FN. Croire sauver la force matérielle et électorale de ce parti en l'épuisant dans des solos au 1er tour puis des abdications suicidaires au 2e tour devant le PS. Une chose est à peu près sûre : les électeurs, s'ils ne sont pas dégoûtés et ne s'abstiennent pas, sauront condamner ces calculs politiciens et cette cécité politique.
Le PCF, idiot utile du système. Ils y vont seuls au premier tour, ils font 3% puis se rallient comme de bons toutous au PS. PCF et PS, mêmes dégueulasseries de types vendus qui se moquent du peuple. Le PCF se soumet aux socialistes (avec pour pseudo raison, le rayon paralysant FN) qui eux appliquent partout des politiques de droite, tout cela pour obtenir des sièges. Navrant et indigne, eux comme le PS devraient changer le nom de leur parti, par respect pour les camarades qui, par le passé, se sont battus pour défendre la gauche et par respect pour la signification des mots "communiste" et "socialiste".
C'est vraiment exaspérant. Vous ne seriez pas là monsieur Mélenchon, le PCF aurait quasiment disparu ou ferait encore 3% avec un spectre à sa tête que personne ne connaitrait. Ce manque de gratitude est hallucinant. C'est dommage, vous pourriez faire tant de choses avec des alliés un peu plus honnête. Je le répète, si ces lâches vous écartent (notamment pour 2017) et forment un PCF/PS/UMP pour mener les mêmes politiques libérales opposées aux racistes du Front National, je ne prendrai même pas la peine de voter.
J'avoue ne pas comprendre cette obstination à vouloir pousser à tout prix le PCF à faire l'union là où il ne veut pas de nous. Premièrement une tête de liste PCF à tendance à freiner l'électorat plutôt qu'à le mobiliser (les résultats des scrutins en attestent). Deuxièmement le PCF a décidé de fusionner avec le PS au 2nd tour, ce qui ne pourra que nous décrédibiliser globalement aux yeux de notre électorat (tous pourris sauf Marine). Troisièmement Pierre Laurent sera candidat en 2017 contre vents et marrées d'où son tour de France cette année, son entêtement à être tête de liste en IDF et son projet de faire du congrès de 2016 le lancement de son grand projet présidentiel, sauf erreur de ma part.
Au sujet des division avec le PC, je vous conseille de lire sur le blog de Corinne Morel Darleux l'article quelle a écrit a ce sujet: "À propos d'unité aux régionales : À Alain, Serge, Chantal, Mariette, Richard et les autres"
"Je n’arrive pas à comprendre pourquoi les dirigeants locaux du PCF font un autre choix".
Et bien, on va essayer de vous expliquer. EELV ne cherche pas des alliés, mais des ralliements. EELV a décidé que ce serait lui et lui seul qui choisirait la tête de liste. Libre au PG d'accepter ce genre de diktat. Le PCF, en tout cas, ne l'accepte pas. Et ce n'est pas seulement une question d'égo ou de communication. N'oubliez pas qu'à l'heure de négocier les fusions de liste, la loi électorale donne à la tête de liste le pouvoir de négocier l'accord et de le signer sans consulter personne. Vous croyez que le jour venu vous arriverez à imposer à Sandrine Rousseau votre ligne ? Si c'est le cas...
Par le passé, je me souviens que le PG avait crié haut et fort pour exiger du PCF, son partenaire au FdG, des têtes de liste. Curieusement, il accepte aujourd'hui des accords avec EELV ou il n'obtient rien de tel. Etonnant, non ?
Le temps perdu en raison de logiques d'appareils suicidaires ne sera peut-être jamais rattrapé. Mais au moins, la disparition de certaines formations politiques pourra nous rendre service en vue du rassemblement citoyen trans-partisan qui nous est nécessaire. Il est de toute façon impossible d'envisager quoi que ce soit de serein avec des gens coincés dans une approche corporatiste et professionnelle de la politique. Ils seront concernés par le coup de balai puisqu'ils cherchent à tout prix à se trouver sur sa trajectoire plutôt que de se saisir du manche...
C'est quant même fort que chacun veuille mettre l'étiquette Front de guuche sur sa liste,alors qu'ils veulent partir tout seul ! Le Front de gzuche étant le rassemblement de la gauche radicale, on ne devrait pas pouvoir s'en emparer s'il manque un copain. Autrement pensé, le label Front de gzuche est fédérateur dans l'électorat, on s'en sert, mais les électeurs se trouvent trompés.
