14sept 12
Version augmentée du 17 septembre 2012
La Fête est finie. Pour ce que j'en ai vu et vécu c'est une réussite. Mais je sais bien que ce mot ne va pas de soi pour une telle entreprise. Des millions d'euros sont mobilisés et, jusqu'à la dernière minute, c'est un enjeu pour le journal « L'Humanité » de savoir si les comptes seront bouclés en équilibre. Je ne sais pas si ce sera le cas. Je n'ai pas d'information à ce sujet.
En illustration de ce billet, une série de photos de Remy Blang sur le stand du Parti de Gauche à la Fête de l'Humanité 2012.
J'ai pris l'habitude, dorénavant, d'observer l'approche du jour de la Fête sur le visage du patron de l'événement : Patrick Le Hyaric. La tension qui monte en lui lui sculpte le visage. C'est un homme réservé d'habitude, au point de paraître lunaire quoiqu'il soit assez facile d'arriver à le faire sourire. Mais avant la Fête, je mesure le poids des angoisses qu'il porte à la tension de ses traits. Mercredi dernier, assis ensemble pour un petit café au bar des députés européens, je bavardais avec lui. Sitôt que vint le thème de la Fête, il retrouva en une seconde les traits si caractéristiques de cette angoisse particulière. J'évoque cet aspect de ce personnage parce que cela me permet de revenir sur la dimension humaine de tout ce que nous entreprenons. Déformés par la mentalité si spéciale des années 90, une mentalité consumériste qui a aussi contaminé l'univers des militants, beaucoup ont perdu parfois, et même souvent, la perception du rôle crucial des personnes qui se sont mises à la tâche et du poids de la responsabilité dont elles se sentent investies. Et il en va de même pour nous plus modestement quand il leur arrive d'installer notre grand stand à la Fête. Plusieurs centaines de camarades sont mobilisées. Sur certains postes de travail, il y a un roulement. Sur d'autres non, ce n'est pas le cas. Ainsi quand telle camarade, institutrice de son état, décide de proposer ses services pour faire des crêpes pendant quelques heures et qu'elle se voit entraînée, en quelque sorte, à rester clouée sur cette production pendant trois jours au rythme des demandes enchaînées d'estomacs insatiables mais si pressés ! Et puis, roulement ou pas, il y a les tâches lourdes, très lourdes, qui mobilisent pour quelques heures, dans un coup de feu si violent, toute l'équipe de la cuisine et du service parmi laquelle je reconnais toutes sortes de camarades jeunes et plus âgés que je côtoie le reste de l'année dans leur fonction municipale, professionnelle ou militante.
Responsable depuis deux ans du déroulement de l'ensemble de la vie de ce stand, Pascale le Néouannic y tient un rôle de chef d'orchestre. Elle doit non seulement s'assurer que chaque poste de travail est tenu et respecte son roulement, mais aussi que chacun des débats politiques organisés s'enchaîne dans les meilleures conditions possibles et aux heures prévues. J'ai pu observer qu'il existait dorénavant une équipe qui l'entoure. J'ai noté le renouvellement générationel. J'ai bien vu comment les cadences se sont intensifiées et accélérées. Sous la poigne de fer de Maryvonne, le poste de distribution de matériel militant fonctionne comme une horloge, sans pause ni trêve. A côté, le stand de notre librairie débite à longueur de journée et l'exercice des dédicaces permet d'humaniser la diffusion. Tout ce que produit notre collection « politique à gauche » aux éditions Bruno Leprince se diffuse à une vitesse incroyable. C'est dire combien est immense la soif d'apprendre qui nous entoure. Les années grises sont finies, bel et bien. Toutes générations confondues, jeunes, étudiants et anciens retraités s'ébrouent l'esprit ! Leur appétit est celui de connaisseurs. Des titres que l'on jurerait ailleurs "improbables" partent comme des petits pains. Ainsi ce « Robespierre, reviens ! » dont les 300 exemplaires disponibles sur le stand se sont tous vendus en deux jours. J'aime par-dessus tout la confusion des rôles et la modestie militante. Ainsi quand je découvre que le serveur du bar est un étudiant en philosophie à bac+6 et que la jeune femme qui l'aide est une sociologue.
Ainsi chaque fois que je croise une femme ou un homme de notre équipe, que l'on reconnaît à son foulard rouge ou à son bac, distribuant des tracts, jouant des sketches dans la rue, préparant les chaises pour le débat avec Jacques Généreux, avec Martine Billard et Aurélie Trouvé, avec Marc Dolez, avec Gabriel Amard et Jean-Luc Touly, je sais que toutes ces « petites mains » constituent à la fois une élite humaine et des personnages hors du commun, puisqu'ils sont là. J'ai fini par admettre qu'il valait mieux, pour le confort de tous, qu'une équipe particulière soit organisée pour s'occuper de moi. Tout pose problème avec moi. Comment pouvoir m'isoler pour me détendre, où me placer pour préparer mes interventions, rite auquel je ne veux jamais manquer, par respect pour ceux qui vont devoir m'écouter parfois beaucoup trop longtemps. Comment assurer que mes déplacements ne perturbent pas tout l'environnement, comment se garantir contre mon étourderie ou cette habitude perturbante que j'ai de m'arrêter sans cesse pour discuter avec tous ceux qui veulent m'interpeller, comment m'arracher à ces séances de photographies ou ces dialogues impromptus où je mets parfois beaucoup trop de passion avec des interlocuteurs qui ne sont pas moins déterminés que moi. Je rougis d'avoir à vous dire que tout ceci mobilise au moins une dizaine de camarades, entre l'escouade de service d'ordre, la surveillance des lieux où je me trouve, la collecte puis le tri des lettres, numéros de téléphone, carte de visite et cadeaux si gentils et souvent si émouvants que l'on me fait sans cesse, au fur et à mesure de mes allées et venues. J'arrête là la collection des images qui me viennent à l'esprit au moment de dicter ces lignes. Car dorénavant je dicte. Les programmes de reconnaissance vocale ont fait assez de progrès pour que cela soit possible. Et quand bien même j'ai perdu ma voix dans les discours que j'ai prononcés, la machine n'en a cure et suit mes mots, tranquillement.
Dans cette Fête j'ai rechargé mes batteries. J'ai pu goûter le décalage qui existe entre ce qu'en disent quelques médias venimeux et ce qu'en perçoit le grand nombre qui se trouvait là. Les persiflages de quelques apparatchiks qui voulaient se donner de l'importance en jouant un rôle de courtisans de Pierre Laurent, pour s'en faire les champions contre moi, ont certes beaucoup nui au travail que nous avions à accomplir lui et moi comme tous les autres. Deux jours d'images négatives sont le prix à payer pour leur insondable stupidité et leur goût des jeux de cours, sur le modèle fourni d'habitude par le Parti socialiste. Cela nous a, bien sûr, contraints à des séances un peu ridicules, et surtout jouées, d'embrassades et de compliments souvent très gênants pour moi qui ai horreur de tout ce qui s'apparente de près ou de loin à ce genre d'exercice. Ces petits jeux ont permis à des commentateurs qui n'attendaient que cela, décidés, d'enfoncer un coin dans la préparation de la manifestation du 30 septembre. Je crois que nous allons surmonter tout cela. Car sur les bases de notre mouvement, d'après tout ce que j'ai pu voir sur place, la manoeuvre est déjouée. Les regards sont acérés. Personne ne s'est laissé prendre au piège. À présent, la Fête étant finie, toute notre énergie est concentrée sur la réussite de la manifestation. Malheur à qui se met en travers de ce chemin ! Il faut jouer collectif maintenant ! Il n'y a parmi nous, certes, aucun César mais non plus aucun parti guide ni, par délégation, aucune coterie cheftaine ! Les centaines de contacts que j'ai pu avoir sur la Fête m'ont appris que par dizaines les unions locales et les unions départementales de maints syndicats, les sections et les cellules des organisations du Front de Gauche, partout, consentent des efforts immenses pour organiser sérieusement et massivement la manifestation. C'est à cela que nous devons préparer tous, sans réserve ni arrière-pensée, ce que nous allons faire le 30 septembre, qui sera un signal politique d'importance majeure, non seulement pour notre pays, mais pour l'Europe qui regarde. J'ai bien senti avec les unes et les autres, celui-ci, celle-là, au fur et à mesure de mes dialogues, que cette dimension était bien perçue de tous. J'ai confiance.
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Dans cette note je prends mon temps pour argumenter mon soutien à Hugo Chavez. Le faisant, je voudrais contribuer à la résistance morale contre les flots de mensonges et d’ordures qui sont déversés sur lui et son action par de très suspects « journalistes » et beaucoup de gens qui répètent sans savoir toujours de quoi ils parlent, comme le font Daniel Cohn-Bendit et Eva Joly, hélas. Puis je polémique au sujet de Nicolas Baverez et de son dernier livre, dont les bonnes feuilles découvertes dans le « Figaro Magazine » m’ont exaspéré.
