12mai 12
Le chef du Front de Gauche et la leader du Front National se mesureront aux législatives
Miguel Mora París 12 MAI 2012
Jean-Luc Mélenchon, chef de file du Front de Gauche, a annoncé qu’il sera candidat aux législatives de juin à Hénin-Beaumont, la onzième circonscription du Pas-de-Calais, officialisant ainsi son duel avec Marine Le Pen, la présidente du Front National, dont le fief électoral se trouve dans cette ville du Nord frappée par la crise et le chômage. Mélenchon et Le Pen se haïssent sans la moindre cordialité et, pendant la campagne des présidentielles, les accrochages ont été réguliers. Globalement, la victoire a souri à Le Pen, qui a obtenu 17,9% des votes face aux 11,1% de Mélenchon, bien que celui-ci se soit vanté d’avoir empêché une plus grande progression du FN. Maintenant, l’ex-professeur et eurodéputé a décidé de briguer le siège de sa grande ennemie à l’Assemblée Nationale, tout en sachant qu’il part avec un handicap.
C’est Le Pen qui a obtenu le plus de voix au premier tour, 31% face aux 14,8% du Front de Gauche, dans cette localité qui vivait de la mine. Au second tour, Hollande s’est imposé à Sarkozy avec 60,5% des suffrages. « Nous comprenons tous le caractère exceptionnel de cette décision » a dit gravement Mélenchon en présentant sa candidature à Hénin-Beaumont. « Ce ne sera pas la bagarre de chiens que tous attendent. Ce sera un combat à dimension nationale et, oserais-je dire, internationale. Il s’agit de battre l’extrême droite ». Le Pen a répliqué par un sarcasme : « Ce n’est pas de la rage, c’est de l’amour ! il ne peut pas vivre sans moi ! ». Hénin-Beaumont, un puissant pôle industriel dans les années 80, secoué par les fermetures d’usines, est le symbole de la progression du Front National parmi les classes populaires. Les socialistes en sont sortis en piteux état à cause de la condamnation pour corruption d’un de ses maires et Le Pen a profité de l’absence de l’UMP pour devenir la grande référence électorale.
Traduction : Françoise Bague