Merci à vous M. Mélenchon, votre lecture est toujours vivifiante et nous donne des raisons d'espérer ! Quand j'écris "nous", je pense à tous ces citoyens comme moi qui ne sont encartés nulle part et qui attendent une alternative à aux politiques mortifères menées par le PS et l'UMP et leurs alliés européens.
S'agissant des futures régionales, les alliances avec EELV me laissent sceptiques, ça n'est guère mobilisateur pour l'électorat populaire. D'ailleurs, le salut viendra de la base et non des partis. J'ai de la chance car dans mon sud-ouest (ex-Aquitaine) dont j'ignore le nom du nouvel ensemble hétéroclite, je voterai sans état d'âme pour Oliver Dartigolles qui, si j'ai bien compris, mènera la liste FdG PC/PG, les verts faisant bande à part. Et c'est bien mieux ainsi !
Concernant le TAFTA, je ne vois pas d'autre issue que le référendum prévu par l'art.11 de la Constitution, car c'est au peuple de se prononcer et je pense qu'il faut tout faire pour imposer la consultation populaire.
Marre, si le PC est prêt aller seul au premier tour et faire alliance avec le PS au second tour pour sauver quelques élus, il faut définitivement s'en passer au Front de gauche ou mettre en place un autre alliance apte au yeux des électeurs à être une véritable alternative au système en place. L'électoralisme est mort le PC ne l'a pas compris semble-t-il. En ce qui me concerne je ne voterai plus jamais contre au second tour, mais blanc ou pour la vrai gauche.
Quand on pense tout ce que JL Mélenchon a subit aux législative d'Hénin-Beaumont et voir le PC agir de la sorte je ne les comprends plus. Ils sabordent notre fondement Républicain et vont faire élire le parti de l'extrême ! Car j'espère que les FdG ne se désisteront pas car nous serons devant le PS.
Et voilà le PCF remet le couvert pour sa propre tambouille. Il ne veut pas le changement, il veut être le parti majoritaire, dominant, convaincu qu'il est d'avoir raison ! Les communistes, heureusement il y en a de vrais, devront faire leur ménage et se reprendre. C'est dans l'ère du temps : les écolos, il y en a de vrais aussi, ont commencé le leur, EELV amorce des changements qui, je leur souhaite, prépare l'avenir. Le Front de gauche n'est pas mort, mais il devra se transformer. En attendant, les sociaux-libéraux du PS s'en donnent à coeur joie, unis avec la droite, ils préparent le lit de l'extrême-droite. Nous travaillons pour un autre avenir, c'est ça le plus important.
A la veille de ces régionales, les Verts explosent (entre ceux qui sont plus verts que verts, ceux qui sont plus écolo que le voisin, et surtout ceux qui sont les plus opportunistes). Mais en même temps, les verts réussissent à faire éclater le Front de gauche et malheureusement dans de nombreux endroits le Parti de gauche contribue à cela. Et bien voila, (en vérité) à nouveau une belle réussite du PS pour éliminer toute alternative à gauche. Alors, si Hollande est un capitaine de pédalo, il manœuvre mieux que Jean-Luc Mélenchon. A moins qu'il n'est pris le rôle de second. Alors camarades dans toute vos réactions, qui crachent sur le PCF. Posez vous la vrai question, pourquoi dans certaines région l'alliance n'est pas possible. Quelles sont les exigences du PG et EELV vis à vis du PC.
@derf 12
Quelles sont les exigences du PG et EELV vis à vis du PC ?
Par exemple signer une charte éthique qui bannit le cumul des mandats. Est-ce trop demander ? Et curieusement dans le Nord le PCF part seul alors qu'à priori rien ne semble motiver cette décision. Sachant qu'une alliance de toute l'autre gauche aurait certainement propulsé celle-ci devant le PS, on est en droit de s'interroger sur la réelle motivation de cette liste PCF autonome. Certainement les divergences actuelles entre le PCF et les autres composantes sont-elles bien plus profondes que ce qu'on imagine. Certains appellent de leur vœux un Syriza à la française. Et bien rappelons nous que tout récemment ce parti a explosé en vol suite au choix de Tsipras de signer le 3ème mémorandum bien plus nocif que les précédents. Quel parti Syriza faut-il créer en France ? Celui de Tsipras ou celui de Unité Populaire. En saluant le très grand succès de Tsipras, la direction de PCF semble avoir clairement choisi sa version. A vous de voir si c'est la votre.