La Fête de « l’Humanité » est désormais un événement identifiant pour le Parti de Gauche. Comme pour des milliers de militants du PCF, ceux du PG se préparent des semaines à l’avance, organisent leur montée, donnent des rendez-vous sur la Fête, prévoient leur emploi du temps et leurs itinéraires sur place. Pour quelques-uns d’entre nous, la date de la Fête est un repère pour la publication de nos livres. Cette année on dédicacera de nouveau beaucoup. Les semaines qui précèdent sont donc celles d’intenses et ardents bouclages. Quelques-uns doivent aussi préparer des débats et des exposés. On y met la ferveur et le trac de jeunes gens, quel que soit son âge. Pour ma part, je bouclerai mon bagage sitôt que j’aurais fini ces lignes pour me préparer à vivre trois jours et deux nuits sur place. A peine rentré de Strasbourg, je repars donc. J’ai deux interventions à faire. L’une avec Pierre Laurent au stand du Front de gauche à propos de la Sixième République, l’autre au stand du Parti de Gauche sur le thème de la Révolution Citoyenne. J’ai aussi un large programme de rencontres de toutes sortes de délégations qui ont voulu me rencontrer et aussi de visites à des stands des partis du Front de Gauche et à ceux de l’Amérique du sud. C’est de la fatigue en vue, après cette semaine si dense. Mais c’est aussi une énorme moisson d’émotions, d’apprentissages et de choses à voir qui va se faire. J’en ai besoin à cette étape de la rentrée où il faut plus que jamais prendre soigneusement le pouls de ceux que je dois représenter ensuite.
Ce n’est pas au Parlement de Strasbourg que j’aurai eu ce type de contacts. Une fois de plus je n’y ai pas eu une seconde de temps de parole. J’ai pris ma revanche rageuse en rédigeant trente explications de vote, un record en une séance pour moi. Cette semaine, le Parlement européen a réussi la gageure de nous faire voter sur 38 textes et plusieurs centaines d’amendements en moins de trois heures. Une fois n’est pas coutume, la moitié de ces textes avait une valeur législative. Il va sans dire que pour mon équipe et moi, étudier l’ensemble de ces textes a représenté un travail abrutissant. Tous sont écrits dans un langage bureaucratique, traduits d’un mauvais anglais, quand on a la chance de recevoir les traductions à temps. Vous retrouverez tout cela sur mon blog Europe, comme d’habitude, avec les notices descriptives pour chaque texte soumis au vote. Je n’en dis pas davantage à cet instant. Il y a eu le discours sur l’état de l’union prononcé par Manuel Barroso à l’occasion de cette session. Il marque selon moi une étape dans le processus de désagrégation du pilotage européen. Barroso s’est en effet longuement épanché sur les objectifs du futur selon le mode verbeux qui est le sien. Mais cette fois-ci, cet homme dont on dit qu’il parle huit langues pour ne rien dire avait quelque chose à dire. Il a évoqué l’horizon de 2014 et les élections européennes : il y aurait à cette occasion une proposition de nouveau traité. Il a évoqué l’idée d’une fédération d’Etats nations. Je ne crois pas un mot de cela. Je pense qu’il accompagne une situation de fait. Madame Merkel veut un nouveau traité. Et tous les autres protagonistes doivent en tenir compte du point de vue de leur propre position ou de la place de l’institution qu’il représente. Le président de la Commission, Manuel Barroso, ne veut pas laisser l’initiative au Conseil ni, d’une manière ou d’une autre, aux Etats. C’est sa fonction qui veut ça. Ensuite, il y a une autre raison. Il connaît, comme nous tous, ce que voudra madame Merkel : le renforcement de « l’ordo liberalis », c’est-à-dire davantage de chaînes institutionnelles qui contiennent toute décision politique en matière économique. Cela c’est la hantise des « petits pays » et celle des dirigeants qui voient le désastre s’avancer. Mais c’est aussi une façon pour l’Allemagne de s’approprier l’Europe. D’où l’importance de bâtir des contre-feux « démocratiques », c’est-à-dire des moyens de combattre cette main mise qui s’exerce sous couleur d’orthodoxie budgétaire. En ce sens le discours de Barroso est un indicateur du niveau de tension que le gouvernement allemand a créé en Europe.
Le bon moment de ces quatre jours sur place, ce fut la réunion de rentrée des militants du Parti de Gauche du département. Je les admire beaucoup compte tenu du travail qu’ils ont accompli pour installer notre présence et la développer dans un environnement réputé difficile, où l’extrême-droite est très puissante. Depuis notre rassemblement en mai dernier pendant les législatives, quand nous avons rempli d’une foule joyeuse et de drapeaux rouges la place de Broglie, les nôtres sur place crachent le feu. Les adhésions arrivent car l’enthousiasme est communicatif. Nous sommes désormais cent cinquante cotisants ici. La jeune génération est là. On tient le bon bout. Je leur ai fait un rapport politique à l’ancienne sur la situation politique, nos tâches et notre plan de travail. Puis on m’a annoncé qu’il y aurait entre un et trois cars pour la montée sur la manifestation du 30 septembre contre le traité européen et l’austérité. Un signe clair de bonne santé et de combativité, car ce n’est pas simple de s’imposer de nouveaux sacrifices financiers en ce moment !
Comme prévu le mois de septembre est le mois de l’antichavisme militant dans la presse liée aux nord-américains. « Le Monde » a encore battu un record de manipulation en laissant son « journaliste », le terroriste repenti Paolo Paranagua, faire un papier manipulateur de dénonciation du soi-disant antisémitisme des chavistes. « Le Monde » a toujours battu des records sur ce sujet. Pourquoi ? Etrange rédaction ! L’auteur de l’essentiel des papiers contre la gauche latino passe son temps à pleurnicher que « Cuba lui a fait perdre sa jeunesse», ce qui n’est guère professionnel. A cela s’ajoute une « envoyée spéciale », Marie Delcas, qui, d’une manière certes plus contournée, publie des « reportages » à charge. Le journal ne vous dira pas qu’elle ne s’appelle pas en réalité Marie Delcas. Ni qu’elle n’est pas journaliste mais professeur d’université. Ni qu’elle n’est pas «envoyée spéciale» à Caracas mais qu’elle vit, et milite, à Bogota. Mais ce sont des détails, n’est-ce pas. Le lecteur qui croit son « journal de référence » ignore qu’il lit des papiers stéréotypés, recopiés directement de la presse locale de droite et des ragots qui circulent dans les apéritifs mondains des ambassades. Un ambassadeur de France en Amérique latine peut s’en souvenir. Un jour il reçut à sa descente d’avion le sieur Paolo Paranagua, grand « journaliste » qui se sert de sa carte de journaliste du « Monde » comme d’autres de leur carte de police ! Lequel Paolo le repenti, après un bavardage mondain, conclut avant de s’en aller : « C’est exactement ce que j’ai écrit cette nuit dans l’avion ». Oui ce «journaliste» avait déjà écrit son article avant d’arriver ! Il s’apprêtait à rajouter des guillemets dans sa prose pour la faire prendre en charge par son interlocuteur. Mais celui-ci le refusa, constatant qu’il avait fait semblant d’entendre le contraire de ce qui lui avait été dit ! Ça c’est du journalisme « de terrain ». Il y avait un témoin, bien sûr. D’autant moins enclin à me donner raison qu’il n’est pas de mon bord. Mais il fut assez scandalisé du procédé pour me le faire raconter.
Le repenti répète en cadence ses bobards et ses confrères se fient à son patronyme pour le croire vraiment journaliste du cru et connaisseur de la situation. Dès lors, chacun reprend, sans autres vérification les refrains sur cet Hugo Chavez qui « musèle » ou « censure » les médias de son pays. Un pur mensonge. La presse vénézuélienne est libre d’insulter chaque jour le président, son parti et sa politique, ce qu’elle fait chaque jour avec un acharnement émouvant de constance ! Il n’existe aucun journal chaviste à Caracas ! On peut même se demander pourquoi le nombre de concessions hertziennes FM aux chaînes de radio privées a davantage augmenté que pour les radios publiques ou communautaires. En 1998, à l’élection de Chavez, on comptait 342 concessions dont 331 à des chaînes privées et 11 à des chaînes publiques. En 2010, on en comptait 791 dont 466 à des chaînes privées, 82 à des chaînes publiques, 243 à des chaînes communautaires. C’est tout aussi flagrant pour les concessions hertziennes de TV. En 1998, on comptait 40 concessions dont 32 à des chaînes privées et 8 à des chaînes publiques. En 2010, on en comptait 111 dont 61 à des chaînes privées, 13 à des chaînes publiques et 37 à des chaînes communautaires. Chavez a donc favorisé la pluralité des médias. La presse est plus libre et diverse au Venezuela qu’en France. C’est un fait, pas une opinion. Notez d’ailleurs que l’interdiction de la censure est consacrée dans la Constitution prétendument « totalitaire » qu’a fait adopter Chavez.
A l’inverse on se demandera quelle est le bénéfice de notre forme si particulière de liberté de la presse si elle répète dans tous les titres les mêmes éléments de langage ! Pourquoi ce flot de d’insultes qui fleurissent invariablement dans les articles sur Hugo Chavez. Voyez ces derniers mois. En juillet dernier, Libération n’hésitait pas à titrer « Chavez vers un nouveau mandat, malgré son bilan ». Le journal présentait son opposant de droite comme un « démocrate », sans informer ses lecteurs qu’il était de la droite dure, participant au putsch contre Chavez en 2002 et candidat commun de la droite, l’extrême-droite et du parti socialiste local dont le dernier président a été mis en prison pour corruption avant l’élection de Chavez ! Mieux : le mois précédent, le journal avait donné la parole à ce candidat, Capriles, lui accordant un label de respectabilité surprenant pour un journal de gauche. Il le questionna sur l’insécurité « première préoccupation des Vénézuéliens » sans mentionner une seule fois que l’Etat de Miranda dont Capriles est gouverneur est l’Etat le plus dangereux du pays et celui où la criminalité a le plus augmenté ! De manière générale, le président Chavez n’est jamais présenté en termes fussent neutres. Il est « tonitruant », c’est l’adjectif le plus fréquemment accolé à son nom dans les médias français, voire « belliqueux » (Le Figaro) ou carrément « autoritaire » au Nouvel Observateur, chez l’ami de vacances de la famille Le Pen. On y invente même que les chiffres de son bilan sont « impossibles à vérifier » (Le Figaro), on y dénonce que « ses allocutions présidentielles que toutes les télévisions et radios doivent diffuser en direct, lui permettent de déjouer la régulation sur le temps d'antenne autorisé à chaque candidat ». Il suffirait pourtant aux journalistes du « Figaro » de suivre les médias vénézuéliens pour savoir que le président Chavez n’a pas augmenté le nombre ni la durée de ses interventions présidentielles. Bien au contraire : il a arrêté son programme hebdomadaire « Alo Presidente ». Quant à la couverture médiatique des candidats, elle est plus favorable à la droite de Capriles, plus de 50%, qu’à Chavez à l’heure actuelle ! Sur certaines chaînes comme Globovision, la chaîne d’information 24h/24 qui refusait de retransmettre les images des manifestations contre le putsch de 2002, on atteint même un pourcentage de 50% pour Capriles et d’à peine 13% pour Chavez !
Dans ce contexte, quel crève-cœur de lire les attaques d’Eva Joly qui taxe sa politique d’« autoritarisme tropical » ! Et Daniel Cohn-Bendit ! Il préfère l’autoritarisme du traité MES et du traité Merkozy, sans référendum, à la démocratie vénézuélienne : « Si le modèle de démocratie, c'est Chavez, pour moi, c'est merci et au revoir ! »… Savent-ils vraiment l’un et l’autre de quoi ils parlent ? Car le bilan d’Hugo Chavez ce sont aussi de grandes avancées démocratiques. Elles ont été permises par la mise en place d’un processus constituant en 1999. La nouvelle Constitution a été soumise à référendum et approuvée par 71,8% des votants avec un taux record de participation populaire, le 15 décembre 1999. Outre l’exemplarité du processus d’assemblée constituante et de référendum mis en œuvre, plusieurs avancées démocratiques contenues dans cette constitution se distinguent particulièrement. La première d’entre elle est le référendum révocatoire de mi-mandat. Il permet au peuple de destituer n'importe quel gouvernant, fonctionnaire ou administrateur public, y compris le Président lui-même, une fois la moitié de son mandat effectué. Il suffit pour cela que la moitié des électeurs inscrits sur la circonscription électorale concernée (dans le cas du président : le pays tout entier) en fassent la demande. Si un nombre d’électeurs égal ou supérieur à celui qui a permis à la personne d’être élue vote pour sa révocation, celle-ci est effective ! Par exemple pour retirer son mandat de député à Jean-Marc Ayrault, il suffirait de 28 000 voix plus une ! Ayrault ne proposera jamais un tel pouvoir au citoyen. Mais Chavez l’a fait. Et il y a été lui-même soumis ! Un tel référendum révocatoire contre lui a été organisé en 2004. Il l’a gagné ! Alors Daniel Cohn-Bendit, tu dis « au revoir » si c’est cette démocratie-là ?
De même, la nouvelle Constitution établit que tout sujet d’importance nationale, municipale ou de quartier peut-être soumis à référendum consultatif si 10% des inscrits de la circonscription concernée le demandent. Les accords et traités internationaux peuvent également être soumis à référendum approbatif pour peu que 15% du corps électoral national le demande. Et en effet, sur initiative de 10% du corps électoral national, les lois peuvent être soumises à référendum abrogatif. Chère Eva Joly, toi qui demande comme moi un référendum sur le nucléaire, et même un référendum sur le traité budgétaire européen, tout compte fait ne préfèrerais-tu pas ce régime démocratique à l’autoritarisme « normal » qui prévaut chez nous ?
Mais ce n’est pas tout, chère Eva, cher Dany ! Il n’y a pas qu’en matière de participation citoyenne que la Constitution de la République Bolivarienne du Venezuela est révolutionnaire. Elle l’est aussi parce qu’elle contient une forme de « règle verte ». Elle établit ainsi des « droits environnementaux ». Voyez plutôt : « C’est un droit et un devoir de chaque génération que de protéger et de préserver l'environnement pour elle-même et pour le monde futur. Tout le monde a le droit individuel et collectif de jouir d'une vie et un environnement sûrs, sains et équilibrés sur le plan écologique. L'État doit protéger l'environnement, la biodiversité, les ressources génétiques, les processus écologiques, les parcs nationaux et les monuments naturels et autres domaines d'importance écologique particulière (…) C'est une obligation fondamentale de l'État, avec la participation active de la société, que d'assurer que la population puisse vivre dans un environnement non pollué où l’air, l’eau, les sols, les côtes, le climat, la couche d'ozone, les espèces vivantes où l'air, eau, sols, sont spécialement protégés, conformément à la Loi. » (article 127) De fait, qu’elle y soit inscrite ou non, dans tout contrat entre la République Bolivarienne et des personnes physiques ou morales, nationales ou étrangères, « l'obligation de conserver l'équilibre écologique, de permettre l'accès à la technologie et son transfert selon des conditions mutuellement convenues et de restaurer l'environnement à l'état naturel si celui-ci s'avérait altéré » est considérée comme inclue. Pas de regrets pour vos paroles injustes, ô vous, hautes autorités morales de la démocratie et de l’écologie ?
Terminons par les petits répondeurs automatiques de la bonne presse. Le chic des « journalistes » qui transmettent la propagande nord-américaine sur Hugo Chavez est qu’ils ne se préoccupent pas de la cohérence ni du suivi de leurs « arguments ». Il y a quatre ans, tous les titres de presse français firent au moins une brève sur l’instauration d’une « présidence à vie » au Venezuela, et de la constitution d’un « parti unique ». Jean-Patou et Marie Gentiane se faisaient un devoir de répéter cette information avec l’air indigné qui convient, dans toutes les réunions de section du PS. Alors ? Où est la présidence à vie dans un pays qui doit voter pour désigner son prochain président parmi sept candidats ? Où est le parti unique dans un pays qui en compte quarante-deux ? Mais qui se soucie vraiment, parmi ces bavards, de la vérité ? La chaine du conditionnement fonctionne à plein régime. Elle part des Etats-Unis. Ils ne se résignent pas à voir leur échapper la première réserve de pétrole mondial qui est à leur porte. Putsch et tentatives d’assassinat n’ayant rien donné, c’est le régime du choc frontal permanent. Sur place, sociaux-démocrates, droite et extrême droite ont un candidat commun depuis trois élections présidentielles. Tous les rayons paralysants habituels sont dégainés en permanence : ennemi de la liberté de la presse, anti sémite, corrompu, Chavez est affublé de tous les vices du catalogue diabolique officiel. Que pas un de ces mots n’aient un rapport avec la réalité, peu importe. Les amis de tous les putschistes du Paraguay, du Honduras et ainsi de suite n’en ont cure ! Qu’ils soient aussi les défenseurs de combien de hauts lieux de la démocratie, de la tolérance et de la lutte contre l’antisémitisme comme le Koweït, Bahreïn, le Qatar, et d’individus comme le « président » afghan Ahmed Karzaï et combien d’autres de cet acabit, où est le problème ? Chacun son camp. L’hostilité à Hugo Chavez, comme à Rafael Correa constitue une adresse politique où l’on partage ses repas avec les plus vils parmi les puissants de la terre et les plumes à gages les plus méprisables.