@derf
EnAURA, si tu veux savoir, vas sur le blog de Corinne Morel Darleux, pour avoir été proche du processus de construction, je peux dire qu'elle y parle vrai. Tu n'y trouveras pas de procès d'intention, contrairement aux arguments que lancent les dirigeants régionaux du PCF à notre égard. J'ajouterais que comme avec le PCF, on a pas à faire à des bisounours en négociations mais ils savent quand même plus facilement faire des concessions en reconnaissant que leur position est discutable. En même temps on a un fond politique plus proche (y sont pas trop à droite nos EELV), sauf si je suis au PG en pensant que le souci écologique est central alors que ce ne serait pas le cas du parti. Il n'y a aucune logique nationale d'appareils dans cette élection.
Dans combien de départements y'a t'il encore un Front de gauche actif, réel ? Pas ceux ou le PC est un Pç.
@12 Derf
La réponse à votre question "Pourquoi dans certaines régions l'alliance n'est pas possible" doit trouver une réponse notamment auprès de M. Chassaigne (Auvergne - Rhônes-Alpes). Voir le blog de Corinne Morel-Darleux (@4 luluc). Sur le fond quand depuis des mois les partenaires du FdG ne se réunissent plus pour penser une stratégie commune et des alliances d'ouverture commune comme les invite J-L. Mélenchon, quand le PCF refuse l'adhésion directe au mouvement, quand en réalité le FdG est vidé de tout contenu et devient une coquille vide et un simple logo que l'on accole sur des tracts au gré des opportunités électorales, quand Laurent s'auto-proclame en juin tête de liste en Ile-de-France sans aucune concertation préalable de ses partenaires du FdG il ne faut pas s'étonner qu'un besoin de clarification émerge des partenaires du PC. Trop exiger du PC ?
Waouh les prises de tête. Jean Luc était à Hénin, il a perdu hélas. Puis il la disparu voguant vers d'autres cieux. Je lis et relis tous les messages. Assassins contre le PC surtout. Je note que c'est même largement oublier que les verts au gouvernement c'est plutôt rien pus rien. Depuis Voynet, les verts ont inventé la dynamo. Bref. Un petit rappel, les élus PC sous Mitterrand se sont tous tirés que je sache, non ? Ensuite je note que Cohn-Bendit est à gauche comme moi je suis Argentin puisqu'il était prêt il y a peu à trouver Bayrou fréquentable. Bref chez les verts on trouve de tout c'est un peu les puces de Saint-Ouen, de l'arnaque et du vrai. Maintenant si s'engueuler à tour de bras vous amuse, faut juste savoir qu'on va faire 10 % pour trois partis. En continuant comme ça je vais transformer ma carte d'électeur en rouleau de....
Bonjour tout le monde,
Beaucoup d'approximations dans les affirmations de Jean-Luc Mélenchon concernant la constitution des listes aux régionales. Pour ce que je connais bien, l'Ile de France, le PCF n'a jamais eu l'intention de partir seul. Cela fait 2 scrutins aux régionales où il part avec d'autres formations antilibérales au 1er tour. A cette époque, dans le PS, il y avait des militants qui sont partis depuis au PG. Un peu de mémoire ne nuit pas à la réflexion politique.
Conférence passionnante de Jean-Luc Mélenchon à Lille. J'envoie le lien à des amis et collègues de travail dès demain.
Un petit conseil amical à Jean-Luc Mélenchon. Ne te mêles pas de ces tambouilles politiciennes concernant les listes aux élections. Tu vaux 1000 fois plus que ça. Et tu sais bien qu'aucun parti n'échappe aux comportements d'appareil et aux égos personnels, même le tien. Bon dimanche.
EELV et PCF c'est blanc bonnet et bonnet blanc du point de vue responsabilité dans la désunion, chacun obnubilé hélas uniquement par les places et la soupe. La recherche et le construction d'une vraie alternative de gauche ce n'est pas leur objectif. La seule solution pour moi est, était ? c'est trop tard ?, de partir du FdG et élargir petit à petit, obstinément, patiemment sans dévier par rapport à l'objectif principal, bâtir une doctrine nouvelle, en particulier sur l'Europe.
J'en profite pour signaler, puisque le billet est aussi sur le Portugal, une émission excellente sur France Culture ce vendredi où malgré des insistances mal placées de journalistes qui voulaient faire dire que "finalement l'austérité avait donné des résultats", une femme magnifique donne clairement à voir la situation dans ce pays, ainsi que le reportage qui a précédé le débat. Pour ceux que ça peut intéresser...
II serait temps d'avoir une statègie franche et régulière, le PG n'existe que si on ne lui fait pas avaler des couleuvres. Parti creuset dit-on ? Attention qu'il n'y creuse pas sa tombe avec le FdG, et c'est parti pour.