Je ne finis pas pour aujourd’hui sur ce chapitre sans vous donner aussi des raisons de vous savoir du bon côté de la barricade sociale au Venezuela. Ce samedi 1er septembre, le salaire minimum a été augmenté de 17,25%. Cette hausse du salaire minimum n’a rien d’un exceptionnel « cadeau électoraliste » contrairement à ce que prétendent l’opposition et leurs copistes dans les médias internationaux. La hausse du salaire minimum est l’une des composantes essentielles de la politique mise en place par Hugo Chavez depuis son arrivée au pouvoir. Celui-ci a été multiplié par 20 depuis 1998. Il atteint aujourd’hui l’un des plus hauts niveaux d’Amérique latine : 2047 bolivars, 476 dollars, complétés par les bons alimentaires d'Etat, permettant aux 4 millions de vénézuéliens touchant le salaire minimum de bénéficier mensuellement de 3000 bolivars en tout, soit 698 dollars. Cette composante de la politique d’Hugo Chavez est l’un des volets de la lutte acharnée qu’il mène contre la pauvreté depuis son arrivée au pouvoir. Près de 50% du budget de l’Etat (45,7% du budget en 2010) y est dédié. Dans les faits, alors que la pauvreté progresse en Europe (+11% depuis 2004 en France), elle a baissé de plus de 20% au Venezuela. Les inégalités reculent elles aussi. Le coefficient de Gini, coefficient qui mesure les inégalités, a montré un recul formidable de l’inégalité dans le pays. Quant au chômage, contrairement, là encore, à l’Europe où il atteint des taux record, il a baissé de plus de 40% sous Chavez.
Pour notre bonheur, je finis par le plus important : l’éducation. Le bilan des 13 ans de « révolution bolivarienne » ne tient pas dans la seule réduction des inégalités de revenus. Le gouvernement a aussi très largement mis l’accent sur l’éducation de la population. En 2005, grâce à la mission Robinson, le Venezuela a officiellement éradiqué l’analphabétisme. Il en reste 3 millions en France, sans que cette comparaison n’émeuve le moindre donneur de leçon ! La scolarisation des enfants a augmenté de 90% en 13 ans. Aujourd’hui de 97% des enfants sont scolarisés dans l’enseignement primaire. Le nombre d’étudiants à l’université a, lui, été multiplié par trois passant de 738.285 en 1998 à 2.293.914 en 2010. Des taux qui correspondent à la promesse faite par Chavez de faire du Venezuela « une grande salle de classe ». De fait aujourd’hui, de la maternelle à l’université, la moitié de la population étudie !
Maintenant je polémique. Comme on le sait, les « très importants » et « très intelligents » affectent toujours ce mépris amusé qui est le masque de leur caste pour balayer nos arguments. Nous sommes les exagérés, ils sont les omniscients. Que leur politique se traduisent partout par un désastre, que nulle part au monde, jamais, leur médecine ait donné un autre résultat que des désastres et des souffrances inutiles, tout cela ne les affecte d’aucune manière. Une caricature de cet état d’esprit bouffi qui additionne les allégations sans démonstration, les poncifs les plus éculés de la doxa libérale est ce malheureux Nicolas Baverez, face contrite de la jubilation morbide devant les désastres. « Réveillez-vous ! », couine avec arrogance ce cauchemar ambulant, pour titrer son dernier livre. Ce document regorge d’idées nouvelles auxquelles personne n’avait pensé avant cela : réduire les dépenses des Etats, réduire les dépenses sociales, augmenter la productivité du travail, flexibiliser le marché du travail. Ce document innove surtout en montrant que la concurrence des pays émergents, de la Chine et de l’inde, par exemple, est un problème majeur. Enfin il nous fait douche froide révélatrice en nous démontrant que notre pays n’est qu’une ruine vétuste et incapable. Tant de nouveautés, dans le contexte actuel, suscite un vif intérêt dans les médias de droite qui lui consacrent d’amples pages de bonnes feuilles et autres commentaires louangeurs. L’effet de rabâchage est garanti. Qui sommes-nous pour oser dire que ce n’est là qu’une pitoyable et grossière reprise des refrains les plus rabâchés de ces dix dernières années, sans une seule nouveauté. C’est donc un document de propagande purement conjoncturel, voiture balai des politiques d’austérité, sans originalité. Il est surtout intellectuellement consternant puisqu’il s’émancipe de toute leçon tirée des multiples mises en application qui ont produit le résultat calamiteux que nous avons sous les yeux. Pas un des grands esprits qui lui tendent micros et stylos ne pense à le confronter aux faits. Voici donc quelques antidotes. Je vous propose un petit florilège de citations d’imbéciles dans notre genre qui sont de l’avis exactement opposé au sien. Bien sûr aucun ne saurait prétendre à l’omniscience de « môoossieur » Nicolas Baverez. Aucun d’entre nous ne peut lui proposer de jouissance supérieure à sa morbide jubilation à dénigrer notre pays et les efforts des travailleurs qui le font vivre. Mais cela peut vous aider à respirer entre deux séances de fumigènes déclinistes.
Voyez par exemple quel ignorant est cet Amartya Sen, Prix Nobel d'économie 1998 ! Comment ose-t-il déclarer en juillet dernier, contre l’avis de Nicolas Baverez : « Le soi-disant programme d'aide européen pour les économies en difficulté insiste sur des coupes draconiennes dans les services publics et les niveaux de vie. (…) Ces politiques attisent la division. (…) La prise de décision sans discussion publique – une pratique courante dans la mise en œuvre de la politique financière européenne – est non seulement anti-démocratique, mais inefficace. » Et ce débile de Joseph Stiglitz, Prix Nobel d'économie 2001 ! Qui va lui offrir le livre de Baverez pour l’aider à se « réveiller » ? Comment a-t-il pu déclarer au forum de Hong-Kong en janvier dernier: « L'obstination des dirigeants européens dans l'ignorance des leçons du passé est criminelle ». Ou pire, en mai dernier: « Les pays qui tendent à un budget équilibré sont contraints de faire des coupes dans leurs dépenses en raison de la chute de leurs revenus fiscaux – un "déstabilisateur automatique" que l'Europe semble vouloir adopter en toute inconscience. » Pour ne rien dire de ses absurdes déclarations récentes au journal « L’Humanité ». N’oublions pas encore un prétentieux qui n’a pas assez lu Nicolas Baverez notre « décliniste » national. Je parle de Paul Krugman, Prix Nobel d'économie 2008. Ce malheureux n’a-t-il pas osé affirmer à propos du pacte d’austérité budgétaire : « Le paquet fiscal forcera les pays à poursuivre des politiques d'austérité qui ont pourtant déjà montré leur inefficacité. » Il est vrai que ses erreurs tendent à se répéter. A propos du référendum en Irlande, en mai dernier il avait déliré: « J'ai beaucoup réfléchi, ce n'est pas facile. Je leur conseillerais de voter non. » Son aveuglement fait de la peine. Sur le "pacte de croissance" de l'UE vanté par Hollande, il aurait vraiment mieux fait de lire Baverez avant d’oser dire comme dans « Der Spiegel » : « C’est un pistolet à eau contre un rhinocéros qui charge. Ce sont des choses ridicules et insignifiantes ». Il va de soi que Xavier Timbeau, ce dangereux gauchiste, directeur du département analyse et prévision de l'Office français de conjoncture économique, OFCE, devrait être condamné à apprendre par cœur l’œuvre de Nicolas Baverez pour avoir osé déclarer à Médiapart : « Quand on combine ce qui se passe au niveau français et européen on arrive à une stratégie perdant perdant qui aggrave la situation, on rentre dans cette décennie perdue pour l'Europe dont nous allons payer très cher les conséquences ». Qui ira réveiller Nicolas Baverez et ses semblables qui nous mènent au désastre ?
Bonne fête et bonne lutte à Jean-Luc Mélenchon et à tous
"Et Daniel Cohn-Bendit ! Il préfère l’autoritarisme du traité MES et du traité Merkozy, sans référendum, à la démocratie vénézuélienne : "Si le modèle de démocratie, c'est Chavez, pour moi, c'est merci et au revoir!"…"
Exact! "Dany"... C'est le genre de vert à qui on a envie de dire "casse toi!".
Quand même, traiter J.Stiglitz de débile même pour rire ça m'a choquée. Par contre chapeau bas pour toutes vos interventions et votre génie de la modernisation du discours politique "de classe". Bravo, bravo. On ne peut qu'être attiré par votre langage et votre esprit clairs et compréhensibles par tous et votre engagement total dans ce que vous dites. Je nous espère de grandes manifs et la conquête de beaucoup de consciences pour arriver enfin à une 6° république avec plus de justice sociale et de partage des richesses. Portez-vous bien car pour l'instant vous faîtes un boulot que personne d'autre ne sait faire.
Courage à vous et à Chavez !
Bonsoir Amis ! Bonsoir Jean-Luc, Oui, excellente Fête à vous qui y êtes. Profitez de ces instants magiques de fraternité et de l'ambiance chaleureuse que nous offre chaque année la Fête de l'Huma. Faites le plein d'énergie. Mais je vois que vous n'en manquez pas. Prochain rendez-vous le 30 septembre !
Bonjour et merci pour toutes ces précisions qui renforcent en nous la nécessité vitale de démasquer les impostures de "la caste " qui se multiplient contre les peuples. Et terminer cet éclairage par une énumération pleine d'humour de la longue liste des vraies consciences économistes nobélisés ou pas marque les esprits. Bravo! Il nous faut augmenter les prises de conscience et ces billets ainsi que les commentaires qui les accompagnent y aident beaucoup. Merci.
Décidément qu'ils se poussent tous pour que nous reprenions les manettes, car nous on peut, c'est de plus en plus évident!
L'interview de Jean-Luc Mélenchon: «Mon non est un non européen, social et républicain» est disponible en édition non abonné sur libération.fr
Si ce n'était aussi tragique, les deux derniers paragraphes m'auraient fait exploser de rire !
Merci M. Mélenchon pour vos démonstrations et votre rigueur. Bonne fête de l'huma à tous !
Simone, êtes vous sûre d'avoir tout compris?
Chavez ne peut être un dictateur puisqu’il est élu à chaque fois, sans magouilles puisque la communauté internationale surveille les élections vénézueliennes mieux que les déplacements des princesses britanniques dans les tunnels. Notre «démocratie » occidentale considère cette succession de mandats présidentiels comme étant dictatoriale pour la simple raison que l’on nous a habitué à l’alternance plan plan, un coup c’est l’UMP et un coup c’est le PS, comme aux USA, chez eux c’est un coup « Républicain » et un autre « Démocrate »… c’est pratique non ? Pour endormir la populace et faire croire à la « démocratie ».
Je pense que la démocratie directe prônée par Etienne Chouard est le rêve de tout citoyen politisé et conscient d’une République véritablement démocratique mais je crains que ce niveau de conscience global n’en soit qu’à l’âge de pierre (pour situer la réalité sur une échelle de temps un poil caricaturale). Il est devenu « moderne » de ringardiser les idées révolutionnaires et ceci grâce à des années de pensée unique matraquée par les chiens de garde du système ultra libéral. Tant et si bien qu’il est devenu tout bonnement impossible de convaincre nos concitoyens d’un changement radicalement opposé qui ferait d’eux les décideurs de leur destin.
Je suis donc convaincu qu’il faille procéder par étapes de manière à réhabituer le concept même de la citoyenneté se limitant actuellement à se rendre devant les urnes selon le bon vouloir d’une constitution devenue complètement obsolète.
J’en veux pour preuve l’incroyable cécité des Français sur les deux monuments proposés par le FdG, à savoir, son programme général d’une cohérence telle qu’il aurait pu s’appliquer à l’intérieur même de la Vième République, mais admettons qu’il n’ait été perçu comme nous l’aurions souhaité, convaincre n’est pas imposer et c’est tant mieux. Le pire à mes yeux est la proposition de la convocation d’une Assemblée Constituante qui concernait tous les Français, de gauche comme de droite, d’un bout à l’autre du panel politique et largement au-delà puisque par définition une Assemblée Constituante a pour vocation d’être a-politique et d’inscrire les vœux d’une patrie en des textes qui en seront la ligne directrice jusqu’à nouvel ordre du peuple. Peut être n’avons nous pas assez insisté sur cette étape incontournable.
Apparemment dire n'importe quoi y compris les mensonges les plus éhontés, pourvu qu'ils confirment la cible visée dans leurs préjugés est la manière moderne de faire de la politiquem. Pour preuve un article du Canard Enchaîné de cette semaine, nous informant que, d'après le Figaro (repère d'infâmes gauchistes notoires), 45% des déclarations de Paul Ryan sont globalement ou complètement fausses, 42% pour Mitt Romney, et 27% pour Obama. Romney déclarant même : "Nous n'allons pas laisser notre campagne être dictée par les fact-checkers". Sic.
En tout cas merci pour toutes ces informations. Comme quoi la vérité importe encore à quelques uns parmi nous.
Qu'il est dur d'aller à contre-courant des idées dominantes, où il faut sans cesse expliquer et répéter, en sachant qu'en 30 secondes, les principaux medias qui nous bassinent vont presque tout balayer, par des propos imbécilotechniques. Il n'y a pas d'autres solution, le chemin est âpre mais nous avançons. La preuve, ils deviennent hargneux ! Que vive le Front de Gauche !
Que c'est bien écrit, les 2 derniers § c'est de la haute voltige. Commençant par une phrase courte. " Maintemant je polémique ". et de citer ces dangereux économistes de réputation planétaire vaut son pesant d'or, de les réunir comme ça, le diagnostic est terrible, terrifiant. La saignée austéritaire prouvée du vieux continent.
Avec nos pauvres petits bagages éconocroques depuis des mois et grâce à ce blog nous nous sommes penchés sur ces mécanismes fous, malgré une aversion totale de ce systême, A chaque fois qu'un argument se révélait comme cause un autre le suivait et l'aggravait dans un sens désastreux pour les conséquences, la chute totale par les saignées, exsangues les Peuples. et la poignée gavée.
Jean Jolly pointe la Constituante comme étape fondatrice de la Sixiéme, et incontournable pour la citoyenneté et la Révolution,, c'est sûr qu'avec cette cinquième nous avons eu l'habitude d'avoir des "chefs", experts en tous genres et des élites pensantes et dirigeantes et donnant des ordres à penser d'une seule façon, celle des puissants., en nous mettant dans le "travaillez plus je m'occupe de tout ".Un gros effort culturel est à faire en passage obligé.
Le débat à la fête apportera des lumières.
On a raison de défendre le bilan des démocraties d'Amérique Latine. Je suis toujours ravi de puiser dans tes notes les arguments qui me permettent de contrer le discours dominant. Les pays d'Amérique latine (Vénézuela, Bolivie, Equateur) sont pour nous une source d'inspiration. Tout comme l'est l'Islande et comme est en train de devenir le Québec.
Le mouvement étudiant y a semé les germes d'une remise en cause profonde de la société capitaliste. Des centaines de milliers de consciences se sont formées, des solidarités se sont tissées. La crise sociale s'est muée en crise politique, et les manipulations électorales du gouvernement libéral l'ont conduit droit à sa défaite. Je ne sais pas si on peut parler de révolution citoyenne au Québec, pas encore, mais les germes sont semés. Et ils ne demandent qu'à pousser.
Je pensais qu'Eva Joly etait quelqu'un de droit. Je m'aperçois que c'est juste quelqu'un de droite. Je pensais qu'elle etait de gauche. Elle est seulement anti-socialiste et anti-communiste. Si elle n'est pas à la manif dimanche, alors je me suis trompee sur elle. DCB est completement grille chez les verts depuis le printemps. Il a vite compris ce que la baisse d'adherents voulait dire. Il a encore l'esprit vif. Mais le symbole est tombe grace à vos explications de vote europeennes. J'ai le regret de vous dire que je crois bien notre peuple capable de manipulation electorale. Je fais reference au fait que vous ne pouviez pas etre à la fois depute europeen et depute national. Je pense que les electeurs pensent que vous etes un bon depute europeen, que vous faites bien le job et que pour le moment c'est là où vous etes le plus utile. Pour le fascisme, pour eux, y a pas le feu. A tord ou à raison. Je rappelle que je ne suis plus chez les verts. J'ai garde mon surnom par honnetete intellectuelle: je suis au FdG où j'ai très bien ete accueillie mais je suis toujours une militante anti-nucleaire et non violente convaincue. Pleine forme à tous.
Bien le bonjour d'Alsace camarades "chanceux" de la Mythique et célèbre "Fête de l'Huma" avec les camarades Pierre Laurent, Christian Picquet entre autre et notre camarade commun qu'est Jean-Luc Mélenchon, je serais avec vous (dans les coeurs) depuis ma région.
Je tient à féliciter le camarade Stéphane Burlot, pour son merveilleux travail photographique qu'est "Résistance" sur notre formidable formation (du 1er Mai 2011 au 1er Mai 2012). Aux camarades de France et de Navarre qui seront à la Courneuve profitez de la fête de l'Huma pour vous le procurer au prix de 15 euros quand aux camarades, vous ne le regretterez pas (sans compter que vous pouvez même le faire dédicacer durant ce week end).
Tschuss (Salut) et Résistance. On lâche rien même en Alsace et on continue la "Résistance" et pour faire dégager l'infâme et indigne concordat "Alsace/Moselle" qui souille notre région depuis 1801.
Merci Jean-Luc !
Quel plaisir toujours que de te lire.
Qu'ils nous est important ce petit décryptage hebdomadaire, cette bouffée d'oxygène où on retrouve cette voix amie, intelligente, profonde, humaine. Cette voix, c'est désormais la nôtre. Celle de notre volonté, désormais.
Et là oû il y a une volonté...
MES, TSCG et maintenant MSU (Mécanisme de surveillance Unique).
Est-ce donc cela le changement ? Des entités obscures qui surgissent de nulle part à chaque instant, une dictature de "Mécanismes" même pas humains, froids, cyniques, impitoyables à qui il faudrait se soumettre ?