L'hégémonie tentée par le PCF en Bretagne est flagrante, ils décideront pour le deuxième tour ? Y compris pour la fusion, puisqu'ils essayent d'imposer leur candidat Compaing, après avoir bien préparés avant l'appel de Baud s'agissant des régionales, en faisant des promesses à Ensemble, d'où la N°2 Sylvie Larue, du coup tout le monde suit comme des petits soldats, et le PG se retrouve isolé, surtout dans le 29. Je connaissais ta stratègie Jean Luc s'agissant de l'étiquette FdG, il semble que cela devient obsolète. Si nous continuons comme cela, le FdG avec ce risque de mésalliance, le FdG sera définitivement enterré, et le PG probablement ?
Je n'oublie pas ce que tu disais : il faut savoir reconnaître ses échecs, en tirer des leçons, cela nous fait avancer. Ni, il ne faut pas craindre le débat ou qu'il soit, cela forge l'esprit.
Et prenez des initiatives, ce que je fais, sans nuire à mon parti PG, toutefois j'ai décidé d'être...
@Xavier 5
Votre réponse concernant le positionnement du PCF dans la région Nord Pas de Calais est peu convaincante. Rappelons que les positionnements du PCF à l'égard du PS sont à géométrie variable selon les circonstances locales, donc le ralliement éventuel de Mme Rousseau au PS au 2de tour ne tient pas. D'autant que cet argument part du postulat que la liste EELV, PG, NGS, ND serait derrière le PS. Etrange comme postulat. Que le PCF rejoigne cette liste, il y a toute sa place, nous passerons devant le PS. Les citoyens de gauche veulent un rassemblement d'opposition pour battre la droite et son extrême ET la social démocratie.
Fraternellement
S'il n'y avait qu'en Bretagne que le PCF joue l'hégémonie. Même dans le cadre d'un rassemblement, pour eux, le Front de gauche ne peut être que le PC. Ils parlent haut et fort, exigent plus de place que les autres sur les listes et imposent les noms de leurs adhérents. Les citoyens de la société civile non encartés sont aussi des sympathisants communistes qui déclarent qu'ils siégeront avec les communistes. Cela commence à faire des dégâts dans le PG car nombre de nos adhérents se retirent sur la pointe de pieds et refusent de participer à la campagne. En fait je suis persuadée que les communistes creusent la tombe du Front de gauche dont ils accaparent les symboles et le nom même là oû il sont seuls. Dans mon département le dialogue est quasiment impossible et je ne parle pas de négociation. Ils considèrent qu'il n'y a rien à négocier. Sur 9 places/liste, ils exigent 3 places/liste, 1 citoyen société civile sympathisant communiste, 1 place/liste pour le PG.
Un parti qui refuse le non cumul des mandats est, il me semble, en position de faiblesse. De même un parti qui enrôle ses futures élu-e-s sans leur consentement. Bien que ce ne soit pas le sujet, la m6r arrive au 100 000 signatures, représenter cela est mon seul espoir et notre blogueur qui en est le père est en mesure de bien la représenter.
Il serait temps de regarder la réalité en face. Hollande dispose de deux armes dans son combat acharné contre l'émergence d'une gauche d'émancipation, une dans chaque main. Dans sa main droite Macron, champion du néolibéralisme assumé. Dans sa main gauche Laurent, chargé de barrer la route à une candidature Mélenchon de rupture avec l'oligarchie. En politique la naïveté est toujours mauvaise conseillère. Depuis les municipales au moins, Laurent a choisi son camp. Et ce n'est pas le nôtre.
J'espère aussi que les choses vont s'arranger dans le Nord. Ici, en PACA, l'union est faite entre PCF, Ensemble, PG et EELV. Nous avions hier soir un "forum" à Digne, donc dans le 04, au cours du quel tout le monde (militants et élus, affiliés à un parti, animateur d'association, simple citoyen) a travaillé, par groupes, sur les transports, la gestion forestière, la gestion de l'eau, la question du prédateur (le loup, ici, nous avons de nombreux petits éleveurs), la question de la démocratie dans la relation entre citoyens et élus. Et il était absolument frappant que les questions se travaillent de manière relativement indépendante des affiliations politiques, au sein de la vraie gauche. Il n'existe aucun désaccord réel. Prétexter de désaccords constitue donc un vrai scandale du point de vue citoyen.