Je voulais juste dire cela non pas pour troubler, mais pour savourer la Fête de l'Humanité. "L'Humain d'abord". C'est autre chose. Bien plus qu'un programme, c'est un autre monde. Cela fait chaud au cœur d'être en opposition à ces "Mécanismes" cyniques. Bonne fête de l'Humanité.
Merci Jean-Luc pour toutes ces infos sur le bilan de Chavez. Il n'a pas vraiment à rougir, quelque chose me dit que son slogan n'était pourtant pas "le changement c'est maintenant!"...
A propos de la presse et du Monde en particulier, j'ai pu voir les ravages occasionnés en 30 ans sur un proche par le glissement de plus en plus droitier de ce canard. Avec en prime, cet aspect “si le Monde l'a dit, c'est que c'est vrai” : même chez les cad'sup', ça fatigue de réfléchir par soi-même !
Aujourd'hui, dans la revue de la FSU, un entretien avec Jacques Rigaudiat : “ Refuser le pacte budgétaire”. Il y a quelques jours j'exprimai ma surprise de ne rien voir paraitre sur le sujet dans certaines revues syndicales. Voilà, je répare …
Pour le 30, ce serait bien de faire quelques banderoles dans diverses langues … au cas où – on peut toujours rêver – les TV étrangères seraient présentes :
TSCG : Traité d'une Saloperie Carrément Généralisée (proposé plus haut) pourrait être traduit par Treaty for a Stinking Contrick Generalised. Pour les autres langues, je ne suis pas assez calée...
L'antichavisme ressemble aux imprécations eurolâtres de Barbier ou Baverez ou aux dernières cuites du Prince William. Ce sont de puissants dérivatifs médiatiques qui essaient de conditionner des populations en colère qui souffrent de plus en plus.
J'ai apprécié les "Jean-Patou et Marie-Gentiane des sections PS" imaginés dans le nouveau billet de Jean-Luc. Je les imagine consternés face à tout ce qui est programme économique alternatif (car c'est bien connu "there is no alternative" dixit Thatcher), un look un peu BCBG mais pas trop ("on n'est pas des prolos au PS") et ressassant les clichés de pseudo-pensée à la fois DRH ("l'individu trace sa vie comme il veut") et Zenofumette ("l'essentiel, c'est d'être bien dans sa peau").
Face au magma électoral solférinien ou Sarkozyste, j'espère que l'horizon FdG ne s'est pas arrêté le jour du 1er tour des présidentielles ne s'arrêtera pas à la Fête de l'Huma. Et donc que pour le 30 septembre, le FdG va se réveiller vite et préparer la nécessité démocratique d'un référendum sur le traité ripoux !
La hausse du salaire minimum est l’une des composantes essentielles de la politique mise en place par Hugo Chavez depuis son arrivée au pouvoir. Celui-ci a été multiplié par 20 depuis 1998. Il atteint aujourd’hui l’un des plus hauts niveaux d’Amérique latine
Chez nous le smicard doit se contenter d'un carambar par jour en guise de carotte pour engraisser une caste afin qu'elle daigne rester sur ses terres et continuer à percevoir la dîme auprès de ses serfs et autres valetailles.
Au fait, j'ai eu la chance de me rendre aux trois jours de la fête de l'huma l'année dernière, ce qui m'est impossible cette année, je me souviens du défilé des "socialistes" du PS sur les estrades et notamment la prestation du futur ministre du "redressement productif"... Qui seront les attrape-nigaud cette année ?
Ouais eh bien c'est malin de mettre l'eau à la bouche de ceux qui sont restés en soute pour préparer cette mobilisation autour du TSCG. Felicitations pour l'interwiew dans Libé. Clarté, simplicité et intelligence politique, tout y est. Et je crois qu'on aura besoin de cela dans cette mobilisation large pour que notre boussole politique soit voyante. Si j'en juge le premier compromis nécessaire sur la question du référendum, nous n'avons pas fini de garder le gouvernail, tout en étant unitaires pour dix. Alors bonne fête.
Je ne sais si cela peut intéresser, mais j'ai commis un nouveau bavardage moi aussi sur mon blog concernant précisément ce compromis autour du référendum.
Quel plaisir de vous voir reprendre les arguments de ces 3 prix nobel d'économie !
Je viens de terminer le dernier opus de Krugman, "sortez nous de cette crise...vite", je ne peux que vous le conseiller si ce n'est pas déja lu !
A destination de Eva Joly uniquement (Cohn-Bendit étant sans doute définitivement irrécupérable...), la réponse sur Chavez et le Vénézuela des écolos politiques aux écolos de salon.
29 novembre 2008, c'était la fête. Le Front de Gauche n'existait pas encore (juin 2009) et le programme l'humain d'abord est arrivé encore bien après et pourtant quelque chose d'important c'est passé à ce moment précis. Ce jour là j'ai ressenti une énorme bouffée d'air pure et d'enthousiasme. Cela a déclenché quelque chose, qui ne m'a plus quitté depuis et bien au contraire qui c'est amplifié.
Il y en a tellement qui sont,comme on dit par ici "entre Gaillac et Rabastens". Du coup, je me dis que ce qui a marché pour moi, devrait peut-être faire le même effet pour d'autres. De plus je constate que cette vidéo n'a pas été tellement vue (25303 visites). Lorsque je constate le nombre de personnes qui fréquentent ce blog, je ne peux pas m'empêcher d'en déduire que beaucoup ne la connaissent pas et sont passés à coté de ce moment important de notre parcourt et histoire, qu'il faut partager et faire connaitre absolument autour de soi. Pourtant tous les ingrédients y sont. Tous les intervenants sont convaincants avec des arguments en béton et au final un Jean-Luc Mélenchon percutant. Pour peu que l'on s'intéresse au personnage, il ne faut plus grand chose pour faire la bascule et renforcer ces convictions.(n'est ce pas Jean Jolly?) Cela fera bientôt quatre ans depuis et pour ceux qui sont aux affaires en ce moment (en partie grâce à nous) ça va devenir de plus en plus difficile de nier l'évidence. Avec le recul, on comprend encore mieux les raisons qui ont amenées au départ des militants chevronnais, tellement cela devenait insupportable et sans espoirs. C'est pourquoi beaucoup, ont fini par quitter le navire le pédalo. Les revirements actuels de situations, accompagnés d'engagements non tenus de mensonges, ne feront que aggraver leur situation. Les jours prochains nous donnerons raisons. Pourtant, tout cela avait été dit et très bien expliqué durant les meetings de la campagne. C'est une certitude, ces gens là ne sont pas, ne sont plus de gauche. Qu'ils reviennent à la raison où qu'ils s'en aillent tous. Nous on peut!
Bonjour à tous,
Jean-Luc, quel plaisir, quel bonheur que de vous lire. Ce dernier billet est particulièrement savoureux.
La presse vénézuélienne est libre d’insulter chaque jour le président, son parti et sa politique, ce qu’elle fait chaque jour avec un acharnement émouvant de constance !
"Emouvant de constance" m'a fait hurler de rire. Ca frôle la pitié et c'est extrêmement péjoratif mais si drôle.
Monsieur Chavez est admirable, son comportement envers ses ennemis est tellement noble qu'il ne peut susciter que du respect de la part du peuple et une sensation du style " je laisse braire les ânes" à tous ses détracteurs. Notez que ça remet fort bien les pendules à l'heure !
Je prends autant de plaisir à vous lire et vous relire que Jane Eyre.
Merci cher Jean-Luc, j'espère que vous serez notre Chavez. Je ne doute pas du Front de Gauche et de son unité d'autant moins lorsque ce sont les médiacrates qui font courir leur pitoyable tentative de déstabilisation de la vraie gauche.
Bonne fête à tous et rendez-vous le 30 septembre.
Bisous fraternels.
Merci JL pour ce billet très instructif. Je me sens plus intelligent qu'il y 10 mn. Et que d'arguments pour notre combat à tous! Les références à l'Amérique du Sud et particulièrement Chavez gênent quelques uns de nos camarades et que dire de nos adversaires...
J'apprécie ce paragraphe sur la politique de Chavez mais j'aimerais qu'on soit aussi capable de pointer ses faiblesses ou qu'on les démente si on les estime fausses.
Qu'en est-il du népotisme ? On retrouve beaucoup de membres de sa famille à des postes importants, certains élus et donc non contestables mais d'autres nommés.
Qu'en est-il du fait qu'il gouverne par décret régulièrement et pendant des périodes assez longues parfois ?
Voilà tout ça pour dire que s'il nous faut des arguments pour défendre sa politique, il faut également regarder son exercice du pouvoir. Je suis prêt à entendre que ce que je mets en avant est éronné tant qu'on me donne des arguments valables pour y croire et le défendre à mon tour.
Merci.
Bonjour Vylsain,
bonjour Claude,
Plutôt que de vouloir pointer les faiblesses du Venezuela, si nous nous penchions sur ce qui nous concerne et nous regarde, nos hommes politiques, les politiques menées, l'état de nos services publics, l'évolution du chômage, nos plus de 8 millions de pauvres, le manque de logement, etc. Quel sont les points faibles de notre politique ? Les politiques d'austérité pratiquées en Grèce, en Espagne avec les conséquences que l'on connait, pourquoi ceux qui sont gênés par Chavez ne sont pas gênés pas Hollande, Merkel et les autres dirigeants des pays européens ? Et cette haute finance qui veut nous infliger ses lois au travers de traités pour lesquels il n'y a eu aucune consultation du peuple souverain, ou pire en ne tenant pas compte des résultats de notre scrutin NON en 2005 ?
Nous les vrais de gauche sommes capables de voir les actes démocratiques qui fonctionnent et ne pinaillons pas sur des détails inventés par les médias qui sont là pour nous culpabiliser de penser autrement. Je préfère le sort des vénézuéliens à celui des grecs et des espagnols.
Encore des rumeurs colportées ce matin sur France inter : le Front de gauche divisé, clash entre le PCF et le PG, leadership de Mélenchon contesté. Encore de la propagande anti-FdG à quelques semaines de la ratification du traité. A nous de leur prouver notre cohérence et notre union, le FdG étant beaucoup plus grand que cela ! D'abord une belle fête de l'Huma (avec intervention conjointe de Pierre Laurent et de Jean-Luc sur la 6eme république), et surtout, une méga manif le 30 à Paris. Le Front de gauche, dans ses luttes, dépasse largement les cadres politiques, puisque beaucoup d'associations se joignent à nous contre le traité austéritaire. Le FdG est plus grand que les partis, beaucoup de sympathisants d'horizons très divers adhèrent à nos points de vue. C'est notre force mobilisatrice. A nous de la cultiver et de démentir les rumeurs.
En résistance. Rendez vous le 30.
Bonjour Amis ! Ce matin, sur France Inter 6 h, 6 h 30, 7 h, 7 h 30 pas un mot sur la Fête de l'Huma. J'attends 8 h : de l'eau dans le gaz entre JL Mélenchon et les communistes. S'ensuit un reportage sensé colporter le "bruit de couloirs". Surtout, les laisser braire et afficher notre belle unité qui n'est pas de façade. Ils peuvent aboyer. Nous resterons unis. J'enrage quand même à la pensée que quelques millions d'auditeurs se laissent enfumer tous les matins par cette radio devenue la chef de meute des chiens de garde. Je leur ai envoyé quelques reportages de la Fête glanés sur twitter en leur demandant de faire leur job. Mais c'était juste pour me calmer. Bonne journée à vous ! Que le soleil accompagne notre Fête de l'Huma !
Puisqu'il est question de l'Europe dans ce billet, un dépêche AFP de 9h04 nous apprend qu'une grande manifestation est attendue aujourd'hui en Espagne, à Madrid. Les organisateurs, d'horizons très divers, dénoncent évidemment l'austérité qui est uniquement dirigée contre les classes populaires et exigent un référendum. Les syndicats espagnols n'hésitent pas à "faire de la politique" (au sens élevé du terme, entendons nous bien) et à mon sens, ils ont raison, car la vie des travailleurs, comme de l'ensemble des citoyens, est complètement dictée par des choix politiques. Inutile d'espérer une amélioration significative en matière sociale qui relève d'autre chose que de miettes, tant que le carcan ultra libéral n'aura pas été mis hors d'état de nuire. Intéressante cette phrase d'Ignacio Toxo, secrétaire général d'un des principaux syndicats espagnols, le CCOO : "Il n'est pas inévitable que les marchés nous gouvernent, qu'il y ait un sauvetage de l'économie espagnole, avec les effets que l'on connaît, comme en Grèce, au Portugal et en Irlande d'appauvrissement de la population dans un contexte de récession". C'est ça, me semble t-il, faire de la politique au sens élevé du terme : regarder les choses en face et appeler un chat, un chat. Il est de circonstances dramatiques, celles que nous vivons le sont au plus au point, où ne pas adopter une telle attitude est une erreur qui peut être lourde de conséquences.
Je suis peut-être trop exigeant, mais je ne peux m'empêcher de souhaiter que des initiatives comme celle d'aujourd'hui en Espagne et comme celle du 30 septembre prochain en France, soit à l'avenir coordonnées. Ca serait quand même formidable, même si c'est plus facile à dire qu'à faire, que dans tous les pays d'Europe, le même jour, dans toutes les villes, aient lieu des manifestations contre l'ultra libéralisme, ses pompes et se soeuvres, les traités de liquidation de la démocratie, l'austérité et exigeant un référendum. Il ne faut pas oublier que les oligarques agissent main dans la main et peuvent mener contre les peuples une fulgurante blietz- krieg. Il leur suffit de 3 personnes : les dirigeant de la BCE, du FMI et de la Commission européenne.
Merci JMC31. En effet je n'avais pas vu cette magnifique vidéo qui arrache le coeur. Le coup de main, on peut pas refuser de le donner au PG. J'aurais tellement voulu emmener les copains avec moi. Mais peut-etre attendent-ils justement que je saute le gue ? En tous cas pour moi tu as raison depuis 4 ans ce que vous avez réalisé est phénoménal. Quand on se souvient d'où on vient ! Bonne fête de l'Huma.
Comme vert pomme, je viens de découvrir et de visionner d'un bout à l'autre la vidéo du lancement du PG (merci JMC31)... A voir de toute urgence et à faire connaître, chers camarades, à ceux, nombreux, qui, comme moi, étaient passés à côté. Le partage de nos infos, leur transmission sont des éléments essentiels en ces temps où 95% des médias nous ostracisent. Le plus dur étant de toucher ceux qui ne nous connaissent pas, mal ou uniquement dans la caricature médiatique... c'est à dire l'immense majorité.
Pour autant, entre renoncer et lutter avec mes modestes moyens, mon choix est vite fait. Ils seraient trop contents de nous voir disparaître de leur paysage. Bon courage à tous. Fraternellement.
Je suis allé faire un tour sur la page Wikipédia de Nicolas Baverez, et je suis sidéré : « Normalien de la rue d'Ulm (promotion 1980) et énarque (promotion Michel de Montaigne, 1988), il est également docteur en histoire et agrégé de sciences sociales. » Il me paraît donc inconcevable qu'il ne soit pas au courant de l'absurdité du contenu de son livre. Il est donc tout simplement malfaisant (ou névrosé, c'est selon).
@ j L Mélenchon :
plusieurs avancées démocratiques contenues dans cette constitution se distinguent particulièrement. La première d’entre elle est le référendum révocatoire de mi-manda et. Il permet au peuple de destituer n'importe quel gouvernant, fonctionnaire ou administrateur public, y compris le Président lui-même, une fois la moitié de son mandat effectué. Il suffit pour cela que la moitié des électeurs inscrits sur la circonscription électorale concernée (dans le cas du président : le pays tout entier) en fassent la demande.
Tu as raison d'affirmer que la constitution est la plus démocratique qui soit. La structure des assemblées est un modèle.
Où il y a problème, c'est dans l'environnement de l'Etat. Les meilleurs postes sont donnés aux copains, il n'est pas fait référence aux compétences. Ainsi se poursuit une lenteur administrative qui se retrouve dans les entreprises publiques et freine l'innovation, le dynamisme. Certains stagiaires ont du payer de leur poche les fournitures de stage, et des équipements, chalumeau, bouteilles oxy, acét. J'aurais aimé lire un commentaire fait du terrain, donc plus objectif. Sans parler de sécurité pour un Français qui voudrait se balader dans Caracas.
Nous avons beaucoup de travail avec les nôtres, je préfère parler de nos soucis.
Aujourd'hui Espagnols et Portugais sont dans la rue, c'est une bonne nouvelle ça commence à réagir, mais à quand une coordination de tous ces mouvements pour réellement mettre fin à cette machine infernale. Il faut une journée européenne ! C'est le seul moyen de leur foutre la trouille et de les faire reculer.
Salut à tous
Ce Baverez est la preuve vivante parmi tant d'autres que l'on peut être universitaire et avoir le tête pleine d'eau. Il pose plusieurs problème dont celui de la diffusion des idées réactionnaires dans notre société, idées qui n'ont plus besoins de se propager tant elles sont prétendument empreinte de bon sens et gnagnagna; ce qui est d'autant plus dangereux si les élucubrations de ce triste sire sont légitimé par divers titres universitaires. Le rôle des universités est tout de même de faire de la recherche, (ce que je dois être crédule des fois) de prendre en compte des paradoxes, de construire des théories à partir de ces paradoxes et non à partir d'une doxa.
En plus de la misère pour le peuple, on a la misère intellectuelle des prétendues élites qui servent de chape de plomb à toute cet immuable tourbe populacière ; raison de plus pour secouer l'esprit publique par tous les moyens dont nous disposons, raison de plus pour être militant du matin au soir... (j'y reviendrai par le biais d'un exemple militant vécu dernièrement).