Il n'y a aucune région où EELV dans ses négociations avec un ou des partis de Front de Gauche n'ait exigé et obtenu la tête de liste et un maximum de postes éligibles (Midi-Languedoc, PACA, AURA). Dans le Nord, résistant et opposant de la vingt quatrième heure quand il sent le vent tourner, EELV était dans l'éxécutif régional avec le PS et a voté tous les budgets contrairement aux communistes du Nord-Pas-de-Calais qui n'était pas dans l'exécutif régional et n'ont pas voté les budgets. Pourquoi, dans une région, une seule, EELV ne laisserait-il pas la tête de liste à une autre formation ? A ceux qui dans la région Nord se sont opposés clairement et depuis longtemps à la politique du PS ? Tout n'est pas perdu. Hier encore les communistes du Nord appelaient à la reprise des discussions.
Fallait-il se ranger au dictat de la candidature de P. Laurent, cumulard alors que nous proposons une charte inverse, d'abord parce que l'union ne se fait pas à marche forcée mais dans le respect des formations sur une base d'égalité et de négociations sincères. Accepter cette tête de liste, c'est se préparer à un retour de bâton au 2ème tour, car avec qui croyez-vous qu'il vont faire union ? Les municipales et les cantonales ne nous auraient-elles pas suffit ? Je ne crois pas qu'il fallait cautionner cet attelage mais n'aurait-il pas fallu plutôt ne pas y aller et les laisser faire le spectacle face à tous les électeurs qui attendent autre chose de nous. Qu'on le veuille ou non, nous nous trouverons associés. Plus grave à mon avis, en se présentant comme tête de liste, il prépare l'élection suivante qui est la plus importante et décisive pour notre avenir. J'ai le sentiment que l'on se plante une épine dans le pied et suis très inquiet.
[...] Je rappelle tout de même que lorsqu'on compare EELV et le PC en disant qu'ils sont simialires et veulent les places et le pognon c'est pas correct du tout. Comment pouvez vous dénoncer Pierre Laurent de cette manière ? Pendant ce temps les fachos se frottent les mains et se disant que les andouilles de la vraie gauche qui pourraient vraiment faire peur du PS au FN se chamaillent. Un peu de hauteur bon sang. On gagne d'abord et on s'engueule après non ? Qui est l'individu providentiel du moment ? Faut il un candidat providentiel ? Ou est l'idée de se dire que c'est ensemble que nous donnerons l'impulsion : cela vient de bas en haut et non l'inverse ? Nous mériterons notre défaite si elle doit arriver. Comment pouvons nous demander aux abstentionnistes de voter quand on constate un tel bazar ?
22 messages, quasi tous sur le même thème, on est loin des espoirs suscités jadis par le défunt FdG. La responsabilité (ou plutôt l'irresponsabilité) de chacun est immense : frilosité sur l'Europe (où tout était pourtant tranché dès 2005 et par le peuple s'il vous plaît), autisme des appareils et des militants, solipsisme de la gauche "antifasciste". On dirait une cour d'école primaire, où chacun court dans son coin en imitant le tchac-a-tchac-a-tchac des bombardiers. Si je n'avais pas un peu d'amour pour vous, de l'archéo-stal au ZADiste macrobio, j'irais tout droit en face, où les choses sont bien posées: sortie de l'UE et de l'OTAN, combat tous azimuts contre la droite et la gauche de droite.
Je rêvais aussi d'un Front contre Front, où on aurait enfin parlé de choses sérieuses.
@13 Francis, @14 durluche, @15 Vassivière
Camarades, le non cumul de mandats ne peut être une conditions nécessaires à l'union. Personnes n'est assez fort pour cela. Mais malheureusement en Rhône-Alpes, il s'agit d'un prétexte De EELV et d'une partie du PG. Vous citez et prenez en exemple les propos de Corinne Morel-Darleux. Mais récemment elle n'avait pas de problème avec le cumul des mandats et le parachutage pour être tête de liste du Front de gauche aux élections européennes en région centre, alors quelle était conseillère régionale Rhône-Alpes avec une vice présidence. Pas de problème non plus à Grenoble. Alors oui, il s'agit bien d'un prétexte, car si les composantes du Front de gauche se divisent, le PG perd des plumes en attendant de se déchirer. La seule question, à qui sert cette division, aux forces qui se rangent du coté du libéralisme. Et en attendant le champ politique se déplace vers le repli identitaire et le rejet de l'autre.
@Derf
En politique, les choses évoluent. Aux précédentes élections, il n'y avait pas de charte éthique. Aux départementales, dans certains endroits de Rhône-Alpes, nous sommes partis avec les communistes. J'ai suivi les négociations avec les communistes depuis le début, en Auvergne-Rhône-Alpes pour les Régionales. Et je vous invite à aller sur le blog de Didier Thévenieau, SEN au suivi des régions, où il récapitule ce qui s'est passé. La situation est regrettable mais elle n'est pas de notre fait. Maintenant, cessons de perdre du temps en querelles inutiles, le PCF a fait son choix, nous le respectons. Et luttons pour une région plus humaine, respectueuse de l'écologie, des biens communs et des solidarités. Il y a urgence car, en face, Laurent Wauquiez est présenté par la presse comme le candidat en irrésistible ascension. La charte éthique n'est pas un prétexte mais le réel désir de faire de la politique autrement. Elle a été très majoritairement validée par les militants présents aux différentes AG avant de connaître la décision du PCF.
Hier après-midi sur LCI, l'invité de Politiquement Show, Pierre Laurent, tête de liste en IDF à deux mois du premier tour des régionales appelait à voter socialiste au second tour, il est déjà persuadé d'être battu, les électeurs apprécieront !
@Cevennes 30
La question majeure est : laissons nous gagner le FN ou allons nous lui barrer la route coute que coute ? Pierre Laurent appelle à barrer la route au FN en votant PS au second tour. Sauf à être un idéaliste naïf de la première heure, je pense que vous savez aussi que vous serez battu !
@32 Froissart Olivier
Ce n'est pas en affichant un soutien actif aux tenants d'une politique ultra-libérale que nous ferons barrage au FN. Seule une ligne claire de rupture avec le PS et la droite, et l'affirmation d'une ligne anti-austéritaire le pourrait. C'était l'idée de départ du FdG. Nous en sommes loin aujourd'hui. Laurent ne fait que se plier aux injonctions du PS qui développe sa fine dialectique "Nous, sinon le chaos". Les électeurs apprécieront !
Combien de temps allons-nous avaler les couleuvres de cette politique néolibérale ? Combien de reculs sociaux allons-nous encore accepter ? Jusqu'à quel seuil de tolérance allons-nous digérer cette misère ? Le chaos existe déjà pour les 6 millions de personnes à la recherche d'un emploi. Alors ils n'ont plus rien à faire des combines de parti. Le PS n'est plus crédible. Les verts idem. La gôche bien pensante est grillée, caduc, obsolète. Alors terminé les consignes de second tour.
Aujourd'hui, le Progrès Lyon annonce que la liste du PC en Rhône-Alpes-Auvergne s'appelle "L'Humain d'abord" !
Ex-communiste (1969-1990), sympathisant PG et militant, j'ai non seulement, pour la première fois, la conviction que la bataille qui vient (les régionales IDF) n'est aucunement la mienne mais encore que nous nous sommes piégés avec cet accord coûte que coûte qui ne nous apportera que déconvenues et discrédit. Sincèrement désolé.
Nous sommes tous des hommes et des femmes le ventre plein enferme dans notre délire politique quand va t'on ouvrir les yeux, nos disputes aggravent la misère sociale, le banquier se frotte les mains. Le Front de gauche est la seul issue, nous avons une grande responsabilité sur le devenir de l'homme. Au Front de gauche nous ne voulons plus voir des personnes couchées sur un trottoir, c'est bien ça notre idée. Alors stop à montés les un contre les autres, je vous aime vous mes amis du Front de gauche dans toute ces composantes. Le pouvoir veut nous desunir, qu'il sache que nous sommes les enfants de la résistance.
Alors, la mort dans l'âme c'est le FN qui emportera la mise. Le PS le sait très bien. Bien sûr que je suis contre le PS qui pratique une politique qui ressemble tout sauf à une politique sociale. Pour autant, le celle du FN à qui on ouvrirait la porte s'avèrera sans commune mesure avec celle du PS. J'en appelle vraiment à la réflexion de tous. Un budget militaire hors du commun, la fin du barème progressif de l'impôt sur le revenu au profit de la TVA, injuste. La fin de la sécurité sociale qui sera privatisé. La fin du statut de fonctionnaire. Sans parler de la discrimination face à toute les minorités. Laisser croire que ne pas voter au second tour pour barrer la route au FN c'est "normal" est un crime pour la démocratie. Et chacun sait au fond de lui que le FN c'est le chaos. Laisser entendre que la politique du PS et celle du FN est la même ou presque c'est faire preuve d'un manque de lucidité notoire. Je voterai toujours contre le FN au second tour. N'oubliez les collusion avec les anciens nazis et les nouveaux que le FN entretient en dessous de table.