Je termine ce commentaire pour signaler quelque chose qui devrait retenir notre intérêt : demain à la fête de l'Huma à12h30 - Village du Livre, "Jusqu’où pousser l’engagement contre l’extrême-droite ?" Avec Ricardo Montserrat (écrivain) etc.
A vrai dire je me demande si ce que l'on peut qualifier aujourd'hui "d’extrême droite" n'est pas plus étendu depuis l’avènement du néolibéralisme, et si dans chaque Baverez qui ouvre la bouche sommeille en fait un militant d’extrême droite qui s'ignore : n'appelle-t-on pas cela la bonne conscience bourgeoise ?
Bonjour,
Vous pouvez aller sur le site du PCF.fr, il y a un direct par streamming de la fête de l'Huma. En ce moment Pierre Laurent.
@Marechal (quel nom bizarre !)
Baeverez n'a malheureusement pas la tête pleine d'eau. Il sait très bien ce qu'il fait : il prostitue son cerveau.
Oui quelle honte cette presse aux ordre des oligarchies. Tous les Baverez, Nicolas Doze qui sont curieusement autistes quand il s'agit de dire que chaque année, 600 milliards sont détournés en fraude/évasion fiscale et qu'ils manquent cruellement au budget de l'état. De même qu'il leur est préférable de passer sous silence l'information du Point, à savoir que les multinationales ont accumulées une super cagnotte de 25 à 36 000 milliards, là c'est l'omerta totale ! Ils préfèrent nous abreuver d'un soi disant problème de compétitivité des entreprises, plutôt que de nous dire que celles ci préfèrent placer leurs avoirs à 7,5% dans les paradis gris, nets d'impôt.
Nous méprisons cette caste de "journalistes politologues" de pseudos économistes qui se vendent pour quelques talents d'or. Certains ne doivent même plus oser se regarder dans une glace. Une mention spéciale à "C dans l'air" où l'on n'hésite même plus à inviter ensemble Y.Thréard du Figaro et C.Barbier de l'Express. Le changement c'est maintenant !
@ 10 Jean Jolly
puisque par définition une Assemblée Constituante a pour vocation d’être a-politique
Je partage pleinement tes dires, sauf pour cela.
La politique, respire par tous les pores du citoyen. Nous faisons en permanence de la politique, ne serais ce par notre esprit critique, nos sentiments.
Peut être as tu voulu dire : politique partisane ?
Dans le cas d'une constituante, façon Chavez (la meilleure sur l'idéologie démocratique) crois tu que les postulants au tirage au sort, n'ont pas en tête un schéma de pensée idéologique, et même idéalisé ? Crois tu que l'on peut faire fi de toutes pensées subjectives et avoir en tête que des questions, et chercher en permanence la vérité ?
Je ne crois pas, le blanc-blanc n'existe pas, il est toujours teinté. D'ailleurs E Chouard, lorsqu'il défini la démocratie, s'empresse de mentionner les contrôles aux quels les "choisis" doivent se soumettre.
Et les contrôleurs sont ils eux mêmes immaculés ?
@ flo
même chez les cad'sup', ça fatigue de réfléchir par soi-même !
Surtout chez eux, car ils sont persuadés de savoir car ils lisent encore la presse type le Monde. En fait ils ne savent quasiment rien et surtout, pire, ils s'approprie la représentation, la manière de voir de ces pseudo journalistes.
A propos de chavez, je sais qu'elle avait déjà circulée ici mais à tout hasard s'il y a des personnes qui veulent :
- voir ce que c'est que la liberté des médias au Venezuela,
- comment on fabrique un coup d'état,
- l'influence des USA et leur insupportable partialité,
Regardez impérativement : la révolution ne sera pas télévisée, reportage fait par 2 journaliste Irlandais qui se trouvaient au Palais présidentiel, par hasard, pile lorsque le coup d'état a eu lieu contre Chavez. Ce documentaire est exceptionnel. Faites le passer à tous vos contacts.
@ Jean Joly (10)
D'ou l'impérieuse nécessité de faire de l'éducation populaire !
Certains(e) s'étonnent ici que les médias révèlent une petite (?) tension au FdG. "Clash entre les communistes, et le PG", "De l'eau dans le gaz entre Mélenchon et le PCF", etc.
Mais une fois n'est pas coutume, je donne raison aux médias qui, c'est peut être leur seule qualité, savent très bien lire. Que se soit le billet de JL Mélenchon, ou celui d'Alexis Corbière, tout les deux expliquent clairement que dans l'entourage de Laurent, certains (pour des luttes d'influences intestines ?) se serviraient de Mélenchon comme bouc émissaire, du moins c'est ce que j'ai compris.
Alors, soit nos deux camarades du PG en ont trop dit, soit pas assez, mais les médias ont raisons d'en parler. Et nous les communistes qui nous exprimons souvent sur ce blog, nous avons les "boules".
Dites nous maintenant ce qui c'est véritablement passé, comment vous ressentez les choses, parce qu'après tout c'est votre point de vue qui attire notre attention, mais vous pouvez cher J-Luc et Alexis faire confiance aux militants de base que nous sommes, nous serons objectif, capable d'en parler aux intéressés, de vous dire ce que nous en déduisons, et de foutre un boucan d'enfer si nous sentons qu'il y a un lézard qui peut mettre à mal notre unité.
Vous savez, rien n'était écrit d'avance lorsqu'il nous a fallu convaincre de la candidature Mélenchon. Alors si vraiment il y a un problème (ce que je crois maintenant), les militants communistes sont assez mature pour en prendre connaissance et agir. Je suis à la fête dimanche, mais si je croise (avant l'apéro, après trop tard) un dirigeant du PG je lui en parlerai !
@jean ai marre
L'avantage du tirage au sort sur le suffrage universel, c'est qu'il n'induit pas de compétition. La plupart des êtres humains ne souffrent pas d'un besoin extrême de reconnaissance. Donc contrairement au suffrage universel, le tirage au sort n'aurait pas tendance à sélectionner des névrosés prêts à se prostituer pour assouvir leur besoin de reconnaissance, comme c'est le cas actuellement. Reste la compétence des personnes sélectionnées. A mon sens, le mieux serait de constituer un corps de citoyens compétents aussi large que possible, et de tirer au sort parmi ce corps.
Maintenant sur PCF.fr, le débat : "Changer la vie des jeunes : Aux actes ! " Avec la participation Eliane Assassi, sénatrice, Sarah Leclerc-Croci de la JOC, Fréderick Pairault de l’ANACEJ, Pierric Annoot de la JC, Thierry Marchal-Beck du MJS, et les responsables nationaux de la CGT-Jeunes et de l’UNEF. Rencontre animée par Isabelle de Almeida membre du comité exécutif du PCF
Pour les jeunes (et les moins...) que ça intéresse...
Quand au camaradeTurmel JM, Pierre Laurent a été très clair sur ce sujet ce jour à la fête. Il a dit quelque chose comme : je me soucie des bisbilles inter front de gauche comme de la phlébite de la reine d'Angleterre... Je cite à peu près, j'ai trouvé ça très drôle.
@turmel jm
Il s'agit d'un article du parisien qui titre
"La Fête est finie pour Mélenchon. L’ex-candidat à la présidentielle n’est plus la coqueluche des communistes, qui s’interrogent sur son rôle"
Sous couvert d’anonymat, un cadre ironise avec des accents que ne renierait pas Mélenchon : « Son talent ne doit pas conduire à ce que chacun dise oui aux caprices de la diva. On va lui passer les viandes à l’attendrisseur… »
etc. Mais c'est le parisien hein !
@ 47 Brandon
L'avantage du tirage au sort sur le suffrage universel, c'est qu'il n'induit pas de compétition.
Tout comme toi, j'ai lu et disséqué les propos de E Chouard sur la démocratie.
Mes propos ne concernaient pas la méthode, (que j'approuve) mais simplement quelques questions qui posent le problème de la subjectivité. Il serait pertinent que vous (David, Jolly, Brandon, Claude, Prolo du Biolo etc.) me répondiez sur le fond.
[Edit webmestre : Il serait surtout pertinent que vous trouviez un autre endroit pour discuter du sexe des anges. Je vous rappelle que ce blog n'est pas un forum et que le commentaires doivent se limiter au billet de Jean-Luc Mélenchon, et aux questions d'actualité le concernant. Or, je n'ai lu dans ce billet aucune considération sur le tirage au sort, ou sur la subjectivité des élus. Pourquoi n'iriez vous pas sur le blog de Chouard, les commentaires y sont ouverts ?]
Ne faites pas le relais a ces anneries.
Le FdG est notre outil commun, ceux qui voudraient le briser se feraient étriller par les militants et les sympathisants.
Nos camarades communistes sont assez grand pour choisir les cadres qui les représentent le mieux ou en changer, faites leur confiance.
Quand a JL, qu'il soit principalement la voix et l'image du FdG, c'est tellement évident que la question pour moi ne se pose même : n'est pas tribun qui veut, surtout tribun sincère et fidèle a ses engagements.
Alors laissez aboyer les chiens de garde, ils mordent mais ont une chaîne au coup.