Pourquoi ne pas dire la vérité en ce qui concerne les régionales dans le Nord, pourquoi ne pas préciser que Fabien Roussel est prêt à laisser les candidats du PG et D'EELV occuper les 2/3 de la liste (cf meeting du 3 octobre).
J'ai tellement d'admiration pour le grand pédagogue que vous êtes et je vous suis, lis vos ouvrages, partage vos idées et vous ai soutenu sans condition en 2012. Pourquoi tant de haine contre le PC par certains ici sur ce blog ? Pourquoi ne pas dire que le problème ce sont les places que certains élus toute tendance confondue, briguent uniquement par égo personnel. Moi hier j'ai vu des gens et pas que des communistes prêts à défendre l'Humain d'Abord ! Alors pourquoi ?
Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tuer, ce que font les partis à gauche du PS. Le deal à abattre, c’est la droite et le PS. Déjà un point commun pour ceux qui veulent gagner. On se retrouve avec des candidats dont c’est plus un métier qu’une philosophie. Ils veulent la place, point. C’est pour ça qu’on perd depuis des années. Les candidats qui se présentent aux régionales savent-ils aussi qu’ils détruisent la République « une et indivisible » en soutenant des régions qui n’ont plus d’identité ? La seule région à soutenir, c’est la France et sa République. Moi je cherche à battre la droite et le PS et on ne me donne pas d'espoir!
Francis@13
" En saluant le très grand succès de Tsipras, la direction de PCF semble avoir clairement choisi sa version. A vous de voir si c'est la votre."
C'est exactement (entre autre) ce dont il s'agit. Au sein d'EELV, les plus à gauche se cramponnent tout autant que Tsipras à l'UE et à la zone Euro et ne laissent donc fatalement comme seule perspective, que celle des lendemains qui déchantent. Est il constructif d'errer ainsi de Charybde en Scylla ? Il y a largement plus d'un an que le FdG (hélas trois fois hélas !) est en mort clinique, ou en coma provoqué. Il était certes louable, comme Jean-Luc l'a fait courageusement, de tenter de le sauver, mais il me semble qu'à présent il est grand temps d'en finir avec l'acharnement thérapeutique et de passer à autre chose (sauf à sombrer dans un suicide politique collectif) et de faire, au sujet de l'Union Européenne, du "plan B" un plan A. Hélas je crains que le temps des tergiversations se prolonge encore jusqu'à l'arrivée du désastre. On ne manquera pas alors de débattre à l'envie sur ses causes. Ne serait il pas préférable de faire ce travail en amont pour l'éviter ?
Le néo sous-marin NGS est lancé. Une contribution de plus à brouiller le paysage. Les petites capitaineries semblent chacune entraîner vers leurs tourbillons de turbulence. L'apnée durera-t-elle jusque la syncope ? L'ivresse des profondeurs nous guette et les abysses risquent hélas d'être aux rendez-vous électoraux.
@Xavier
Ce qui me semble le plus important ce ne sont pas les étiquettes mais les idées que nous avons en commun. Tant que nous continuerons à nous diviser pour des histoires d'arrières boutiques nous resterons cantonner à nos 10 % d'électeurs. Nous devons nous unir et surtout nous ouvrir aux autres. Comment peut s'y retrouver un électeur lambda dans notre "mélasse" politicienne. Accord ici, désaccord là bas, nous ne sommes pas crédible pour gouverner notre pays.
Rendre la honte plus honteuse encore ! Continuez les gars ! A ce train là c'est toute la gauche qui va disparaître dans la confusion. JL Mélenchon est incapable de trancher dans le lard c'est à dire en découdre avec la direction du PCF et faire exploser ce parti qui nous casse depuis bien trop longtemps. Après le coup de Tsipras en Grèce je suis écoeuré. Le pouvoir corrompt absolument. Nous avons besoin d'autre chose que toutes ces salades de misérables assoiffés de pouvoir. Depuis 2005 je suis retourné dans l'isoloir, c'est tout dire, et j'ai soutenu activement le Front de gauche. Les entourloupes çà suffit ! je retourne chez les abstentionnistes et si Le Pen se paie Hollande et bien on rigolera un peu à mon avis !
J'étais à Caracas quand fut créé le parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) regroupant, je crois, 24 petits partis qui avaient mille raisons de vivre des vies autonomes et rivalités et UNE raison de se rassembler : arracher le pouvoir des mains des oligarchies. Ce qu'ils firent là était plus grand qu'eux ; ils ne multiplièrent pas les forces de bolivariens par 24, mais par 1000 et ces 24 en ont été remboursés au centuple, passant de l'opposition à l'action. Je ne veux rien d'autre pour mon pays : voir toutes les forces de gauche, y compris celles que j'aime le moins, accéder au pouvoir. D'abord, chasser de la cuisine les empoisonneurs, puis cuisiner ensemble et là, discuter des temps de cuisson, du salage, des ingrédients, de la présentation... Et se disputer, dans la cuisine. Sur le Venezuela, les enfumages médiatiques, la gauche unie au pouvoir, vous me pardonnerez de signaler ici mon tout récent polar historique "Rouges, les collines de Caracas" (Ed. Arcane 17) qui aborde ces thèmes dans un souci de donner à lire des vérités politiques via une oeuvre de fiction. Voir.
@ froissart olivier
Le FN est l'idiot utile du système qu'il prétend supprimer, l'assurance-vie des financiers et des puissants, donc du PS et de LR. La peur associée perversement à la promotion constante politico-médiatique du FN depuis l'élection de Chirac au 2eme tour des présidentielles, fonctionne à merveille pour sauver ce système et les réacs. Et que signifie le vote FN ? Un vote de colère aveugle et infantile devant des partis discrédités pour sa composante populaire. Un vote également de classes sociologiquement ancrées dans la réaction depuis très longtemps pour une autre composante.
Plus de tambouille électoraliste, un front de Gauche crédible refusant la capitulation veule devant le PS au 2e tour, et le FN perd une partie de ces votes contestataires au profit d'un FdG réhabilité. Ce FdG captera à nouveau les abstentionnistes et déçus des pratiques collaboratrices passées.
Je me trompe peut-être, mais je ne voterai plus jamais PS au second tour, ce que j'ai toujours fait jusqu'ici. Ce parti a failli, a trahi sur toute la ligne ce qu'est l'espérance.
Si le FN risque d'être élu, c'est à mettre au seul compte, au seul passif des partis libéraux (LR, PS, "Modérés", FN aussi), que ces partis adhèrent aux thèmes frontistes, qu'ils les travestissent peu ou prou pour d'obscures raisons, ou qu'ils s'en servent comme repoussoir-épouvantail, sans vraiment s'attaquer au fond (et pour cause). Si le PC appelle à voter PS au second tour, quel que soit l'argumentaire, je ne le suivrai pas. Certes, les membres du PS ne sont pas ceux du FN, mais le fond politique est actuellement le même : tout pour le libéralisme économique, et le bâillon pour les peuples (pour la vraie démocratie).
Je ne peux que constater qu'en France ce qui fait cette misère morale est le coté "pourri" des politiques. Il faut mettre au gouvernement des gens non influençables, non achetés, qui n'ont aucun intérêt. Tant que nous serons gouvernés par ce style de personnage il n'y aura pas de place pour l'humain. Il y a autour de vous des gens qui luttent tel Emmaus. Par leur travail et leur amour ils gagnent à être respectés. Est-ce le cas de nos dirigeants ?
@jl Vincenti
"Si le FN risque d'être élu, c'est à mettre au seul compte, au seul passif des partis libéraux".
Bravo ! Voilà exposé en peu de mots le fond du problème. Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et c'est l'impression que reflète votre message, qui a le mérite de concentrer ce sentiment que la plupart d'entre nous partagent : Non, nous pouvons ne pas être tenus pour coupables de cette situation et de ses conséquences ! Sur la route du grand chambardement, ces libéraux (et ceux qui les soutiennent, y compris parmi les nôtres) voudraient nous obliger à changer de voie ou à rebrousser chemin en nous effrayant avec les chiens qu'ils ont dressés. Ça suffit, on ira où on voudra et ça ne sera pas avec eux.
"Nous ne pas être tenus pour coupables de cette situation et de ses conséquences !"
Complètement d'accord. Mais pour autant ne pas voter contre le FN au second tour revient à dire que le FN est un parti normal, plus ou moins républicain, plus ou moins démocratique. Ca ne me parait pas évident du tout de mettre sur le même plan les héritiers de la collaboration et de l'OAS, les racistes et les idolatres de la négation de l'extermination des juifs avec les autres partis politiques, quels qu'ils soient. Ca revient à banaliser le fascisme et le nazisme. Et ça non, je ne peux pas l'accepter. En aucun cas. Contre les nostalgiques de Pétain et Pinochet, je voterai socialiste, droite, verts, gauchiste ou gaulliste... mais je voterai contre. (Ma préférence allant à un bulletin Front de Gauche).